ii. Soit ϕαl’unique application K-linéaire de K[X]dans K[α]telle que pour tout k∈N,ϕ(Xk) = αk.
Justifier que ϕest un morphisme d’algèbre (c’est-à-dire qu’en plus d’être une application linéaire, c’est
aussi un morphisme d’anneau), et déterminer son noyau.
iii. En déduire que K(α)est isomorphe à K[X]/(Pα), où (Pa)désigne l’idéal engendré par Pα
iv. Soit p:K[X]7→ K[X]/(Pα)la projection canonique associant à un polynôme Psa classe dans le
quotient. Montrer que (p(1),··· , p(Xd−1)) est une base du K-espace vectoriel K[X]/(Pα), où d=
deg(Pα).
3. Caractérisation des éléments algébriques
Montrer que α∈Lest algébrique sur Ksi et seulement si l’extension K(α)sur Kest de degré fini, ce qu’on
note [K(α) : K]<+∞.
4. Produit d’éléments algébriques.
On dit que l’extension Lsur Kest algébrique si et seulement si tout élément α∈Lest algébrique sur K.
(a) Montrer que si [L:K]est fini, alors Lest algébrique sur K.
(b) Soit Lune extension du corps Ket Mune extension du corps L. Montrer que si α∈Mest algébrique sur
K, alors il est algébrique sur L.
(c) En déduire que si Lest une extension de K, et si deux éléments αet βde Lsont algébriques, alors K(α)(β)
(corps obtenu en ajoignant βau corps obtenu en adjoignant αàK) est algébrique sur K.
(d) En déduire que le produit de deux nombres algébriques est algébrique.
Partie II – Transcendance de π
Dans cette partie, on dira simplement que α∈Cest « transcendant » ou « algébrique », à la place de « transcendant
sur Q» ou « algébrique sur Q».
On démontre la transcendance de πpar l’absurde. Pour cela, on suppose que πest algébrique. On admettra que πn’est
pas rationnel, propriété qu’on prouvera en exercice au courant de l’année.
1. Montrer que sous la supposition faite iπest algébrique.
2. Soit Pun polynôme minimal unitaire annulant iπ, et soit nson degré.
(a) Soit Kun corps et Lune extension de K. Soit Qet Rdeux polynômes de K[X]. Montrer que Qet Rsont
premier entre eux dans K[X]si et seulement si ils sont premiers entre eux dans L[X].
(b) Justifier que Pest irréductible dans Q[X], et que toutes ses racines dans Csont simples. On les note
α1,...,αn, en adoptant une numérotation de ces racines de sorte que α1= i π. Pourquoi peut-on affirmer
que n > 1?
3. On définit le polynôme Q0∈Z[X, X1,...,Xn] = Z[X][X1,...,Xn]par
Q0=X
n
Y
k=1
Y
16i1<···<ik6n
(X−Xi1− · · · − Xik)
=Y
I⊂[[1,n]] X−X
i∈I
Xi!.
(a) Montrer qu’en tant que polynôme des indéterminées X1,...,Xnà coefficients dans Z[X],Q0est symétrique
en X1,...,Xn.
(b) On définit le polynôme Q1∈C[X]par :
Q1(X) = Q0(X, α1,...,αn).
On note γ0,··· , γsles racines non nécessairement distinctes de Q1, pouvant donc s’exprimer facilement en
fonction des αi. On adopte une numérotation de ces racines de sorte que γ0= 0.
Justifier que Q1∈Q[X].
Il existe donc un polynôme Q2à coefficients entiers, dont les γisont les racines, obtenu en multipliant
Q1par un certain entier. On se donne un tel polynôme Q2dans la suite du problème.
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