arthroplastie totale de hanche par voie antérieure de

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ARTHROPLASTIE TOTALE DE HANCHE PAR VOIE ANTÉRIEURE DE HUETER MINI-INVASIVE.
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Samedi, 10 décembre 2011 Maîttrise
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ANTÉRIEURE DE HUETER MINI-INVASIVE.
Généralités
Os et parties molles
Thérapeutique
Matériaux
Rachis - Bassin
Epaule - Bras
Coude - Avant-bras
Poignet - Main
Hanche - Cuisse
Genou - Jambe
Cheville - Pied
Histoire
Voyage
Loisirs - Humour
F. Laude*, P. Moreau**, P. Vié***
*CMC Paris V - 75005 Paris /
Sommaire de l'article
Hôpital de la Pitié-Salpêtrière 75013 Paris
INTRODUCTiON
**Polyclinique Montier La Celle TECHNiQUE OPÉRATOiRE sTANDARD
10120 St André Les Vergers
Table orthopédique
***Clinique du Cèdre - 76235 Bois
Installation du patient
Guillaume
Préparation du champ opératoire
Incision cutanée
Abord intermusculaire
Abord articulaire
Section du col fémoral
Préparation du cotyle
Préparation fémorale
Réduction
Fermeture
INTRODUCTiON
Cette voie d’abord a été introduite
par Robert Judet [1] il y a environ
50 ans et dérive de la voie de
RÉsULTATs
Hueter [2]. Elle impose le plus CONCLUsiON
souvent l’utilisation d’une table
orthopédique ou d’une extension pouvant transformer une table standard. Elle est très
anatomique car elle respecte l’appareil musculaire périarticulaire et apparaît comme l’abord
privilégié pour une implantation prothétique selon un protocole mini-invasif [3,4].
TECHNiQUE
OPÉRATOiRE sTANDARD
Table orthopédique
L’utilisation d’une
geste chirurgical.
permet d’exposer
cette table mais,
agressifs vis-à-vis
est nécessaire [5].
table orthopédique est recommandée car cet outil facilite grandement le
Elle constitue une alternative intéressante à l’assistance opératoire et
au mieux le cotyle et le fémur. L’intervention peut être effectuée sans
dans ce cas, il faut utiliser des écarteurs, lesquels sont beaucoup plus
de la peau et des muscles et l’assistance d’une ou deux autres personnes
La table avec extension orthopédique doit permettre de mouvoir l’articulation de la hanche
selon les plans de flexion-extension, d’abduction-adduction et selon l’axe de rotation.
2012-11-30
Journées
hanche
Lyon lyonnaises
de la
2012-09-20
15èmes Journées Lyonnaises
de Chirurgie du Genou - LA PATELLA
Centre 2012-01-28
0 ème
forum
FFF de
l’Institut
Nous avons développé une extension spéciale qui peut être fixée à pratiquement n’importe
quel type de table et donne au chirurgien toutes les possibilités d’une table de Judet
classique [2]. Avec ce nouveau système d’extension, il est impossible de mettre
simultanément la jambe en hyperextension et en traction. Avec la table de Judet
traditionnelle, cela est possible et peut endommager le nerf fémoral.
Installation du patient
L’équipe chirurgicale comporte au minimum le chirurgien, un aide instrumentiste et un
manipulateur de table qui n’est pas habillé stérilement (généralement l’infirmière non
habillée).
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ARTHROPLASTIE TOTALE DE HANCHE PAR VOIE ANTÉRIEURE DE HUETER MINI-INVASIVE.
Marcel Kerboull
2012-01-10
3 ème congrè de l'Association
des Orthopédistes de Langue Française
Dakar 2012-01-14
6 ème Réunion
GECO
Hôtel Elargie
du
2012-01-22
4th Advanced
Knee Surgery
Val Course
on
2012-05-05
Journées EUROS 2011
2012-03-19
32eme journées Caribéennes
d'orthopédie
Anse Le patient peut porter des chaussettes de contention ou des systèmes dynamiques afin
d’éviter la stase veineuse lors de l’intervention. Le patient est en décubitus dorsal avec un
appui périnéal. Cet appui périnéal doit avoir un diamètre d’environ 10 à 12 cm et doit être,
dans la mesure du possible, recouvert de gel afin de protéger le périnée. Le pied du côté
opératoire est fixé dans un bottillon orthopédique puis une légère traction est appliquée sur
le membre inférieur. Le membre supérieur homolatéral à la hanche opérée est posé sur la
poitrine et stabilisé par une bande collante ou un support.
Préparation du champ opératoire
Après le lavage du site opératoire selon les protocoles recommandés et un double
badigeonnage iodé, des champs collés translucides sont mis en place, limitant une zone
opératoire incluant l’épine iliaque antérosupérieure, la moitié antérieure de la crête iliaque, la
face antéroexterne de la cuisse et s’arrêtant à quatre travers de doigt au-dessus de la rotule.
Les champs translucides permettront au chirurgien de vérifier le mouvement du membre
inférieur. Ces champs transparents sont classiquement utilisés pour faire des ostéosynthèses
de fracture pertrochantériennes. Ils ont le grand avantage d’être peu onéreux et très bien
adaptés à cette chirurgie.
Incision cutanée
2012-05-23
13th EFORT Congress 2012 Berlin 2012-04-03
Aseptic Surgery Forum
2012-03-22
0 ème Cours
Collège
Espace du
2012-06-07
Nice
Shoulder
Course:
Arthroscopy & Arthroplasty
Hotel 2011-12-15
ème
L’incision est généralement centrée sur une ligne verticale passant sur la partie supérieure
du grand trochanter.
Supérieur
Elle est longitudinale, d’environ 7 à 10 cm. Elle est latéralisée d’un à 2 travers de doigt par
rapport au bord externe de l’épine iliaque antéro-supérieure. Elle est oblique en bas et
légèrement en dehors vers le milieu du condyle externe.
Palais congrès
de la
XLVII
Société
Française
de Chirurgie de la Main
Abord intermusculaire
Après hémostase du tissu sous-cutané, on repère la gaine du tenseur du fascia lata. Cette
gaine est incisée longitudinalement dans le sens des fibres du tenseur. Le chirurgien va
refouler le tenseur en dehors en le décollant de son aponévrose superficielle (figure 1).
Les écarteurs de Beckmann spéciaux sont mis en place (figure 2a).
Le clivage de cet espace fait apparaître l’aponévrose superficielle du muscle droit antérieur.
Celle-ci est incisée longitudinalement. Après l’hémostase d’une petite artériole issue du
pédicule circonflexe antérieur, le corps charnu est récliné en dedans et l’on met au jour le
plan aponévrotique profond. (figure 2b).
Cette aponévrose innominée qui va du cotyle au vaste externe est ouverte prudemment au
bistouri, (figure 2c) puis le pédicule circonflexe est dégagée de la graisse à la rugine de
Lambotte, disséqué et enfin lié (figure 2d). Au début de la courbe d’apprentissage ou dans le
cas d’un cotyle très dysplasique, il est utile de sectionner le tendon réfléchi du droit
antérieur. Sous le droit antérieur, en général recouvert d’une fine aponévrose, le dernier
plan musculaire avant la capsule est constitué du muscle psoas iliaque.
Dans presque tous les cas, nous pensons qu’il est préférable de laisser le muscle psoas
iliaque attaché à la capsule. Les patients n’ont plus de difficulté à monter les escaliers
comme on pouvait le voir auparavant quand on exposait largement la capsule avant de
l’exciser.
Il nous semble utile de retirer une sorte d’amas graisseux situé juste en avant de la capsule
(figure 2e). En enlevant cette petite zone graisseuse, on voit mieux la capsule et son
insertion inférieure juste au-dessus de l’insertion du vaste externe. La localisation de
l’insertion supérieure du muscle vaste externe est essentielle car elle correspond à deux
structures anatomiques importantes : la capsule dont l’insertion inférieure antérieure est
située au point d’insertion des fibres supérieures du vaste externe. En localisant ces fibres,
on peut visualiser clairement la zone d’insertion de la capsule à détacher du fémur. Enfin,
l’insertion supérieure latérale antérieure des fibres du vaste externe permet de trouver le
tendon du petit fessier, si besoin est. La connaissance précise de l’endroit où les fibres du
petit fessier sont insérées est importante car il y a un risque de lésion associée au
détachement de la capsule.
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Figure 1 : Abord intermusculaire
1- couturier,
2- tenseur du fascia lata,
3- vaste externe, 4- droit antérieur,
5- petit fessier, 6 - psoas iliaque
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Figure 2g : L’incision de la capsule
Abord articulaire
Il se fait en réalisant soit une capsulectomie, soit une capsulotomie. Il est possible et sans
doute préférable de conserver toute la capsule et de la fermer en fin d’intervention. Si l’on
décide de conserver la capsule, la meilleure façon est de l’ouvrir le long du bord latéral du
muscle psoas (ilio capsularis), puis d’effectuer une désinsertion de la capsule inférieure en
suivant la ligne intertrochantérienne antérieure, juste au-dessus de l’insertion supérieure du
vaste externe (figure 2f et figure 2g). Le lambeau latéral détaché peut être maintenu à l’aide
d’un fils tracteur.
Cela permet de bien visualiser la ligne intertrochantérienne antérieure et la jonction
cervicotrochantérienne.
Ainsi, les insertions capsulaires sont préservées au niveau du cotyle mais elles sont de
préférence détachées du fémur. À la partie postérieure du col fémoral, la capsule articulaire
est tout à fait libre. La partie antérieure de la capsule, au contraire, est très épaisse et il
existe 3 renforcements capsulaires en forme de Z qui se tendent en extension afin
d’augmenter la coaptation articulaire. De haut en bas, ces 3 renforcements sont les suivants
:
Le faisceau supérieur, ou faisceau ilio-fémoral supérieur, qui est inséré à la partie supérieure
du cotyle et qui se dirige obliquement vers la base antéro-externe du col fémoral, juste à
l’insertion du petit fessier sur le tubercule prétrochantérien. C’est le plus solide des 3
ligaments.
Le faisceau inférieur, ou faisceau ilio-femoral inférieur, qui s’insère sur le cotyle, juste audessous du faisceau ilio-femoral supérieur, puis se dirige presque verticalement vers la partie
antérieure du calcar, sur le fémur. Il suit le muscle ilio capsularis. C’est lui qui est
généralement incisé pour ouvrir la capsule.
Le ligament pubofémoral s’insère à la jonction du cotyle et du pubis et se dirige vers le
calcar.
Sur la face postérieure de la capsule, il y a un quatrième renforcement : le faisceau
ischiofémoral qui s’insère sur le bord postérieur du cotyle et se dirige vers le grand
trochanter, juste devant le tendon du piriforme et suit globalement la même direction. Il
limite la rotation interne. Il peut se rétracter en cas d’arthrose avec déficit de rotation
externe. Il a une forme en éventail. C’est un faisceau très épais et qu’il faut savoir
sectionner durant l’acte chirurgical pour faire « sortir » le fémur lors de la préparation de
celui-ci.
La connaissance de l’anatomie de ces quatre faisceaux capsulaires est importante car leur
détachement séquentiel permettra l’extraction et l’extériorisation du fémur lors de la
préparation fémorale (Fig. 3).
La section au niveau de son insertion fémoral du faisceau pubofémoral facilite la mise en
rotation externe, temps préalable et indispensable à l’extériorisation du fémur. Si le grand
trochanter surplombe sensiblement le col fémoral, comme en cas de coxa vara sévère ou de
séquelles d’ostéochondrite, le non-détachement du faisceau ischiofémoral peut avoir pour
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résultat l’enroulement du faisceau autour du trochanter au début de la rotation externe et
l’immobilisation du fémur qui rendra sa préparation impossible (Fig. 3).
Figure
1- lig.
2- lig.
3- lig.
3a : Vue antérieure de la capsule.
pubofémoral
iliofémoral inf.
iliofémoral sup.
Figure 3b : Vue postérieure de la capsule.
1- lig. ischiofémoral 2- lig. ischiocapsulaire
Section du col fémoral
L’aide maintient l’écarteur dans cette position, puis le chirurgien place la deuxième branche
de l’écarteur sur le lambeau capsulaire latéral et le fixe en exerçant une forte pression sur le
cadre de Charnley. Les deux valves de l’écarteur sont tranchantes et doivent être placées
uniquement sur la capsule. Si l’écarteur glisse et touche le muscle, il peut endommager ces
structures anatomiques délicates.
Avant de couper le col à la scie oscillante, la position du membre inférieur doit être vérifiée
en palpant la rotule. Il est conseillé de mettre une légère traction dans l’axe du membre
inférieur.
Au niveau de la jonction entre l’insertion supérieure du vaste externe et l’insertion capsulaire
inférieure, il y a une petite dépression devant le tubercule prétrochantérien, qui constitue un
repère excellent pour l’ostéotomie du col fémoral (Fig. 4). Une section effectuée à ce niveau
est toujours parfaite.
L’hémostase d’une branche de l’artère circonflexe postérieure est difficile à réaliser et il est
préférable d’éviter de l’abimer en sectionnant le col fémoral avec la scie oscillante. Il peut
être important de rappeler que l’artère circonflexe postérieure atteint le col fémoral après
être passée par les faces profonde et latérale du tendon obturateur externe. Puis elle se
divise en 4 ou 5 petites branches qui pénètrent la face postéro latérale du col fémoral. Ces
artérioles sont généralement supportées par une petite lame conjonctive que l’on peut bien
discerner lorsque la partie supérieure du col fémoral est visualisée. Logiquement, elles
doivent être coagulées préventivement avant la section du col. Il est conseillé de ne couper
que la corticale antérieure et le calcar avec la scie oscillante. La traction dans l’axe du
membre va finir de casser l’os au niveau du grand trochanter à la manière d’une ostéotomie
en coin. Une fois sectionnés à la scie oscillante à la jonction cervicotrochantérienne, la tête
et le col peuvent être extirpés à l’aide d’un tire-fond. Il est recommandé de mettre 45¢ª de
rotation externe au niveau du pied avant de passer le tire fond dans l’axe du col. Dans
presque tous les cas, avant l’extraction de la tête fémorale, on doit sectionner au bistouri
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électrique la capsule postérieure qui reste attachée au bord postérieur et inférieur du col
fémoral. Si le ligament rond est toujours présent et maintient la tête en place, il est possible
de faire tourner la tête fémorale sur elle même afin de le rompre.
Une fois la tête enlevée, il est possible de placer un écarteur modifié de Charnley sur la
capsule (Fig. 5). Cet écarteur de Charnley modifié a des griffes très agressives et doit être
uniquement placé sur la capsule. La branche la plus longue de l’écarteur est placée à
l’intérieur de la capsule médiale et doit être fermement ancrée dans ce solide tissu conjonctif
pour ne pas glisser. Figure 4. Ostéotomie du col fémoral : on repère le tubercule prétrochantérien (petites flèches) et
l’on ne coupe que le calcar avec la scie oscillante. La traction va alors casser automatiquement la
partie supérieure du col. On place alors le pied à 45° de rotation externe pour finir de mobiliser la
tête fémorale. Il ne reste plus qu’a placer un tire fond dans l’axe du col.
Figure 5. L’écarteur de Charnley modifié est placé sur la capsule. Ses griffes pénètrent la
capsule. Il restera présent durant le temps cotyloïdien et fémoral.
Préparation du cotyle
Le membre inférieur est déjà en rotation externe de 45° depuis l’extraction de la tête
fémorale. On diminue la traction légèrement. Cette position détend le psoas iliaque.
Si l’écarteur de Charnley modifié est bien positionné, le sourcil acétabulaire est visible ou
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palpé sur toute sa circonférence. Si la paroi antérieure du cotyle reste difficile à visualiser, il
est possible de mettre un écarteur de Homann coudé au pied de l’épine iliaque antéroinférieure. L’ensemble du croissant articulaire doit être observé. Le bourrelet et le ligament
rond sont excisés, l’arrière-fond repéré. Le ligament transverse de l’acétabulum n’a pas
besoin d’être sectionné.
Le fraisage peut être initié. Nous utilisons
une forme en baïonnette et permet de
petite incision. On peut clipser la fraise
cotyle mais il est beaucoup plus facile de
de clipser le manche sur une fraise déjà
deux éléments : d’abord le manche après
le porte fraise décalée mis au point par Chana. Il a
fraiser bien dans l’axe du cotyle même avec une
sur le porte fraise et faire pénétrer le tout dans le
placer à l’intérieur du cotyle la fraise circulaire puis
en place. De la même manière, on peut retirer les
l’avoir déclipsé, puis la fraise circulaire.
Le fraisage doit respecter l’os sous-chondral et si certaines zones apparaissent peu avivées il
est préférable de les faire saigner à l’aide d’une curette agressive plutôt que d’exagérer le
fraisage au risque d’implanter un cotyle sur un support trop spongieux. Une fois le cotyle
préparé, les cornes respectées et avivées, un cotyle d’essai est mis en place, tout en sachant
que par cette voie d’abord, il faut veiller à ni verticaliser ni trop antéverser l’implant.
L’implant doit être sous le sourcil acétabulaire afin de ne pas entraîner de conflit avec le
psoas. Le cotyle définitif est impacté et soumis à une manœuvre d’arrachement. L’insert
acétabulaire en céramique ou en polyéthylène est mis en place.
Préparation fémorale
Il n’est vraiment pas utile de réaliser une importante capsulectomie antérieure sous prétexte
que cela faciliterait la mobilisation du fémur. Comme il a été dit plus haut, 3 insertions
relient le fémur à la capsule. Le détachement des deux insertions antérieures (supérieure et
inférieure) facilite la rotation externe du fémur qui doit facilement atteindre 90¢ª. Le
détachement du faisceau ilio-fémoral supérieur du ligament de Bertin permet l’extériorisation
vers le haut du fémur, tandis que le détachement du faisceau pubofémoral permet sa
latéralisation. La section de ce faisceau inférieur expose le calcar et le petit trochanter qui
peut être utilisé comme repère pour calculer la longueur de la prothèse. Le faisceau
ischiofémoral postérieur ne doit pas être systématiquement sectionné. Il ne doit l’être que si
le fémur ne peut pas être extériorisé et ne permet pas une bonne cathétérisation du canal
médullaire fémoral.
L’extension de table doit être réglée. Dans un premier temps, il faut mettre de la traction
pour faire passer le bord postérieur du grand trochanter en avant du cotyle. En effet dans
certain cas, le grand trochanter est très saillant au niveau de sa face postérieure et lors de
la mise en rotation externe, il peut se bloquer sous le cotyle rendant l’extériorisation du
fémur impossible. On peut alors appliquer prudemment une rotation en manipulant le genou
pour obtenir 90° en rotation externe au niveau des condyles de l’extrémité inférieure du
fémur. Le chirurgien doit toujours initier la manœuvre en manipulant le genou. La panseuse
suit en manipulant la table orthopédique. Dès lors, il est possible de placer un écarteur de
Homann sur le sommet du grand trochanter entre l’insertion du petit fessier et du moyen
fessier. Cet écarteur de Homann est très utile parce qu’il protège à la fois la peau et le
muscle tenseur du fascia lata de l’agressivité des râpes fémorales. Généralement, cet
écarteur nécessite très peu de pression et, dans la plupart des cas, l’aide le tient d’un seul
doigt. Si l’on doit forcer pour extérioriser le fémur c’est que la libération capsulaire est a
revoir ! On peut au mieux utiliser le maintien pneumatique que nous avons développé ce qui
permets de se passer totalement d’aide durant cette phase chirurgicale (figure 6).
Il faut ensuite déverrouiller toute traction afin de ne pas étirer le nerf crural, et descendre le
bras de cette table vers le sol et sous le membre inférieur controlatéral en adduction. Dès
lors, le plan de section du col fémoral est horizontalisé.
Le premier temps de la préparation fémorale comporte l’ouverture du canal médullaire à
l’aide d’une râpe starter arciforme et/ou d’une curette.
Un aspirateur souple permet de palper les corticales tout en conservant un bruit de succion.
La préparation du grand trochanter est primordiale si l’on ne veut pas mettre la tige en
varus. Les prothèses modernes comportent souvent un grand épaulement et, pour éviter tout
conflit avec le grand trochanter, il est préférable de réaliser cette résection à la curette ou à
la pince gouge.
À ce stade, les râpes adaptées à l’implant choisi sont descendues de proche en proche. Là
encore, nous suggérons l’utilisation d’un manche arciforme spécifiquement développé pour
cette voie, afin d’éviter tout conflit avec le tenseur du fascia lata. Chaque râpe doit être
descendue au maximum afin d’affleurer le plan de section fémorale.
Cette préparation est considérée comme terminée lorsque la dernière râpe introduite est
parfaitement stable en rotation et atteint le niveau prévu sur le schéma préopératoire. Si la
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rape est beaucoup plus petite que ne le prévoyait le planning, il faut craindre une
implantation en varus et il devient indispensable de retravailler le grand trochanter en
enlevant un peu plus de spongieux à la curette. L’absence de risque de luxation postérieure
ne doit pas inciter le chirurgien à modifier l’antéversion physiologique du fémur. Une fois la
tige mise en place, une tête fémorale est choisie. On peut aussi comparer la tige définitive
avec ce que l’on a retiré de tête fémorale et de col du fémur. En fin d’intervention des essais
sont possibles mais avec l’expérience ils deviennent moins indispensables.
Figure 6 : Bras pneumatique maintenant un Homann. On peut faire une prothèse de hanche seul
!
Réduction
Elle s’effectue en ramenant le membre inférieur à l’horizontal tout en appliquant sur ce
dernier une traction axiale. En dernier lieu, une rotation interne douce est associée à la
manœuvre habituelle de poussoir sur la tête prothétique. Après la réduction, la traction doit
être relâchée, la rotule placée au zénith et la version du système prothétique analysée. Si la
hanche est stable en extension à 90°, le risque de luxation post opératoire est quasiment
inexistant.
Fermeture
La fermeture est précédée d’une hémostase soigneuse. Notamment, il est assez fréquent
d’observer de petits saignements se situant au niveau de la capsule postérieure. La
circonflexe médiale peut en effet saigner. Il faut savoir la chercher entre obturateur externe
et obturateur interne. Après lavage abondant, un drain de Redon est mis en place pendant
un ou deux jours. Cette fermeture s’effectue en quatre plans comportant la capsule, une
suture de l’aponévrose du tenseur du fascia lata, un plan sous-cutané et un plan cutané.
Les soins postopératoires comportent la poursuite d’une héparinothérapie pendant 21 jours
et une antibiothérapie prophylactique pendant 24 heures, une surélévation du pied du lit le
genou en légère flexion, rotule au zénith. La rééducation comporte un premier lever le soir
ou le lendemain de l’intervention. Les patients décident eux-même s’ils veulent utiliser des
cannes anglaises pour équilibrer leurs premiers pas. La plupart ne les utiliseront plus après 8
jours. Une bonne stimulation de l’ensemble des fessiers qui n’ont pas été touchés par la voie
d’abord est possible immédiatement.
RÉsULTATs
Nous utilisons cette technique depuis plusieurs années avec divers implants. Dans cette
étude, nous avons examiné une série homogène de 80 patients consécutifs ayant subi cette
opération entre le 1er janvier 2005 et le 30 septembre 2005. Dans tous les cas, nous avons
utilisé une tige fémorale sans ciment Quadra et un cotyle pressfit sans ciment Versafitcup
(Medacta). Chez les patients âgés de moins de 70 ans, une combinaison céramique sur
céramique a été utilisée par principe [6]. Au-delà de 70 ans, une combinaison céramique sur
polyéthylène à double mobilité est la règle. Chez une patiente, un cotyle pressfit a présenté
durant l’intervention une stabilité jugée insuffisante et a été remplacé par un implant
cimenté.
Tous les patients ayant nécessité une arthroplastie primaire ont été opérés selon cette
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technique, quels que soient leur taille, leur poids ou leur musculature. Tous les patients ont
été admis le jour précédent l’intervention chirurgicale. Aucun patient n’a subi
d’autotransfusion. Le récupérateur sanguin est utilisé systématiquement à la demande des
anesthésistes. Chez environ 40% des patients, la quantité de produit reperfusé est inférieure
à 100 cm3 et la durée moyenne d’une intervention est de 55 minutes (40 à 80). 8 patients
n’ont pas eu de drainage postopératoire. Aucun patient n’a nécessité une transfusion post
opératoire. Il n’a pas été facile de calculer le saignement moyen par patient car plusieurs
patients ont quitté l’hôpital au bout de deux jours et nos résultats ont été faussés par
l’insuffisance des données. Parmi les 35 cas analysés (patients hospitalisés pendant au moins
5 jours), la perte moyenne d’hémoglobine a été d’environ 3g. Une phlébite surale a été
observée au quatrième jour postopératoire.
Une patiente a été réopérée après 5 jours en raison d’une différence non tolérée de moins de
1 cm de longueur de prothèse, malgré le fait qu’elle ait marché sans canne dès le deuxième
jour. Elle est sortie de l’hôpital 3 jours après la réopération. Une autre présentait une
différence de 5 à 10 mm. Elle avait un fémur très étroit et la prothèse la plus petite (taille
0) avec une bille «moins 3,5» l’a quand même rallongée. L’allongement assez bien toléré a
été corrigé par une talonnette. Les 78 autres patients ne présentaient pas de différence de
longueur de plus de 5 mm. Dans cette série, aucune impaction importante de la tige n’a été
observée. Chez deux patients, une fracture partielle du calcar s’est produite
préopérativement au moment de l’impaction de la prothèse. Dans ces deux cas, la synthèse
de la fissure a été réalisée avec une vis de 3,5 mm. Cela n’a en rien modifié la reprise
immédiate de l’appui.
L’analyse des durées d’hospitalisation est malaisée car, depuis le 1er mars 2005, la durée
minimale d’hospitalisation pour une arthroplastie de hanche est de 6 nuits. D’après les
chiffres de 2004, année durant laquelle cette loi n’était pas encore en vigueur, 45 % des
patients sortaient de l’hôpital à J2, 27% à J3 et 28% entre J4 et J10. Environ 15% des
patients sont dirigés vers des centres de rééducation. Trois de nos patients censés être
envoyés à de tels centres ont décidé de rentrer chez eux entre J6 et J8, leur état étant
compatible avec une vie normale. 35 patients pouvaient marcher correctement sans canne
au moment de leur sortie de l’hôpital.
Les patients ont été réexaminés 3 semaines après l’intervention. Trois patients ont eu besoin
de deux cannes ; ils ont été dirigés vers un centre de rééducation où le médecin leur a
recommandé de conserver leur canne pour marcher. Vingt patients continuaient d’utiliser une
canne pour des raisons pratiques. C’est généralement à ce moment qu’ils cessent de
l’utiliser. Lors de la visite à 3 mois, aucun patient ne continuait d’utiliser une canne en
rapport avec la hanche opérée. Le score PMA à 3 mois était de 18 chez plus de 93% des
patients.
Aucune luxation n’a été observée dans cette série. Des images radiologiques ont été
analysées à 3 mois pour évaluer la qualité de l’implantation. Dans seulement un cas, il y
avait une tige en varus de 5°. Dans tous les autres cas, la tige était bien centrée dans les
vues de face et de profil. Dans 90% des cas, le cotyle était positionné idéalement. Dans un
cas, il était trop horizontal et chez 8 patients il était trop vertical. Dans deux de ces 8 cas, la
pente dans le plan frontal est de 55. Ces cotyles trop verticaux ont été observés chez des
patients obèses durant la première partie de l’année, alors que nous n’avions pas
d’impacteur acétabulaire décalé et adapté à la taille de la cicatrice. L’utilisation d’un
ancillaire adapté a presque complètement éliminé ce problème par la suite.
CONCLUsiON
Cette technique d’arthroplastie de hanche est intrinsèquement peu invasive. Au plan plus
général, le taux de thromboses veineuses est minoré du fait de la non-interruption du flux
sanguin lors de l’intervention. Enfin, les transfusions sont exceptionnelles. Le rétablissement
est rapide et, lors de notre expérience, 50% des patients peuvent quitter l’hôpital après 2
jours. Le risque de luxation est minime et la prévention des mouvements luxant en
postopératoire généralement prescrite dans d’autres techniques n’est ici pas nécessaire. Références
1- Judet J, Judet R (1950) . The use of an artificial femoral head for arthroplasty of the hip joint. J
Bone Joint Surg 32B:166-73
2- Judet J, Judet H (1985) . Anterior approach in total hip arthroplasty. Presse Med 14: 1031-3
3- Lesur E, Laude F (2004) . Arthroplastie totale de hanche par voie antérieure et son évolution
mini-invasive. Encycl Med Chir (Elsevier SAS, Paris), Techniques chirurgicales - OrthopédieTraumatologie 44-667-B, 6p
4- Siguier T, Siguier M, Brumpt B (2004) . Mini-incision anterior approach does not increase
dislocations rate. A study of 1037 total hip replacements. Clin Orthop 426: 164-73
5- Light TR, Keggi KJ (1980) . Anterior approach to hip arthroplasty. Clin Orthop 152: 255-60
http://www.maitrise-orthop.com/viewPage.do?id=1073[10/12/11 16:58:05]
ARTHROPLASTIE TOTALE DE HANCHE PAR VOIE ANTÉRIEURE DE HUETER MINI-INVASIVE.
6- Hamadoughe M, Boutin P, Daussange J, et al. (2001) . Alumina-on-alumina total hip
arthroplasty. J Bone Joint Surg [Am] 84: 69-77
Retrouvez le film de cette technique dans le DVD ainsi que des entretiens de F.
Laude, P. Moreau et P. Vié sur leur pratique chirurgicale de l’arthroplastie de hanche
par voie antérieure.
Maîtrise Orthopédique n°178 - novembre 2008
AVERTISSEMENT : Ce site est destiné au corps médical. Les traitements présentés ne
reflètent que l'expérience des auteurs au moment où leur article a été publié dans notre
journal. La décision d’une intervention chirurgicale ne peut se prendre qu'après un examen
clinique. Les techniques publiées ici ne sauraient justifier une quelconque revendication de la
part d'un soignant ou d'un soigné.
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