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Les complications tardives concernent les érosions (ou
exposition vaginale) de prothèse et les granulomes vaginaux.
Nous avons constaté un taux de 3,4% d’érosions de prothèse
(treize cas) dont neuf ont nécessité une ablation chirurgi-
cale (excision partielle suivie de suture vaginale sous anes-
thésie générale). Les autres cas d’érosions ont été traités
conservativement. Dix-huit patientes ont présenté des gra-
nulomes vaginaux qui ont parfois nécessité l’ablation d’un
fil ou un traitement local.
Récidives
Les cas de récidives sont considérés à partir d’un stade 2
selon la classification de Baden-Walker et les réinterventions
ont été indiquées en fonction de la symptomatologie. On
note 41 cas (10,9%) de récidives cliniques dont dix-huit ont
nécessité une intervention par voie vaginale (neuf cas) ou
laparoscopique (neuf cas).
discussion
Notre série continue sur les cures de prolapsus par la-
paroscopie au moyen d’une prothèse comprend un grand
nombre de cas. Les récidives cliniques sont un problème
courant de la prise en charge chirurgicale des prolapsus
génitaux. On relève dans la littérature des taux de récidives
allant de 17 à 32% dans les cas de chirurgie reconstructive
traditionnelle, sans mise en place de prothèse.7,8 Les réci-
dives sont plus rares en cas d’utilisation de greffes, notam-
ment au niveau du compartiment antérieur.9 Seules 41 pa-
tientes de notre série ont présenté une récidive clinique, ce
qui correspond à un taux de 11% mais 66 patientes avaient
déjà eu une prise en charge chirurgicale auparavant.
La mise en place de matériel prothétique expose les pa-
tientes au risque d’érosion vaginale qui est corrélé d’une
part à la qualité des tissus et, d’autre part, à la probable in-
fection/contamination de la prothèse lors de sa mise en
place. Ce taux est décrit de 5 à 26% et est lié au type d’abord
chirurgical et à la voie d’introduction de la prothèse.9,10
Notre série montre un faible taux d’érosions à 3,4%, expli-
qué par l’abord laparoscopique exclusif et par le fait que
nous laissons de préférence le col et l’isthme utérin pour la
fixation de la prothèse.
Le taux de complications opératoires est faible dans la
littérature, aux alentours de 5%.7 Dans notre série, le taux
de complications peropératoires et postopératoires immé-
diates est de 3,5% et regroupe les plaies opératoires aux
organes adjacents, les pertes sanguines ayant nécessité une
transfusion et les suites opératoires ayant nécessité une
reprise chirurgicale rapide (tableau 4).
conclusion
Notre expérience de prise en charge des prolapsus gé-
nitaux par laparoscopie avec mise en place d’une prothèse
de suspension latérale donne des résultats satisfaisants.
Nous rapportons un faible taux de complications et de ré-
cidives et des résultats anatomiques et fonctionnels com-
parables aux autres techniques.
Des études complémentaires sont souhaitables afin d’éva-
luer notamment la satisfaction des patientes par des ques-
tionnaires standardisés par exemple ainsi que l’impact du
traitement sur la qualité de vie.
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Implications pratiques
Les prolapsus génitaux sont fréquents et leur traitement dé-
pend de la sévérité de la symptomatologie
Le traitement peut être conservateur par physiothérapie ou
pessaire par exemple mais le traitement constitué demeure
essentiellement chirurgical
La laparoscopie est une approche reconnue dans la prise en
charge chirurgicale des prolapsus génitaux
Notre technique de cure de prolapsus par laparoscopie avec
suspension latérale par prothèse donne des résultats anato-
miques et fonctionnels comparables aux autres techniques
avec des taux de complications et récidives superposables ou
meilleurs
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* à lire
** à lire absolument
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