de sorte que la bilin´earit´e de βse traduit par les relations:
∀v, v0∈V, w, w0∈W, λ ∈K , (λv)⊗w=v⊗(λw) = λ(v⊗w);
v⊗(w+w0) = v⊗w+v⊗w0,(v+v0)⊗w=v⊗w+v0⊗w.
Lorsqu’on veut pr´eciser le corps des scalaires K, on ´ecrit V⊗KW. On
dit que V⊗KWest “le” produit tensoriel de Vpar Wsur K. Ses ´el´ements
s’appellent des tenseurs, ceux de la forme v⊗wdes tenseurs purs (ou
d´ecompos´es). Attention: une somme v⊗w+v0⊗w0∈V⊗Wn’est en
g´en´eral pas un tenseur pur !
Existence du produit tensoriel.
Premi`ere preuve : soit El’espace vectoriel form´e par toutes les applications
ensemblistes de V×Wdans Knulles en dehors d’un sous-ensemble fini de
V×W. Il admet pour base {δ(v,w),(v, w)∈V×W}o`u δxd´esigne la fonction
de Dirac relative au point x∈V×W. Consid´erons le sous-espace vecto-
riel Fde Eengendr´e par les ´el´ements δ(v,w+w0)−δ(v,w)−δ(v,w0), δ(v+v0,w)−
δ(v,w)−δ(v0,w), δ(λv,w)−λδ(v,w), δ(v,λw)−λδ(v,w), ainsi que l’espace vectoriel
quotient E=E/F. Alors, β:V×W→E:β(v, w) := classe de δ(v,w)
dans E, est une application bilin´eaire de V×Wdans E, dont l’image
ensembliste β(V×W) engendre l’espace vectoriel E. Pour toute applica-
tion b:V×W→U, l’application ˜
fb:E → Uqui attache `a un ´el´ement
Σ(v,w)∈A⊂V×W,A fini λ(v,w)δ(v,w)de El’´el´ement Σ(v,w)∈Aλ(v,w)b(v, w) de Uest
bien d´efinie (car les δ(v,w)forment une base de E), et est lin´eaire. Si best de
plus bilin´eaire, ˜
fbs’annule sur F, et d´efinit donc par passage au quotient par
Fune application lin´eaire fb:E→U, qui v´erifie bien fb◦β=b. Enfin, fb
est la seule application lin´eaire de Edans Uv´erifiant cette propri´et´e, puisque
l’image de βengendre Etout entier.
Deuxi`eme preuve: soient {ei;i∈I},{j;j∈J}des bases de V, W .`
A tout
(i, j)∈I×J, attachons un symbole mi,j et consid´erons l’espace vectoriel
E:= ⊕(i,j)∈I×JK.mi,j , de base {mi,j ,(i, j)∈I×J}. Il existe alors une
(unique) application bilin´eaire β:V×W→Etelle que β(ei, j) = mi,j
pour tout (i, j)∈I×J. Soit maintenant b:V×W→Uune application
bilin´eaire. Puisque les mi,j forment une base de E, il existe une unique
application lin´eaire fb:E→Utelle que f(mi,j ) = b(ei, j) pour tout (i, j)∈
I×J. De la bilin´earit´e de bet de β, et de la lin´earit´e de fb, on d´eduit
alors que pour tout v= Σi∈Afini ⊂Iλiei∈V , w = Σj∈Bfini ⊂Jµjj∈W, on
a: b(v, w)=Σ(i,j)∈A×Bλiµjb(ei, j) = fb(Σ(i,j)∈A×Bλiµjmi,j ) = fb(β(v, w)).
Ainsi, l’application lin´eaire fbv´erifie la propri´et´e requise, et c’est la seule
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