Mohammed El Amrani Suites et séries numériques Suites et séries de fonctions ^ \1 OP'" I Suites et series numériques Suites et séries de fonctions Mohammed Ei Amrani Collection Références sciences dirigée p a r Paul de La b o u la y e [email protected] De l'Intégration aux probabilités, Olivier Goret, Aline Kurtzmonn, 504 pages, 2011. Épistémologie mathématique. Henri Lombordi,216 pages, 2011. Intégration -Intégrale de Lebesgue e t Introduction à l'analyse fonctionnelle. Thierry Goudon, 192 pages, 2011. Suites e t séries numériques. Suites e t séries de fonctions. Mohammed El Amrani, 456 pages, 2011. ISBN 978-2-7298-70393 © Ellipses Édition Marketing S.A., 2011 32, rue Bargue 75740 Paris cedex 15 Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L. 122-5.2* et 3"a), d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d ’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit constituerait une contrefaçon sanctionnée parles articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. www.editions-ellipses.fr Avant-propos Le but de cet ouvrage est de présenter un cours complet sur les notions fondamentales de suites et de séries, aussi bien dans le cadre numérique que dans celui des fonctions. Le programme traité couvre les trois années de la Licence, et le cours est rédigé de manière à ce que chaque lecteur y trouve le niveau adapté à son parcours et à ses attentes. Ainsi, pour le programme relevant du niveau Ll, l’étudiant débutant trouvera des défi­ nitions motivées et détaillées ainsi que des énoncés illustés de nombreux exemples et contre-exemples. Pour le programme spécifique au L2 et au L3, nous avons veillé à ce que la rédaction soit là aussi très détaillée tant au niveau des énoncés que celui des démonstrations, mais nous avons fait appel à un niveau de langage mathématique, notamment celui des quantificateurs, qui permette au lecteur d’acquérir les bases nécessaires à une progression harmonieuse et exigeante. L’apprentissage des mathématiques requiert la recherche active et régu­ lière de nombreux exercices, c’est pourquoi chaque chapitre du cours en propose un grand choix. Ces exercices, tous entièrement corrigés, vont du test de compréhension et d’application directe du cours à l’exercice plus élaboré destiné au travail d’approfondissement. Pour les révisions, le lecteur trouvera un chapitre entièrement consacré à des problèmes de synthèse, tous entièrement corrigés, et pour lesquels nous avons systé­ matiquement privilégié la solution méthodique et raisonnable que peut découvrir l’étudiant lui-même, à une éventuelle solution “rusée”, voire “miraculeuse”. Cet ouvrage est le fruit d’une expérience de plusieurs années de cours et de travaux dirigés à l’Université d’Angers, sa rédaction a été guidée par un souci pédagogique constant, et nous avons recherché l’équilibre nécessaire entre les points de vue théorique et pratique. Si ce livre s’adresse principalement aux étudiants des trois années de la Licence, il est conçu de manière à être utilisé avec profit par les candidats au CAPES de Mathématiques ou à l’Agrégation interne ainsi que par les élèves des classes préparatoires scientifiques. Table des matières Avant-propos vii 1 Suites réelles ou complexes 1 Exemples de suites définies par ré c u rre n c e ..................... 2 Limites de s u i t e s ................................................................ 3 Suites monotones, suites ad jacen tes.................................. 4 Suites de C a u c h y ................................................................ 5 Suites récurrentes de type Un+\ = /(w„) 6 Convergence : vitesse et accélération ............................... 7 Énoncés et solutions des exercices du chapitre 1 ............ 1 1 11 32 34 38 39 47 2 Séries réelles ou complexes 1 Généralités ......................................................................... 2 Séries à termes p o sitifs....................................................... 3 Règles de Cauchy et de D’A lem bert.................................. 4 Séries semi-convergentes.................................................... 5 Produit de Cauchy de deux s é rie s ..................................... 6 Groupement et permutation des te rm e s........................... 7 Calcul approché de la somme d’une s é r i e ........................ 8 Énoncés et solutions des exercices du chapitre 2 ............ 79 79 85 93 97 101 103 107 110 3 Suites de fonctions 1 Convergence simple et convergence u niform e.................. 2 Convergence uniforme et c o n tin u ité .................................. 3 Convergence uniforme et d ériv atio n .................................. 4 Convergence uniforme et intégrale de R iem ann............... 5 Convergence uniforme et intégrales im p ro p re s ............... 6 Théorème d’approximation de W eierstra ss..................... 7 Énoncés et solutions des exercices du chapitre 3 ............ 139 139 145 148 151 153 156 159 IX Table des matières 4 Séries de fonctions 1 Différents modes de convergence........................................ 2 Convergence uniforme et l i m i t e ........................................ 3 Convergence uniforme et c o n tin u ité.................................. 4 Dérivation terme à te rm e .................................................... 5 Intégration terme à terme sur un segment ..................... 6 Intégration terme à terme sur un intervalle..................... 7 Énoncés et solutions des exercices du chapitre4 .............. 189 189 195 196 197 199 200 201 5 Séries entières réelles ou complexes 229 1 Rayon de convergence ................................................... 229 2 Opérations sur les séries entières........................................ 235 3 Convergence uniforme et séries e n tière s........................... 238 4 Propriétés de la fonction som m e........................................ 239 5 Fonctions développables en série entière........................... 241 6 Séries entières classiques.................................................... 248 7 Fonctions usuelles de variable complexe........................... 251 8 Énoncés et solutions des exercices du chapitre5 .............. 256 6 Séries de Fourier 1 L’espace préhilbertien C2,r(lR)C)....................................... 2 Séries trigonométriques....................................................... 3 Séries de Fourier ................................................................ 4 Formule de Parseval .......................................................... 5 Noyau et théorème de D iric h le t....................................... 6 Énoncés et solutions des exercices du chapitre6 .............. 287 287 295 298 307 311 316 7 Problèmes de révision corrigés 343 1 Problèmes sur les suites et les séries num ériques............ 343 2 Problèmes sur les suites et les séries de fonctions............ 374 3 Problèmes sur les séries e n tiè re s........................................ 390 4 Problèmes sur les séries de Fourier..................................... 399 Bibliographie 431 Index 433 Chapitre 1 Suites réelles ou complexes La notion de suite et de limite naquit avec la méthode d’exhaustion, tech­ nique utilisée par les mathématiciens grecs de l’Antiquité pour le calcul de longueur, d’aire et de volume. C’est ainsi qu’Archimède^ approximait l’aire d’un cercle en y inscrivant une suite de polyèdres réguliers. La no­ tion de limite est centrale en Analyse, elle est au cœur de la définition fondamentale de dérivée, d’intégrale et de série. Ce chapitre traite une partie cruciale du programme de Ll, c’est pourquoi nous l’avons rédigé de manière à être parfaitement accessible au lecteur débutant. Nous y avons détaillé un grand nombre d’exemples et évité tout formalisme inutile et tout emploi de quantificateurs. 1 Exemples de suites définies par récurrence 1.1. In tro d u ctio n 1.2. D éfinition Soit E un ensemble non vide. On appelle suite à va­ leurs dans E, toute application u : D E où D est une partie de N. Lorsque E est une partie de R (resp. de C), on dit que la suite est réelle (resp. complexe). Dans ces deux cas on parle de suite num érique. ^ARCHIMÈDE. Né à Syracuse en Sicile vers 287 av. J.-C., et mort à Syracuse en 212 av.J.-C.. Généralement considéré comme le plus grand mathématicien de l’Antiquité classique, il a notamment utilisé la méthode d’exhaustion pour calculer l’aire sous un arc de parabole à l’aide d’une somme de série, et a donné un encadrement de n d’une remarquable précision. Il fut également un physicien et un ingénieur de grande envergure. 1 Chapitre 1. Suites réelles ou complexes 1.3. R em arque Si и est u._e suite numérique, on devrait normalement noter u(h) l’image de n par a. L’usage veut que l’on écrive à la place de u(n). On remarquera que est simplement l’une des valeurs de la suite (on dit aussi un des termes de la suite, ou encore le terme général de la suite). La suite elle-même est la fonction u, mais on peut aussi écrire la suite complète sous la forme (un)neDexemple, lorsque D = N, on notera la suite sous la forme (un)neN> ou encore (u„)„>o. Lorsqu’aucun risque de confusion n’est à craindre sur D, on notera simplement (u„) au lieu de (un)neDPar commodité, nous supposerons souvent que les suites considérées sont définies à partir du rang n = 0. Si une suite n’est définie qu’à partir d’un certain rang p (p > 0), on se ramène au cas précédent en étudiant la suite (un)neN définie par = Un+p. Une suite peut être définie par la donnée d’une formule explicite : Un = f(n ), est une combinaison de symboles connus. Par exemple, si pour n > 0 on pose : OÙ / = Vn^ + 1 ; Vn = 5n ^ Ч- n - t - 1 +1 Wn — I 1 + n+1 on obtient trois exemples de suites définies explicitement en fonction de l’entier n. Mais souvent une suite (lin)neN est définie de façon plus détournée, par la donnée de uo et d’une relation de récurrence Un — ip{un-i) pour tout n > l , où (f est une fonction explicitement connue, ce qui permet de calculer de proche en proche le terme tt„ quand on connaît u„_i. Par exemple, la suite (un)neN donnée par Щ = - , et Un = 3 u n -i{ l — Un-i) pour tout n > 1 a pour premiers termes : Uq 1 2> Ui - U2 9 jg 189 Nous allons maintenant étudier des exemples classiques importants de ce type de suites numériques. § 1. Exemples de suites définies par récurrence 3 1.4. D éfinition Soient a et r deux nombres réels ou complexes. On appelle suite arith m é tiq u e de premier terme a et de raison r, la suite numérique (un)„gN définie par Uq = a et Un = Un-i + r pour tout entier n > 1. 1.5. P ro p o sitio n Soit (un)neN suite arithmétique de premier terme a et de raison r. Alors, Un = a nr (1.1) pour tout n G N. D ém onstration : Nous allons établir la formule (1.1) par récurrence sur n. Cette formule est vraie pour n = 0 puisque uo = a = a + O x r . Supposons-la vraie à l’ordre n. Montrons qu’elle est vraie à l’ordre n + 1. En effet, on a Un+i =Un + r, et par hypothèse de récurrence on a Un = a+ nr, donc Un+i = a + n r+ r, c’est-à-dire Un+i = a + {n + l)r, ce qui prouve que la formule (1.1) est vraie à l’ordre n -I-1. On conclut que (1.1) est vraie pour tout n G N. □ 1.6. D éfinition Soient a et r deux nombres réels ou complexes. On appelle suite géom étrique de premier terme a et de raison r, la suite numérique (un)n€N définie par uq = a et Un = fU n-i pour tout n > 1. 1.7. E xem ple La suite géométrique (un)neN de premier terme o = 0 et de raison r n’est autre que la suite constante égale à 0. Autrement dit, Un = 0 pour tout n > 0. Montrons-le par récurrence. D’abord, c’est vrai pour n = 0 puisque uq = a = 0. Supposons que «„ = 0 pour un certain n, et montrons que u„+i = 0. On a Un+i = run, et l’hypothèse de récurrence donne Un = 0, donc Un+i — r x 0 — 0. On conclut que «„ = 0 pour tout entier n G N. De la même manière, on montre qu’une suite géométrique ('U„)„eN de premier terme a et de raison r = 0 vérifie : uq — a et Un = 0 pour tout entier n G N*. 1.8. P ro p o sitio n Soit (un)neN une suite géométrique de premier terme a et de raison non nulle r. Alors, pour tout n G N, on a Un = ar (1.2) Chapitre 1. Suites réelles ou complexes D ém onstration : Nous allons procéder par récurrence sur n. La formule est vraie pour n = 0 puisque uq = a = ar^ (car = 1). Supposons-la vraie à l’ordre n, et montrons qu’elle est vraie à l’ordre n + 1. On a tin+i = et par hypothèse de récurrence : Un = a r^, donc Un+i — r (a r") , c’est-à-dire Un+i = a ce qui prouve que la formule (1.2) est vraie à l’ordre n + 1 . On conclut que la formule = a r ” est vraie pour tout n 6 N. □ Au paragraphe 1.15 nous étudierons également des suites définies par la donnée de leurs deux premiers termes uq et ui et d’une relation de récurrence dite d’ordre deux : Un+i = ip{un,Un-i) où 'ip est une combinaison de symboles connus. 1.9. E xem ple Les nombres de Fibonacci^ sont les termes de la suite (F’n)neN, définis par Fo = 0, Fl = 1; Fn = Fn-i + Fn-2 pour tout n > 2. Nous allons à présent décrire quelques exemples-type de suites réelles ou complexes définies par récurrence, et pour lesquelles on peut trouver une formule explicite = /(n ) ; c’est néanmoins une circonstance qui reste exceptionnelle. 1.10. La form ule de la progression a rith m étiq u e Soit («n)neN une suite arithmétique de premier terme a et de raison r. On se propose d’établir la formule suivante donnant la somme des n -I- 1 premiers termes de (u„)„gN : = ' ^ {a + kr) = (n-I-1)a -f r fc=0 n (n -f 1) (1.3) A:=0 D’après la proposition 1.5, on a Uk = a + k r pour tout k > 0 . La somme que nous recherchons va contenir n -1- 1 fois le terme a, ce qui donne n (n +1) a, et aussi r fois la somme = O+ 1 + ... + n. Cette dernière fc= 0 ^FIBONACCI Leonardo (1175-1250). Mathématicien italien. Connu de nos jours pour un problème conduisant aux nombres et à la suite qui portent son nom. À son époque, il fut célèbre surtout pour les applications qu’il donna de l’arithmétique au calcul commercial (calcul de profit, conversion entre monnaies ...). Ses travaux sont utilisés en Finance. § 1. Exemples de suites définies par récurrence somme vaut n (n + l)/2, comme on peut le voir soit par une récurrence simple, soit en écrivant к — l + 2 + ’ ’ ’ + (n — n fc=0 n k — 7l + (7 l--l) + *** + 2 + l. k=0 En additionnant par colonne, chaque terme de la première ligne avec le terme correspondant de la seconde, on obtient en effet 2 k = (1 + n) + ^2 + (ti —1)^ + • • • + —1) + 2^ + n + 1 k=0 = (n + 1) + (n + 1) + • • • + (n + 1) + (n + 1) n term es — n (n + l). D’où la formule désirée. 1.11. La formule de la progression géométrique Nous allons démontrer la formule suivante : 1 ^ k J O, = { - ------1- a In+1 si “ ^ 1 (1.4) si a = 1. Pour cela, posons Sri — (1.5) = l + U + (X^ + *** + k=0 OÙ l’on a convenu que a° = 1. En multipliant Sn par a, on obtient = a+ + . • • + a”- 4 a" + аГ+\ d’où, par différence de (1.5) et (1-6), (1 —a) S'n = 1 — donne la formule désirée, lorsque a ^ 1 . Si O = 1, on a évidemment Sn = s1 + lH-----f-l✓ = n + l . _ ^ _ n + 1 term es (1.6) ce qui Chapitre 1. Suites réelles ou complexes 1.12. Exemple Soit a un nombre réel ou complexe différent de 1, et soient n et P deux nombres entiers vérifiant 0 < p < n. On a + ••• + + a” = (1 + a + • • • + et comme a ^ 1, on a d’après (1.4), 1 1 + (I + • ■• + ûn —p _ - 1 —a D’où aP + + + + a" = aP 1 _a»^-P+i' 1 — 0 ou encore aP + + ••• + + a" = aP 1 —0 1.13. E xem ple Soit n € N*. À l’aide de (1.4), évaluons la somme 4 - AA ~ 10 1Q2 9 “ îô 0 1 ïô A 10" ■ On a . + (1.7) 10in—1 Puisque ^ ^ 1, la formule (1.4) donne 1 ^ ----10" _ — ‘ + 10 + + 1 10'in— ^t _ 10 ^1 ----10> = ;? A 1 -è 1 - 10 En remplaçant dans (1.7), on obtient ^ 10 A _ 1 __ L 102 ‘ 10" “ 10"' 1.14. R écurrences linéaires d ’ord re un Soient O 7^ 0 et & deux constantes complexes, et considérons la suite, dite arith m ético -g éom étrique, définie par la donnée de uq et par la relation Un = 0 , U n - l + b pour tout n > 1. § 1. Exemples de suites définies par récurrence ' Pour une telle suite (un)neN) nous alloub expliciter le terme général en fonction de uq et de n. En effet, on a < '^ n — C L Z L fi— 1 “1“ b '^ n —1 — Qj U f i —2 ^ '^ n —2 = CL U n - S “1" b Us = CL U2 = CL U i H“ b U i = a uo + \ . ”1” b b Multiplions la deuxième relation par a, la troisième par a^, . . la kième par l’avant-dernière par et la dernière par Puis additionnons. Après simplifications, on obtient Un — Uqà'’' b (^1 a • -\r 0,^ , et compte tenu de (1.4), on déduit que Un = { 1 - a” si O 7^ 1 1 —a si a — 1. Uq + nb UqoT' -|- b Un = 1.15. R écurrences linéaires d ’ord re deux Soient O et 6 deux constantes réelles ou complexes non nulles, et soit (wn)n6N une suite telle que, pour tout n > 2, on ait Un — UUn—1 “1“ b Un—2* 18 ( . ) Chaque fois qu’on précise les conditions initiales, c’est-à-dire qu’on donne, de manière quelconque, les valeurs des deux premiers termes uq et ui, la relation (1.8) fournit une suite (wn)neN et une seule. Tant qu’on ne précise pas les conditions initiales, (1.8) admet une infinité de solutions. Cher­ chons s’il en existe du type particulier Un = r ”, où r est une constante complexe non nulle. Pour que l’on ait pour tout n > 2, r" = a r ”-^ -h il faut et il suffit que le nombre complexe r soit solution de l’équation c£iractéristique associée à (1.8) : — ar — b = 0. (1.9) 8 Chapitre 1. Suites réelles ou complexes Premier cas : supposons que le discriminant a^+46 de (1.9) soit non nul. Alors (1.9) admet deux racines distinctes ri et r 2, ce qui donne pour (1.8) deux solutions non proportionnelles : Un = r ■ et Un = rS La relation (1.8) étant linéaire, il est clair que, pour tout couple de constantes complexes A et 5 , la suite Un (1.10) = A r” + Br2 est encore solution de (1.8). Supposons maintenant qu’on précise les conditions initiales Uq et ui ; nous allons voir que ceci détermine complètement les constantes A et B, ce qui prouvera a posteriori que (1.10) est la solution “générale” de (1.8). En effet, si on fait n = 0, puis n = 1, dans (1.10), on obtient le système linéaire ( A B = uq y ri A + r2 B = Ui d’où l’on déduit que A = U q T2 - U i r2 -ri et B = U\ - U p r i r2 -n On obtient ainsi une formule explicite pour Un quand on connaît uq et Ui, à savoir ^ { u o r 2 -u i)r ^ + (ui - u o r i ) r ^ r2 -ri Noter que la suite (u„) et celle de terme général donné par le second membre de (1.11) sont identiques car elles ont les mêmes deux premiers termes et vérifient toutes deux la même relation de récurrence d’ordre 2. Second cas : supposons + 46 = 0. L’équation (1.9) admet une racine double r = a f2 qui fournit alors une seule solution de (1.8), à savoir r ” = (a/2)”. Pour obtenir une autre solution, posons Un = r'^Vn - Un calcul facile montre que Un vérifie (1.8) si et seulement si Vn -- 2Vn-l - Vn-2- (1.12) § 1. Exemples de suites définies par récurrence___________________ 9 Oi Vn = n est une solution évidente de (1.12). Ainsi, = n (a /2 )” est une deuxième solution de (1.8), non proportionnelle à la première, c’est-à-dire à (a/2)'^. Par linéarité, on déduit que “ (i) ''' (1.13) est solution de (1.8) quelles que soient les constantes A et B. En faisant n = 0, puis n = 1, dans (1.13), on obtient le système linéaire i B = uo 1 a (A -I- 5 ) = 2ui d’où A = - «1 — Uo a et B = uq. On en conclut que — I i Uq + n \ - Ui - Uo \a (1.14) Ici aussi, il est à noter que la suite («„) et et celle de terme général donné par le second membre de (1.14) sont identiques car elles ont les mêmes deux premiers termes et vérifient toutes deux la même relation de récurrence d’ordre 2. 1.16. Récurrences homographîques Soient a, b, c, d quatre constantes complexes telles que ad — bc ^ 0 et c ^ O . Soit (u„)neN une suite telle que, pour tout entier n > 1, on ait CLUfi —1 “1“ b U n. — cUji-i + d (1.15) Cherchons une formule explicite donnant Un en fonction de uq et de n. Pour cela, on commence par une étude préliminaire de la transformation dans le plan complexe donnée par Z I—> Z — az + b cz + d (1.16) Les points fixes de cette transformation sont les nombres complexes 2 vérifiant az + b --------- ; — -2^cz + d 10 Chapitre 1. Suites réelles ou complexes Ce sont donc les racines de l’équation du second degré cz^ + {d —a) Z — b = 0 (1.17) Premier cas : supposons le discriminant (d — a)^ + 46c non nul. Alors l’équation (1.17) admet deux racines, c’est-à-dire que la transformation (1.16) admet deux points fixes, a et /?. On déduit de (1.16) que Z — ex Z — (5 {a — ac) z + b — ad (a —Pc) z + b —Pd a —ac a —Pc z — P c—a Mais, puisque a et P sont racines de (1.17), on a b — ad a c —a b -p d Pc — a = et = a P- Donc, si (1.16) a deux points fixes a et P, et si l’on pose k = - — la a —Pc formule Z = . est équivalente à —— ^ = k ^ e x p r e s s i o n qui cz + d Z —P z - p ' présente l’avantage de se prêter à l’itération. En effet, de proche en proche, on a Un û! U n -P ^ Ufi—\ a Un-i - P j^2 Un—2 O! Un-2 - P = Г Uq —a Uq - P ' Donc (1.15) équivaut à Un a Un P Щ —a = Uq P (1.18) d’où l’on déduit la formule explicite désirée : _ а { щ - P) - P { uq - a) Щ - P - k + {uq - a) (1.19) Second cas : supposons (d—о)^-ь46с = 0. Alors (1.17) a une seule racine, c’est-à-dire que (1.16) admet un seul point fixe : a = (a —d)/2c. Traitons d’abord le cas particulier où a = 0, c’est-à-dire a = d et donc 6 = 0. Dans ce cas, (1.16) prend la forme c Z z + a{Z — z) = 0, c’està-dire que l’on a - - - + - § 2. Limites de suites 11 Supposons maintenant a 0. En prenant a comme nouvelle origine dans le plan complexe, on est ramené au cas particulier qui vient d’être traité. Il existe donc une constante h telle que (1.16) soit équivalente à 1 Z —a c’est-à-dire à Z = 1 Z —a + hf { a h + l ) z — a^h h z + 1 —a h Cette formule coïncide avec (1.16), donc ^ Ainsi (1.16) est équivalente à 1 Z —a h ^ = - , d’où h = ,. c' a+d 1 2c a —d -b —:—; avec a = Z —a a-\- d 2c ( 1. 20) On a donc de proche en proche : 1 a, ^71—1 2c 1 n Id ^71—2 1 / 2c -b (гг - 1) CL d ui — a + soit finalement 1 1 Un — OL Щ —a d’où l’on tire la formule explicite : U n 2 = + n 2c (L d (a + d) г¿o + 2 a n c {щ — a) a + d + 2nc{uç^ — a) „ + 2 2c O, d ( 1. 21) ( 1. 22) Limites de suites En plus des définitions et résultats fondamentaux, nous insisterons dans ce paragraphe sur l’axiome de la borne supérieure, qui distingue de façon décisive l’ensemble R des nombres réels de l’ensemble Q des nombres rationnels, et sur les conséquences de cet axiome dans la théorie des limites : limites de suites monotones, critère de Cauchy, théorème de Bolzano-Weierstrass. 12 Chapitre 1. Suites réelles ou complexes 2.1. D éfinition de la lim ite. P ro p rié té s élém entaires 2.2. D éfinition On dit qu’une suite («„) de nombres réels est m ajorée s’il existe un nombre A tel que, quel que soit n, on ait < A. 2.3. D éfinition On dit qu’une suite (u„) de nombres réels est m inorée s’il existe un nombre B tel que, quel que soit n, on ait B <Un. 2.4. D éfinition On dit qu’une suite (un) de nombres réels est bornée si elle est majorée et minorée ; cela revient au même de dire qu’il existe un nombre réel M tel que, pour tout n, on ait |u„| < M. La notion de suite bornée s’étend naturellement au cas des suites à valeurs complexes. 2.5. D éfinition On dit qu’une suite (un) de nombres complexes est bornée s’il existe un nombre réel M tel que, pour tout n, on ait |u„| < M. 2.6. D éfinition Soient (un) une suite numérique et i un nombre réel ou complexe. On dit que (un) ad m et i p o u r lim ite si, pour tout nombre réel s > 0, il existe un entier N (dépendant de e) tel que : n > N implique |w„ —i \ < e . (—1)" 2.7. E xem ple La suite {un)n>i donnée par = 1 + — — a pour Tl/ limite 1. En effet, soit e > 0. Prenons N égal au plus grand entier supérieur ou égal à 1/e. Alors n > N implique |u„ —1| = i-iy n n - N - 2.8. T héorèm e (U nicité de la lim ite) Si une suite numérique («„) admet une limite, alors elle n’en admet pas d’autre. Autrement dit, si (un) admet i\ et ¿2 comme limites, alors i\ = ¿2 D ém onstration : Supposons que («„) admette et £2 comme limites, et supposons que ¿1 ^ £2 - Posons e = \ i \ — 4 |/3 . On a d’une part £ > 0, et d’autre part, il existe des entiers N 1 et N 2 (dépendant de e) tels que, pour tout n G N, on ait n > iVi implique \un~ £ i\< e , et n > N 2 implique |u„ —£2 ! < £• § 2. Limites de suites 13 Mais alors, pour tout n > m.ax.{Ni,N 2), on aura par l’inégalité triangu­ laire, 1^1 —^2 ! ^ \^1 ~ Un\ 1^71—^21 ^ 2s, ce qui contredit le fait que \i\ —¿2 I = 3e. Donc i\ — ^2 - □ 2.9. Définition On dit qu’une suite numérique (u„) est convergente si elle admet une limite. Dans le cas contraire, on dit que la suite est divergente. 2.10. Remarque La nature d’une suite (c’est-à-dire le fait d’être conver­ gente ou divergente) est inchangée lorsqu’on modifie un ensemble fini de ses termes. De plus, en cas de convergence, la limite est la même. N otations Lorsqu’une suite (u„) admet ¿ pour limite (on dit aussi que la suite converge vers £ ou qu’elle tend vers £) ; on écrit lim Un = £ n^+oo ou lim Un = ^ ou encore u„ —> £. 2.11. Proposition Toute suite numérique convergente est bornée. D ém onstration : Soit (un)neN une suite numérique convergente et notons £ sa limite. Soit e > 0. On peut alors trouver A/' G N tel que \un — £\ < £ pour tout n > AT. En particulier, pour e = 1, il existe un entier N tel que pour tout n > N,on. ait |u„ —^| < 1. Donc, pour tout n > A/', on a par l’inégalité triangulaire, |Un| = l'Un —£ -\- £\ < |Un —f I -j- 1^1 < 1 -|- 1^1. Soit M le plus grand des nombres |uo|, |ui|, . . . , |ujv_i|, 1 -f- \£\. Il est clair que, pour tout entier n > 0, on a |un| < M, ce qui montre que la suite (un)n€N est bornée. □ 2.12. P ro p o sitio n Soient (un) et (u„) deux suites numériques telles que lim Un = 0 et (vn) est bornée. Alors lim (unVn) = 0. n —^+oo n —>+00 D ém onstration : Soit M > 0 fixé tel que, pour tout entier n, on ait luni < M. Soit e > 0. Puisque (un) tend vers 0, appliquons-lui la définition de la limite en y remplaçant e par e /M : il existe un entier 14 Chapitre 1. Suites réelles ou complexes N tel que n > N implique |un| < e/M . Il en résulte que, pour tout n > iV, on a \unVn\ = |«n| X \vn\ < — M = e, ce qui exprime bien que la suite («„ Vn) tend vers 0. □ 2.13. Exemple La suite (sinn)„>o est bornée et la suite (l/n)n>i tend vers 0. Donc la suite converge vers 0. 2.14. Définition Une suite numérique (u„) est dite stationnaire si elle est constante à partir d’un certain rang, c’est-à-dire qu’il existe a € C et no € N tels que l’on ait Un = a pour tout n > no. 2.15. Exemple La suite de terme général Un = min(2, ^/n — 5) est stationnaire car constante égale à 2 à partir du rang = 49. 2.16. Définition Une suite numérique (n„) est dite périodique s’il existe un entier A: > 1 tel que, pour tout entier n, on ait = Un2.17. Définition Soit {un) une suite numérique. On appelle sous-suite ou suite extraite de la suite (n„), toute suite (u^(n)) où ip est une application strictement croissante de N dans N (une telle application (p est appelée une extractrice). 2.18. Exemple {u2n) et (u2n+i) sont des sous-suites de la suite («„) puisque 2n et n 2n -I-1 sont des applications strictement crois­ santes de N dans N. 2.19. Lemme Pour toute application (p strictement croissante de N dans N, on a (p(n) > n pour tout n € N. D ém onstration : Nous allons procéder par récurrence. Puisque p est à valeurs dans N, on a bien sûr ^(0) > 0, ce qui montre que l’inégalité désirée est vraie pour n = 0. Supposons maintenant qu’on ait tp{n) > n pour un n, et montrons que (p{n -I-1) > n -h L Puisque (p est strictement croissante, on a (p{n -I- 1) > ip{n), donc (p{n -f 1) > n d’après l’hypothèse de récurrence, et comme (p est à valeurs dans N, on en déduit que (p(n -H 1) > n -I-1. On a donc démontré, par récurrence, que p(n) > n pour tout n 6 N. □ § 2. 15 Limites de suites 2.20. P ro p o sitio n Si une suite numérique (u„) converge vers i, alors toute suite extraite de {un) est convergente et admet pour limite £. D ém onstration : Un nombre réel e > 0 étant donné, si N est un entier naturel tel que \un - ^\ < e pour tout n > N , alors, d’après le lemme précédent, on a |u<^(n) — ^ ^ pour tout n > N. □ 2.21. Exem ple Si lim n—>+oo a alors, pour tout entier p > 1 fixé, on lim Un+v = ^ et lim Upn — t- N o tatio n s Si est une application strictement croissante de N dans N, alors, en notant Uk = (fik), on écrit aussi {unJkeN une suite extraite de (u.,i)nçN‘ 2.22. D éfinition On appelle valeur d ’adhérence d’une suite numé­ rique (un), tout élément de K (K = R ou C) limite d’une suite extraite convergente de (un). 2.23. P ro p o sitio n Toute suite numérique convergente ne possède que sa limite comme valeur d’adhérence. D ém onstration : La limite t de {un) est évidemment une valeur d’adhérence de (wn). Réciproquement, si i' est une valeur d’adhérence de (un), alors il existe une suite extraite {u^{n)) convergeant vers et comme la suite est extraite de la suite {un) et que cette dernière converge vers i dans K, alors la suite (u^(n)) converge elle aussi vers i. Le théorème 2.8 assure que i = H1. □ 2.24. R em arque On utilise fréquemment la proposition précédente sous la forme contraposée suivante : une suite qui possède au moins deux valeurs d ’adhérence est divergente. 2.25. Exem ple La suite de terme général (—1)’^ contient les sous-suites (u2n) et (u2n+i) qui convergent respectivement vers 1 et -1 (car elles sont constantes, égales respectivement à 1 et -1). La suite considérée est donc divergente puisqu’elle possède 1 et -1 comme valeurs d’adhérence. 2.26. R em arque Une suite possédant une valeur d’adhérence n’est pas nécessairement convergente. Par exemple, la suite de terme général = (1 — (—l)”) n ne possède que 0 comme valeur d’adhérence, cependant elle ne converge pas puisque la suite extraite (u2n+i) tend vers -foo. 16 Chapitre 1. Suites réelles ou complexes La proposition suivante, bien qu’élémentaire, se révèle souvent utile. 2.27. P ro p o sitio n Soient (un) une suite numérique, et i E K. Pour que (un) converge vers i, il faut et il suffit que les sous-suites (u2n) et («2n+i) convergent toutes les deux vers i. D ém onstration : Supposons que (u2n) et (u2n+i) convergent vers L Soit e > 0. Il existe Ni, N 2 dans N tels que, pour tout p € N, on ait à la fois \u2p — i \ < e pour p > N 1 , et \u2p+\ — ( \ < e pour p > N 2 . Notons alors N = max(2iVi,2iV2 + 1), et soit n € N tel que n > N .l \ existe un entier p tel que n = 2p ou n = 2p + 1. Dans le premier cas, on a 2p > 2Ni, donc p > N 1 d’où |u„ — i\ = \u2p —^1 < Dans le deuxième cas, on a 2p + 1 > 2 N 2 +1, donc p > N 2, d ’où \un — i\ — \u2p+x —^1 < £• Donc (u„) converge vers i. La réciproque découle de la proposition 2.20. □ 2.28. Lemme Soient i un nombre complexe et {un) une suite numé­ rique. Alors la suite (un) converge vers i si et seulement si la suite {un — i) converge vers 0. D ém onstration : Pour tout n G N, posons Vn — Un — i. - Montrons que si (u„) tend vers i, alors (u„) tend vers 0. Soit e > 0. Il existe A/’ G N tel que, pour tout entier n > N, on ait \un —^1 < c’est-à-dire |un| < e. Donc (u„) tend vers 0. - Réciproquement, supposons que (u„) tende vers 0, et donnons-nous e > 0. Il existe alors AT G N tel que, pour tout entier n > AT, on ait |u„| < e, c’est-à-dire \un — C\ < e. Donc (tt„ —i) tend vers 0. □ La proposition qui suit regroupe quelques propriétés élémentaires qui facilitent le calcul des limites. 2.29. Proposition Soient i et i' deux nombres complexes et soient (un) et (vn) deux suites numériques convergeant vers i et H! respecti­ vement. Soit A un nombre complexe. Alors lim iun + Vn) = ^ + n—>+00 lim (unVn) = i i ', n-^+oo lim iXun) = Xi, n—>+00 lim |u„| - \i\. n—>+00 § 2. Limites de suites 17 Si de plus i' ^ 0, alors à partir d ’un certain rang, on a Vnj^O et lim — = i , donc aussi n-^H-oo y lu n n-»+oo Wn - = t D ém onstration : - Montrons que (un + u„) converge vers £ + £'. Soit e > 0. Puisque (un) converge vers £ et (un) converge vers £', il existe Ni e N tel que, pour tout n > Ni, on ait \un — £\ < s/2, et il existe iV2 € N tel que, pour tout n > N 2, on ait \vn — £'\ < e/2. En prenant N = max(iVi, ^N^2) et en utilisant l’inégalité triangulaire, on obtient, pour tout n > N, \{Un + Vn) - (£ + £')\ = \{Un - £) + {Vn - £')\ < \un -£ \-\-\v n -£ !\ < I + I = ^> ce qui prouve que (tt„ + Vn) tend vers £ + £'. - Montrons que (A u„) converge vers \£. Observons d’abord que si A = 0, alors (Au„) est la suite nulle, donc sa limite vaut 0, et on a bien 0 = 0 x Supposons donc A ^ 0, et donnons-nous e > 0. Il existe TV 6 N tel que, pour tout n > TV, on ait \un ~ ^1 < ce qui entraîne |Au„ - A^l = |A| X \un - ^1 < |A| d’où le résultat désiré. - Montrons que {unVn) converge vers ££'. D’après le lemme 2.27, il suffit de montrer que On a U nV n-££ ' = = e, —££') tend vers 0. {Un - £ ) V n + £ {Vn - £')• Puisque Un ^ £ on a ^ 0, et comme la suite (vn) est bornée (car convergente), on conclut par la proposition 2.12 que (u„ — £)vn —> ■ 0. Par ailleurs, Vn—£ '—>^0 entraîne que £ (u„ —£') 0. D’où la propriété désirée. - Montrons que si (u„) tend vers £, alors (|un|) tend vers \£\. Donnons-nous e > 0. Il existe TV e N tel que, pour tout n > TV, on ait \un —^\ < Or, pour tout n, on a ||u„| —|^|| < \un~£\, donc, pour tout n > TV, on a ||u„| —1^11 < e. D’où le résultat annoncé. - Montrons que si £' ^ 0, alors {un/vn) tend vers £/£'. 18 Chapitre 1. Suites réelles ou complexes Puisque ^ 7^ 0, on a \i'\ > 0, et on peut trouver un entier N q tel que \vn — ^'\ < K1 / 2 pour tout n > No, donc a fortiori, \i!\ - |u„| < \i'\/2, ce qui entraîne |un| > \i'\/2 > 0. On a ainsi 7^ 0 pour tout n > N q , et la suite (l/u„)„ est définie à partir du rang N q . Montrons maintenant que pour tout e > 0, il existe AT g N tel que pour tout n > N , oïi ait : < e. Vn i' D’abord, pour tout n > N q, on a 1 1 Vn “ 1' Vn - £' _ \Vn - £'\ < - \£'Vn\ £'V n 2 |^/|2 K -fl. Puis, comme la suite {vn)n>No fei^d vers f , on peut trouver iVi G N tel que, pour tout n > N 1 , on ait : |u„ —f | < \i'^ e/2. En prenant N = max(A/o, N\), on obtient, pour tout n > N, û>\2 Vn - \P>\2 e = e, □ ce qui achève la démonstration du résultat annoncé. 2.30. Remarque On vient de démontrer que si une suite (u„) converge vers £, alors la suite (|u„|) converge vers \i\. Mais attention : la réci­ proque n’est pas vérifiée, à moins que ^ = 0. 2.31. Lemme Soit (un) une suite réelle convergente et soit a un nombre réel. 1) Si Un > a à partir d’un certain rang, alors lim > a. n —>+00 2) Si Un < a à partir d’un certain rang, alors lim n —>4-00 < a. D ém onstration : 1) Quitte à considérer la suite (u„ — a), on peut supposer que o = 0. Soit e > 0, et notons l la limite de (un). Par définition de £, on a, à partir d ’un certain rang : |u„ —^| < e, c’est-à-dire £ — e < U n < £ + e. Si £ < 0, en prenant e = —£/2, on pourrait trouver un entier naturel N tel que, pour tout entier n > iV, on ait < £/2 < 0, ce qui contredit l’hypothèse. Donc ^ > 0. 2) Il sufiit d ’appliquer 1) à la suite {—Un). □ En utilisant le lemme ci-dessus, 011 déduit immédiatement les résultats suivants. § 2. 19 Limites de suites 2.32. C orollaire Soit (un) une suite réelle convergente. S ’il existe des nombres réels a et b tels qu’à partir d’un certain rang on ait a < «„ < 6, alors : a < lim < b. n—>+oo D ém onstration : C’est le lemme appliquée à la suite («„ —a) pour la première inégalité, et à la suite (w„ —b) pour la seconde. □ 2.33. C orollaire Soient (un) et («„) deux suites réelles convergentes. Si à partir d ’un certain rang, on a Un< alors lim Un < n —>+oo lim Vn. n —>+oo D ém onstration : 11 suffit d’appliquer le lemme précédent, avec a = 0, à la suite de terme général Un — Vn. □ 2.34. R em arque Les résultats ci-dessus imposent des inégalités larges. Une inégalité stricte ne se conserve pas par passage à la limite. Par exemple, tous les termes de la suite (1/п)„ек» sont strictement positifs, pourtant sa limite est égale à zéro. Le théorème d ’encadrement suivant est un outil extrêmement puissant pour établir la convergence de suites. 2.35. T héorèm e (des gendarm es) Soient (un) et (bn) trois suites réelles telles qu’à partir d’un certain rang, on ait an < Un < bnSi {ün) et (bn) sont convergentes et de même limite i, alors (un) est convergente et sa limite est égale à i. D ém onstration : Soit e > 0. Par définition de la limite, on peut trouver 7Vi G N tel que ^ -f e si n > Ni. On peut également trouver N 2 Ç. N tel que ê —e < an si n > N 2 . Notons p un rang à partir duquel Un <Un <bn- Si l’on pose N — max(iVi,iV2,p), on aura, pour n > N : i — e < ün < Un < bn < £ + £ , en particulier —e < U n — i < £ . Donc (u„) converge et admet i pour limite. □ Le résultat qui suit permet de ramener l’étude d’une suite complexe à celle de deux suites réelles. 20 Chapitre 1. Suites réelles ou complexes 2.36. P ro p o sitio n Soit (xn) et (yn) deux suites réelles et soient deux nombres réels. Posons z„ = Xn + iyn pour tout n. Alors lim n— >+oo Zn = t-\- W équivaut à i' lim Xn = i n— >+oo lim yn = a. n^+oo D ém onstration : Posons L = £ + ii'. Si {zn) converge vers L, alors puisque X n - i = Ue {zn - L) et y n ~ ^ ' = ^rn (zn - L), on en déduit que 0 < \ x n - i \ < \zn - L \ et 0 < \yn - i'\ < \zn - L\- Or {zn —L) converge vers 0, donc le théorème des gendarmes assure que {xn — t} et {xn — t) convergent vers 0. On déduit du lemme 2.28 que [xn] converge vers ê. et (y„) converge vers i'. Réciproquement, si {xn) tend vers i et (y^) tend vers P, alors pour tout nombre e > 0, il existe G N tel que pour tout n > AT, on ait \X n -^ \ ^ I \V n-^'\ < |- On en déduit que, pour tout n > N : \Zn - L \ < \Xn - ^1 + |yn - ^'1 < I + I = ^> ce qui prouve que la suite complexe (zn) converge vers L. □ 2.37. Suites réelles de lim ite infinie 2.38. D éfinition Soit (un) une suite de nombres réels. On dit que (un) te n d vers +oo si, pour tout nombre réel A, il existe un entier N (dé­ pendant de A) tel que n > N implique Un > A. On note alors n— lim >+oo Un = -foo ou lim = +oo, ou encore ^ -|-oo. § 2. Limites de suites 21 2.39. D éfinition Soit («„) une suite de nombres réels. On dit que (un) te n d vers —oo si, pour tout nombre réel B, il existe un entier N (dé­ pendant de B) tel que n > N implique Un< B. On note alors lim Un = —oo ou limu„ = —oo, ou encore Ut, n—>+oo —oo. 2.40. Proposition Soient (un) et (u^) deua; suites réelles telles que Un <Vn à partir d ’un certain rang. 1) Si U n ^ + 00, alors Vn —> ■+ 00 . 2) Si Vn —oo, alors Un —oo. D ém onstration : Il suffit de revenir à la définition de la limite infinie et d’utiliser les implications évidentes suivantes ; Un > A implique Vn> A , et Vn< A implique Un < A. D’où la proposition. □ 2.41. Proposition Soit (un) une suite de nombres réels. 1) Si U n ^ + 00 , alors (un) est minorée. 2) Si Un —oo, alors (un) est majorée. 3) Si Un ^ + oo (ou Un —oo), alors il en est de même de toute suite extraite de (un). D ém onstration : 1) Soit A un nombre réel quelconque. Puisque (u„) tend vers +oo, on peut trouver iV € N tel que Un > A pour tout n > N. Notons m = min {uo, • • •, un - i ,A }. Il est alors clair que m est un minorant de la suite (un). 2) Soit A un nombre réel quelconque. Puisque (u„) tend vers —oo, on peut trouver AT 6 N tel que Un < A pour tout n > N , et alors le nombre réel M — max {uq, . . . , un - i ^A] est un majorant de la suite (un). 3) Il suffit de remarquer que si (u^^n)) est une suite extraite de (u„), alors (fi{n) > n d’après le lemme 2.19. □ 2.42. Lem m e Soient (u„) et (u„) deux suites réelles. 1) Si Un ^ + 0 0 et (vn) est minorée, alors (u„ + u„) —> +oo. 2) Si Un —oo et (vn) est majorée, alors {un + u„) —oo. 22 Chapitre 1. Suites réelles ou complexes D ém onstration : 1) Soit A un nombre réel quelconque, et notons m un minorant de la suite (u„). Alors Un + m > A implique Un + > A. Or («n) tend vers +oo, donc il existe N e N tel que Un> A —m pour tout n > N. Ainsi n> N implique Un + Vn> A, ce qui prouve bien que {un + u„) tend vers +oo. 2) Soit A un nombre réel quelconque, et notons M un majorant de la suite (vn). Alors Un + M < A implique Un + v„ < A. Or (un) tend vers —oo, donc il existe N e N tel que U n < A — M pour tout n > N. Ainsi n> N implique < A, ce qui prouve que (n„ + Vn) tend vers —oo. □ Les résultats regroupés dans la proposition suivante découlent immédia­ tement de la proposition 2.41 et du lemme 2.42. 2.43. P ro p o sitio n Soient (u„) et (u„) deux suites réelles. 1) Si Un —>■+ 0 0 et (vn) est convergente, alors {un + —»■+oo. 2) Si Un —^ —00 et ivn) est convergente, alors (u„ + Vn) —oo. 3) Si Un + 0 0 et Vn —> ■+ 00 , alors {un + Un) ^ +oo. 4) Si Un~^ —00 et Vn — CG, alors {un + Vn) —> —oo. D ém onstration : 1) Puisque (u„) est convergente, elle est bornée d’après la proposition 2.11. On peut donc trouver m G K tel que V n > m pour tout n. Soit A G R. La suite (it„) tendant vers +oo, on peut trouver Ao G N tel que Un> A —m pour tour n > Aq. On en déduit de façon évidente que Un + Vn> A pour tout n > N q. Cela prouve bien que {un + Vn) tend vers +oo. 2) Il suffit de remplacer dans 1) la suite (u„) par (—ti„) . 3) Soit A G R. Puisque (u„) et (u„) tendent vers +oo, il existe Ai G N § 2. Limites de suites 23 et N 2 E N tels que Un > A /2 et Vn > A /2 pour tout n > max (A^i, N 2)En posant N = max (A/’i, A^2), on a alors Un + u„ > A pour tout n > N. Donc la suite (u„ + u„) tend vers + 00 . 4) Il suffit de remplacer dans 3) la suite («„) par (—Un). □ 2.44. R em arque II est bien connu que si ^ + 0 0 et > —00 , alors on ne peut rien dire a priori de la limite éventuelle de la suite (un + u„). On dit alors qu’il s’agit d’un “cas d’indétermination” ou d’une “forme indéterminée”. 2.45. Lem m e Soient («„) et (vn) deux suites réelles. 1) Si Un +0 0 (ou Un —00) et si (vn) est minorée à partir d ’un certain rang par un réel strictement positif, alors UnVn + 0 0 (ou UnVn —^ - c o ) . 2) Si Un + 0 0 (ou Un ^ —00) et si (u„) est majorée à partir d ’un certain rang par un réel strictement négatif, alors UnVn —00 (ou UnVn + 00 .j D ém onstration : 1) Supposons que ^ + 0 0 et qu’il existe m dans et N q dans N tels que V n > m pour tout n > N q. Montrons alors que Un + 00 . Soit A un nombre réel quelconque. On a Un > — m implique Vn > A. Comme + 00 , on peut trouver un entier N 1 tel que Un > A /m pour tout n > N 1 . Pour N = max {Nq, iVi), on a alors n> N implique UnVn > A, ce qui prouve bien le résultat annoncé. La démonstration est analogue lorsque Un —00 . 2) Supposons que u„ + 0 0 et qu’il existe M G R i et N q E N tels que Vn< M pour tout n > N q. Montrons que Un —^ —00 . Soit A un nombre réel quelconque. On a U n > M implique < A. Chapitre 1. 24 Suites réelles ou complexes Comme Un +oo, on peut trouver un entier Ni tel que pour tout n > iVi. Si N = max(iVo,iVi), alors n> N implique > A /M < A, ce qui prouve le résultat désiré. La démonstration est analogue dans le cas où u„ —oo. □ Du lemme précédent on déduit facilement l’important résultat suivant. 2.46. T héorèm e Soient (un) et (vn) deux suites réelles. 1) Si Un~^ + 0 0 et Vn + 00 , alors UnVn —>+oo. 2) Si Un —00 et Vn —> —00 , alors UnVn +oo. S) Si Un —>+ 0 0 et Vn —00 , alors UnVn —oo. 4) Si Un + 0 0 et si (vn) converge vers £ > 0 (resp. £ < 0), alors UnVn + 0 0 (resp. UnVn -oo). 2.47. R em arque Là encore, il est bien connu que si Un —»■ +oo (ou Un —» —oo) et si (vn) converge vers 0, on se trouve dans un cas dit d’indétermination pour la suite (unVn). Rappelons que, pour une suite numérique (u„) donnée, la suite (l/u„) est définie si est non nul à partir d’un certain rang. 2.48. T héorèm e Soit (un) une suite réelle. 1) Si Un —> + 00 , alors à partir d’un certain rang tous les sont strictement positifs et la suite (!/«„) converge vers 0. 2) Si Un 0, et si à partir d’un certain rang tous les termes de (un) sont strictement positifs, alors (l/u„) —> +oo. 5) Si Un 0, et si à partir d’un certain rang tous les termes de (u„) sont strictement négatifs, alors (1/un) —oo. D ém onstration : 1) Puisque —> + o o , on peut trouver un entier N q tel que, pour tout n > N q, > 1. Soit alors e > 0. On peut trouver un rang Ni tel que, pour tout n > Ni, on ait Un > l/e . Pour n > max (N q, 7Vi ), on a alors 0 < — < e. Un § 2. 25 Limites de suites La suite (1/un) converge donc vers 0. 2 ) Soit N q le rang à partir duquel on a «„ > 0, et soit A 6 M. Si A < 0 , l’inégalité ^ > >1 est évidemment vérifiée pour tout n > N q- Si A > on a 1 ^ — > A si et seulement si 0 < «n < XLr Puisque ^ 0 , on peut trouver 6 N tel que |u„| < l/A pour tout n > Ni. Pour N = max {Nq, N i ), on a n> N implique — > A, ce qui prouve que (l/un) tend vers +oo. 3) Se démontre de la même manière que le point précédent. □ 2.49. R em arque Dans les points 2) et 3) du théorème ci-dessus, l’hypo­ thèse sur le signe des termes de la suite est indispensable. Par exemple, la suite de terme général (—l)" /n converge vers 0 , mais son inverse ((—l)"n ) ne tend ni vers —oo ni vers -l-oo. En regroupant les deux théorèmes précédents, on retrouve facilement les propriétés de la limite d’un quotient. Remarquons qu’il y a indétermina­ tion si le numérateur et le dénominateur tendent tous les deux vers zéro ou tous les deux vers l’infini. 2.50. C om paraison de suites 2.51. D éfinition On dit qu’une suite numérique (u„) est dom inée par une suite réelle positive («n)» et on note = O (an), s’il existe une constante ^ € R+ et un entier no tels que, pour tout n > no, on ait |^n| — AcHfi. 2.52. E xem ple Si (n„) est bornée, on a clairement Un = 0 ( 1 ). 2.53. D éfinition On dit qu’une suite numérique (n„) est négligeable devant une suite réelle positive (on), et on note n„ = o(a„), si pour tout réel e > 0, il existe no G N tel que, pour tout n > no, on ait \Un ^ £ 0 ^71* 26 Chapitre 1. Suites réelles ou complexes 2.54. E xem ple Si (un) converge vers 0, on a bien sûr Un = o(l). 2.55. P ro p o sitio n 1 ) Une suite numérique {un) est dominée par une suite réelle positive (o!„) si et seulement si, il existe un entier uq et une suite numérique (u„) bornée tels que = o;„u„ pour tout n > n o . 2) Une suite numérique (u„) est négligeable devant une suite réelle posi­ tive (cxn) si et seulement si, il existe un entier no et une suite numérique (vn) convergeant vers 0 tels que Un = cx^Vn pour tout n > n o . D ém onstration : Dans les deux cas, il existe un rang no et une constante A 6 K+ tels que \un\ < A an pour tout n > no- La suite définie par Unh-n si n > no et an 7^ 0 , 0 si n > no et = 0, vérifie alors n„ = o:„ pour tout n > noLes deux points de la proposition sont alors évidents. □ 2.56. C orollaire On suppose qu’il existe un entier tiq tel que pour tout n > no, on ait Vn 7^ 0 . Alors la suite (un) est négligeable devant la suite (vn) si et seulement si : lim Un/vn = 0 . n— >+CX) D ém onstration : Si (n„) est négligeable devant (|un|), alors il existe une suite réelle positive (o;„) qui converge vers 0 et vérifie n„ = 0!„u„ pour tout n. On en déduit que la suite {iin/vn)n>no vers 0. Réciproquement, si la suite {un/vn) est définie à partir d’un rang no et converge vers 0, alors pour tout e > 0 donné, il existe N e N tel que, pour tout entier n > max(no,iV), on ait \un/vn\ < e, c’est-à-dire |î^n| < s |un|. Donc (n„) est négligeable devant (|un|)D 2.57. D éfinition On dit qu’une suite numérique (u„) est équivalente à une suite numérique (u„), et on note n„ ~ u„, si la suite (n„ —u„) est négligeable devant (|nn|). 2.58. P ro p o sitio n La relation ~ entre suites de (K, | • |) est une re­ lation d ’équivalence (c’est-à-dire une relation binaire qui est réflexive, symétrique et transitive). § 2. Limites de suites 27 D ém onstration : - Cette relation est évidemment réflexive puisque Un~Un = ^ entraîne 0 = o(|un|)-S i (w„) est équivalente à (un), la suite (|un|) est dominée par (|t>n|). On en déduit que (|uji| —|un|) est négligeable devant (|u„|), et par conséquent (vn) est équivalente à («„). La relation ~ est donc symétrique. - Si (un) est équivalente à (vn) et si (u„) est équivalente à (wn), alors la suite (|u„|) est dominée par (|u„|), donc les suites (vn—Un) et (tü„—u„) sont négligeables devant (|un|). Par addition, on voit que (wn — u„) est négligeable devant (|un|), donc (un) est équivalente à (tü„). D’où la transitivité de la relation □ 2.59. R em arq u e La symétrie de ~ exprime que Un ~ si et seule­ ment si Vn ~ Un. C’est pourquoi on dira simplement que les suites (u„) et (vn) sont équivalentes, et on écrira au choix ~ Vn ou ~ Un2.60. P ro p o sitio n Deux suites (un) et (u„) sont équivalentes si et seulement s ’il existe un entier naturel uq et une suite numérique (a„) convergeant vers 1 et vérifiant Un = oinVn pour tout n > n o . D ém o n stra tio n : Si (u„) est équivalente à (vn), alors (u„ —Vn) = o(vn). Il existe donc un rang no et une suite (/?„) convergeant vers 0 et vérifiant (un — Vn) — fin Un pour tout n > %. Il suffit alors de prendre an = l + fin pour tout n > noRéciproquement, s’il existe une suite (o!„) convergeant vers 1 et vérifiant Un = exnUn pour tout n > no, alors en posant fin = Oin — 1 on a {un —Vn) = fin Un pour tout n > no, et (fin) converge vers 0. En d’autres termes, («„ — Vn) = o (vn), ou encore Un'^ Un□ 2.61. P ro p o sitio n Soient (un) et (vn) deux suites numériques. On suppose qu’il existe no € N tel que pour tout n > no, on ait ^ 0 . Alors (un) et (vn) sont équivalentes si et seulement si : lim Un/un = 1 n—^+oo D ém o n stra tio n : Si (n„) est équivalente à (u„), alors il existe un rang ni et une suite (a„) convergeant vers 1 et vérifiant Un = ocnUn pour tout n > ni. Pour tout entier n > max (no, ni), on a alors lim — = n->+oo y lim a„ = 1 . n—>+oo 28 Chapitre 1. Suites réelles ou complexes Réciproquement, si —> 1, alors, pour tout nombre e > 0 donné, il existe ni € N tel que |n„/u„| < e pour tout n > max (no, ni). On en déduit que, pour tout n > max (no, ni), on a |tt„ — Vn\ < e |un|, ce qui prouve que (n„ — Vn) = o (vn), c’est-à-dire Un ~ u„. □ Le résultat important suivant découle directement des définitions. 2.62. P ro p o sitio n Si (un) et (u„) sont deux suites numériques équi­ valentes et si (un) converge vers i, alors {vn) est convergente et admet la même limite i. D ém onstration : Il existe un rang no et une suite (on) convergeant vers 1 et vérifiant Un = pour tout n > tîq. Comme la limite de (o;„) est non nulle, on peut trouver un rang ni tel que «n ^ 0 pour tout n > ni. On a alors pour tout n > max (no, ni) : lim Vn = n—>+oo Un = l lim n-^+oo an d’après la proposition 2.29. 2.63. R em arques 1) La réciproque est manifestement vraie si ^ 0. En revanche, si £ = 0, les suites («„) et (u^) ne sont pas nécessairement équivalentes comme on le voit aussitôt avec les suites de termes généraux Un — 1 /n et Vn = 1 /n^, où n > 1 . 2 ) Si (lin) et (vn) sont deux suites réelles de même limite égale à ± 00 , elles ne sont pas nécessairement équivalentes : par exemple, les suites (n) et (n^) tendent vers -l-oo, mais elles ne sont pas équivalentes ! Le résultat suivant permet d’utiliser la proposition précédente lorsque plusieurs suites sont en jeu. 2.64. P ro p o sitio n Soient (un),(vn),(Un),(Vn) des suites numériques. 1 ) Si Un'^Vn et ~ v'j^, alors Unu'^ ~ UnV^^. 2 ) Si Un ~ Vn et ~ v'^, alors ^ U' Vn ~ ^ soient définis. 3) Si Un ~ Vn, alors pour tout k e N , on a pourvu que ces quotients ~ v^. § 2. Limites de suites 29 D ém onstration : 1) Il existe un rang no et deux suites (o!„) et (a^) convergeant vers 1 et vérifiant Un = ocn et u!^ = a!^ pour tout entier n > no- On en déduit que n„ Vn v^, et comme («n c/^) tend vers 1 , on a l’équivalence annoncée, d’après la proposition 2.60. 2 ) Pour tout n G N, il existe no G N tel que n > no implique n„ = et Mais puisque («„) et (a^) tendent vers 1, il existe un entier ni G N tel que an 7^ 0 et ^ 0 pour tout n > ni. On en déduit que pour tout n GN : n > max (no, ni) implique ~y — ~ Œ V U' Comme la suite {an/a'^ tend vers 1, on a bien le résultat désiré. 3) Puisque Un Vn, il existe no € N et une suite numérique (o!n) qui converge vers 1 tels que n > no implique Un = cxnVn- Pour tout n > no, et pour fe G N donné, on a alors comme la suite (a^)n converge vers 1 , on a bien n vz, n = et 2.65. C onvergence de suites classiques La proposition suivante regroupe quelques résultats basiques sur le calcul des limites. 2 . 6 6 . P ro p o sitio n 1 ) Soit A un nombre réel donné. On a si A > 0 lim (An) = < 0 si A = 0 n—>+oo ^ ' —oo si A < 0. +00 2) Soit k un entier relatif donné. On a +00 lim n'‘ = i 1 71—> + 0 0 0 si A: > 0 si A: = 0 si A: < 0. 3) Soient P(X) = akX^ + ak-iX'^~^ + --- + a i X + ao (a^ 7^ 0), Q(X) = bhX^ + bh-iX^-^ + --- + b i X + bo (bhf^O) 30 Chapitre 1. Suites réelles ou complexes deux polynômes non nuis à coefficients réels de degré k et h respective­ ment. Alors la suite de terme général Un = P{n)/Q{n) a même limite que la suite de terme général = {ak/hh)n^~’^ qui est le rapport des termes de plus haut degré de P et de Q. On a donc ük/bk 0 P(n) lim n“ +‘oo Q(n) + (X » —00 si si si si k —h k<h k > h et ükbh> 0 k > h et Ok bh < 0 . 4) Soit a un nombre réel strictement positif donné. Alors 1 lim àr n— >+oo +00 0 a= 1 si O > 1 si a < 1 . SI D ém onstration : Les points 1 ) et 2 ) découlent facilement des résul­ tats établis précédemment. 3) On a et la suite de terme général 1 + °fc-i -I- tend vers 1 d’après le point 2) ci-dessus et la proposition 2.29. 4) Si a > 1, posons a = 1 + u, avec u > 0, D’après la formule du binôme de Newton^, pour tout entier n > 0, on a a = {1 +u)^ = 1 + ^NEWTON Isaac (1642-1727). Physicien et mathématicien anglais. Un des plus grands scientifiques des temps modernes. Il entama l’étude des fonctions dérivables et de leurs dérivées et rédigea un compte rendu sur les fondements du calcul infinitési­ mal. Newton a fondé l’analyse moderne. En géométrie, il classifia les cubiques et en donna des tracés corrects avec asymptotes, infiexions et points de rebroussement. En physique, ses contributions sont immenses, notamment en optique et en mécanique, avec notamment la mise en place de sa théorie de l’attraction universelle. § 2. Limites de suites 31 Or (1 + nu) tend vers +oo d’après 1 ), donc a fortiori (o”) tend vers + 0 0 d’après la proposition 2.40. Si a < 1 , posons b = I/o. Alors 6 > 1 , donc (&„) tend vers +oo. Par suite, (1/b^), c’est-à-dire (o„), tend vers 0 d’après le théorème 2.48. □ Il sera parfois avantageux d’utiliser le résultat suivant. 2.67. Lemme Soit (un) une suite numérique telle que Un 7^ 0 à 'partir d ’un certain rang. Supposons que lim Un+i/un = (■ et que \Î \< 1 . Alors n^+oo on a n— lim lin = 0. >+00 D ém onstration : D’après la proposition 2.29, la suite ^|w„+i|/|un|j converge vers \i\. Dans la définition de la limite, prenons e = (1 —\t\)/2. On a e > 0 , et il existe un entier N tel que n> N implique l'^ n + l I llLf] i-l^ l < 1^1 Par l’inégalité triangulaire, il en résulte, pour tout n > N l^n+l| ^ 1^1 1 - 1^1 _ 1 + \i\ 2 2 (1.23) Posons O = (1 -I-1^|)/2. D’après (1.23), on a I 1 mn = l'î^nl r^n—1 1| r^n—2 I |^JV+l| |Wiv| ^ ^ — ^oP' où A = |ujv|o“^. Puisque 0 < o < 1 , l’inégalité |u„| < Ao", valable pour tout n > N, prouve que (u„) converge vers 0 d’après le théorème des gendarmes. □ 2.68. Exem ple Si o est un nombre réel donné, alors lim (o”/n!) = 0. n—>+00 En effet, si on note Un le terme général de la suite considérée, on a immédiatemet lim (un+i/un) = lim a /( n - |- 1 ) = 0 , et on conclut n—>+CX) n—>+00 par le lemme précédent. 32 Chapitre 1. Suites réelles ou complexes 3 Suites monotones, suites adjacentes 3.1. D éfinition Soit (m„) une suite de nombres réels. 1 ) Si (un) est majorée, on note supun la borne supérieure de l’en­ semble des valeurs de cette suite. 2) Si (un) est minorée, on note inf Un la borne inférieure de l’ensemble des valeurs ttn de cette suite. 3.2. Exemple Pour la suite de terme général supun = 1 et inf Un = —1 - = (—l)”/ n , on a 3.3. Définition Une suite (un)n>o de nombres réels est dite croisseuite (resp. décroissante) si, pour tout entier n > 0 , on a u„ < u„+i (resp. Un > Wn+i). On dit que (u„) est monotone si elle est croissante ou si elle est décroissante. Le résultat suivant est fondamental. 3.4. Théorème Soit (un) une suite de nombres réels. 1 ) Si (un) est croissante et majorée, alors elle a une limite (finie) et de plus on a : n— lim >+oo Un = sup Un. 2 ) Si (un) est décroissante et minorée, alors elle a une limite (finie) et de plus on a : lim u„ = inf u„. n— +H-00 D ém onstration : 1 ) L’ensemble E = {un ; n 6 N} étant une partie non vide et majorée de R, l’axiome de la borne supérieure permet de conclure que E admet une borne supérieure £ . Par définition de la borne supérieure, si e > 0 est donné, on peut trouver un élément un de E tel que £ — e < un < £. La. suite (u„) étant croissante et £ étant un majorant de E, on a n> N implique £ — e <Uff < Un < £ < £ + s, ce qui prouve que la suite (un) converge vers £. 2 ) On se ramène au cas précédent en considérant Vn = ~Un- O 3 . 5 . R em arq u e Soit (u„) une suite croissante et non majorée. Pour tout nombre réel A, il existe un entier N tel que un ^ donc tel que n > N implique Un > un > A. Par conséquent u„ —^ +c»- 3. Suites monotones, suites adjacentes 33 E n d ’autres term es, pour une suite croissante, on a l’alternative : - ou bien elle est m ajorée, et alors elle a une lim ite finie, - ou bien elle n ’est pas m ajorée, et alors elle tend vers + o o . Pour une suite décroissante on aura évidem m ent l ’alternative : - ou bien elle est m inorée, et alors elle a une lim ite finie, - ou bien elle n ’est pas m inorée, et alors elle tend vers —oo. 3.6. Définition D eux suites réelles (u„) et (vn) sont dites adjacentes si elles vérifient les propriétés suivantes : i) (un) est croissante et (u„) est décroissante, ii) lim (un - Vn) = 0. n—>+CX) 3.7. Théorème Si deux suites réelles (un) et (u„) sont adjacentes, alors elles sont convergentes et ont même limite. De plus, en notant i cette limite commune, on a : Un < i < Vn pour tout n. D ém onstration : Pour tou t n, posons — u„. La suite (w„) est décroissante car w„+i —Wn = (u„+i — u„) — — Un) < 0, et elle est de lim ite nulle car {vn — Un) tend vers 0. On en déduit que, pour tou t n, Wn > 0, c ’est-à-dire Or (u„) est croissante et (u„) est décroissante, donc uq < Un < Vn < Vq pour to u t n. La suite croissante (un) est m ajorée par vq donc converge vers ^ € R et on a Un pour tou t n > 0. D e m êm e, la suite (un) est décroissante et m inorée par Uq donc converge vers G M vérifiant £' < Vn pour to u t n. D e plus, £ = f car lim (u„ —Vn) = £ — = 0. □ 3.8. E xem ple Les suites de terme général Un — 1. 1 n et. Vn — 1. “I"1 r, sont adjacentes. En effet, («„) est croissante et (vn) est décroissante puisque pour n > 1 , Un+i et de plus. Un — 1 7 ' rr n (n -I-1) - ^ 0 et Vn.\-i Vn — 1 n n-^+oo 1 2 n -t-1 (n -I-1)2 0. ^ 0, 34 Chapitre 1. Suites réelles ou complexes 4 Suites de Cauchy La notion de suite de Cauchy^ est fondamentale en Analyse. 4.1. Définition On dit qu’une suite numérique (u„) est une suite de Cauchy si, pour tout e > 0, il existe un entier N (dépendant de e) tel que, pour tout m > N et tout n > N , on ait \un — Um\ < £• 4.2. Remarque La condition ci-dessus s’écrit aussi : pour tout p € N et tout n G N : n > N implique \un+p — Un\ < e. 4.3. Proposition 1 ) Toute suite convergente est une suite de Cauchy. 2 ) Toute sous-suite d’une suite de Cauchy est elle-même une suite de Cauchy. 3) Toute suite de Cauchy est bornée. D ém onstration : 1 ) Soit (un) une suite convergente de limite £. Soit £ > 0. Il existe un entier N tel que n > N implique \un —^| < e/2. Donc, pour tous entiers p et ç vérifiant p > N et g > N , on a. par l’inégalité triangulaire : \lL>n < \up - ê\ -i- \ug - £\ < -^ + 7; - ce qui montre que la suite (u„) est de Cauchy. 2 ) Si (u„) est une suite de Cauchy, alors, pour tout nombre £ > 0 , on peut trouver iV € N tel que, pour tous p, g G N, on ait (^p> N et q > implique \up —Uq\ < e. Si {ug,(n)) est une suite extraite de (u„), alors (p{n) > n pour tout n d ’après le lemme 2.19. On en déduit que pour tous p, g G N, on a (p > N et g > implique |uv>(p) ~ ce qui prouve que (u,^(n)) est de Cauchy. 3) Soit (un) une suite de Cauchy. En prenant dans la définition le rang N qui correspond à £ = 1, alors |u„| < 1 pour tout n > N. En notant M ^CAUCHY Augustin (1789-1857). Mathématicien français. Il est à l’ori^ne de l’analyse moderne : on lui doit notamment la théorie des équations différentielles et la théorie mécanique de l’élasticité. § 4. Suites de Cauchy 35 le plus grand des nombres réels positifs |uo|, |ui|, . . . , |ujv-i|) et \u n \ + 1 , on obtient que |wn| < M pour tout n G N. Donc la suite (u„) est bornée. □ 4.4. Lem m e Soit (tt„) une suite de Cauchy. Supposons que (un) ad­ mette une suite extraite convergente, de limite i. Alors la suite (un) est elle-même convergente et a pour limite i. D ém onstration : Soit (u<^(n)) une sous-suite de (un) convergeant vers £. Soit e > 0. Par hypothèse, il existe un entier iVo tel que n > N q implique \u^{n) “ ^1 ^ ^ /2 , et il existe un entier Ni tel que p > Ni et q > Ni impliquent \up —«,1 < e/2. Choisissons un n > N q tel que (p(n) > Ni. Alors, pour tout P > on a par l’inégalité triangulaire : m, I i\ < |u^(p) ^1 + |Up Uy,(p)| □ ce qui achève la démonstration du lemme. Le théorème qui suit est un moyen puissant de prouver l’existence de la limite d’une suite sans connaître d’avance la valeur de cette limite. 4.5. T héorèm e Dans R, toute suite de Cauchy est convergente. D ém onstration : Soit (un) une suite de Cauchy dans R. Posons yj(0 ) = 0 et pour tout entier n > 0 , et notons <p{n 1 ) le plus petit entier strictement supérieur à (p{n) tel que (p > + 1) et q> (f{n -I- 1)) implique \up - Uq| < 2 n+2 - Posons Vn = u^(n) - 2 La suite (vn) est croissante car ~ 'î^n+1 = 'î^v’(n) ~ '^ip(n+i) 1 2n 1 / 1 2”+^ ~ 1 2"' 2n+i = 0. De plus, la suite (vn) est majorée car {un) est bornée d’après la pro­ position 4.3. Donc la suite (vn) a une limite £ d’après le théorème 3.4. Mais alors la suite (u^{n)) tend vers £ car (1/2") tend vers 0. Le lemme précédent permet de conclure que (u„) converge vers £. □ 36 Chapitre 1. Suites réelles ou complexes n 4.6. E xem ple La suite de terme général «„ = J - n’est pas conver- A;=l gente car elle n ’est pas de Cauchy. En effet, pour tout n > 1, on a 2n 1 \u2n~Un\ = k=n+l 2 2n 4.7. R em arque On peut démontrer que dans C également toute suite de Cauchy est convergente. 4.8. D éfinition On traduit le résultat du théorème et de la remarque cidessus en disant que R et C sont des espaces vectoriels normés com plets. 4.9. T héorèm e (des segm ents em boîtés) Soient (a„)n>o et (6n)n>o deux suites réelles telles que Vn G N , o„ < bn Vu. G N , [On+l)^n+i] C [Unj ^n] {p n f lji) ^ 0- Alors il existe un nombre réel i unique tel que n>0 D ém onstration : Par construction, les suites (un) et (bn) sont ad­ jacentes, donc convergentes et de même limite. □ 4.10. T héorèm e (Bolzano^-W eierstrass^) Dans R, toute suite bor­ née possède au moins une sous-suite convergente. D ém onstration : Nous allons procéder par dichotomie. Soit {un) une suite réelle bornée. ^BOLZANO Bernard (1781- 1848). Mathématicien bohémien de langue et de culture allemandes. Il est le premier en 1817 à donner une preuve du théorème des valeurs intermédiaires débarassée de préjugés géométriques. En 1834, il est aussi le premier à construire une fonction continue nulle part dérivable. Il reste surtout connu pour le théorème dit de Bolzano-Weierstrass, et il est souvent considéré comme un des fondateurs de la logique moderne. ^WEIERSTRASS Karl Theodor (1815- 1897). Mathématicien allemand. Après de remarquables travaux sur les fonctions abéliennes et elliptiques, il donna les premières définitions claires et rigoureuses des nombres réels et de la continuité. Weierstrass contribua aussi, et de manière décisive, à la théorie des fonctions analytiques. § 4. Suites de Cauchy 37 On va construire, par récurrence, deux suites réelles adjacentes et (bn)n>o et une extractrice tp telles que (a „ )„ > o Vn G N, Utf>[n) ^ (u„) étant bornée, il existe (ao,6o) ^ tel que pour tout n on ait a-Q <Un < bo, et il est clair que l’ensemble {k G N, Uk E [o„, bn] } est égal à N, il est donc infini. Soit n G N et supposons définis an,bn G R tels que ûn — bji < G N, Ufe G [ûoj^o]} est infini . {bn - cin) = {bo - ao)/ 2 ”. En considérant le milieu (a„ + 6„)/2 de [a„,6„], il est clair que l’un au moins des deux intervalles [a„, {ün + bn)/2 ] et [{an + bn)/2 ,bn] est tel que l’ensemble des k de N tel que Uk soit dans cet intervalle est infini. Il existe donc ün+i et bn+i dans M tels que ûn+l — bn+1 < {A: G N, Uk e [a„+i,6„+i]} est infini ^ {bn+i - a„+i) = {bn - a „) / 2 = {bo - ao)/ 2 ’‘+^ On définit ensuite une extractrice p de la façon suivante : ^ ( 0 ) = 0 et, pour tout n G N, il existe A: G N tel que k > p{n) et Uk G [a„, 6„], et on pose (p{n + 1) = A:. On a ainsi construit deux suites réelles (un) et (6„) et une extractrice (p telles que Vn G N, a„ < bn \/n G N, [flji+lj ^n+l] C [Un» ^n] {bn ^n) ^ 0 Vn G N, Uip^n) ^ [®ni bn\D’après le théorème des segments emboîtés, il existe (un unique) ^ G R tel que, pour tout n G N, on ait £ G [on, bn]. On a alors, pour tout n G N, 0 ^ ■^l — bn et puisque (6„ —a„) tend vers 0 , on conclut par le théorème des gen­ darmes que la suite {u^(n)) est convergente et qu’elle admet i pour limite. On a donc pu extraire de {un) une sous-suite convergente. □ 38 5 Chapitre 1. Suites réelles ou complexes Suites récurrentes de type U n+ \ = f { u n ) Soient I un intervalle de R et soit (u„)„>o une suite réelle définie par la donnée de Uq et la relation de récurrence Un+i = f{un), où / : / —^ E est une application continue. Pour l’étude d ’une telle suite, on procède souvent de la manière suivante : • Définition de la suite : Cette suite est dite définie à partir du rang N si, pour tout entier n > N , on a € I. • Recherche des limites possibles : Nous utilisons le théorème suivant donnant ce qu’on appelle le critère séquentiel pour la continuité des fonctions réelles d’une variable réelle. 5.1. Théorème Soient I =]a, 6[ un intervalle de R et £ e R. Une fonction / : / —> E est continue au point l si et seulement si, quelle que soit la suite (un) d ’éléments de I convergeant vers i, la suite {f(un)) converge vers f{£). On en déduit aussitôt le résultat important suivant. 5.2. Corollaire Si la suite (u„) d ’éléments de I converge vers £,£ e I, alors nécessairement l = f{i), c’est-à-dire que i est un point fixe de f . 5.3. Exemple Pour la suite (г¿n)n>o définie par «o = 1 et Un+\ — u^ —Un —3, on a f{x) = —X —3. La fonction / étant continue sur E, la limite éventuelle £ de la suite considérée vérifie £ = £^ —£ — 3. Donc, si (un)n>o converge, sa limite est nécessairement égale à —1 ou à 3. 5.4. Étude des variations de la suite définies par = /(un) Cette étude est basée sur la proposition suivante. 5.5. Proposition Soit (u„)neN une suite réelle définie par la donnée de Uq et la relation de récurrence = f{un)- On suppose qu’il existe un entier naturel N tel que pour tout n > N , on ait G I. 1 ) Si f est croissante sur I, alors la suite {un)n>N &st monotone. 2) Si f est décroissante sur I, alors les suites extraites (u2n)n>E(,N/2)+i et {u2n+i)n>E((N-i)/2)+i sont monotones de sens de variation opposés. D ém onstration : 1) Puisque la fonction / est croissante sur /, la différence Un+2 -Un+i = f{un+i)—f{un) est de même signe que ti„. § 6. Convergence : vitesse et accélération 39 Par récurrence immédiate, on déduit que Un+i — Un est de même signe que ujv+i —Un - La suite (un) est donc monotone. 2) Pour tout n G N, on a U2n+2 = ( / o / ) ( W 2n) et «2n+3 = ( / ° / ) (W2n+l)Or / O / composée de deux fonctions décroissantes est une fonction croissante, et le résultat précédent assure que les deux suites extraites sont monotones. Comparons leur sens de variation. On a U 2n+3 - « 2 n + i = f { u 2 n + 2 ) ~ / ( w 2 n ) , donc ii2 n + 3 “ U 2 n + i a le signe contraire de U2n+2 —U2n, donc les suites extraites {u2n) et (u2n+i) ont des sens de variation opposés. □ 5.6. E xem ple Étudions la suite définie par Un+l = sin Un, Uo e [-•7r/2,7r/2]. Pour déterminer les points fixes de la fonction / , étudions ip donnée sur M par ip{x) = sin(a:) —x. Cette fonction est manifestement dérivable sur R et on a <p'{x) = cos(x) — 1 < 0 , donc (f est décroissante. Comme V?(0 ) = 0 , on conclut que si la suite (u„) converge, alors nécessairement sa limite est égale à 0 . La fonction sinus est croissante sur [—7t/ 2 , 7t/ 2 ], et pour tout n G N, on & : Un = sin(u„_i) G [—■ 7r / 2 , 7r / 2 ] (car sin(u„_i) G [—1,1]), on peut donc appliquer la proposition précédente. On en déduit que (u n ) définit une suite décroissante si ip(uo) = ui — uq < 0 , soit uq g [0 , 7r / 2 ], et une suite croissante si (p(uo) — u\ — zlq > 0 , soit uq g [—7r / 2 , 0j. Dans les deux cas, comme la suite (un) est bornée, elle converge d’après le théorème 3.4, et sa limite est égale à 0. 6 Convergence : vitesse et accélération Cette section s’adresse essentiellement aux étudiants de deuxième année de Licence et aux candidats aux concours d’enseignement. 6.1. R ap id ité de convergence a) In tro d u ctio n : Soit £ un nombre réel, et soit (u„) une suite de nombres réels qui 40 Chapitre 1. Suites réelles ou complexes converge vers i. Notre objectif est de préciser la rapidité de convergence de (wn). Pour cela, on compare la suite |v„| = |u„ —i\, qui est à termes positifs et tend vers 0 , à une suite de référence (r„). Quitte à remplacer par |u„ —i\ on se ramène au cas d’une suite po­ sitive qui tend vers 0 , ce que nous supposerons dans cette section. Comparer peut avoir deux sens. On peut chercher à montrer que Un ef r„ sont proches, par exemple que (un) est équivalent à (r„) ou à (A r„) avec A 7^ 0 ou, à défaut, que (un) est dominée par (r„) (c’est-à-dire que Un = O(rn))- Une notion plus précise consiste à demander qu’il existe deux nombres réels strictement positifs m et M tels que l’on ait TnVn < Un < M vn pour tout n assez grand. Mais on peut aussi chercher à montrer que (u„) tend vers 0 plus vite que (rn). C’est le cas où (un) est négligeable devant (r^), c’est-à-dire Un — O (Vn')- Lorsqu’on a une suite convergente (un), on cherchera des procédés pour accélérer sa convergence, c’est-à-dire pour remplacer (г¿n) par une suite (u(j) qui converge vers la même limite, mais plus rapidement. C’est l’ob­ jet des paragraphes qui vont suivre. b) Les étalons : Les suites de référence auxquelles on peut comparer (tt„) sont : ^ (Inn)^ ’ n" ’ où J_ ^ 2" ’ n! ’ n™ ’ ’ et A:€] 0 , 1 [. c) La convergence géométrique : 6.2. Définition On dit qu’une suite (un) converge géométrique­ ment vers 0 si elle est dominée par une suite géométrique (k^) avec 0 < fc < 1. Le théorème suivant est essentiel pour assurer qu’une convergence est géométrique. 6.3. Théorème (D ’Alembert) Soit (un) une suite de nombres réels strictement positifs. On suppose que le rapport Un+i/un tend vers un nombre k tel que 0 < k < 1 . Alors, la suite (un) converge vers 0 géo­ métriquement. Plus précisément, si e est un nombre strictement positif tel que k-\-e < 1 , la suite (u„) est dominée par (k-\-e)^ (on parle dans ce cas de convergence géométrique de rapport k). § б. Convergence : vitesse et accélération 41 D ém onstration : Soit e > 0 comme dans l’énoncé. Puisque Un+i/iin tend vers k, il existe p G N tel que l’on ait, pour tout n > p , k -£ < '! ^ < k + e. (1.24) On a donc, pour n > p ,U n < Wn-i (A: + e). On en déduit par itération U<n Un < Up(k + e)^-P < ^ {k + e f . Donc (un) est dominée par la suite de terme général (k + e)”. □ 6.4. R em arques 1 ) Comme A: > 0 , on a aussi, grâce à la première inégalité dans (1.24), une minoration de Un par une suite de la forme m {k — e)” pour tout e vérifiant 0 < e < A:. Cela montre que la conver­ gence annoncée par le théorème précédent n’est pas meilleure que la convergence géométrique. 2) En considérant par exemple Un = nk'^, on voit qu’on ne peut pas améliorer le résultat du théorème ci-dessus en affirmant que («„) est équivalente à AA:”, ni même dominée par (A;”). 3) Une suite (u„) peut converger géométriquement sans nécessairement vérifier les hypothèses du théorème ci-dessus. Par exemple, la suite (u„), définie par U2„ = 1 / 2 ^” et U2n+i = l/4^”‘''^, converge géométriquement puisque Un < 1 / 2 ”, mais (un+i/un) n’a pas de limite (plus précisément (u2n+i/u 2n) tend vers 0 et (u2„ /u 2n-i) tend vers -l-oo). 6.5. E xem ple Un cas important d’application du théorème 6.3 est celui des suites récurrentes Un+i = f(un) où la fonction / est de classe C^. Si / admet un point fixe attractif a , c’est-à-dire vérifiant 0 < \ m \ < 1 , la suite converge vers a (pourvu que Mq soit assez proche du point fixe). De plus, la définition de la dérivée montre que le quotient tend vers f'{oc) quand n tend vers l’infini, ce qui prouve que la convergence de la suite vers a est géométrique. En fait, dans ce cas, on peut montrer qu’on a un équivalent : |un - a | ~ A |/'(o:)|” où A > 0. Avec le critère de Cauchy ci-dessous au lieu de celui de D’Alembert, on a une caractérisation qui marche dans tous les cas. Pour la définition de la limite supérieure, le lecteur pourra consulter le problème 7 .5 . 42 Chapitre 1. Suites réelles ou complexes 6 . 6 . P ro p o sitio n (C auchy) Une suite (un) de nombres réels positifs converge géométriquement si et seulement si limsup < 1. n —>+oo D ém onstration : Posons Sn = sup La suite (sn) est positive p>n et décroissante, elle est donc convergente d’après le théorème 3.4, et on a limsup = lims,i par définition de la limite supérieure. n —>+oo Supposons que lims„ = A: < 1 , et soit e > 0 vérifiant 0 < e < 1—k. Pour tout n assez grand, on a Sn < k e < 1 , d’où, a fortiori, n/üfi < k-\-e , soit Un< {k + e)". Donc la suite («„) converge géométriquement. Réciproquement, si Un < M k'^ {0 < k < 1) pour n assez grand, on vérifie facilement qu’on a ; limsup < k. n —>+oo Ceci achève la démonstration de la proposition. □ d) La convergence lente : 6.7. D éfinition On dit qu’une suite de nombres réels positifs converge lentem ent vers 0 si elle est minorée par une suite du type A /n“, avec A et a des nombres réels strictement positifs. 6 . 8 . R em arques 1 ) Si («„) converge géométriquement, elle ne converge pas lentement. En effet, on a k^ = o (A /n “^) pour 0 < f c < l et a > 0 . 2 ) Si la suite (u„) converge lentement et si Un+i/un tend vers une limite i, cette limite ne peut être que 1 En effet, si on a ^ < 1 il y a convergence géométrique, tandis que si on a ^ > 1 , il y a divergence vers +oo. 3) Dans le cas des suites récurrentes, la convergence lente correspond au cas l/'(a )| = 1 (si toutefois il y a convergence, ce qui n’est pas certain dans ce cas). e) La convergence rap id e : 6.9. D éfinition On dit qu’une suite (u„) tend vers 0 avec une conver­ gence (au m oins) q u ad ra tiq u e si elle est dominée par une suite (A:^") où 0 < fc < 1 . 6.10. R em arq u e On parle de convergence d’ordre r > 1 lorsque («n) est dominée par une suite de la forme (A:’’") avec 0 < A: < 1. Comme pour la convergence géométrique, on a une sorte de critère de D’Alembert mais, attention, ici il faut postuler la convergence de la suite. § 6. Convergence : vitesse et accélération 43 6 . 1 1 . T héorèm e Soit (un) une suite de réels strictement positifs conver­ gente et de limite égale à 0. On suppose que la suite (un+i/uff) o, une limite finie (ou simplement qu’elle est bornée). Alors la convergence de (un) est quadratique. D ém onstration : Supposons que l’on ait Un+i < avec M > 0. Par récurrence immédiate sur n, on obtient \ / n ,p e N , pour tout n, Un+p < ^ { M u p f " , Comme la suite («„) tend vers 0 , on a M up < \ pour p assez grand, et on obtient la condition requise en posant k = Mup. □ 6 . 1 2 . Exem ple Si on a uñe suite récurrente n„+i = f{un) avec / de classe C“ ^, et si a est un point fixe de / vérifiant f{ct) = 0 , la suite converge vers a (si uq est assez proche de a), et cette convergence est quadratique. Pour le voir, on applique la formule de Taylor à / : Un+i - a = f{un) - a = ( u n - a ) f{oc) + ^ /"(^n) avec $n €]a, u„[. On en déduit que ^n+i ex _ ^ ■\ (U n -a y ~ 2 ^ ^ et, quand n tend vers l’infini, cette quantité tend vers f" { a )/ 2 , d’où le résultat désiré. 6.13. A ccélération de convergence : R om berg-R ichardson Cette méthode s’applique lorsqu’on a une suite («„) qui tend vers ê avec une convergence géométrique de rapport < 1 et qu’on connaît le rapport k. Plus précisément, on a le résultat suivant. 6.14. T héorèm e Soit (un) une suite de nombres réels qui converge vers Í. On suppose qu ’on a un développement asymptotique de la forme u^ = e + Xk^ 0{k'^) (1.25) 44 Chapitre 1. Suites réelles ou complexes avec A G R* et |A:'| < |A:| < 1 , de sorte que la convergence de (u„) vers i est géométrique de rapport k. On pose Un = 1 -k Alors, u'^ —£ est un 0(A:'”) et donc (u^) tend vers ê avec une conver­ gence qui est (au moins) géométrique de rapport k'. D ém onstration : Expliquons d’abord d ’où vient la suite Il s’agit d ’éliminer le terme en k'^ dans l’expression de L’idée, faute de connaître A, est de regarder puis, en calculant Un+i — kun, d ’éliminer les A:” entre les deux termes. Cela étant, on voit aussitôt que Un+i — k Un tend vers (1 —A:) ^ et, en divisant par 1 —fc, on trouve une suite (u'n) qui converge vers £. Précisément, posons ^ +AA:” + îün, de sorte que est un 0{k'^). Un calcul immédiat donne Wn+i - k w r , < -^ = 1 —k Si on a \wn\ < A |A:'|”, alors K -^ l = |wn+i| + |A;| |tt;„ 1 —A: < yl(|fc'| + |A;|) |A:'"| = M \k 1 —A; ,/ n i et c’est précisément ce qu’il fallait démontrer. 6.15. R em arques 1 ) Pour que la méthode ci-dessus ait un sens et un intérêt, il faut : - connaître le rapport k, indispensable pour calculer u'n, - ne pas connaître le coeflBcient A (sinon il suffit de retrancher AA:” pour avoir aussitôt une suite qui converge comme un 0 (A:'”)). 2) Lorsque la rapidité de convergence obtenue n’est pas jugée satisfai­ sante, on peut en général itérer la méthode. 6.16. A ccélération de convergence : m éthode d ’A itken C’est une variante de la méthode précédente qui permet de faire le calcul lorsqu’on sait qu’on a un développement asymptotique de la forme (1.25) dans lequel on ne connaît pas explicitement la quantité k. L’astuce est de § 6. Convergence : vitesse et accélération 45 trouver k quand même (ou presque) en remarquant que sont presque de l’ordre de k‘^~^ respectivement, et donc k n’est pas très différent de '^n+l Un — Un Un—l (l’intérêt de considérer les différences Un+i —Un et Un —Un-i est de faire disparaître la limite £ qui est évidemment inconnue). On est alors ramené à regarder la suite = Un-\-l l-C n Un ’ et on a le théorème suivant. 6.17. T héorèm e Avec les notations précédentes, si Un admet un dé­ veloppement asymptotique du type (1.25), la suite (u'^) converge vers l, et — £ est un 0 {k'‘^), de sorte qu’on gagne la même rapidité de convergence que dans la méthode de Romberg-Richardson. D ém onstration : En remplaçant c„ par sa valeur, on obtient N ^ „ N -£ D ^n+1 Uji—i d ou u„ — £ = ---------- . «n = 2 u „ - u n + i - u „ _ i = —, D’ " D On pose Un = ^+A k’’*-[-Wn, et on suppose qu’on a |w„| < A On voit alors que le dénominateur D de u'^—£ est équivalent à —A (fc —1)^ tandis que le numérateur N — £D qui vaut N -£ D = A {2k - k"^ Wn-i - Wn+i) + w l .- Wn+i Wn-i est majoré en valeur absolue par M q |A:|”’” ^ |A:'|'* où M q est une constante strictement positive. On en déduit que \u'^ — £\ est bien majorée par M |A:'|”, avec M > 0. □ 6.18. R em arque La méthode d’Aitken s’applique notamment aux suites récurrentes de type Un+i = f{un). En effet, si on suppose que / est une fonction de classe contractante de [a, b] dans [a, b], alors elle admet un unique point fixe a et, si on suppose f{oc) et f"{oc) non nuis, on peut montrer que la suite récurrente associée converge vers a avec un développement asymptotique = o + A (/'(Q )r + / i ( / '( a ) f ” + o ((/(o ))^ "), avec A et // non nuis, dans lequel /'{ex), comme a, est inconnu en général. Chapitre 1. 46 Suites réelles ou complexes 6.19. E xem ple : l’ap proxim ation de vr On calcule le demi-périmètre Un du polygone régulier à 2” côtés inscrit dans le cercle unité. On a la formule Un = 2” sin(7r / 2 ”), mais on peut aussi calculer par récurrence, sans utiliser tt (qu’on cherche à cal­ culer). Pour appliquer la méthode de Romberg-Richardson, il suffit de développer sin x au voisinage de 0 : /^3 ^ 2n+l -I- o(x 2”+^). On en déduit que . 7T 7T^ 1 / 2n 6 4n V l 6” / = 2 sm — = 7T — — — + o{ 1 \ ) et on peut appliquer la théorème 6.17 avec A: = 1/4, A = —7t^/ 6 , k' = 1/16 (on notera que le coefficient A n’est pas “connu” puisqu’il fait intervenir tt que l’on cherche justement à calculer). Bien entendu, comme on connaît le développement du sinus à un ordre quelconque, on peut itérer la méthode (les valeurs suivantes des ki sont 1/16 et 1/64). Voici un exemple des résultats numériques ainsi obtenues (rappelons que l’on a, en réalité, tt ~ 3,141592654) : Avec Un elle-même, on obtient U2 = 2,828427125, «a = 3,061467459, = 3,121445152, U5 = 3,136548523, ue = 3,14033105, avec u'^ = (4u„+i —Un)/S (première suite de Romberg-Richardson), on obtient «^ = 3 , 13914757, «^ = 3 , 141437716, «^ = 3 , 14158298, «^ = 3 , 141591892, avec w" = (16«(j^_i —■u(i)/63 (Romberg bis), on obtient «2 = 3,141590392, «^' = 3,141437716, «3 = 3,14592486, enfin, avec u'" = (16«"^_i —u")/3 (Romberg ter), on obtient « 2" = 3,1415927, « 3" = 3,141592483. On notera que la meilleure valeur est donnée par «3 (les erreurs dans les suivantes proviennent sans doute des erreurs d’arrondis des calculatrices qui sont amplifiées par les multiplications, notamment par 64). § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 1 7 Énoncés et solutions des exercices du chapitre 1 47 Exercice 1.1 Montrer que le terme général de la suite de Fibonacci (exemple 1.9 du Cours) est donné par la formule Solution Les nombres de Fibonacci sont définis par la donnée de Fq = 0 ,Fi = 1 , et la récurrence linéaire d’ordre deux : Fn = Fn-i + Fn- 2 pour tout n > 2 . L’équation caractéristique (1.9) du Cours s’écrit ici admet deux racines distinctes : l + \/5 n = - y - —r — 1 = 0 et ^ 1 -V 5 et r , = . Il existe donc des nombres réels A et B tels que pour tout n > 0 . Or, = A r^ + B r ^ Fq = A + B = 0 et ui = A r i + B r 2 = 1, 1 1 1 donc : A. = -------= —11= et B = —A. = ----y= . n - r2 V5 V5 D’où la formule annoncée, due au mathématicien De Moivre.^ Exercice 1.2 Déterminer U\ pour que la suite (wn)n>o définie par { Uq 1 Wn+2 = 1 ’^n+1 “h soit à termes positifs. ^DE MOIVRE Abraham (1667-1754). Mathématicien français. Précurseur de la géométrie analytique et de la théorie des probabilités. C’est dans un mémoire de 1707 qu’apparaît la formule reliant le sinus en terme de nombres complexes, ce qui contient ce qu’on appelle désormais la formule de De Moivre : (cosx + i sinx)" = cos(nx) -|- i sin(nx). Chapitre 1. 48 Suites réelles ou complexes Solution Il s’agit d’une suite récurrente linéaire d’ordre deux à coefficients constants. L’équation caractéristique associée s’écrit + r —1 = 0 et admet pour racines distinctes : -l-y /5 r. = — ^ , - 1 + a/5 et r, = — Il existe donc des nombres réels A et B tels que pour tout n > 0. Or, uq = a et comme ri —r 2 = A r” + S rg + b et «1 = A ri + B r 2 0 , il vient ^ r 2 - ri et 5 = r 2 - ri On en déduit que, pour tout n G N, on a ^ r 2 - 'r i ('“1 - Si T2 — ui 7^ 0, alors, comme |ri| > 1 > |r 2 | et ri < 0, on a (—l)” «n —^ + 0 0 et donc (un) n’est pas à termes positifs. - Si r 2 —«1 = 0, alors :Un — r 2 > 0 pour tout n € N. Conclusion : La suite (un) est à termes positifs si et seulement si ui = {y/E — l)/2. Exercice 1.3 En revenant aux définitions, montrer que 1 ) la suite de terme général = (—1 )” est divergente, converge vers 1 , 2) la suite de terme général Un = 1 + ( ~ i r n Tï s) la suite de terme général Wn = ^3 ^ converge vers 0. Solution 1 ) Soit ¿ G E arbitraire. On a nécessairement (*) | 1 - £ | > ^ ou ^ § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 1 49 car sinon l’inégalité triangulaire donnerait < |1 _ ^ | + l - 1 - í l < i + i = 1 , 1(1 ce qui est absurde vu que |(1 — — (—1 —€)\ = 2 . Compte tenu de (*), il existe un e > 0 , à savoir e — 1 / 2 , tel que pour tout iV G N on puisse trouver n > N avec |w„ — i\ > e (il suffit de prendre n = N). On a donc montré que la suite de terme général (—1)” est divergente. 1 2) Pour tout n > 1 , on a d’abord : —1 | = ( - 1 )” n n’ Donnons-nous £ > 0 . En prenant un entier N égal au plus petit entier supérieur à 1/e, on a alors pour tout n > N : ^ n - ÏV - ce qui exprime bien que (•yn)n>i converge vers 1 . 3) Soit £ > 0 . Pour tout n > 1, on a w„. = n -I-1 ^ n 1 n^' On en déduit que lw„| < e pour tout n vérifiant 1 /n^ < £. Posons N = E {\/^/ë) + 1 où E{x) désigne la partie entière de x. Pour tout n > A/’, on a alors l/m? < £, donc a fortiori |w„| < £, ce qui prouve que la suite (w„) converge vers 0 . Exercice 1.4 Montrer que si une suite numérique (un)n>o est telle que lim («n+i—«n) = 0, alors n—lim (u„/n) = 0 . n^+OO >+00 Solution Soit £ > 0. Puisque la suite (^„+1 —Un)n>o tend vers 0 , on peut trouver iV G N tel que \un+\ — Un\ < e pour tout n > N. On en déduit que |«n| < \u n \ + {n — N) e pour tout n > N , d’où '^n n n n + e. 50 Chapitre 1. Or, la suite (Ы ) Suites réelles ou complexes converge vers 0 d’après la proposition 2.65, donc n>l |wjv| < e pour tout n > Ni. n Un Pour tout n > max {N, Ni) on a alors < 2 e, ce qui prouve bien n que la suite {un/n)n>i converge et a pour limite 0 . il existe € N tel que Exercice 1.5 1 ) Déterminer une suite arithmétique (un)„>i, sachant que la somme Sn de ses n premiers termes est, quel que soit l ’entier n, égale à 3n^ + 4n. 2) Certains termes de cette suite sont des carrés parfaits; donner l ’ex­ pression générale de ces termes et calculer les six premiers d’entre eux. Solution 1) Soit r la raison de la suite («„). D’après la proposition 1.5, on a Un = U i + { n — 1) r, donc «5n = ^ («1 + Ui + (n - l)r) = ^ (2 ui - r) n. On en déduit que Sn = 3n^ + 4n pour tout n G N si et seulement si r „ 2 —r - = 3 et — --— = 4. 2 2 D’où r = 6 et ui = 7. Donc Un = 6 n + 1 pour tout n G N. 2) Le terme = 6 n + 1 est un carré parfait si, et seulement s’il existe A: G N tel que 6 n + 1 = {2k + 1)^, d’où 3n = 2 k {k-\-1). Les nombres к et A;+ 1 étant premiers entre eux, cette égalité exige que l’on ait - soit к — 3p, d’où n = 2p{3p-\-1), avec p > 1, - soit A: = 3p —1 , d’où n = 2p {3p — 1), avec p > 1. Il y a donc dans (un)n>i une infinité de termes qui sont des carrés par­ faits : ce sont tous les termes de la forme Un = 6n-t-l avec n = 2p (3p±l). Les six premiers d’entre eux, obtenus en prenant p = 1 , 2 et 3, sont, dans l’ordre où on les rencontre dans la progression arithmétique : U4 = 25, Us = 49, «20 = 121, «28 = 169, «43 = 289 et «go = 361. § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 1 51 Exercice 1 . 6 1) Montrer que si trois nombres réels non nuis x ,y ,z , sont en progression géométrique, on a, quel que soit n dans Z, {x^ + (**) + z^) {x^ - y" + Z^) = X^^ + y"” + J2n 2) Application : Déterminer trois nombres en progression géométrique sachant que la somme de leurs inverses est égale à 26 et que le somme des carrés de leurs inverses est égale à 364- Solution 1 ) L’identié remarquable (a — b){a + b) = (a^ —6^) donne {x^+y^+z^) { x^- y^+z^) = {x^+z^Ÿ-y^^ = x'^^+z'^^+2x^z^-y^^, d’où (**) (x^ + y'^ + z ^ ) { x ^ - y ^ + z'^)-{x^^ + y^^ + z ‘^^) = 2 (x” ^” - y 2”). Or, si X , y, Z sont en progression géométrique, alors y^ = xz, donc y^” = a;” pour tout n G Z, et l’égalité (**) donne alors (x” + y” + z^) (x" - y" + z^) - x="” - y"" - = 0, c’est-à-dire la relation (*). Réciproquement, si (*) est vérifiée, on a d’après (**) : y^" = x" z'^, ce qui conduit à envisager deux cas. • n est impair : la relation précédente entraîne y^ = xz, les trois nombres x ,y ,z sont en progression géométrique; dans ce cas, la réci­ proque est vraie. • n est pair : la relation précédente donne alors - soit y^ = xz et alors les trois nombres x ,y ,z sont en progression géo­ métrique ; dans ce cas, la réciproque est vraie ; - soit y^ = —xz, dans ce cas la réciproque n’est pas vraie puisque x et 2 n ’étant pas de même signe, les trois nombres x, y, 2: ne peuvent être en progression géométrique. En résumé, la réciproque n’est vraie que si n est impair ou si, n étant pair, les nombres x et 2 sont de même signe. Remarque : si n = 0, la relation (*) se réduit à 3 x 1 = 3. 52 Chapitre 1. Suites réelles ou complexes 2 ) Si l’on fait n = —1 dans la relation (*), on obtient + z~^) + z~'^) = x~'^ + y"^ + z " “ ^. Avec les données de l’énoncé, on a 26 {x~^ —y~^+z~^) = 364, c’est-à-dire {x~^ —y~^ -f z~^) - 14. Par conséquent, rc, y, 2: sont solutions du système : X + y“ ^ + z-'^ = 26 (1 ) - y~^ + z~^ xz = 14 (2 ) = !/" (3) (1 ), on déduit que 2 y~^ = 26, d’où le système équivalent : y -l 6 (10 x~^ + z~^ — 20 (20 x~^ z~^ (30 — 36 L’équation (1 ') donne y = 1/6. De l’équation (3') on tire z~^ = Збж, et en remplaçant dans (2 ') on obtient x~^ -1- Збх = 20 , c’est-à-dire 36æ^ —20а:-Ы = 0. Cette dernière équation admet pour racines a;i = 1/2 et X2 — 1/18, d ’où l’on déduit respectivement 2:1 = 1/18 et z^ = 1 / 2 . Les nombres x ,y ,z cherchés sont donc 1/2,1/6,1/18. Ils sont en pro­ gression géométrique de raison 1/3 si on les prend dans cet ordre, de raison 3 si on les prend dans l’ordre inverse. Exercice 1.7 Montrer qu’une suite à valeurs dans Z est convergente si et seulement si elle est stationnaire. Solution Soit (u„)n>o une suite stationnaire. Il existe donc un entier щ tel que l’on ait Un = Wno pour tout n > По. Il est alors clair que (u„)n>o est convergente et de limite «„0 puisque, pour tout e > 0 donné, on a |un —Unol = 0 < pour tout n > По. Réciproquement, soit {un)n>o une suite de nombres entiers convergente, et montrons qu’elle est stationnaire. En prenant e = 1/3 dans la dé­ finition de la convergence, on peut trouver £ G R et iV G N tels que § 7. 53 Énoncés et solutions des exercices du chapitre 1 |wn —^1 < I pour tout n > N . Donc, si n > N , on a, grâce à l’inégalité triangulaire, \un ^ ^1 “I" 1^ Ujv| ^ 1 2 "1“ 1 2 “^ 1 ) et comme et un appartiennent à Z, ils sont égaux. Ainsi, Un = «jv pour tout n > N, et la suite (u„)„>o est donc stationnaire. Exercice 1.8 (M oyenne de C esàro) Soit (un)n>i une suite numé­ rique, et soit (un)n>i lu suite des moyennes de Cesàro, c’est-à-dire la suite de terme général Un = U\ + • • • + Un n 1) Montrer que si {un)n>i converge vers un nombre complexe l, alors la suite {vn)n>i converge aussi vers L On dit dans ce cas que {vm)n>i converge en moyenne de Cesàro vers l. 2) Montrer que la réciproque de cet énoncé est fausse. Solution 1 ) Supposons d’abord ^ = 0 . Un nombre e > 0 étant donné, on peut trouver un entier p > 1 tel que < e / 2 pour tout k > p . Alors, pour tout n > P, on a Comme lim n—>+oo que I I ^ 1^1 “b ■■■“b îipi ^ ~ |ui -I-------1- Up\ n n -p £ n 2 ^ |Ul + - - - + U p | £ n "^2' |u i H------- bUpI n . n> q . V . 1 I I = 0 , on peut trouver un entier ç > 1 tel implique | ui + - - - + U p | . e ----------------— < - . n 2 En posant N = max(p, ç), on obtient |u„| < e pour tout n > iV. On a donc démontré que si la suite (un)n>i converge vers 0 alors elle converge en moyenne de Cesàro vers 0. Si maintenant £ est quelconque, on se ramène au cas précédent en consi­ dérant la suite { u n — £ ) n > i - En eflEet, la suite de terme général in -n E K - O k=l ” . n k=l /1 = \ converge vers 0 . D’où le résultat désiré. 2 ) La suite de terme général (—1)^ est divergente (voir exercice 1.3), pourtant elle converge en moyenne de Cesàro puisque, pour tout n > 1 , on a si n est pair 1 / .V = /1 °1 / '^n • 4. • n^ ¿iri1 II — - 1l / n SI n est impair, donc |u„| < l/n , ce qui prouve que (un)n>i converge (vers 0 ). Remarque : En adaptant la démonstration ci-dessus, on montre facile­ ment que si la suite (un)n>i tend vers ±oo, alors la suite (u„) tend elle aussi vers ±oo. Exercice 1.9 Soit {un)n>i une suite numérique qui converge vers une limite i non nulle. On suppose que Un ^ 0 pour tout n > 1 . Montrer que la suite {vn)n>i définie par la relation n i l — = — -|- — Vn Ui U2 1 + --Un est convergente, et calculer sa limite. Solution Pour tout n G N*, posons Wn — 1/un. D’après la proposition 2.29, la suite (wn) est convergente et a pour limite 1/i. Or n — = Wi +W 2 -\------ \-Wn Un donc Vn Wi +W 2 -\------ [-Wn n 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 1 55 Comme (wn)n>i converge vers l/£, sa moyenne de Cesàro converge aussi et a pour limite 1/^. En d’autres termes, W\ +W 2 -\------ h Wn 1 n-*+oo n ^ On en déduit que la suite {vn)n>i converge et sa limite est égale à £. Exercice 1 . 1 0 Soit (u„)„>o une suite numérique telle que (u„+i — tende vers une limite £. Montrer que la suite (u„/n)„>i converge vers t. Solution Pour tout n € N*, posons Vn = Un — Un-\- Par hypothèse, la suite (vn) converge vers £. De plus, on a Vi V 2 V Il s’ensuit que n = U\ — U q U2 — U = Ui + U2 H------ h \ U — W n-l — Un — U q . n + uq, d’où, pour tout n G N* : ^ _ Ui + U2 H------ VVn n n ^ n ’ Or, d’une part, {îio/n)n>i converge vers 0, et d’autre part : V l ^ - V 2 ^ ---------h Un n—>+oo n £ d’après Cesàro (voir exercice 1 .8 ). Donc ; ^lim^Un/n = £. Exercice 1 . 1 1 Étudier la nature des suites définies ci-dessous par leur terme général : A - û 'V ^ — ( 7~, O I , a £ IR, 1 + Wr, Vn = 1 1 1 / „ ■= H— / _ H------- 1Vn2"+T Vn2"+2 V n^Tn’ =(-a(-s)'(-râ> — 1 ! + 2 ! h------ hn! n! Chapitre 1. 56 Suites réelles ou complexes Solution - Étude de la suite (u„). Pour a 0, on a \Un\ = 1 —0^ n l-o 2 < 1, 1 + avec 1+ donc (un)n>o tend vers 0 d’après la proposition 2 .66 . Si 0 = 0 , alors Un = 1 pour tout n > 0 . La suite (u„)„>o est donc constante égale à 1 , donc converge vers 1 . - Étude de la suite (u„). Soit n G N*. Pour tout entier k tel que 1 < A: < n, on a 1 y/n? + n 1 < . < 1 +k ^/u? + 1 ’ n ^ '^n < y/Tn? + n n +1 Or, n Vn^ + n 1 >+oo ^ 1 + _1 n— 1 et n n ^/'n? + 1 1 1. \/l + à Le théorème des gendarmes permet de conclure que la suite (u„)n>i est convergente et que sa limite est égale à 1 . - Étude de la suite (wn)Tous les termes du produit sont strictement positifs, donc Wn> 0 pour tout n > 0. Par ailleurs, Wn+i = W n ( l - , < Wn car Wn >0 et 1 - ^ ^ . < 1. \ 2n + 3 / 2n + 3 Donc la suite (wn)n>o est décroissante. Comme de plus elle est minorée (par 0), elle est convergente d’après le théorème 3.4. - Étude de la suite (rcn). Pour tout n G N, on a 1 ! + 2 ! + • • • + (n - 1 )! n! + 1 > 1, § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 1 57 et 1 ! + 2 ! + • • • + n! ^ ^ ^n+l ^ 2 ! + • • • + n! (n + 1)! = 1- n\ n (l! + 2 ! h------ hn!) (n + 1)! n (l! H------ 1- (n - 2 )!) < 0. {n+ 1 )! La suite (a;„)n>o est donc décroissante; comme elle est minorée (par 1 ), elle est convergente (de limite ^ > 1 ). Exercice 1.12 Calculer lim n—>oo ( 2 — 3 i ) Ti + ( 3 "h 2 z ) \ +n+ 1 j ’ Solution Pour tout n G N, posons --- '{2 - d i ) n + (3 + 2 i ) ^ +n+ 1 ) On a évidemment (2 — Z i) n Gt CL<n — + ^ ^ (3 + 2 i) J = a”. De plus, en écrivant pour n > 1 : 1 --- (2 n - Zi) + S-\-2i n i+è+À ’ on voit, grâce à la proposition 2 . 6 6 , que ( a „ ) „ > o converge vers 0 . On en déduit qu’il existe iV G N tel que, pour tout n > N , on ait |an| < 1 / 2 . Pour tout n > iV, on a alors 0 ^ l^nl = |<ïn| ^ Comme la suite (1 / 2 ”) tend vers 0, le théorème des gendarmes assure que la suite ( | u n | ) n > o converge vers 0 , donc ( u „ ) „ > o aussi. Remarque : le fait que {Z+2i)/n tende vers 0 lorsque n tend vers l’infini découle du théorème des gendarmes puisque, pour tout n > 1 , on a 0 < |3 + 2 »l < Æ ~ n ~ n ' Chapitre 1. 58 Suites réelles ou complexes Exercice 1.13 1) Démontrer que pour tout x g ]0, 1[, on a (*) ln (l+ ic ) < X < —l n ( l —a;). 2) On se donne p G N*. Déterminer la nature de la suite (un)n>i de terme général 1 1 1 1 — — I---- H--------- H------------1— • n n+1 n+2 np Solution 1) Pour tout i g ]0, 1[, on a 0 < 1 —i < 1 < 1 + i, et par décroissance 1 1 de la fonction inverse, on en déduit ----- < 1 < ----- . En intégrant sur 1 +t 1-i ^ [0 , a;] pour tout x g ]0 , 1 [ fixé, on obtient ,. ^ . r dt rP dt ^ . r/■* J. Jo 1 + t - Jo - l 1-i’ c’est-à-dire : ln(H -a;) < x < - l n ( l - a : ) . 2) Pour tout U e ] l, -t- oo[, on a v~^ g ]0, 1[, donc d’après (*), qu’on peut aussi écrire sous la forme ln(u + 1 ) —InU < - < Inu —ln(u —1 ). En appliquant cette double inégalité pour v = n ,n + 1, ... ,np, et en additionnant membre à membre, on obtient In (np -|- 1 ) —Inn < Un < In (np) —In (n —1 ), ou encore to(p+i) < « „ < l n ( p + ^ ) . La continuité de la fonction logarithme donne lim In fp -t-—'j — Inp et n-»+oo \ nj lim InfpH---- = Inp, n-»+oo V n - 1 / § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 1 59 et le théorème des gendarmes permet de conclure que la suite {un)n>i est convergente et que sa limite est égale à Inp. Exercice 1.14 Pour tout x e M. fixé, étudier la convergence de la suite de terme général X X X Unix) = cos - cos ^ cos 2 n ‘ Indication : On pourra introduire la suite Vn{x) = Un{x) sin(a;/2 ”). Solution La formule de duplication : 2 cos u s in u — sin 2u donne CC CC fJn = Unix) sin — = cos —cos CO 2 ” ~22 = X X 2 22 CC • • • COS — 2” sin CO 2^ 1 . X cos -—r - sm 2 n-i 2 2 "“ ^ X cos —cos — • • 1 X X X . X cos- —r sm= - co s- co s^ 2 n—1 2 ^“ ^ 2 2 22 1 J. X 1 = ^2 U n - l i x ) sin— = -2V n - l i x ) 2 n-i = s in | = 1 X . X 1 . - — - c o s - s m - = — smx. 2n-i 2 2 2” Nous distinguons deux cas : - Premier cas : a; = 0. On a alors, pour tout n e N, Un(0) = 1. Donc (w„(0))n>o converge et a pour limite 1 . - Deuxième cas : x ^ 0 . X / X \ Alors, pour n assez grand, on a — G ] —tt, 7t[\{ 0 } et sin ( ^ ) 7^ 0Dans ce cas, Unix) _ X sino; 2^ æ _ Or lim ^ 2” ^ 2n X s in ^ s in ^ s in ^ 0 et lim t^o X sinx sini t = 1, Chapitre 1. 60 d’où Suites réelles ou complexes -, sina: lim Unix) = ----- . n->+oo X Exercice 1.15 Pour tout réel x fixé, montrer que la suite (un(x))n>i définie par n“ converge et calculer sa limite. (E{x) désigne la partie entière de x). Solution Pour tout réel M, on a U —1 < E{u) < u. Donc, pour tout entier p, p x — 1 < E{px) < px. En sommant ces inégalités pour p allant de 1 à n, on obtient Y , i p x - l ) < Y , E(px) < Y p^p=l p=l p=l Mais, d’après la formule (1.3) du Cours : A A Y px = X Y p=i p=i n (n + 1 ) ^ p = — ^ et ^ n(n+l) ~ Y P ^ — nx = ------------- X — n x . P=1 ^ Y ip x P=1 On en déduit que X (n + 1 l\ ^ ^ I ---------- < U n < X 2n n, n+ 1 2n Comme le membre de gauche et celui de droite convergent vers la même limite x / 2 , il résulte du théorème des gendarmes que la suite {un{x))n>i converge et que sa limite est égale x / 2 . § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 1 61 Exercice 1.16 Pourn G N* on note Pn la fonction polynomiale donnée pour tout a; G IR par : Pn{x) = —1 + a; + + ... + a:". 1 ) Montrer que l ’équation Pn{x) = 0 admet une unique solution positive Xn et que Xn appartient à l ’intervalle ]0 , 1 ]. 2) Calculer Pn+i{xn) et montrer que la suite {xn)n>i converge. On note i sa limite. S) Calculer lim a:" et en déduire la valeur de £. ^ n-»+oo ” 4) On pose Xn = ^ + Un, n > 1. Montrer que 0 <Un < 5) Montrer que Un 1 2 n+2 lorsque n tend vers l ’infini. Solution 1) Pour chaque n G N*, la fonction x i-> Pn(x) est continue sur E, et on a Pn(0) = —1 et Pn(l) = —1 + n > 0. D’après le théorème des valeurs intermédiaires, l’équation Pn{x) = 0 admet une solution a;„ dans l’intervalle ]0,1]. Or, la fonction x Pn{x) est strictement croissante puisqu’elle est dérivable et que Pn(x) = 1 + 2 x H------ 1- na;”“^ > 0 pour tout a; > 0 . On en déduit que la solution est unique. 2 ) On a P„+i(a;n) = Pn{xn) + = a;”+ \ donc P„+i(æ„) > 0. Il en résulte que Xn+i < Xn pour tout n, ce qui montre que la suite (a;„)„>i est strictement décroissante. Comme de plus elle est bornée, elle est donc convergente d’après le théorème 3.4. 3) La suite (a;„)„>i étant strictement décroissante, on a a:2 < a;i = 1 , et aussi 0 < a:„ < a;2 < 1 pour tout n > 2 . On en déduit immédiatement que (a:”)„>i converge vers 0. Il est facile de voir que P n (l/ 2 ) < 0 pour tout n > 1 , et que par conséquent a:„ > 1 / 2 . Or ,n+l 0 = Pn{Xn) = - 1 + Xn - X. 1 Xji et par passage à la limite quand n tend vers l’infini, on en déduit que 0 = e - l + t D’où ^ = 1 / 2 . 4) On a P „ (l/ 2 ) = —1/2”, donc Pn(^ + conséquent, 0 < «„ < — . > 0 pour tout n > 2 . Par 62 Chapitre 1. Suites réelles ou complexes 5) Après simplification, l’équation Pn{^ + \ ^+1 = 0 s’écrit 1 2 n+2 (1 + 2 u„) “ 2 (2 Considérons à présent la suite de terme général n+1 = (1 + 2 u„)”‘''^. On a Vn = exp ^(n + 1 ) In (1 + 2 u„)) = exp ((n + 1 ) (2 un + O(un))) = exp (o ( 1 )). Autrement dit, (un)n>i converge vers 1 . D’où w„ ~ ~ n— >+CX) 2^"^^ Exercice 1.17 On se donne des réels uo,vo,p,q vérifiant 0 < vq < uq, et 0 < q < p. Pour tout n G N, on pose - pun + qvn , qun+ pvn Un+i = ------;------ et Vn+i = ;. p+ q p+ q Montrer que les suites (un)n6N ci ('î^n)neN ainsi définies sont adjacentes. Solution Pour tout n € N, on a P / p q\n-\-L p— - qq (*) '^n+l ~ Un+1 = {Vn ~ u„) = • • • = I ■ I (^Q — iXo), P+ g \p + qJ donc le signe de Un —Vn est celui de uq — vq. Comme xiq > vq, on en déduit que U n ~ V n > 0 pour tout n G N. On a donc ^n+l 'O'n — g P+ g {Vfi Ufi) ^ 0 , ce qui montre que la suite (u„)n>o est décroissante. De même, on a pour tout n G N, ^n+l '^n — p+g (un - Vn) > 0, donc la suite (vn)n>o est croissante. De plus, 0 < (*), on a P+ q /p —q \^ V n-U n = [ - — J (Vo-Uo), < 1 , et d’après 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 1 63 d ’où l’on déduit que la suite (vn — Un)n>o converge vers 0 . Les suites ( u „ ) „ > o et ( u „ ) „ > o sont donc adjacentes. Exercice 1.18 Soient Uji ei (un)neN ¿es suites définies par -,1 “b ^1 I "b *' ' “b 1 I et Vji — Ufi “b1 7. 1! n! ni 1 ) Montrer que ces suites convergent vers une même limite, notée e. 2) Montrer que e ^ Q. Solution Pour tout n G N, on a u„+i —Un = -,— (n + 1)! > 0 , ce qui montre que la suite (u„) est croissante. De même, V n + l - Vn 1 —n ^ = -,----- 7TT < 0 pour tout n > 1, (n + 1)! et donc la suite (u„) est décroissante. De plus, l’encadrement : 0 < —Un < ^ montre, grâce au théorème n! des gendarmes, que la suite {un — Vn) converge vers 0 . Les suites (un) et (u„) sont donc adjacentes, elles sont donc convergentes et ont la même limite. 2 ) Par stricte monotonie et compte tenu du théorème 3.7, on a (*) Un < e < Vn pour tout n > 1 . Supposons par l’absurde que le nombre e soit rationnel c’est-à-dire que e G Q. Il existe alors p G N et ç G N* tels que e = p/q. En prenant n = q dans (*), on obtient . 1 1 P . 1 1 1 1 + 77 + •••H--- : < ~ < 1 + 77 + •••H— : + 1! 1 ! q\ ql q En multipliant cette double inégalité par g!, on obtient r < (g — l)!p < r + 1 Chapitre 1. 64 Suites réelles ou complexes où r 6 N. L’entier (ç —l)!p ne pouvant être strictement compris entre deux entiers consécutifs, il y a contradiction. Donc e est un nombre réel non rationnel. On dit qu’il s’agit d’un nombre irrationnel. Exercice 1.19 1 ) Soit (un)n>o une suite à termes dans RÜj.. Montrer que Un+l lim = i implique lim = i. n^+oo U n—>+oo 2) En considérant la suite (un)n>o définie par i y “ “ . a > 0. 6 > 0, a [ U2n+1 — O 6, montrer que la réciproque de l ’implication ci-dessus est fausse. 3) Déterminer la limite des suites {un)n>i (un)n>i données par et Vn = ^ y n ( n + l) Un — (n + n). Solution 1) - Traitons d ’abord le cas où ^ > 0. Fixons e g ]0,.^[. Puisque la suite (un+i/«n)neN converge vers £, on peut trouver N E N tel que n> N implique ^n+1 - i ILqn < €. Pour n > A/”, on a alors (£ — s) < «n+i < Un{£ + e). En itérant cette double inégalité, on obtient Un {£ — ^ < Un < Un {£ + e) n -N d’où (un ) " —e) " < < (un ) ” Or lim n— >+C» (uiv)" (^ — n -N + e) " — i — e, § 7. 65 Énoncés et solutions des exercices du chapitre 1 et lim (un )^ + 71—> + 0 0 = i + e, il existe donc un rang Ni tel que n > Ni implique i — 2 e < On en conclut que lim < £ + 2 e. = £. n —>+oo - Examinons maintenant le cas où ^ = 0. Dans ce cas, il existe un rang N tel que n > N implique 0 < Un+i < Un e. En itérant, on obtient 0 < < Ujv . , 0 < 1 Or lim (un )^ 71”iV 71—> + 0 0 pour tout n > N , d’où V n —N ^ {Un ) ’' £ " • = 0, il existe donc A^i G N tel que 0 < pour tout n > Ni, ce qui prouve que lim = 0. 71—^ + 0 0 Dans tous les cas on a obtenu : lim < 2e = £. 71—> + 0 0 2 ) On a 1. U2n+1 b lim ------ = - et n-^+oo U2n U lim a b' U2n n ^ + o o U 2n-1 Comme a > 0 , 5 > 0 et a ^ 6, on a a/b 7^ b/a, on conclut par la proposition 2.20 que la suite {un+i/un)n>o n’a pas de limite, ni finie ni infinie. En revanche, on a lim = lim = 1 et lim ^”+1i/Ü2n+Г = lim b ^ ^ = 1 . La proposition 2.27 permet d’en déduire que (-Ç^)„>i converge et a pour limite 1 . La réciproque de la propriété précédente est donc fausse. 3) Posons Wn = n > 1 . On a Wn+i _ (2 n + 2 )! (2 n)! _ (2 n + 2 ) (2 n + 1 ) ((n + l )!)2 (n !)2 (n + 1)2 Wn 4n^ r>sj --------- n —» + 0 0 7^2 = 4. Donc lim Wn+l n-»+ oo Wn Comme Un = = 4 d’après la proposition 2.62. la question 1) donne alors lim Un = n —>+oo Pour tout n > 1, posons Zn = ^n+l lim 71— > + 0 0 \ \n j = 4. n (n + 1 ) ... (n + n) . On a n" (n + 1) (n + 2) ... (n + 1 + n + 1) X n” (n + 1)”+^ X n (n + 1) ... (n + n) n" (2 ti "1“ 1 ) (2 ii + 2 ) n (n + 1 )”+^ ou encore ^ +«1 2'n , ^ / n y Vn + 1 / 4n 4 +^ 2 ^ n ^ / n y 4n + 2 n V Vn + l / y Or n ^ nn ++ 11 // V ......... VV nn+ +1 1/ / nw -»+ - oo n + l n-^+oo - 1. Par continuité de la fonction exponentielle, on déduit que lim exp fn In f = -, n-.+oo ^V Vn + 1 / / e’ donc la suite {zn^xjzn) converge vers 4/e. La question 1) permet alors de conclure que {{/^)n> i converge vers 4/e. Autrement dit, 1 !-------------------------4 lim Vn = lim — \ n in + l) ••• (n + n) = - . n->+oo n-»+oo ' e Exercice 1 .2 0 Soit («„) une suite numérique telle que les suites (u2n) > (u2n+i) (usn) convergent. Montrer que (un) converge. § 7. 67 Énoncés et solutions des exercices du chapitre 1 Solution Posons : Ix = n —lim M2n, 4 —n —lim U2n+i et 4 —n —lim uzn>+oo » -+ 0 0 >+CX) La suite {u&n) est extraite à la fois de (u2n) et de (u2n+i), elle converge donc et a pour limite — £3 , d’après la proposition 2.20. De même, la suite (uQn+s) est extraite à la fois de (u2n+i) et de (u3„), d’où I 2 = £%■ D’après la proposition 2.27, la convergence de (u2n) et de («2n+i) vers la même limite l\ permet de conclure que la suite (u„) converge et a pour limite £\. Exercice 1.21 Étudier la suite définie par Vjr\ + a + ... + \/ü, a > 0 , n. > 1 . n radicaux superposés Indication : On pourra définir (u„) par une relation de récurrence. Solution La suite proposée est définie = \/â i «1 \ ^Ti+l — \/^ ) n ^ 0. Elle est définie et à termes positifs. La fonction qui définit la récurrence est f \ x ^ y/a + x avec x > —a. Elle est croissante sur [—a, + oo[, donc (un) est monotone d’après la proposition 5.5. De plus. !-------a + Ui — Ux U2~Ux = y a + Ux—Ux = , ------ = x/cT-ÇlIx + Ux x/a Ux + Ux > 0, donc la suite (u„) est croissante. D’après le corollaire 5 .2 , / étant continue, les limites possibles de (un) sont solutions de l’équation i — f(£) = y/a + £, c’est-à-dire £^—£—a = 0 , avec £ > 0 puisque la suite est à termes positifs. On en déduit que la limite de («„), si elle est existe, vaut ^ = (1 -I- y/1 -I- 4a)/2. Chapitre 1. 68 Suites réelles ou complexes Par ailleurs, on a 0 < < ( l + \ / l + 4o)/2. En effet, (-y/â)^—\ / â —a < 0, et on conclut que Ui est situé entre les racines du trinôme — x — a. Enfin, l’intervalle |^0, (1 + ^/1 + 4o)/2j est stable par / puisque pour tout X dans ce segment, on a / ( 0 ) < f{x) < / 1 'l + x/TTiâX 1 + VI + 4a Donc r> ^ ^ 1 + VI + 4o . r\ ^ \ ^ 1 + VI + 4a 0 < a: < ----- -------- implique 0 < j{x) < --------------- . 2 2 Par récurrence sur n, on voit que, pour tout n G N, on a Un G 0 , 1 + VI + 4a La suite («„) est croissante et majorée par ^ = (l -|- V l + 4a )/2, elle est donc convergente d’après le théorème 3.4, et comme la seule limite possible est on conclut que la suite (u„) converge vers i. Exercice 1 .2 2 Soient (w„) et (u„) les suites données par uo>0, vo>0, < Un+i = 2 Un+l ’s/Ufi V^, Montrer qu’elles sont adjacentes. Solution Une récurrence immédiate permet de voir que les deux suites sont définies et à termes strictement positifs. Pour tout n G N, on a alors U n + l - Vn+1 = Un + Un ,------ ------ r -------------V U n V n 2 = (V ^ —\/v~V > 0. 2 Donc Un > Vn pour tout n > 1. On en déduit que U n+l Un — Un r ^ Un — Un —Un ------ -------- 2 <; ~ A § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 1 donc la suite («„) est décroissante. De même, on a ^n+l _ '^n _ Un Vfi Un 69 > 1, ce qui montre que la suite (vn) est croissante. De plus, {un)n>i est minorée par vi et (un)n>i est majorée par ui, donc ces deux suites sont convergentes d’après le théorème 3.4. Notons £ la li­ mite de (un) et £' celle de (vn). En passant à la limite dans la relation de récurrence Un+i = (г¿n + Un)/2 , on obtient £ — {£ + £') ¡ 2 , d’où : £ = £'. Les suites (itn) et (un) sont donc adjacentes. Leur limite commune est appelée la moyenne arithmético-géométrique, ou moyenne de Gauss des nombres Uq et uq. Exercice 1.23 Soient (un)n>o gentes. Pour tout n G N, on pose (un)n>o deux suites réelles conver­ Mn = max (un. Un) et mn = min (un,Un). Montrer que les suites (Mn)n>o si (u^n)n>o convergent et préciser la li­ mite de chacune d ’elles en fonction de celle des suites (un)n>o st (un)n>o- Solution Montrons d’abord le résultat élémentaire et très utile suivant, valable pour tous a, b réels : max {a, b) = ^ ( a b \ a — i)|^ mm in(o, 6) = ^ -f 6 —|a —6|j. Pour ce faire, on distingue deux cas. - Premier cas : a <b. Alors max (a, b) = b et |a — 6| = 6 —a, et on a donc bien l’égalité annoncée puisque b = (a-l- 6 - f 6 —a )/ 2 . - Deuxième cas : a > b . Alors max (a, 6) = o et |a —6| = a —6, et là aussi on a bien l’égalité 70 Chapitre 1. Suites réelles ou complexes désirée puisque a = {a + b + a — b)/ 2 . On a donc établi la formule donnant max (a, b). On démontre de la même manière la formule donnant min (o, b). Cela étant, on peut maintenant écrire Mn = ^ { u n + Vn + \ U n - V n i) et rrin = ^ (u n + V n - \ U n - V n \ ) . En notant ê la limite de (u„) et £' celle de (vn), on déduit aussitôt de la proposition 2.29 : ^lim^ Mn = + + \^ — = max {i, i!) et ^ lim ^ 77Zn = ^ {¿-‘t i' - \ i - i'i) = Exercice 1.24 Soient (un)n>o {vn)n>o les suites définies par Un = sin(no;) et Vn = cos (no:), a ^ k ir (fc G Z). 1) Montrer que si l’une des suites {un)n>o ou {vn)n>o converge, l ’autre aussi, et que dans ce cas, si £ désigne la limite de (n„) et i' celle de (^n)n>o? alors ^ sm a et £ = { c o s a -e ) ^ sino: 2) Calculer Í et Í '. S) En utilisant une relation trigonométrique convenable, aboutir à une contradiction. En déduire que les suites (wn)n>o et (un)n>o sont diver­ gentes. Solution 1) De la relation sin ( n + 1 ) a = sin o cos (no)+cos a sin (na), on déduit que Un+i = sin a u„ + cosa n„, et comme sin a ^ 0 , il vient '^n — COSOLUfi sin a § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 1 71 Supposons que («„) converge vers i. On déduit de la relation ci-dessus que la suite (u„) converge et que sa limite ¿' vérifie ^ (*) (1 -C O S Q !) ^ sina De même, cos (n -I-1) o; = cos a cos (na) —sin a sin {na) entraîne — COSex Vfi '2^12+1 Sin a et si la suite (u„) converge vers i', alors (u„) converge vers i et on a ¿ - 1 ) £/ sm a En d ’autres termes, si l’une des suites (u„)„>o ou (un)„>o converge, alors l’autre aussi converge. 2 ) Des relations (*) et (**), on déduit que ( l - c o s a )2 ^ ^ r\ -C • sin a ■C — d ’où i sin^O!-|-(l—cosa)^^ = 0 , c’est-à-dire ( 1 —cosa)^ = 0 , et comme a ^ kir {k E Z), on déduit que ^ = 0, donc aussi £' = 0 d’après (*). 3) La relation de Pythagore donne u1 + v^ = l pour tout n > 0 . En passant à la limite lorsque n tend vers l’infini, on obtient = 1, ce qui contredit le fait que f = £' = 0 . Les suites (un)n>o et ('yn)n>o sont donc divergentes. Exercice 1.25 1 ) Soient a et b deux nombres réels strictement positifs. On note H, G et A, respectivement la moyenne harmonique, la moyenne géométrique, et la moyenne arithmétique de a et b, c’est-à-dire Montrer que H < G < A. 2) En déduire que les suites (an)„>o et (6„)„>o définies par la donnée de oq et bo réels strictement positifs et les relations de récurrence _ 1 , ^n+ l — r, \ ^ n "P ¿ . , 1 7 bn +1 2 l üji ün Chapitre 1. 72 Suites réelles ou complexes sont adjacentes. 8) On note i la limite de {an)n>oa) En calculant le produit ünbn, donner une relation liant i à Oo^ob) Montrer que 1 {ü n -f-Y ^n+i ^ 2 Q/r\ et en déduire un résultat analogue pour a„+i + c) Calculer {an —i) / {an + ¿) en fonction de n. En déduire un équivalent de a„ —^ lorsque n tend vers l ’infini. Solution 1) Pour tous a,b e on a {^/â — Vb)^ > 0, d’où o + 6 —2 Vâb > 0, donc {a + b) > 2 \/ô 6, et finalement G < A. En remplaçant dans l’inégalité G < A les nombres a et 6 par 1/a et 1 / 6, on déduit immédiatement que H < G. 2) La relation H < A appliquée au couple (ao,6o) donne b\ < ai. On en déduit que 6i + 6i < ai + 6i, d’où b\ < (ai + b\ ) / 2 = ü2 . De ü2 = {ai + bi)/2, on déduit que ü2 < ai implique bi < ü2 < ai, et 1 = 62 (1 Ui 1 61 < — implique bi < 6261 De nouveau, la relation H < A appliquée cette fois au couple (ai, 61) donne 62 < 02- On obtient donc 61 < 62 < ^2 < ai. Supposons par récurrence que 6^-1 < bn < an < an-i. En répétant le raisonnement précédent, on déduit que bn < 6n+i < an+i < a„. On en conclut que pour tout n Ç.N : bn ^ bn+i ^ aji.|-i ^ Ojj, ce qui prouve que (a„)„>o est décroissante et que (6n)n>o est croissante. Il reste à démontrer que la suite (a„ —6n)n>o tend vers 0 . Or „ an L bn __ ^ _i_ h \ „ (<^n—1 “I" bn—i ) Z __ — ^ ey (<^n-l Z k \ b n -l) ^ (On—1 bn—1 ^ 2 (un-i + bn-i) 1 bn—1 ■ - a„_i + bn-i b n -1 —r a„_i + O n - i < . \ , U \ — ( a ^ - l — O n_l), Z § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 1 73 où la dernière inégalité resuite du fait que 0 < ^ " -1 ~ ^ " -1 < 1. ü n - l + b n -1 Par récurrence immédiate, on a alors 0 ^ üfi bfi ^ (do ^o) et comme (oq —6o)/ 2 ™tend vers 0 , le théorème des gendarmes permet de conclure que la suite (on —bn)n>o converge et a pour limite 0 . Les suites (a„)„>o et (b n ) n > o sont donc adjacentes, elles sont donc convergentes et ont la même limite, qu’on notera t. 3) a) Pour tout n > 0, on a 1 3n+l - 1- + - 1 = 2 \ On 0"n } 0/fi ”1" bn 1 (Xn+l 0>nbfi (Xn bn donc a„+i bn+i = dnbn- Par récurrence immédiate, on en déduit que On bn = do bo pour tout n > 0. En passant à la limite lorsque n +oo, on obtient ^ = oo bo- Comme les suites (on)n>o et (6n)n>o sont à termes positifs, on a nécessairement ^ > 0 , et par conséquent £ = vW^ôb) D’après la question précédente, o„ bn = pour tout n > 0 . D’où „ _ dn+l — ^ — d n + bn „_ 1/ , ^ „ ----- n ----- ~ ^ — n \ d n ^ ------ ] ~ ^ 2 1 2 2\ + - 2 on i dn an J 1 (dn - i)^ 2 (Xn De la même manière, on a dn+l + £ = dn “f" b^n , £ 2 1 (^n "b “ 2 Z ■ c) En utilisant les expressions de d„+i - ^ et d„+i + £ obtenues en b), on a aussitôt dn £ dn-i - £ Vn € N*, d „ _ i + £. dn “b £ Supposons, par récurrence, que 2"'d o - 1 dn—i £ do + £. dn—i + £ 74 Chapitre 1. Suites réelles ou complexes On a alors dji £ dfi£ ' Oq — i + —1 £'} ( û n - i£ )'^ 2”-i\ 2 ^gp - f op + £ 2" On en tire g^i £ — (^n 4” ■^) 2" dQ - £ do — £ 2£ 2" n^+OO ^ d Q -\-£ j Comme £ = vW^p, on déduit finalement dn — £ ~ n—>+oo 2 'd o - t dQbo ,do + £. 2" Exercice 1.26 Soit la suite de nombres complexes (un)n>o définie par uq = a et la relation de récurrence "^n+1 — Un “b \Un\ 1) Déterminer la suite {^rnUn)n>o calculer sa limite. 2) Montrer que les suites (|wn|)n>o ei {^eUn)n>o sont monotones. S) En déduire que (un)n>o est convergente et que sa limite est un nombre réel. 4) Que se passe-t-il si le nombre a est réel ? Solution Observons d ’abord que si l’on pose Xn = . ^n+1 et уп = ^m u n , alors Xji + i y fl + \Ufi\ * Уп+1 — 2 ’ donc _ ^n+1 "b |Uji| 2 Уп Уп+1 — 1) (yn)n>o 6st une suite géométrique de raison 1 / 2 . Une récurrence im­ médiate permet de voir que = yo/2" pour tout n > 0. Donc la suite (î/n)n>o converge et a pour limite 0 . § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 1 75 2) D’après l’inégalité triangulaire, on a I I ^ \'^ n \ “I" K^Tl I I ce q u i montre que la suite ( | u n | ) n > o est décroissante. D’autre part, Xfi + \Uji\ ^n+l “ Ur, Xr et comme Uez < \z\ pour tout G C, on en déduit que la quantité Xn+i — Xn est positive, donc que la suite {xn)n>o est croissante. 3) D’après ce qui précède, on a \xn\ < \un\ < |tto|, donc la suite (a;„) est bornée. Comme de plus elle est croissante, elle converge vers une li­ mite réelle i. Alors puisque Un = Xn-\- iyn et que (?/„) converge vers 0 , on conclut que la suite {un) converge vers i. 4) Si a est réel positif, on démontre par récurrence que la suite (u„) est constante. En effet, si = a, alors |u„| = a > 0 et Un+i = ot. Si a. est réel négatif, alors |uo| = —o:, donc ui = 0 et par récurrence, si n > 1 , on a Un = 0 , et la suite (un)n>o est stationnaire. Exercice 1.27 Étudier la suite (u„)n>o définie par la donnée de Uq G [—4/3, +oo[ et la relation de récurrence Un — V3 u„_i -f 4 où n e N*. Solution Une récurrence immédiate permet de voir que Un > 0 pour tout n > 1. Cela étant, on a pour tout n > 2 : '^n ^n—1 — 3 (Uji—i Un—2) Un "l" Un—1 ce qui montre que la quantité Un —Un_i garde un signe constant, celui de Ui —uq . - Si uo < 0 , on a : Ui —uq > 0 . - Si Uo > 0 , on a Ui —Uo = (4 - U q) (1 -I- U q) '^1 + Chapitre 1. 76 Suites réelles ou complexes et alors Ml —Mq est du signe de 4 —mq. - Si —4/3 < Mo < 4, la suite (un) est croissante car mi —mq > 0 , et elle est majorée car m„ < 4 pour tout n. Elle est donc convergente, et sa limite vérifie l = -v/3£ + 4 avec Í € [0,4]. Donc i — ^. Si Mo = 4, la suite (un) est constante égale à 4. Si Mo > 4, la suite (m„) est décroissante car ui — uq < 0 , et elle est minorée car m„ > 4 pour tout n. Elle est donc convergente et sa limite est égale à 4. Conclusion : Pour tout Mo > —4/3, la suite (un) converge et admet pour limite 4. Exercice 1.28 Étudier, suivant les valeurs de uq, la convergence de la suite donnée par : Un+i = (1 + m^ )/ 2 . Solution Puisque la fonction / : x (1 + x ^ )/2 est continue sur R, si la suite (■Un)n>o admet une limite £, alors £ = {1 + ^ ) / 2 , donc {£ — 1 )^ = 0 . D’où £ = 1 . Par ailleurs, quel que soit Mo G M, on a Mn > 0 pour tout n > 1 , et '^n+1 '^n — l + ul --- 2 " (1 - Wn)' > 0. 2 La suite (m„)„> o est donc croissante. - Si |mo| < 1, alors Ml < 1, et par une récurrence im m édiate on voit que Wn < 1 pour to u t n > 1. D onc (m„)„> o est croissante et m ajorée, elle est donc convergente, et de lim ite 1. - Si |mo| > 1, alors «i-kl = + - kl = ^(N-1)" donc Ml > |mo|. On en déduit que m„ > |mo| > 1 pour tou t n G N*, et {un)n>o ne peut converger vers 1. D onc (Mn)n>o diverge, et com m e elle est croissante, alors lim Un = + 00 , d’après la remarque 3.5. l —»+CXD § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 1 77 Exercice 1.29 Étudier la suite définie par 1 '^0 — 2 ’ ^n+i 2 '^n 3 ^ ^ ][g ’ ^ ^ 0 * Solution C’est une suite définie par une relation de la forme Un+i = f(un) où / est la fonction continue x La limite i de (un)n>o >si elle existe, vérifie f{ i) = c’est-à-dire 16^^ —16^ -I- 3 = 0. Donc ^ = 1/4 ou bien l — 3/4. La suite (un)n>o 6st manifestement à termes positifs, et elle est en outre décroissante puisque, pour tout n > 0 , on a W n+l U fi = îijj ’^Tl—1 ~ '^n—l ) ( ’^Tl “t" On en déduit que Un+i ~ Un est du signe de —Un-ii donc du signe de Ui — Uq = —1/16. D’où Un+i — Un < 0 pour tout n > 0. La suite (un) est décroissante et minorée par 0, elle est donc conver­ gente. Comme sa limite appartient à {1/4,3/4} et que wo = 1 / 2 < 3/4, on conclut que («„) converge vers 1/4. Exercice 1.30 Soit uq g M+, et pour tout n G N, Un+i = Un e““". 1) Montrer que la suite {un)n>o converge vers 0. 2) Donner un équivalent de Un lorsque n tend vers l ’infini. Solution 1) Comme uq > 0, alors ui > 0. Par une récurrence immédiate, on montre que Un > 0 pour tout n G N. On en déduit que, pour tout n G N, on a e““" < 1, donc {un)n>o est décroissante. La suite (un) est donc convergente, de limite ^ > 0. Par continuité de la fonction X X e~ ® , on a ê = i e~^, d’où £ = 0. 2 ) Si Uq = 0 , alors il est clair que = 0 pour tout n > 0 . Si «0 > 0 , alors Un > 0 pour tout n > 0. Dans ce cas, considérons un nombre o; > 0 . On a alors 1 u: 1 1 — = ----------= — [1 + aUn + o (Un) )• Chapitre 1. 78 Suites réelles ou complexes Pour tout n € N, posons + O( < - “). ^n+l Pour o: = 1 , on obtient lim n—>+oo = 1 , et d’après la moyenne de Cesàro (voir exercice 1 .8 ) on en déduit que lim ^0 _ I 'f l n — >+CX) Par ailleurs, on a, pour tout n € N* : uo H------ 1- Vn-l _ 1 / 1 — X n n vu“ 1 En prenant o; = 1, on conclut que 1 1— = n + o{n), / N donc ^ —1 = n + o(n), -----Un Uo Un et finalement n-»+oo n Chapitre 2 Séries réelles ou complexes La théorie des séries numériques est l’étude des sommes comportant une infinité dénombrable de nombres réels ou complexes. Plus précisément, étant donné une suite numérique quel sens peut-on attribuer à l’expression uq + -I- ... ? Le but de ce chapitre est l’étude détaillée de ce problème. Après les définitions fondamentales et quelques résultats préliminaires, nous examinons dans un premier temps les séries à termes positifs, puis nous détaillons les principales règles de convergence dans le cas général, en particulier le critère de Leibniz pour les séries alternées et le critère d’Abel pour les séries semi-convergentes. 1 Généralités Pour toute suite réelle ou complexe (u„)ngN, on se propose de donner un sens à la somme uq -h . . Il est donc naturel de commencer par former les sommes partielles : n Sn = Uo d- + . . . d- ^ Uk, k=0 et d ’étudier la limite de la suite numérique (S'n)neN ainsi obtenue. 1 . 1 . D éfinition Soit (un)nçN une suite à valeurs dans R ou C. On appelle série de terme général Un, la suite Vn € N , Sn = Uq + U i + . . . + 79 définie par Un. Chapitre 2. 80 Séries réelles ou complexes On note cette série X) '^n- Pour tout n G N, Un s’appelle le terme d’ordre (ou d ’indice) n de la série, et Sn s’appelle la som m e partielle d’ordre (ou d’indice) n, de la série Un. 1 . 2 . D éfinition On dit que la série converge si la suite («S„) converge. Dans ce cas, la limite S de la suite {Sn) s’appelle la som m e de la série Y Un et on la note : +00 n= 0 1.3. Exem ple (Série géom étrique) C’est par définition la série de terme général a” où a est un nombre réel ou complexe donné. D’après la formule (1.4) du chapitre 1, on sait que si a 7^ 1, alors ^ a*’ = k=0 lim ¿ a ® = —------- , d ’où l’on déduit que la série géométrique Y si |a| < 1 . Sa somme est alors donnée par +00 E a" = ièo n lim converge si et seulement 1 _ E«" = k^o lim 1 1 „П+ 1 - 1 - « = — . 1 - a Comme pour une suite, donner la nature d’une série, c’est dire si elle est convergente ou divergente. La majeure partie de ce chapitre sera consacrée au problème de trouver des conditions nécessaires ou suffisantes pour qu’une série soit convergente. 1.4. D éfinition Si Y Un est une série convergente de somme S, le nombre Rn = S - Sn est appelé le reste d’ordre (ou d’indice) n de la série. 1.5. R em arque Le reste Rn d’ordre n n’est défini que pour les séries convergentes, et comme dans ce cas la suite [Sn) converge vers S, on en déduit que la suite (i?„) converge vers 0. On a aussi +00 Rn ~ y ^ U¡f¡ k=n+l § 1. 81 Généralités n +00 +00 fc=n+l k=0 de sorte que l’égalité traduisant Sn+Rn = S, k=0 est pleinement justifiée. 1 . 6 . P ro p o sitio n On ne change pas la nature d ’une série 53 en mo­ difiant un ensemble fini des termes de la suite (u„). D ém onstration : no G N tel que Soit (un)n>o une suite, et supposons qu’il existe Vn G N , n > no n Vn = Un- n En notant Un = Uk et Vn = k=0 Vk^ on obtient k=0 Vn G N , n > no no U n -V n ^ Y ^ { u k - Vk). k=0 La différence Un —Vn étant constante à partir d’un certain rang, la suite (Un) et convergente si et seulement s’il en est de même de la suite (1 4 ). En cas de convergence, on a +00 +00 53 53 /5=0 /5=0 D’où la proposition. no ~ 5 v ^k k=0 no 5 v '^k• k=0 □ On en déduit que les résultats de ce chapitre, énoncés souvent avec une hypothèse sur le terme général u„ supposée vérifiée pour tout entier n, voient leurs conclusions qui subsistent, avec parfois une légère modifica­ tion, lorsque Un ne vérifie l’hypothèse qu’à partir d’un rang no. 1.7. D éfinition Étant donné deux séries YjUn et 5 3 et un nombre réel ou complexe o, on définit : a) la série som m e comme étant la série de terme général Un-\-Vn. Cette nouvelle série est notée 53 (un + Vn), b) la série p ro d u it par a de la série 53 la série de terme général a Un- On la note a J2unAvec ces deux lois et les propriétés établies pour les suites numériques, on déduit aussitôt le résultat suivant. Chapitre 2. 82 Séries réelles ou complexes 1.8. P ro p o sitio n Muni des deux opérations définies ci-dessus, Ven­ semble des séries numériques est un K-espace vectoriel, dont l ’ensemble des séries convergentes est un K-sous-espace vectoriel. 1.9. R em arque La somme d’une série convergente et d’une série divergente est divergente ; sinon, la série Y v n — Y (un+Vn)—Y u n serait convergente. En revanche, on ne peut rien dire a priori de la somme de deux séries divergentes. 1 . 1 0 . P ro p o sitio n Si une série Y ^ n converge, alors lim n—>+oo = 0. D ém onstration : Pour tout n > 1, on a Un = Sn — Sn-i, et les suites (Sn) et (Sn-i) convergent vers la somme S de la série Yun- On en déduit que la suite (u„) converge et a pour limite 0 . □ 1 . 1 1 . R em arque La condition gence de la série Y pour > 0 est nécessaire pour la conver­ mais n’est évidemment pas suffisante. Par exemple, = In (l + - ) ^ n' la suite (un) converge vers 0 , mais Un ¿ fc=l Ufe = ¿ {n > 1), (ln(A: + 1 ) - In A;) = ln(n -|- 1 ) k=l n—>+oo + 00, donc la série Y «n diverge ! 1 . 1 2 . D éfinition On dit qu’une série Y'^n diverge grossièrem ent si la suite (u„) ne tend pas vers 0 . 1.13. E xem ple On sait, d’après l’exercice 1.27, que les suites (sin a n ) n > o et (cos a n ) n > o divergent si a ^ ttZ. On en déduit que les séries Y sm (on) et Y cos ( a n ) divergent grossièrement si a ^ ttZ. 1.14. D éfinition On appelle série télescopique associée à une suite (o„), la série Y ^ n où Un = ü n - a„_i. 1.15. P ro p o sitio n Soit Y u n une série télescopique associée à une suite (ûn)n>o- Alors la série Y ^ n et la suite (un) sont de même nature, et en cas de convergence, on a + 0O Vufc = lim Un - ao. § 1. Généralités 83 D ém onstration : Pour tout entier n > 1, on a n n 'y Ufc = y ^ k=l Ok—l) = ûjj ÛQ) k=l et on conclut en faisant tendre n vers l’infini. 1.16. E xem ple Considérons la série de terme général 1 n > 1. Un = n(n+ 1)’ Puisque 1 1 n{n+l) n n + 1’ on en déduit que ^ Un est une série télescopique. Elle est donc conver­ gente, et de plus, on a ” 1 1 1 1 _ _ 1 1 - ï “ 2 + 2"3 + " + n fe=l d’où la somme de la série considérée n+1 , = 1 1 n+V +00 n^\ n { n + 1 ) = lim ( l ------= 1 . n -I- 1/ n -> + o o V 1.17. R em arque L’entier q > 1 étant fixé, on peut traiter de même une série télescopique de terme général Un = —ünLe résultat qui suit est fondamental. Il permet d’établir la convergence (ou la divergence) d’une série sans en connaître a priori la somme. 1.18. T héorèm e (C ritère de C auchy) Une série numérique converge si et seulement si elle satisfait le critère de Cauchy : n+p < e. V e > 0 , 3 N e N , V n € N , Vp G N*, n > N k=n-\-\ D ém onstration : D’après le théorème 4.5 du chapitre 1 , la suite (5„) des sommes partielles converge si et seulement si elle est de Cauchy. Pour n+p conclure, il suffit alors de remarquer que Sn+p — Sn = Ufc- □ k=n+l L’entier N dans le théorème ci-dessus dépend de e, c’est pourquoi nous le noterons parfois N{e). 84 Chapitre 2. Séries réelles ou complexes 1.19. Exem ple (Série harm onique) C’est par définition la série de terme général 1 /n avec n > 1 . On a 1 ^ feS-i ^ 1 ~ 1 1 2n ~ 2' Le critère de Cauchy n’étant pas vérifié, on en conclut que la série har­ monique est divergente. 1.20. D éfinition Une série 53 si la série 53 l^nl est convergente. est dite absolum ent convergente Le résultat suivant est très important en pratique. 1 . 2 1 . T héorèm e Toute série absolument convergente est convergente. D ém onstration : Soit e > 0. Puisque la série 53 |^n| converge, il existe iV G N tel que n+p Vn G N, Vp G N*, n > N ^ k=n-\-l D’après l’inégalité triangulaire, on a alors n+p n+p k=n-\-l k=n+l d’où l’on déduit que la série 53 Un satisfait au critère de Cauchy, donc converge d’après le théorème 1.18 □ 1 . 2 2 . R em arque La réciproque du théorème précédent est fausse. Consi­ dérons par exemple la série de terme général avec U2p = - P et U2p-i = P (p e N*). Pour tout n > 1, on a 2n ^ 2n ~ ^ y'^k — 0 6t 5^271+1 “ k=l 2n-|-l y y '^k — k=l n+1 § 2. Séries à termes positifs 85 Les suites extraites (S 2n) et (5 '2n+i) ayant la même limite (égale à 0), la proposition 2.26 du chapitre 1 permet de conclure que la suite (Sn) converge et que sa limite est 0. La série de terme général Un est donc convergente et de somme égale à 0. Cependant, cette série n’est pas ab­ solument convergente car 2n E k=l ^ 1 = 2 E rk k=l et on a vu à l’exemple 1.19 que la série harmonique est divergente. 1.23. D éfinition Une série numérique qui converge mais qui ne converge pas absolument est dite semi-convergente. Nous reviendrons plus loin sur ce type important de séries. 2 Séries à termes positifs Dans cette section, nous nous intéressons aux séries X) à termes réels positifs. Tous les résultats que nous obtiendrons pour de telles séries resteront vrais pour les séries à termes négatifs, il suffit d’adapter les énoncés et les démonstrations en remplaçant croissante par décroissante, majorée par minorée, +oo par —oo ... 2 . 1 . Lem m e Une série à termes positifs converge si et seulement si la suite {Sn)n>o des sommes partielles est majorée. Si la série diverge, alors la suite (<S'„)„>o tend vers -l-oo. D ém onstration : Pour tout n € N, on a S'n+i —Sn — Wn+i > 0, donc la suite (-S'n)n>o est croissante. D’après le théorème 3.4 et la remarque 3.5 du chapitre 1, une telle suite converge si elle est majorée, ou tend vers 4-00 dans le cas contraire. □ N o tatio n s Si X) Un est une série à termes positifs divergente, on écrira +00 ^ 71=0 Un = + 00. Cette notation signifie que lim Sn = +oo. Elle est géné71— > + 0 0 râlement réservée aux séries divergentes à termes positifs (ou positifs à partir d’un certain rang). De même, pour indiquer que la série de terme -1-00 général Un > 0 converge, on écrit parfois ^ «n < +oo71=0 Chapitre 2. 86 Séries réelles ou complexes Nous allons maintenant établir les principaux critères de convergence relatifs aux séries à termes réels positifs. 2 . 2 . T héorèm e (Règle de com paraison) Soient et Y,Vn deux séries à termes positifs telles que Un < Vn pour tout n > 0 . Alors 1 ) si la série X) converge, il en est de même de la série ^ Un, et on a +CX) +00 ( 2 . 1) < Y^Vn, n=0 n=0 2 ) si la série Y^Un diverge, il en est de même de la série D ém onstration : 1) Notons (5„) et (T„) les suites des sommes par­ tielles associées respectivement aux séries et Y ^n- Par hypothèse, on a Un < Vn pour tout n > 0 , donc Vn e n , Sn < Tn. (2.2) Comme la suite (T„) est majorée (car convergente), il en est de même de la suite (/Sn). Le théorème 3.4 du chapitre 1 assure que (5'„) converge. Donc la série Y Un converge. On obtient l’inégalité (2 .1 ) en faisant tendre n vers l’infini dans l’inégalité (2 .2 ). 2 ) C’est la contraposée de l’assertion 1 ). □ 2.3. Exem ples 1) Pour tout n > 2, on a 0 < ^ < n{n-i)- Comme la série de terme général — est convergente (voir exemple 1.16), la règle de comparaison permet d’en déduire que la série de terme général 1 /n^ est convergente. 2) Pour tout n > l , o n a 0 < — < Comme la série harmonique n y/n est divergente (voir exemple 1.19), on en déduit que la série de terme général l / \ / n est divergente. 2.4. R em arque Si la majoration u„ < n’est vérifiée qu’à partir d’un certain rang no, la règle de comparaison reste valable car la convergence des suites (S'n)n>no {Tn)n>no entraîne celle des suites {Sn)n>o et (Tn)n>o- Cependant, l’inégalité (2 .1 ) peut être fausse. Ainsi, pour Un = 3“” si n > 0 , et Vn = 2 “” si n > 1 et uo = 0 , on a évidemment u„ < Vn pour tout n > 1, et l’exemple 1.3 avec a = 1/3 et a = lf2 montre que +CX> O +00 n=0 ^ n=0 1. § 2. 87 Séries à termes positifs La règle de comparaison permet d’établir un autre critère important. 2.5. T héorèm e (Règle d ’équivalence) Soient Y,Un et ries à termes positifs telles que Un ~ Vn lorsque n +oo. Alors 1) Les séries sont de même nature. 2) En cas de convergence, les restes sont équivalents. 3) En cas de divergence, les sommes partielles sont équivalentes. D ém onstration : sé­ L’équivalence Un'^Vn peut s’écrire Ve > 0, 3no G N, Vn > no (1 —e) Un < < (1 + e) i;„, (2.3) ce qui montre que, pour n assez grand, > 0 lorsque n„ > 0 . 1) Il suffit d’appliquer la règle de comparaison. En effet, si X) converge, il en est de même de (1 + ff) et donc de Si maintenant X)'^n diverge, il en est de même de (1 —e) X)^n et donc de X^n2) En cas de convergence, la suite des restes converge, et avec l’encadre­ ment (2.3), on déduit que +00 n > no +CX ) (1 - e) p=n+l S +00 ^p ^ (1 + ^) IZ ^p> p=n+l p=n+l ce qui établit l’équivalence des restes. 3) En cas de divergence, notons {Sn) et (T„) les suites des sommes partielles associées respectivement aux séries Pour tout n > no, on a n n — s no “I" Tji = T^iQ + P=no + l Vp^ p=no + l et en utilisant l’encadrement (2.3), on obtient +00 (1 - e) S p=no + l +00 < +00 X) “p ^ (1 + ^) p=no + l Y l ^p> p=no + l ce qui s’écrit aussi (1 — {'En ~ Eno) < S n ~ Sno < (1 + s ) (En ~ Eno) ou encore 0 \ - e - (l-g)^no->gno^ ^ (^1 -F e - Tn. Chapitre 2. 88 Séries réelles ou complexes Comme les séries Y,Un et X) sont divergentes et à termes positifs, les suites des sommes partielles tendent vers +oo, et l’on a lim (1 - e) - S,«O _ (1 + g) Тщ^ n—»>+00 T -*-n n—>+oo Snp _ Q On peut donc trouver deux entiers naturels ni et ri2 tels que n>ni —e < SriQ (1 T, et Avec N = max (ni, 712), on obtient Vn € N, n > N {l — 2e)Tn < Sn < (1 + 2g) T„ ce qui établit l’équivalence des sommes partielles Sn et 2.6. R em arque La règle d’équivalence peut être mise en défaut si les séries ne sont pas à termes positifs. En revanche, la règle reste valable pour les séries X) «n à termes négatifs, il suffit en effet de considérer les séries opposées, c’est-à-dire celles de terme général — Le résultat qui suit traite de séries qui serviront de référence pour appli­ quer les règles de comparaison et d’équivalence. 2.7. T héorèm e (Séries de R îem ann) La série de Riemann ^ {a € M) converge si et seulement si a > 1. n" D ém onstration : Cette série diverge pour a — 1 (voir exemple 1.19). Pour a < 1, on a n~^ < n~°‘, donc la série X) n ““ diverge d’après la règle de comparaison. On a vu par ailleurs que la série X) converge (voir exemple 2.3), donc par majoration on a la convergence de X pour tout a > 2. Il reste à traiter le cas o; € ]1,2[. Pour cela, considérons la série de terme général 1 TVa — L—1 ' (n + l ) O (2.4) § 2. Séries à termes positifs 89 On a facilement et comme a —1 > 0 , on en déduit que P +00 lim ^ p — ►H-CX) ^ n=l Un = 1 . n=l D’après (2.4), on a alors, pour tout n suffisamment grand, “«=n4î (i - f i n+^ 1 =¿î - fl + — n +»(n^ D’où Un = —j^a ------ ^ ^ \ r)Ot } TiOi (I ^ + O(l)), ^ ce qui donne Un ^ n->+oo a —l Les deux séries étant à termes positifs, la règle d’équivalence permet de conclure que pour a € ] l , 2 [, la série Y, n~°‘ est convergente. □ Du théorème précédent, on déduit les règles pratiques suivantes qui sont des conséquences faciles du théorème (ou règle) de comparaison. 2 . 8 . C orollaire (Règle n“Un) Soient Y'^n et Y ^ n deux séries à termes positifs. 1 ) Si la suite (n“ Un) converge vers 0 et si a > 1 , alors la série Y Un converge. 2 ) Si la suite (n“ u„) tend vers +oo et si a < 1 , alors Y ^ n diverge. D ém onstration : 1 ) Puisque la suite (n“ Un) converge vers 0 , en prenant e = 1 dans la définition de la convergence, on trouve un AT g N tel que n“ Un < 1 pour tout n > AT. On en déduit que pour tout n > N , et comme o; > 1 , la série Y converge, et on conclut par la règle de comparaison pour séries à termes positifs. 2) Si {n°‘Un) tend vers +oo, alors on peut trouver iV G N tel que n^Un > ^ pour tout n > N. On a alors > n ““ pour tout n > N , et comme a < 1 , la série Y n~°‘ est divergente, et on conclut ici aussi à l’aide de la règle de comparaison. □ Chapitre 2. 90 Séries réelles ou complexes 2.9.T héorèm e (Règle de dom ination) Soient et YlVndeux séries à termes positifs telles que Un = O (vn) quand n +oo. Si la série sst convergente, il en est de même de la série • +00 +00 Dans ce cas, les restes respectifs Rn = E Uk fc=n+l vérifient : Rn= O (p„)lorsque D ém onstration : n et Pfi — 'y Vk fe=n+l +oo. L’hypothèse Un = 0 (u„) peut s’écrire 3 M > 0, 3no € N, Vn € N, n > Uq 0 < Un < MVn- Si la série ^V n converge, il en est de même de M Y^Vn, et d’après la règle de comparaison Y converge. Si les séries considérées sont convergentes, on a, pour tout n > no : +00 + 00 Uk < M fc=n+l Ufc, fc=n+l □ c’est-à-dire Rn = O (pn) lorsque n —y -|-oo. 2.10. R em arque Le théorème précédent reste vrai si la série Y'fJ’n est à valeurs complexes, il suffit de remplacer n„ par |un| dans la démons­ tration ci-dessus. 2 . 1 1 . T héorèm e Soient Y'^n ri Y'^n deux séries à termes positifs telles que Un = o (u„) quand n —» -foo. Si la série Y '^n est convergente, il en est de même de la série Y Un • +CXD Dans ce cas, les restes respectifs Rn= Y fc=n+l +00 et pn = E Vk fc=n+l vérifient : Rn = o{pn) lorsque n —> ■-foo. D ém onstration : Soit e > 0. Puisque Un = o (u„) quand n -l-oo, il existe iV G N tel que n„ < evn pour tout n > N. Puisque Y ' ^ converge, on déduit de la règle de comparaison que la série Y ^ n (où n > N) est convergente. De plus, pour tout n > N , on a, +CX) 0 < Y k=n+l +00 < e Y k=n+l § 2. Séries à termes positifs 91 ce qui montre que +CX) / E “ fc = +00 \ E k=n-\-l Vk I lorsque n \ k=n+l +0 0 . / Ceci achève la démonstration du théorème. □ 2 . 1 2 . R em arque Le théorème précédent reste vrai si la série Y, Un est à valeurs complexes, il suffit de remplacer dans la démonstration ci-dessus le terme par son module |u„|. 2.13. T héorèm e (C om paraison série-intégrale) Soient a un nombre réel donné et f : [a, -h o o [^ M une fonction positive et décroissante. Alors la série Y f { n ) (avec n > a) et l ’intégrale impropre f{ t)d t sont de même nature. De plus, en cas de convergence, on a l ’encadrement suivant : r+oo +2? f{t)dt < Rn = / •'"+1 E f+OO ^ / f{t)dt. p=n+l D ém onstration : Quitte à considérer fa{t) = f{ t + a), on peut sup­ poser a = 0. La décroissance de / donne pour tout p G N : t e \ p ,p + l ] =4> / ( p + 1 ) < f{t) < f{p). Par intégration de / sur le segment \p ,p + \], on en déduit que rP+1 /( p + 1) < r f{ t)d t < f{p). jp En sommant pour p allant de 0 à n, on obtient rn+L rn + 1 V n e N , Sn+i - / ( 0 ) < / f{ t)d t < Sn. Jo (2.5) Si la série converge, la suite (¿'n) est majorée, donc la suite f{t) dt^ l’est aussi. La fonction / étant positive, x h-> Jq f(t) dt est majorée, ce qui prouve que l’intégrale impropre f{t) dt est convergente. Réciproquement, si l’intégrale impropre est convergente de valeur M, on déduit de l’encadrement (2.5) que /•+00 / Jo f{ t)d t + / ( 0 ) < M -1- / ( 0 ). 92 Chapitre 2. Séries réelles ou complexes La suite (Sn) des sommes partielles est donc bornée, et comme elle est croissante (car la série est à termes positifs), elle est donc convergente. Autrement dit, la série X) Un est convergente. □ 2.14. R em arq u e Grâce à la règle de comparaison avec les intégrales impropres, on peut retrouver facilement les résultats obtenus pour la convergence des séries de Riemann (voir [7] p.l65). 2.15. T héorèm e Si f est une fonction positive, définie sur 1R+ et in­ tégrable sur tout segment [0 , a] inclus dans M+, et si (xn) est une suite de nombres réels positifs tendant vers +oo, alors la série de terme géné­ ral Un = /* ”■'■V (t)d i et l ’intégrale impropre fQ°° f{ t)d t sont de même nature. En plus des séries de Riemann, les séries de Bertrand fournissent une autre famille de séries de référence qui permettent parfois, grâce aux règles de comparaison et d’équivalence, de décider de la convergence ou non d ’une série numérique. 2.16. P ro p o sitio n (Séries de B e rtra n d ) La série de Bertrand E ^ 1 — r>ot (Inn)^ n°‘ { a ,l5 )e W converge si et seulement si a > 1 ou (a = 1 et fi > 1 ). D ém onstration : Pour a < 0 ou (a = 0 et /3 < 0), la série diverge car son terme général ne tend pas vers 0 . Supposons a > 0 ou (a = 0 et fi > 0). Alors la fonction t i-> i“ (Ini)^ est positive et décroissante sur un intervalle [a, + oo[. La comparaison â l’intégrale de Bertrand (voir [7] p. 157) permet de conclure. □ Signalons enfin le résultat suivant, d’usage moins fréquent que ce qui précède, mais qui peut s’avérer fort utile. § 3. 93 Règles de Cauchy et de D’Alembert 2.17. P ro p o sitio n Soient YjUn et deux séries à termes stricte­ ment positifs à partir d’un rang p, et telles que w 'î^n+1 ^ '^n+1 ----- < ----- . Uji Vfi \ vn> p, 1 ) Si 2 ) Si converge, alors J2un converge. diverge, alors 53 diverge. D ém onstration : Bien sûr, les points 1) et 2) sont équivalents. En écrivant, pour n > p + 1 , Up-|-i ^ 'I’p+l Unrj ^ Vp ) ‘O^p+2 ^ ^p+2 Up^i ^p+1 _ ) •••î Uji ^n—1 ^ _ '^n—1 puis en formant le produit de ces inégalités, on obtient '^p '^p ce qui donne le résultat grâce à la règle de comparaison. □ 3 Règles de Cauchy et de D ’Alembert Il s’agit de deux règles d’absolue convergence que nous obtiendrons par comparaison de la série 53 |wn| avec une série géométrique. Pour énoncer ces règles nous avons besoin de préciser quelques définitions. La notion de valeur d’adhérence a été définie au chapitre 1 . Nous allons la généraliser à R = E U {—oo, + oo}. Soit {un) une suite réelle. - Si {un) est bornée, alors elle possède au moins une valeur d’adhérence dans R d’après le théorème de Bolzano-Weierstrass. - Sinon, on peut extraire de {un) une sous-suite qui tend vers -f-oo (ou vers —oo). On dit alors que -l-oo (ou —oo) est une valeur d’adhérence de la suite (u^). Évidemment, une suite peut avoir -l-oo et —oo comme valeurs d’adhérence comme on le voit par exemple avec = (—l)” n. Ainsi, une suite réelle admet toujours une valeur d’adhérence dans R. 3.1. D éfinition Soit {un) une suite réelle. On appelle lim ite supé­ rieu re (resp. lim ite inférieure) de (u^), la plus grande (resp. la plus petite) de ses valeurs d’adhérence dans R (voir problème 7.5). On utilise les notations : limsup et liminf n^+oo n^+oo 94 Chapitre 2. Séries réelles ou complexes 3.2. T héorèm e (Règle de C auchy) Soit Y>Un une série à termes réels ou complexes et soit L = limsup y\un\ (L éventuellement infini). n—>+oo Alors 1 ) si L < 1, la série converge absolument, 2) si L > 1 , la série Y Un diverge. D ém onstration : 1 ) Supposons L < 1 et soit a tel que L < a < 1. Il n’existe qu’un nombre fini d’entiers n tels que ^\un\ > a. On peut donc trouver un entier N (dépendant de a) tel que n> N ^\un\ < a. À partir de ce rang N, on a alors |tt„| < a’^, ce qui permet de conclure.2 ) Si L > 1 , il existe une infinité d’entiers n tels que > 1, donc \un\ > 1. Le terme général de la série ne tend pas vers 0, donc la série Y Un diverge grossièrement. □ 3.3. C orollaire (Règle de C auchy usuelle) Soit (u„) une suite de nombres réels ou complexes. Supposons que lim vluul = A existe. Alors 1 ) si A < 1, la série Y Un converge absolument, 2) si A > 1, la série Y u n diverge. ( J[\ n“ , on a pour n/ 1 — ) tout n > 1 : et pour tout n suffisamment grand : Par continuité de l’exponentielle, on a alors : lim = e n—► 4-00 —1 / 1\ e~^ < 1 , on conclut que la série X) converge. Comme § 3. Règles de Cauchy et de D’Alembert 95 3.5. T héorèm e (Règle de D ’A lem bert^) Soit YlUn une série à termes réels ou complexes non nuis à partir d ’un certain rang. On note L = limsup n— >+oo Alors, 1) si L < 1 , la série 2) si £ > 1 , la série '^n+1 Un et U n -\-l £ = liminf 71^+00 Un Un converge absolument, diverge. D ém o n stra tion : Elle est analogue à celle de la règle de Cauchy, en n+l remplaçant y|un| par ЦU n Le corollaire suivant donne la version de la règle de D’Alembert qu’on utilise le plus souvent dans la pratique. 3 . 6 . C orollaire (Règle de D ’A lem bert usuelle) Soit (u„) une suite de nombres réels ou complexes. Supposons que lim n^+oo Un = A existe. Alors 1 ) si A < 1 , la série Y,Un converge absolument, 2) si A > 1 , la série J2un diverge. 3.7. E xem ple Pour la série de terme général et O G R+, on a n '^71+1 donc = a n+ 1 ’ Uri lim n -^ + o o = a”/n où n € N* '^n+1 = a. '^n Il en résulte que X) {à"'/n) converge si a < 1 et diverge si a > 1 . Si a = 1 , on a Un = 1 /n et on sait que la série harmonique diverge. Maintenant, comparons les règles de Cauchy et de D’Alembert. 3 . 8 . P ro p o sitio n Soit (un) une suite de nombres réels ou complexes. Si la suite ( |" ^ ^ |) admet une limite A finie ou infinie, alors la suite ( \j\ân\) a,dmet la même limite A. ^D’ALEMBERT Jean Lé Rond (dit) (1717-1783). Mathématicien et philosophe français. Célèbre pour son travail sur le calcul intégral et son Traité de dynamique ■dans lequel il expose ses résultats sur la quantité de mouvement. Il dirigea avec Diderot le projet de l’Encyclopédie. Chapitre 2. 96 Séries réelles ou complexes D ém onstration : Supposons d’abord A fini et strictement positif, et choisissons e tel que 0 < e < A. On pose, pour simplifier, £i = X —e et £2 = X + e. À l’aide de la règle de D’Alembert, on vérifie facilement que la série de terme général est absolument convergente. Son terme général tend donc vers 0. Il existe alors un entier N\ tel que n> N1 an < 1. On en déduit que pour tout n > iVi. En montrant de même que la série de terme général Un/i^ ®st absolument convergente, on prouve qu’il existe un entier N 2 tel que n > N 2 =^ ^ ^2- En posant N = max (iVi, N 2), on obtient n> N A —e < ^\un\ < A + e. ce qui prouve que la suite ( \j\ân\) converge et a pour limite A. Lorsque A = 0 ou A = + 00 , on reprend le raisonnement précédent en ne considérant que ¿2 (ou ^1 ). □ 3.9. R em arque La proposition ci-dessus nous dit que si la règle de D’Alembert conduit à un cas douteux (celui où la limite de \un+i/un\ vaut exactement 1 ), il est inutile d’essayer la règle de Cauchy. Dans certaines situations où l’on a un développement de '^n+l - 1 , la '^n règle de D’Alembert a été améliorée. Un exemple classique et utile est donné par la règle dite de Raabe^ et Duhamel^ (voir exercice 2.8). ^RAABE Joseph Ludwig (1809-1859). Mathématicien allemand. Ses travaux portent sur le calcul diflFérentiel et intégral, l’analyse fonctionnelle et les séries nu­ mériques. On lui doit également des contributions en astronomie. Il a associé son nom à un critère de convergence de séries établi en 1839. ^DUHAMEL Jean-Marie (1797-1872). Mathématicien et physicien français. Il est l’auteur de nombreux travaux sur les équations aux dérivées partielles, sur l’acoustique et la propagation de la chaleur. Il a associé son nom à un critère de convergence de séries établi en 1839. § 4. Séries semi-convergentes 4 Séries semi-convergentes 97 4.1. D éfinition On dit qu’une série est sem i-convergente si elle est convergente mais non absolument convergente. 4.2. Exem ple Nous verrons dans un instant que la série ^ (—l)" /n est convergente , mais on sait déjà qu’elle n’est pas absolument convergente puisque \un\ est la série harmonique. 4.3. D éfinition On appelle série altern é e toute série de terme général (—l)"o„ où (on) est une suite réelle de signe constant. À un signe près, une série alternée s’écrit donc Z)(—l)”On où (a„) est une suite à termes positifs. Pour de telles séries, on a le résultat remarquable suivant. 4.4. T héorèm e (C ritère de Leibniz^) Soit (an) une suite à termes positifs, décroissante et tendant vers 0. Alors la série alternée (—1)" «n est convergente. De plus, sa somme S vérifie S 2n+i < S < S 2n pour tout n, et son reste Rn d’ordre n vérifie |i?n| < Un+i. D ém onstration : On va montrer que les suites (<S'2n) et (S'2n+i) sont adjacentes. En effet, puisque la suite (a„) est décroissante, on a <S'2n+2 —S 2n = 0,2n+2 ~ Û2n+1 < 0 et S2n+3 ~ <S'2n+l = Û2n+2 ~ 0,2n+3 > 0 De plus, S 2n —S 2n-i = o,2n tend vers 0. Les deux suites (<S'2n) et (-S2n+i) étant adjacentes, elles sont donc convergentes et ont même limite. La série Y, (—1)'^ On est donc convergente et, pour tout n, on a 5 ^2n+i < S < S 2nOn en déduit que |.R 2n| ~ 1.^271+11 = 1*^ <^2n| ^ [»S'— 5 '2 n + l | < ^2n ^2n+l ~ 0 ,2 n + lj <S'2n+2 — <S'2n+l — ® 2n+2- Donc |i?n| < On+1 pour tout entier naturel n. □ 4.5. Exem ple Pour tout a G la série Z)(—1)” ^n “ est alternée et la suite de terme général 1/n“ est décroissante et tend vers 0. D’après ^LEIBNIZ Gottfried (1646-1716). Mathématicien et philosophe allemand. Disciple de Descartes. Il inventa le calcul diflérentiel en 1676, en même temps que Newton. Chapitre 2. 98 Séries réelles ou complexes le critère de Leibniz, la série X) (—1)" ^ n “ est donc convergente, et de plus, on a 1 < (n + 1 )“ ’ p=n+l ” 4.6. R em arque Si X)(—l)” a„ est une série alternée et que (a„) tend vers 0 , Cela,ne suffit pas à assurer la convergence de la série. Considérons en effet la série alternée ^ ( - l ) ” a„ avec a„ = 1 ^/n + (-!)"■ On a a„ ~ l / \ / ^ lorsque n tend vers l’infini, donc la suite (a„) tend vers zéro. Cependeint la série de terme général Vn — (-1)” diverge car u« > 0 et —On^ ~ 1 /n . D’après la remarque 1.9, on en déduit est divergente puisque ( - l ) ’*a„ = ( - 1) " - Vn. y/n que la série Y, Le prochain théorème est une profonde généralisation du critère d Leib­ niz. Établissons d ’abord le lemme suivant. 4.7. Lem m e Soit M un nombre réel strictement positif. Soient Ul ^ U2 ^ O3 > ... ^ Q>n > 0 des nombres réels, et soient 61 , 62,^ 3, • • • ,bn des nombres complexes tels que, pour tout p = 1 , 2 , ... ,n, on ait |6i -f- 62 + ... + bp\ < M. Alors |tti bi + (Ï2 ^2 + • • • A ttn bn\ ^ M ai. D ém onstration : Posons <Ji = 61 , 02 = b\+ b-i, . . . , Op = bi-\-b 2 + ,.. .-\-bp, . . . , et (7n = 61 -I- 62 + ... + 6n- Alors, bi (Tl, 62 ^2 •••) bp — Op Gp—i, . . . , bn — (Xn CTn—!• § 4. Séries semi-convergentes 99 Donc |ai 6i -|- 02 62 H- ... dn bn\ = |0 i (Tl -I- 02 ((72 - CTi) - I - ------ h dp ( d p - (Tp_i) + ------ h On ((7„ - (7 „ _ i)| = |(Ti (Oi — O2 ) -|- (72 ( 0 2 — O3 ) -|- • • • + d p {d p — Op+i) + = k l | ( a i - CI2) + • • • + (7n ûn| |(7 2 | ( 0 2 - O3 ) -1- • • • |(7p| (Op Op4-i) -|“ • • • + |(7n| On < M (Oi —O2 -|- O2 —O3 -|- • • • -|- On-i — On + On) = M Oi. D’où le lemme. □ 4.8. T héorèm e (C ritère d ’Abel®) Soit J2un une série numérique telle que Un = dn bn pour tout entier n > 0. On suppose que 1 ) les On sont réels strictement positifs, et Id suite (on) est décroissunte et tend vers 0. 2) les bn sont réels ou complexes, et il existe une constunte M > 0 telle que, quels que soient n > 0 et m > n , on dit \bn + bn+i -t- ... -I- bm\ < M. Alors, la série X) Un converge et, pour tout n e N , on a +00 — ^ K l = • p=n+l D ém onstration : On vérifie pour J2un le critère de Cauchy. Soit £• > 0. Puisque la suite (on) tend vers 0, il existe un entier N tel que n > N implique 0 < dn < s/M . Alors, quels que soient m > n > N , on a, d ’après le lemme précédent (dans lequel on modifie les indices) : l ^ n + l “I" Un-\-2 "I" ■ ■ ' "h Ufn\ — |O n + l bn+1 "I" ' ■ • d" a m & n il D’où le théorème. — ^ an+l ^ S. □ ®ABEL Niels Henrik (1802-1829). Mathématicien norvégien. Il est connu pour ses travaux en analyse mathématique sur les séries semi-convergentes, les suites et séries de fonctions, les critères de convergence d’intégrales impropres, ainsi que sur les intégrales elliptiques. Chapitre 2. 100 Séries réelles ou complexes 4.9. Exem ple Avec bn = (—1)” dans le théorème ci-dessus, on peut prendre M = 1, et l’on retrouve ainsi le critère de Leibniz. Plus généralement, si = г”, où г est un nombre complexe donné tel que |2:| = 1 et z ^ 1 , alors l^n ^ ^ n + l ^ + z^\ = \z^\ x\l + Z + z“^ + ■■■ + z^-^\ = \z'^\ < 1 -b |1 - ^ | |]^ _ ^ m -n + l| _ ^ m -n + l| X |i - ^ l 2 |1 - ^ | On voit donc que l’hypothèse 2 ) du critère d’Abel est vérifiée avec la constante M égale à 2 /|l —z|. Si, dans l’exemple ci-dessus, on pose 2: = cos 0 -I- z sin 6 , on déduit du critère d’Abel le résultat suivant. 4.10. C orollaire Soit (on) une suite à termes strictement positifs, dé­ croissante et tendant vers 0. Alors, pour tout 6 7^ 2 kTT, les séries Un COS (n 9) et a„ sin (n 6 ) sont convergentes. D ém onstration : D’après la formule de De Moivre, les deux séries sont respectivement les parties réelle et imaginaire de la série ^O nZ^. On peut même préciser que +00 Ün COS ( n 9) p=n+l - +00 On sin {n 9) p=n+l D’où le corollaire. < 2 dn-\-i ^ |1 - г | - 2 û^n+i sin(0/ 2 )| 2 On+l ^ 2 Qn+l |sin( 0/ 2 )|' 11-^ 1 □ § 5. Produit de Cauchy de deux séries 5 Produit de Cauchy de deux séries 101 On sait déjà définir une combinaison linéaire de séries et on a montré que l’ensemble des séries convergentes est stable par cette opération. Nous allons maintenant définir le produit (ou p ro d u it de Cauchy) de deux séries numériques. 5.1. D éfinition Étant donné deux séries Y,Un et série p ro d u it comme la série de terme général on définit leur n U)n — ^ ^ UfcUji—fc. k=0 5 . 2 . E xem ple On considère les séries de termes généraux ( - 1 )” y /n + 1 .. = v„. et ( - 1 )” In (n + 2 ) Ces deux séries vérifient les hypothèses du critère de Leibniz, donc elles convergent. Leur série produit a pour terme général : w,'n = ( - 1 )" E ^ 1 1 V k + l l n { n - k + 2 )' Donc mr, = E V k T Î ln ( n - f c + 2 ) > “E Vn+ 1 ln(n + 2 ) On en déduit |tün| > in(n + 2^' et la série produit X) est divergente. Cet exemple montre en particulier que le produit de Cauchy de deux séries convergentes peut être une série divergente ! 5.3. T héorèm e Soient et Y deux séries numériques conver­ gentes, de somme S et T respectivement. Supposons que l ’une au moins de ces deux séries soit absolument convergente. Alors la série produit est convergente et a pour somme le nombre S T . Si les deux séries Y Y Vn sont absolument convergentes, la série produit aussi est absolument convergente. 102 Chapitre 2. D ém onstration Séries réelles ou complexes Posons Sn = Un ^ où Wk = Y '^iVk-i/c=0 /c=0 k=0 2=0 Pour fixer les idées, supposons que X) converge absolument, et notons A la somme de la série |n„|. La suite {Sn) est convergente, donc est bornée d’après la proposition 2.10 du chapitre 1 . Posons M = sup [¿'„l. n >0 D’après l’inégalité triangulaire, on a |5„ - 6 U| < 2M pour tous m ,n dans N. Donnons-nous e > 0. Il existe un entier N (dépendant de e) tel que l’on ait ^ +00 ^ l^pl ^ (reste d’une série convergente). p=N b) m > n > N entraîne Y ' ^ p — ôT (critère de Cauchy). p=n Posons N ' = 2 N. Pour tout n > N', on a \SnTn - Uni K u i -\-U 2 -\- • • • + U n) Vn + = ( u 2 -|- • • • -b U n) V n - l + ^ |ui "b U2 “b • ■■"b Un\ I'l’nl "b 11^2 "b • • • "b tifil < 2M ••• + U nV \\ "b • • • "b |utj| Ivil -b l'nn-il + ••• + |niv+i|j +^ (Kl + K-il + ••• + hl + \vi\) ^ ^ € e — “b —— 2 2 Ainsi, la suite {SnTn - Un) tend vers 0, donc (Un) tend vers ST , ce qui prouve que la série E converge et a pour somme ST. Maintenant supposons que I] |«n| converge elle aussi, et notons B sa somme. Alors, pour tout n G N, on a - n Y hfel = + \U o V l + U iV o \ -b • • • -b \u o V n -b • • • -b U n V o \ k=0 ^ |w o| |î^o| + l^ o l l'î^ll + l'î^ol + < (|uo| + |wi| + ••• + On en déduit que la série produit n sommes partielles ^ fc=0 ••• + |Wo| |n n | + ••• + \U n \ |Uo| (|uo| -b Inil -b • • • -b |un|) < A B . u)n converge absolument puisque ses |«'fc| définissent une suite croissante et majorée. □ § 6. Groupement et permutation des termes 103 5.4. R em arque La première partie du théorème précédent est souvent appelée le théorème de Mertens. Une première application spectaculaire du théorème ci-dessus est l’exten­ sion à la variable complexe de l’équation fonctionnelle de l’exponentielle. 5.5^ T héorèm e Soient z et z' deux nombres complexes. Alors Q^p{z-\-z') = exp( 2:) exp( 2 '). D ém onstration : Par définition, on a +00 + 00 exp (z) = Y , ^ S P'- +00 (^') = p=0 fp +00 TT = I ] P o P'p=0 Le critère de D’Alembert permet de voir aussitôt que les deux séries convergent absolument. D’après le théorème précédent, on a + 00 exp (z) exp {z') = Wn n=0 OU w.'n ^ Y p+q=n “p^9 = 1 z^ z'^ 13 TT (P + g)! ,p p-\-q=n y- n\ Donc +00 exp (2 ) exp (2:') = Y “ exp (2: H-2;'). n=0 D’où le théorème. 6 □ Groupement et permutation des termes L’objectif de cette section est de répondre à la question naturelle de savoir si l’associativité et la commutativité de l’addition des nombres réels ou complexes se prolongent à des sommes infinies de termes. 104 Chapitre 2. Séries réelles ou complexes 6 . 1 . R eg ro u p em ent de term es consécutifs Soit (nfc)fe>o une suite d’entiers naturels strictement croissante telle que no = 0 . À toute série on associe la série de terme général Wfc Up. P=nk Si (S'n) est la suite des sommes partielles de la série Y,Un, et si (Tfe) est la suite des sommes partielles de la série alors, pour tout entier positif A:, on a Tk — '^0 + + ••• + — Wo + + ••• + = Si^nk+i —l- 6 . 2 . D éfinition On dit que la série Y Uk ci-dessus se déduit de la série Y Un par g ro u p em ent de term es consécutifs. 6.3. R em arq u e Une série obtenue par groupement de termes consécu­ tifs n’est pas nécessairement de même nature que la série d’origine. Consi­ dérons, par exemple, la série divergente Z) En prenant Uk = 2A:, Oïl a Vk = U2k + U2k+i = 0 et la série Y Un ainsi obtenue est manifes­ tement convergente (et de somme nulle). En revanche, on a le résultat remarquable suivant. 6.4. P ro p o sitio n (Som m ation p a r paquets) 1) Si une série converge, alors toute série obtenue par regroupement de termes consécutifs converge et les deux séries ont la même somme. 2) Si une série est à termes positifs, alors toute série obtenue par regrou­ pement de termes consécutifs est de même nature que la série d ’origine. 3) Si une série a son terme général qui tend vers 0 et si l ’on se donne un entier p > 2 , alors toute série obtenue par groupement d’au plus p termes consécutifs est de même nature que la série d’origine. D ém onstration : 1 ) Si (Sn) est la suite des sommes partielles de la série Y Uni on a POur tout entier A: > 0 : Tk — I'd + + • • • + Vfc — Uq -h -h • • • + — S, ce qui montre que la convergence de (Sn) entraîne celle de (T„), et que les limites sont égales. § 6. Groupement et permutation des termes 105 2 ) Les sommes partielles des deux séries sont majorées simultanément. 3) Ici, Uk+i—rik < p. Pour tout entier m tel que n^+i —1 < m < nk+2 —l, on a 'S'm “ ^nic+i—l "P P ■■■4" Um ~ 'l'k 4" P ‘ ‘ ' 4" Mais Unk+1 P • • • 4- Um comporte au plus p termes qui tendent vers 0 lorsque k tend vers l’infini. Les deux suites des sommes partielles sont donc de même nature, donc les deux séries correspondantes aussi. □ 6.5. M odification de l’o rd re des term es Soit a une permutation de N, c’est-à-dire une bijection de N sur N. À toute série '^Un, on associe la série de terme général = Uo-(n)- Remar­ quons que Un = u<y-i(n) et que l’on récupère ainsi la série à partir de la série '^VnLes séries et '^n ne sont pas nécessairement de même nature, et même quand elles sont toutes deux convegentes, elles n’ont pas nécessai­ rement la même somme. Considérons par exemple la série harmonique alternée : . 1 '~ 2 1 1 + 3 “ 4 + P 2n 4-1 2n 4- 2 4- Cette série converge d’après le critère de Leibniz. Si maintenant on change l’ordre des termes comme suit : 1 _ 1 1 _ 1 _ 1 2 4~^3 ~ 6 ” 8 '*' ■4- 2îi 4“ 1 1 2 (2ii 4“ 1) 1 -b' 2 (2n 4- 2) elle reste convergente, mais sa somme est divisée par deux car elle vaut 1_ 1 1_ 1 2 ~ 4 ’^ 6 “ 8 ‘^ P 1 2 (2 n -b 1 ) 1 42 (2 n 4- 2 ) Par un changement adéquat de l’ordre des termes, on pourrait même rendre cette série divergente! Nous reviendrons plus en détail sur cet exemple dans l’exercice 2.23. 6 .6 . D éfinition Une série X) '^n est dite com m utativem ent conver­ gente si pour toute permutation a de N, la série X ^ia(n) est conver­ gente. Chapitre 2. 106 Séries réelles ou complexes 6.7. R em arque En prenant pour a l’application identité de N, on voit que toute série commutativement convergente est convergente. 6 . 8 . T héorèm e Toute série absolument convergente est commutative­ ment convergente, et sa somme est inchangée par toute modification de Vordre des termes. D ém onstration : Soit a une permutation de N. Pour n > 0, notons rrin le plus grand des entiers cr(0 ),cr(l), .. .,a{n). Alors p=0 mn +0O p=0 p=0 donc la série |^ (r (n )| converge puisque la suite de ses sommes partielles est croissante (car la série est à termes positifs) et majorée par la somme de la série convergente |up|. Posons maintenant n n Sri ~ Tn — p=0 +00 '^ît(p) î p=0 '^p* s P=0 Soit e > 0. Il existe N (dépendant de e) assez grand pour que e l'S' — ^nl < - , 2 ” e et que m > n > N implique ^ |ufc| < - . k=m ^ Posons Ps = max{cr~^(0),cr“^(l), ... ,<j“^(A^)}. Pour tout p > pe, la somme partielle Tp comprend les AT + 1 premiers termes de la série Y^Un, donc Tp — S n ne comprend que des Uk tels que k > N, et par suite, |Tp — S n \ < e/2. Pour tout p > Ps, on a alors |5 '-T p | < \ S - S n \ + I^Ar-TpI < I + |On a donc prouvé que lim T„ = S. p—^+oo ^ □ 6.9. R em arque La réciproque du théorème 6.8 est vraie. Une série nu­ mérique est donc absolument convergente si et seulement si elle est com­ mutativement convergente (voir [1 ] p.282). § 7. Calcul approché de la somme d’une série 7 Calcul approché de la somme d’une série 107 Il peut être important de pouvoir calculer, avec une précision donnée, la somme S d ’une série J] Un convergente. Étant donné e > 0 , on cherche à déterminer un entier n (le plus petit possible) tel que l^-zSnl < £, où Sn désigne la somme partielle d’ordre n de la série X) Un. Rappelons que +0O = |i4 | = k=n+l Examinons les cas usuels. • Séries altern ées : Pour de telles séries, le théorème 4.4 fournit aussitôt un encadrement de la somme S ainsi qu’une majoration du reste +CX) /_j\n 7.1. E xem ple Calculons une valeur approchée de la somme ^ n= 0 à 10 ~^ près. D’après le théorème 4.4, on a |5 —Ss\ < 1/10, et f (zl> = 1, - - 1 + ------ - 1+ T1 = n+ 1 “ 2 ' 8 ' 9 1879 2520 fournit une valeur approchée par excès : Ss — 10 “ ^ < S < Ss- On en déduit que 0,745 < 5s < 0,746, et qu’une valeur approchée de 5 à 10“^ près est égale à 0 ,7. Notons que pour obtenir une précision de 5.10“^, il faudrait calculer S'9998, ce qui n’est guère possible sans moyen de calcul performant. Nous verrons dans l’exercice 2.23 que la valeur exacte de la somme considérée est ln 2 . • Séries relevant de la règle de C auchy : Si lim < 1 alors il existe a g ]0 , 1 [ tel que |u„| < a ” à partir n—>+oo V d’un certain rang no. On aura donc, pour tout n > no : +00 Ifini < E k=n+l a = a ,n+l a 108 Chapitre 2. 7.2. E xem ple Considérons la série Séries réelles ou complexes On a {/ÎmJ = - < ^ pour tout n > 7. ^ ' n 6 Considérons ç, _ . ~ 1 22 1 1 8923 44 “ 6912’ 33 On a 1 +00 1 S 4 < S = S 4 + R 4 où R 4 = - + y 5® ±. Or V J_ V Jl _ 1 n" ^ 6" 5 X 65’ de sorte que R4 < ^ 55 + 5 X 65 < 0,00035. +00 Donc S4 est une valeur approchée par défaut de ^ ^ à moins de n=l ^ 35.10“^ près. • Séries relevant de la règle de D ’A lem bert : Si lim n —>+00 alors il existe a g ]0, 1[ tel que |un+i/u„| < a |г¿^| à partir d’un certain rang no. On aura, pour n > no et pour tout P > 0 ; \un+p\ < Oi^ |tin|, donc lie.,1 < K + il ^l - a +00 2 1 -a K l- ^ 7.3. E xem ple Calcul approché de e n=0 '^n+1 XLr\ D’où 1 n+ 1 +00 1 J ii^ 1 < — pour tout n > 1 1 . 11 1 +00 1 • 11! S 11‘ 10! 10' § 7. Calcul approché de la somme d’une série Puisque = 3628800 < 3.10 1 ^ n=0 n! 109 on a 9864101 = 2,7182818. 3628800 C’est une valeur approchée de e à moins de 3.10 ® près par défaut. • Séries com parables à des intégrales im propres : Si la convergence d’une série relève du théorème 2.13, on a établi, lors de la démonstration de ce résultat, l’encadrement : /*71+1 /( n + 1 ) < / f{ t)d t < /(n ). Jn Par addition et à l’aide de la relation de Chasles, on a pour p > 0 : n+l+p ^ n+p f (k) < I k=n+l f( t) d t < ^ /( A ;) . ^ k=n En faisant tendre p vers Tinfini, on obtient pour tout n > 1 : /*+00 r+oo Rn< f{ t)d t < R n - 1 , Jn d’où l’encadrement /*+00 /*+00 / f{ t)d t < R n < Jn+1 Jn +00 7.4. E xem ple Calcul approché de C(3) = ^ f it ) dt. 2 ^ n=l Ici, on a /■+°° dt _ l Jn t^ 2n^ 20 J La somme ^ -3 1 < /? 2 ( n + l )2 - ^ < _L - 2n 2 ' approche par défaut C(3) à moins de 125.10“® près n=l ^ puisque i ?2 < 850- calcul donne ^( 3 ) = 1,20205 à moins de 10“® près. 7.5. R em arque Pour une étude approfondie portant sur les questions d ’approximation, le lecteur pourra consulter avec profit la référence [4] de la bibliographie. no Chapitre 2. 8 Enoncés et solutions des exercices du chapitre 2 Séries réelles ou complexes Exercice 2.1 Étudier les séries de termes généraux : — 1 —sin n 1 + n-y/ñ’ Vn = e^ - 1 y/ñ Wrt — = e \/2+n , Xn = I — COS n Solution - Étude de la série Pour tout n G N*, on a Q^ l - s i n n ^ l + |sinn, ^ < 1 + n y/ñ 1 + n y/ñ 1 + n y/ñ n y/ñ r?!'^ Comme 1 /n^/^ est le terme général d’une série de Riemann conver­ gente, la règle de comparaison pour les séries à termes positifs/permet de conclure que la série X) '^n est convergente. / - Étude de la série I] Un/ Pour tout n G N*, on a /'■ / - 1 — r~ yjn 1 ^ > ^ > 0, yjn ) ^-------- et l¡y /ñ est le terme général d’une série de Riemann divergente. La règle de comparaison assure que la série X) est divergente. - Étude de Z)wnOn a lim r ? e ~ ^ ^ = 0 , n—>+oo donc 37V G N*, Vn>7V, < 1, OU encore 37V G N*, Vn>7V, 0 < Comme 1 /n^ est le terme général d’une série de Riemann convergente, on conclut que Y, Wn converge. - Étude de la série Y ^n - § 8. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 2 111 Puisque 1/n tend vers 0, on a 1 —cos — = 1 — 1 n \ + Of ^ 2 n^ ) lorsque n —> ■+oo, d’où l’on déduit que 1 —cos — n ~ n->+oo 1 2 Les séries sont à termes positifs et 1 /n^ est le terme général d’une série de Riemann convergente, donc est convergente d’après la règle d ’équivalence. Exercice 2.2 Étudier les séries de termes généraux : ^—2n + ^/n 1 '4n + V v„. = Wrr = — K ) O ^3n + 2 + sin n +1 ’ Solution - Étude de la série Y, Ur, Pour tout n > 1, on a + sin n® = (1 + sm n'' Comme la suite de terme général sinn^ est bornée (par 1 ), on en dé­ duit que la suite de terme général (sinn^)/n^ converge vers 0 d’après la proposition 2 .1 1 du chapitre 1 . On a donc n^-|-sinn^ ~ n—>+oo donc Un ~ n—>+oo Comme l/n^ est le terme général d’une série de Riemann convergente, la règle d’équivalence pour les séries à termes positifs assure que la série est convergente. - Étude de la série '^VnD’après la croissance comparée des fonctions exponentielles et puissances au voisinage de -|-oo, on a lim \/n = 0 , d’où n—>+(X) e 2n + \fn = ^Jn f a —2n \ — ~ \/^^Jn + 1JI n^+oo Chapitre 2. 112 Donc 0 < e + ^/n + 1 Séries réelles ou complexes \/n _ 1 n -» + o o n ^/2 Comme est le terme général d’une série de Riemann convergente, on conclut par la règle d’équivalence que X) '^n est convergente. - Étude de la série Les Wn sont des nombres positifs, et on a .— ^/ ^/wZ = wi' ^ ^ An + 1 = -------3n + 2 4 —^ - > 1. 3 Le critère de Cauchy permet de conclure que la série E diverge. Exercice 2.4 Étudier les séries de termes généraux : 2^ pn/n Un = Jo v ^ n x dx. Vn = —^ (sina)^^ avec a G [0 , 7r / 2 l. Solution - Étude de la série E«nPour tout X G R+, on a sinx < x, donc Vne№ , 0 < /■ îr/n < / Jo y/x dx = [ 2 0/9 - X ' L3 n/n 2 / 7T\ 3 \ ni ) ■ Comme est le terme général d’une série de Riemann conver­ gente, la règle de comparaison pour les séries à termes positifs permet de conclure que la série E converge. - Étude de la série E'î^nPour tout n > 1, on a (2 sin^ n"“ d’où lim n -» + o o X)^ n -^ + o o \n - |- l/ (2 sin^ a) = 2 sin^ a. À l’aide de la règle de D’Alembert, on conclut que § 8. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 2 113 - pour 0 < a < 7t/ 4 ; la série '^Vn converge, - pour 7t/ 4 < û; < 7t/ 2 : la série diverge. Pour a = 7r/ 4 , on a > 0 et ~ l/n^, donc la série ^ V n converge d’après la règle d ’équivalence pour les séries à termes positifs. Exercice 2.5 Étudier les séries de termes généraux : U, cos(n^Tr) n Inn Vn = (—1 )” ^3/4 _|_ ÇQg n , Wn = sin (2TT Solution - Étude de la série 53 UnL’entier a même parité que n, donc Vn > 2 , Un = ( - 1 )" n Inn d'où \U n \ 1 n Inn = La suite (|n„|)n >2 tend vers 0 et elle est manifestement décroissante. D’après le critère de Leibniz, la série ^ n„ est convergente. - Étude de la série EunPour tout n e N*, posons : On = Vn — ( - i r . On a n3/4 an = ( - 1 )"+^ d’où cosn (nV4 + cosn)n^/'*’ cosn a„, = (n ^ /4 + C O S n )n ^ /4 1 < ~ (n ^ /^ — 1) n ^ /^ ’ De plus 1 1 (n^/4 — 1 ) n^/^ n—*+oo 77,3 / 2 ’ Comme 1 /n^/^ est le terme général d’une série de Riemann convergente, on déduit de la règle d’équivalence que (yj,d/4 , \ _ y jd /4 est le terme gé- néral d’une série convergente. La règle de comparaison permet alors de conclure que la série an est absolument convergente, donc convergente. Par ailleurs, la série de terme général (— est une série alternée Chapitre 2. 114 Séries réelles ou complexes et la suite de terme général 1 /n^/^ est décroissante et tend vers 0. Cette série est donc convergente d’après le critère de Leibniz. On conclut que la série somme de deux séries convergentes, est elle aussi convergente. - Étude de la série Pour tout entier n suffisamment grand, on a m = sin ( 2 TT = + ( - 1 )") sin (2 7 r n ( l + = sin ) 2 n? = sin 27rn + 7T ( - 1) " = sin = 7T ------------ n + o{h)- Or, (—l)”/n est une série alternée convergente car la suite ( 1 /n) est décroissante et tend vers 0. D’autre part, en posant a„ = o(l/n^), on a lim a„ = 0 , et la règle n“ (corollaire 2 .8 ) permet de conclure n—>+oo que la série Y converge. La série Y Wn, somme de deux séries conver­ gentes, est donc elle-même convergente. Exercice 2.6 Étudier les séries de termes généraux : n + l^ Un = i - i r arcsin ( ^ ^ ) , , A . ( - 1 )" Vn = l n ( l -h Solution - Étude de la série Pour tout n suffisamment grand, on a n+ 1 +S n -I-1 1 1 + à n û; II- § 8. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 2 d ’où . arcsin 115 /n + l\ 1 , /1 \ —r— - = — + O —r , Vn2 + 3 / n W J ' et par conséquent Un = (-If + Or Z)(—l)”/w est une série alternée convergente car la suite (1 /n) est décroissante et tend vers 0. D’autre part, en posant o„ = o(l/n^), on a convergence de la série d’après le théorème 2 .1 1 . - Étude de la série Pour tout entier n suffisamment grand, on a ( - 1 )" \ n °‘ ( - 1 )’^ J n" + bn avec bn " 1 ~ n—>+oo n-*+oo 2 n^°‘ Puisque a > 0, la série (—l)" /n “ est convergente car c’est une série alternée et que la suite de terme général 1 /n “ est décroissante et tend vers 0. D’autre part, la série X) bn est à termes négatifs (donc de signe constant) et son terme général est équivalent au terme général de la série de Riemann —S l / n ^ “, et cette dernière converge si et seulement si 2 a; > 1. La règle d’équivalence permet d’en déduire que la série J2K converge si et seulement si o; > 1 / 2 . On conclut que la série converge si et seulement si a > 1 / 2 . Exercice 2.7 Etudier les séries de termes généraux : 1 J L1 .Tr/n gj]j3 ^ 1 + 2 + h (n > 2 ) , Vn = / -7—— dx (n > 1 ). In (n!) Jo 1 + a; Solution - Étude de la série X) w„. La fonction t 1-^ 1/t est décroissante sur R*. Soit i G [fc. A; + 1], on a | < | , d’où .k+idt ^ fk+i 1 „ , Jk t - Jk ~ En sommant pour k allant de 1 à n, on obtient ^ rk+l (jf 1 k=l T^ k=l ^ 1 G N*. Pour tout 1 ~ k- 116 Chapitre 2. Séries réelles ou complexes et grâce à la relation de Chasles, on en déduit que /•”+1 dt Ji t A l ~ hi c’est-à-dire In (n -I-1) < 1 -f ^ -I- • • • -I2 n Par ailleurs, on a In (n!) = In 1 -I- In 2 -I- In 3 -I- • • • -I- In n < (n —1) In n. Il en résulte, pour tout entier n > 2 : Un ^ \n{n + 1 ) ‘ ] X 1 > Inn n —1 n —1 Comme la série de terme général l/{ n — 1 ) est divergente, la règle de comparaison pour les séries à termes positifs permet de conclure que la série Un est divergente. - Étude de la série La fonction sin^x ^ TT X 0, / nj 1 -I- X est continue. D’après la formule de la moyenne (voir [7] p. 60), il existe c G [0,7r/n] tel que TT sin c Vn = n \-\-c Or, Il en résulte que n ^ ^ 0 < Un < —r X 1 1 -h c < - , ’ où \/n ^ est le terme général d’une série de Riemann convergente. La règle de comparaison pour les séries à termes positifs permet de conclure que la série X) est convergente. § 8. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 2____________ H7 Exercice 2.8 (Règle de R a ab e e t D uham el) Soient deux séries à termes réels strictement positifs. 1 ) On suppose qu’il existe N e N tel que Vn > iV , ^ '^n < Montrer que si converge, alors ^ 2 ) On suppose qu’il existe a G R tel que et Vn '^n converge. lorsque n —> +oo. Montrer que a) si O! > 1 , alors converge, b) si a < \ , alors Y^Un diverge. Solution 1) Soit n G N tel que n > iV + 1. On a Un U fi—i < Vn Ufi—l Un—i Un,—2 < V n -\ V n -2 U n +1 Un < Un +1 Vn ' Un < — Vn-Comme u n / vn est une constante Un (strictement positive) et que la série Y u n est convergente, on conclut grâce à la règle de comparaison pour les séries à termes positifs. 2 ) Observons d’abord que si a < 0, alors pour tout n assez grand, le quotient est supérieur à 1 . La suite {un) est donc croissante et à termes strictement positifs à partir d’un certain rang, donc la série YiUn diverge (car sa somme partielle Sn tend vers +oo). On suppose maintenant a > 0 . Pour /3 G R, et pour tout n G N*, notons : = 1/n^. On a d’où, par multiplication : ^n+1 lorsque n Donc ^n+1 Vtri +oo. Chapitre 2. 118 Séries réelles ou complexes Si a ^ P, on en déduit que pour n assez grand, V n+l U n+ l est du Vn signe de a — P. a) Si o: > 1, on peut choisir P tel que a > P > 1. Dans ce cas, est une série de Riemann convergente, et l’inégalité (valable pour n assez grand) entraîne que X) ^ converge. b) Si O! < 1 , on peut choisir P tel que a < P < 1. Dans ce cas, est une série de Riemann divergente, et l’inégalité (valable pour n assez grand) entraîne que X) '^n diverge. Exercice 2.9 Soient X) une série à termes positifs, et a € M. 1 ) Montrer que si J2un converge et si a > 1 , alors la série X ^ “ converge. 2) Montrer que si '^Un diverge et si a < 1, alors la série diverge. Solution 1) Puisque X Un converge, la suite (u„) tend vers 0. Donc, il existe un iV G N tel que Un < 1 pour tout n > N. Mais a étant supérieur ou égal à 1 , on a alors 0 < u“ < pour tout n > AT. La règle de comparaison pour les séries à termes positifs permet de conclure que la série Y, Un converge. 2) La série X Un est divergente, donc ou bien la suite (un) ne tend pas vers 0 , ou bien (un) tend vers 0 . - Si {un) ne tend pas vers 0 , alors (u“) ne tend pas vers 0 (car o; > 0 ) et la série X uñ diverge grossièrement. - Si (un) tend vers 0, il existe N £ N tel que Un <1. pour tout n > N. Comme a est inférieur ou égal à 1 , il en résulte que < u“ pour tout n > N.L& règle de comparaison pour les séries à termes positfs permet de conclure que la série X divergente. Exercice 2 . 1 0 Etudier les séries de termes généraux : a' 2 ^/i ^n. — 2 v^ + i,n’ Vn = a” + (ln n )'^ + (\/ñ)i"" ’ {a, h) G X § 8. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 2 119 Solution - Étude de la série X)^n• Si 6 < 1 , alors 2 ^ + 6” ~ 2 ' ^ lorsque n tend vers l’infini, et par conséquent Un'^ oP'- On en déduit que la série Un est de même nature que la série géométrique Y^àP. Donc converge si a < 1, et diverge si a > 1 . • Si 6 > 1 , alors 2 ^ + 6” ~ 6", et alors V/n (D”2 ^ . n-^+oo Or si Wn désigne le terme de droite, on a /w. b ' n—»+00 et par suite, en vertu de la règle de Cauchy : • si a < 6, la série E Wn converge, donc aussi la série E «n d’après la règle d ’équivalence, • si a > 6, la série Ei^n diverge, donc aussi la série E^nEnfin, si a = 6, la suite (u„) tend vers +oo, et dans ce cas aussi la série Ewn diverge. - Étude de Ei^nNotons A„ = a’^ + ( I n n ) ^ et In a” = 6” + (-y/n)inn = "too-V S ln(lnn) „ ¡n a pour a ^ l , d’où (tan )''" si o < i . De même. B,” 6" si 6 > 1, B„ (vs)inn si 6 < 1. On est ainsi amené à distinguer quatre cas : • a > l , 6 > 1 : on a alors n—>+oo ay b) ’ Chapitre 2. 120 Séries réelles ou complexes la série Vn converge si a < b, et diverge si a > b. • a > 1 , b < 1 : on a a" donc la série diverge puisque Vn tend vers +oo (comme on le voit en considérant Inu^). • a < l , 6 < 1 : on a (In n )'^ n^+oo la série E'^n diverge, puisque Vn • a < l , 6 > 1 : on a +oo (considérer le logarithme). (In n ) '^ En notant Zn le terme de droite, on a ,— 1 In(lnn) , = - exp — - p.— , donc n y/n i/— 1 1 lim ^Zn = 7 < 1 n^+00 '' b d’où la convergence de la série E d’après la règle de Cauchy. On en déduit, par la règle d’équivalence, que la série E converge. Exercice 2 . 1 1 Étudier la nature de la série de terme général : Un = (\/n^ + an + 2 — -\/n^ + 6n + 1 ^ , (0 , 6) 6 a >b . Solution La forme même du terme général suggère d’utiliser la règle de Cauchy. Observons d’abord que la condition a > b entraîne que > 0 pour tout n > 0. Ceci étant, on a pour n assez grand, = (n^ + an + 2 )^/^ — (n^ + 6n+l ) ^/ ^ = n / a n n-‘ / b - n l + - + — n 4 - a ^ + 6^ + ----- 8n ^ + , n^ . 1 + - + — a —b 8. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 2 d’où __ liin n— >+oo ^yun 121 a —b Z = — X— • On en déduit que • Si > 1, la série diverge, • Si ^ < 1 , la série ^U n converge, • Si ^ = 1 , alors — ^ = 1+ 2 - (a + 6) ------- ;;-------- - + O An \n , donc - pour a + 6 < 2 , > 1 pour n assez grand, donc > 1 et la série Un diverge grossièrement, - pour O+ 6 > 2, on ne peut conclure sous cette forme. En revanche, on a, pour q; > 0 : In (n“ Un) = a In n + n In ^ 1 + ^ ^ = a Inn + 2 —(a + 6) + O(1 ), il en résulte que lim = +oo, et en particulier, lim nun = +oo. La corollaire 2.8 permet de conclure que la sérieUnest divergente. Exercice 2 . 1 2 Établir la convergence puis calculer la somme des séries de termes généraux : O 2 n —1 - ^ = - 5 ---- 7 - [n > 3), — An Vn = 24 (2n - 1) (2n + 1) (2n + 5) ■ Solution - Convergence et somme de la série YunPour tout n > 3 , on a > 0, et de plus — 2n —1 ■ —4 n n-*+oo ^ La règle d’équivalence pour les séries à termes positifs permet de conclure que la série Y u n converge puisque 1 /n^ est le terme général d’une série Chapitre 2. 122 Séries réelles ou complexes de Riemann convergente. Calcul de la somme. On a —4n = n{'n? — A) = n (n — 2 ) (n + 2 ), et la décomposition en éléments simples de la fraction rationnelle définissant donne _ 3/8 1/4 -5 /8 n —2 ^ n "*” n + 2 Dans la sommation jusqu’au rang AT, la plupart des termes se détruisent, il reste ^ 3 3 1 1 /3 8 /1 5\ + 4 -8 1 /1 4 1\ 1 4 /3 55'\ 1 s) N /3 1\ 1 5 1 8 N +1 5 1 8 N + 2’ d’où ^ 8Q T ,U n^ ^ N->+00 lim y ,U n = ^Qfi. + 00 n=3 n=3 - Convergence et somme de la série X) On a 24 Vn = (2 n —1 ) (2 n + 1 ) (2 n + 5 ) n-*+oo ’ et comme 1/n^ est le terme général d’une série de Riemann convergente, la règle d’équivalence pour les séries à termes positifs permet d’en déduire la convergence de la série ]C^nCalcul de la somme. On a -3 1 + + 2 n —1 2n + 1 2n + 5 Dans la sommation jusqu’au rang N , la plupart des termes se détruisent, il reste N . n=l = 2 - lx ^ d’où +00 1 ^5 3 2/V + l 1 2iV + 3 N Y , Vn = lira £ N — >+CXD n=l n=l c\c\ = 15' 1 2iV + 5 ’ § 8. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 2 123 Exercice 2.13 Déterminer (a, b) G pour que les séries suivantes soient convergentes, puis calculer leur somme, '^U n où Un = \nn + a ln(n + 1 ) + 6 ln(n + 2 ) où Vn = \/n + a \/n + 1 + b V n + 2 . Solution - Étude de la série J2 unPour tout entier n suffisamment grand, on a Un = (1 + a + 6) Inn + O In ^1 + = , ,, , û “I" 26 (l + a + 6) Inn + - ^ + + 6 In ^1 + —^ / 1 \ On en déduit que la série Un converge si et seulement si l + a + 6 = 0 et O+ 26 = 0 , c’est-à-dire a = —2 et 6 = 1 . Avec ces valeurs, on a ¿ U n = - l n 2 - In(AT-l-l) -h ln(iV-h2) = - l n 2 -h n=l \iV d - l/ et par suite / +00 /N + 2\ \ + ta ( ^ ) ) E = - ln 2 - Étude de la série Y VnPour tout n suffisamment grand, on a = V5 ( l + a ( l + i ) /1 1\ r~ = (1 + a + 6) \/Û + + i.(l + ?)) CL 2b —7=r- + 2^ ' ^ Il y a donc convergence de la série Vn si et seulement si l + a + 6 = 0 et a + 26 = 0 , c’est-à-dire a = —2 et 6 = 1 . Avec ces valeurs, on a N E n=l = - V I - V n T T + V N + 2 = -1 + 1 V n T Ï + ^/ÎV + 2 ’ 124 Chapitre 2. Séries réelles ou complexes d ’où +CX) n=l lim 1 + N-^+oo ( V ^F+I + V N + 2 )= Exercice 2.14 Déterminer tous les polynômes P tels que Un = + 3n2 - ^P {n ) soit le terme général d ’une série convergente. Solution Si la série ^ converge, alors (w„) tend vers 0. Comme Vn^ + 3n2 ~ n—>+oo n, il est alors nécessaire d’avoir ^P {n ) ~ n, donc que P soit de la forme P{n) = n^ + an^ + bn + c. Il s’agit maintenant de calculer a, b, c pour que la partie principale de soit de la forme K /n°‘ avec a > 1. Pour tout n suffisamment grand, on a 3x1/4 et X 1/3 où A est une constante réelle qu’il n’est pas nécessaire d’expliciter ici. Donc O 1 /3 b a^\ A / 1A “ “ 3 s U “ 3 + 9‘J " Les conditions a -3=0 et 3 b a? „ 4 “ 3 + '9 “ “ § 8. 125 Énoncés et solutions des exercices du chapitre 2 sont nécessaires et suffisantes pour que la série Un converge. Donc les polynômes P pour lesquels la série X) converge sont donnés par P{x) = ^ a; + c où c G R. Exercice 2.15 Étudier la nature de la série de terme général : f’f/2 sin” X dx n Jq /*71 Un = (n > 1 ). Solution Posons /•tt/2 In= sin” X dx. Jo En intégrant par parties, on obtient, pour n > 2 : / /o In = r-K/2 sin x d x — J sin” |V 2 — [ —cosx sin”“^a:] lo X sin a: dx , , W2 d’où / J0 sin X dx = = /■’r/2 (n —1 ) ^1 sin”- 2 a; ( 1 -sin^a; 0 ^7t/2 sin”“^ X dx — [n — 1 ) ( n - 1 ) 1' Jo sin” Il en résulte que, pour tout entier n > 2 ; (*) n in = ( n - l ) / „ _ 2 . Comme I q = tt/ 2 , et Ii = 1 , on en déduit par itérations de (*) : hp — TT 1 • 3 • • • (2p - 1 ) r, A r,^ 2 2 • 4• • • 2p 2 • 4 • • • 2p 6t i2 p + l — 3 - 5 - ; - ( 2 p + l) ' On a de plus, pour tout x E [0, 7t/ 2], sin”'^^ X < sin”'*'^ X < sin” X , donc /„+2 < / n + l < In Chapitre 2. 126 Séries réelles ou complexes Or lim n-+oo I„ = lim ^ 1 = 1 , donc n^+oo rr + 2 Par ailleurs, hphp+i — d’où = 1. TT 2 (2p + l ) ’ TT lim n /„ = - , donc In n—>+oo lim ♦+°° L. ~ 2 n-»+cx> V 2n . D’après (*), on a finalement 7T n-^+oo 1 n3/2' Comme 1/n^/^ est le terme général d’une série de Riemann convergente, la règle d’équivalence pour les séries à termes positifs permet de conclure que la série Un est convergente. Exercice 2.16 Étudier la nature des séries de termes généraux : Un -— /f (n + l)ir s i n X Jn X dx et Vn = f Jn ( n + l ) 7T g i n 2 ^ X dx Solution - Étude de la série Y,UnPour tout n € N, on a (n pair et æ G ]n7r, (n + 1)7t[) sinx > 0, (n impair et X G ]n7r, (n + 1)7t[^ sinx < 0. et Il en résulte que la série de terme général U n est alternée. D’autre part, on a p(n+l) 7T / |Wn+l| - |Un| = / Jnn I l\ ---;---------- |sinx| dx < 0 . \ X + 7T xJ ' ' § 8. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 2 127 ce qui prouve que la suite (lunDH^i est décroissante. Par ailleurs, les inégalités |^(n+l)n I /■(n+l)7r I g in a jl U = / ------- d x < JriTT X ^(n+l)7T —d x < Jm r X I — dx Jm r T17T montrent que Vn G N*, 0 < \un\ < - , n et le théorème des gendarmes permet d’en déduire que la suite (|u„|)„>i converge vers 0 . Le critère de Leibniz (théorème 4.4) permet de conclure que la série est convergente. - Étude de la série Il s’agit manifestement d’une série à termes positifs, et on a pour tout n > 0: , . f (n+l)7T gin^ X -— — — dx , donc Vn < /, (n + 1 ) TT Jnnir 1 Vn > ;t7^— TT2 (n + 1 ) Comme l / ( n + 1 ) est le terme général d’une série divergente, la règle de comparaison pour les séries à termes positifs assure que la série Y, est divergente. Exercice 2.17 Étudier la nature des séries de termes généraux : Un = !/"■ -y/i dx Jo \ / l + et Vn ^ Í +°° Jn dx x^ —bx"^ (b e M). Solution - Étude de la série YunOn a Va: G M, \ / l + > 1 d'où Il en résulte, pour tout n G N*, Jo dx - Jo y/l + < 1. 128 Chapitre 2. Séries réelles ou complexes Or, - l/n /> l/n / Jo 2 1 3 n3/2’ J x dx = 0 d’où Vn G N* , 0 < ^ ^ 3 n3/2' Comme l/n3/2 est le terme général d’une série de Riemann conver­ gente, la règle de comparaison pour les séries à termes positifs permet de conclure que la série Yj est convergente. - Étude de la série Y ^nPour tout X G R+, on a X > 2b bx“ ^ > 0 T x^ — bx^ > Zi Il en résulte que, pour tout entier n > 26, on a /*+00 Jn dx dx X 3 —6a;2 - d ’où VnGN*, f+°° 2 dx Jn 1 1 +°° 0 < Un < n2 ' Comme 1 /n^ est le terme général d’une série de Riemann convergente, la règle de comparaison pour les séries à termes positifs (à partir d’un certain rang) permet de conclure que la série '^n est convergente. Exercice 2,18 1 ) Étudier la nature de la série de terme général : ^(n+i)7T '^n — /r dx Jm X^ \ Sinxl 2) En déduire la nature de l ’intégrale impropre : r+oo dx a \ / Îl + x^ sm x\ 8. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 2 129 Solution 1) Par positivité de l’intégrale (voir [7] p.20), on a Un > 0 pour tout n > 0. Le changement de variable x mr + x donne rTT dx '^n ~ I 7= yjl + (nvr + sina; Sur ]0, 7t[ la fonction x 1/\/® est définie et continue donc intégrable sur tout segment inclus dans ]0 , 7t[. Au voisinage de 0 on a sina; ~ x, donc Vsina: ~ De même, on a -\Zsina; ~ ^/'ïï — x lorsque x Ti~. On en déduit que l’intégrale impropre / — converge. Il en résulte 70 Sin X que ^ 1 dx Vn e N*, Un < (n7r)3/2 Jo ^/sm x Comme est le terme général d’une série de Riemann convergente, on en conclut que la série Un est convergente. 2 ) La fonction / : X a/ T T x^ sm x\ est à valeurs positives et elle est continue (donc intégrable) sur tout segr+OO ment de R+. D’après le théorème 2.15, l’intégrale impropre / f{x) dx Jo r {n + l) n est de même nature que la série de terme général / f{x) dx. Elle Jnn est donc convergente. Exercice 2.19 Étudier la nature de la série de terme général : Un = In 'V n + ( - l ) " \ \/n + a ae Chapitre 2. 130 Séries réelles ou complexes Solution Pour tout n G N*, posons )” Un = 1 + (-1 ■ ■■;= - et v/s X Wn 1 ,■ ----y /rn = Les suites (vn)n>i et (wn)n>i sont à termes strictement positifs, et on a pour tout n assez grand : ( '- 1 ')” ( '- 1 ')" 1 et où les suites (ei(n)) et et (e2 W ) convergent vers 0 . Comme Un — Inun + Inwn, il vient — ( - 1 )” \/ñ 0+ 1 2n + ( - 1 )” (1 + £l(n)) + 3n3/2 o^ (1 + £ 2 {n)). D’après le critère de Leibniz, la série I ] ( —l)”/ \ / n est convergente car la suite ( 1 /y/n) est décroissante et tend vers 0 . Par ailleurs, les séries de termes généraux : (1 + £i(n)) et (1 + e2 {n)) sont absolument convergentes. En effet, si a = 0, le résultat est évident pour la deuxième. On peut donc supposer que o 7^ 0 . On a alors f-D ” n —>+00 377 /^/^ et 4n^ (1 + £2 {n)) n —>+00 Par ailleurs, la série de terme général est divergente si a 7^ —1 et convergente si o = —1 . On a donc deux cas : - si o = —1 , la série est convergente, - si o ^ —1 , la série est divergente car somme d’une série conver­ gente et d’une série divergente. § 8. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 2 131 _ n \ 271+1 Exercice 2 .2 0 1 ) Pour n e N*, résoudre dans C : ( - — \z + i j n (2 n —1 ) fcTT 2) En déduire que : Vn € N* , ^ cotan^ 2n + 1 k=\ 7T 8) Montrer que : Vu G 0 cotan^u < — < 1 + cotan^u. I l, . +00 4) En conclure que : ^ — = — n=l Solution 1) Pour tout k e { 0 , . . . , 2n}, posons ^ Pour tout 2: G c \ et = e<«.. on a 'z — = 1 .2; + i j 3 k e { 0 , . . . , 2 n}, ^ = cok z+t 3 A: G {1, . . . , 2 n }, Z = i De plus, A . e*®fc/ 2 + u>k . g - i 0fc/ 2 e^k/2 _ l-tO k ^ _ c o s { 6k / 2 ) g - i 0fc/ 2 6k _ 2 —cotan L’ensemble des solutions de l’équation proposée est donc { - c o t a n A: G {1, . . . , 2 n } | . kn 2 n “h 1 = 1. 132 Chapitre 2. Séries réelles ou complexes 2 ) En développant par la formule du binôme de Newton®, on obtient _ 2n + l = 1 \ z + i) {z + i Y - { z - i f ^ 2 xz~" + 2 ^ '-•3 XZ + ... = 0 . En notant <71 , 0-2 , . . . , les fonctions symétriques élémentaires de l’équa­ tion algébrique précédente, on a ¿3 ./x = 2 ( 2”+ij i 2 <7i = 0 et 0-2 = 2n - l d ’où I : cotant = 0-1 - 2 o-2 = 2n - | - 1 fc=i puis, comme pour tout k € { n + 1 , . . . , 2 n}, cotan 2n (2n —1) kn (2 n + 1 — k) TT = —cotan 2n + l 2iTi + 1 il vient 2n kxr kn cotan^ ------ - = cotan^ 2iTi -f- 1 ti 2n+l 2 ^ n (2 n —1 ) ce qui donne bien la formule annoncée. 3) Pour tout U e]0,Tr/2[, on a 0 < n < tan U et 0 < s in t/< t/ => 1 cotar 1 => 1 + cotan^ U = ^—- 2- > sin « 1 V? ®NEWTON Isaac (1642-1727). Physicien anglais. Un des plus grands scientifiques des temps modernes. Apporta des contributions majeures aussi bien en physique qu’en mathématiques. Il entama l’étude des fonctions dérivables et de leurs dérivées et ré­ digea un compte rendu sur les fondements du calcul infinitésimal. Newton a fondé l’analyse moderne. En géométrie, il classifia les cubiques et en donna des tracés cor­ rects avec asymptotes, indexions et points de rebroussement. En physique, ses contri­ butions sont immenses, notamment en optique et en mécanique, avec la mise en place de sa théorie de l’attraction universelle. § 8. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 2 133 D’où l’encadrement désiré. 4) De la question précédente, on déduit que pour tout n fixé dans N* : — cotan kir J k'K < 1. 2 n -\-l En sommant et en utilisant la question 2 ), il vient : ^ ( 2 n + l ) 2 - 0 < ------^— 7T^ 1 n ( 2 n - l ) 2^ P --------- 5 ^ 1 ^ ^ ^ k=l ^ donc 7 T ^ n ( 2 n — 1) 3 (2 n + 1)2 2 7 T ^ n ( n + l) 3 ( 2 n + l)2 ■ Comme 7 r ^ n ( 2 n — 1) 3 (2n + 1)2 27T^n^ - n-»+oo 12 n? 2 7 T ^ n ( n + l) et 3 (2n + 1)2 - n-»+oo 27T^n^ 12n2 ’ le théorème des gendarmes donne n i +00 1 S 2 =T- Exercice 2 . 2 1 On considère les séries de termes généraux : '^n — 2 2" si n = 0 si n > 1 , = /Í —1 - 1 si n = 0 1 1 si n > 1 1 ) Montrer que les séries et Vn sont divergentes. 2) Déterminer la nature de la série produit. Solution 1 ) On a lim Un = n—>+oo lim 2 ” = +oo et n—>+oo lim n—>+oo = lim 1 = 1, n—>+oo donc les séries Y'^n et Y Vn divergent grossièrement. 134 Chapitre 2. Séries réelles ou complexes 2) La série produit a pour terme général Wn donné par W q = u oV o = —2, = ui uo + uo = —2 + 2 = 0, et pour tout n > 2 : n —1 Wn — U q V n “h n—1 ^ ^ '^k '^n—k “I” ^ 0 — 2 H“ ^ ^ 2 k=l 2 k=l = 2 + 2 (2’^-^ - 1 ) - 2 " = 0 . Ainsi, la série produit des deux séries divergentes Z) «n et série convergente. Vn est une Exercice 2.22 1 ) Montrer que le produit de la série semi-convergente Z)(—l)"/-\/ñ par elle-même est une série divergente. 2 ) Montrer que le produit de la série semi-convergente par elle-même est une série convergente. Solution 1) Pour tout n € N*, posons Un = (—l)"/-v/n, et notons Wn le terme général de la série produit de Z) par elle-même. On a n Wn+^ = Y ' k=i ( _i\/c Vk ( _1 \n + l—A; _____= ( - 1 )”+! V V n + 1 —A: n -I : ■ . (n + 1 —A:) Or, VA: € { 1 , ... ,n}, car la fonction x D’où A:(n+ 1 —A:) < (n + 1 )^ x { n - \ - l —x) admet un maximum en a: = (n + 1 ) / 2 . (*) - Si la suite (iü„) converge, alors (|wn|) converge aussi et sa limite est supérieure ou égale à 2 d’après (*), donc (tü„) ne tend pas vers 0 , et la série Z^ Wn diverge grossièrement. - Si la suite [wV) n ’a pas de limite, la série Z^ Wn est divergente d’après § 8. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 2 135 la proposition 1 .10 . 2 ) Pour tout n 6 N*, posons Vn = (—l)”/n, et notons Wn le terme général de la série produit de J2 par elle-même. On a ” (-!)'= ( - 1 )”+!-'= n+ l-k ^ (-1)"+^ ” /1 n -t- 1 É Î U , A 1 ^ k {n +l-k ) 1 \ n -I- 1 - 22 i(--l i) r”+i A 1 n+1 ¿ i fc■ fc=i A: J Pour tout n G N*, posons - V - > 0. n + 1 ¿1 ^ Oin -- D’après ce qui précède, on a = (—1 )”+^ an pour tout n > 0. La série de terme général est donc alternée, et pour montrer qu’elle converge, il suffit de prouver qu’elle vérifie le critère de Leibniz, c’est-àdire que la suite (o;„) est décroissante et tend vers 0 . - Montrons que la suite (an) tend vers 0. En procédant comme pour l’exercice 2.7, on obtient, pour tout n > 2 : 1 ^ l n n <^ l - h -1 + ----|- ----1 + ... + _1 < 2 n 2 n —1 d’où l’on déduit que n 1 ~ donc ,. lim an = n -> + o o Inn, ,. 2 Inn lim ------- = 0 . n -> + C X ) n + 1 - Montrons que la suite (a„) est décroissante. Pour tout n G N*, on a AM 2 û!n+l ^ 1 ^ + 1 ^ ^ OCn 2 -1-2 2 \ A Tl 1 k=l A: l) S 1 (n -1- 1 ) (n -b 2 ) n ^ 2 1 E Î + (n -b 1 ) (n + 2) A: (n -b 1) (n + 2 ) ’ Chapitre 2. 136 d’où Séries réelles ou complexes -2 Inn Oin+I - Oin ~ n-»+oo 7 — —PTT— - r r { n + 1 ) (n + 2 ) < 0. On en déduit que la suite (o;„) décroît à partir d’un certain rang. Le critère de Leibniz permet de conclure que la série X) '^n converge. Exercice 2.23 On considère la série harmonique alternée, de terme général ( _ l) n + l n > 1. n 1) Vérifier que cette série est semi-convergente. 2) À l ’aide de la formule de Mac-Laurin appliquée à x In (1 + x) sur le segment [0 , 1 ], trouver la valeur S de la somme de cette série. 3) On considère maintenant la série dont les termes sont ceux de la série précédente écrits dans l ’ordre suivant : Un = 1 _ 1 1 _ 1 _ 1 “ 2 “ 4 " ^ 3 “ 6 “ 8' ^ + 2n + 1 1 2 (2 n + 1 ) 1 + 2 (2 n + 2 ) Montrer que cette série converge et que sa somme est égale à S / 2 . Solution 1 ) La série est alternée et la suite (|u„|) est décroissante et tend vers 0. Le critère de Leibniz permet de conclure que la série X) converge. En revanche, la série \un\ n’est autre que la série harmonique, elle est donc divergente. La série Un est donc semi-convergente. 2 ) La fonction / : [0 , 1 ] ^ R, x In (1 + a;) est de classe C°° sur [0,1 ], et une récurrence facile montre que, pour tout n G N, on a ’ ' (l+ x )" ■ D’après la formule de Mac-Laurin, il existe 0 g ]0, 1[ tel que In (1 -I- x) = X — X“ — + n+2 ^n+1 ( - l ) ’"+^x” ( - 1) + n (n + 1 ) ( H - 0 x)”+i' § 8. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 2 137 En faisant x = 1 dans ce développement, on obtient 1 n ( - 1 )”+^ n 1 . ( - 1 )'» ( n + 1 ) (l + 0 )"+ i’ Notons Sn la somme partielle d’ordre n de la série étudiée. On a ( - 1 )” (n + 1 ) (1 + «)"+' ’ - ln 2 = avec (-ir < car n+ 1 1 + e < 1. (n + 1 ) (1 + On en conclut que lim 5„ = In 2 , c’est-à-dire n-^+oo 5 ; ^ —L = In 2 . n n=l 3) En appliquant la méthode de groupement de termes consécutifs, on obtient aussitôt la convergence de la série puisque 1___________ 1_____________ 1 _ ________ 1 1 2/Tt -|-1 2 (2tî "1“ 1) 2 (2 tî "f" 2 ) 4 (2ti -|- 1 ) (n -|- 1 ) n^+oo 8n^ Comme de plus, 1 1 1 2n-f-1 “ 2 (2n + 1) “ 2 ( 2 n - M ) ’ la série proposée peut aussi s’écrire sous la forme : 1 / 1 1 1 2 ^ " 2 + 3 " 4 + -I- 1 1 ^ ( - 1 )”+! O 2^ n n=l 1 -IQiTi + 2 2/1 - | - 1 D’après la question précédente, on a alors 1 2 \ / 1 1 2^3 1 1 4'^'"'^2n-hl 1 2n + 2 + Exercice 2.24 Étudier les séries de termes généraux : il -I- i Y ('—1')”+^ 1 ln 2 . 2 Chapitre 2. 138 Séries réelles ou complexes Indications : pour on pourra utiliser le critère d’Abel, et pour on pourra utiliser un regroupement de termes consécutifs. Solution On a Un = (V 2 )" ----------------- (v/2 )" --------- , r\j + 1 ) a" n-»+oo '^n+l n—>+oo Un V2 a De plus lim - Pour a > \ / 2 , la règle de D’Alembert et la règle d’équivalence assurent que la série Un est absolument convergente, donc convergente. - Pour a < y/2, la suite (|u„|) ne tend pas vers 0, donc (u„) non plus. La série X) Un est alors grossièrement divergente. - Pour a = y/2 , on a, grâce à la formule de De Moivre : Un — (cos f + i s i n f ) ’' _ cos n f + Z sin n f + 1 rг^ + 1 Le critère d ’Abel (théorème 4.8) avec 1 ^ , 7T . . TT Un = —s— 7 et On = cos n — + Z sm n — +1 4 4 permet de conclure que la série ^ converge. Étudions maintenant la série Z)Un- Pour tout entier n > 2, on a 1 1 1 1 1 “ "3 + 2 “ 5 + 4 + " ' + 2 zz - | - 1 J_ _ 2 zz Notons Wp le terme général de la série qui se déduit de J] Vn par regrou­ pements de termes consécutifs deux à deux. On a 1 1 1 ’2p + l La série J2wp est convergente puisque Wp = 1 ^ r------- r 2 p ( 2 p + 1) ~ p -^+ o o — . La proposition 6.4 permet d’en déduire que la série Y, Un est convergente. Chapitre 3 Suites de fonctions La notion de convergence d’une suite de fonctions est cruciale en Analyse et constitue une source inépuisable de sujets d’examens et de concours. Ce chapitre est une des parties les plus importantes du cours d’Analyse des niveaux L2 et L3. En plus de leur importance intrinsèque, les résul­ tats obtenus jouent un rôle fondamental dans toute la suite de l’ouvrage. Dans ce chapitre, X désigne un ensemble non vide quelconque et E est un espace vectoriel muni d’une norme || • ||. Le lecteur qui n’est pas fami­ liarisé avec la notion d’espace vectoriel normé peut accéder sans difficulté à tous les résultats en remplaçant l’espace E par R ou C et la norme par la valeur absolue ou le module. 1 Convergence simple et convergence uniforme 1.1. D éfinition Soit (/„) une suite d’applications de l’ensemble X dans l’espace vectoriel normé E, et soit / une application de X dans E. On dit que (fn) converge sim plem ent vers / sur X si, pour chaque x £ X, la suite ifn{^)) converge dans E vers f{x). En d’autres termes, V x e X , V £ > 0 , 3 A g N, V n e N , n > N ^ ||/„(a;) - /(x )|| < e. On dit alors que / est la lim ite sim ple sur X de la suite d’applications (/n)) et on note parfois : , c.s. n fn — — n—>+oo /• 1.2. R em arque II est clair que la fonction limite / est unique puisque, pour tout Æ€ A, la suite numérique {fn{x)) a une limite unique. 139 Chapitre 3. 140 Suites de fonctions 1.3. E xem ple La suite des fonctions définies sur [0,1 ] par fn(x) = x'' converge simplement vers la fonction / définie par f ( x) = ( “ ^^ ^ I 1 SI 2; = 1 . On observe sur cet exemple que toutes les fonctions fn sont de classe C°° sur [0,1 ] alors que / n’est même pas continue ! Dans la définition ci-dessus, l’entier N dépend, en général, de e et de x. Cela nous amènera parfois à noter AT(e, x) au lieu de N. En exigeant que N soit indépendant de x, on obtient un mode de conver­ gence plus restrictif, appelé convergence uniforme. 1.4. Définition On dit que la suite (/„) converge uniformément vers / sur X si, V s > 0 , 3ÍVGN, V n e N , n > i V (VrreX, ||/„(a;) - /(a:)|| < e). On dit alors que / est la lim ite uniforme sur X de la suite d’applica­ tions (fn)- On note parfois : , c.u. f fn — —^ /• n-^+oo 1.5. Remarque Si X est un intervalle de R et E = M, la convergence uniforme de la suite (/„) vers / signifie que pour tout e > 0 , il existe un rang N à partir duquel le graphe de /„ est contenu dans la partie du plan xOy définie par x £ X et y € [f{x) — £,f{x) + e]. Autrement dit, il existe un rang à partir duquel le graphe de /„ est compris entre le graphe de f — e et celui de f + e. 1.6. Proposition Si la suite (/„) converge uniformément sur X vers f , alors elle converge simplement sur X vers f . D ém onstration : Découle immédiatement des définitions. □ 1.7. R em arques 1 ) Nous verrons dans l’exemple 1.10 que la réciproque de la proposition 1.6 n’est pas vraie. 2 ) Cette proposition nous dit que pour rechercher une éventuelle limite uniforme, on pourra d’abord étudier l’existence d’une limite simple, et si la convergence simple est vérifiée, la limite simple est alors la seule application candidate à être la limite uniforme. § 1. Convergence simple et convergence uniforme 141 1.8. Critères de convergence uniforme De la définition 1.4 on déduit immédiatement le critère suivant. 1.9. Proposition Soit (/„) une suite d ’applications de l ’ensemble X dans l ’espace vectoriel normé E, et soit f une application de X dans E. Pour chaque n G N, notons = sup Wfnix) - f{x)\\. xe x Pour que la suite (fn) converge uniformément vers f sur X , il faut et il suffit que la suite numérique ()U„) tende vers zéro. D ém onstration : La condition (Va; G X , \ \ f n { x ) — f { x ) \ \ < e) équivaut à : < e. Le résultat annoncé en découle aussitôt. □ Évidemment, ce critère est intéressant lorsqu’on peut calculer effective­ ment Pn- Par exemple, si X est un intervalle de M et = R, on obtient la valeur de pn en étudiant les variations de la fonction réelle /„ —/ . En fait, il est souvent possible de procéder plus simplement. En effet, pour prouver que la suite (pn) tend vers zéro, il suffit de la majorer par une suite convergeant vers zéro ; et pour prouver qu’elle ne tend pas vers zéro, il suffit de la minorer par une suite de nombres positifs ne convergeant pas vers zéro. 1.10. Exemple La suite de fonctions donnée sur [0,1 ] par fn{x) = x” converge simplement vers la / définie par f (x) = 0 si x G [0,1[ et /(1) = 1. Mais (fn) ne converge pas uniformément sur [0,1] vers / puisque Pn = sup ||x’" - /(x )|| = 1 o:€[0,l] ne tend évidemment pas vers zéro. 1.11. Proposition Soit ( f n ) une suite d ’applications de l ’ensemble X dans l ’espace vectoriel normé E, et soit f une application de X dans E. 1 ) Pour que la suite ( f n ) converge uniformément vers f sur X , il suffit qu’il existe une suite (e„) de nombres réels positifs, convergeant vers zéro, telle que Vx G X , \ \ f n ( x ) - f(x)\\ < E n 2) Pour que (fn) ne converge pas uniformément vers f sur X , il suffit qu’il existe une suite (x„) de points de X telle que (/n(x„) —f(xn)) ne tende pas vers zéro. 142 Chapitre 3. D ém o n stra tio n : Suites de fonctions Notons fin = sup \\fn{^) — xex Si la condition énoncée dans 1 ) est vraie, on a fin < Sn> ce qui montre que la suite (fin) tend vers zéro, donc la suite (/„) converge uniformément vers / sur X. Si la condition énoncée dans 2) est vraie, on a ;Un > ||/n(a;n) —/(3^n)||) ce qui montre que la suite (//„) ne tend pas vers zéro, donc (/„) ne converge pas uniformément vers / sur X. □ 1 . 1 2 . E xem ple Considérons la suite de fonctions définie sur fn{x) = par sin nx 1 + n^x“ ^' Pour tout X fixé dans R, la suite numérique ( f n i ^ ) ) converge vers 0. Donc la suite (/„) converge simplement vers la fonction nulle sur R. Or, pour n > 1 , on a ^”(s) = rrWi ^ ° L’assertion 2) de la proposition précédente permet de conclure que la suite (/n) ne converge pas uniformément vers / sur R. La définition 1.4 de la convergence uniforme suppose connue la fonction limite / de la suite (/„). Lorsqu’on ne connaît pas / , on peut utiliser le très important critère suivant. 1.13. T héorèm e (C ritè re de Cauchy uniform e) Soit ( f n ) une suite d’applications de l ’ensemble X dans l ’espace vectoriel normé E. Pour que la suite (fn) soit uniformément convergente, il faut qu’à chaque nombre e > 0, on puisse associer un entier N tel que les inégalités n > N et p > N entraînent Vx e X, ||/„(a:) - fp(x)\\ < s, (3.1) et cette condition est suffisante si l ’espace E est complet, donc, en par­ ticulier, si E = M. ou C. D ém o n stra tio n : Si la suite (/„) converge uniformément vers / sur X , et si le nombre £ > 0 est donné, il existe un entier N tel que, pour § 1. Convergence simple et convergence uniforme 143 tout entier n > N et tout a; € X, on ait \\fn(^) — fp{^)\\ ^ s:/2 . Les inégalités n > N et p > N entraînent donc par l’inégalité triangulaire : \\fn{x) - fp{x)\\ < ||/ n ( a : ) - / ( x ) || + ||/ p ( x ) - / ( x ) || < e, (3 .2) pour tout X G X , c’est-à-dire (3.1). La condition annoncée est donc nécessaire. Inversement, supposons cette condition vérifiée. Pour chaque x G X , le, suite ( f n { x ) ) est de Cauchy dans E , donc converge si E est complet. Posons f { x ) = ^lim ^ f n { x ) , et choisissons N tel que les inégalités n > N et p > N entraînent (3.1). En faisant tendre p vers l’infini dans (3 .2 ) et en utilisant la continuité de la norme, on a pour chaque x G X : \\fn{x) - f { x ) \ \ = ^lim^ \\fn{x) - /p(a;)||, d ’où \\fn{x) — f { x ) \\ < s, quels que soient n > N et x G X . Cela montre bien la convergence uniforme de (/„) vers / sur X . □ 1.14. C aractérisatio n de la convergence uniform e su r l’espace des fonctions On peut obtenir une caractérisation très commode de la convergence uniforme si on regarde une suite de fonctions comme une suite de points d’un espace de fonctions. 1.15. D éfinition (N orm e de la convergence uniform e) Soit X un ensemble et E un espace vectoriel normé. On note ‘B {X, E) l’espace vectoriel des applications bornées de X dans E. Pour tout / G 'B(X, E), la norme ll /l lo o = sup l|/(x)|l xex fait de ‘B ( X, E) un espace vectoriel normé. Cette norme est appelée la norme de la convergence uniforme. 1.16. P ro p o sitio n Une suite (fn) de 'B(X,E) converge uniformément sur X vers f G ‘E (X, E) si et seulement si | | / n — / | | o o i e n d vers 0 lorsque n tend vers l ’infini (c’est-à-dire si et seulement si (fn) converge vers f dans ‘B {X,E)). 144 Chapitre 3. Suites de fonctions D ém o n stra tio n : - Si (/„) converge vers / dans Ъ(Х, Е), alors la suite réelle Un = sup ||/„(Æ )-/(a:)|| - ||/n - /||o o xex converge vers zéro, ce qui montre que la suite (/„) converge uniformé­ ment sur X vers / . - Réciproquement, si (/„) converge uniformément sur X vers / , alors BTVe N, V n € N , n> N sup ||/n( 2^) —/ ( 2^)11 ^ 1 xex d’où l’on déduit par l’inégalité triangulaire : Vx e a:. ||/( x)|| < ||/(x) - /„(x )|| + ||/„(x )|| < 1 + ||/л,||„. Cela prouve bien que / appartient à Ъ{Х, E). Comme de plus sup ||/n(a:)- /( ж ) || = ||/n - /||o o , x€X on conclut que (/„) converge vers / dans {Ъ{Х,Е), || • ||oo). □ 1.17. R em arq u e Au cours de la démonstration précédente, nous avons établi au passage que si (/„) est une suite de fonctions bornées conver­ geant uniformément vers une fonction / , alors / est bornée. 1.18. P ro p o sitio n Soient (/„) et (p„) deux suites de fonctions de !B(X, K) convergeant uniformément sur X vers f et g respectivement. Alors la suite (/„ gn) converge uniformément vers fg sur X . D ém onstration : On a, d’une part, fn9n - fg = ifn - f ) {9n - 9 ) + 9 { f n - f ) - f ( 9 - 9n), et d’autre part, H^V’Iloo < llv’lloo llV’Iloo pour tous l’aide de l’inégalité triangulaire, on déduit que ll/n 9n -0 ^ S(A ,K ). À /^lloo ^ ||/n“ /||oo ||^n~5'||oo + II5 II00 ||/n“ /||oo + ll/lloo ||^'"^n||oo' Donc Wfn9n — fgWoo tend vers zéro lorsque n tend vers l’infini. □ § 2. Convergence uniforme et continuité 145 1.19. R em arque La proposition précédente est fausse si les suites ne sont pas dans Ф(Х,К). En effet, si on considère les suites de fonctions définies sur R par Уп(^) ~ n —1 ) alors (/„) converge unformément vers la fonction nulle, la suite (^n) qui est une suite constante converge uniformément sur E vers la fonction g : X 1-^ Ж, mais la suite (/„ = (/„ g) ne converge pas uniformément sur E vers la fonction nulle puisque X sup \fn{x)gn{x)\ = sup - = + 00 . хеш хбК ^ 1 . 2 0 . T héorèm e L ’espace vectoriel Ъ{ Х, Е) muni de la norme || •Iloo est complet. D ém onstration : Il suffit d’observer qu’une suite de fonctions de Ъ{Х, E) est uniformément de Cauchy si et seulement si elle est de Cauchy pour la norme uniforme || • ||oo□ 2 Convergence uniforme et continuité Le théorème suivant est fondamental. 2 . 1 . T héorèm e Soit E un espace vectoriel normé, soit X une partie non vide d ’un espace vectoriel de dimension finie F, et soit (/„) une suite uniformément convergente d’applications de X dans E. Si les fonctions fn sont toutes continues en un point a de X , alors leur limite f est continue au point a. D ém onstration : Soit e > 0. Puisque (/„) converge uniformément vers / sur X , il existe A/' G N tel que VnGN, n > N ^ ( v x g X, ||/„( x) - / ( x)|| < 0 . Comme f{^ est continue en a, il existe un voisinage V de a dans F tel que V ieX flV , ||/jv ( x ) - /jv ( a ) l| < I 146 Chapitre 3. Suites de fonctions Pour tout a: de X n V, on a alors par l’inégalité triangulaire : ||/(a;) - /(a )|| < ||/(a;) - fN{x)\\ + \\fN{x) - /Af(o)|| + ||/jv(o) - /(a ) ^ e e e ^ —“1“ — - 3 3 3 Donc / est continue au point a. □ 2 . 2 . C orollaire Soit E un espace vectoriel normé, soit X une partie non vide d ’un espace vectoriel de dimension finie F, et soit (/„) une suite uniformément convergente d ’applications continues de X dans E. Alors leur limite f est continue sur X . D ém onstration : La continuité étant une propriété locale, la fonction / est continue sur X si et seulement si elle est continue en chaque point de X . On peut donc conclure grâce au théorème précédent. □ L’importance du théorème précédent provient du fait que beaucoup de fonctions usuelles sont définies comme limites uniformes de fonctions continues. Notons que ce théorème permet souvent de montrer, sans calcul, que la convergence d ’une suite de fonctions n’est pas uniforme. 2.3. E xem ple La suite (/„) donnée sur R par fn{x) = e“"® converge simplement sur R+ vers la fonction / définie par f (x) = 0 pour a; > 0 et /(0 ) = 1. Les fonctions /„ sont continues sur R+, et leur limite ne l’est pas. La convergence de (/„) vers / n’est donc pas uniforme sur M+. 2.4. R em arq u e 11 existe des suites (/„) de fonctions continues qui convergent simplement mais non uniformément vers une limite / qui est continue. C’est par exemple le cas de la suite (e“"®) sur ]0, +oo[. En d’autres termes, la convergence uniforme d’une suite simplement conver­ gente de fonctions continues est une condition suffisante, mais non né­ cessaire, pour que la fonction limite soit continue. 2.5. T héorèm e (de la double lim ite) Soit X une partie non vide d’un espace vectoriel normé de dimension finie F, soit E un espace vec­ toriel normé, soit (/„) une suite d ’applications de X dans E, convergeant uniformément sur X vers une application f , et soit a un point de X tel que, pour chaque n G N, /a limite bn de {fn{x)) lorsque x tend vers 2. 147 Convergence uniforme et continuité a existe. Si E est complet, alors la suite (bn) a une limite b, et f{x) tend vers b lorsque x tend vers a. En d’autres termes, on a la formule d ’interversion de limites : lim lim fn(x) = lim lim fn(x). D ém onstration : - Montrons que la suite (6„) converge dans E. Puisque E est complet, la suite (6„) converge si et seulement elle est de Cauchy. Soit e > 0 . Puisque (/„) converge uniformément sur X vers / , il existe N e N tel que VneN, \ /x e X , (n> N => \\fn{x) - f{x)\\ < 0 . Soient p,q Ç.N tels que p > N et g > N. D’après l’inégalité triangu­ laire, on a yxGX, \\fp{x) - fg{x)\\ < < - ||/p (a:)-/(a ;)|| + Il/,(a :)-/(a;)|| - 2 + - = £ . 2 En faisant tendre x vers a, on déduit, par continuité de l’application ||x|| que : ||6p —6g|| < e. On a donc démontré que la suite (6„) est de Cauchy dans l’espace complet E, elle est donc convergente. Notons b sa limite. - Montrons que f{x) tend vers b lorsque x tend vers a. Soit e > 0. Puisque (fn) converge uniformément sur X vers / , on peut trouver iVi e N tel que X Vn€N, V i € X . (n>Afi => ||/„(x) - / ( i ) || < 0 . Puisque (bn) converge vers b, il existe N 2 E N tel que V n e N , n > N 2 => \\bn-b\\ < l . O Notons N ' = max(A^i,iV2). Puisque fN'(x) tend vers bpf> lorsque x tend vers a, il existe un voisinage y de a dans F tel que V x e x n y , WfN'ix) - bN>\\ < |. Chapitre 3. 148 Suites de fonctions On a alors, pour tout x e X D V : \\f(x) - 6|| < \\f{x) - /jv'(a:)|| + WÎN'ix) - bN'\\ + ||&tv' - i>|| ^ € e e < — I------ 1— = e . - 3 3 3 Cela montre bien que f{x) tend vers b lorsque x tend vers o. 3 □ Convergence uniforme et dérivation Considérons la suite (/n)n>i des fonctions définies sur R par U x ) = (x^ + 1 \V 2 . Cette suite converge simplement vers la fonction / : a; |x|. Pour chaque n > 1, /„ est dérivable (et même de classe C°°) sur E. D’autre part, on a k| < + - ^ < \x\ + - , d'où \fn{x) - f{x)\ < - , n n ce qui prouve que la convergence de (/„) vers / est uniforme sur E. Cependant la fonction / n’est pas dérivable à l’origine ! En d ’autres termes, la limite d’une suite (même uniformément conver­ gente) de fonctions dérivables n’est pas nécessairement dérivable. Dans cette section, nous allons établir une condition suffisante (mais non né­ cessaire) pour que la limite d’une suite (/„) de fonctions dérivables soit dérivable. Il faudra bien noter que cette condition ne porte pas sur la suite ifn) elle-même, mais sur la suite (/^) des fonctions dérivées. 3.1. T héorèm e Soient E un espace vectoriel normé, I un intervalle de E, et soit (fn) une suite d’applications dérivables de I dans E, conver­ geant simplement vers une application f . Pour que f soit dérivable sur I, il suffit que la suite des dérivées (/^) soit uniformément convergente sur I ; et pour tout x E I on a alors § 3. Convergence uniforme et dérivation D ém onstration 149 Fixons un point xq dans I, et posons fn{x) - fn{xo) ^n(x) = * /n K ) et si f{x) - f{xo) X — Xq (p{x) = si X ^ X q X — Xo lim n—>+oo f^ {x o ) X = X q, si X ^ X q si x = xq. Les fonctions (fn ainsi définies sont continues au point xq et convergent simplement vers (p sur I. Pour prouver que la fonction / admet p {xq) pour dérivée au point xq, il suffit de prouver que la fonction limite p , elle aussi, est continue en X q . Cela résultera immédiatement du théorème 2.1 lorsqu’on aura prouvé que la suite {(pn) converge uniformément vers <p sur I, et le résultat annoncé en découlera. Montrons donc la convergence uniforme de (v?„) sur I. Par hypothèse, la suite (/^) est uniformément convergente sur I, donc uniformément de Cauchy. Pour chaque e > 0, il existe donc un entier N tel que les inégalités n > N et p > N impliquent Va: G /, ||/n(a:)-/p(a:)|| < e. En appliquant à fn — fp la formule des accroissements finis, on obtient pour tout X € I : \\fn{x) - fp(x) - {fn{xo) - /p(a:o))|| < s \ x - xo|, ou encore, après division par |x —Xq| (en supposant x \\iPn{x) - Pp{x)\\ < e. xq) (3.3) : (3.4) Mais l’inégalité (3.3), vraie pour x ^ Xq, reste vraie au point xo par passage à la limite (puisque les fonctions sont continues en ce point). Faisons maintenant tendre p vers +oo dans la relation (3.4). À la limite, on a, pour tout n > N et tout x G / : ||<^n(a:) - p{x)\\ < e. Cela prouve bien la convergence uniforme de (^„) vers p sur /, et achève la démonstration du théorème. □ Chapitre 3. 150 Suites de fonctions 3 . 2 . R em arq u e Le théorème ci-dessus reste vrai si on y remplace le mot “dérivable ” par “dérivable à gauche ” ou “dérivable à droite ”, et si les fonctions fn sont supposées continues sur I. Lorsque E est complet, notamment lorsque E = R ou C, on a le résultat remarquable suivant. Rappelons qu’un espace vectoriel normé complet est appelé un espace de Banach. 3.3. T héorèm e Soit (/„) une suite d’applications de classe de [a, b] dans un espace de Banach E. On suppose que i) il existe xq g [a,b] tel que la suite (fni^o)) converge; a) la suite (/^) des dérivées converge uniformément sur [a, b] vers une application g. Alors (fn) converge uniformément sur [a, b] vers une application f de classe C^, et de plus, on a f = g. D ém onstration : En reprenant le raisonnement utilisé précédem­ ment pour établir la convergence uniforme de la suite (ipn), on voit que, pour tout e > 0, il existe un entier N, tel que pour tout x G [a, 6] et tous entiers n > N et p > N , on ait l’inégalité (3.1). On en déduit que \\fn{x) - fp{x)\\ < \\fn{xo) - fp{xo)\\ A e \ x - a;o|. Notons M = sup \x —rco|. Le nombre e > 0 étant donné, la converxe[a,b] gence de la suite numérique (/n(a^o)) entraîne l’existence d’un entier N ' tel que, pour tous entiers n et p vérifiant n > N et p > N, on ait ||/n(a;o)-/p(a;o)|| < £• Pour tout X G [a, b] et tous entiers n , p > max(iV, N'), on a alors \\fn{x) - fp(x)\\ < s { l + M). On a ainsi montré que la suite (/„) est uniformément de Cauchy sur [a, 6], donc uniformément convergente puisque E est complet. Le théo­ rème précédent et le théorème 2.1 assurent que la limite / de (/„) est de classe sur [a, 6] et vérifie f = g. □ § 4. Convergence uniforme et intégrale de Riemann 151 3.4. R em arques 1) Il n’est pas difficile de déduire du théorème précé­ dent que si I est un intervalle quelconque de R et (/„) est une suite de fonctions de classe de I dans E qui vérifie les hypothèses précédentes sur tout segment de I, alors les mêmes conclusions subsistent (sauf la convergence uniforme de (/„) sur / tout entier). 2) En appliquant par récurrence ce théorème, on en déduit qu’une suite de fonctions (/„) de classe telle que pour tout k = 0 , 1 , ... ,p, la suite converge uniformément vers une fonction gk, converge uni­ formément vers une fonction / de classe qui vérifie = gk pour k = 0 ,l, 4 Convergence uniforme et intégrale de Riemann Le résultat suivant est un des points cruciaux de ce chapitre. 4.1. T héorèm e Soit (/„) une suite uniformément convergente de fonc­ tions intégrables sur l’intervalle compact [a, b], à valeurs dans un espace de Banach E. Alors la fonction limite f est intégrable sur [a, h], et on a nb lim rh / fn{x)dx = / f{x)dx. i-^ + o o Ja (3.5) Ja D ém onstration : Pour chaque n G N*, l’intégrabilité de /„ entraîne l’existence d’une fonction vectorielle ipn '■ [a, 6] —*• E et d’une fonction numérique 9n. : [a, b] M, toutes deux en escalier et vérifiant : i) VxG [a, 6], \\fn{x) - (Pn{x)\\ < 0n{x), ii) f l 0 n{x)dx < i . D’autre part, puisque (/„) converge uniformément sur [a, b], la suite numérique de terme général 6n = sup \\f{x) - /n(a;)|| x e [a fi] tend vers zéro. On a donc, pour tout n G N* et tout x G [a, b] : ll/(a;) - /n(a;)|| < €n + 0n{x), et [ (en -h 9n(x))dx = e n ( b - a ) -h f 9n{x)dx < Ja Ja ^ ' e „ (6 - a ) -I- - . ^ Chapitre 3. 152 Suites de fonctions D’après le théorème des gendarmes, la suite ^Sai^n + ^n(x)) dxj tend vers zéro lorsque n tend vers l’infini, ce qui prouve que la fonction / est intégrable sur [a, 6]. Cela étant, on a immédiatement f f { x ) d x - [ fn{x)dx Ja Ja < i ||/( a :) - /„ ( x ) || < e „( 6 - a ) , J Q, d’où (3.5) puisque la suite (e„) tend vers zéro. □ Le théorème qui suit améliore le résultat précédent. 4 . 2 . T héorèm e Soit (/„) une suite de fonctions intégrables sur l ’in­ tervalle compact [a, 6], convergeant simplement vers une fonction f sur [a, b]. Si les fonctions /„ sont bornées par un même nombre k, et si la convergence de (/„) vers f est uniforme sur tout intervalle compact [a, P] contenu dans l ’intervalle ouvert ]a, 6[, alors f est intégrable sur [a, b], et on a pb nb lim / fn{x)dx = / f{x)dx. n—^+OO Jq^ Jd D ém onstration : La limite / est intégrable sur [a, 6]. En effet, elle est bornée puisque par passage à la limite lorsque n tend vers +oo, on a ||/(x )|| < k pour tout X G [o, 5]. De plus, / est intégrable sur tout intervalle compact contenu dans ]a,b[ comme limite uniforme de fonctions intégrables. Le nombre e > 0 étant donné, choisissons a < a+ /? > 6 - ^ tels que a < a < P < b. Pour tout n G N, on a alors ^ et { f n ( x ) -fixfjd x < 2 k {a — a) < - J {f n{x)~ f i x ) ) d x < k { b - P ) < - . 2 Les nombres a et P étant fixés, la convergence uniforme de (/„) vers / sur [a, P] entraîne l’existence d’un entier N tel que, pour tout n > N, on ait £ {fn{x) - f i x ) ) dx < 3’ § 5. Convergence uniforme et intégrales impropres 153 d’où, pour tout entier n > N : 1 ^ (fn (x )-f(x ))d x < e. On a donc démontré que lim n—>+oo (fn {x )-f(x ))d x ^ = 0. Par continuité de la norme, on déduit que rb D’où le théorème. □ 4.3. Exem ple Soit (/„) la suite définie sur [0, tt/ 2] par /„(æ) = sin” a;. Cette suite converge uniformément vers la fonction nulle sur tout inter­ valle [0, a] quel que soit 0 < a < 7t/ 2 car sur un tel intervalle on a |sin” x| < sin” a avec 0 < a < 1. D’autre part, les fonctions /„ sont bornées par 1. On a donc, grâce au théorème précédent. fTT/2 lim l—>+oo i sin” X dx — 0 . '■ 5 Convergence uniforme et intégrales impropres Dans la section précédente, l’intervalle d’intégration est un segment de R sur lequel les fonctions /„ sont Riemann-intégrables. Le cas plus gé­ néral des intégrales impropres (ou généralisées) est traité dans le résultat remarquable suivant. 5.1. T héorèm e Soient a,h tels que —oo < a < b < -l-oo, et soit (/n) une suite d ’applications de ]a,b[ dans un espace de Banach E. Soit f une application de ]o, b[ dans E. On suppose que i) (/„) converge uniformément sur tout segment de ]a, b[ vers f ; a) pour tout n, l ’intégrale impropre f n { x ) dx converge; iii) il existe une fonction ip : ]a, i>[-^ R+ telle que f^ip{x)dx converge et telle que V n e N , \/xe]a,b[, \ \ f n { x ) \ \ < (pix). 154 Chapitre 3. Alors, l ’intégrale Suites de fonctions f{x) dx est convergente et on a rfb b rb rh lim / fn{x)dx = / f{x)dx. 1^+00 Ja Ja D ém onstration : En appliquant le théorème 4.2, on voit que / est intégrable sur tout segment inclus dans ]a, 6[. Par ailleurs, l’inégalité ||/n(a^)|| < pour tout n et tout x, montre en faisant tendre n vers l’infini que ||/(a;)|| <(p(x) pour tout æ. Le théorème de comparaison pour les fonctions positives (voir [7] p. 148) permet d’en déduire que l’intégrale impropre f{x) dx est absolument convergente, donc convergente. Fixons maintenant e > 0, puis [a, P] c]o , 6[ tel que pa pb / (p(x) d x + (p(x) dx < s. Ja JP D’après le théorème 4.2, on a IATg N, V n>iV , \\ i \ f n { x ) - f { x ) ) dx Ja < e. On en déduit que pour tout n > N : b f Ja [fn{x) - f{x)] dx < + Ja < D’où le résultat désiré. f Ja \\fn{x) - f{x)\\ dx \\fn(x) - f{x)\\ dx + f \\fn{x) - f{x)\\ dx Je [ 2 (p{x)dx + e + f 2 (fi{x) dx Ja Jg 2£-|-6' — 3 e . □ En fait, on dispose d’un résultat puissant et particulièrement commode pour le passage à la limite dans les intégrales impropres. Il s’agit d’un résultat très général qui est au cœur de la théorie de Lebesgue^. Nous en énonçons une version adaptée au niveau visé par cet ouvrage. ^LEBESGUE Henri (1875-1941). Mathématicien français. Dans sa thèse soutenue à l’Université de Nancy en 1902, il présenta la théorie d’une nouvelle intégrale qui porte désormais son nom et qui va considérablement simplifier et amplifier la recherche en Analyse de Fourier. 5. Convergence uniforme et intégrales impropres 155 5.2. T héorèm e (de la convergence dom inée) Soit ]a,b[ un inter­ valle de R (avec —oo < a < b < +ooj, et soit {fn)neN une suite de fonctions définies de ]a, b[ dans R. On suppose que a) pour tout n € N, /n est continue par morceaux sur ]a, b[, b) ( / n ) n e N converge simplement sur ]o, 6[ vers une fonction f , c) f est continue par morceaux sur ]a, b[, d) il existe (p : ]a,b[—^ R, continue par morceaux, positive, telle que fa converge, et vérifie Vn € N, |/n| < (hypothèse dite de domination). Alors rb • pour tout n G N, / \fn{x)\dx converge, Ja • / |/(a;)| dre converge, Ja • lim / fn{x)dx = / f{x)dx. n— >4-00Jd Jd rb rb nb 5.3. E xem ple Pour tout entier n > 2, considérons X " ■ [0 ) + Co[' fn X I - Les fonctions /„ sont continues par morceaux sur [0, + oo[. - La suite (/„) converge simplement sur [0, +oo[ vers la fonction / définie par i / : X 0 si I 1/2 si X ÿé I X = 1. - La fonction / est continue par morceaux sur [0, + oo[. De plus, Vn G N, Vx e [0, + oo[, \fn{x)\ < ^(x), où la fonction positive (^ : rc I—> si 0 < rc < 1 1 < re x^ si |.r est intégrable sur [0, + oo[ car r+oo . . M dx r+o° = lim > i-» + o o L x^ lA = rej 1 1. Chapitre 3. 156 Suites de fonctions Le théorème de la convergence dominée donne alors n^+oo lim / n —>+00 J q 6 a;2” + l dx = 0. Théorème d’approximation de Weierstrass En 1885, Weierstrass énonce et établit le célèbre théorème d’approxi­ mation qui porte son nom. Parce que les fonctions polynômes sont les fonctions les plus simples, et que les ordinateurs peuvent évaluer direc­ tement les polynômes, ce théorème est à la fois d’un intérêt pratique et théorique. 6.1. D éfinition Soit / une fonction continue sur [0,1] à valeurs réelles ou complexes. Pour tout n € N, on appelle n-ièm e polynôm e de B ern­ stein associé à / , le polynôme noté ici défini par 6.2. P ro p o sitio n Soit f une fonction continue sur [0,1] à valeurs réelles ou complexes. La suite (B„) des polynômes de Bernstein asso­ ciés à f converge uniformément vers f sur le segment [0,1]. D ém onstration : - Nous allons d’abord montrer que, pour tout x dans E et tout p dans N, on a ^ k { k —l) . . . (A;—p -h l) k=0 (1 —x)" “ *’ = n ( n —1) . . . {n-p-\-l)x^. \^ J C’est clair pour p > n car alors tous les termes sont nuis. Pour p < n, il suffit de dériver p fois par rapport à x l’identité du binôme : (x+vT = E ( J *=0 de multiplier par x^, puis de remplacer y par 1 —x. - En utilisant les cas particuliers 0 < p < 2 et la décomposition {k —n x Y = k { k - l ) - \ - { l — 2 nx) k + n^ x^. § 6. Théorème d’approximation de Weierstrass 157 on en déduit aussitôt ^ (k — nx)“ ^ fe=0 x'^ {1 —x)'^ ^ — n x { \ — x). Notons que, pour x G [0,1], le second membre est borné par n/4 comme on le voit facilement en étudiant la fonction continue x\-^ x { l — x) sur l’intervalle compact [0 , 1 ]. - Notons M = max |/(x)l. Par l’inégalité triangulaire, on a pour tous xe[o,i] x , y de [0,1] : \f{x) - f(y)\ < 2M. Soit e > 0. La fonction / étant continue sur le segment [0,1], le théorème de Heine^ assure que / est uniformément continue sur ce segment. Il existe donc un réel 77 > 0 tel que \f{x) —f{y)\ < e /2 pour tout couple (x,y) vérifiant \x —y\ < 7]. Il en résulte, pour x G [0,1] et n G N* fixés : • pour un indice k tel que - —x < rj : e m - f{ < 2- • pour un indice k tel que ^ —a; > 77 : /w - /1 < 2M < 2M {k — n x y 772 J {k —nx)^ puisque dans ce cas „ > 1. ‘n? rp Pour tout indice A:, on a donc l’inégalité m /1 - < - + 2M ^ 3 / 2 n^T}^ , puisque le premier est majoré, selon les cas, par le premier ou par le second terme du second membre. - Les résultats précédents justifient les majorations ci-dessous, valables ^HEINE Heinrich (1821-1881). Mathématicien allemand. Célèbre pour ses résul­ tats sur les fonctions spéciales et l’analyse réelle. 158 Chapitre 3. Suites de fonctions pour tout point X du segment [0 , 1 ] : |/(x ) - B„(x)| = ^ - e M — “h ----- ¡T• 2 2nr)^ Comme e et 77 sont fixés, mais pas n, on peut choisir un rang N tel que pour tout n > AT on ait n?7^e > M. On a alors pour tout réel x 6 [0 , 1 ], l’inégalité \f{x) — Bn{x)\ < e, et il en résulte que la suite de polynômes (Bn) converge uniformément vers / sur [0 , 1 ]. □ 6.3. T héorèm e (W eierstrass) Toute fonction f continue sur un in­ tervalle compact [a, b], à valeurs réelles ou complexes, est limite uniforme sur [a, 6] d ’une suite de fonctions polynomiales. D ém o n stra tio n : Soit </? la fonction définie sur [0 , 1 ] par (f{x) - a {h —a) X, et qui réalise une bijection de [0,1] sur [a, b]. La fonction foip est conti­ nue sur [0 , 1 ], donc est limite uniforme de la suite (Bn) des polynômes de Bernstein associés. La fonction / est alors limite uniforme de la suite {Bn O(p~^) qui est bien une suite de fonctions polynômes puisque Le théorème de Weierstrass est donc démontré. □ 6.4. R em arq u e Le résultat prédédent est faux sur un intervalle non compact de E. En effet, une limite uniforme de fonctions bornées étant bornée, la fonction x 1 / x qui n’est pas bornée sur ]0 , 1 ] ne peut être limite uniforme de fonctions polynomiales qui, elles, sont nécessairement bornées sur ]0 , 1 ]. Il existe un théorème analogue pour les fonctions continues 27r-périodiques. § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 3 159 6.5. D éfinition On appelle polynôm e trig o n o m étriq u e toute com­ binaison linéaire (finie) d’éléments de la famille (e*"®)„ezDans le problème 7.22, nous établirons le résultat suivant appelé théorème de Weierstrass trigonométrique. 6.6. T héorèm e Toute fonction continue 2 tt-périodique de M dans C est limite uniforme sur R d’une suite de polynômes trigonométriques. 6.7. R em arque Un théorème fondamental, dit de Stone-Weierstrass et relevant du programme d’Analyse fonctionnelle du Master, propose un cadre général englobant les deux théorèmes précédents. 7 Énoncés et solutions des exercices du chapitre 3 Exercice 3.1 Soit (fn) une suite de fonctions réelles définies sur un intervalle I de R, et convergeant simplement sur I vers une fonction f . Que peut-on dire de f si chaque fonction fn est : a) croissante (ou décroissante) sur I ? b) paire (ou impaire) sur I supposé symétrique par rapport à 0 ? c) convexe (ou concave) sur I ? Solution a) Si chaque fonction fn est croissante sur /, alors \/{x,y)eI^, X<y f n ( x ) < f n( y) - Par passage à la limite lorsque n tend vers l’infini, on obtient V (a ;,y )€ /^ , x < y f(x)<f{y), ce qui prouve que / est croissante sur I. Le cas où chaque fn est décroissante est similaire. b) Si chaque fonction fn est paire sur 7, alors Va; 6 7, f n { - x ) = /„(x). En faisant tendre n tend vers l’infini, on obtient / ( —x) = /(x ) pour tout X G 7, donc / est paire sur 7. Le cas d’imparité est similaire. Chapitre 3. 160 Suites de fonctions c) Si chaque fonction /„ est convexe sur I, alors V(x,y) G P , Vi G [0,1], fn{tx + (1 - t)y) < tfn{x) + (1 - i) fn(y), Par passage à la limite, on déduit que y{x,y) G P , Vi G [0,1], f {t x + (1 - t)y) < t f { x ) + (1 - i) f{y), ce qui exprime bien que / est convexe sur I. Le cas concave est similaire. Exercice 3.2 Soient (fn) et (gn) deux suites d’applications définies sur une même partie D de M. ou C, et convergeant uniformément sur D. En est-il de même des suites (fn+gn) et {a fn) où a est un scalaire ? Solution Notons f et g les limites respectives de (/„) et (p„). D’après l’inégalité triangulaire, on a ll(/n "b 9n) ~ ( / "b ^)l|oo ^ ll/n ■“ /Iloo + ll^n ~ PIIoo) et par ailleurs \\Oifn - Oif Woo = |o;| X ||/„ - /IlooOn en déduit que les suites de fonctions (/„ + gn) et (a fn) convergent uniformément sur D vers f -i- g et a f respectivement. Exercice 3.3 1) Soit ( /n ) n > i lo, suite des fonctions R dans R, définie par 0 fn{x) = si a; g ] —oo, 0], si a ;G [0 ,1 /n ], X (1 — n^) X-\-2n — n~^ si a; G [l/n, 2/n], 1/n si a; G [2/n, +oo[. Montrer que a) (fn) converge simplement vers une fonction f que l ’on déterminera. { f n ° f n ) ne converge pas simplement vers f o f . § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 3 161 2) Soit (fn) une suite de fonctions de IR dans E . On suppose que (fn) converge uniformément sur E vers une fonction f . Montrer que la suite (fn Ofn) converge simplement vers / ° / . 3) Soit à présent la suite de fonctions {fn)n>i définie, pour tout x G E, par fn{x) = + n~^. Montrer que a) la suite (fn) converge uniformément sur E vers une fonction f que Von déterminera. h) la suite (fn o fn) ne converge pas uniformément sur E vers f o f . Solution 1) a) Montrons que la suite (/„) converge simplement sur E vers la fonction nulle. Pour tout x < 0, on a f n ( x ) = 0. Pour tout x > 0, il existe un entier N tel que 2 /N < x, donc pour tout n > iV, on a fn(x) = l / n qui tend vers 0 lorsque n tend vers l’infini. b) Avec les notations ci-dessus, si x > 0 et 2 /N < x, alors fn°fn(x) = n pour tout n > N. La. suite (fn ° fn) ne converge donc pas. 2) Pour tout X G E et tout n G N, on a l/4 /n W )- / № ) ) ! = \ U ( U x ) ) - f ( U x ) ) + fif„(x))-f(f(x))\ < l/„(/n(i)) - / ( / .W ) l + l/(/« W ) - /(/W )lSoit e > 0. Il existe AT G N tel que, pour tout n > N et tout y G E, on ait \fn(y) - f(y)\ < e. On applique cela à y = fn(x). Comme / est continue, on a lim /„(x) = /(x ) n—>+oo lim /(/„ (x )) = /(/(x )). n—>+oo On peut donc trouver N' > N tel que, pour tout n > N', on ait \ f i f n ( x ) ) - f(f(x))\ < e, donc \ f n ( f n ( x ) ) - f(f(x))\ < 2e. D’où le résultat désiré. 3) a) Pour chaque x G E, x^ -I- n “ ^ tend vers x^ lorsque n tend vers l’infini. Donc ( f n ) converge simplement vers la fonctions / : x i--> x^. En fait, on a convergence uniforme sur E puisque s u p |/„ W - /( i) | = i 0. Chapitre 3. 162 b) Pour tout a; G Suites de fonctions on a 1 4 = — -n ) + ----n 2x^ + n 1 1 n' En prenant a: = n, on obtient 2ti H“ 1 'n? 1 +00, n n-^+oo et la proposition 1.11 permet de conclure que (/„ o /„) ne converge pas uniformément sur R vers / o / . Exercice 3.4 Soit (/„) une suite de fonctions réelles définies sur [a, b], convergeant simplement vers une fonction f . On suppose que, pour tout n, fn est k-lipschitzienne sur [a, b]. Montrer que la suite (/„) converge uniformément sur [a, b] vers f . Solution Puisque chaque fonction /„ est A:-lipschitzienne sur [a, 6], on a W{x,y) e [ a , bf , \fn{x) - fn{y)\ < k \ x - y \ . Par passage à la limite lorsque n tend vers l’infini, on voit aussitôt que la fonction / est fc-lipschitzienne sur [a, 6]. Donnons-nous e > 0, et considérons (ao,Oi, ... ,an) une subdivision de [a, 6] de pas inférieur ou égal à e. Pour x G [a, 6], considérons i tel que ü i < x < ai+i. Alors, par l’inégalité triangulaire, on a \fn{x) — f{x)\ ^ \fn{x) — fnif^i)] + |/n(ûi) ~ /(% )| + |/(ûi) —f{x)\ < 2A;|a; —aj| H- |/n(i^i) ~ < 2 k e + |/n(oi) —/(di)|. Comme la suite numérique (/n(ûi)) converge vers /(aj), BAT G N, Vn G N, n > N => \fnidi) - f{ai)\ < e. On en déduit que, pour tout entier n > N et pour tout x G [o, b], \ f n { x ) - f { x ) \ < 2 k e + e, § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 3 163 ce qui exprime bien la convergence uniforme sur [a, b] de (/„) vers / . Exercice 3.5 Soit f une fonction deux fois dérivable sur R et telle que f" soit bornée sur E. Montrer que la suite des fonctions données par fn(x) = ^ “ /( ^ ) ) - 1) converge uniformément sur E vers la fonction dérivée f Solution Puisque / est deux fois dérivable sur E et que / " est bornée sur l’inégalité de Taylor-Lagrange appliquée à / sur a; + donne \ nJ n ^ a:€R d ’où « ( / ( a ^ + - j - f{x)\ - f ( x ) < ^ su p |/"(x )|. ¿n œeR Cette dernière inégalité est vraie pour tout x € E, et le second membre est indépendant de x et tend vers 0 lorsque n tend vers l’infini. On en déduit que la suite (/„) converge uniformément sur E vers / '. Exercice 3.6 Étudier la convergence uniforme sur [0,1] de la suite de fonctions définie par VnGN, fn{x) x" Inx si x g JO, 1] si x = 0. 1 0 = Solution Soit X g ]0, 1[. Alors fn{x) = x ^ l n x , donc lim fn{x) = 0. n—>+oo Comme de plus /„(0) = /n (l) = 0, on a Vx G [0,1], lim fn{x) = 0. n—>+oo 164 Chapitre 3. Suites de fonctions Donc la suite (/„) converge simplement sur [0,1] vers la fonction nulle. Soit n € N*. La fonction /„ est dérivable sur ]0,1], et on a V x e ]0 ,1], fn(x) = n x ” ^ Inx + — = x” ^(l + n ln x ). X On en déduit que /„ est décroissante sur ]0, e 1], avec = —e~^/n. On conclut que et croissante sur ,-i sup |/„(x)| = — . ie[o,i) ^ Comme lim n ^ e ^ = 0, la proposition 1.9 permet de conclure que la n —>+oo suite (/„) converge uniformément vers / sur [0,1]. Exercice 3.7 On considère la suite ( f n ) n > o de fonctions définie sur le segment [0,1] par f n ( x ) = arctan(nx). Étudier la convergence uniforme de cette suite sur les intervalles [0,1], ]0,1] et [a, 1] où a e]0,1[. Solution - Étude sur le segment [0,1]. Si X = 0, alors fn(x) = 0 pour tout n. Si x ^ 0, lim n —>+oo fn {x ) = 7t/ 2. La suite ( / n ) converge donc simplement sur [0,1] vers la fonction / définie par _ i 0 si X = 0 / W — I ^^2 si 0 < X < 1. Puisque chaque /„ est continue sur [0,1], et que la limite simple / n’est pas continue sur cet intervalle, on conclut par le théorème 2.1 que la convergence de la suite (/„) sur [0,1] n’est pas uniforme. - Étude sur l’intervalle ]0,1]. Sur ]0,1], les fonctions /„ et la fonction / sont continues, et de plus sup |/ „ ( x ) - / ( x ) | = sup ( ^ - a r c t a n n x ) = i6]o,i] xe]o,i] / / § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 3 165 Donc la convergence de la suite (/„) n’est pas uniforme sur ]0,1], d’après la proposition 1.9. - Étude sur le segment [a, 1]. TT Pour chaque n G N, la fonction <Pn '■ x — axctannæ est dérivable sur M, et on a —n Vx € R , donc < 0. est décroissante. On en déduit que sup \ f n ( x ) - f { x ) \ = sup |<^n(a;)| = J - arctanna — 0. ze[o,l] ie[a,l] ^ n-^+oo La proposition 1.9 permet de conclure que la suite (/n) converge unifor­ mément sur l’intervalle [a, 1]. Exercice 3.8 Établir la convergence uniforme sur R+ de la suite de fonctions définie par VnGN*, fnix) i ^1 — si a; G [0, n] SI x > n. Solution Calculons d’abord la limite simple de (/n). Pour X G M+ et n G N suffisamment grand (on peut donc supposer n > x), on a = (‘ " 9 " = s))’ et n In ( 1 - - ) \ n i ~ n-»+oo ni \ n i ^ -X. Par continuité de la fonction exponentielle, on en déduit que Væ G M+ , lim fn{x) — e“®, n—>+oo 166 Chapitre 3. Suites de fonctions ce qui montre que la suite (/„) converge simplement sur R+ vers la fonction f : X e~^. Montrons que la convergence de (/„) vers / sur R+ est uniforme. Fixons un entier n > 1 et considérons (p [0, n] —>R, x —/n(x). La fonction polynomiale p est dérivable sur [0, n] et on a (p\x) = — + ^1 - ^exp ^(n—1) In ~ Le signe de <f^{x) est donc celui de tp{x) = ( n —l) ln(l —n~^ x) + x. La fonction -ip est dérivable sur [0, n[, et on a ф'{х) = 1 —x n —x ’ d ’où l’on déduit que ф croît sur [0,1] et décroît sur ]l,n[. Comme ■0(0) = 0 et que 0(x) tend vers —oo lorsque x tend vers n~, on en déduit l’existence de а б]1,п[ tel que Vx G[0, a], 0(x) > 0, Vx6[o:,n[, 0(x) < 0. Comme 0 a le signe de <p', on conclut que cp est croissante sur [0, a] et décroissante sur [a, nj. Comme (^(0) = 0 et (p{n) = e“” > 0, alors Vx e [0,n], 0 < p{x) < p{a) avec (p\a) = 0. Il s’agit maintenant de majorer p{a). Oi\ ( 1 — —j = e~°‘, donc (*) Une étude rapide sur R+ montre que la fonction x x atteint son maximum en x = 1, donc est majorée par 1/e, de sorte que (*) entraîne la majoration : (p(a) < e“ ^n“ L Sur [n, + oo[, on a \fn (x )-f{x )\ < |/n ( n ) - /(n )| < — , Tb 6 et finalement Vx e R+, \fn(x) - f{x)\ < — , Tb 6 § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 3 167 d’où le résultat désiré. Exercice 3.9 On œnsidère la suite des fonctions fn définies sur [—1,1] pO 'f' ■ f n ( x ) = sin (nx) + V l —x “ ^, n € N. 1) Montrer que la suite ( f n ) converge simplement sur [—1,1] vers une fonction f que l’on déterminera. 2 ) Montrer que ( f n ) converge uniformément vers f sur tout segment [a, 1] avec a g ]0, 1[. 3 ) Montrer que ( f n ) ne converge pas uniformément vers f sur [0,1]. Solution 1) Pour chaque x fixé dans [—1,1], on a lim fn(x) = V l - x^. n—>+oo En effet, pour x ^ 0 , fixé, on a |sin(nx)j et tend vers zéro lorsque n —> +oo. En posant f (x) = y/1 — x"^, on voit en outre que f n ( 0 ) = 1 tend vers /(0) lorsque n —» +oo. On conclut que la suite ( f n ) converge simplement sur [—1,1] vers la fonction / ; X \ / l —x“ ^. 2) Pour tout X G [a, 1], on a \fn (x )-f(x )\ = e |sin(na;)| < e' < e' où est une suite numérique, indépendante de x, qui converge vers 0 puisque a > 0. La proposition 1.11 permet de conclure que la suite ( f n ) converge uniformément vers / sur [a, 1]. 3) Supposons par l’absurde que ( f n ) converge uniformément vers / sur [0,1]. Alors, Ve > 0, 3 AT(e),Vn > N(€), Va; G [0,1], \fn(x) - /(a;)] < e. En particulier, Vn > N(e), < e, c’est-à-dire Vn > N(e), sin(l) e < s. Chapitre 3. 168 Suites de fonctions Cela étant impossible (car sin 1 ^ 0 et tend vers 1 lorsque n tend vers l’infini), on ne peut donc avoir convergence uniforme de (/n) vers / sur le segment [0,1]. Exercice 3.10 1) Montrer que la suite de fonctions {fn)n>i définie sur R par I J, / Ч fn{x) = < [ 1 sin ( — ) H- 1 si ж ^ 0 \nxJ ^ si ж = 0 converge simplement vers la fonction / : ж 2) A-t-on convergence uniforme sur R? 1 sur tout compact de R. Solution 1) Notons / la fonction constante égale à 1 sur R, et soit K un compact de R. Puisque K est fermé et borné dans R, il existe un nombre A > 0 tel que K C [—A, A]. Comme | sina;| < x pour tout rr G R, on obtient - pour tout X G [—A, A\ \ {0} : \fn{x) - f{x)\ = ж^ sin 1 nx < M < n n - pour ж = 0 : l/n(0) - /(0)1 = 0 < - , n Soit e > 0. En prenant N{e) = E{A/e) + 1 (où E(æ) désigne la partie entière de x), on obtient VnGN, n > N ( e ) (Vo: g [-^ ,A ], |/n(a:) - / ( x)| < e), ce qui prouve la convergence uniforme sur [—^4, A] (et donc aussi sur K) de (/„) vers / . 2) Supposons que (fn) converge uniformément vers / sur R. Alors, Ve > 0, 3N{e) G N, Vn > N{e) =l> (Vx G R, |/ „ ( x ) - f(x)\ < e). § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 3 169 En particulier, on aurait (en notant N = N{e)) : sin \fN(x)-f{x)\ = OU encore, en posant y = ^ siny 1 Nx < €, \/x ^ 0, : < |ÿ|, Vÿ ^ 0, y ce qui entraînerait que le quotient smj/ y tend vers 0 lorsque y tend vers zéro, ce qui est absurde puisque ce quotient tend vers 1. On ne peut donc avoir convergence uniforme de (/„) vers / sur R tout entier. Exercice 3.11 On considère la suite de fonctions /„ : [0, + oo[-^ R, définie par 1) Montrer que (fn) converge simplement sur [0, +oo[ vers la fonction nulle, mais qu’il n’y a pas convergence uniforme sur cet intervalle. 2) Montrer qu’il y convergence uniforme sur tout [a, +oo[ où a E R+. Solution 1) Si X = 0, la suite (/n(0))n est la suite nulle, donc tend vers zéro. 2 1 2 1 Pour X > 0 fixé, on a / n ( x ) ~ - — et l i m ------- = 0, ce qui ' ’ n->+oo X n n->+oo X n montre que la suite (/„) converge simplement vers la fonction nulle sur l’intervalle [0, + oo[. Cependant, il n’y a pas convergence uniforme sur [0, + oo[. Pour cela, il suffit de montrer qu’il n’y a pas convergence uniforme sur [0,1]. Or, sup |/„(x)| > f n ( - ) = 1xe[o,i] La proposition 1.9 permet de conclure que (/„) ne converge pas unifor­ mément vers la fonction nulle sur [0,1]. Chapitre 3. 170 Suites de fonctions 2) Pour chaque n, la fonction /„ est dérivable sur [0, + oo[, et on a 2n fni^) = (1 + (l-nV ), ce qui permet de voir aussitôt que la fonction /„ est croissante sur [0,1/n] et décroissante sur [l/n, + oo[, donc passe par un maximum pour X = l/n . Si on se donne ck > 0, alors Vn > - , Oi sup \fn(x)\ = fn{oi) - x e [ a ,l] 1 + ’ qui tend vers zéro quand n tend vers l’infini. Ainsi, (/„) converge uni­ formément vers zéro sur chaque intervalle [a, -I- oo[ avec a > 0. Exercice 3.12 On définit pour n G N* une fonction fn sur [0, tt] par sinx ,, , fn{x) = < a; (1 -I- nx) 1 si a; 7^ 0 si X = 0. 1) Étudier la convergence simple et uniforme sur [0, tt] de la suite de fonctions (fn). 2) Soit a g ]0, 7t[. Étudier la convergence uniforme sur le segment [a,7r] de la suite (fn)- Solution 1) On a immédiatement lim /n(0) = 1 et n—>+oo lim /n(x) = 0 si xG]0,Tr]. n—>+oo On en déduit que la suite de fonctions (/„) converge simplement sur [0, tt] vers la fonction / définie par f (x) = 0 si X 7^ 0 1 si X = 0. La fonction / n’est pas continue sur [0, tt]. N ous allons montrer que chacune des fonctions /„ est continue sur [0, tt], ce qui permettra de § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 3 171 conclure, grâce au corollaire 2.2, que la convergence de (/„) vers / ne peut être uniforme sur [0, tt]. Pour chaque n G N, la fonction /„ est manifestement continue sur ]0, tt], et de plus sma; = 1. lim fn(x) = 1 car lim Chaqué /„ est done continue sur [0, tt], et on en conclut que la conver­ gence n’est pas uniforme sur ce segment. 2) Soit a g ]0, 7t[. Pour tout x € [a, vr], on a 1 -I- na; > 1 -h na, a; (1 -|- nx) > a (1 -f no) et 0 < sin a; < 1. On en déduit que Vx e [a,7r], 0 < fn{x) < 1 a (1 + na) Ainsi, sup \fn{x)\ < - 7 , ie[a,7r] il (1 -|- na) où le majorant est indépendant de x et tend vers 0 lorsque n tend vers l’infini. La convergence est donc uniforme sur l’intervalle [a, tt] d’après la proposition 1.11. Exercice 3.13 Soit I = [0,7t/2] et fn la fonction définie sur I par fn{x) = sin*^ X cos X. Étudier la convergence simple et la convergence uniforme de (fn) sur I. Solution - Convergence simple. Soit X E I. Si X = 7t/ 2, alors sinx = 1 et cosx = 0. Dans ce cas, pour tout 6 N, /n(x) = 0 et lim /„(x) = 0. n^+CX) Si X 6 [0,7r/2[, alors |sinx| < 1 donc lim /n(x) = 0. n—>+oo La suite (/„) converge donc simplement sur I vers la fonction nulle. - Convergence uniforme. Chapitre 3. 172 Suites de fonctions Pour chaque n, la fonction /„ est positive sur I et /„ (0 ) = /„(7 t/ 2) = 0. D e plus, pour tou t re G / , on a f^(x) = n sin”“ ^rc cos^ x — sin”‘''^x = sin”“ ^rc (n cos^rc — sin^rc). Sur [0, 7t/ 2], le facteur sin”“ ’^rc ne s ’annule q u ’en 0, tandis que n cos^ X —sin^ rc = {^/n cos X + sin x) ( \ / n cos X —sin x) s ’annule en rc„ = arctan y/n en étant p o sitif pour tou t rc < x„, et n égatif pour tou t x > Xn- A insi, la fonction |/n| adm et un m axim um en rc„ = arctan ^/n g ]0, 7t/ 2[, et on a \fn{xn)\ — [sin^X nl cosxn < cos Xn — COS (arctan Or, par continuité de la fonction cosinus, on a lim Xn = ^ n—>+oo 2 d ’où lim n -+ o o lim cosrcn = 0, n—>+oo sup \fn{x)\ = 0. La convergence de (/„ ) est donc uniforme sur I. Exercice 3.14 Soit a G [ 0 , 1[. Considérons la suite des fonctions fn • C —i-C, Z 1 Z z^ . 1) Montrer que (fn) converge uniformément vers f : z {1 — z)~^ dans chaque disque Da — {z E C , N < « } 2) Montrer que (fn) converge simplement, mais non uniformément, dans le disque unité ouvert D = {z e C , kl < !}• Solution 1) On a 1 f{z) - fn{z) = l-z ^n+1 - {1 + Z + ••■ + z^) donc, si \z\ < a < 1, alors if(z) - fn(z)l < an + l (= Vn), 1 —a = 1-z’ 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 3 173 où (vn) est une suite indépendante de 2: et qui converge vers 0. D’après la proposition 1.11, la suite (/„) converge vers / uniformément dans chaque Da. 2) Puisque pour tout 2 G D, on a \z\ < 1, on en déduit, comme ci-dessus, que la suite (/„) converge simplement vers / sur D. En revanche, on a pour x réel : lim (/„(x) - f{x)) = + 00 , æ— donc \fn(z) —f{z)\ n’est pas bornée dans D. D’après la proposition 1.11, il ne peut donc y avoir convergence uniforme de (/„) vers / dans D. Exercice 3.15 Montrer que les suites de fonctions complexes suivantes sont convergentes sur C et préciser si la convergence est uniforme. r si ^/n \z\ > 1 1) fn{z) = [ 0 si -v/n |2:| < 1 ’ 4z —^ + — si n <\z\ < 2 n 2)9n{z) = 2n^ Z SI \z\ < n ou \z\ > 2n. 0 Solution 1) On a /n(0) = 0, et pour z ^ 0 , fn{z) = z"^ pour tout entier n tel que n > \z\~^. On en déduit que la suite (/„) converge simplement sur C vers la fonction / : z ^ z"^. La convergence est uniforme sur C car \fn{z)-f{z)\ - 0 si ^/n \z\ > 1 si ^/n \z\ < 1, d’où Vz g C, \U( z ) - f{z)\ < - , ce qui permet de conclure grâce la proposition 1.11. 2) On a ^n(O) = 0, et pour z ^ 0 , gn{z) = 0 pour tout n > \z\. On en déduit que (^n) converge simplement sur C vers la fonction nulle. La convergence est uniforme sur C car, pour tout 2; tel que n < \z\ < 2n, 174 Chapitre 3. Suites de fonctions on a <l i ! ! + ± < 2 + i 2r\? 2 2n^ \z\ n n et on conclut ici aussi grâce à la proposition 1.11. n Exercice 3.16 1) Montrer que la suite (/n)n>i de fonctions définie sur “1“ dp“ Tl [0,1] par fn(x) = ------------- converge uniformément sur [0,1] vers n+ X une fonction f à déterminer. 2) En déduire la nature de la suite de terme général Un ^ ne ^ n+x - L dx. Solution 1) Il est clair que, pour chaque x € [0,1], on a fn{x) n —>+00 ne fl , donc lim n—»>+00 fn (x ) = e La suite (/„) converge donc simplement vers la fonction / : x sur [0,1]. De plus, e' \x^ — x e ^ 2 — ) n+x n et comme (2/n) est une suite qui ne dépend pas de x et qui tend vers 0, on conclut par la proposition 1.11 que (/„) converge uniformément sur [0,1] vers / . 2) Compte tenu du résultat précédent, le théorème 4.1 permet d’affirmer que \fn{x) - f{x)\ = ri ri ^ n e ^ + x^ dx [ f { x ) dx = [ e n-»+oo J Joq Jo n+x Jo c’est-à-dire : lim Un = 1 — e-1 . Un = f n—>+oo Exercice 3.17 1) Montrer que la suite de fonctions (/n)neN définie sur [0,1] par n{x^ + x) în{x) = -------------—I-------nx + 1 § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 3 175 converge simplement sur [0,1] vers une fonction f que l ’on déterminera. 2) Montrer que l ’on a convergence uniforme sur tout intervalle [a, 1] avec a €]0,1[. A-t-on convergence uniforme sur [0,1] ? 3) Montrer que \fn{x) — f{x)\ est bornée sur [0,1]. 4) Déduire des questions précédentes la nature de la suite Un ^ n{x^ x) e" n x -\-\ - i dx. Solution 1) - Étude de la convergence simple. Pour tout X fixé dans ]0,1], on a n ix^ + x)e~'” / 2 . -a: hm —^ i ----- = (a;^ + l)e n->+oo nx -\-l et pour a; = 0, on a lim /n(0) = lim 0 = 0. n— ^+oo n— >+CX) On conclut que la suite (/„) converge simplement sur [0, l] vers la fonc­ tion / donnée par Vx € [0, l] , f ( x) ■Í -H l) e 0 si a: e]0, l], si X = 0. 2) Soit a G ]0, l[, et montrons que (/„) converge uniformément sur [a, 1]. En effet, on a _ (x^ -F 1) Vx G [a,l], \fn{x)-f{x)\ = nx -l-1 2 nx na Comme le majorant 2/{na) est indépendant de x et tend vers 0 lorsque n tend vers l’infini, on conclut à l’aide de la proposition 1.11. - Montrons qu’il n’y a pas convergence uniforme sur [0,1]. En effet, les /„ étant continues sur [0,1], si l’on avait convergence uni­ forme sur ce segment, la fonction limite / serait continue sur [0,1], donc en particulier en zéro, ce qui n’est manifestement pas le cas. 176 Chapitre 3. Suites de fonctions 3) Pour tout X e ]0,1], on a \fn{x) - f{x)\ < (x^ + 1) e"“' < 2, et pour a; = 0, on a l/»(0) - /(0)1 = 0 < 2. On en déduit que Væ G [0,1], \fn{x) - f{x)\ < 2. 4) Puisque (/„) converge uniformément vers / sur le segment [a, 1], le théorème 4.1 donne 71 lim [ fn{x)dx = f f{x)dx. ► +00 J J Donc, pour tout e > 0, il existe N{e) G N tel que If n > N{s) Ja fn{x) dx - f Ja f (x) dx < e. En particulier, pour s — a, il existe N(a) G N tel que {*) n > N{a) f fn(x)dx - Ja [ f { x) dx < a. Ja De la question 3), on déduit que ^ fn{x) dx - f{x) dx = {fn{x) - f i x ) ) dx < Î \fn{x) - f ( x) \ dx < 2a. JO De (*) et de la dernière inégalité on conclut que n > N(a) => [ fn(x) dx — f f{x) dx < 3a. Jo Jo Autrement dit, lim n-»+oo Jo nx +1 = ff(x)dx = 3 - 5 . Jo e § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 3 177 Exercice 3.18 Soit (/n)neN* lo, suite des fonctions définies sur C par U z) = (i + ^ ) ■ On pose Z = x + iy où a; € R et y eW . 1) Montrer que lim \fn(z)\ = e®. n—>+oo 2) Pour y ^ 0 , montrer que a rg [l + - ) V n ' ~ n-*+oo fl et en déduire qu’un argument de fn{z) est équivalent à y lorsque n tend vers l’infini. 3) Déterminer la limite simple sur C de la suite (/„). 4) A-t-on convergence uniforme de (/„) sur C ? Solution 1) On a n 1+ - / = n V 2 \ n /2 1 H— = exp — (l n 2a; ^ \ n 2x x^ + y^ '5 ”/2 ) + Pour n G N suffisamment grand, on a n, A 2x x^-Py'^X 2 ‘" ( ' + n + — n ( 2x ) = 2(n+Hn)) Par continuité de la fonction exponentielle, on a n — lim \fn{z)\ = e®. >+00 2) Soit 6n un argument de 1 + f • Puisque supposer, pour n assez grand, que lim^ ^1 + —) = 1, on peut ^ ] —tt/2, 7t/ 2 [, donc y. 6n = arctan i + §; n-.+«. y n 1 + 2 Par conséquent, un argument de fni^) est n$n qui vérifie lim nOn = y. n — >+CX ) Chapitre 3. 178 Suites de fonctions 3) Soit y ^ 0, c’est-à-dire 2; G C \ E. D’après ce qui précède, on a fn{z) = \fn{z)\ e*^". On en déduit que lim fn(z) — n —»^+00 ^ ' donc lim f l -I- — n —>4-00 \ 'fl/ = e*. 4 ) En prenant 2 = n G N*, on obtient lim |/„(n) - e” | = lim |2" - e” | = +<x.. n— >4"00 n-^H“Oo On conclut que la convergence de (/n) n’est pas uniforme sur R ni o fortiori sur C. Exercice 3.19 (T héorèm e de D îni) Soit (fn) une suite de fonctions continues de [a, b] dans E. Pour chaque x G [a, b], la suite numérique (/„(a;))n>i est supposée décroissante et minorée. 1) a) Montrer que la suite (fn) converge simplement sur [a, 6] vers f . b) Montrer que si f est continue sur [a, b], alors la suite (fn) converge uniformément sur [a, b] vers la fonction f . c) Que peut-on dire lorsque, pour chaque x G [a, b], la suite {fn{x))n>i est croissante et majorée ? 2) Application : On considère la suite de polynômes définie par la relation de récurrence Po = 0, 2Pn+i{x) = rc •+ 2Pn(x) - Pn{x). a) Vérifier que, pour tout x G [0,1], on a 0 < Pn(x) < sjx. b) Montrer que, pour chaque x G [0,1], la suite numérique (Pnix))n>o est croissante, et en déduire que la suite (Pn) converge uniformément sur [0,1] vers la fonction x / x. Solution 1) a) Pour chaque x G [a, 6], la suite numérique {fn{x)) est décroissante et minorée, donc converge. On note f{x) sa limite. La suite (/„) converge donc simplement sur [0 , 6] vers la fonction x t - ^ f { x ) . b) Soit s 0. Pour chaque xq G [n, 6j, il existe un entier ~ X(f^ tel que \fn (X o ) - f { X Q ) \ < Vn G N, n > Nxo § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 3 179 En particulier, \fN^o(^o) - f(Xo)\ < (*) De plus, la fonction (/ nxo ~ f ) étant continue sur le compact [a, 6], elle y est uniformément continue d’après le théorème de Heine, on peut donc trouver a = a{e, N^q) > 0 tel que (**) \x-xo\< a \{fN{x) - f{x)) - ifN^^ixo) - /(a;o))| < De (*) et (**) on déduit que | r c- a : o| <û; \ f N { x ) - f ( x ) \ < e, ou encore, en notant B(xo,axQ) = {a: € [a, b], \x - a:o| < a^o} : (t) xeB{xQ,a) \fN.ç,{x)-f{x)\ < e. La famille (5(x, ax))xe[a,b] constitue un recouvrement du compact [o, b] par des ouverts de [a, 6], on peut donc en extraire un recouvrement fini (B{x,Otxi))l<i<p- Posons N = sup Nxil<i<p Soient n > N et X E [a, b]. Il existe i G {1, ... ,p} tel que x G B{xi, a^J, et la suite (/„) étant décroissante, on déduit de (f) que 0 < f { x ) - f n { x ) < f { x ) - f N { x ) < \ f {x) - f N^ . ( x) \ < e. On a donc démontré que Vn > TV, Va; G [a,b], \f{x) - fn{x)\ < £, d’où le résultat recherché. c) On se ramène au cas précédent en considérant la suite numérique i—fn{x))n>i qui est décroissante et minorée. 2) a) Montrons que 0 < Pn{x) < \fx pour tout x G [0,1]. Cette double inégalité est clairement vérifiée pour le polynôme nul Pq. Supposons-la vraie pour Pn, et montrons qu’elle est vraie pour Pn+iPuisque l’on a 2Pn+i{x) = {x - Pn{x)) + 2P„(x), le nombre 2P„+i(x) 180 Chapitre 3. Suites de fonctions qui est la somme de deux termes positifs ou nuis, est nécessairement positif ou nul. En considérant la relation 2(x/x - Pn+i(a;)) = {y/x - Pn{x)) (2-y/x - Pn{x)), on constate que y/x — P„+i(x) sera positif si 2 —y/x — Pn{x) est positif. Or, par hypothèse de récurrence, on a Va; € [0,1] , 2 —y/x — Pn{x) > 2 — 2 yfx > 0, donc yfx — P„+i(a:) > 0, et la propriété est donc vraie à l’ordre n + 1. Elle est donc vraie pour tout n e N. b) Pour chaque x € [0,1], la suite numérique {Pn(x))n est croissante puisque d’après la question 2) a), on a 2(P„+i(a;) - Pn{x)) = X - P^{x) > 0. (tt) La suite {Pn{x))n étant croissante et minorée par y/x, elle est donc convergente de limite f{x) ; de plus, en faisant tendre n vers l’infini dans (tt), on obtient 0 = a; - i f i x ) f . On en déduit aussitôt que f{x) = yfx puisque la limite est positive comme les termes Pn{x) de la suite. La fonction limite / étant continue sur [0,1], nous pouvons donc utiliser le résultat de la question 1) et conclure que la suite (Pn) converge uni­ formément sur [0,1] vers la fonction f : x y/x. Exercice 3.20 Soient I un intervalle de R, et (/„) une suite de fonc­ tions continues sur I et convergeant uniformément sur I vers une fonc­ tion f . Soit (xn) une suite dans I convergeant vers un élément i de I. Montrer que (fnixn))n converge vers f{£) lorsque n tend vers l ’infini. Solution Pour tout n G N, on a par l’inégalité triangulaire, 0 < \fn {X n ) - fi^ )\ - - \fn {X n ) < \fn {X n ) - f(X n ) + f(X n ) - f{X n )\ + \f{X n ) - f{^)\ f{^ )\- § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 3 181 Comme (/„) converge uniformément vers / , /n —/ est bornée à partir d ’un certain rang, et ||/„ —/||oo tend vers 0 lorsque n +oo. Or, V n G N , \fn(Xn) - f{Xn)\ < ||/n - /||o o , et le théorème des gendarmes entraîne alors \fn{Xn) (*) f{Xn)\ D’autre part, puisque les /„ sont continues au point £ (car ^ € /) , et que (/n) converge uniformément sur I vers / , alors / est continue au point i d’après le théorème 2.1, donc Comme on a démontré que pour tout n € N : \fn{Xn) - f{^)\ < \fn{Xn) - f{Xn)\ + \f{Xn) - /(^ )|, on déduit de (*) et de (**) et du théorème des gendarmes : \fn{Xn) - f{^)\ nZ^oo Exercice 3.21 On considère la suite de fonctions fn : [0,2] —^ R définie par : n a; (1 —a;)” + arcsin (x —1). fn{x) 1 ) Quel est le domaine de convergence simple A de la suite de fonctions (fn) ? Préciser la limite simple f . 2) Soit a g ]0, 1[. Montrer que la suite (fn) converge uniformément sur le segment [a, 2 —o;[ vers sa fonction limite f . 3) Évaluer f^(fn(x) — f ( x ) ) d x et en déduire que l ’on ne peut avoir convergence uniforme de la suite (fn) sur [0,1]. Solution 1) - Pour X € jO, 2[, on a |x —1| < 1, donc lim n ^ x ( l - x ) ” = 0 et n—^+00 lim /„(x) = arcsin ( x - 1 ) . n—>+oo 182 Chapitre 3. Suites de fonctions - Pour ic = 0, on a lim v ^ x { \ — xY' = 0, donc lim /n(0) = arcsin(—1). - Pour X = 2, on a •n? x { l — x)^ = 2n^ (—1)" qui est le terme général d’une suite divergente, donc la suite {fn{ 2))n diverge. Le domaine de convergence simple de la suite (/n) est donc A = [0,2[ et la fonction limite est f : x arcsin (x —1). 2) Sur [a, 2 —a], on a |1 —a:| < 1 —a, donc, pour tout entier n assez grand, \ f n { x ) - f { x ) \ < 2 n2 | l - 0!|". Comme n^ |1 —al” tend vers zéro lorsque n tend vers l’infini, on en conclut, grâce à la proposition 1.11, que (/„) converge uniformément sur le segment [a, 2 —a] vers / . 3) En posant y = 1 —a:, on obtient / {fn{x) - f{x)) dx JO = f Jo n ^ x { l - a;)” dx ^ f JO y” (1 - y) dy = n f _ ! _______ n + 2j \n + l n" 1. (n + 1) (n + 2) n^+oo Par conséquent, l’intégrale Jq fn(x) dx ne tend pas vers f{x) dx lorsque n tend vers l’infini. D’après le théorème 4.1, (/„) ne converge donc pas uniformément sur [0,1] vers / . Exercice 3.22 Calculer la limite lorsque n tend vers l ’infini de /•7t/4 P+O O f jq f r+ O O rp n a;2” + 1 dx. Solution Chacune des limites proposées peut s’obtenir facilement en utilisant le théorème 5.2 de convergence dominée (voir exemple 5.3). Nous proposons ici une méthode directe. § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 3 183 1) À l’aide du changement de variable t = tan x, on a ¡■n/4 fl dt 1 0 < / tan" x d x = -— -X < / t^d t = ------- — > 0. Jo Jo 1 + t‘‘ Jo n + 1 n-^+oo Le théorème des gendarmes donne alors PTT/4 lim / tan" X dx = 0. n-^+oo J q 2) Pour chaque n € N, notons /„ : [0,+ o o [ - ^ E , - Les fonctions /„ sont continues sur [0, +oo[, donc intégrables sur chaque segment inclus dans [0, + oo[. De plus, Va: € [0, + oo[, et / 0'''°° e ^ dx est convergente car f+00 / e ^ dx = lim [ —e Jo a4 —>+0 0 L a:” + e® œ-^+oo e®’ JO = lim i 4 -^ + o o fl —e V / = 1. Le théorème d ’équivalence pour les fonctions positives permet de conclure que Jq °° fn(x) dx est convergente. - Sur [0, +oo[, la suite (/„) converge simplement vers la fonction / définie par si 0 < a; < 1 a: = 1 / : X I—> < (1 + e)-^ si 0 si 1 < a;. La fonction / est continue par morceaux sur [0, + oo[, et on a pour n>2: r+OO / Jo P+00 fn{x)dx - / Jo f{x)i < J ( — -------i ) * + Jo ya:” + e® e®y ai a;" + e® x^ dx r+°° dx Jo (a;” + e®) e® Ji x" + e® /•1 „ , r+°° dx < X dx + — Jo Ji 1 n + 1 + x” 1 n — 1 n-> +00 0. 184 Chapitre Enfin, r+°° d’où , /“1 dx r+oo lim / fn{x) dx = 1 n->+oo Jn 3) Pour chaque entier n > 2, considérons fn : [0, + oo[-> ] X" X + 1■ Les fonctions /„ sont continues sur [0, + oo[, donc intégrables sur tout segment inclus dans [0, + oo[. De plus, Vn > 2, 1 X" 2j2n ^ J x->+oo x” Or, pour tout n > 2, /j^°° dx est un exemple de Riemann convergent, donc l’intégrale impropre /i^°° /„(x) dx est convergente. On conclut que fn{x) dx converge pour tout n > 2. Sur [0,+oo[, la suite (/„) converge simplement vers la fonction / définie par [ 0 si X 7^ 1 / : æ 1 1/2 si X = 1. La fonction / est continue par morceaux sur [0, + oo[. On a par ailleurs f+°° x" , 0 < / -----r d x = ~ Jo X^^ + 1 ri /o x” , f +00 2;^ —------ dx + x2n ^ I dx x2" + 1 Jo il Jl x” 1 1 + n + 1 n —1 n-^+oo Le théorème des gendarmes donne alors r+00 x" lim / —------ dx = 0. n-^ +oo J q + 1 § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 3 185 Exercice 3.23 Soit {Pn)n>o une suite de fonctions polynômes. On sup­ pose que (Pn)n>Q converge uniformément sur R vers une fonction f . 1) Montrer qu’il existe TV G N tel que Vn G N, n > N = ^ P n = PN + \ i avec An € R. 2) En déduire que f est une fonction polynôme. Solution 1 ) D’après le critère de Cauchy uniforme (théorème 1.13), on a 3TV G N, W n > N , Va; G R, \Pn{x) - P n ( x ) \ < 1. Ainsi, pour tout n > N , P n ~ P n est une fonction polynôme bornée sur R, donc constante. Autrement dit, pour tout n > TV, il existe A„ € R tel que Pn = Pn + K 2) La suite numérique (Pn(0)) converge, donc la suite ( \ n ) n > N aussi car An = Pn{0) — Pn {^) pour tout n > N. Notons A la limite de la suite (An)n>iv. Pour tout X G R, on a /(x ) = lim Pn(x) = n —>+oo lim (Pn (x ) + K ) = Pn (x ) + A. n —>+00 On en déduit que /(x ) = P n ( x ) + A pour tout x G R, donc / est une fonction polynôme. Exercice 3.24 Soit f : [0 , 1 ] —^ C une fonction continue. À l ’aide du théorème d ’approximation de Weierstrass, montrer que lim n n— »^+oo (*) e-^^dx = / ( 0 ). Solution Commençons par examiner le cas où / est une fonction polynomiale. On a d ’abord n [ e“”®dx = 1 - e“” , donc Jo lim n [ e“"®dx = 1 . n -> + o o Jo Chapitre 3. 186 Suites de fonctions Par ailleurs, une intégration par parties donne n f/ . x e - ^ ^ d x = - e " ” + f ^ e - ^ ^ d x = - e " " + Jo Jo 1 —e' d ’où lim n if . x e n— ^+oo Or, pour tout entier fc > 1, on a dx = 0. 0 < n f x^ e~'^ dx < n f x e ~ ^ d x , Jo Jo et le théorème des gendarmes permet d’en déduire que lim n f x^ n-^+oo Jq dx = 0 . Pour toute fonction polynôme P{x) = oq + aix + ... + 0^0;", on a alors par linéarité de l’intégration : lim n [ P(x) e“"®dx = n-^+00 Jq üq lim n f e“”®dx n—»+00 Jq .1 n + y'afe tí = ao = P(0). lim n x ^e~ '^d x -^0 Le résultat annoncé est donc vrai pour toute fonction polynôme P. Considérons maintenant le cas d’une fonction quelconque / continue sur le segment [0 , 1 ]. Soit £ > 0. D’après le théorème de Weierstrass, il existe une fonction polynôme P telle que ||/ —P||oo < £• Posons Un = n [ f { x ) e Jo dx. On a K -/(0)1 = \n f \ f { x ) - P { x ) ) e - ’“ dx \ Jo P{x)e~'^ dx - f{0) < n tf(x)-P{x)\e-^^dx Jo - |- |n ^ P{x)e-^^dx - P(0) -h |/ ( 0 ) - F ( 0 ) |. § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 3____________ Or, 11/ —P||oo < e implique ^ / \f{x) — P { x ) \ e ~ ^ d x < n e [ e~'^^dx = (1 —e“")e < e, •'O 70 et d ’après la première partie, on a \n P{x)e~'^^dx - P{Q) < e pour tout n > N. Comme de plus, 1/ ( 0 ) - P ( 0 )| < 11/ - P |U < e, on conclut que, pour tout n > iV, on a \un —/(0)| < 3e. D’où le résultat désiré. Remarque : on pouvait procéder directement en écrivant l’intégrale de l’énoncé sous la forme : ^ / i f i ^) - / ( 0 )) e“""“ dx + n [ (f{x) - / ( 0 )) e"”®dx •/0 Ja et en choisissant o; > 0 associé à un e > 0 de continuité de / en 0 ... Exercice 3.25 Soit {E, || • ||) un espace vectoriel normé complet, et soit i f n ) n > o une suite d ’applications continues sur E à valeurs dans R. 1) Montrer que si (fn) converge uniformément sur E alors, pour tout X E E et toute suite (xn) d ’éléments de E convergeant vers x, la suite réelle {fn{xn))n>o converge vers f{x). 2 ) Montrer que si l ’on suppose seulement la convergence simple de { f n ) n > o vers f , alors ce résultat tombe en défaut Solution 1) Puisque (fn) converge uniformément sur E, il existe une fonction / de E dans R telle que Ve > 0, 3 AT G N, Vn G N, Vx e E, ( n > N ^ |/„(x) - f{x)\ < e). La fonction / étant limite uniforme sur E d’une suite de fonctions conti­ nues, elle est elle-même continue sur E, donc Vx G P , Ve > 0, 3o! > 0, Vj/ G E, ( ||a : - 2/|| < o; \ f ( x ) - f { y ) \ < e). Chapitre 3. 188 Suites de fonctions ■Soit (xn) une suite d’éléments de E convergeant vers x, alors 3no 6 N, Vn G N, ( n > n o =» ||a; —a;„|| < cc^. Donc, pour tout n > no, \f{x) — f{y)\ < e. Or, pour n > AT, on a \fn{xn) - f{xn)\ < £• Donc, pour tout n > max(no,iV), on a \fn{Xn) - f{x)\ < \ f n M - f{Xn)\ + \f(Xn) - f(x)\ < 2e. Donc lim n— ►+(» fn(xn) = f{x). 2 ) Prenons E = [0,1 ] et fn : [0,1 ] —^ E, x i-> x". Chaque fonction /„ est continue sur [0 , 1 ] et la suite (/„) converge simplement sur [0 , 1 ] vers la fonction / définie par fi^) _ J 0 si X G [0 , 1 [ = I J si X = 1. Comme / n’est pas continue sur [0 , 1 ], la suite (/„) ne peut donc conver­ ger uniformément sur [0 , 1 ] vers sa limite / . Considérons alors la suite de terme général x„ = 1 — C’est une suite à valeurs dans [0,1] et qui converge vers 1 . Or, i lim fnixn) =lim 1 ------- = n -> + o o \ f l / n -> + o o 1 -e . Comme / ( 1 ) = 1 , on conclut que : lim /„(x„) 7^ / ( 1 ). n —^+00 L’hypothèse de convergence uniforme sur E est donc nécessaire. Chapitre 4 Séries de fonctions Comme pour les séries numériques, on peut, à partir d’une suite de fonc­ tions (/n)n>o, construire une suite {Sn)n>o où Sn = fo + ■■■ + fn- On obtient ainsi ce qu’on appelle une série de fonctions, notée fn Les séries de fonctions jouent un rôle considérable en Analyse avec no­ tamment les exemples fondamentaux des séries entières an x” et des séries trigonométriques o,n e*”® qui feront l’objet des deux prochains chapitres. Pour les séries de fonctions, on dispose d’un nouveau mode de convergence, dite normale, qui n’est en fait qu’une condition suffisante très commode pour établir la convergence uniforme. Nous gardons les notations du chapitre précédent. 1 Différents modes de convergence 1 . 1 . C onvergence sim ple 1 . 2 . D éfinition Soit (/n)neN une suite d’applications de X dans E. On appelle série des fonctions fn et on note 13 /n> iu suite (Sn) où Sn désigne l’application de X dans E définie par S n {x ) = ¿ fk { x ) , k=0 et appelée la n-ième somme partielle de la série fn - 1.3. D éfinition Lorsque la suite de fonctions (5n)n>o définie ci-dessus converge simplement sur X , on dit que la série de fonctions fn converge 189 190 Chapitre 4. Séries de fonctions simplement sur X . Dans ce cas, la fonction limite S de {Sn) s’appelle la fonction som m e de la série X) /n> et on note +00 s = E /n=0 1.4. R em arq u e Si f n converge simplement sur X , alors, pour chaque a; G X, la série Ylîn{x) est convergente dans E, et l’on a / vi€X , s(x) = +00 +00 E /" W = n=0 \ n=0 1.5. D éfinition On appelle reste d ’o rd re n d’une série simplement convergente Z) /«, la fonction Rn définie par +00 Va; G X, Rn{x) = Y. /c=n+l 1.6. R em arq u e Pour tout x G X, on a alors S{x) = Sn{x) + Rn{x). 1.7. E xem ple Considérons la série de fonctions définie sur R+ par fn{x) = x e “”®. Pour chaque x fixé dans RÜj., on a x e “"® = o(l/n^), donc la série numérique J2fn{x) converge, ce qui montre que la série f n converge simplement sur R+ (pour x = 0 , la convergence est évi­ dente). Sur cet exemple, on peut même déterminer la fonction somme de la série J2fn puisque, pour tout x G E+, on a 1 = x E (0 fc=0 ‘ = k= 0 X _ g -(n + l)x 1 — X n—>+oo 1 Donc + 00 Y E n=0 X pour X > 0 , et 0 pour x = 0 . = 1 - e -— ^ 1 . 8 . C onvergence uniform e 1.9. D éfinition On dit que la série X)/n converge uniform ém ent sur X si la suite de fonctions (S'n) converge uniformément sur X. § 1. Différents modes de convergence 191 1 . 1 0 . R em arque De la proposition 1.6 du chapitre 3 on déduit que si la série simplement. converge uniformément sur X , alors elle y converge On a immédiatement la proposition suivante. 1 . 1 1 . P ro p o sitio n Si la série Y^fn converge uniformément sur X , alors la suite de fonctions (/„) converge uniformément vers zéro (zéro désignant ici la fonction nulle) dans X . 1 . 1 2 . R em arque La suite (/n) peut converger uniformément vers zéro, sans que la série Y fn ne converge uniformément. Par exemple, la suite (l/n®)„>i converge uniformément vers zéro sur ]1 , +oo[ puisque Vx G]1 , + o o [ , 0 < — < n® n n —>+oo 0, mais la série Z)(l/n®) ne converge pas uniformément sur ]l,+oo[ comme on le verra dans le problème 7.14. 1.13. P ro p o sitio n Soit Y f n une série simplement convergente. Pour que Y f n converge uniformément sur X , il faut et il suffit que la suite (Rn) des restes partiels converge uniformément vers zéro dans X . D ém onstration : - Si la série Y f n converge uniformément sur X vers S, alors il est clair que la suite des fonctions S —Sn = Rn converge uniformément sur X vers zéro. - Réciproquement, il est tout aussi évident que si la série Y f n converge simplement sur X vers S et si la suite (Rn) converge uniformément sur X vers zéro, alors la suite de terme général Sn = S — Rn converge uniformément sur X vers S. □ 1.14. Exem ple La série des fonctions définies par fn{x) = x e converge pas uniformément sur E+. En effet. + 00 Vi € R ; , R .,{x ) = £ x e - ”” = t™+i d’où Rn ^n + l j 1 n—+00 e ’ et on conclut par la proposition précédente. 1-e ” ne 192 Chapitre 4. Séries de fonctions 1.15. Convergence uniform e su r to u t com pact 1.16. D éfinition On dit que la série S / n converge uniform ém ent su r to u t com pact inclus dans X si la suite {Sn) des sommes partielles converge uniformément sur tout compact inclus dans X. 1.17. E xem ple La série de l’exemple précédent converge uniformément sur tout compact de IRÜj.. En effet, si K est un compact contenu dans RÜj., on peut trouver des réels a et 6 tels que 0 < o < 6 et i f C [a, 6]. On a alors „g-(n+l)a V x G [a, 6], 0 < Rn{x) < —----3^ , 1 _ g O OÙ le majorant est indépendant de x et tend vers 0. Donc la suite (i?„) converge uniformément sur [a, 6] vers zéro. 1.18. C ritè re de C auchy uniform e 1.19. P ro p o sitio n La série converge uniformément sur X si, et seulement si, pour tout e > 0, il existe N g N (dépendant de e) tel que pour tout entier n > N et tout entier p > l , on ait Vx 6 X, ||/„+i(x) + ••• + fn+p{x)\\ < e. D ém onstration : C’est le critère de Cauchy uniforme appliqué à la suite des sommes partielles (Sn) (théorème 1.13 du chapitre 3). □ 1 . 2 0 . C onvergence absolue 1 . 2 1 . D éfinition On dit que la série X)/n converge absolum ent sur X si, pour tout X G X , \ a série réelle Y, ||/n(ic)|| converge. 1 . 2 2 . E xem ple Le critère de Leibniz permet de voir que la série des fonctions définies par fn(x) — (—l)”/n® converge simplement sur tandis que la règle de comparaison pour les séries à termes positifs permet de voir que X)/n converge absolument sur ]1 , + oo[. Le résultat qui suit est très utile en pratique. 1.23. P ro p o sitio n Si la série Y,fn converge absolument sur X , alors elle converge simplement sur X . § 1. 193 Différents modes de convergence D ém onstration : Soit x E X , la série J2fn{^) converge absolument dans E qui est complet, donc elle converge. □ 1.24. Convergence normale Rappelons que 'B{X,E) désigne l’espace vectoriel des fonctions de X dans E bornées, et que, muni de la norme || •Iloo de la convergence uniforme, c’est un espace complet. 1.25. Définition On dit que la série E / n converge normalement sur X si • V n e N , f n e ‘B { X , E ) , • la série E ||/n||oo converge. 1.26. Proposition La série J2fn ^st normalement convergente sur X si, et seulement si, il existe une suite réelle positive (o!„) vérifiant les deux conditions suivantes : • Vn e N, Vx G X , ||/n(a;)|| < an, • la série Oin converge. D ém onstration : Si la série X) fn est normalement convergente, alors la suite de terme général = ll/n||oo satisfait aux deux conditions de la proposition précédente. Réciproquement, si les deux conditions de la proposition sont vérifiées, alors chaque /„ est bornée et la série S l|/n || est convergente comme série à termes positifs majorée par la somme d’une série convergente. □ 1.27. Exemple La série est normalement convergente sur l’intervalle [a, + oo[ où o > 0. En effet, pour n assez grand, on a |2;g-ni| < a e “”“ pour tout x > a, et on conclut par la proposition précédente puisque e“”“ est une série géométrique convergente car de raison e““ appartenant à ]0 , 1 [. 1.28. Théorème Si la série Y^fn converge normalement sur X , alors elle converge absolument et uniformément sur X , et l ’on a +00 + 00 E /" n=0 < E oo n= 0 ll/.lloo- Chapitre 4. 194 Séries de fonctions D ém o n stra tio n : Si la série J2fn converge normalement, il existe une suite réelle positive (o;„) telle que V neN , ||/n(o:)|| < a„, avec convergence de la série X) ccn- La série de vecteurs X fn{^) converge donc absolument sur X. D’où la convergence absolue de X fn sur X . Soient n € N et P € N*, on a Va: G X, ||/„+i(a:) + • • • + /„+p(a;)|| < + • • • + cxn+p ce qui montre que la série X fn vérifie le critère de Cauchy uniforme sur X (proposition 1.19), elle est donc uniformément convergente sur X . Pour tout a: G X, on a +00 < k=0 IIA(*)II < E /e= 0 IIAII- < E k=0 E IIAlU. k=0 d’où +00 +00 Va:GX, ¿ fk(x) k=0 ce donne bien l’inégalité désirée ^ ¿ ll/fe||oo, fc= 0 1.29. R em arq u e Une série peut converger uniformément et absolument sans converger normalement. Considérons en effet la suite de fonctions en escalier définie sur [0 , 1 ] par ri .1 r.. 1 si a: G 0 ,----- 7 U - ,1 .n . . n+ 1. < ■ 1 . ■ 1 1 — SI a; G n Ln + 1 n . 0 fn(x) - Cette série converge uniformément sur [0,1 ] puisque fn + k {x ) k=l < n+ 1 Mais la convergence n’est pas normale puisque sup Il/n(2:)|| = i a:e[0 ,l] ^ et que 1/n est le terme général d’une série de Riemann divergente. § 2. Convergence uniforme et limite 195 1.30. P ro p o sitio n Soit Z )(~ l)” 5'n une série de fonctions de X dans R telle que i) pour chaque x € X , la suite (gn{x))n ^st décroissante, a) la suite de fonctions (p„) converge uniformément sur X vers zéro. Alors la série E)(—l)” ^n converge uniformément sur X . D ém onstration : Pour chaque a: G X, la suite réelle {gn{x))n tend vers zéro en décroissant, donc tous ses termes sont positifs. La série al­ ternée Z) ( ~ l) ” ^n(a?) vérifie le critère de Leibniz, donc converge, et si S{x) désigne sa limite, on a d’après le théorème 4.4 du chapitre 2 : \S{x) - 5n(a;)| < \gn+i{x)\. Comme (gn) converge uniformément sur X on déduit que (S'n) converge uniformément sur X vers S. Donc la série Z )(~ l)” â'n converge unifor­ mément sur X. □ 1.31. Exem ple Ce résultat permet de voir aisément que Z) (— converge uniformément sur tout intervalle [o, -I- oo[ où a > 0. 2 Convergence uniforme et limite 2 . 1 . T héorèm e Soit a un point adhérent à X , et soit J2fn une série de fonctions de X dans E. On suppose que i) pour tout n € N, /o fonction fn admet une limite in uu point a, a) la série Y, fn converge uniformément sur I. Alors - la série Y converge dans E, - la fonction somme S admet une limite en a, et de plus +00 limSix) = n=0 D ém onstration : Il suffit d’appliquer le théorème 2.5 du chapitre 3 à la suite (S'„) des sommes partielles. □ 196 Chapitre 4. Séries de fonctions 2 .2 . R em arq u e Le dernier point de la conclusion du théorème précé+ 00 dent s’exprime aussi en disant que l’on peut permuter lim et n=0 En d’autres termes, sous les hypothèses du théorème, on a la = ¿ ( |а - ^ ”М) 3 Convergence uniforme et continuité 3.1. T héorèm e Soit a € X , et soit (/„) une suite d’applications de X dans E. On suppose que i) pour tout n G N, la fonction /„ est continue au point a, ii) la série Y^fn converge uniformément sur X . Alors la fonction somme de la série Y fn ^st continue au point a. D ém onstration : Il suffit d’appliquer le théorème 2 .1 du chapitre 3 à la suite (Sn) des sommes partielles. □ La continuité étant une propriété locale, on a immédiatement le corollaire suivant qui découle du corollaire 2.2 du chapitre 3. 3.2. C orollaire Soit (fn) une suite d’applications de X dans E. On suppose que i) pour tout n G N, la fonction est continue sur X , ii) la série Y fn converge uniformément sur X . Alors la fonction somme de la série Y fn esi continue sur X . +o° p—n\x\ 3.3. E xem ple La fonction ж est continue sur R. En effet. 71= 1 c’est la somme d’une série de fonctions continues qui converge normale­ ment (donc uniformément) sur E puisque ,-n|œ| 'ix G < -h - Comme dans l’étude des suites de fonctions, il arrive souvent qu’il n’y ait pas convergence uniforme de Y f n sur X, mais qu’il y ait convergence uniforme sur certaines parties de X . D’où la définition suivante. § 4. Dérivation terme à terme 197 3.4. D éfinition Soit (/„) une suite d’applications de X dans E. On dit que Y, fn converge localem ent uniform ém ent sur X si et seulement si Y f n converge uniformément sur toute partie compacte de X . 3.5. C orollaire Soit I un intervalle (non vide) de R, et soit (fn) une suite de fonctions de I dans E. On suppose que i) pour tout n G N, la fonction fn est continue sur I, ii) la série Y fn converge localement uniformément sur I. Alors la fonction somme de la série Y fn est continue sur I. +00 J 3.6. Exem ple La fonction ^ : xi-^ ^ ~ continue sur l’intervalle Tt ouvert ]1, +oo[. En effet, c’est la somme d’une série de fonctions continues qui converge uniformément sur tout intervalle [a, + oo[ avec a > 1 , car n=l Va; G [a, + oo[, n“ s 4 . et que 1/n“, pour a > 1 , est le terme général d’une série de Riemann convergente. Il y donc convergence uniforme a fortiori sur tout compact K inclus dans ]1 , + oo[, et le corollaire précédent s’applique. 4 Dérivation terme à terme Dans cette section, / désigne un intervalle de R, non vide ni réduit à un point. 4.1. T héorèm e Soit (fn) une suite de fonctions dérivables de I dans un espace vectoriel normé E. On suppose que la série Y f n est sim­ plement convergente et que la série Y fn formée avec leurs dérivées est uniformément convergente sur I. Alors la fonction somme S est déri­ vable sur I, et on a +00 Va; G /, S'(x) = ^ f n ( x ) . n=0 D ém onstration : Résulte immédiatement du théorème 3.1 du cha­ pitre 3 appliqué à la suite (Sn) des sommes partielles. □ Lorsque E est complet (par exemple E = R ou C), le théorème 4.1 ci-dessus fournit le résultat remarquable suivant. 198 Chapitre 4. Séries de fonctions 4.2. T héorèm e Soit (/„) une suite de fonctions dérivables de I dans un espace de Banach E. On suppose qu’il existe a G I tel que la série S /n(o) soit convergente dans E, et que la série X) fn converge unifor­ mément sur I. Alors la série f n converge simplement sur I, uniformément sur tout segment inclus dans I. De plus, sa somme S est dérivable sur I et sa dérivée est la somme de la série Y^f^. 4.3. R em arq u e Chacun des deux théorèmes précédents donne la for­ mule dite de dérivation terme à terme d’une série de fonctions : \ ' +00 E /» n=0 / +00 = Efnn=0 Ce théorème (comme le précédent) se généralise très naturellement au cas des fonctions p fois dérivables sur l’intervalle I. 4.4. P ro p o sitio n Soit (fn) une suite de fonctions p fois dérivables de I dans un espace de Banach E. On suppose qu’il existe a G I tel que la série X)/n(o) soit convergente. Si pour tout entier k ( l < k < p), les séries Y!,fn^ convergent uniformément sur I, alors la série J2fn converge simplement sur I, uniformément sur tout segment inclus dans I. De plus, sa somme S est p fois dérivable sur I et, pour \ < k < p, chaque dérivée S^^^ est la somme de la série Y fn^ / en d’autres termes : VA: € { i , . . . . p } , / +00 \ (k) +00 (E /» ) = E / Î ’n=0 ^ n=0 4.5. R em arq u e Le résultat ci-dessus est encore vrai si on remplace la convergence uniforme sur I par la convergence uniforme sur tout segment inclus dans /. 4.6. E xem ple On a montré (voir exemple 3.6) que la fonction zêta c;X +00 1 E è n=l est continue sur l’intervalle ]1, -l-oo[. En fait, ^ est indéfiniment dérivable sur ]1, -H oo[. Pour tout n e N*, posons f n ( x ) = n~®. Alors VfcsN, / « ( x ) = nr § 5. Intégration terme à terme sur un segment 199 Pour tout k e N et tout nombre réel a > 1 , la série fn^ converge normalement (donc uniformément) sur [a, +oo[, donc a fortiori sur tout segment inclus dans ]1 , +oo[. On peut alors dériver k fois terme à terme sur cet intervalle, d’où V x € )l, + oo|, C“ ’(*) = ( - l ) " E **""^*’ n=l 5 Intégration terme à terme sur un segment 5.1. T héorèm e Soit [fn) une suite de fonctions intégrables sur l’inter­ valle compact [a, b], à valeurs dans un espace vectoriel normé complet E. Si la série X)/n converge uniformément sur [a, b], alors + 00 - sa somme S : ^ fn{x) est une fonction intégrable sur [a, b], n=0 - la série de terme général Un = f^ fn(^) dx est convergente, et on a rb +0O / S{x)dx = У^г¿т, (4.1) n=0 D ém onstration : Il suffit d’appliquer le théorème 4.1 du chapitre 3 à la suite (Sn) des sommes partielles en notant que, pour tout n e N, on a [ Sn{x)dx = è Ja / fk{x)dx. Ja □ Le théorème en découle aussitôt. La relation (4.1) est appelée formule d ’intégration terme à terme et s’écrit aussi fb f + ° ° / ( S \n =0 \ +°° rb / fn(x) dx. n=0 ‘' “ pb +00 On dit qu’on permute les deux symboles / et y^. / (4.2) n=0 5.2. R em arque II se peut, dans d’assez nombreux exemples, qu’on pb +0O puisse permuter les deux symboles / et ^ sans qu’il y ait nécessairement convergence uniforme ! n=0 200 Chapitre 4. Séries de fonctions En effet, soit 53 fn une série de fonctions intégrables sur [a, b] et conver­ geant simplement sur [a, 6]. Supposons que la somme S' de J2fn soit continue par morceaux (donc intégrable) sur [a, 6]. Alors, pour tout n G N, le reste Rn est une fonction intégrable sur [a, b] (car Rn = S —Sn) et on a par linéarité de l’intégration : Î S{x)dx = f Supposons que i^/fe(a;))dx = X! i / fk{x)dx\ + f \fc=0 / k=0 J Ja Rn{x)dx. fb / Rn(x)dx — ^ 0. Ja n^+oo Alors donc la série ^ 2 (^J f k { ^ ) d ^ +00 -i, converge, et on a -b / fk{x)dx = / S(x)dx = k=0 />6 /+<» \ / j ^ / f e ( x ) dx. \fc=0 / /■b +°° Ainsi, pour pouvoir permuter les symboles / et y^, il suffit que l’intén=0 grale sur [a, b] du reste Rn tende vers zéro lorsque n tend vers l’infini. Cette remarque s’applique aussi aux intégrales sur un intervalle qui n’est ni nécessairement fermé ni nécessairement borné. 6 Intégration terme à terme sur un intervalle L’énoncé suivant (admis) constitue un outil puissant pour permuter les symboles de sommation et d’intégration dans le cas où I est un intervalle quelconque. On suppose néanmoins que I n’est ni vide ni réduit à un point. 6 . 1 . T héorèm e Soit {fn)n>o une suite de fonctions continues par mor­ ceaux sur I et telles que, pour tout n G N, Vintégrale impropre fj \fn{x)\ dx converge. On suppose en outre que i) la série 53 fn converge simplement sur I, § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 4 n) la fonction somme S est continue par morceaux sur I, iii) la série numérique 201 fn{x) dx converge absolument. Alors • J |5(ic)|da: est convergente, • / |5'(a;)|dx XI / \f n { x ) \d x . < n=0 ‘ +00 i S{x)dx = X / fn{x)dx. n=0 6 .2 . R em arque Sous les hypothèses du théorème ci-dessus, on peut +00 « donc permuter les symboles X ^ 7 > c’est-à-dire qu’on a dx = ^ X X ( / fn{x) d x ^ . Énoncés et solutions des exercices du chapitre 4 Exercice 4.1 Etudier la convergence simple des séries de fonctions de termes généraux : X /^(^) = T~i— 2^ ’ 1 -I- n^x"^ ' (—1)” 9ri{x) = ------- , n — X hn{x) - - n x ^ Inx. Solution - Convergence simple de /nSoit a; G IR fixé. Si a; = 0 , alors fn{x) = 0 pour tout n > 0 , donc converge (et vaut 0 ). Si x ^ 0 , alors fn(x) fn {x ) 1 n -> + o o ri^ X Comme 1 /n^ est le terme général d’une série de Riemann convergente, le théorème d’équivalence pour les séries à termes positifs permet de conclure que la série numérique f n { x ) est convergente. Donc la série f n converge simplement sur R. 202 Chapitre 4. Séries de fonctions - Convergence simple de 9nLa fonction Qn n ’est pas définie au point x = n. L’ensemble des points où la série Y,9n{x) peut converger est donc au plus E \ N. Soit X 6 E \ N fixé. Il existe un entier N tel que TV—a; > 0 et l’on a Vn 6 n> N > 0. n — X À partir du rang TV, est le terme général d’une série alternée. Pour chaque æ € E \ N, la suite de terme général l/( n —a:) est décroissante et tend vers zéro. Le critère de Leibniz (théorème 4.4 du chapitre 2 ) permet de conclure que cette série alternée est convergente. La série ^ Çn converge donc simplement sur E \ N. - Convergence simple de J^hnPour chaque n, la fonction est définie sur E^j., et on a |/i„(a:)| > 0 pour tout EÜj. \ {!}. De plus, lim flnx" lna;|) n -» + o o V 1/ n V = x. Il résulte de la règle de Cauchy (théorème 3.4 du chapitre 2 ) que la série numérique Y^hn{x) converge si x € ] 0 , 1 [ et diverge si x g ]1, + o o [. Si a: = 1 , on a hn{x) = 0 , donc la série Y, ^n(l) converge. En résumé, la série de fonctions Y hn converge simplement sur ]0,1]. Exercice 4.2 Étudier la convergence simple et déterminer la somme de la série de fonctions donnée par fn{x) = { ^ n si X = n. SI X Solution Pour tout n G N, notons Sn la n-ième somme partielle de la série Y f k Si a; ^ N, on a fk{x) = 0 pour tout A: G N, donc Sn(x) = 0, et par conséquent lim ^„(a:) = 0 . n^+oo Si a; G N, posons x — N. Pour tout n > TV, on a Sn{x) = / a^(TV) = TV^, et donc lim Sn(x) = TV^. n —>+oo § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 4 203 En résumé, la série de fonctions fn converge simplement sur E et sa somme est la fonction S donnée par 0 ^ si a; ^ N si a: e N. 1 Exercice 4.3 Étudier la convergence simple et la convergence uniforme de la série de fonctions de terme général fn donné par Vl € K, U(x) = ( -1 )” Solution Pour tout n € N* et tout x G E, on a _or»2 ( - 1)” + 1 ^ 2+ 1 rr\£i ' Comme \jr? est le terme général d’une série de Riemann convergente, la proposition 1.25 permet d’en conclure que la série YLfn converge nor­ malement sur E. D’après le théorème 1.27, la série X)/n est alors absolument et unifor­ mément convergente sur E. Exercice 4.4 Étudier la convergence simple et la convergence uniforme des séries J2fn ei E 9n où », \ sinnx . , Va; G E, /„(a;) = -r--— r et gnix) = a;2 + n'^ Solution - Étude de la série fnPour tout n G N* et tout a; G E, on a sm na; a;2 + 24 sinnx x^ + ri2 • 204 Chapitre 4. Séries de fonctions et comme 1/n^ est le terme général d’une série de Riemann conver­ gente, on déduit de la proposition 1.25 que la série X)/n est normale­ ment convergente sur E, donc uniformément et absolument convergente d’après le théorème 1.27. - Étude de la série 9nLa série X) 9n se déduit de la série X) fn en multipliant chaque terme par x^. Elle a donc le même domaine de convergence, c’est-à-dire E. La fonction X n’étant pas bornée sur E, la propriété de convergence uniforme sur E n’est pas nécessairement conservée. Supposons que la série X) 9n converge uniformément sur E. D’après le critère de Cauchy uniforme (proposition 1.18), pour tout e > 0 , il existe iV e N ne dépendant que de e et tel que, pour tout entier n > N et tout entier p > 1 , on ait k=n-\-l < e, x“ ^ -I- Va; G En particulier, pour n = N et p = l : x“ ^ I sin(A^ -t- l)a; x^ + {N + 1)2 Donc, pour X = 2 A:7r -|- 2W+2 ’ < e , Va; G ^ < £, (2A;7T + ^ ) ' + (iV -hl )2 propriété évidemment fausse puisque le premier membre de l’inégalité tend vers 1 lorsque k tend vers -l-oo. On ne peut donc avoir convergence uniforme sur E de la série X^nEn revanche, la série converge uniformément sur tout compact K de E. En effet, la fonction a; 1—^ a;^ étant continue sur K, elle y est bornée et atteint ses bornes. Il existe donc M G E+ tel que x “ ^ < M pour tout x dans K. On en déduit que Va; G RT, x ‘ smna; a;2 -I- n2 < M.9 ’ — § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 4 205 et comme Ijr? est le terme général d’une série de Riemann convergente, on déduit de la proposition 1.25 que Yj Qu converge normalement, donc uniformément, sur le compact K . Exercice 4.5 On considère la série des fonctions fn définies sur [0,1] par fn{x) = (n > 1 ). 1) Montrer que cette série de fonctions converge simplement sur [0 , 1 [. Déterminer sa fonction somme S. 2) La série Y^fn converge-t-elle uniformément sur [0,1[ ? Solution 1 ) Si a: = 0, alors fn{x) = 0 pour tout entier n > 2 , donc la série S /n (0 ) converge. Soit xq €]0, 1 [. On a n+ 1 /n+l(^o) /n(^o) n ^ 0, d’où lim n—>H-oo /n+l(^o) fni^o) = < 1. Xq D’après la règle de D’Alembert (corollaire 3.6 du chapitre 2 ), la série J2fn(xo) converge. Donc J2fn converge simplement sur [0,1[. Pour calculer sa somme S, remarquons que /„(x) = et que pour tout X G [0,1[ : 1 + X + x^ + 1 ... + x ” = - 1 —X On a alors l + 2 x + . . . + n x” d f l — x”"^^\ ~ T“ ax (\ 11 —X y/ 1 ~ —(n + 1 ) x” (1 —x) /1 \2 (1 - x )2 En faisant tendre n vers l’infini pour x G [0 , 1 [ fixé, on obtient Six) = 1 (1 —x)2‘ Chapitre 4. 206 Séries de fonctions 2) On a clairement sup \fn{x)\ = n. i 6 (0 ,l[ De même, on a, fn = Sn —Sn-i- Si (Sn) convergeait uniformément vers S, alors, comme Vx e [0,1[, |/„(x)| < l^n(^) - s { x ) \ + |5n-i(x) - S{x)\, la suite (fn) devrait converger uniformément sur [0 , 1 [ vers la fonction nulle, ce qui n’est pas le cas puisque lim sup \fn{x)\ = + 00 . La convergence de la série S / n n’est donc pas uniforme sur [0,1[. Exercice 4.6 Étudier la convergence simple, uniforme et normale de la série de fonctions donnée sur R+ par : ^ n+ æ Solution L’idée est de commencer par étudier la convergence normale car, d’après le théorème 1.27, si cette étude aboutit on en déduit la convergence simple et la convergence uniforme. Notons ip la fonction définie sur R+ par p{x) = xe~^. Cette fonction est clairement continue et positive, et de plus y?(0 ) = 0 et ip{x) tend vers 0 lorsque x tend vers +oo. On en déduit que (p est bornée sur R+, donc il existe un nombre M > 0 tel que f{x) < M pour tout x G R.).. On a donc xe-'^^ nxe p{nx) VnGN*, Va:GR+, n-\-x n{n + x) n{n-\-x) s i La série de terme général M/n^ étant convergente, on en conclut que la série de fonctions proposée converge normalement sur R+, donc simple­ ment et uniformément. Exercice 4.7 Étudier Iç^'nvergence simple, uniforme et normale de la série de fonctions ^ arctan {x-\-n) — arctan nj § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 4 207 sur E, puis sur tout intervalle compact [a, 6] inclus dans Solution - Étude sur E. Posons : fn{x) = arctan (x + n) — arctann. Pour n G N fixé, on a TT lim fn(x) = ~ 2 ~ arctann, donc ll/n TT TT = sup \fn{x)\ > Ö + arctann > xeK ^ ^ La série numérique ll/n||oo est donc divergente, et il n’y a donc pas de convergence normale sur E. Examinons à présent la convergence simple. Soient X un réel fixé et n un entier suffisamment grand. Puisque pour tout æ > 0 , on a : arctana; + arctana:“ ^ = tt/ 2 pour tout rc > 0 (il suffit de dériver sur E!^ la fonction du premier membre), on a arctann = 1 —— arctan —= 2 n TT 7T 1 —— — + o 2 n et TT 1 TT /1 — a rc ta n ------- = — — arctan - + 2 x +n 2 \n 7T — 2 -------- 1- 0 ^ . n \ n^J Donc (*) arctan (a;+ n) — arctann = Or 1 /n^ est le terme général d’une série de Riemann convergente, et le théorème 2 .1 1 du chapitre 2 montre que la série numérique X)/n(a^) converge. Ceci étant vrai pour chaque x fixé dans E, on en déduit que la série de fonctions X) fn converge simplement sur E. Étudions maintenant la convergence uniforme. Chapitre 4. 208 Notons Rn le reste d’ordre n de la série On a +00 Rn{—n) = ^ Séries de fonctions fn - ^arctan (—n + A;) — arctan A:^. k=n+l Tous les termes de cette somme étant négatifs, on en déduit que +CX) |-Rn(—^)I — ^ ^ arctan A: — arctan (A; —n)j k=n-\-l > arctan (n + l) — arctan 1 . Or, , / / 1\ t\ lim ( arctan (n + l) - arctan 1 n^+oo \ ' / = 7t 9. t 4 = t 4 > 0- Donc la suite {Rn{—i^))n>o ne tend pas vers 0. D’après la proposition 1.12, la série X)/n ne converge pas uniformément sur E. - Étude sur le segment [a, b]. Soit (a, b) € E^ tel que a < 6, et soient n G N et x G [a, 6]. La fonction : X arctan (x + n) — arctan n est continue sur le compact [a, b], donc elle y est bornée et y atteint ses bornes. Comme de plus elle est dérivable sur E (donc sur [a, 6]) et que l’on a V x € | a , 6|. = j r r (-i + „ ) 2 > on en déduit que (fn est croissante sur [a, b], donc son minimum est atteint pour x = a et son maximum pour x = b. D’où (**) \/xe[a,b], I arctan(x + n) - arctann| < |v?n(n)| + Wn{b)\. Mais d’après (*), les séries numériques X)|<^n(n)| et Z)|v’n(^)| sont convergentes. Le théorème de comparaison pour les séries à termes po­ sitifs permet d ’en déduire que la série numérique X) (iv^n(iï)l + Iv’n(^)l) est convergente, et grâce à (**) on conclut que la série Y, f n converge normalement sur [a, b]. Remarque : la série Y f n converge normalement sur toute partie com­ pacte AT de E car K est (fermée et) bornée donc est contenue dans un segment de E. § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 4 209 Exercice 4 . 8 On considère la suite de fonctions ( / n ) n > o définie par fn{x) = 3" sin^ 1) Montrer que la série fn converge simplement sur R. 2) A-t-on convergence uniforme sur tout segment [a, b] de R ? 3) a) Établir : fn{x) = gn(x) — gn-i(x) pour tous n G N* et x € R. b) En déduire la somme S de la série Y^fn4) Soit Rji le reste d’ordre n de la série Y f n a) Calculer la limite de la suite numérique de terme général Rn{3’^)b) La série Y f n converge-t-elle uniformément sur R ? Solution 1) Puisque Isina:| < |a:| pour tout a; G R, on en déduit que Vx g R, |/„( x)| < 3" Fl gn (3»^)3 Pour X G R fixé, Y |a;p/9" est une série géométrique de raison 1/9, elle est donc convergente. On en déduit que que la série de fonctions Y f n converge absolument (donc simplement) sur R. 2 ) On a Vx G [a, 6], |x| < M = m ax(|a|, |6|), donc V x G [a, 6], \f n { x ) \ < La convergence de la série géométrique IZ(l/9)” entraîne la convergence normale, donc uniforme, de la série Y f n sur tout segment [a, b] de R. 3) a) Sachant que ■3 3 . 1 . „ sm X = - sm x — - smox. on en déduit que fn {x ) = -l3 sin X 3"+i . i x \ 4 ^^’^ 1 3 " ) — sm 3n 3” 4 . X = 9n{x) - gn-i(x), Chapitre 4. 210 Séries de fonctions ou 9n(x) = ^ ™ (^)- b) On a n Sn{x) = = n îk{x) = Y \ 9k{x) - gk-i{x)) = gn{x)-gQ{x) k=l k=l 3”+^ . ( x \ 3 . —— sin — 3n - -4 sinx, d’où . 3x sin(a;/3”) 3 . Zx 3 . Six) = — lim ------ 77- — - - sma; = — - - sinx. ^ ’ 4 n-»+oo X Z'^ 4 4 4 Donc, Vx € M, Six) = - ( x —sinx). 4) Pour tout X G R, on a R n i x ) = -S'(x) —S n i x ) , donc = O Qn+1 O - ( 3 " - s i n 3 " ) ----- — sinl + - sin3” 3 n+l (1 —sinl), et comme sin 1 < 1 , on déduit que : lim BniZ^) — + 00 . n^+oo ^ ^ b) Si la série X) f n convergeait uniformément sur R, la suite iün) conver­ gerait uniformément sur R vers zéro, ce qui n’est pas le cas d’après ce qui précède. La série X) f n ne converge donc pas uniformément sur R. Exercice 4.9 On considère la série des fonctions fn définies sur R par 1) Etudier la convergence simple et la convergence uniforme de J 2 f n - On note f la fonction somme. 2) Calculer : a) lim f ix), b) lim f ix), c) lim x /( x ) . Æ—>+00 X—>0+ a:—>0+ § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 4 211 Solution 1 ) On a /n(0) = 1, donc la série /n(0) diverge grossièrement. Pour X € R* fixé, on a |/n(x)| = fn{x) < ^ et comme 1 /n^ est le terme général d’une série de Riemann convergente, on en déduit, par comparaison de séries à termes positifs, que la série numérique Z!/n(x) est convergente. Ceci étant vrai pour tout réel non nul fixé x, on conclut que la série de fonctions J2fn converge simplement sur E*. Étudions maintenant la convergence uniforme. Soit a > 0 . On a Vx e ] - o o , - a [ U ] o , + o o [ , 1 /„(x) < — — — 1 < ^ 1 x —. Comme 1/n^ est le terme général d’une série de Riemann convergente, la proposition 1.25 permet de conclure que la série J2fn converge nor­ malement (donc uniformément) sur ] —oo, —a[U]o, -I- oo[. 2 ) a) On a V xe [a, -|-oo[, 0 < /„(x) < ^ X X Th d’où Vx G [a, -h oo[, 1 0 < /(x ) < - 2 E 1 Z2 • n=l Comme la série du second membre est convergente et que 1/x^ tend vers zéro lorsque x tend vers 4-oo, on déduit du théorème des gendarmes que lim f i x ) = 0 . ¡c->+oo ' ' b) Notons Sn la somme partielle d’ordre n de la série ]C/fcComme lim fk(x) — 1, alors lim 5'„(0) = -l-oo. X—>0"^ n—»^+oo Donc VM>0, 3no€N, S-noCO) > M. D’autre part, pour tout x tel que |x| > a, on a /(x ) > Sno(x). Or Sno est continue en 0 , donc Ve > 0, 0 < x < t] ^ l'S'no(a;) - '5>io(0)l < 212 Chapitre 4. Séries de fonctions Par suite, f{x) > Sno(x) > Sno(0) — s > M —e pour 0 < a < x < r). Autrement dit, lim f{x) = + 00 . x-^0+ c) Pour tout t e [k,k + 1] où A: € N, on a -------- --------- < ---- ----- < -----------, 1 + {k + i y x ^ 1 + 1 + k"^ x^ ’ d ’où, pour a; > 0 , 1 + {k + iyx"^ ~ Jk 1 + t^x'^ ^ ~ 1 + k^x^' En additionnant membre à membre ces doubles inégalités pour k allant de 0 à n, on a grâce à la formule de Chasles : V ^ 1 1 + (A: + 1 )^ < ~ Jo ^ 1 + t‘^ x“ ^ . A ~ ^ 11 1 + A;2 En faisant tendre n vers l’infini, on obtient /*+oo xf{x) < ^ Y + ¥ ^ dt < X + x /(x ). Le changement de variable u = x i (x > 0 fixé) donne r+°° X . f+°° du r -lA TT / t-----TT-;; dt = / ------ r = lim arctanu = —. Jo 1 + X^ Jo 1 + i4->+oo L J0 2 Pour tout X > 0, on a donc f - a; < x / ( x ) < Le théorème des gendarmes permet de conclure que lim x / ( x ) = x^o+ ^ 2 ’ § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 4 213 Exercice 4.10 1) Quel est le domaine de définition A de la fonction +00 / : 1 « E (-l)" n.O " + 1 êj Montrer que f est continue sur A. Solution 1 ) Pour tout n G N, notons fn la fonction définie sur R par U x ) = ( - 1 )" n+1 Pour a: < 0, la suite numérique {fn{x)) ne tend pas vers zéro lorsque n tend vers l’infini, donc la série numérique X) fn{x) est grossièrement divergente, et la fonction / ne peut être définie pour x strictement négatif. Pour a: > 0, fn(x) est le terme général d’une série alternée et la suite numérique (|/n( 2;)|)n>o converge vers zéro en décroissant. Le critère de Leibniz (théorème 4.4 du chapitre 2) permet d’en déduire que la série numérique J2fn{x) est convergente. On conclut que la fonction / est définie sur A = [0 , + oo[. 2) Posons +00 p-px f i x ) = ¿ ( - 1 ) ^ — 7 = Sn(x) + Rn(x), P= 0 P -r L et R n désignent respectivement la n-ième somme partielle et le reste d’ordre n de la série considérée. Toujours d’après le théorème 4.4 du chapitre 2 , on a, pour tout a: G A, OÙ S n p -{n + l)x |i?n(a;)| < |/n + i( a ; ) | = --------- T - < n+2 1 n+2 Pour tout e > 0, on aura (en notant E(t) la partie entière de t) : Vn G N, n > E { l / e ) ^ \f{x) - Sn(x)\ = |iîn(a:)| < e, Vx G A, ce qui exprime la convergence uniforme sur A de (¿"n) vers / , c’est-àdire la convergence uniforme sur A de la série X)/n- Comme, de plus. 214 Chapitre 4. Séries de fonctions chaque /„ est continue sur A, le théorème 3.1 permet de conclure que la fonction somme / de la série X ) f n est continue sur A. Exercice 4.11 1) Quel est le domaine de définition A de la fonction +00 f : + 1 ’ n=0 2) Montrer que f est de classe sur A \ {0 }. Solution 1) Pour tout n G N, notons fn la fonction définie sur R par fn {x ) = ( - ly + 1’ Pour a; < 0, on a lim = + 00, n -* + o o ri^ + 1 donc la série numérique X) f n ( x ) est grossièrement divergente, et la fonc­ tion / ne peut être définie en aucun point de ] —oo,0 [. En revanche, on a Vx G [0, + oo[, (-1 ) + 1 < n2 + l ’ OÙ (n^ + 1 ) “ ^ est le terme général d’une série convergente. On en déduit que la série numérique f n { x ) converge pour tout x > 0. Donc / est définie sur l’intervalle [0 , + oo[. 3) Nous allons montrer que / est de classe sur tout intervalle [o, +oo[ avec a > 0 . Chaque fonction /„ est de classe sur [a, + oo[ et on a Vx G [a, + oo[, / ' (x) = (-1)"+^ ne n2 + 1 ’ Donc, pour tout n > 1 et tout x G [a, + oo[. ne \ m \ = +1 < ne~ +1 < n < e~ § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 4 215 où e est le terme général d’une série géométrique convergente car de raison e““ e ] 0 , 1 [. On en déduit que la série J2fn converge uniformément sur [a, + oo[. Les théorèmes 3.1 et 4.1 permettent de conclure que la somme / de la série J2fn est une fonction de classe sur [a, + oo[. Cela étant vrai pour tout a > 0 , la fonction / est donc de classe sur ]0 , + oo[. Exercice 4.12 Soit { f n ) n > i suite de fonctions définie sur R par /„ ( 0 ) = 0 et fn{x) = —■71j» si Montrer que X) f n ^st une série de fonctions continues convergeant uniformément sur le segment [0 , 1 ]. 2) En déduire que 1) = g Jo (z lT !, n™ Solution 1) Pour tout entier n > 1, la fonction /„ est manifestement continue sur ]0,1], et comme x Inx tend vers 0 lorsque x tend vers O'*', on en déduit que fn se prolonge par continuité en 0 puisque /„ ( 0 ) = 0 . Considérons la fonction (p définie sur [0 , 1 ] par x h v x si a: 6 | 0 , 1 | I 0 si a; = 0 . Cette fonction est dérivable sur ]0,1] et on a Va;G]0,1], <p'{x) = 1 + lna;. On en déduit que <p' s’annule en x = 1 /e, qu’elle est croissante sur ]0, 1 /e] et décroissante sur [1 /e, 1]. Comme de plus <p(0) = 0, alors sup \(p{x)\ = </^(7 ) = 7 - a:6[0,l] V e/ e On en déduit que Va: e [0,1], |/„(a:)l < niI e 216 Chapitre 4. Séries de fonctions La règle (corollaire 2.8 du chapitre 2 ) permet de voir aussitôt que la série de terme général 1 / (n! e") est convergente, et la proposition 1.25 permet d ’en déduire que la série converge normalement, donc uniformément, sur [0 , 1 ]. 2 ) Notons / la fonction somme de la série fn- On a /(0) = 0 et, pour tout X € ]0 , 1 ] : fix) = 2 - 1 = - 1 = - 1. n= l Puisque la série 5D/n converge uniformément sur [0,1 ], on a alors «1 (*) +O 0 1 »1 / {x^ — l ) d x = V ' —r / x” (lnx)” dx. Jo n. Jo En intégrant par parties, on obtient XTl+l i \ ^ { \ n x y dx = Jo n1 n n + 1 Jo n+ 1 {\ïix)^-Ux, d’où £ x ^ {\n x )^ d x = - j \ ^ + \ ln x ) ^ - U x . Pour n > 1, on réitère l’intégration par parties, ce qui conduit à I x” (In x)” dx = - ^ Jo (n + 1)” Jo dx. On en déduit que - [\^i\nx)^dx = n! 70 ^ If (n + l ) '‘+i et, compte tenu de (*), il vient [\^dx - 1 = E Jo r( n-~ + l^) r”+i c’est-à-dire h ¿ î (n + l)»+i ^ n" § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 4 217 D’où la formule annoncée. Exercice 4.13 On considère la série de fonctions Ylfn, avec .. / V / s lu x . fn{0) = 0 et fn{x) = -------- SI a; > 0 . Th 1) Montrer que cette série converge normalement sur [0 , 1 ], et en déduire \ .1 /+00 /o +00 1 “ “S 2) Calculer la somme de cette dernière série sachant que la somme de la série de terme général 1/n^ est égale à 7t^/ 6 . S) Démontrer que f Inx ln(l —æ)da; Jo converge et que ri / Ina: ln(l —x) da; = 2 — —. Jo 6 Solution 1) Soit n G N*, et considérons la fonction (p définie sur [0,1] par x” Inx si si 0 M x) = x G]0 , 1 ] X = 0. Cette fonction est dérivable sur ]0 , 1 ] et on a Vx G]0, 1], <Pn(x) = x”“ ^ (l + nlnx). On en déduit que (p^ s’annule en x = qu’elle est croissante sur ]0 , et décroissante sur 1 ]. Comme de plus ^n(O) = 0 , on a sup kn(a:)| = v?n(e xe(o,i] 6 Th On en déduit que sup |/„(x)| < a:e[0,l] en^ 218 Chapitre 4. Séries de fonctions Comme 1 /n^ est le terme général d’une série de Riemann convergente, la proposition 1.25 permet de conclure que la série J2fn converge nor­ malement (donc uniformément) sur [0,1]. Le théorème 5 .1 d’intégration terme à terme s’applique donc et on a W t(^U x )d x)d x ■'O \n = l = / n = l-'0 ^ La formule d’intégration par parties pour les intégrales généralisées conver­ gentes (voir [7] p. 155) donne immédiatement 1 a;” In a; n l dx = X,n+l a; n{n+ l) 1 n (n—-1- 1 ) kt x^d x d’où 1 x” In a; L>0 n -1 n { n + 1)2 — dx = ce qui est bien la formule désirée. 2) La décomposition en éléments simples : -1 n ( n -1- 1)2 -1 1 1 -In+1 ( n -1- 1 )2 ’ entraîne, pour AT > 1 fixé, ^ ^ -1 n ( n + l )2 1 f n = f n+1 1 (n-H l y JV+l 1 1 -14- 1 + E N +Y ^ n=l En faisant tendre N vers -l-oo, on obtient + 00 (* * *) +00 1 -1 n ( n - h l )2 = - 2 + nE= l à ^2 = - 2 + X- 3) Sur ]0 , 1 [, la fonction / : X 1-^ In X ln(l —a;) est continue donc intégrable sur tout segment inclus dans ]0 , 1 ]. De plus, on a lim f(x) = — lim a; Ina; = 0 et jc-»0+ i-»0+ lim f{x) = - lim (1 - x) ln(l — x) = lim u Inu = 0 , x—^\- x—*\~ W—>0+ § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 4 219 ce qui permet de prolonger / par continuité en 0 et en 1 en posant /(0) = 0 et / ( 1 ) = 0. On conclut que f JO /0 Ina; ln(l —x) dx converge. Or, pour tout X €]0,1[, on a +2? n=l +00 Inx = Inx ^ — = — Inx ln(l —x), n n et, compte tenu de (*), (=(=♦) et (***), on conclut que /•l 7T^ / Inx ln(l —x)dx — —2 + Jo 6 lu X — - dx est convergente. Exercice 4.14 1) Montrer que l ’intégrale J 2) Montrer que /•1 x 2 Inx _ Jo 1 (2 n + l) 2 - 3) En déduire la valeur de l’intégrale sachant que la somme de la série de terme général \/r? est égale à 7t^/ 6 . Solution In. X — r est continue, donc intégrable X J. sur tout segment inclus dans ]0,1[. De plus, 1) Sur ]0 , 1 [, la fonction f : lim x^ Inx ^ — - = 0 et i-» 0 + X^ — 1 x^ Inx hm ^ — - = lim X^ — 1 1 l n ( l+ î/ ) 1 --------- ^ ^ = -, y-*0 2 + y y 2 ce qui montre que la fonction / se prolonge par continuité en 0 et en 1 en posant / ( 0 ) = 0 et / ( 1 ) = 1 / 2 . L’intégrale proposée est donc convergente. 2 ) Posons Vn € N*, Vx g ]0, 1], /„(x) = x^" Inx et /„(0) = 0. 220 Chapitre 4. Séries de fonctions - Si a; = 1 , alors /n (l) = 0 pour tout n > 1 . - Si a; € ] 0 , 1 [, alors +00 + 00 Y, ^7•+I l1 n =_ N fn{x) In x = 2N+2 Ina;. ^^'" = 7 3 Y t 1 n = AT N + l Puisque / est bornée sur le compact [0,1], disons par M > 0, alors pi /•! M ri +00 L ( x ) d x < M /I xx^^ —7 ViVGN, 0 < / x : fn(x)dx ^^ddx x = = —— . /0 2 iV + + 1 Jo -^0 2N D’après le théorème des gendarmes, on a donc ^+00 X]) r»1i im lim TV--► +00 / JQ = 0. fn {x )d x Or, pour tout AT 6 N*, rril N ^ .1 + 0 0 n=l •'° n = l / Y fni^) dx = donc »1 Y fn{x) dx - -Hoo Y fni^) -^0 n = J V + l -1 +(X) rl / Y f n i ^ ) ^ ^ = Jo / Yfn(x)<^^ Nlim ^+00 Jo Par ailleurs. +00 V :r€ |0 ,l|, Y , U x ) = Ç n=l ^ ^ , ^ et, pour tout N e N fixé : rl ^ ^ rl n=l n = l ‘'® f Y f r i { x ) d x = Y i fn{x)dx = Y i x'^^lnxdx ‘'0 n = l-'0 n1 TV f 3,271+1 = = E ^n = l L2n + 1 N 1 - E Inai rl Jo (2 n + l ) 2 ‘ En faisant tendre N vers l’infini, on conclut que rl xMnx Jo x ^ - 1 _ 1 E ( 2n + 7.2” / ^ ---- dx do 2 n + l l ) 2- § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 4 221 3) D’après l’exercice 2.20 du chapitre 2, on a +00 v i- = — 6 ’ n=l donc +00 E i - iA v (2n)2 4 — n n22 TT" iA 4 0 0/1 Comme +00 J n^= l ri + 00 + 00 s s (2 n + l) 2 ’ on a donc + 00 s D’où 1 7T^ (2 n + 1)2 - 6 7T^ 24 7T^ "s’ i“! InX Inx , n“ / —— T ax = — - 1 . Jo —1 8 Exercice 4.15 On considère la fonction f donnée sur K+ par +00 / 1 \n m = E n=l ^ ^ X + n Montrer que f est bien définie et de classe C°° sur M4.. Solution ( - 1 )" x +n Pour chaque n > 1, la fonction /„ est clairement de classe C°° sur ir.+ comme quotient de fonctions C°° sur R+. Par récurrence immédiate sur l’entier k, on obtient Pour tous n € N* et x G R+, notons : f n ( x ) = Wk € N. Va: e R+, f f \ x ) = ( - 1 )» Fixons k e N et x G R+. La série numérique la suite (|/,l*^(a:)|)n>o est décroissante et on a alternée, et = 0. Le Chapitre 4. 222 Séries de fonctions critère de Leibniz permet de conclure que la série numérique est convergente. Ceci étant vrai pour tout x € K+, on conclut que la série de fonctions est simplement convergente sur R+. De plus, pour tout n G N et tout a; € M+, on a |i?n(a:)| < \f!Hi{x)\ = ^ (n+l)fe+i n ^oo °- On en déduit que la série converge uniformément sur R+. Le corollaire 3.2 et la proposition 4.4 permettent de conclure que la fonction / est de classe sur R+. Ceci étant vrai pour tout A; € N, on en déduit que / est de classe C°° sur R+. Exercice 4.16 Montrer que la série J2fn où xe (n > 2 ) Inn converge uniformément mais pas normalement sur fn X Solution Sur R+, la fonction ip : x x e " ”® est manifestement dérivable, et on a (f/{x) — ( l —nx) e“”®. Donc (p est croissante sur [0,1/n] et décroissante sur [l/n, + oo[. Comme (/)(0) = 0 et que ip{x) tend vers 0 lorsque x tend vers +oo, on en déduit que ||/n||oo = sup \fn{x)\ = % [ ! ' ) = a:eM4. n \n/ ^ en Inn Or, est le terme général d’une série de Bertrand divergente, donc la série J2fn ne converge pas normalement sur [0 , + oo[. Montrons maintenant que fn converge uniformément sur [0, + oo[. Pour tout X G R+, on a +00 g— fcx 0 < Rn(x) = a: ^ A;=n+1 InA; Or, k > n entraîne InA: > Inn. Donc Rn{0) = 0, et pour tout x G 1% on a +00 g— /¡JÎC xe < 0 < Rn{x) < X ^ In n 1 — 2 In n shx 2 In n ’ fc=n+l Inn § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 4 223 car shx > X pour tout a: > 0. Le théorème des gendarmes permet de conclure que la suite {Rn) converge uniformément sur [0 , + oo[ vers la fonction nulle. D’où le résultat désiré. Exercice 4.17 Montrer que la série des fonctions fn : [0,1] R, ------------(n > 1) n converge uniformément sur [0 , 1 ], mais ne converge ni normalement ni absolument sur ce segment. Solution - Si a: G [0 , 1 ], la suite (x'^/n) tend vers 0 en décroissant, et le critère de Leibniz (théorème 4.4 du chapitre 2) permet d’en déduire que la série alternée J2fn{x) converge. La série de fonctions J2fn converge donc simplement sur [0 , 1 ]. - Montrons que Y^fn ne converge pas normalement sur [0,1]. Notons {Rn)n>i la suite des restes. Puisque Y fn{^) vérifie le critère de Leibniz, on a pour tout x G [0,1] et tout entier n > 1 : +00 KW I = ¿ îk{x) < fc=n+l l/n + i(a :)| = 1 X,n+l 1 < < n+ 1 n+ 1 n où 1/n ne dépend pas de x et tend vers 0 lorsque n tend vers l’infini. On en déduit que la suite de fonctions (Rn) converge uniformément vers la fonction nulle sur le segment [0,1]. De plus, pour tout entier n > 1 , /„ est bornée sur [0 , 1 ] et ||/ n ||o o = | / n ( l ) | = où 1 /n est le terme gé­ néral d’une série divergente. Donc la série de fonctions Y fn ne converge pas normalement sur le segment [0 , 1 ]. - Montrons que Y f n ne converge pas absolument sur [0,1 ]. S’il y avait convergence absolue sur [0 , 1 ], la série Y\fn{^)\ serait conver­ gente pour tout X fixé dans [0,1]. Or, pour tout entier n > 1, on a | / n ( l ) | = 1 /?^) terme général d’une série divergente. Exercice 4.18 Pour chaque n G N*, on définit la fonction fn sur par fn(x) = arctannx. 224 Chapitre 4. Séries de fonctions 1) Montrer que la série fn converge uniformément sur R. 2) Montrer que la fonction somme S est impaire et continue sur 3) Montrer que S est de classe sur R*. 4) Étudier la dérivabilité de S en 0. 5) Déterminer lim S(x). ' x-*+ca ' ' Solution TT TT 1 ) Pour tout a; G R, on a : —— < arctanx < —, donc Vn e N*, Vx € R, |/„(x)| Zi 71/ Comme la série de terme général 1 /n^ est convergente, on en déduit que la série X) fn converge normalement sur R, donc uniformément. 2 ) Pour chaque n € N*, la fonction fn est continue sur R . L’uniforme convergence sur R de la série fn entraîne la continuité sur R de la fonction somme S d’après le théorème 3.1. D’autre part, comme chaque fn est une fonction impaire, on a aussi Én(—x) = —Sn{x) pour tout a; G R, et en faisant tendre n vers +oo, on obtient Va; G R, S { - x ) = - S { x ) ce qui prouve que S est une fonction impaire. 3) Pour chaque n G N*, la fonction / „ est dérivable sur R et on a 1 Va; G R, /;(a;) n x n { l + n^x^Y Soit a un nombre réel strictement positif. On a Vx G [a, +oo[, |/„(x)| < 1 Comme 1/n^ est le terme général d’une série de Riemann convergente, on en déduit que la série de fonctions Yj fn converge normalement sur [a, +oo[. D’autre part, Y fn converge au moins en un point de [a, +oo[. Le théorème 4.2 assure que S est dérivable sur [a, + oo[ et que v i €R, s '(x) = E /» ' § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 4 225 De plus, les fonctions sont continues sur [a, + oo[ et la convergence de Y!,fn étant uniforme sur [a, + oo[, il résulte du théorème 3.1 que S' est continue sur cet intervalle. En résumé, S est de classe sur tout intervalle [a, + oo[ avec a > 0. Donc S est de classe sur E+. La fonction S étant impaire, on conclut que S est de classe sur E*. 4) Soit A un réel positif. La série de terme général 1 /n étant divergente, N 1 il existe un entier N tel que r > 2A. Or, k=l N 1 N lim ÿ ; -rj----- = è ^ -0 ¿ k ( l + k^x^) -t 7, k donc, il existe ri > 0 tel que N —r ¡ < X < r ) 1 k { l + k^x^) - E ^ 1 2 ^ ^ k' 1 On a donc N —r ] < x < r ] f l k { l + k^x^) Comme N + 00 V . . M, E / : w > A. 1 > g il résulte que +00 -rj < X < T) ^ E ) /n (^ ) ^ n=l Donc *-»0 lim S'(x) V / = + 00 ), et la fonction somme S n’est pas dérivable à l’origine. 5) Pour tout X G E^ et tout n 6 N*, on a par croissance de la fonction arctangente arctan rc < arctan nx < 7t/ 2 . D’où +00 a rc ta n x E n=l 1 ^ <77- "TOO 1 ^ < ô E 2 nTli =i Le théorème des gendarmes permet de conclure que +00 lim S{x) = ^ E X—>+oo n=l à 7T^ = Tïï 12 Chapitre 4. 226 Séries de fonctions puisque la somme de la série de terme général \jr ? est égale à 7t^/6 (voir exercice 2.20 du chapitre 2 ). Exercice 4.19 1) Montrer que la série des fonctions fn données par fn{z) = (1 - z^) (1 - z^+^) (n > 1 , 2: € C) converge normalement sur toute partie compacte située à l ’intérieur ou à l ’extérieur du disque D = {z e C ; N < i } . 2) On note f la somme de cette série. U a) Décomposer en élément simples y-------^ --------- où a ^ 1 , puis dé(1 - tx) (1 - au) composer fn{z). b) Pour tout Z e C tel que |2;| > 1, montrer que la série ^ ^— est z"^ 1 absolument convergente et calculer f{z). c) Pour tout Z e D, montrer que f { l / z ) = z f { z ) et en déduire la somme f{z). Solution 1 ) Soit r g ]0, 1[. Pour tout Z tel que \z\ < r, on a < (1 - Z”) (1 - z”+i) (1 —r^) (1 —^n+1 ^ La convergence de la série géométrique (0 < r < 1 ) entraîne la convergence normale de la série de fonctions E /n sur tout compact inclus dans D. Soit iî 6]1, + oo[. Pour tout Z tel que \z\ > R, on a. Z~n-1 (1 - Z”) (1 - Z"+l) (2:-” - 1 ) < < - 1) (1 - R-'^) (1 _ R -n -l) R’^ - 1)(R^+^ - 1) n-^ + 0 0 1 § 7. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 4 227 La convergence de la série géométrique de raison R~^ ^]0> 1[ entraîne la convergence normale de la série X) f n sur tout compact extérieur au disque D. 2 ) a) Si a 7^ 1 , on obtient facilement 1 \ —a u j U (1 —u) (1 —au) Pour u = 1 —a \ l —U et a — Z , on en déduit que z^ _ 1 (1 - z ^ ) (1 - 2:^+1) “ l - 1 Z 1 \1 - z'^ ~ 1 - b) Pour tout ^ vérifiant l^j > 1, on a 1 - 2:" n-»+oo \z \ et comme la série X) k | " converge (car \z\ ^ < 1 ), il en résulte que la série de fonctions (1 —z‘^)~^ converge absolument. De plus, +00 (1 +00 E = rr? « donc V2: G C tel que \z\ > 1 , f{z) = = TT- 1 (1 - ^ ) 2 - c) Si \z\ < 1 , alors \z~^\ > 1 , et on est ramené au cas b). Donc ( 1\ z) +QQ Z~^ y71+1 {1 - z-^) (1 - z-^-'^) ( z ^ - 1 ) (2:"+^ —1 ) ' D’où /(;) = zf{z), et finalement i (1 -zf Chapitre 5 Séries entières réelles ou complexes Nous allons appliquer les résultats du chapitre 4 à des séries d’un type particulier possédant des propriétés de convergence remarquables. Ces séries sont parfaitement adaptées à la représentation des fonctions de variable réelle ou complexe, de classe C°°, et jouent un rôle considérable dans de nombreuses branches des mathématiques comme la combinatoire ou la théorie des nombres, et sont au cœur de la théorie des fonctions analytiques réelles ou complexes. 1 Rayon de convergence 1 . 1 . D éfinition On appelle série en tière com plexe de variable com­ plexe toute série de fonctions X) f n dans laquelle /„ est une fonction de C dans C de la forme z an où {an) est une suite donnée de nombres complexes. Une telle série est notée X) o-n et (a^) est appelée la suite des coefficients de la série entière. De manière similaire : • on appelle série en tière com plexe de variable réelle toute série de fonctions YL f n dans laquelle /„ est une fonction de R dans C de la forme X f-f o„ rc” où (a„) est une suite donnée de nombres complexes. Une telle série est notée • on appelle série entière réelle de variable réelle toute série X) f n dans laquelle fn est une fonction de R dans R de la forme x an x'^ 229 230 Chapitre 5. Séries entières réelles ou complexes où (a„) est une suite donnée de nombres réels. Une telle série est notée E o,nic”. 1 .2 . D éfinition On appelle som m e de la série en tière E^^n^” l’ap­ plication S définie en tout point où cela a un sens par +00 S{z) = n=0 1.3. Lem m e (A bel) Soit Zq G C. Supposons que la suite (un-^o) soit bornée. Alors, pour tout nombre complexe z tel que 0 < |^:| < \z q \, la série E ^ n ^ ” converge absolument. D ém onstration : On peut supposer 2:0 7^ 0 (car si zq = 0, il n’y a rien à démontrer). Posons M = sup |an^o|. nGN Si 0 < 1^1 < \z q \, on a \anz‘^\ = |a „ 2o| X < M ç " où 0 < 9 = < 1. Puisque q g ]0, 1[, E ? ” est une série géométrique convergente. La règle de comparaison permet d’en déduire que la série E converge, c’est-à-dire que la série E «n converge absolument. □ 1.4. T héorèm e II existe un nombre R et un seul tel que 1) si \z\ < R, la série Ean-s:” converge absolument, 2) si \z\> R, la série Y^ünZ'^ diverge. D ém onstration : Soit E l’ensemble des nombres réels r > 0 tels que la suite (|a „ |r”) soit bornée. L’ensemble E n’est pas vide puisqu’il contient au moins 0. Si E n’est pas majoré, nous posons R = -|-oo. Si E est majoré, nous posons R = sup E c’est-à-dire le plus petit des majo­ rants de l’ensemble E (l’existence de sup E est garantie par l’axiome de la borne supérieure). 1) Supposons kl < R. Alors il existe ro € E tel que k | < ro < i?. La suite (knko ) bornée. Si, dans le lemme d’Abel, on prend zq — ro, § 1. Rayon de convergence 231 on voit que la série ^ z'^ converge absolument. 2) Suposons \z\ > R. Alors \z\ n’est pas dans l’ensemble E. Donc la suite (ttn z'^) n ’est pas bornée. On en déduit que la série numérique o-n diverge car son terme général ne tend pas vers 0 . Prouvons l’unicité de R. S’il existait R et R' tels que 0 < R < i?' < +oo satisfaisant tous deux aux propriétés 1 ) et 2 ), alors pour un nombre r choisi tel que R < r < R', la série X) devrait à la fois converger et diverger, ce qui est absurde. □ 1.5. Remarque On peut avoir R = 0 ou R = +oo. Si R = +oo, X) o,n z ^ converge pour tout z G C et la somme de cette série entière définit une fonction de C dans C dite fonction entière. 1.6. Définitions L’élément R de = R+ U {+oo} défini ci-dessus par R = sup{rGM+, la suite (unr”) est bornée} s’appelle le rayon de convergence de la série entière Y, o-n Le disque ouvert {2: G C ; N < R } est le disque de convergence de la série, il est vide si R = 0, il coïncide avec C tout entier si R = H-oo. En variable Z = X réelle, l’ensemble {x G IR ; —R < x < R} est l’intervalle de convergence de la série entière 1.7. Remarques L’ensemble {2 G C , \z\ = R } est appelé le cercle d’incertitude. Si R est fini, on ne peut prévoir le comportement de la série sur ce cercle. En effet, ce comportement peut être varié comme le montrent les exemples suivants : • La série Y z^, dont le rayon de convergence est égal à 1 , diverge en tout point tel que \z\ = 1 . • La série Y dont le rayon de convergence est égal à 1 , converge en tout point tel que \z\ = 1 . • La série Y { z ^ l n ) , dont le rayon de convergence est égal à 1, diverge au point Z = 1, mais converge en tout autre point tel que j^l = 1. En effet, si 0 ^ 27tZ, alors la somme |l-he*^ -I-, +, e <^ 1 |sin(^/ 2 )| est bornée indépendamment de n et on conclut par le théorème 4.8 du chapitre 2 . 232 Chapitre 5. Séries entières réelles ou complexes 1.8. M éthodes p ratiq u es p o u r calculer R Dans ce paragraphe, nous poserons -^ = 0 si i? = + 0 0 , et i = + 0 0 si H R = 0. Si la série <2n est telle que 7^ 0 à partir d’un certain rang, alors on a le résultat suivant qui découle de la règle de D’Alembert pour les séries numériques. 1.9. P ro p o sitio n (Règle de D ’A lem bert) Soit une série entière, et notons R son rayon de convergence. Si la suite de terme général converge vers L € R-i-, alors R = 1/L. 1 . 1 0 . E xem ple Pour la série entière ^ z "/n !, on a lim n—^+oo ^n+1 dqn = n! lim n-++oo ( n + 1 )! = lim 1 n-»+c» n + 1 = 0. Le rayon de convergence est donc égal à + 00 . I<^n+l I n’a pas de limite I (Lfi I dans R+, la règle de D’Alembert est inapplicable. C’est par exemple le cas de la série entière 5D(2 + (—1 )”) 2 ”. La règle de D’Alembert est également inapplicable pour les séries du type 1 . 1 1 . R em arq u e Si la suite de terme général . . . Dans ces cas on peut par exemple effectuer un changement de variable du type Z = ou procéder comme dans l’exemple suivant. 1 . 1 2 . E xem ple Calculons le rayon de convergence de ^ 2^1 ^2n+l n+1 2n + l Soit zq g C*, et posons ; Un = On a '^n+l dn. 2 n+i |^opn+3 n+2 2” |2o| n+1 X n+ 1 2^ |zo|2"+l 2 |^^o|^(n + 1 ) n+ 2 § 1. Rayon de convergence 233 Il en résulte lim n—>+oo '^n+1 ILri = 2 l^op On en déduit que, si \z q \ < 1/ 1/ 2 , la série à termes positifs converge et si l^ol > l/\/2 , la série diverge. Par définition-même, le rayon de convergence de la série entière proposée est égal à 1 / \ / 2 . En fait, on a le résultat suivant qui découle de la règle de Cauchy pour les séries numériques et qui permet de résoudre les difficultés soulevées par la remarque précédente. 1.13. T héorèm e (Form ule de H adam ard^) Le rayon de convergence R d ’une série entière ’^ O nZ ”^ est donné par R = Y L/ ^vec L = limsup |a„|«. n —>+00 D ém onstration : Fixons 2; G C, et appliquons le théorème 3.3 du chapitre 2 à la série numérique X) o,n L’égalité |a„ \z\ montre que la série converge absolument pour limsup < 1 et din—^+oo verge pour limsup > 1 . Par conséquent, la série converge absolun —>+00 ment si \z\ < 1 /L, et diverge si \z\ > l /L . Donc R = 1/L. □ 1.14. E xem ple Calculons le rayon de convergence de ^ 2 ^ 2:^". On a i I 22 si n est pair 0 si n est impair. On en déduit que limsup |on|« = \/2, donc R — l/-\/2. n-^+OO 1.15. C orollaire (Règle de C auchy) Soit anZ^ une série entière. Si la suite de terme général \an\^ converge vers L G M+, alors R = 1/L. ^HADAMARD Jacques (1865-1963). Mathématicien français. Célèbre pour ses tra­ vaux en théorie des nombres et en cryptologie. Il contribua de façon décisive dans plusieurs domaines parmi lesquels celui des fonctions analytiques et leurs applications à l’arithmétique, les équations différentielles, les équations aux dérivées partielles et leurs applications en physique mathématique. Chapitre 5. 234 Séries entières réelles ou complexes 1.16. E xem ple Pour la série entière E lim y n —* + 0 O I a„ " = rlim n —t + o o 2П ^ —— = y lim —— 2 П -+ + 0 0 2 1 2' On en déduit que le rayon de convergence recherché est égal à 2 . 1.17. Comparaison de rayons de convergence Dans ce paragraphe, Е)а„;г” et Y^bnZ^ sont deux séries entières de rayons de convergence respectifs Ra et Rb. Les deux résultats qui suivent découlent immédiatement de la formule de Hadamard. Nous en donnons néanmoins une preuve à partir de la définition du rayon de convergence. 1.18. Proposition Si pour tout n 6 N , on a | a „ | < | 6 „ | , alors R a > R b D ém o n stra tio n : Découle de la définition du rayon de convergence. En effet, soit r € M+ tel que la suite {Ьпг'^) soit bornée. Puisque \0'nf^\ < la suite (a„ r”) est également bornée. On a donc bien l’inégalité : Ra > Rb□ 1.19. Exemple Pour tout n G N, on a < e. Les séries Y, et Y étant de rayon de convergence égal à 1 , la série Y est elle aussi de rayon de convergence égal à 1 . 1.20. Proposition Si ün = 0 (bn), alors Ra > RbD ém onstration : Par définition, il existe M G KÜj. et un rang N à partir duquel on a |an| < M |6„|. La série Y MbnZ'^ ayant pour rayon de convergence Rb, la proposition précédente permet de conclure que l’on a bien Ra > Rb□ 1.21. Proposition Si ün n— ~>+oo bn, alors Ra = RbD ém onstration : Si ~ bn, alors o„ = 0(6„) et = 0(an), donc d’après la proposition précédente, on a R a> Rb et Rb > Ra- D’où l’égalité annoncée. □ 1 .2 2 . C orollaire Soit Y a n ^ ^ une série entière telle qu’il existe une fraction rationnelle non nulle F avec, pour tout n € N, a„ = F(n). Alors le rayon de convergence de Y an z"' est égal à 1. § 2. Opérations sur les séries entières 235 D ém onstration : Il existe deux polynômes P, Q non nuis tels que F = P/Q. En notant X X ° (resp. ¡xX^) le terme de plus haut degré de P (resp. Q), on a A/i ^ 0 et \CLr\ Comme n a-p n—>+oo (n + 1) a —P l\o t-P = 1+ rva —P i) le rayon de convergence de la série entière V n—>+oo 1, - est égal à 1 d’après la règle de D’Alembert. Donc celui de lui aussi égal à 1 d ’après la proposition précédente. 2 est □ Opérations sur les séries entières 2 . 1 . S tru c tu re algébrique 2 . 2 . D éfinitions Si On et K sont deux séries entières, on appelle • série som m e, la série entière («n + 6n) z^^ • série p ro d u it (appelé aussi p ro d u it de C auchy), la série entière Yj CnZ^ définie par Vn G N , Cfi — ^ ^ Ufc ^n—k- ( 6 . 1) k=0 • série produit par A G C, la série entière Y (A fln) 2:” ou A X) z'^. Muni de ces trois lois, l’ensemble des séries entières a une structure de C-algèbre commutative. 2.3. T héorèm e Soient Y z^ et Y t>nz^ deux séries entières de rayons de convergence respectifs Ra et Ri,. Alors 236 Chapitre 5. Séries entières réelles ou complexes 1) le rayon de convergence R de la série somme vérifie R > min (Ra, Rb), avec égalité si Ra ^ Rb- De plus, si \z\ < min (Ra, Rb), on a +00 +00 +00 Y2 an z'^ + Y^bnZ'^ = 53 («n + bn) z'^, n= 0 n=0 n= 0 2) en multipliant On z^ par X ^ 0, on ne change pas le rayon de convergence. De plus, si \z\ < Ra, on a +00 A 53 +00 = 53 (Aan)^;”, n=0 n=0 3) le rayon de convergence R de la série produit vérifie R > min (Ra, Rb). De plus, si \z\ < min (Ra, Rb), on a / +00 \ / +00 > Vn=0 / \n =0 > +00 = ¿ CnZ^ n=0 où Cn est donné par la formule (5.1). D ém onstration : 1 ) Si \z\ < Ra et \z\ < Rb, les deux séries en­ tières convergent absolument. La série entière somme converge également puisque l’inégalité triangulaire donne \(an + bn)z"4 < + \bnZ^\. On a donc R > min (Ra, Rb). Si Ra ф Rb, par exemple si Ra < Rb, on a pour tout Z tel que Ra < N < Rb, convergence de la série X) bn z^ et divergence de YL OnZ'^. Il ne peut y avoir convergence donc a for­ tiori convergence absolue, de la série somme. On a bien dans ce cas R = min (Ra, Rb). La formule finale découle de celle donnant la somme de deux séries convergentes. 2 ) La preuve est évidente (notons que si l’on multiplie par 0, on obtient la série entière nulle, de rayon de convergence égal à -f oo). 3) Pour |г| < ilo et |.г| < Ль, les deux séries entières convergent absolu­ ment. Leur série produit converge également d’après le théorème 5.3 du chapitre 2 . On a donc R > min (Ra, Rb). La formule donnant le produit de deux séries entières provient du même théorème 5 .3 . □ § 2. Opérations sur les séries entières 237 2.4. R em arque Pour le rayon de convergence R de la série somme et de la série produit, on peut avoir R > max (i?a, Rb)- Par exemple, les séries et sont de rayon de convergence 1 , mais la série somme est la série nulle donc de rayon de convergence égal à +oo. De même, considérons les séries Y «n et Y K définies par 2 si n = 0 2 ” si n > 1 i —1 sisi nn => 01 et bn = 'n ” = \ 1 Pour n > 1, on a = 2 et = 1 , donc -Ra = ^ et Rb = 1 . La série produit Y ^n Z ^ est définie par n —1 n —1 Cn = ao6„ + Y ^ a k h n -k = 2 + £ 2^^ - 2" = 2 + 2(2”- ' - 1) - 2”, fc=i fc=i donc Cn = 0 pour tout n > 0. La série produit est donc la série nulle, et son rayon de convergence est alors égal à +oo. 2.5. Série entière dérivée 2 . 6 . D éfinition On appelle série en tière dérivée d’une série entière Y «n z'^ la série entière Z) (^ + 1 ) On+i -2”. 2.7. P ro p o sitio n La série entière dérivée d ’une série entière a le même rayon de convergence que celle-ci. D ém onstration : Notons R et R' les rayons de convergence des séries entières Y o-n z^ et Z + 1 ) a„+i 2 ” respectivement. Si \z\ > R, la suite (un z”) n’est pas bornée donc a fortiori la suite ((n + 1) a„+i z^) n’est pas bornée, d’où \z\ > R'. Donc R > R!. Si \z\> R', choisissons un nombre p tel que |2;| > p > iî'. La suite ¡a n z '^ l = n |a „ |p ” ^ X P /\^ y n \ PJ est le produit de deux suites à termes positifs dont l’une n’est pas bornée (car P > R') et l’autre tend vers + 0 0 (car \z\ > p). La suite (|a„.2:’^|) n’est donc pas bornée, d’où \z\ > R. Donc R' > R. □ Chapitre 5. 238 Séries entières réelles ou complexes 2 . 8 . R em arques 1 ) En appliquant le résultat précédent à une série en tière prim itive c’est-à-dire voit que ^ à la place de on n+1 a même rayon de convergence que ^ ü n z ”'. 2 ) Soient une série entière et F une fraction rationnelle autre que la fraction nulle. Il est clair que la démonstration de la proposition précédente peut être adaptée pour montrer que X) F{n) an a le même rayon de convergence que Y^OnZ'^. 3 Convergence uniforme et séries entières 3.1. T héorèm e Une série entière Y, converge normalement sur toute partie compacte incluse dans le disque de convergence. D ém onstration : Soit K un compact inclus dans le disque de conver­ gence Z)(0, R) de Yj Un z^. Puisque la fonction : z\-^\z\ est continue sur le compact K , elle y est bornée et y atteint sa borne supérieure. Il existe donc r € [0 , i?[ tel que K C D{Q,r) C D{0,R) où £>(0 , r) désigne le disque fermé de centre 0 et de rayon r. Puisque 0 < r < iî, la série numérique Y |un|r” converge. Comme de plus Vn € N, sup |an 2:” | < |a n |r”, z& K il en résulte que la série Y -2” converge normalement sur K. □ 3 . 2 . R em arques 1) En général, il n’y a pas convergence uniforme sur le disque de convergence. Par exemple, la série entière Y z ^ ^ pour rayon de convergence 1 et ne converge pas uniformément sur le disque de conver­ gence puisque la suite {z^) ne converge pas uniformément vers la fonction nulle sur ce disque. 2 ) Si R ^ -|-oo, les séries entières qui convergent uniformément sur le disque de convergence D sont celles qui convergent uniformément sur le disque fermé D. En effet, la convergence uniforme sur D se traduit par le critère de Cauchy uniforme sous la forme Ve > 0, G N, Vn > N , y p > N, ^ z G D, ^ ^ ^n+k^ k=0 n-hk < S. § 4. Propriétés de la fonction somme 239 Pour n et P fixés, la fonction z |a„ H---- + a„+p est continue, l’inégalité ci-dessus serait également vraie sur le disque fermé D. On en déduit que s’il existe un point du cercle {z E C ; \z\ = R} en lequel la série diverge, alors la série entière o-n n® converge pas uniformément sur D. 4 Propriétés de la fonction somme 4.1. C ontinuité de la fonction som m e 4.2. T héorèm e Soient an z^ une série entière, R son rayon de conver­ gence, et S sa somme. Alors la fonction S est continue sur le disque ouvert D{0,R). D ém onstration : La série de fonctions X) o-n converge uniformé­ ment sur toute partie compacte incluse dans le disque de convergence D{0,R), et toutes les fonctions 2 1-^ sont continues sur D{0,R). On conclut par le théorème 3.1 du chapitre 4. □ 4.3. Exem ple La règle de D’Alembert permet de voir facilement que la série X) (z'^/nl) est de rayon de convergence égal à -t-00 . Sa fonction somme {z'^/n\) est donc continue sur C tout entier. 4.4. C orollaire Pour tout entier p > 0 , la fonction somme S de la série entière X) admet un développement limité à l ’ordre p au voisinage de l ’origine dont la partie régulière est donnée par aQ+a\ z Op z^. D ém onstration : Si kl < R, on a +00 S{z) = ao ai Z ap z^ ^ anz’^ ^ ^ n=p+l +00 Or ^ n=p+l + 00 ^ On+p+i^;’^ est une série entière de rayon de n=0 convergence R, dont la fonction somme est continue à l’origine et tend vers Up+i lorsque 2: tend vers zéro. On en déduit que +00 E = 0{zP+^). n=p+l D’où le résultat annoncé. □ Chapitre 5. 240 Séries entières réelles ou complexes 4.5. In tég ra tio n de la fonction som m e 4.6. T héorèm e Soit Om. une série entière complexe de variable réelle, de rayon de convergence R > 0. Si [a, b] est un segment inclus dans l ’intervalle de convergence ] —R,R[, alors fb + °° pb / S{x) dx = ^ a„ / x” dx. Ja Ja D ém onstration : La série de fonctions X) x'"' converge uniformé­ ment sur [a, 6]. On conclut par le théorème 5 .1 du chapitre 4. □ 4.7. C orollaire La fonction somme S de la série entière Y, Un x ”' est continue sur l ’intervalle de convergence ] —R,R{, et ses primitives sont de la forme +00 an X a + Y' X où a e c . D ém onstration : On applique le théorème précédent sur un segment [0 , x] pour X > 0 , et sur [x, 0] pour x < 0 . □ 4.8. D érivabilité de la fonction som m e 4.9. T héorèm e Soit Y Un une série entière complexe de variable réelle, de rayon de convergence i? > 0. Alors la fonction somme S définie sur ] —i?, à valeurs dans C est de classe et sa dérivée S' est la fonction somme de la série entière dérivée. D ém onstration : Les fonctions /„ : x a„x" sont de classe C^, la série Y Un a:” converge simplement sur ] —R, /2[, et la série des dérivées Y f n converge uniformément sur toute partie compacte de ] — i?, d’après le théorème 3.1. Le théorème 5.1 du chapitre 4 permet de conclure que S' est la somme de la série Y f n C On en déduit aussitôt le résultat suivant. 4.10. C orollaire Sous les hypothèses du théorème ci-dessus, la fonction somme S est de classe C°° sur ] — R, R[, et +~ V Î;€ N , V x e ]-fl,B [, S<‘ >(x) = n=k En particulier, on a, pour tout k £ N : = A:! 7 -------- T T ï “ » * \ U - K ) \ S^'^\0) k\ ■ n —k § 5. Fonctions développables en série entière 241 4.11. E xem ple On a vu que la série géométrique convergence 1 et que +00 Vx € l - l , l [ , E l" n=o = T est de rayon de 1 1J- - ^ Par dérivation, on a, pour tout x G ] —1 ,1[, +00 Par une récurrence immédiate sur A;, on en déduit que (1 —x)*^+^ A:! dx'‘ \ l — x j k\ dx^ n=U 5 / n=U Fonctions développables en série entière Dans ce paragraphe, nous nous intéressons aux fonctions de variable réelle, à valeurs dans E ou C. 5.1. G énéralités 5.2. D éfinition Soit / une fonction complexe de variable réelle, définie sur une partie X de E. On dit que / est développable en série entière en 0 , s’il existe une série entière Y de rayon de convergence i? > 0 et un nombre r G ]0, R] avec ] —r, r[ C X tel que -foo Vx G ] - r, r [ , /(x ) = ^ a„ X" n=0 5.3. D éfinition On dit que / : X —^ E est développable en série entière en un point xq si la fonction x /(x —Xq) est développable en série entière en 0 . 5.4. R em arques 1 ) La notion de fonction développable en série entière en 0 est une notion locale, donc si une fonction / coïncide au voisinage de 0 avec une fonction g développable en série entière en 0 , alors / l’est 242 Chapitre 5. Séries entières réelles ou complexes également. 2 ) Même si / est définie sur tout IR, on n’a pas nécessairement r = R. En effet, la fonction définie par /(^ ) = e® e si a: < —1 , si a: G ] —1 ,1[, si a: > 1 , est développable en série entière en 0 , et elle est égale à la somme de la série entière Y, {x^/nV) sur ] —1 , 1 [ et non pas sur E, bien que (a;”/n!) soit de rayon de convergence infini. 5.5. E xem ple Tout polynôme P est développable en série entière en tout point Xq de E d’après la formule de Taylor : VrrGE, P{x) = Y . ^ - ^ { x - x , r tn=U : ^ n \ = „n=U n ni Rappelons qu’on appelle voisinage d’un point xq de E toute partie de E contenant un intervalle ouvert de la forme ]a;o —r, a;o + r[ avec r > 0. En particulier, tout intervalle ]xq —p ,X q + p[ avec p > 0 est un voisinage du point Xq. 5.6. P ro p o sitio n Si une fonction f est développable en série entière en Xq, alors il existe un voisinage de Xq sur lequel f est de classe C°° et le développement en série entière de f en Xq est Y ---- ^—- (x - xo)”. Cette série est appelée la série de Taylor de f en x q . D ém onstration : Puisque / est développable en série entière en xq, il existe un nombre r > 0 tel que pour tout x Ç:]xQ — r,XQ + r\ on ait +00 /(^ ) = XqY. n=0 Or, la somme S de la série entière Z) a„ (a: —xq)'^ est de classe C°° sur ]xq —r, Xq + r[ et, pour tout n G N , = n\ a„. D’où le résultat annoncé. □ § 5. Fonctions développables en série entière 243 5.7. R em arques 1 ) La proposition précédente assure que si / est déve­ loppable en série entière en xq, alors son développement en série entière f{x) = Y j — xqY 6st unique, c’est-à-dire que la suite (o„) de ses coefficients est unique. 2 ) Il est possible qu’une fonction / soit de classe C°° au voisinage de X q sans être développable en série entière en X q . La fonction définie par X G E \ {0} = si X = 0 est de classe C°° sur R et toutes ses dérivées en 0 sont nulles (voir exercice 5 .22 ). Si / était développable en série entière en 0 , elle serait nulle sur un voisinage de 0 , ce qui est manifestement faux. 5.8. P ro p o sitio n Soient f une fonction développable en série entière en 0, et son développement en série entière au voisinage de 0. Alors • si f est paire, on a pour tout p E N, ü2p+i = 0, • si f est impaire, on a pour tout p e N, a2p = 0. D ém onstration : Soit r E ]0, R[ tel que / soit égale à la somme de sa série de Taylor sur ] — r,r[. La fonction g définie sur ] — r,r[ par g{x) = / ( —x) est développable en série entière en 0 et on a +00 +00 V x G ] - r , r [ , g{x) = Y ^ a n ( - x ) ' ^ = ^ ( - l ) ” anx". n=0 n=0 Si / est paire, alors g = f et par unicité du développement en série entière on a, pour tout n G N, a„ = (—l)” On, ce qui donne a 2p+i = 0 pour tout p G N. On raisonne de manière similaire si / est impaire. □ 5.9. P ro p o sitio n Soit f une fonction de classe C°° sur un intervalle ouvert I de R, contenant 0. Soient n G N et x E I, et notons Rn{x) le reste d ’ordre n défini par K i x ) = i(x) - t ^ k=0 k\ Alors f est développable en série entière en 0 si, et seulement si, il existe un intervalle ouvert contenant 0 sur lequel la suite {Rn)n>o converge simplement vers la fonction nulle. 244 Chapitre 5. Séries entières réelles ou complexes D ém onstration : Supposons que / soit développable en série entière en 0, alors il existe un intervalle ouvert I centré en 0 sur lequel on a +00 e /. i(x) = Y , fc= 0 A:! La suite (Rn)n>o converge donc simplement sur I vers la fonction nulle. Réciproquement, supposons qu’il existe un intervalle ouvert / tel que la suite {Rn)n>o converge simplement vers la fonction nulle, il existe alors 77 > 0 tel que la suite {Rn)n>o converge simplement vers la fonction nulle sur ] —r), r}[. La série entière ^ æ” a donc un rayon de convergence R vérifiant R > 77 > 0, ce qui montre que / est développable en série entière en 0 sur ] —77, t7[. □ Le résultat remarquable suivant donne une condition suffisante pour qu’une fonction / soit développable en série entière en 0. 5.10. P ro p o sitio n Si f est de classe C°° sur un intervalle de la forme I = ] — a, a[ avec a > 0, et s ’il existe p > 0 et M £ R+ tels que y x e l , WneN, pn alors f est développable en série entière en 0 sur l ’intervalle ] —R, R[ où R — min {oi,p). D ém onstration : |i?n(x)| < D’après l’inégalité de Taylor-Lagrange, on a sup (’T ' + 1)' te[o,i] -1 \ I ............................. < M r>n+l Pour tout X fixé dans ] —R,R[, on a \ x / p \ < 1. Le théorème des gen­ darmes permet d ’en déduire que la suite (Rn) converge simplement sur l’intervalle ] —R, R[ vers la fonction nulle, et on conclut aussitôt par la proposition précédente. □ 5.11. O p ératio n s sur les fonctions développables en série entière 5.12. P ro p o sitio n Soient f et g deux fonctions développables en série entière en 0 et de développements respectifs X) ci S bnX'"'. Alors, pour tout (X,p) 6 C^, la fonction X f + p, g est développable en série entière en 0 et son développement est la série entière X) {Xon + p-hn) x"'. § 5. Fonctions développables en série entière 245 D ém onstration : Il existe deux séries entières X) x” et X) K de rayons de convergence respectifs > 0 et > 0, ainsi que deux voisinages Ua et Ub de 0, tels que +00 VX G U a O ] - Ra,Ra[, f ( x ) = On X" n=0 et +00 Vx G t/ftD] - Rb,Rb[, g{x) = ^ bnX^. n=0 Le rayon de convergence R de la série entière ^ { X o n + f i bn) est stric­ tement positif car R > min (Rat Rb) (voir théorème 2.3), et en notant JJ = Ua C\ Ub, on a que U est un voisinage de 0 et + 00 \/x e Un] - R, R[, ( X f + fj,g){x) = Y^{Xün + fjibn)x‘^, n=0 ce qui prouve que X f + fig est développable en série entière en 0. □ 5.13. P ro p o sitio n Soient f et g deux fonctions développables en série entière en 0 et de développements respectifs Ylo-nXJ' et Y^bnX^. Alors la fonction produit fg est développable en série entière en 0, et son développement en 0 est le produit des deux séries entières. D ém onstration : Avec les notations de la proposition précédente, le rayon de convergence R de la série entière produit Y!, Cn x^ est stricte­ ment positif car R = min {Ra, Rb) (voir théorème 2.3), et on a +00 \ ! x £ U r \ ] - R , R [ , ifg)(x) = CnX^, n=0 ce qui démontre les résultats annoncés. □ 5.14. P ro p o sitio n Soit f une fonction développable en série entière en 0, de développement Y o,nX^. Alors il existe un intervalle ouvert I conte­ nant 0 sur lequel f est dérivable, et la fonction dérivée f est développable en série entière en 0 sur I, son développement étant la série obtenue en dérivant terme à terme la série entière Y o.nxJ', soit Z) (^ + 1) <^n+i 246 Chapitre 5. Séries entières réelles ou complexes 5.15. R em arq u e Les dérivées successives d’une fonction développable en série entière en 0 sont donc développables en série entière en 0 et leurs développements sont obtenus en dérivant successivement terme à terme le développement de la fonction considérée. 5.16. P ro p o sitio n Si f est une fonction développable en série entière en 0, de développement Y, On a;”, alors f est continue sur I et si F est l’une de ses primitives sur I, alors F est développable en série entière ^n+l en 0 sur I, son développement est donné par : F{0) + ^ n+ 1 5.17. M éthodes de développem ents en série entière Pour montrer qu’une fonction est développable en série entière et pour trouver son développement, il est souvent judicieux d’utiliser la méthode dite de l’équation différentielle. Cela consiste à • trouver une équation différentielle linéaire d’ordre 1 ou 2 à coefficients polynomiaux, de préférence de petits degrés, telle que la fonction / soit la solution d’un problème de Cauchy associé à cette équation, • supposer que la fonction / est développable en série entière et en déduire son développement à l’aide de l’équation différentielle, • étudier le rayon de convergence de la série entière obtenue, s’il est non nul, la somme de la série sera solution du problème de Cauchy sur l’intervalle de convergence et sera donc égale à / sur ce dernier. 5.18. E xem ple Développons en série entière en 0 la fonction f :X (arcsin a;)^. / est de classe C°° sur ] —1 ,1[ et on a ^ \ / l — + X arcsin X f (x) = 2 (1 —x2)3/2 2 1— ^ xf{x) ' 1 —x “ ^ Donc / est solution sur ] —1 ,1[ du problème de Cauchy : (E) {l — x^)y" — X y' = 2 avec y(0) = y'{0) - 0. Or, la solution générale sur ] —1 ,1[ de l’équation différentielle ci-dessus est donnée par y = (arcsin x Ÿ + A arcsin x + B avec A, B E R. § 5. Fonctions développables en série entière 247 On en déduit que la fonction x (arcsin est la seule solution du problème de Cauchy (E). Recherchons maintenant les solutions de (E) développables en séries en­ tières au voisinage de 0 sous la forme +00 y' = n=0 Par application du théorème de dérivation terme à terme, on a + 00 y" = X ^ ( n + l ) a n + i X ^ . n=l Le développement du premier membre de (E) a donc la forme suivante (1 - x^) ^ ( n + 1) a„+i x” - X 53 n=0 n=0 a:” c’est-à-dire +00 +00 + 00 X,n+l 53 (« + 1) ûn+1 a;" - 5Z (^ + 1) ®«+i n=0 n=0 OU encore +00 n=0 +00 +00 53 (« + 1) On+1 a?” - 13 n=0 “ 1) a;" - 53 n=l n=2 En remplaçant dans {E), on obtient +00 +00 ai -I- 2 02 X + 53 (n + 1) On+i - 53 n=2 n=2 “ 1) x^ +00 - ao X - 53 ®n-i a:” = 2, n=2 d’où, en regroupant les termes, +00 ai + ( 2 o 2 - ao)a: + 5 3 ( ( ^ + l ) û n + i - n O n - ij x ” = 2. n=2 Par unicité du développement, on déduit que Tl ai = 2, 2a2 = ao, a„+i = ----- r a„_i pour tout n > 2. n -\-l (5.2) 248 Chapitre 5. Séries entières réelles ou complexes Comme oq = /(0), on a Uq = 0, donc 02 = 0. Par récurrence, il en résulte que U2p = 0 pour tout p > 0, et 2p 2p-2 2 2Pp{p-l)---l En écrivant (2p+l)! (2p + l ) ( 2 p - l ) . . - 3 = on obtient 2Pp! ’ 22P+1 (p!)2 02p+l — (2p+ 1)! D’après la relation (5.2) appliquée à n = 2p + 1, on a lim P-+ 0 0 a2p-i donc le rayon de convergence de la série est égal à 1. En vertu de l’unicité de la solution de (E?), on peut donc déduire que +00 92n + l ( „ \ \ 2 et puisque /(0) = 0, on en conclut que 6 +00 o2n+l ( „ \\2 Vx G] - 1,1 [, (arcsina;)^ = J ] {2n + 2)\ Séries entières classiques 6.1. La fonction exponentielle et les fonctions hyperboliques L’application exp ; x 1-^ e® est C7°° sur R et : Vn G N, exp(”^(0) = 1. D’après la formule de Taylor avec reste intégrale, on a ^ rp^ nX (nf*_ (5.3) V{n,x) e N x R , = — g — e‘ dt. Comme (* - t r eJ dt n\ Jf O < = (x - ty dt fJo 0 n! X n+l max(l,e®) (n+ l)!’ max(l,e®) § 6. Séries entières classiques 249 le théorème des gendarmes entraîne que Vx 0 M, [, 0 JO ni n->+oo 0. De (5.3), on conclut que n lim ”“*+0° k +00 k T7 = E TT = «*■ E A:! k=0 A:! Pour tout X G M, on a alors +00 ^2n g X _|_ g - I chx = = 2 , shx = E e® —e~^ = „00 (2")! E ^ 0 (2n + l ) ! ’ 6.2. Les fonctions cosinus et sinus Les applications cosinus et sinus sont de classe C°° sur R et cos^") (x) = cos (x + V(n, x) G N X E, < sin^”^ (x) = sin (x + ^ ) En utilisant la formule de Taylor avec reste intégrale, on montre, comme précédemment, que cosinus et sinus sont développables en série entière en 0, de rayon de convergence égal à +oo, et que pour tout x G E : ^ (_l)n ^2n 00 (2")l 6.3. La fonction /a : X y .2 n + l 00 (2 n + l)! (1 + x)“ À l’aide de la méthode de l’équation différentielle, on montre que fa est développable en série entière en 0, avec rayon de convergence égal à 1 si CK^ N, et égal à + 0 0 si a G N. De plus, V r r s ] - l . l | , (1 + ï ) « = 1+ E n=l (voir exercice 5.20). En particulier. +00 V x € ] - l ,l |, — = E (-1 )"^ " ^ n=0 250 Chapitre 5. Séries entières réelles ou complexes En remplaçant x par —a;, on retrouve la série géométrique J +00 VxG - X n=0 6.4. La fonction x ln(l + x) En prenant la primitive (qui s’annule en 0) du développement en série entière de la fonction a; i-> (1 + a;)“ ^, on obtient +00 V a;e]-l,l[, ln (l + a;) = ^ n n=l 6.5. Les fonctions circulaires réciproques a) Puisque 1 +00 n=0 on déduit, en primitivant : Vx G1 —1, I f , ^ ^ +00 (_1\n ^ ^2n+l n=o2n + l arctanx = b) À l’aide du développement de x ^ /Г^^ ■ (1 + x)“, on obtient èi 2-4...(2n) pour tout X g ] —1 ,1[. Par primitivation, on déduit que ^ arcsm X ^ 1 • 3 . ■■ (2n - 1) x^^^+^ 2 • 4 . . . (2n) 2n + 1 ou encore • Vx G 1 —11,1i r , arcsmx ,= ^> W 2^)! tt( — ^ --------. X2n § 7. Fonctions usuelles de variable complexe 251 6.6. Les fonctions hyperboliques réciproques a) En primitivant le développement en série entière en 0 de la fonction a; 1-^ 1/(1 —x^), on obtient, pour tout a; g ] —1 ,1[ : . 1 , 1+ a; ^ argtha; = - In ------- = > 2 a;2”+i --------. 2n + l ¿ Q 1 - a ; b) De même, en primitivant le développement en série entière en 0 de la fonction X i-> 1 / v T T ^ , on obtient pour tout a: G ] —1 ,1[ : argsha; = ln(a; + V l + x^) = x + ^ (-1 )” ^ ^ ^ n=i 2 • 4 ... (2n + 1) g ( _ l ) n ( 2 „ ) ! a.2n+i ^ 0 (2"n!)2 2n + l ' 7 Fonctions usuelles de variable complexe 7.1. L’exponentielle com plexe 7.2. D éfinition On appelle fonction exponentielle complexe, et on note exp : 1-^ e^, la fonction somme de la série entière X) {z'^/'nX) qui est de rayon de convergence infini. On a donc +00 V2: G C, exp (2 ) = e"' = ^ n=0 n —rn\ 7 . 3 . R em arque On retrouve la formule : Vy G M, = cos y + i sin y. En effet. _ ~ +00 iw) ^ n\ n=0 +00 +00 {%yff> _ + E ~ p=U ^ (2p)! ^ \~ ^ y ’ p= + °o ^ _ i y y 2p § (2p)l +00 + iE ^ 7.4. P ro p o sitio n On a V ( 2:1 , 22 ) G (iy)2»+l (2 p + l)! ^ _ Ÿ ^ P y 2p-^\ (2 p + l)! = cosy + i sin y. Chapitre 5. 252 Séries entières réelles ou complexes D ém o n stra tio n : Ce résultat a déjà été établi dans le cadre du théo­ rème 5.5 du chapitre 2. □ 7.5. P ro p o sitio n Pour tout nombre complexe z, on a 0 et ^ = e -^ = e^ |e^| = e^^\ D ém o n stra tio n : On a : e~^ = e^~^ = e° = 1, ce qui établit les deux premiers points. On a également +00 +00 ■ÿTl ? = E ^ = E ^ n = 0 '''• n=0 et enfin le^|2 = Donc |e^| = D’où la proposition. □ 7.6. C orollaire y z e C, D ém o n stra tio n : |e^| = 1 2; 6 Pour tout 2: G C, on a \é"\ = 1 = 1 liiez — Q. D’où le corollaire. 7.7. T héorèm e L ’application 2: i-> e* est un homomorphisme continu surjectif du groupe additif (C, -I-) sur le groupe multiplicatif (C*, x ). D ém o n stra tio n : L’application 2; e* est bien continue sur C comme somme d’une série de fonctions coiitinues convergeant uniformé­ ment sur tout Compact de C, et c’est bien un homomorphisme de (C, -I-) dans (C*, x) d’après la proposition 7.4. Montrons la surjectivité de cette application. Soit zq € C. § 7. Fonctions usuelles de variable complexe 253 - Supposons zo ^ M_. On paramètre le segment joignant le point d’affixe 1 et le point d’affixe zq par / : [0,1] —^ C , 1 1—^ (1 — t) + tzoL’application / est clairement de classe sur [0,1] et ne s’annule pas puisque 2:0 ^ 1^-) il est donc possible de considérer l’application g : 10,1]- ^ C , № ) du 4 0 f(u ) / qui est de classe sur [0,1] car f ' / f est continue sur ce segment. L’application / est donc de classe sur [0,1] comme composée et produit de fonctions de classe sur [0,1]. De plus, -0 ( f e - ^ y = f e - ^ - f ^/ ' e-^ = 0 / La fonction fe~ ^ est donc constante sur [0,1], donc égale à sa valeur en 0, d’où V iG [0 ,l], /(i)e-^W = /(0)e-®(°) = 1. On a alors /(l)e = zo e , d'où zq = ce qui montre que Zq a au moins un antécédent par la fonction exp. - Supposons à présent zq € K!.. D’après l’étude précédente, il existe 0 € C tel que e*® = i. Puisque —zq g IRÜj. et que l’application x ^ est une bijection de E sur il existe x G E tel que — z q = e®, et par conséquent Zq = □ 7.8. R em arque L’application zt-^ de C sur C* n’est pas injective. En effet, en reprenant les notations de la démonstration précédente, on a : = 1 = e° et 9 ^ 0 . 7.9. T héorèm e L ’application </? : x 1-^ e*“’ est un homomorphisme continu du groupe (E ,+) dans le groupe (U, x) des nombres complexes de module 1. De plus, il existe a G EÜj. unique tel que Kev(p = oZ. On note alors tt = a/2. 254 Chapitre 5. Séries entières réelles ou complexes D ém onstration : L’application (p est clairement un homomorphisme continu du groupe (M,+) dans le groupe (U, x). Montrons qu’il est surjectif. Soit zq G U. Puisque zq ^ 0, il existe z e C tel que = e^. Or I^îqI = 1 entraîne que 2: G zM. Le noyau de (p est donc un sous-groupe fermé (car p est continu et {1 } est fermé) de (M,-h) distinct de R (car (^(tt) = e*’’’ = —1 7^ 1 ). Il est également distinct de {0} car p n’est pas injective (e^^ = 1 et ^ G ® ). Il existe donc a G R+ unique tel que Ker p = aZ. □ 7.10. Corollaire Va: G D ém onstration : cédent. = 1 X G 27tZ. C’est une conséquence immédiate du théorème pré­ □ 7.11. Les fonctions trigonom étriques e t hyperboliques com plexes 7 . 1 2 . D éfinition On appelle fonctions cosinus et sinus complexes, et on note respectivement cos et sin, les applications de C dans C définies par +00 2n gi2 ^ g-iz COS 2: = gtz _ g-гz sm2; = +00 ^2n+l 2i ^ (2 n -t-l)! 7.13. D éfinition On appelle fonctions cosinus e t sinus h y p erb o ­ liques com plexes, et on note respectivement ch et sh, les applications de C dans C définies par ^ ez ^ ç -z ch2: = sh2: = = —e ^ 2 = ^2n E i s (2»)! +00 ^2n+l E (2nd-1)! Les propositions suivantes sont immédiates. § 7. Fonctions usuelles de variable complexe 255 7.14. Proposition Pour tout z Ç. C, on a cos (iz) — ch Z , sin (iz) = t sh 2;, ch (iz) = sh (iz) = cos z i sin Z 7.15. Proposition Pour tout z E C, on a = ch 2 + sh 2:, = cos 2: + i sin 2:, cos^ 2: + sin^ 2: = 1 , e~^ = ch 2: — sh 2: = cosz — i sin 2: ch^ Z — sh^ Z = 1. 7.16. Proposition Pour tout (a, b) € C^, on a cos (0 + 5) = cos O cos b — sin a sin b sin (a + 6) sin a cos b + cos a sin b = ch (a + 6) = ch a ch 6 + sh a sh 6 sh (o + 6) = sh a ch 6 — ch a sh b. 7.17. Proposition 1) L ’application z cosz est périodique paire et son groupe des périodes est 2nZ. On a de plus, pour tout z e C : cos (2: + 7t) = —cos 2:, cos 2) L ’application z sin z est périodique impaire et son groupe des pé­ riodes est 27tZ. On a de plus pour tout z e C : sm (2: + 7t) = - sin 2:, sin ~ = cos 2:. SJ L ’application z ch2: est périodique paire et son groupe des périodes est 2i7rZ. On a de plus, pour tout z e C : ch (z + iir) = —chz , ch ^2: + i = i sh2:. 4) L ’application z 1— sh2: est périodique impaire et son groupe des pé­ riodes est 227tZ. On a de plus, pour tout z e C : sh (z + ¿7t) = i sh2; , sh ^2; + i = ch2;. 256 Chapitre 5. Séries entières réelles ou complexes 7.18. D éfinition On appelle fonctions tan g en te e t cotangente com­ plexes, et on note respectivement tan et cotan, les fonctions impaires et TT-périodiques définies par ,, , 7T _ s m 2: V2: e —+ 7tZ , tan 2: = ------ c o s 2: 2 'iz ¿ 7tZ , cotan 2: = 8 COS X — = tan sm2; (i-> Énoncés et solutions des exercices du chapitre 5 Exercice 5.1 Déterminer le rayon de convergence des séries entières de termes généraux : y37l+l n" n! , 4) (-2 )’ n + 1 Solution 1) La série entière s’écrit lim avec a„ = l/y/n . Donc ^n+1 n—>+oo = n lim n^+00 v n -I-1 = 1, et la règle de D’Alembert permet de conclure que le rayon de convergence recherché est égal à 1. 2) La série entière s’écrit avec a„ = n"/n!. D’où lim n —>+CX) ^n+l dn Ito n->+ oo fîl± iy = \ n / ta n -»+ oo ( ' l + i ' ) ” = e. \ fl J La règle de D’Alembert permet de conclure que le rayon de convergence est égal à 1/e. 3) La série entière s’écrit avec Un = (—l)”/n ”. On a donc lim n-^+oo |a„|" = lim n —>+co i 72 = 0, et la règle de Cauchy entraîne que le rayon de convergence est + 00 . § 8. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 5 257 4) Ici, la série entière s’écrit Y!, ûn -2^” avec 0 si n = = 3p ou n = 3p + 2 dn. — ^ (_2)P si n = 3 p + l. l P+1 On ne peut utiliser ni la règle de D’Alembert puisque |on+i/a„| n’est pas défini, ni la règle de Cauchy puisque ^\an\ n’admet pas de limite. Posons alors y3?l+l I dn — (-2 )' n+11 On a Mn+l _ O I-.I3 ^ = Un ^ 2 4 n + 2 2\z\ n -> + c x ) 3n+l On en déduit que la série ^ |(-2)” converge si 2 \z\^ < 1 c’est- à-dire 1^1 < 1 /v ^, et diverge si 2\z\^ > 1 c’est-à-dire \z\ > 1 /- ^ . Le rayon de convergence recherché est donc égal à 1 /- ^ . Exercice 5.2 Déterminer le rayon de convergence de la série entière de terme général Un z'^ où 1 dn. — ^ si n = 3p, p + Vp P-P (—a)P si n = 3p -I-1 si n — 3p + 2, O € Solution On a 1 (p+v^)V 3p Unh = < p ~ 3 ^ si n = 3 p + l a3p+2 si n = 3p + 2. Or {p + y/pŸ^^P = exp ^ si n — 3p \n(p + y /^ .3p ~ In {p -IInp p-*+oo 3p , et avec lim Inp p-»+oo 3p = 0. Chapitre 5. 258 Séries entières réelles ou complexes Par continuité de l’exponentielle, il vient lim p-^+oo''^ 1 = 1 , donc P-»+oo lim -------" = 1. (p + ^ ) V 3 p + D’autre part, p V 3p + 1 = exp ^ Inp q-y Inp^, et 3p + Inp —— avec ~ Inp lim — - - = —oo, 3 p -^ + o o p^+oo et par continuité de l’exponentielle, on déduit que 3 lim p ^p+i = 0. p—►H-oo Enfin, on a lim = p-*+oo lim e x p f— p^+oo - Ina^ = ex p f^ ^ ^ = ^ \3 p + 2 / ^ \ 3 / Conclusion : D’après la formule de Hadamard, le rayon de convergence recherché est B = 1 m ax(l,a^/3)' Exercice 5.3 Calculer, suivant la valeur du paramètre a G R+, le rayon de convergence R{a) de la série entière X) ûn où 0'2n — 1+ n/i».2 24n Û2n+1 — 1+ 22n+l Solution On a lim |o2nh" n— ++00 lim n —>+oo (1 + 2n 22n si 0 < a < 2 si a = 2 + 0 0 si a > 2 , ' 0 1 et lim n— ^+00 |a 2n+ih"+i lim n—y+oo (1 + 2^ _ / 1/2 si 0 < a < 1 ■ l a/2 si a > 1. § 8. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 5 259 La formule de Hadamard donne alors '1 / 2 = limsup |an|" = < a /2 si 0 < a < 1 si 1 < a < 2 + 0 0 si û: > 2 n-^+oo H[a) 2 Donc R{a) = < 2 /a 0 si 0 < a < 1 si 1 < o; < 2 . si o: > 2. Exercice 5.4 Déterminer le rayon de convergence de la série entière de terme général an dans chacun des cas suivants : _ (-1 )" (n - 1)^ ON . ^ " " (n + 1)-’ ON _ """ “ ( n + 1 ) ! ’ rr^+1 x^dx ” Jn 2 + x 8' Solution 1) On a \J\^n\ ” n +I i1 n— ^ >+(X) donc, d ’après la règle de Cauchy, le rayon de convergence est égal à +oo. 2) On a ^n+1 dn i nn+1 (n —1)" n + 2 IN - n n 71 "1“ 2 n / n+ 2 n n —>+oo D’après la règle de D’Alembert, le rayon de convergence est R = l / e . 3) On a n +1 f 2 + (n + 1)8 dt ^ ^ rn +1 {n + 1)* / Jn 2-Kn8 c’est-à-dire n° 2 -h (rH -1)8 (n+l)8 2-Kn8 ■ dt, Chapitre 5. 260 Séries entières réelles ou complexes D’après le théorème des gendarmes, la suite (an) converge vers 1, donc o„ ~ 1 lorsque n tend vers l’infini. D’après la proposition 1.21, le rayon de convergence de la série est égal à celui de la série entière c’est-à-dire 1. Exercice 5.5 Déterminer le rayon de convergence de la série entière de terme général an z^ dans chacun des cas suivants : ,, sin(2n0) 1) On ~~ , et 2) On ' n / , I ch I \ nj , où ô ^ k-jr/2 (k E l i ) , a G R.*• Solution 1) Notons R le rayon de convergence recherché. On a |a„| < 1/n pour tout n > 1, et la série a même rayon de convergence que la série dérivée Y -2”, c’est-à-dire 1. La proposition 1.18 permet d’en déduire que R > 1 . D’autre part, la série Yo>nZ^ a même rayon de convergence que la série dérivée Y sin2n0 z^. Or la série numérique Y s\n2nd est divergente puisque le terme général ne tend pas vers 0 (voir exercice 1.24 du chapitre 1). Il en résulte que i2 < 1. Finalement, R — 1. 2) On a ( V_^ ch ^ j = exp ^ In ^ch Or, donc n « - ' In (ch i ) = n « -‘ ( ¿ + o ( l ) ) . Il en résulte que • si a > 3, n— lim d\an\ — 0, d’où R = -|-oo, >-4-00 V ' si 0 = 3, n— lim \/ja J = 1/Vë, d’où R = y/ê, >+00 V ' ' ' si a < 3, n — lim >-+-00 {V /iô j = 1, d’où R = \ . . § 8. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 5____________ 261 Exercice 5.6 Déterminer le rayon de convergence des séries entières suivantes : +00 on ^2n-\-l 1) E r 1=0 ”■+ „3n + l +O0 +C» . 2) n=0 E 1^s t . 3 )n=0 E , > où E(x) désigne la partie entière de x Solution 2” 1) Soit zq un nombre complexe non nul. Posons tt„ = ----- — • On a ^n+l _ 2^+' |.^o| 2n + 3 Uji n+2 n+ 1 _ 2 ¡zol“ ^ {n + 1) 2^1zoP"+^ n+2 Il en résulte que lim n^+oo Un = 2 \zq\^. D’après la règle de D’Alembert, on en déduit que si \zq\ < l/\/2 , la série Y^Un converge, et si \zq\ > l/\/2 , la série Y u n diverge. Le rayon de convergence de la série entière proposée est donc égal à 1/V^. On aurait pu aussi utiliser la formule de Hadamard. 1^0 2) Soit Zo un nombre complexe non nul et posons «n = • On a ^ = i^ p . I IL ri O Donc la série à termes positifs Y ^ n converge si \zq\ < 2 et diverge si l^ol > 2. On en déduit que le rayon de convergence de la série entière proposée est égal à 2. Ici aussi on aurait pu utiliser la formule de Hadamard. 3) Soit £ = I n G N}, et soit (o„) la suite définie par — 1 si n G £ 0 si n ^ £. On a + 00 E n=0 + 00 = E n=0 y£(n3/2) 262 Chapitre 5. Séries entières réelles ou complexes Pour tout entier n, on a |a„| < 1 et donc |an 2;” | < \z^\. Il en résulte que si |;2| < 1, la série Yj converge. Si |.2 | > 1, le terme général de la série ne tend pas vers zéro, donc la série diverge. On conclut que le rayon de convergence recherché est égal à 1. Exercice 5.7 Soit d{n) le nombre de diviseurs de n € N*. Trouver le rayon de convergence de la série entière Y d{n)z^. Solution Lorsque n > 1, on a 1 < d(n) < n. D’après la proposition 1.18, Le rayon de convergence R de Y d { n )z ^ est donc compris entre les rayons de convergence des séries entières Y z ^ et Y ^ z ^ . Or la règle de D’Alem­ bert permet de voir immédiatement que ces deux séries ont un rayon de convergence égal à 1. Donc R = 1. Exercice 5.8 Montrer que toute fraction rationnelle F de C{z) n’ad­ mettant pas 0 pour pôle est la somme d ’une série entière dont le rayon de convergence est le minimum des modules des pôles de F. Solution La décomposition en éléments simples de F dans C(2 ) montre qu’il suffit de considérer un élément de la forme {z - zoY Or, pour tout Z e C avec \z\ < ^ {z - Z q)p , zq £ C \ \z q \, fl - £ {-Z q)P V Zo^ ' p GN*. on a ~ (-zo y ’ ce qui montre directement que la fonction z ^f(z —zq)^ est la somme d’une série entière de rayon de convergence |2o|. En notant P le minimum des modules de ses pôles complexes, la fonction F est la somme d ’une série entière de rayon de convergence R au moins égal à p. § 8. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 5 263 Supposons que l’on ait R > p. ïl existerait un pôle zq de F avec P = \zq\ < R. hd, fonction F serait alors continue en zq, ce qui est impossible puisque |F ( 2 )| tend vers +oo lorsque г tend vers zq. On a donc R = p. Remarque : F est une fraction rationnelle, donc n’admet qu’un nombre fini de pôles. Exercice 5.9 Soient X) o,n et K deux séries entières, de rayons de convergence respectifs R a et R f , . On suppose que ces deux séries en­ tières sont disjointes, c’est-à-dire telles que : Vn G N , = 0. 1) Montrer que le rayon de convergence R de Y, (ûn + i>n) est donné par R = min (Ra, Rb)2) Déterminer le rayon de convergence de la série entière Y otn z'"' avec i T = \ 3- si n est pair si n est impair. Solution 1) - Soit Z e C tel que \z\ < min (Ra, Rb). Alors, \z\ < Ra et \z\ < Rb, donc les séries numériques Y «n z'"' et Y K z^ convergent. On en déduit, par addition, que la série numérique Y («n + bn) z"' converge, et donc \z\ < R. Il en résulte que min (Ra, Rb) < R. - Soit 2 G C tel que \z\ > min (Ra, Rb)- On peut supposer, par exemple, l^l > Ra- Il en résulte que la suite (onZ’^) n’est pas bornée. Or, pour tout n G N, on a a„ = 0 ou = 0, donc \(an + bn)z’^\ = lünz’^ + bnz’^l = ¡ünz’^l + \bnZ^\ > \anz'^\. On en déduit que la suite de terme général (an + 6„) 2 " n’est pas bornée, et par conséquent \z\> R. Donc : min (Ra, Rb) < ROn conclut que : R — min (Ra, Rb). 2) Pour tout n G N, posons 2” si n est pair 0 si n est impair et bn — 0 si n est pair 3“” si n est impair. On a Vn G ^ , On bn — 0 et ocn — Un "b bn- Chapitre 5. 264 Séries entières réelles ou complexes Or, la série notée aussi X) 2" ^ ^ est de rayon de convergence Ra égal à 1/2. En effet, pour tout 2; fixé dans C, on est ramené à une série géométrique puisque 2‘^Pz‘^P = (Az^y , et i^Az^\ < 1 De même, la série bn z^ notée aussi convergence R\, égal à 3 puisque 3“(2p+i) 3 -(2 p + l) _j.2p+l ^ ^ 1( 3 “ ^ est de rayon de < 1 k l < 3^. D’après la question précédente, le rayon de convergence de Y Oin est R = min{Ra,Rb) = m i n Q , 3 ^ = Exercice 5.10 Soit Y o-nZ^ une série entière telle que a„ 7^ 0 si n est assez grand. Que dire de son rayon de convergence s ’il existe ^1,^2 et ¿3 dans R!!j. tels que lira ^ p^+00 ü 3p + i lim P -+ 0 0 a zp +2 = 4 , lim p-*+oo ÎS± 1 = £, 7 a sp S o lu tio n La série entière Y est somme des trois séries entières disjointes : Y^aspX^P, X) «3p+i et X «3p+2ic^^'^^. Posons Up = azp x^^ et notons N ■un entier tel que pour tout p > N , on ait ü3p y 0. On a VxT^O, '^p+1 Û3p+ 3 0-3p +2 U’Zp+l ILp O'Zp+2 U>3p +1 ^ 3p \x\ p-^+oo 4^2 4 ^ 1 ^ La règle de D’Alembert appliquée à la série réelle Y |wp| montre que celle-ci converge si ^ i 4 4 < 1 et diverge si 4 4 4 |a;|^ > 1. On en déduit que le rayon de convergence R de la série entière Y aspX^^ est § 8. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 5 265 égal à {il ¿2 h ) En procédant de la même manière avec les deux autres séries entières, on montre qu’elles ont même rayon de convergence {¿i ¿2 Comme les trois séries entières sont disjointes (voir exercice 5.9), le rayon de convergence de la série entière J2anX^ est égal à { i \ i 2 iz)~^^^• Exercice 5.11 Soit Y^anZ^ une série entière dont tous les coefficients sont non nuis. On suppose que lim n—>+00 Û2n+1 = A et ^ 2n lim n—>+oo 0 ’2n +2 0 -2n + l = IJ'- Déterminer le rayon de convergence de cette série entière. Solution Soit R le rayon de convergence recherché. Pour \z\ < R, on a +00 +00 +00 ^ n=0 ^ Ü2n n=0 2 02n+l n=0 2n+l et les trois séries sont convergentes. La série entière Y<^2nZ^'^ a pour rayon de convergence Û2n+2 Û2n+2 ^2n Û2n+1 Elle converge pour \z^\< De même. X Û2n+1 ^2n n—>+00 puisque A, et diverge pour \z^\ > Û2n + 3 0 2 n+ 3 ^2n+l Û2n+2 X 0271+2 02n + l n—>+00 montre que le rayon de convergence de Y î^2ti+i D’après le théorème 2.3, on déduit que R > //A, est égal à 1/y/XJi. Supposons R > -4= et soit z e C tel que —^ < \z\ < R. Les séries yA/i s/Xfi entières YO'nZ'^ et { ~ z Y étant convergentes, il en est de même de Chapitre 5. 266 Séries entières réelles ou complexes leur série somme, c’est-à-dire de la série X) <i2n •2^”- D’où la contradiction. On conclut que 1 R = Exercice 5.12 Calculer le rayon de convergence et déterminer la somme des séries entières réelles suivantes : +00 +00 1) + 00 2) n=0 3) n=0 n=l ¿■) Solution 1) - Posons Un = n On a n+1 ----- \x\ — > ^n+l n U tî a; ' ' n-*+oo ' ' La règle de D’Alembert permet d’en déduire que la série entière considé­ rée converge si |a:| < 1 et diverge si |a;| > 1. Le rayon de convergence recherché est donc égal à 1. - Calcul de la somme. Pour |a;| < 1, on a +00 __ +00 + 00 n=0 n=l n=l où l’on a posé t = x^. Mais, pour tout i €] —1,1[, on a + tj (l - hi ) 2’ d’où +00 n+1 ^ 2n+l _ Lorsque a; = ±1, la série proposée diverge grossièrement, et il n’y a donc pas lieu de calculer la somme. 2) On a : chn ~ e”/2, et comme n-»+oo ' qTI+I lim n—>+oo — = e, § 8. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 5 267 la règle de D’Alembert permet d’en déduire que le rayon de convergence de la série entière X) est égal à 1/e. La proposition 1.21 permet de conclure que le rayon de convergence de ch (l/n ) a;” est égal à 1/e. - Calcul de la somme. Pour |æ| < 1/e, on a + 00 e" + e '” E ( c h n ) a ;” = n=0 n=0 1 1 + a:” = X 2 V1 —ea; 1 —e~^x Pour X = ±e cette série diverge grossièrement. 3) Le rayon de convergence est 1 car le coefficient de a;” est équivalent à 1/n^ et la série S a;"/n^ est de rayon de convergence 1 comme on le voit immédiatement avec, par exemple, la règle de D’Alembert. Pour |a:| < 1 et a; 7^ 0, on a + (X ) +00 X" ' ^ i n { n + 2) 1 /1 E l ' n n=l = = 1 -jin d -x ) 1 X" n + 2, 1 +°° — In(l-x) - + Exercice 5.13 Calculer le rayon de convergence et déterminer la somme des séries entières suivantes : +°° 1) +00 (-^ec), n=0 2) E n=0 «2 _ „ I 4 „ , n+ 1 ^ (a:e Solution 1) La règle de D’Alembert (ou encore le corollaire 1.22) permet de voir sans peine que le rayon de convergence de la série entière S (—1)" n^ est égal à 1. Pour déterminer la fonction somme «S, posons u = —z^. Pour \z\ < 1, 268 Chapitre 5. Séries entières réelles ou complexes donc aussi pour |u| < 1, on a +O0 +00 n=l n=0 (1 — 3 1 + (1 —u)2 1 —U Z S{z) = ^(ji + 2) (n + 1) — 3 (ri + 1) + 1^ tt™ u + u^ ( 1 —u)^’ d’où S(z) = Z^ - Z {1 + z ^ y 2) Avec la règle de D’Alembert, on a immédiatement R = 1. Notons S la fonction somme de la série considérée. En écrivant —n + 4 „ 6 = n -2 + n+l ’ ' n + 1’ on obtient, pour tout a; e ] - 1 ,1[\{0} : = +00 +00 +00 ^n+l 53(n+l)x" - 3 $ 3 :r"+ - ^ — 71=0 (1 —x)2 n=0 1 —a; ^ n=0 ^ X Exercice 5.14 Calculer le rayon de convergence et déterminer la somme +00 ^71 de la série entière de variable réelle : ^ n = 0 4n^ — 1 Solution - Calcul du rayon de convergence R. Notons, pour tout n G N : a„ = (4n^ —1)“^. On a ^n+1 4n2-l 4 ( n + 1 ) 2 — 1 n-»+oo 1. La règle de D’Alembert permet de conclure que R = 1. ^ 0, et § 8. 269 Énoncés et solutions des exercices du chapitre 5 - Déterminons la fonction somme S de la série entière. Soit rr g ] —1 ,1[. On a 1 +00 s(x ) = x ; ±T 1 An? -1 = -2 n=0 n =0 _ ~ +00 2n —1 2n + 1, X" J 1 ^+00 i ^+ 0 0 X" 2 n=0 2 n - 1 ~ 2 n'^ 2n + 1 2 V S 2V 1 ''’ ^ £ 2 n + J 7- _ 1 +0O x'^ = + +00 2 2n+l) 2 5 2 2 2 ti 4 " 1 2n+l 2n + l X' Notons A{x) = E 2n + l - Si 0 < a; < 1, posons t = y/x. On a, x = n=o +00 1 j.2 n = S +00 STTT = ï S A{x) = = 1 f2 n + l = Vî On a X = — et ^ ^ E=0 2n + 2 1 n 1 -1 arctan i = ■ .1 t 1 STTÏ = ï - Si —1 < X < 0. Posons t = +00 et + 5 l 2îi + 1 arctan y /— —X. y / —X - Enfin, si X = 0, on a i4(0) = 1. On conclut en reportant les valeurs trouvées pour A{x) dans l’expression de S{x) : si 0 < X < 1 S{x) = -1 si X = 0 1 X —1 .— —- + - —-== arctan v —ic si —1 < x < 0. 2 2 V —X Chapitre 5. 270 Séries entières réelles ou complexes Exercice 5.15 Déterminer le rayon de convergence et la somme des séries entières complexes suivantes : sin n6 _ ^ + 00 cos n9 n\ n=0 et E ,. ^ n =0 Solution Pour tout n G N, on a cos nO < — n! n\ (*) et sin u9 n\ Avec la règle de D’Alembert on voit immédiatement que le rayon de convergence de la série entière Y liz‘^ /n\) est égal à +oo. Les inégali­ tés (*) et la proposition 1.18 permettent d’en déduire que le rayon de convergence des séries proposées est égal à -l-oo. Pour 2 G C, posons alors cosn0 n /(^ ) = ¿2 —TTn\ ^ ^ ^ ^ sinné» „ n!^ ^ • n=0 n=0 On a +00 n f{z) + ig{z) = Y . = .ie n=0 _ gZcose (cos(;jsin0) + i sin (2:sin0)), et +00 f{z) - ig{z) = E —iO ^ n=0 = d’où : f{z) = (cos (2: sin 0) — i sin (z sin 0)), cos(^sin0) et g{z) = sin(.2:sin 0). Exercice 5.16 Développer f{x) = cosx chx en série entière au voisi­ nage de 0. § 8. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 5 271 Solution On a m = 4 (e“ + Ô 2 (e" + e-") +00 = 4 E ^ n=0 ;^ ( ( l + 0 ’* + ( l - i r + ( i - i r + H - i r ) x " , ' et comme 1 + i = \/2 et \ - i = ^Pi il vient +00 ■fW = E 4^ + ( - ! ) “) + e -“ '/'*) i ” n=0 +00 = E J 2P+2 f) cos IP —I Comme les termes cos(pTr/2) sont nuis pour tout p entier impair, on a finalement, en posant p = 2fc : + 00 /_1\k o2A; ■" Exercice 5.17 À l ’aide de la méthode de l ’équation différentielle, déter­ miner le développement en série entière au voisinage de 0 de la fonction : f{x) = exp (arcsinrc). Solution La fonction / est indéfiniment dérivable sur ] — 1,1[ comme composée goh on g : e^ est indéfiniment dérivable sur R et h : x h->- arcsina; est indéfiniment dérivable sur ] —1 ,1[. De plus, nx) = V T ^ x^ . donc r ( x ) = 4 M V T ^ , + (l-a ;2 )3 /2 ’ 272 Chapitre 5. Séries entières réelles ou complexes d’où X La fonction / est donc solution sur ] —1 ,1[ de l’équation différentielle (1 —x ‘^ )y" — X y' — y = 0 avec y{0) = 1 et y'{0) = 1. + 00 Puisqu’on cherche / sous la forme ^ a„ x", on a n=0 +00 ^ +00 n (n — 1) a„ ^ n= 2 +00 n (n — 1) Un a:" — ^ +00 n On x" — ^ n=l n =2 On x ” = 0. 71=0 En identifiant le termes constants du premier et du second membre, on obtient : 2 u2 —uq = 0, donc U2 = 1/2 car oq = 1. En identifiant les termes de degré 1, il vient fias — a\ — ai = 0 , d’où 03 = 1/3 car oi — 1. En identifiant les termes de degré k, on obtient (k + 2){k + 1) Ofc+2 - k{k - l)ak - kük - ük ^ 0, d’où j^2 1 1 Vfc € N , Ofc+2 = {k + 1) (A: + 2) o,k. Pour tout P € N*, on a donc 2 02p — (2P) p -i Tn (l + 4A:^) et 02p+i - ^2p+l)\ H (l + (2^ + l)^)> avec üQ = ai — 1. Comme lim /d— >+oo ük les séries X) 02p x^^ et 1] 02p+i De plus, |x| > 1 lim 71—> + 0 0 = 1, ont 1 pour rayon de convergence. |onx” | = + 00 , car on est dans le cas de divergence dans le critère de D’Alembert. On en conclut que le rayon de convergence de la série anx'^ est égal à 1. § 8. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 5 273 Exercice 5.18 Développer en série entière près de 0 la fonction : f{x) = In ( y i — 2xcha + {a G R+). Solution On a : 1 — 2xcha + = (x — e°'){x — e““). La fonction a; 1 —2a; ch a + est strictement positive sur l’ensemble ] —00 , e~“[U]e“, + oo[. Le plus grand intervalle, centré en 0, sur lequel / peut être développée en série entière est donc ] —e“®, e"“[. Pour tout a; G ] —e~®, e“®[, on a f( ^ ) = ^ (ln(e®-a;) + ln(e"“ -a;)). Or ln(e® — x) = a + ln(l —a;e“®), et comme |a;e“®| < 1, on a +0 00 0 g —na n=l n In (e° —a;) = g — De même, ln(e “ —a;) = —a + ln(l —a;e®) et |a;e“| < 1 entraînent +00 ^na In (e~® — x) = —a — n On en déduit que ’+00 ^—na^n +00 ^na ^ + E ■). n.............. =l ^ ^n=l 1 V x G ] - e - ® , e - “[, f{x) = ✓ + 0 0 ^ — I ^ rp!f> ry* donc n=l n Exercice 5.19 Déterminer les fonctions solutions de l ’équation différen­ tielle suivante qui sont développables en série entière en 0 : (E) 3^ { l - x) y" - x { l + x)y' + y = 0. 274 Chapitre 5. Séries entières réelles ou complexes Solution Soit X) ûn a:” le développement en série entière d’une fonction / solution de l’équation différentielle {E). Pour tout n G N*, on a (n (n - 1) - n + 1) On + ( - ( n - 1) (n - 2) - (n - 1)) On-l = 0, ou encore Vn G N , (on+i - On) = 0. Il en résulte que On+i = o„ pour tout n > 1. À l’aide de la règle de D’Alembert on voit immédiatement que le rayon de convergence de la série Y^anX^ est égal à 1. D’autre part, en faisant a: = 0 dans (E), on obtient /(0) = Oq = 0. Par conséquent, toute solution sur ] —1,1[ de (E) développable en série entière est de la forme A/i où +00 Va;G]-l,l[, f i ( x ) ^ J 2 x ' ^ +00 = x '^x '^ = n=i --. 1 - ^ ^ 0 Exercice 5.20 À l ’aide de la méthode de l ’équation différentielle, déter­ miner le développement en série entière au voisinage de 0 de la fonction : f{x) = (l + x)“ (aGE). Solution La fonction / est de classe C°° sur ] —1, + oo[, et on a V æ G ] - l , + o o [ , f { x ) = a ( l + a;)“"^ = f{x). Donc / est solution sur ] —1, + oo[ de l’équation différentielle {E) {l + x ) ÿ - a y = Q. Soit y une fonction développable en série entière en 0; il existe alors une série entière On a;” de rayon de convergence i? > 0, et un nombre r > 0, tels que +00 r < min(l,jR), et VrcG]—r,r[ : y{x) = ^ O n x ”'. 72=0 § 8. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 5 275 Pour tout a: G ] —r, r[, on a alors +00 {l-\-x)y'- ay = +00 nonx'^~^ - a anX^ n=l +00 = ^ H-OO +00 n Un x^~^ + ^ n a„ x” - a ^ n=l n=l +00 = n=0 a„ a;” n=0 +00 +00 13 (»^ + 1 )Un+1 a;” + 13 ^û„a;" - a 13 ûn^;” n=0 n=l n=0 +CX) = 1 3 a On) a;" ( ( i ^ + l ) a n + i + n On - n=0 Pour que y soit solution de {E) sur ] —r, r[ et que y{Q) = 1, il faut et il suffit, par unicité du développement en série entière de la fonction nulle, que l’on ait 1 U iM* a ( a —l ) . . . ( a - n + l ) ao = I , Vn G N* : Un = — -------------r ------------ ~n\ Considérons maintenant la série entière Y, <^n ^ ao = I et où a (o: —l) ... (a —n + l) a„ = ---------------- ;------------- ^ si n > 1. n! Si o; G N, alors les sont tous nuis à partir d’un certain rang, le rayon de convergence de la série entière Y, <hi x^ est infini, et sa fonction somme est donc définie sur R. Si a ^ N, comme ^n+l a —n n+ 1 n—>+oo 1, le rayon de convergence de la série entière 53a„a;” est égal à 1, et sa fonction somme S est définie sur ] —1 ,1[. Or on a vu que S est solution sur ] — 1 ,1[ de l’équation différentielle linéaire (E), il existe donc A G R tel que V a ; G ] - l , l [ , S{x) = = A(l + a;)“ . Comme 5'(0) = Oq = 1, on conclut que V a ; G ] - l , l [ , S{x) = (l + æ)“ = f{x). Chapitre 5. 276 Séries entières réelles ou complexes Finalement, / est développable en série entière autour de 0, avec un rayon de convergence 1 si o; ^ N, et +oo si et e N. De plus, Vxe|-l,l[, (1+xr = + n=l Exercice 5.21 Développer en série entière près de 0 la fonction f (x) = arctan(l + x). Indication : développer en série entière la dérivée f'{x). Solution La fonction / est indéfiniment dérivable sur E comme composée de fonc­ tions indéfiniment dérivables sur E. De plus. 1 = IT (ÏT Ï? ' V - S K . / 'W En décomposant en éléments simples dans C( îc), on obtient 2 i \ ] . — i-\-x Pour 1—i 1 = Qim \-\-i-{-x) \^1 —î-|-x^ < 1, c’est-à-dire |x| < y/2, on a 1 1 -i +x 1 = 1 l-f-i 2 E (-ir ( ^ ) n=0 \ ^ J Or ^ 1 -1 - donc 2 ~ ^ g (n + l)iir /4 ^ 1 § 8. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 5 277 Comme /(0) = tt/ 4, on obtient après intégration +00 n+1 TT (-1 )" 2 - ^ /(* ) = 7 + E n=0 Finalement, on a, pour tout x e] — -\/2, \/2[ TT arctan(x + 1) = T + +00 (_ _ l)n -l 2 - 2 sin n n=l (") Exercice 5.22 On considère la fonction f : m = (f+ 1 SI définie par X = U. 1) Montrer que f est de classe C°° sur R. 2) Calculer /^”^(0) puis déterminer la série entière J2a^x‘^ engendrée par f . S) La fonction f est-elle développable en série entière à l ’origine ? Solution 1) Posons f = g + h o v L f et g sont définies sur R par g{x) = (;■* si X ^ 0 si X = 0. et h{x) = e®. La fonction h est manifestement de classe C°° sur R. Il suffit donc de s’assurer que g est de classe C°° sur R. La fonction g est continue en tout point x ^ 0 comme composée de fonctions continues, elle est également continue en x = 0 car lim o(x) = lim e ^ = 0 = p(0). X—>0 X—► O La fonction g est dérivable en tout point x ^ 0, et on a g'(x) = I e-i. 278 Chapitre 5. Séries entières réelles ou complexes Par ailleurs, 1 6 ® g{x) - g{0) X —0 X donc g est bien dérivable en 0 et ^'(0) = 0. En résumé, g est dérivable sur M, et on a 0. 2 _1 —r e ^ si X ^ 0 g'{x) = < x^ 0 si a; = 0. La fonction g' est manifestement continue pour tout x ^ 0, et d’autre part, on a Um /f{x) = Ito I e - i = 0 = 9'(0), ce qui prouve que g' est continue en a: = 0. La fonction g' est dérivable en tout point a; fonctions dérivables sur E*, et on a g'jx) - g'{0) X— 0 = 2 0 comme composée de x-^0 0 , x^ donc p"(0) existe et est égale à 0. On peut alors faire un raisonnement par récurrence en supposant que est définie par une expression de la forme S<”)(x) = P„{x) —1 e ^ X3n 0 . SI X 7^ 0 si a; = 0, où Pn est une fonction polynôme. Le résultat étant vrai pour tout n 6 N, on conclut que g est de classe C°° sur E. Donc / est de classe C°° sur E comme somme de fonctions sur 2) On a = 1 donc /^"^(0) = g^‘^ \0 ) + = 1, pour tout n € N. On déduit que le développement en série entière de / en 0 est donné par la série de Taylor : +00 n=0 n=0 ^ n\ § 8. Énoncés et solutions des exercices du chapitre 5 279 La règle de D’Alembert permet de voir aussitôt que le rayon de conver­ gence est égal à +oo. Si / était développable en série entière en 0 , on aurait, dans un voisinage + 00 de ce point f ( x) = ~ ~ h(x), ce qui est absurde, puisque n=o f{x) = g{x) + h{x) avec g{x) 7^ 0 pour tout x dans R. La fonction / n’est donc pas développable en série entière à l’origine. Exercice 5.23 Résoudre dans C les équations suivantes : a) = 3 , b) e^ = —2 , c) e^ = i , d) chz = —1 , e) 7 cos 2:-f-sin2 = 5. Solution a) On a = 3 = 2: = ln3 -b 2ikir où k G h. b) On a = - 2 = 2 e " = e‘“2 e" = d’où 2: = In 2 + Î7r + {2k -b 1 ) ¿TT, k G Tl. c) On a TT Z = i — + 2ik'K , k g T. e* = i = e"/^ d) On a chz = —1 e^-be""^ = —2 -4=^ e^* + 1 = —2e^ donc chz = - 1 (e""-b 1 )^ = 0 *4=4> d’où Z = {2k + l ) i i r , k g T. e) En posant Z = e", on obtient {7-i) - l O Z + {7 + i) = 0, = - 1, 280 Chapitre 5. Séries entières réelles ou complexes qui a pour solutions 3 Z\ = — O 4 ~ i et Z 2 = —i Z \ . U Sous forme trigonométrique, on a Z\ — avec в\ = arccos - et 7Г Z2 = avec Ö2 = —7: + 2 D’où les solutions de l’équation proposée : 3 5 2: — arccos - + = — arcsin 3 5 3 2k'K, A: G Z, ei z = —arcsin - + 2£тг, 5 ^ G Z. Exercice 5.24 Résoudre dans C les équations suivantes : o) sin2: = 0 , b) cos Z — 2 , c) cos Z = chz , d) exp ~ Solution a) Posons z = x + iy avec æ, y G M. On a alors sin (x + iy) = sinæ cos iy + sin iy cosx = sinx chy + ¿shy cosa:. D’où sin 2: = 0 j sin a: ch y = 0 ( 1 ) I shy cosa; = 0 (2 ) Puisque ch y ^ 0 pour tout y G R, il est clair que l’on a ( 1) X = ктг, A; G Z, puis (2) shy cos(A:7r) = (—l )^shy — 0 donc sin 2: = 0 Z = ктг, к E 4=^ y — 0, § 8 . Énoncés et solutions des exercices du chapitre 5 281 b) En posant Z = e**, on obtient - 4 Z + 1 = 0, qui a pour solutions Zi = 2 + \/3 = et Z2 = 2 - \/3 = On en déduit les solutions : Z = —ê In (2 + \/3) + 2 A:7r et z = —i In (2 —y/S) + 2£Tr, où k j e Z. Comme 2 —y/3 = 1/(2 + \/3), les solutions sont deux à deux conjuguées et peuvent s’écrire plus rapidement sous la forme = 2/c7r ± i In (2 + -\/3) , k E h . c) On a cos Z = ch Z = cos (iz), d ’où ^ = ± i z + 2 k 7T, k e h , ce qui donne les solutions recherchées : Z = 2kTr , keh. l± i d) On â l — i — y/ 2 e '‘‘^1^, et par suite, = 1 —i eîTï = ^ gln^Æ-гî On a alors —- —= In y/ 2 — î T + 2 ikn , k e h . z -\-l 4 Si 0!fc désigne le nombre complexe donné par le second membre, on a alors ttfe ^ 1 et 2: z+1 = 0!fc 4=^ 1 1 ----- 7-7 = ûife z+1 z+1 = 1 1 - Ûfc 2: = (Xk 1 — (Xk Chapitre 5. 282 Exercice 5.25 Soient { x, y) I Séries entières réelles ou complexes , z = x + iy. Vérifier : C O S 2; — cos^ X + sh^2/ = ~ sin^ X (1) |sin^P = sin^ X + sh^y = ch^y —cos^ æ. (2) Solution D’après les propositions 7.14 et 7.16, on a cos (x + iy) = cos X cos iy — sin X sin iy = cos aj ch y — z sin a; shy, d ’où |cos z\“ ^ = cos^x ch^y + sin^a; sh^y = cos^ X (1 + sh^y) + sin^a; sh^y - cos^a; + sh^y = 1 — sin^a; + ch^y — 1 = c h ^ y — s i n ^ X. Pour établir (2 ), on procède de la même manière. En eiïet, sin(x + zy) = sin a; cos ¿y + siniy cosx = sin a: ch y + ¿shy cos a;, d’où |sin = sin^a; ch^y + cos^a: sh^y = sin^ a; (1 + sh^y) + (1 - sin^ x) sh^y = sin^a; + sh^y = 1 — cos^a; + ch^y — 1 = c h ^ y — c o s ^ X. Exercice 5.26 Résoudre dans R l ’équation : +CX) {E) '^ { S n + l ) ^ x ^ = 0. n=0 Solution En notant X) ûn a;” la série entière proposée, on a ün+l n ++ 4\2 %n+i ^ //33n 4V ün \3 n + ly ^ n-*+oo § 8 . Énoncés et solutions des exercices du chapitre 5 283 et d’après la règle de D’Alembert, le rayon de convergence est égal à 1 . Pour tout a: G ] —1 ,1[, on a +00 E +CX) (3?2 + 1)^ 9 (n + 2) (n + 1) X n=0 n=0 +00 +00 - 2 1 ^ ( n + l)a;" + 4 X; a;” n=0 2 _ (1 — 4a;2 + 13a; + l (l-a:)3 • 1 [1 —x y n=0 4 1 —a; Les solutions de l’équation {E) sont donc les racines dans ] —1 ,1[ du polynôme + 13 a: + 1 = 0. D’où l’unique solution = X -1 3 + V ï ^ 8 fr+oo Exercice 5.27 Montrer que l ’intégrale impropre / dx estconver^ ^ ^ ^ h chx gente et établir l ’égalité : / (•) JO " dx = 2 E cha; „0 (S'i + l)"' Solution - Convergence de l’intégrale impropre. Sur [0, + oo[, la fonction x x/ch. x est continue donc intégrable sur tout segment contenu dans [0, + oo[. De plus, X cha: 2x e® + 2x i^+oo ET ^ = O X^ , et comme l’intégrale de x l/x"^ sur [1 , + oo[ est convergente, il en est de même de celle de la fonction x a:/cha: d’après le théorème d’équivalence pour les fonctions positives. L’intégrale proposée est donc convergente. 284 Chapitre 5. Séries entières réelles ou complexes - Établissons à présent la relation (*). Le changement de variable u = e"® donne /•+00 (îl!*) l X , 1 Inu . d t o * = - V o î + «2 du. L’idée est alors d ’utiliser le développement en série entière de la fonction U 1-^ (1 + u^)~^ pour |u| < 1 . Considérons donc la série de fonctions ^ fn où, pour tout n > 1 : /n(w) = (— I nu si 0 < li < 1 , et /„ ( 0 ) = 0 . C’est une série de fonctions continues sur [0 , 1 ], mais qui ne converge pas normalement. On va prouver la convergence uniforme en majorant le reste Rn d ’ordre n de cette série. Pour chaque u g ]0, 1[, la série ^ ( _ l) n + i ^ 2n gg^. alternée et vérifie les hypothèses du critère de Leibniz (théorème 4.4 du chapitre 2), elle est donc convergente. On a alors, par la majoration du reste : +0O U < Inul = — Inu. p=n+l Une étude rapide de la fonction u Inu montre que ,-i Vu G [0,1], |i2n(u)| < ¿‘ n 2 On voit donc que la suite {Rn) converge uniformément sur [0,1] vers la fonction nulle, ce qui prouve que la série de fonctions X)/n est unifor­ mément convergente sur [0,1]. On peut donc intégrer terme à terme : +00 [ ) du ■ n=l J In u du 0 avec ■ y2n+l Jq \nu du = lim £->0+ 1 . 2n + 1 . e / g2n+l lim 1 £ -0 + l 2 n -M j -1 (2 n + l) 2 ’ i \u^'^ du ^ QiTi - | - 1 jo 1 (2n + 1)2 § 8 . Énoncés et solutions des exercices du chapitre 5 285 Or, />1 Inî, fl /•! /+°o \ donc ^ inu , ^ /•! —2 / ------- r d u Jo l + u2 , „ (-1 )” — —2 = —2 lim m Inu — u \ + 2 e-o L ie = —2 Jo \n u d u + r 2 (2 rH -l)2 il (—1 — £ ln£^ + s) + 2 ^ ^ ¿ î (2n + 1)2 +00 (—\Y = 2 + 2 5: ^ a (2 > i+ i) 2 - Compte tenu de (**), on a bien la formule annoncée : /*+00 7» l f—1)" 7------(2n + l)2 +00 /_l\r í h г ‘^ = ^ n=0 Ç ( - 1 )' Chapitre 6 Séries de Fourier Les séries de Fourier sont un outil fondamental dans l’étude des fonctions périodiques. Elles ont été introduites par Joseph Fourier en 1822, même si leur étude systématique et approfondie n’a réellement démarré qu’avec l’apparition de l’intégrale de Lebesgue en 1902. Les séries de Fourier sont encore aujourd’hui l’objet de recherches actives pour elles-mêmes, et ont suscité plusieurs branches nouvelles telles que la théorie du signal et la théorie des ondelettes. 1 L’espace préhilbertien C27t(1^,C) 1 . 1 . L’espace vectoriel CM2,r(l^)C) Une application / : M ^ C est dite périodique s’il existe un nombre réel T > 0 tel que Vx g E, f{ x + T) = f{x). (6 . 1 ) On dit que / est périodique de période T (ou simplement T-périodique) si T est le plus petit des nombres réels strictement positifs vérifiant la relation (6 .1 ). De façon générale, l’étude d’une fonction T-périodique / peut toujours se ramener à l’étude d’une fonction 27r-périodique g donnée pour tout X réel par g(x) = / ( i * ) ■ C’est pourquoi nous avons choisi pour cadre naturel de ce chapitre celui des fonctions 27r-périodiques. Nous nous intéressons plus précisément aux applications de M dans C, 287 Chapitre 6 . Séries de Fourier 288 27T-périodiques et continues par morceaux. On note CM2,r(l^) C) l’espace vectoriel de telles applications, et on note C27r(K, C) le sous-espace vec­ toriel formé des applications continues. Il est facile de voir qu’une fonction / appartient à CM2,r(l^) si et seule­ ment si elle est périodique de période et si sa restriction à [0 , 27t] est continue par morceaux. 1.2. Proposition Soit f G CM2 ,r(®, C). On a / 0+27T /‘27T f {t )dt = f {t )dt pour tout a 6 R. Cette valeur commune s ’appelle l’intégrale de / sur une période. D ém onstration : On a ra /*a+27T / f { t ) dt = / f ( t - 2 TT)dt = / f(t)dt. JO «/0 J2TT À l’aide de la relation de Chasles, on a alors /•a+27T /*0 /*27t /*a+27T / f{t) d t = f{t) d t + f{t) d t + f{t) dt pa Ja ./0 Ja = /*0 J2'K ra r2n f{t) dt -I- f{t) dt -I- f{t) dt /‘27T = / f i t ) dt. Jo □ D’où la proposition. 1.3. Remarque Ce résultat dit que, pour a G E et pour tout / élément /•0+27T de CM2,r(E, C), l’intégrale / Ja f{t)dt ne dépend pas de a. 1.4. Notion d’espace préhilbertîen On note K le corps E ou C. 1.5. Définition Soit E un K-espace vectoriel. On dit qu’une applica­ tion (f : E x E est sesquilinéaire si, pour tous x, y, z dans E et tout a dans K, on a ' ip{x + y,z) = (p{x, z) -I- (p{y, z) (p{x,y + z) = (pix,y) + (p{x,z) (p{ax,y) = a(p{x,y) <p(x,0!y) = â(p{x,y). § 1 . L’espace préhilbertien C27r(ÎK, C) 289 1.6. D éfinition Une forme sesquilinéaire sur E x E est dite herm i­ tien n e si W x , y e E , (p(x,y) = (p(y,x). 1.7. D éfinition Une forme sesquilinéaire hermitienne (p sur E x E est dite positive si ip{x, x) > 0 pour tout x dans E. 1 . 8 . D éfinition Une forme sesquilinéaire hermitienne p sur E x E est dite définie positive (ou positive e t non dégénérée) si elle est po­ sitive et si de plus on a (p{x, x) = 0 => X = 0 (= Oe )On dit alors que ¡p est un p ro d u it scalaire h erm itien sur E, ou plus simplement un produit scalaire sur E. 1.9. D éfinition On appelle espace p réh ilb ertien sur K, tout Kespace vectoriel E muni d’un produit scalaire (.,.). On note alors {E, (.,.)) ou simplement E lorsqu’aucun risque de confusion n’est à craindre. 1.10. P ro d u it scalaire e t sem i-norm e 1 . 1 1 . D éfinition On appelle produit scalaire de deux fonctions f et g de CM2,r(i^)C), le nombre complexe {/,»> = / f{t)g{t)dt. ( 6. 2) 1.12. Remarque II est immédiat que l’application (f,g) {f,g) est une forme sesquilinéaire hermitienne positive. Nous verrons ci-dessous qu’elle n’est pas définie positive sur CM27r(lK, C). L’appellation “produit scalaire” est donc abusive, mais néanmoins traditionnelle. 1.13. Définition On appelle semi-norme sur un K-espace vectoriel E, toute application N : E ^ R vérifiant : • y x Ç. E , N{x) > 0, • Vx G Æ; , Va G K , N{ a x ) = |a| iV(x), • Wx,y e E , N{x + y) < N(x) + N(y). Si, de plus, on a • N{x) = 0 X = 0 (= Oe ), alors on dit que N est une norme sur E. 290 Chapitre 6 . Séries de Fourier 1.14. D éfinition On appelle sem i-norm e de la convergence en m oyenne q u ad ratiq u e d’une fonction / de CM27t(K, C), le nombre réel positif : ii/ib = iU J ) La proposition suivante montre que l’application / i-> ||/||2 n’est pas une norme sur CM2,r(lR, C) et précise quelles sont les fonctions de semi-norme nulle. 1.15. P ro p o sitio n Une fonction f de C3Vt27r(M, C) vérifie ||/||2 = 0 si et seulement si elle est nulle sauf peut-être en un nombre fini de points de [0 , 27t]. D ém onstration : Soit (ûq, ■••,Op) une subdivision de [0,27t] adap­ tée à / , et soit fi le prolongement par continuité à [ai-i,ai\ de la res­ triction de f k ]oj_i,ai[ pour tout i G { 1 , ... ,p}. Si II/II2 = 0, on a P ^ pCLi^i I \fi{t)\'^ dt = 0 . i=0 On en déduit que / Jai \fi{t)\^ dt = 0 et fi = 0 sur [oj_i,aj] pour tout i puisque fi est continue sur [ai_i,aj]. La fonction / est donc nulle sur le segment [0, 27t] sauf peut-être aux points üi. La réciproque est évidente. □ On dira que deux fonctions / et p de CM2„ (K, C) sont orthogonales, et on écrira f 1. g, lorsque (/, g) est nul. On obtient bien sûr, dans ces conditions, la formule de Pythagore : l l / + î i = ll/ll^ + llslllLe produit scalaire (f,g) donne évidemment une structure d’espace préhilbertien à tout sous-espace de 6 ^ 2^ (M, C) sur lequel la relation I2 = 0 implique / = 0. En voici deux exemples très importants. 1.16. C orollaire Muni de (.,.) donné par (6.2), (Q2-k (R,C), (.,.)) est un espace préhilbertien. § 1 . L’espace préhilbertien 63 ^(R, C) 291 D ém onstration : Avec les notations de la démonstration de la pro­ position précédente, la restriction de / à [0, 27t] est / 1 . La relation Il/112 = 0 entraîne donc / = 0 sur [0 , 27t], et finalement / = 0 sur M par périodicité. □ Rappelons que pour une fonction / continue par morceaux sur R, l’en­ semble des points de discontinuité est fini, et qu’en chacun de ces points U, les limites : lim f(t) et i-tr lim f{t) existent (et sont finies) t^tT et sont souvent notées respectivement /( tj ) et f {t f ). 1.17. Définition On dit que / G ÇM.2-K(R,C) vérifie la condition de Dirichlet en to GM. si on a f(to) = I { f ( 4 ) + /(¿0 ))• C’est évidemment le cas en tout point de continuité de / . L’ensemble des fonctions 27r-périodiques continues par morceaux et véri­ fiant la condition de Dirichlet en tout point, est un sous-espace vectoriel de C3Vt2^(R, C), que l’on notera î) 27r (R,C) . 1.18. Corollaire ( p 2n (., .)^ est un espace préhilbertien. D ém onstration : Soit / G î>27r (R, C). Avec les notations de la dé­ monstration de la proposition 1.15, la relation ||/||2 = 0 implique fi = 0 pour tout i de {0, ... ,p — 1}. La condition de Dirichlet montre alors que l’on a aussi / (« i) = \ { /(^) + /(^)) = 0 pour tout i de {0, ... ,p}. Donc / est la fonction nulle. □ Comme dans tout espace prehilbertien, on dispose dans ^ 2ir (R,C) et dans 'D2tt (R, C) de deux inégalités très importantes (voir [6]). 1.19. Proposition Pour toutes fonctions f et g dans C2 ir(i^)C) ou T>2^ (R, C), on a • l ’inégalité de Cauchy-Schwarz : |(/,^)| < II/H 2 Iblla• l ’inégalité triangulaire : ||/+ ^ ||2 < II/ II 2 + ll^lh (dite aussi inégalité de Minkowski). 292 Chapitre 6 . Séries de Fourier 1 . 2 0 . Systèm e exponentiel e t polynôm es trigonom étriques Pour tout n € Z, on note e„ la fonction exponentielle : 1 e*”*. La fa­ mille (en)nez est souvent appelée système exponentiel et son importance est due, en partie, à la proposition suivante. 1 . 2 1 . P ro p o sitio n La famille (en)nez est orthonormée dans С2тг(1К)С) (c’est-à-dire orthogonale et chacun de ses éléments est de norme 1). D ém onstration : Pour tout n e Z, on a 1 /*27г / e - " ‘ e*"‘ Л ¿'K JO {en, en) = 1 /*2тг dt = 1. Z7T JQ De même, pour tous п , т Е Ъ vérifiant m ^ n, on a Л г2ж , Г p{m-n)it , 2тг Jo [г{т — n) Jo = 0. D’où la proposition. □ On utilisera aussi la famille des fonctions trigonométriques : (l, cos nt, sin ni) — (1 , cosí, suit, cos 2 i, sin 2 i, ...). 1 . 2 2 . P ro p o sitio n La famille (1, cosnt, smnt)nen* est orthogonale dans Сзя- (K,C). La norme de ses éléments est donnée par ||1||2 = 1 ei ||cosni ||2 = Vn G N * , ^ Z et | | s in n i ||2 = Z D ém onstration : On ramène le calcul des produits scalaires des fonc­ tions trigonométriques à celui des fonctions exponentielles en utilisant les formules d’Euler. Pour tous m, n G N vérifiant m n, on a en effet 2 тг (cos ni, sin mi) = r2'ïï / cos ni sin m id i Jo ^ ~ ^ e„j) h lo (e,i, е_пг) {e—m^m} (e—щб—m)^ ~ 0. § 1. 293 L’espace préhilbertien C27t(1^,C) De même, pour tout n G N* : (cos ni, cos ni) = ^ Cn "b C_ji &ji -|- S—n ô ) ô — 4 ((®nj 6n) + (fi—ni ^—rS) — n Les autres résultats se démontrent de la même manière. 1.23. Remarque Les familles (en)nez et (1, cos ni, sin ni)neN* sont orthogonales dans l’espace préhilbertien elle sont donc libres. 1.24. Définition On appelle polynôm e trigonométrique d’indice G N, toute combinaison linéaire de vecteurs de la famille (en)-N<n<NOn note iPjv leur ensemble. On note y l’espace vectoriel des polynômes trigonométriques d’indice quelconque. Puisque est le sous-espace vectoriel de 62«- (M, C) engendré par la fa­ mille libre {en)-N<n<N, on en déduit que tout polynôme trigonométrique P d’indice N s’écrit de façon unique sous la forme exponentielle : N P — ^ ^ fin finn = —N Les coefficients Cn, appelés coefficients exponentiels de P , sont donnés par les produits scalaires Cn = {^n,P)Pour obtenir l’écriture trigonométrique de P, notons U n le sous-espace Vect(e„, e_„) où n G N. La décomposition en somme directe orthogo­ nale : ^JV = ® '^n n=0 nous permet d’écrire de façon unique tout polynôme trigonométrique P de Tjv sous la forme : N P = ^ n=0 Un avec Uq = Cq et Un = C-n f i - n + fin fin Vn > 1 . 294 Chapitre 6 . Séries de Fourier Le couple (cos ni, sinni) étant une base de U„ pour n > 1 , le polynôme trigonométrique P peut aussi s’écrire de façon unique sous la forme dite trigonométrique : ao P{t) = -^ + ^ (ûn cos ni + bn sinni) avec ao = 2 uo et Un{t) = On cos nt + bn sin nt pour tout n > 1 . Les coefficients a„ et bn, appelés coefficients trigonométriques de P, sont donnés par les produits scalaires : Vn G {0, . . . , N } , ün = 2 {cos nt, P(t)) Vn G {1, ... ,iV} , bn — 2 {sinnt,P(t)). 1.25. P ro p o sitio n La norme de P £ iPjv csi donnée en fonction des coefficients exponentiels ou trigonométriques par llflli = i : k P = J K P + I E ( K P + k p ) . n=l n =-N D ém onstration : On a N M il = IK IIi + E n=l En utilisant la valeur des normes des fonctions exponentielles ou trigo­ nométriques, il vient llt^olli = |coP = ^ |aoP et V n e N * . I K i = |C_„P + k P = i ( K P + k p ) . D’où la proposition. □ § 2. Séries trigonométriques 2 Séries trigonométriques 295 2 . 1 . D éfinition On appelle série trig o n o m étriq u e toute série de fonc­ tions : +00 S = ^ Un avec Un € Vect (e_„, e^) pour tout n G N. n=0 Une série trigonométrique s’écrit évidemment de façon unique : • sous la forme exponentielle : + 00 — Cq ~t" ^ ^ ( c —n 6 —n "I" Cji s , n=l + 00 qu’on notera désormais ^ Cn e„. n = —oo • sous la forme trigonométrique : +00 ^ ^ -I- ^ (ün cos ni -I- bn sinnij. n=l La convergence de la série S est par définition équivalente à celle de la suite des som m es partielles sym étriques associées ; N a ' ^ Cn e*"* = -^ + ^N(t) = ^ cos nt + bn sin ni). n=l n = —N 2 . 2 . T héorèm e La série trigonométrique +00 + 00 = Y + (a„ cos ni + bn sin ni) n=l est normalement convergente sur R si et seulement si l ’une des séries +00 -|-oo |c„|l X) K -^oo +00 ou Y . (|an| -I- |6n|) n=l est convergente. Chapitre 6 . Séries de Fourier 296 D ém o n stra tio n : Calculons la norme uniforme || •Iloo de la fonction t c_„ e“*”* + Cn e*”* où 71 > 1. D’après l’inégalité triangulaire, on a Vi 6 K , \c-n^ < \c-n\ + |Cn|- En écrivant Cn = Pn e®"®" avec (p„, On) G R+ x R, on obtient pour ¿0 — i^-n ^n) les relations \c-n + c„ I = ~ \p-n + Pn | 1^— n| "I" lení­ cela implique P iflt ^I Lyji _ C U_72 C/ — |e— n| "I" l^nl- La convergence normale de la série trigonométrique S est donc équiva+0O lente à la convergence de la série numérique ^ (|c_n| + |cn|)- n=l Les relations entre les coefficients exponentiels et trigonométriques four­ nissent l’encadrement suivant : | c _ , i | -|- |Cfj| ^ |û n | "I" |^ n | ^ 2 ^ |c _ j i | "I" |C fi|^ - On en déduit immédiatement que la convergence normale de la série S + 00 équivaut à la convergence de la série numérique ^ (|an| + |i>n|)- □ n=l En dehors du cas de convergence normale que nous venons de voir, l’étude de la convergence uniforme d’une série trigonométrique est en général assez délicate. La proposition suivante présente un cas particulier très intéressant. 2.3. P ro p o sitio n Si (a„)„>o et (6„)n>o sont deux suites décroissantes de nombres réels positifs ou nuis tendant vers 0, alors les séries trigono­ métriques ün cos nt et ^ bn sin nt convergent uniformément sur tout segment inclus dans ]0, 27t[. § 2 . Séries trigonométriques D ém onstration : 297 Considérons la série sin nt. n Pour tout i G ]0, 27t[, la somme Enit) = ^ est égale à fe=0 1 _ gi(n+l)t En{t) = sin (n + 1 - e** Ant sm Cela donne sin (n + Suit) = ^ sin H fe=l sin ni. sin I On en déduit que V n G N , ViG]0,2Tr[, Sn{t)\ < ^ - j . sm ; (6.3) En effectuant une transformation d’Abel (voir problème 7.9), on obtient bnSinnt = Y n=p+l bn [Sn{t) - S n -l{t)) n=p+l = Y bnSnit) - Y ^ n + iS n it) n=p+l n=p 9 -1 bqSq — 6 p + i Sp{t) + = Y/ bn+l) Sn{t) n=p+l pour tous p,q E N vérifiant 0 < p < g. Tout segment de ]0 , 27t[ étant contenu dans un intervalle de la forme [a, 27t—a] avec a G ]0, 7t[, nous nous limiterons à l’étude de la convergence uniforme sur les intervalles de ce type. Soit donc a G ]0, 7t[. Puisque bk G K+ et bk — bk+i G K+ pour tout fc G N, on a Y n=p+l bji sin ni - 1 / 2 \ S n=p+l \ 2 “ ^ri+i) ) = / pour tous P, q vérifiant 0 < p < q, et tout i G [a, 27t —a]. bp+i 2 298 Chapitre 6 . Séries de Fourier Soit e > 0 . Puisque (i>„) converge vers 0, il existe A/’ G N tel que 2 sin f E. Pour tous P, q vérifiant q > p > N, on &alors Vi G [a, 2'K — a] , hn sin ni < oin ® '^P+1 — < ■ (V Sin ^ sin f n=p+l La série X^6„ s in n i vérifie donc le critère de Cauchy uniforme, elle converge donc uniformément sur le segment [a, 27t —a]. On démontre de la même façon que la série an cos nt converge uni­ formément sur tout segment inclus dans ]0 , 27t[ en utilisant, au lieu de Sn{t), l’expression sin fn -I- i cos kt - - -----t - cos ni. sin I fc=0 JL C'n(i) = qui vérifie la même inégalité (6.3). 3 Séries de Fourier 3.1. Coefficients de Fourier d ’un élém ent de CM2,r(IK>C) • Coefficients de Fourier exponentiels 3.2. D éfinition Soit / G CM2,r(lR) C). On appelle coefficients de Fou­ rier exponentiels de / , les produits scalaires 1 CnU) = (e»,/) = ^ /*2^ /(<)«■’”' * (n e (6.4) 3.3. R em arq u e Pour chaque n G Z, l’application Cn : f Cn(f) est manifestement une forme linéaire sur CM2w(K, C). On note habituellement / la fonction Z C,n Cn{f)- L’application / / est donc une application linéaire de CM2,r(lK, C) vers l’espace vectoriel des applications de Z dans C. § 3. 299 Séries de Fourier • Coefficients de Fourier trigonométriques Les coefficients de Fourier exponentiels sont commodes d’usage dans un contexte théorique. Dans les situations concrètes, en particulier lorsque les fonctions considérées sont réelles, paires ou impaires, il est souvent plus pratique d’utiliser les coefficients de Fourier trigonométriques, que nous allons définir maintenant. 3.4. D éfinition Soit / G C!M2,r(lR,€). On appelle coefficients de F ourier trig o n o m étriques de / , les produits scalaires 1 Vn G N , ün{f) — 2 (cos n i,/(i)) = - / f{t) cos nt dt TTJo Vn G N* , bn{f) = 2 (sin n i,/(i)) = — / /(i)s in n id i. TTJo Le résultat qui suit donne les formules de passage entre coefficients de Fourier exponentiels et trigonométriques. 3.5. P ro p o sitio n En posant bo{f) = 0 , on a pour tout n G N Cn(/) = C-n(/) = an{f)-ibnif) ^ Clnif)+ibn(f) O n (/) = C „ ( /) + C _ n ( /) bnif) = i(cn{f)-C-n{f))- et D ém onstration : Pour tout n G N, les formules d’Euler et la linéarité de l’intégration donnent (/) 1 /’27t = TT Z7T Jo On(/) - ibnif) 1 p’Ztt 1 TT f{t) dt { c o s n t - i sinnt) Ztt Jo On obtient de la même manière la formule donnant c_n(/). De même, on a a ni f ) = 1 /*2^ 1 /*27t / . f{t)cosntdt = — /(i) TTJo = C„(/) + c_„(/). ¿TT Jo On procède de la même façon pour 6n(/)- ^ .V ' dt □ 300 Chapitre 6 . Séries de Fourier 3.6. R em arq u e Tout ce qui précède et tout ce qui suit reste valable pour les fonctions T-périodiques, à la seule condition de remplacer les formules (6.4) par Cn(f) = f{x)exp(^-2iTm^^dx. 3.7. T héorèm e Soit f G Si tous les coefficients de Fourier de f sont nuis, alors f est la fonction nulle. D ém onstration : En considérant 5Re(/) et on se ramène à d’étudier le cas où / est réelle. On va prouver que / est nulle sur tout intervalle où elle est continue. Cela suffit pour conclure car en un éventuel point de discontinuité to, on aura, puisque / G !D2,r(lR)C) : = /M ± /m = 0. Supposons donc qu’il existe a g ]0 , 27t[ tel que / soit continue et non nulle en ce point, avec par exemple /(o ) > 0. La continuité de / entraîne l’existence de a g ]0 , 7t/ 2 [ tel que ]a —O!, a -I- o;[ C ]0, 27t[ et f{t) > ^ /(a ) pour |t —a| < a. Considérons le polynôme trigonométrique Pi{t) = 1 —cosa -I- cos(i —a). - Si t Çi]a — a, a + a[, alors cos {t — a) > cos a et Pi{t) > 1 . - Si i G [0,0 —a] U [a -I- 0!, 27t], alors cos (t — a) < cos a et Pi{t) < 1. Pour tout n G N*, posons Pn(t) = (Pi(i))’^. On a /*a+ûj {Pnj) = / J a—a pa—a P n (t)m d t+ / JO pzn P n {t)m d t+ / Ja-\-a P n (t)m d t La somme des deux dernières intégrales est majorée indépendamment de l’entier n puisque p2n /•a— a / «/0 Pn{t)fit)dt < 2(n —ex) Pnit)f{t)dt+ d~\~ot § 3. Séries de Fourier 301 tandis que la première intégrale tend vers +oo lorsque n tend vers +oo comme le montre la minoration r ‘ p„(t)f{t)dt > J a—a P„(t)f(t)dt > i / ( a ) / î ” Ja—% ^ OU ¡3 = ~ 1 —cosa + cos > 1. On en déduit que Um ( P „ , / ) = n—>+oo + 00 , ce qui contredit {Pn,f) = 0 pour tout n G N*. □ 3.8. Séries e t som m es de Fourier Les relations entre coefficients de Fourier exponentiels et trigonométriques montrent que l’on a cq = ao/ 2 et, pour tout n > 1 , c_n(/)e“*”* + Cn(/)e“ * = a „(/) cos ni + 6„ (/) sinni. Cela conduit à la définition suivante. 3.9. D éfinition Soit / € СМ2я^(М,С). On appelle série de F ourier de / , la série trigonométrique : Пп( +00 S{f ) = S Cn{f)en{t) = n=—oo + Y . (a„(/) cos ni + &„(/) sinni). n=l Pour tout N E N, Oïl appelle som m e de Fourier d’ordre N de / , et on note -S'jv(/), la iV-ième somme partielle symétrique de la série de Fourier de / . C’est donc le polynôme trigonométrique donné par Зм( Л = Y Cn{f)en(t) = п=-ЛГ ^ + Y i^nif) cos ni + bn{f) sinni). n=l 3.10. P ro p rié té s des coefficients de Fourier 3.11. P ro p o sitio n Soient f E CM2,r(K, C), a G E, (k,n) G Z^. Alors a) Сп(Л) = c_n(/) (où U{x) = f { - x ) ), Ю Cnif) = c_„(/), c) Cn{Taf) = e-^^‘^Cn{f) (où { r j ) { x ) = f { x - a ) ) , d) Cn{ekf) = Cn-k{f)en (où efc(i) = ). 302 Chapitre 6 . Séries de Fourier D ém onstration : Ces résultats découlent facilement des propriétés standards du calcul intégral, a) 1 /»TT C n (M = J_J{~ t)e-^ dt = ^ 11 r'Zn - j i f ( t ) e ~ ‘ dt = b) _ 1 1 /•27T_____ C»(/) = m _________ p2ir e -“ ‘ à t = ^ l m e<»‘ dt = c .„ (/). c) -ina r’ «2z7nT CnM) = ^ f ( t - a) e dt = 2 TT L dn d) c»(efc/) = 5 - / /( i) Z7T ./0 D’où la proposition. * = Cn-tU). □ Soit / une fonction continue et de classe par morceaux sur [0 , 27t]. Sa dérivée / ' existe donc sur [0, 27t] \ E on E est un ensemble fini sur lequel on peut prolonger f arbitrairement. On a ainsi une nouvelle fonction continue par morceaux sur [0 , 27t], 27r-périodique, que nous noterons en­ core f (abusivement mais c’est bien commode ... ). On a alors le résultat important suivant. 3 . 1 2 . P ro p o sitio n Soit f une fonction continue et de classe par morceaux sur [0 , 27t]. j4/ors f est continue par morceaux et 2tt-périodique, et on a V n e Z , Cn{ f )=i ncn{f ). D ém onstration : Compte tenu des hypothèses sur / , on peut écrire [0,2irj = U j=o (î>eN‘) § 3. Séries de Fourier 303 où 0 = Oo < tti < • • • < Up = 27t et / est de classe sur chaque intervalle [aj^aj+i]. Une intégration par parties donne alors f{t) dt = [f{t) + i n f i t ) e -~ ‘ dt. Sommant ces égalités de j = 0 à jf = p —1 et divisant par 27t, on obtient p -i ¿TT = ¿ ( / ( O p ) e - ‘”^ - /(o „ )e -‘”« ) + ^ £ m e - ‘"‘ dt, et comme / ( —tt) = / ( tt), on conclut que Cnif) = i ncni f ), □ ce qui est bien la relation désirée. 3.13. R em arque Lorsque / est de classe ^ sur [0 , 27t] et de classe par morceaux sur ce segment, on obtient par itérations : = («n)" c^U)Pour les coefficients de Fourier trigonométriques , on a le résultat suivant, très utile en pratique. 3.14. P ro p o sitio n Soit f G eM 2^(M,C). On a f paire o,n(f) = ~ f f ( t ) c o s n t d t et bn(f) = 0. TT J o ^ f impaire =>■ a A f ) = 0 et bn{f )= — / /(i) sin nt dt. TT Jo 3.15. T héorèm e Si une série trigonométrique +°° , C q ~\~ . \ C —n n "b ^ n=l est uniformément convergente sur M et de somme f , alors ^neZ, Cnif) = Cn- 304 Chapitre 6 . Séries de Fourier D ém onstration : Soit m G Z. La fonction 1 1-^ e**”* étant bornée sur R, la série de fonctions + 00 Cq + ^2 (c-n c-n + c„ 6n^ n=l converge uniformément sur M vers la fonction t déduit alors par intégration terme à terme : 1 +0O 1X f2iT r’ZTT . /’2TT = /(i)e*'”L On en . en) e<”“ dt. Pour m = 0, {e-n,em) = = 0 pour tout n > 1 d’après la proposition 1 .2 1 . On en déduit que co(/) = cq. Pour n 0 et m > 1, on a (e_n,e^) = 0 V n > l , et (en,e,„) = | J g| JJ f ^ Donc Cm(/) = Cm- D’où le théorème. □ Le résultat précédent dit qu’une série trigonométrique uniformément convergente sur R est la série de Fourier de sa somme. 3.16. R em arq u e Le théorème ci-dessus se formule aussi en disant que si la série trigonométrique formément sur R, alors ^ Vn G N , ünif) = o„, ^ («n cos nt + n=l sin nt) converge uni- et Vn G N* , 6„ (/) = bn- 3.17. Inégalité de Bessel Voici d’abord une caractérisation importante des sommes de Fourier. 3.18. P ro p o sitio n Soient f G CM2,r(K, C) et N E N. Alors, la N ième somme de Fourier SN(f) est l ’unique polynôme trigonométrique P de tel que la fonction f — P soit orthogonale au sous-espace vectoriel iPjv. § 3. 305 Séries de Fourier D ém onstration : d ’où Pour tout n e [—iV, TV], on a {sn^SNif)) — ^ ( / ) { e n J - S N i f ) ) = {enJ) - {en,SM{f)) = 0, pour tout n € [-N, N]. Donc / —5iv(/) -Lî’ivSi P E ‘J*n vérifie / —P J- iPjv, le polynôme trigonométrique S M ) - P = U - P ) - ( f - S n (î )) appartient à iPjv et est orthogonal à lui-même, il est donc nul. On en □ conclut que P = S^i f )3.19. C orollaire Lorsque f appartient à C27r(H^)C), la somme S n U) est la projection orthogonale de f sur “ Pn D ém onstration : est un espace préhilbertien et “ Pm en est un sous-espace vectoriel fermé (car de dimension finie). Le théorème de projection orthogonale sur une partie fermée d’un espace préhilbertien complet (voir théorème 2.20 de [6]) assure que l ’unique vecteur P tel que f — P soit orthogonal à iPjv est précisément la projection orthogonale de / sur Pff. □ 3.20. T héorèm e (Inégalité de B esseP) Soit f G СМ2я-(1К,С). On a ^ VJV € N , „ -И I f2n \ U f ) Ÿ < 5 - / |/(t)|* M = 7o D ém onstration : Nous avons vu que f = S n U) + h avec h ortho­ gonal à iPjv- On en déduit que h est orthogonal à <S'iv(/)) et d’après la formule de Pythagore on a alors 11-^Аг(/)||^ + On en conclut que E |c„(/)l" = ||5я(/)||' < n = -N ce qui est bien l’inégalité désirée. □ ^BESSEL Friedrich Wilhelm (1784-1846). Mathématicien et astronome allemand. Il entreprit la tâche monumentale de déterminer les positions et les mouvements spé­ cifiques de plus de 50 000 étoiles. 306 Chapitre 6 . Séries de Fourier 3 . 2 1 . R em arq u e II s’agit évidemment d’un simple résultat de la théorie générale des espaces préhilbertiens (voir [6] page 4) lorsqu’on se limite à C27r(H^)C) ou à !D27r(R)C). 3.22. P ro p o sitio n Si f G C M 27r(lR, C ), alors + 00 1) la série ^ |cn(/)P est convergente, et on a n = —oo + 00 E n = —oo 1 l<v(/)l" < ll/lli. 1 2) la série - |oop + « ^ (|on(/)P + l^n(/)P) est œnvergente, et on a n=l 1 1 7 I^Op + 2 (l<^n(/)l^ + |6n(/)P) < n=l D ém onstration : 1 ) Pour chaque AT g N, la somme partielle symé­ trique d’ordre N de cette série à termes positifs est égale à ||< S j v ( /) || 2 D’après l’inégalité de Bessel, cette somme partielle est majorée par la constante WfWl, donc la série considérée est convergente. 2) Même raisonnement que précédemment. □ 3.23. C o m p o rtem en t asym ptotique des coefficients de Fourier 3.24. T héorèm e Pour tout f G CM2,r(l^, C), les coefficients de Fourier ûn(/)> &n(/)) Cn(/) et c-n{f) tendent vers 0 lorsque n tend vers -t-oo. D ém onstration : Découle de la convergence des séries dans la pro­ position précédente et de la proposition 1.10 du chapitre 2 . □ 3.25. C orollaire Soit k G N*. Soit f G CM2^(R, C), de classe sur R et par morceaux sur M. Alors \n[ ainsi que «n(/) n ->=+ o o \n '^ J et bnif) n ->=+ o o J § 4. 307 Formule de Parseval D ém onstration : On a Cn{f^’°^) = {in ^ Cn{f) où par hypothèse. Le corollaire découle alors de |Cn(/)| = pour n ^ 0, et de € СМ2я-(М, C) n lim Cn(/^^^) = 0. n —>+oo Les formules reliant les coefficients de Fourier trigonométriques aux co­ efficients exponentiels prouvent le deuxième point. □ 4 Formule de Parseval Nous allons démontrer que les inégalités établies à la proposition 3.22 sont en fait des égalités ! 4.1. P ro p o sitio n Toute fonction 2ж-périodique continue sur M est uni­ formément continue sur R. D ém onstration : Soit e > 0. Puisque / est continue sur [—тг, Зтг], le théorème de Heine assure que / est uniformément continue sur ce segment. Il existe donc o; > 0 tel que V(s, i) G [-7Г, Зтг]^ , | i - s | < o ; |/( i) - / (s)| < e. Considérons alors p = min (a, тг). Soit un couple (t,s) G R^ vérifiant l’inégalité |t — s| < P- H existe un couple {k, t') de Z X [0,2тг] tel que t' = t — 2kir. Le nombre réel s' = s —2kTT appartient à [—тг, Зтг] puisque < тг. La relation \t—t'\ < a montre que l’on a |/(i') —/(s')l < e et par translation on en déduit que 1/(0 ~ /(0 1 ^ D’où la proposition. □ 4.2. Lem m e Pour toute fonction f G eM 2^(R,C) et pour tout segment [a, b] de R, on a ï î î è / \f{t + a ) - f{t)\dt = 0. Chapitre 6 . Séries de Fourier 308 D ém onstration : - Si / est continue, comme elle est périodique, elle est uniformément continue sur R d’après la proposition précédente, ce qui donne le résultat désiré puisque Ve>0,3/?>0, (^\a\</3 \f{t + o c ) - f{t)\ < - Dans le cas général, l’ensemble des discontinuités de / sur [a, b] est fini. Par périodicité, il suflftt d’envisager un segment de longueur 27t. De plus, la propriété à démontrer est invariante par translation car / —a-^:¿7г p27t \f{t + a ) ~ f{t)\dt = \Taf{0 + a)-Taf {9)\ de, où Taf(x) = f { x — a). On se ramène ainsi au cas où / n’a qu’une discontinuité en un point to de [0, 27t], avec a = 0 et 6 = 27t. Soit 0 <rj < min (¿0, 27t —to). On a rrto+v \ f { t - V a ) - f { t ) \ d t < 477 II/II, Jto-rj où le majorant peut être rendu arbitrairement petit par le choix de rj, et cela indépendamment du choix de a. L’intégrale Jq'" \f{t + a) - /(i)| dt est majorée par Ar’ ZlT r2ir pto—rj / \f{i + oi) - f{t)\dt + to+T) \f{t + a ) ~ f{t)\dt + 4rj\\f\\oo, ce qui permet de conclure car / est continue sur les segments [0, io ~ Vl] et [to + T],2n]. □ 4.3. D éfinition Soient f , g deux fonctions 27r-périodiques, continues par morceaux sur [0, 27t]. On appelle p ro d u it de convolution de / et g sur [0, 27t] la fonction f * g donnée par \/t e R , f * g{t) ^ f { t - x ) g{x) dx. 4.4. R em arq u e Les propriétés suivantes du produit de convolution sont immédiates. En effet, • Le changement de variable 6 = t — x donne la commutativité : V/, g G CM2,r(K, C ) , f *g = g* f. § 4. 309 Formule de Parseval • La linéarité de l’intégration permet d’établir la distributivité de * par rapport à l ’addition : V / , p , / i G e M 2.(M,C), f*{g^h) = f* g ^ f* h . • Le théorème de Fubini (voir [7] p.323) permet d’établir l ’associativité : V /,g , h e eM 2.(E ,C ) , f * { g * h ) = { f * g ) * h . 4.5. P ro p o sitio n Soient f et g deux fonctions appartenant à CM27t(R, C). Alors V f *9 ^ CM2^(]R,C), 2) pour tout n e Z , on a : Cn{f *g) = Cn{f) Cn(g), 3) pour tout t e R, on a +00 f*g{t)= D ém onstration : E Ant cn{f)cn(g)e' 1) Pour tout i G E, on a f * g ( t + 2'K) = — / Z7T Jo 1 = f { t + 2TC - x ) g{x) dx /*277 ^ f i t - x ) 9 {x) dx = f * g { t ) , ^7T J0 donc f * g est 27r-périodique. La continuité de f * g résulte du lemme précédent. En effet, en posant u = to — X et compte tenu de la périodicité de / , on a \f*g{t)-f*g{to)\ 1 < TT 2iTï J0 1 /*2^ < TT 11^11°° / Z7T ^0 D’après le théorème de Fubini, on a U Î*9) = 1 /■2’^ ^ l ’ ( f * 9)(^) “ ^nio) ^n{f) — ^n(/)^n(p)) - f { t o - x ) \ x \ g { x ) \ dx - io + «) - f{u)\ du Chapitre 6 . Séries de Fourier 310 d ’où la formule désirée. 3) Pour tous n ,p e N, l’inégalité de Cauchy-Schwarz donne f Ê |c . ( / ) f t ( s ) |) ' < ( \ k = —p / ( t \ k = —p < ( E \ k = —oo / t \ k = —p ( / / E \ k = —oo / < -1-00. On en déduit que la série numérique X) |cn(/)^(â')l converge et par conséquent la série X Cn(f) Cnig) (série de Fourier de f * g) converge normalement sur M. On conclut alors grâce au théorème 3.15. □ 4.6. T héorèm e (Form ule de P arsev aP ) Pour toute fonction /, 2'kpériodique et continue par morceaux sur [0, 27t], on a la formule 2TT Jq qui s ’écrit aussi i l“ol^ + 5 E ( M / ) I ^ + M / ) 0 n=l = è D ém onstration : Notons g la fonction donnée par g{x) = fa{x) où fc{x) = f { —x). En d’appliquant le 3) de la proposition précédente avec i = 0, on obtient f*9(0) 1 - TT / 2TT JQ +00 f{x)g{-x)dx = ix: E Cn(/)cn(p). n= -oo Or f { x) g{ —x) = |/(x )p , et la proposition 3.11 donne Cnig) = Cnifo) = c_n(/^) = Cnif). D’où le résultat désiré. □ ^PARSEVAL Marc-Antoine (1755 - 1836). Mathématicien français. Célèbre pour l’égalité qui porte son nom et qui est une formule fondamentale en théorie des séries de Fourier. § 5. Noyau et théorème de Dirichlet 311 4.7. Corollaire Si f G D 2 w(K, C), alors la suite (<S'n(/))n>o des poly­ nômes de Fourier de f converge dans î) 2,r(l^, C) vers f pour la norme quadratique || • H2. Autrement dit, lim ||S „(/) - /II 2 = 0. n-^+CX) D ém onstration : Le résultat découle de l’égalité wsnif) - m = wfwi - \\Sn{f)\\i n et du théorème de Parseval, car ||5n(/)|| 2 = E |Cfc(/)|^. □ k = —n On exprime le corollaire ci-dessus en disant que la série de Fourier d’une fonction / de î) 2,r(lK, C) converge vers / en moyenne quadratique. Ce résultat reste vrai pour / dans CM2^(M, C). 5 Noyau et théorème de Dirichlet 5.1. Le noyau de Dirichlet N 5.2. Définition Soit iV G N. La fonction ^ e„ où e„(t) = n = —N est appelée le noyau de Dirichlet d’ordre N. En voici quelques propriétés utiles pour la suite de notre étude. 5.3. Proposition 1) D m est une fonction paire, 2t^-périodique, et vérifie ^ J DN{t) dt = 1. 2) D m est le prolongement par continuité à : \ 27tZ 1 1—> (6.5) de la fonction sin (N -h sin(i/2) 3) Pour tout f G CM2,r(K,C), on a : SM{f) — f * D m - 312 Chapitre 6. D ém onstration : 1) La fonction N est paire car N N XI i^n)a = XI {Dn )<7 = n = -N Séries de Fourier = X^ n = -N = Dn - n = -N Elle est 27T-périodique car N N ^ D ^ it + 27t) = XI éi n ( t + 2 n ) ^ n —N g in t ^ D N {t). n = —N De plus, Co{ D n ) ~ j DN{t)dt, et comme Cq {Dn ) = 1, on a bien l’égalité (6.5). 2 ) Si e*‘ = 1, alors DN{t) = 2N + 1 . Pour 2N Ü N it ) 7^ 1 , on a 1 J 2 N + l)it _ = ■ i=o = e -iAft ® ^ g(2JV +l)it/2 (g (2 iV + l)it/2 _ g -(2 J V + l)it/2 ) + 1 )^ sin(i/ 2 ) On remarque que cette dernière expression tend vers 2N + 1 lorsque t tend vers 0, donc se prolonge par continuité en i = 0 vu que D n {0) = 2N + 1. Elle se prolonge donc à i = 2 A;7t {k € Z) par périodicité. 3) On a /»B „ = f ; (/,e„) = n = —N f ; c..(/)e„ = S „ (/). n = —N □ d’où la relation annoncée. 5.4. Lem m e (R iem ann-L ebesgue) Soit f une fonction continue par morceaux sur un segment [a, b] de R. Alors pb lim / f{t)e^*^dt = 0 X —^ + 0 0 J n rb et lim liin / f{t)<e^*^dt = 0. OOJd X - -^— § 5. Noyau et théorème de Dirichlet 313 D ém onstration : - Supposons que / soit constante égale à 1 sur le segment [a, b]. Alors, pour a; G R*, on a [ ’ f{t) dt = Ja = Ja ix d ’où 0 < 2 dt < -r-T Ja \x\ — |x|->+oo 0. Le théorème des gendarmes permet d’en déduire que le résultat annoncé est vrai pour / constante égale à 1 sur [a, b]. - Supposons maintenant / en escalier sur [a, b]. Si • • • ^tp-i,tp) est une subdivision de [a, b] associée à / , alors ffit)é^^dt = t ( r r désigne la valeur de la fonction / sur l’intervalle ] t k - i , t k [ . D’après le cas précédent, chaque intégrale flf_^ dt tend vers 0 lorsque |x| tend vers +oo. On en déduit que le résultat annoncé est vrai pour toute fonction en escalier sur [a, b]. - Supposons enfin / continue par morceaux sur [a, 6]. Un réel e > 0 étant donné, il existe une fonction en escalier (p sur [a, 6] telle que OÙ X k 2 (6 —a) Alors Ja dt < [ \f(t) - ^ (t)\d t + Ja f p{t)é*'^dt Ja rb < - 1 - / ^{t) e^^^dt Ja Mais, d’après ce qui précède, <p étant en escalier sur [a, 6], on a ^ (pit)é*^dt < I pour |a;| suffisamment grand. Pour de tels x, on a alors / Ja dt < £, 314 Chapitre 6 . Séries de Fourier □ ce qui termine la démonstration du lemme. 5.5. R em arq u e Comme application directe du lemme de RiemannLebesgue, on retrouve le fait que, pour tout / G CM27t(K)C), les coef­ ficients de Fourier a „ ( /) , 6n(/), Cn{f) et c_n(/) tendent vers 0 lorsque n tend vers -l-oo. Par définition, si / G CM2,r(lK, C), elle admet en tout point i G K une limite à gauche f(t~) et une limite à droite /(t'*’), finies. Rappelons que D 2^(K, C) désigne l’ensemble des fonctions de 6 M 2,r(lR, C) vérifiant Vî g M, f{t) = ^^ Zi Si / G CM2,r(]R, C), on peut lui associer / g D 2,r(R, C) en posant, pour tout réel t : /( ,) = La fonction / ainsi obtenue est appelée la régularisée de f . Sur tout segment [a, b], les fonctions f et f ne diffèrent qu’en un nombre fini de points et coïncident en tout point où / est continue. Le résultat qui suit est particulièrement utile en pratique. 5.6. T héorèm e (D irichlet) Soit f est une fonction 21^-périodique, de classe par morceaux sur [0 , 27t]. Alors la série de Fourier de f converge simplement sur R, et sa somme est la régularisée f de f . D ém onstration : Soit to G M. Quitte à translater, on peut supposer que to = 0. D’après la proposition 5.3, on a ■ÎKÎfliO) = ^ d’où S/v(/)(o) - = ± 1 * /( _ ( ) £ ,„ ( ( ) D n H) dt, § 5. Noyau et théorème de Dirichlet 315 où h est définie sur ]0 , tt] par m + n - t ) - f(o-) - m ) = -------------- ita(i 72 )--------------■ La fonction h est intégrable sur ]0, 27t[ car elle est ]0 , 7t] et se prolonge par continuité en 0 vu que lim (— f0+ par morceaux sur = j/(o+). t D’après le lemme de Riemann-Lebesgue, on a alors ce qui permet de conclure que lim SAr(/)(0) = /(0-) + /(0+) TV—>+oo D’où le théorème. 5.7. R em arque La démonstration ci-dessus montre l’importance de l’hypothèse “ / de classe par morceaux La continuité de / n’est pas requise, mais supposer seulement la continuité ne suffit pas. Voici à présent un critère de convergence normale. 5 . 8 . T héorèm e Soit f une fonction 2 -k -périodiques, de clause par morceaux sur le segment [0 , 27t]. On suppose de plus que f est continue sur M. Alors la série de Fourier de / converge normalement sur M avec pour somme la fonction f . D ém onstration : Sur [0 , 27t], la dérivée f { t ) existe, sauf peut-être sur un ensemble fini, et d’après la proposition 3.12, Cn{f) = incn{f) pour tout n e Z. De l’inégalité - r) ^ valable pour tout n G Z*, on déduit que n ^ + b i/o r Chapitre 6 . Séries de Fourier 316 ou encore 2 K (/) I < ^ 66 ( . ) + K i/O f - Or, d’après le théorème de Parseval, la série +00 5 : (ic„(/')p + ic_„(/')p) n=l est convergente, et comme 1/n^ est le terme général d’une série de Riemann convergente, on déduit de (6 .6 ) que la série +00 n=l est convergente. D’où la convergence normale de la série de Fourier de la fonction / . De plus, sa somme en t, limite de la suite (<S'a^(/)(î ))jv>o vaut f(t) puisque / est continue sur E et de classe par morceaux sur [0 , 27t]. □ 6 Énoncés et solutions des exercices du chapitre 6 Exercice 6 .1 Soit / : R R, 2 tt-périodique, impaire et telle que t m = si 0 < i < 7t/ 2 TT— t si 7t/2 < t < 7T. 1 ) Vérifier que f appartient à CM27r(R, R) et calculer ses coefficients de Fourier trigonométriques. 2) Étudier la convergence de la série de Fourier de f 8) En déduire les sommes des séries : + 00 § 1 (2p + l )2 ’ + 00 1 + 00 ^ ^£ +00 (2 p + l)4 ■ 1 n=l Solution 1 ) La fonction / est 2 Tr-périodique par hypothèse, et continue par mor­ ceaux sur R puisqu’elle est continue sur [0 , 7t] et paire. Donc / ap­ partient à CM2x(R, R) et ses coefficients de Fourier trigonométriques § 6 . Énoncés et solutions des exercices du chapitre 6 317 existent. Puisque / est impaire, on a On(/) = 0 pour tout n G N. Pour tout n G N*, on a, par imparité de / : b n if) / f{t) sin n t d t 7T JO 2 / rn/2 rn \ —I / t siurit dt + (n —t) sin nt dt n \Jo Jn/2 J 2 / /•’^/2 /•’^/2 = - = = tsmntdt+ —( / U sin(n 7T— nu) du '' sin n i dt. On en déduit que 62p(/) = 0 pour tout p > 1. De plus, pour tout p G N : 4 /’’^/2 hp+iif) = - f TT Jo 4 t sm {2p+l)tdt cos (2p + l) il -i + 2p + l 7T sin (2p + l ) i TT(2p + 1 ) [ /*71 2 W 7o - 7t/ 2 cos {2p + l)i dt 2p + l 4 ( - l) ^ 2p + 1 7T (2p + 1)2 ‘ 2 ) Puisque / est continue sur R et de classe par morceaux, le théorème 5.8 assure que la série de Fourier de / converge normalement (donc uniformément et simplement) sur R et a pour somme / . On a donc + °° (*) Vi G R , f { t ) = ^ A ( —\ \ P ^ sin(2p + l)i. TT(2p + 1)2 3) - En prenant i = 7t/ 2 dans (*), on obtient +00 § 4 TT(2p + 1)2 ■ I ® ■ d’où +00 7T^ ^ 0 (2p + 1 )" 8 (**) i 318 Chapitre 6 . Séries de Fourier - Compte tenu de (**) et en écrivant +00 1 +00 +00 1 E à = ES (2P + l ) ^ V ^ — n=l + -I E ^ (2 p r on déduit que — n? n=l 8 1 V — p2 > 4^ donc V V ¿ i n2 8 D’où V — = — n=l 6 • - Puisque / € la formule de Parseval donne +00 dt 1 i /’’^/2 + l y - t f d t ) TT \^c/0 J tt/2 i f _ r '\^ d u TT \ J o Jo 2O r/*7r/2 77-2 ^ J. ) ^ 12 7T Jo ' D’où V ' = ¿ ; ( 2), + i)‘ 96En écrivant +CX) -1 e A = ^e n=l +00 1 (2p + l ) ' +00 + E ^ 1 (2p)*’ on déduit que 1 s i- +00 1 +00 1 À e A = .Et ; (2p + l)< 167 7T^ 96’ § 6 . Énoncés et solutions des exercices du chapitre 6 d ’où +00 1 319 7T’ 9Ô‘ E n=l Exercice 6 .2 Soit / : R — R, 2 -k -périodique, impaire, telle que Vi € [0, 7t] , f{t) = sin^ t. 1 ) Vérifier que f appartient à 1 )2^ (R, R) et calculer ses coefficients de Fourier trigonométriques. 2) Étudier la convergence de la série de Fourier de f . S) En déduire la somme de chacune des séries : +00 2 (“ l)^ (2n - 1) (2n + 1) (2n + 3) ’ 2 1 (2n - 1)2 (2n + 1)2 (2n + 3)2 Solution 1 ) La fonction / est 27r-périodique par hypothèse, et elle est continue sur [0, 7t] et impaire. Elle appartient donc à î>2,r(ÎR,l^), et ses coefficients de Fourier trigonométriques existent. Comme / est impaire, on a an{f) = 0 pour tout entier n € N. Par ailleurs, pour tout n 6 N* : bn(f) = = Z O 1 sin^i s in n id i = — (1 — cos 2 t) sm n td t TT JO TT Jo - / ^sinni — ^ ^ s in ( n + 2 )i + sin(n —2 )i^^ di. Si de plus n 7^ 2 , alors bnif) = TT —cos nt ^ cos (n + 2 )t ^ cos (n —2 )i + 2 (n + -2 ) + 2 ( n - 2 ) n 1 - ( - 1) " /1 7T n 1 2 (n + 2 ) Si n est pair et n 7^ 2 , alors : 6„ (/) = 0 . Si n est impair, alors : 6n(/) = —8 7Tn (n2 —4) \ 2 ( n - 2 )^ 1 Chapitre 6 . Séries de Fourier 320 Enfin, h{/) = iTT ^0rfsin: V VneN VpeN On(/) - 0, kipU ) = 0, Conclusion[ ; -8 42p+i (/) = 7t(2p - 1 ) (2 p + l) (2p + 3 )‘ VpeN 2) On a -1 !^p+i(/) p-»+oo , 7rp 3’ donc la série de Fourier de / converge normalement donc uniformément et simplement sur R. Comme / € D 2^(R,R) et que / est de classe par morceaux sur R, on peut appliquer le théorème de Dirichlet pour conclure que la série de Fourier de / converge simplement sur R (ce qu’on savait déjà) et a pour somme / . On a donc -8 +00 vt € R , m = ^ 7T(2p - 1) (2p + 1) (2p + 3) sin {2p + l)i. 3) - En appliquant la formule précédente avec i = 7t/ 2 , on obtient O +00 = 4 TT ^e i (-l)P ( 2 p - l ) ( 2 p + l ) ( 2 p + 3)’ d’où + 00 ^E 7T 8' ( - 1)' ( 2 p - l ) ( 2 p + l ) ( 2 p + 3) - Puisque / G î>2,r(lK)lR)) la formule de Parseval donne 1 +00 / 2 \2 -8 5 U(2P - 1 ) (2P + 1 ) (2P + 3), ^ r ■ TT 70 ^ r i-i 4TT 7o V = r. /*2^ 1 ^ dt i l + cos4f\ 2 J 3 8 § 6 . Énoncés et solutions des exercices du chapitre 6 D’où 321 +00 E( 2 p - l f ( 2 p + \ Y ( 2 p + Zy ^ 256 Exercice 6.3 1) Développer en série de Fourier la fonction 27tf : R donnée par Vi G [-7r,7r], f{t) = |il. 2) En déduire la somme de chacune des séries : +00 1 et " éEi (2" + l)“ g S (2 « + 1 )2 ’ OÙ E{x) désigne la partie entière du nombre x. Solution 1 ) La fonction / est paire, donc bn{f) = 0 pour tout n > 1 . D’autre part, I fir 2 = — \t\dt = — t d t = 'ïï. TT J—TT TT Jo Pour n > 1, on a = 1 r U TT J —n 1^' nt dt COS 2 f” , 2 = — t cos nt dt = — n Jo 7T s in n t 2 r ■ -------/ s i sin nt dt Trn Jo n nn^ Ainsi, N/n G — 0 et — -4 7T (2n + l ) ^ Comme / est de classe par morceaux, le théorème de Dirichlet s’ap­ plique, et comme de plus, / est continue sur E, alors (*) Vi c R V teR . f(t) — m ^ 4 ^ cos (2n -I- l ) i (2 n + l ) 2- Chapitre 6 . Séries de Fourier 322 2) - En faisant i = 0 dans (*), on obtient +00 m = 0 = ^2 ;7T ^E0 (2n + 1)2 d’où + 00 -1 7T E è ; (2 n + 1)2 8 ■ - En faisant i = tt/ 4 dans (*), on trouve / Î t) = 7 = ? - 2 (2 n + 1)2 TT n=0 d’où ¿0 (2 r H - l )2 n“ 8^ 2' Exercice 6.4 Soit x E R+, et considérons la fonction f : périodique, telle que / ( tt) = 0 ei Vî g ] —7r, 7r[, l, 27T- f{t) = shxt. 1) Vérifier que f appartient à CM2,r(ÎK, ÎK) et calculer ses coefficients de Fourier trigonométriques. 2) Étudier la convergence de la série de Fourier de f , et montrer que pour tout i e ] —TT, 7t [, on a ^ sh x t = ^ 2 ( - 1 )"+^ n shTTo; . ------ r-;r-— ----- sinni. 7T (n2 + a;2) n>l 3) En déduire que + ° ° COS xt I Jo0 chi dt = TT 2 ch {7tx/2) Solution 1) La fonction / est 27r-périodique par hypothèse et et continue sur § 6 . Énoncés et solutions des exercices du chapitre 6 323 ] —7T, 7t[. Donc / appartient à CM2,r(lK)K) et ses coefficients de Fou­ rier trigonométriques a „(/) et 6n(/) existent. Comme / est impaire, ûn(/) = 0 pour tout n G N. De plus, pour tout n > 1, on a 1 b n {f) = — />7T T J-n 22 r sho;i siïint dt = — sh xt sin nt dt TT Jo L1 rr( e, ^ ‘ _ e"®*) 2m (Î7T J0 - e"*”*) dt / 0{3:+in)n g ( —i+m)5T 1 g ( i —in)7T 2î 7T \ X -|- m X — in ( - 1 )” (gTTx _ g-Tra;^ 1 X + in 2î 7T g —(x+in)'7r' -I- in 1 X — in J ' —X x + in d ’où VneN*, 6„ (/) = 2 (—1 )"+^ n shTTX 7T (n^ -(- a;2) 2 ) Puisque / est 2 Tr-périodique et de classe par morceaux, le théo­ rème de Dirichlet assure qi^ la série de Fourier de / converge simplement sur R vers la régularisée / de / . On a donc .. ^ Vt G R. m , 1 / n/ - \ \ 2 (— = -2 V (fit *) +■ -fZiV t-- )//) = ^ n shTTX . sin nt. St _|_ ^2^ Comme / est continue sur ] —7r, 7r[, on obtient . . (*) VJ 1 r 1 2sh7ra; ^ (— . VÎ G J - 7r, 7r[, sh x t = ---- ;;;;--- 2 ^ — —--- ^7“ SlUnt. TT n = l n^ -I- x'^ 3) Pour tout réel i > 0, on a cos xi chi où fn{t) = considérons +CX) 2 cosxt +00 .t + p-t ^ 2 e - ^ c o s x t ' £ { - e ~ ^ T = E 2 (—1)" e i?n(i) = cosaji. Pour i g ]0, -f o o [ et n G N, iE? E Mt) - k=n+l r*os t/ ^ Mt )- ^ k=0 Chapitre б. 324 Séries de Fourier On a + 00 R^{t) = X) k=n-\-l _ 9 /_1 " p“(2n+3)i ^ cos xt, ^ l + e - 2‘ donc Rn est intégrable sur ]0 , + oo[, et I /*+CX) ji r+ o o Rn{t) dt\ < I . . ^ e-(2"+3)* dt = 2n + 3 Comme le majorant ne dépend pas de t et tend vers 0 lorsque n tend vers + 00 , on peut alors intégrer terme à terme, d’où Jo chi = V 2 ( - i r p e - < “"+«‘ cosxidt. Jo En exprimant cos xt sous forme exponentielle complexe, on obtient après des calculs élémentaires : (**) -^2 (2 n + 1 ) dt = 2 ^ / +~ cosxt (2 n + 1)2 + x^ chi n=0 Par ailleurs, en faisant t = тг/2 dans (*), on obtient 7га . 'KX 2 sh 7ra; s h — = -------- X ~2 71- ^ (—l ) ^ ( 2p + l ) (2p + l y + ^2 ’ d’où, pour x ^ O , (* * *) ^ (—l ) P ( 2 p + l ) _ 7rsh ( 7Tx/2 ) 2sh7TX h o (2p + l )2 + x 2 7Г 4ch(7Tx/2) Pour X fixé, la série dans {***) vérifie les hypothèses du critère de Leibniz. Le théorème 4.4 du chapitre 2 donne alors, pour tout x > 0 : - 2^ГГЗ’ d’où l’on déduit, par la proposition 1.29 du chapitre 4, que la série dans (***) converge uniformément sur [0, +oo[. En faisant tendre x vers 0, on obtient ^ (-l)P ^ 7Г ¿S (2p + l) ■ 4 ' § 6 . Énoncés et solutions des exercices du chapitre 6 325 Ainsi, pour tout a; 6 g ^ ( - l ) - ( 2p + l ) (2p + 1)2 + x2 7T 4 ch (7ra;/2 ) ’ et compte tenu de (**), on conclut que TT /Jor+oo coschixt dt = 2ch(7ra;/2)' Exercice 6.5 Soit a G ]0 , + oo[, et considérons la fonction f : définie par f it ) = penhC ni + i p cos n Q tf 1) Calculer les coefficients de Fourier trigonométriques de f . 2) En déduire que, pour tout n G N, cos ni C( , (—1 )” 7Te“”“ dt = ■ sha Jo ch a + cost Solution 1) La fonction / est 27r-périodique (car cos l’est), et continue sur M car cha > 1 pour tout a > 0. Donc / appartient à C2w(lK>l^)- Pour calculer ses coefficients de Fourier trigonométriques, observons d’abord que v îg e , m = 2 ei t q2ü -f- 2 e** ch a + 1 La décomposition en éléments simples dans IR(Ar) donne aussitôt 2X / e“ s h o V A + e“ 1 A2 + 2Ach 0 + 1 e -“ \ X + e~“ d’où viGR, m = sh O V6** + 6“ 6** + 6““ / Chapitre 6 . Séries de Fourier 326 Pour a € ]0, + oo[, on a 0 < e “ < 1 < e“, donc m -a —it 1 = sh a V1 + 1 sha ^ 1 + e +00 +00 \ n=l / 1 + 2 : ( - l ) " e —n a + in i ^ n=l 2 +°° + ^ Y . ( - i r e “"“ cosni. sh O sh a ~y 1 Or, pour tous n G N* et i G M, on a |(—1 )” e””“ cos ni I < e“”“ et e“”“ est le terme général d’une série géométrique convergente puisque e““ G ]0,1[. Donc la série (~1)" cos ni converge normalement sur R, donc uniformément. Comme de plus / est continue sur R et de classe par morceaux, le théorème 5.8 donne, pour tout n G N, Ûn(/) — 2 ( - l ) ’^e~ sha Les coefficients 6n (/) sont tous nuis car / est paire. 2) Pour tout n G N, on a / “¡T—7---- T Jo ch a + cos t = Ô/ 2 J-n cosnidi = - ttnif) 2 7T ( - l ) " e - sho Exercice 6 .6 Calculer les coefficients de Fourier trigonométriques de la fonction 2n-périodique définie sur R par f(t) = |sin^i|. En déduire la formule 2 256 4608 ^ 1 + — E 5 (4n^ —1)2 (4n2 —9)2 § 6 . Énoncés et solutions des exercices du chapitre 6 327 Solution La fonction / étant paire, on a &n(/) = 0 pour tout n G N*, et On(/) = — 7T J - n 3 — — Isin^ t\ COS nt dt /•ir 27T J o 1 sin i COSnt dt — — / sin 3 i cos nt dt 27T J o 3 = — sin(n + l)t —sin(n —l)t dt 4ir J0 - — / sin(n + 3 )i - sin(n —3)t dt, 47 t J o d ’où VpeN, 24 a 2p+i(/) = 0 et “» ( / ) = ^ (4^2 _ i) (4^^ _ 9 ) ■ Comme / est continue sur R et de classe le théorème de Dirichlet donne ^^ ^ 3^i^ 2 par morceaux sur [0 , 27t], 7T(4p2-l) ( 4 p 2 - 9 ) ’ et la formule de Parseval s’écrit 2 32 , 576 K 1 (4p2 —1 ) (4p2 _ 9^ Or, / Jo 7o \16 sin^i + 16 sin^3í — ^ sini sin3i') di 8 / —^ (cos 2t — cos 4i)^ dt = 5TT/16, d’où la formule recherchée. Exercice 6.7 Soit z E C tel que \z\ < 1 , et soit / : R —>C la fonction donnée par m = 1 + ^26'i t ' 328 Chapitre 6 . Séries de Fourier Vérifier que f appartient à C2,r(ï^)C) et calculer ses coefficients de Fou­ rier exponentiels. Solution La fonction / est manifestement continue sur K et 27r-périodique, donc appartient à C2ir(iKjC). En outre, pour tout i G M, on a \ze^*\ = \z\ < 1, donc 1 +00 et w ^(/) =¿ / où ft(t) = : ( I Or, VJ:eN, V i € | - ) T , 4 |A (i)| = N ‘ , et comme kl < 1 >la série J2fk converge normalement sur [—tt. tt], donc uniformément. On peut donc intervertir l’intégrale et la somme dans (*), d’où 1 i£? <="(/) = 527T T E / +00 r'^ A W * = 257T- EE k=0 J-TT 1 On en déduit que VnG Z, Cnif) = (—1 )” ^" si n > 0 0 si n < 0 . Exercice 6.8 Soit f la fonction définie sur R par f it ) rir r (cos 2nt posons, pour tout n e Z : In = — dt. Jo 1 + cos^ t 1) Montrer que, pour tout n G Z, on a C2n+i(f) = 0 et C2n{f) = - /, TT 1 1 + cos^ t , et § 6 . Énoncés et solutions des exercices du chapitre 6 329 2) Montrer que = dt , 7T ---------- dt = —p=. 3 “I” cos 2i -^/2 ^/ , Jo0 3) a) Montrer que, pour tout n > 1, on a : In+i + In-i = —6 /„ b) En déduire explicitement In pour tout n > 0 . 4) Montrer que, pour tout i G M, on a 1 +00 f{t) =-7= + V2 ^ ( - 1 )” ( \/2 - 1 )2” cos 2nt. V2 n=i Solution 1 ) / étant TT-périodique, on a r_ ^ / = / , d’où V p € Z , e-*^c, {f ) = Cp(/). Pour P = 2 n + l , on a alors ; - C2„ + i ( / ) = C2„ + i ( / ) , donc C2„ + i ( / ) = 0. Par ailleurs, C2n(/) = - [ f i t ) cos2ntdt TTJo TT 2 ) On a ^0 = Jo Î ' t1 ^+ cos^ >OS"' t= C En posant 2 i = a:, on obtient dt ^ Jo Î 3 + cos 2t dx r dt _ 1 /‘2’r dx _ ^ r dx _ r^ Jo 2 Jo 3 + cos x 2 J-n 3 + cos x Jo 3 + cos x ’ /0 3 + + cos 2t et en posant x — 2u, il vient dx Jo 3 + cos X d ’où fi 2 du Jo 3 + cos 2u ’ du Jo 3 + cos 2u ^0 = 4 r 330 Chapitre 6 . Séries de Fourier Avec V — tan u, on obtient finalement rr+°° dv Jo v^ + 2 TT y/2' ^0 = 4 / 3) a) Pour tout n G N*, cos (2 n + 2 )i + cos (2 n — 2)t = 2 cos 2nt cos 2 i, et comme cos 2 i = 2 cos^i — il vient cos {2nt) (4 cos^ i —2) / --------7—----- 57 -------- dt Jo 1 + COS'^ t pu f’f cos {2nt) (4 cos^ i + 4 —6 ) dt 1 + cos^ t Jo pn pn^ ,cos 2nt dt, = 4 / cos 2nt dt — 6 Jo Jo 1 + cos^ t in+l + in-x = d’où (*) %+l + ( n > 1 ). In -l — b) L’équation caractéristique + 6r + 1 = 0 associée à (*) admet pour racines : n = —3 + 2-\/2 et V2 = —S — 2y/2. Il existe donc a,b e M. tels que, pour tout n G N, on ait /„ = a r ” + èrj. Comme \In\ < lo et que |ri| < 1 et |r 2 | > 1 , on a 6 = 0 , et par conséquent a = I q. Ainsi, VnGN, In = ^ ( - 3 + 2 V 2 r. 4) Les résultats précédents montrent que la série de Fourier de / s’écrit 1 +00 - 7o(/) + 2 - In cos2nt, TT n = l 7T c’est-à-dire V2 +00 + ^/2 E ( - 3 + 2 ^/2 )” cos 2nt, n=l § 6 . Énoncés et solutions des exercices du chapitre 6 et comme —3 + 331 = —(V^ —1 )^, cette série s’écrit aussi P) \ +00 ^ ( - 1 )” 2 cos 2 ni. n=l Elle converge normalement sur R puisque, pour tout i, on a | ( - l ) ” (\/ 2 - i f ’^cos 2 ni| < ( v ^ - l ) 2” et | a/ 2 - 1 | < 1 . La fonction / est donc la somme de sa série de Fourier sur R. En d’autres termes, Vi E R, +00 1 + \Î2 Y , (—1 )” ( v ^ —l)^” cos 2 nt. 1 + cos i n=l Exercice 6.9 1) Calculer les coefficients de Fourier de la fonction f définie dans R, -périodique, et donnée pour tout t € [—■ tt, tt] par 2) Montrer que f est développable en série de Fourier. 3) En déduire la somme de chacune des séries suivantes : ^ ( - 1)” 1 n=l n n=l 1 n = l rr Solution 1) Par un calcul élémentaire, on obtient ooif) Pour n E li*, une primitive de i (1 — est de la forme 1 1-^ Pn{t) où Pn est une fonction polynôme de degré 2 à coefficients complexes. On a donc 2irc,.(f) /( t) e dt = = j = ( - l ) " ( F „ ( 7r ) - P „ ( - ^ ) ) . e +7T —TT 332 Chapitre 6 . Séries de Fourier Il suffit alors de déterminer la partie imaginaire de c’est-à-dire en définitive le coefficient du terme de degré 1. Posons P„ = a„T^-l-/?„T-|-7 „. On doit avoir rjy2 —i n (ünT^ + PnT -t- 7 n ) + (2 0!„T 4d’où 1 9 znTT^ ^ Hn — = 1 “ -2 ?г^7Г^’ On en déduit que Vn € Z-, c^(S) = Comme / est à valeurs réelles, on a c-n(f) = Cn{f), d’où d n if) = C n {f)+ C n (f) = ^ W ) = * (c n (/)-C n (/)) = 0. 2 ) Comme / est manifestement continue sur IR et de classe par morceaux, le théorème 5.8 assure que la série de Fourier de / converge simplement (et même normalement) vers / sur R. D’où (.) Vi € 1 - ^ .,]. m = 1 - ^ = 5 - ^ E (-1 )” n=l En faisant t = n dans (*), on obtient la formule bien connue V n=l — j^2 - — fi ■ En faisant i = 0, on trouve (-1 )” 7T^ Ï2’ = 1 f'V 1 - V g n=l Comme +00 V 1 ¿ ;( 2 n - ip h J’ 333 § 6 . Énoncés et solutions des exercices du chapitre 6 on en déduit que +0 0 1 E s (2n - 1)" 7T^ 8■ Enfin, comme / G CM2,r(IR)lK)) la formule de Parseval donne A 15 f 9 1 V — 2 n = l TT^n^ d ’où 1 7T' E 90 n=l Exercice 6 .1 0 On considère la série de fonctions Vn G N , Vi G R , fn(t) = fn où sin^ nt n\ 1) Vérifier que cette série converge normalement sur R. On note S sa fonction somme. 2) Montrer que S est de classe C°° sur R. 3) Montrer que la fonction S est développable en série de Fourier et trouver son développement. 4) Montrer que, pour tout t dans R, on a S{t) = ^ sin(sini)e“ "‘ - ^ sin(sin3i) Solution 1) La série est normalement convergente sur R car Vi G R, sin^ nt n\ 1 +00 E ^ n\ n=l < +°°- 2 ) Montrons que S est de classe C°° sur R. D’abord, on a .^ sin^ni “ S“ n=l „^ = sinni ~ n=l ^ - nE= l sinSnt n\ 334 Chapitre 6 . Séries de Fourier car chacune de ces trois séries est convergente. Posons maintenant ^ sin nt = 2 ^ n\ n=l Pour tout i G E, on a (*) 4 S '(i) = 3cr(i) — <t (3 î ), et pour montrer que S est de classe C°° sur E, il suffit de montrer que a l’est. Comme la série de terme général (sin^^ nt)/n\ est uniformément convergente sur E, la fonction est partout définie, donc S est de classe sur E pour tout p G N. Par conséquent, a est de classe sur E, donc S aussi. 3) Puisque 2 (sin ni)/n! converge uniformément sur E, et que a est continue sur E et de classe par morceaux, le théorème 5.8 montre que cette série est précisément la série de Fourier de a. Donc S est développable en série de Fourier, et la relation (*) donne Vi G E, S{t) = ^ bn sin ni, n>l avec 3 1 4 (3p)! 1 1 4 (p)!’ 3 1 ft 4 ( 3 p + l)!’ _ 3 1 “ 4 (3p + 2)!' 4) Pour le calcul explicite de S{t), considérons T(t) = On a cosnt n\ n>l oint r(t) + za{t) donc r{t) + ia{t) — g n! où 2: = e*‘, (cos(sini) + ¿sin(sini)), et par suite a{t) = sin(sini) e“ ®*. En remplaçant dans (*) on obtient l’expression de S{t) désirée. § 6 . Énoncés et solutions des exercices du chapitre 6 335 Exercice 6.11 Soit a G R \ Z et considérons la fonction 2Tr-périodique f définie pour tout t G [—7r, 7r] par f{t) = cos at. 1) Déterminer la série de Fourier associée à f . 2) Établir le développement eulérien 1 Vu G R \ ttZ, cotan u = — + ^ U n=l 2u u^ —r^'ïï^ Solution 1) La fonction / est 2Tr-périodique définie pour tout t G [— tt, tt]. Comme / est paire, ses coefficients de Fourier bn{f) sont tous nuis, et des calculs élémentaires donnent . 2 sinoTT ,,, , sinoTT 2a / Ooif) = ---------- et ünif) = ( - 1 )” -----------^ (n > 1 ). 7T OTT a^ — ^ f étant continue sur R et par morceaux, le théorème 5.8 assure que cette fonction est somme de sa série de Fourier, avec convergence normale sur R. Pour tout t G [—TT, 7t], on a alors , . * ... ^ sinoTT , 2 a s in a 7 T f(t) = cos at = — — + ----- -----OTT E 7T -1 n=l , co sn i n^ — a 2' 2) En faisant t — tt dans la série (*), on obtient COSOTT = 2 a sin OTT / TT +00 1 2 a 2 - nE= l u 2 —a 2 donc, pour tout a non entier, +00 E n=l 1 1 TT n 2 —a 2 2a 2 2 a tan avr En posant U = aTT, on obtient le développement eulérien +00 Vu G R \ ttZ, 2u u 2 —n 2Tr2 ‘ 72=1 cotan u = - + ^ U Chapitre 6 . Séries de Fourier 336 Exercice 6 .1 2 (Inégalité de W irtinger^) Soit / : E —» C une fonc­ tion 21^-périodique, de classe et de valeur moyenne nulle (c’est-à-dire telle que f{t) dt = 0). /*27r ' /*27T 1) Etablir l ’inégalité : / \f{t)(^ dt < / |/'(i)|^di. Jo Jo 2) Montrer qu’on a égalité si et seulement si on a f{t) = ae** + avec a,b e C. Solution 1) Le coefficient de Fourier co(/) est nul car la formule de Parseval donne 1 /•27T — f{t) dt = 0. Par ailleurs, ___ \f{t)\‘^ dt = nez* ■'° = |c„(/)|^ < X ) r i 2 |cn(/)P nez* ___ 1 E |cn(/')l^ nez* ^Jo /*27T d’où l’inégalité de Wirtinger. 2) Il y a égalité si et seulement si la seule inégalité dans la formule cidessus est une égalité, c’est-à-dire si et seulement si lcn(/)P = |cn(/)P pour tout n e Z*, ce qui équivaut à c„(/) = 0 pour tout n tel que |n| > 2 . Comme / est de classe C^, elle coïncide partout avec sa série de Fourier. En résumé, l’égalité a lieu si et seulement si / est donnée par f(t) = a + 6 où a et i> sont des constantes complexes arbitraires. Exercice 6.13 Montrer que pour tout t G ]0, 27t[, on a T, ;^co s(n + i)i 8 n=0 (2 n - h l )2 ■ ^WIRTINGER Wilhelm (1865-1945). Mathématicien autrichien. Un des plus grands mathématiciens de son temps. Contribua de manière décisive dans de très nombreux domaines des mathématiques. En plus de remarquables articles en théo­ rie des fonctions, il a également contribué en géométrie, en algèbre et en théorie des nombres. § 6 . Énoncés et solutions des exercices du chapitre 6 337 Solution Soit / la fonction X 7r( 7r —a;)/8 sur [0 , 27t], définie par parité sur [—27t, 0], (donc /(x ) = 7r( 7r + a;)/8 sur [—27t, 0]), puis définie sur R par périodicité de période 47t. La fonction g \ xv-^ /(2 îc) est 27r-périodique, continue sur R, et de classe par morceaux, donc sa série de Fourier converge uniformément sur R vers g. De plus, g est paire. On a alors ^o(â^) = g{x)dx = {7T — 2x)dx = - \ ' kx — x ^\ = 0, iT J0 4 7o 4 L JO et pour tout n > 1 : a„ = 7 / (tt —2x) cos nx dx = ^ f cos nx dx — l- f x cos nx dx. iJo 4 Jo 2 Jo L’intégrale de cosnæ est en sinna: qui est nul en 0 et tt, d’où 1 o-nid) — ~ ô / X cosnx dx. 2 Jo On obtient alors ^n{f) — X . — sm nx n 2 2n — — f sin n x d x n Jo ) —cos nx n Jo 1- ( - 1) ” 2n? On en déduit que 02fe = 0 et a2k+i = 1 (2 ib + l) 2 ’ d’où w ^TD. /N ^ cos(2 fc + l)a; avec g{x) = f{2x) = tt (tt —2x)/8 sur [0 , 7t]. En posant 2a: = t, il vient TT +2? cos fn + 5 ) i = 1 ; (2 ; + ! ) / ■ V te [0,2^1, ce qui est bien la formule désirée. Exercice 6.14 Montrer que, pour tout i G R, on a |sini| = 8 sin^ni 7T 4 n 2 - l ' Chapitre 6 . Séries de Fourier 338 Solution Considérons la fonction paire et 7r-périodique définie sur IR par f{t) = Isinij. Sa série de Fourier est donc de la forme Onif) cos 2nt, n=l avec a„(/) 4 = — sin t cos 2nt dt TT Jo 2 /•’^/2 / = — ^sin {2n + l)i — sin (2 n —l)ij dt 2 } 1________ 1 _ \ _ -4 7r \ 2 n + l 2n — l ) 7r( 4n 2 —1 )' La fonction / étant continue sur R et de classe par morceaux sur [0, 27t], on déduit du théorème 5.8 qu’elle est égale en tout point à la somme de sa série de Fourier. D’où (*) w in. I • I 2 4 ^ cos 2nt Vi G R , |smt| — — — — 7T 4n^ —1 ' 7 1 =1 Or, cos 2nt = 1 —2 sin^ nt, donc (**) +°° cos 2nt 4n 2 - 1 - " 2 nt sin 1 “ 4n2 - 1 4n 2 - En faisant i = 0 dans (*), on obtient +00 1 E ¿Î4n^-l 2’ et en remplaçant dans (**), il vient ^ cos 2 ni 4n2-l _ 1 - 2 2 ^ sin^ni 4n2-r En revenant à (♦), on a finalement I . .1 8 V i e n t , Ismil = - E sin^ni r § 6 . Énoncés et solutions des exercices du chapitre 6 339 Exercice 6.15 Soit f : M R, 2tt-périodique, de classe l ’aide du théorème de Parseval, montrer que sur i . À r \ m \ H t ^ - r \ n t ) \ H t > 2r\f\t)\^dt. JÇ) 7o JO Solution Puisque /, / ', f " sont 27r-périodiques et continues par morceaux sur R, ces trois fonctions admettent des coefficients de Fourier, et comme / est de classe (7^ sur R, on a Vn G Z ■I Cnif) = inCnif) C n {î" ) = in C n if) = Pour tout n € Z, notons Cn = Cn{f). Puisque / , f , f " sont 27r-périodiques et continues par morceaux sur R, on a, d’après la formule de Parseval, ^ i'\f{t)\^dt = i : 2TT JO +0O , OÙ ^ |cnp désigne ici |coP + ^ (icnP + |c -n |j- De même, on a nez n=l /*27T 1 et 1 ___ = E /*27T 5- f •''> On en déduit que r2n pzn i \m \^ d t JO ___ l/'w r* = E nez __ l/"(i)l"ott = E K (/")P = E " ‘ k p ia «Z / \fW d t - 2 JO jo \f'{t)\Ut /‘27T + = 2 ii(Vnez y : ic«p + e nez = 2TT (n^ n£Z i<^p - 2 E \cnŸ > 0 , nez / 340 Chapitre 6 . Séries de Fourier d’où l’inégalité recherchée. Exercice 6.16 On se donne a € R*. + 00 1) Montrer que pour tout t G Ml : = _— _ e* - 1 n=0 +00 sinai ^ a 2) Montrer que : / —— - dt = y —------r. JQ e' —1 ^ + n^ 8) Soit g lafonction 2t:-périodique dont la restriction à [0 , 27t] estdonée parg{t) = e“‘. Déterminerla série de Fourier de g, et justifier sa convergence. 4) En déduire que : Y ' —r = - ( — ------ --- i 2 VthaTT a. Solution 1) Pour tout iGM!!j., on a 0 < e * < l , donc la série géométrique Y, est convergente, et sa somme est donnée par +00 +00 -(n + l)i n=0 ^ g -t -t 1 fe-*)" = — ___ = ■ ’ l_ e-i e* -l‘ sinat Cette fonction est conti­ e* —1 nue sur ]0, -f- oo[, et pour tout t G M!^, on a 2 ) Soit / : définie par f{t) = +0O /(^) = XI sinai. n=0 Pour chaque n G N, la fonction Vn ■ Mîj. —> M , i g-(n+i)t est continue sur M!!j. et vérifie |'yn(i)| < Comme la fonction t e~(.n+i)t g g ^ intégrable sur M!^, il en est de même de t ^ Vn{t). Afin d’utiliser le théorème d’intégration terme à terme sur un intervalle non compact, nous cherchons à démontrer la convergence de la série de terme général /o^°°bn(i)|diLa simple majoration |u„(i)| < ne permet pas de conclure car la série de terme général ¡q °° e“(”+i)* dt = (n -t-1 )“ ^ est divergente ! En revanche, la majoration | sin at\ < |a| t, suivie d’une intégration par § 6 . Énoncés et solutions des exercices du chapitre 6_________ 341 parties permet de conclure puisque r+ OOO r+oo r+O / *+0 0 / \vn{t)\dt < |a| / JO Jo , . t=o ^ + r°° n + 1 Jo b (n + 1)2 ’ et que la série de terme général convergente. Il en résulte que l’intégrale / Jo . ^ ; dt est convergente —1 f Jo J g p e - < " « ) ‘ sinaidi. e* — 1 n=0 Or, 1 2 г \ (n + 1 ) • ia \ _ g (n + 1 ) + Ш/ (n + 1)2 + g',2 ' 1 On a donc bien ./0 ■ S g +°° ( « + i ) ^ + g^ n=l1 g 3) Pour tout n e N, on a 1 nt ir,t , 1 - 1 1 a - гп , 2аж - / e“*e*”‘ cii = ----------^ = - 0 , 9 (e ~ !)• 7Г Jo 7Г g + гп тг g-* + D’où en prenant les parties réelle et imaginaire : V n S N , «„(9 ) = g _1 ) et Ш = —ri —1 342 Chapitre 6 . Séries de Fourier Comme g est 2Tr-périodique et de classe de Dirichlet donne pour tout i e ]0, 27t[ : g2a^ - 1 ( 1 gai ^ 7T +00 \^2 a ' ^ par morceaux, le théorème a n sin ni cos ni — ya? + n^ a? + V? et pour i = 0 : \ _|_ g2a7T g2a7T — \ f \ 7T a a? + 'n?) ' \ 2a D’où +00 E^ o^ + n^ TT e^“ + l 2 62“^^ —1 1 2a 1 / TT 2 \ t h a 7T 1 ay , Chapitre 7 Problèmes de révision corrigés Ce chapitre est entièrement consacré à des problèmes de révision et de synthèse relevant de l’ensemble du programme couvert par cet ouvrage. Le lecteur avancé, notamment agrégatif ou préparant le CAPES, trouvera dans [6] un important complément d’exercices et de problèmes portant sur les séries de Fourier. 1 Problèmes sur les suites et les séries numériques P ro b lèm e 7.1 Soit n G N*. On considère la fonction fn définie par fn{x) = x ^ ^ + ^ - x ^ + ^ - 1 . 1) Montrer que l’équation f n { x ) = 0 admet une unique solution u„ appartenant à ]1 , +oo[. 2) Montrer que la suite (u„)n>i est décroissante. 3) a) Montrer que Vn e N *, < « -1 ) = — . Un b) Montrer que la suite (un)n>i est convergente et a pour limite 1. 4) Pour tout n G N*, on pose Vn = v^Montrer que la suite {vn)n>i converge et a pour limite (1 + \/h)l2. 5) Déterminer un équivalent simple de —1 lorsque n tend vers +oo. 343 344 Chapitre 7. Problèmes de révision corrigés Solution 1 ) Soit n € N*. La fonction /„ est polynomiale, donc dérivable sur R, et, pour tout a; € R, on a fn(x) = (2 n + l ) a ; ^ ” — (n + l)a;” - x” ((2n + 1 ) x” - (n + 1 )). On en déduit aussitôt que fn{x) > 0 pour tout a; > 1 , ce qui montre que la fonction fn est strictement croissante sur [1 , + oo[. Comme de plus /„ est continue, elle réalise donc une bijection de l’intervalle [1 , + oo[ sur son intervalle image [/„( 1 ), ^lim^ fn(x)[ = [ - 1 , +oo[. Puisque 0 e] — 1, + oo[, le théorème des valeurs intermédiaires et la bijectivité de fn entraînent respectivement l’existence et l’unicité de Un g ]1 , + oo[ tel que /„(«„) = 0 . 2 ) Soit n € N*, en utilisant la relation ,2n+i _ ^n+i _|_ on obtient U lM = u f « - « r* - 1 = + uî (Un 1) "i" (Un 1) (Un ~\~ 1) = — {Un — 1 ) + Un + 1 ) > 0 . - 1 Comme /n+i(l) = —1 et /n+i(un) > 0 , l’unique solution de l’équation în+\{x) = 0, à savoir Un+i, se trouve dans l’intervalle La suite (un)n>i est donc strictement décroissante. 3) a) On a — u”'^^ — 1 = 0, d’où u” —Un) = 1, et comme Un g ]1 , + o o [, on a bien, après division par Un : (*) < « - ! ) = -Un• b) La suite (un)n>i est décroissante et minorée par 1, elle est donc conver­ gente et sa limite, notée i, vérifie £ > 1 . Montrons que £ = 1. Comme pour tout n > 1 , Un > 1 , on déduit de (♦) que u” (u” —1 ) < 1 . L’étude de la fonction g : x x {x — 1) sur [1, -I- oo[ montre que l’inégalité x { x — \) < \ entraîne x < 2. Pour tout n 6 N*, on a donc 1 < u ^ < 2 , d’où „ , ln2 0 < In Un < — . n § 1. Problèmes sur les suites et les séries numériques 345 Le théorème des gendarmes permet d’en déduire que (lnun)n>i converge vers 0. La continuité de l’exponentielle permet de conclure que (un)n>i converge vers 1 . 4) Montrons que la suite (un)„>i converge et déterminons sa limite. L’égalité (*) est équivalente à g{vn) = 1/un- On vérifie facilement que la fonction g est une bijection de [1 , 2 ] sur [0 , 2 ] et que g~^ est continue sur [0 , 2 ]. Ainsi, la suite de terme général Vn = g~^{\/un) converge et lim Vn = g~^{ lim — ) = g~^{l) = — ^ \n^+oo Un) ^ ^ ’ 2 n-»+oo " 5) Déterminons un équivalent simple de lim < n-»+oo " = l + \/5 2 —1. On a ,. , lim n In u„ , /l + v^\ n-^+oo d’où Intin n-»+oo n V 2 / Par ailleurs. \nUn = l n ( l + u „ - l ) n^+oo ~ U n ~ l. Finalement, Un - 1 ~ n-^+oo Problèm e 7.2 Soient X\,X 2 , ...,X n dans 1) Démontrer l ’inégalité arithmético-géométrique : , 1/^ ^ X\ "b ... "b Xn (æi X2 ... Xn) " < n S) Démontrer l ’inégalité géométrico-harmonique : n j_ \l/n ( j _ _L — X 2 . . . Xn ) Xi ' Xi ' ' ' ’ ' Xn 3) On se donne uq, vq, wo des réels vérifiant Q < wq < vq < uq, et on considère les trois suites définies par les relations suivantes : Un-\- Vn-\- Vûn '^n+l — 5 Un+1 — -y/Un Vn U)n 1/1 1 1 , Wn+1 — ô ( ----- 1------- 1------1 • 3 \ Un Vn U)nn Chapitre 7. 346 Problèmes de révision corrigés a) Montrer que pour tout n E N, on a Wn < Vn < Unb) Montrer que les suites (un) et (wn) sont monotones. c) Montrer que les suites (un), (vn) et (w„) sont convergentes et qu’elles ont la même limite. Solution 1 ) La fonction / : x \n x est deux fois dérivable sur ]0, + oo[, et f'{ x ) = —1/x^. Donc / est concave sur ]0, + oo[, d’où In 'X\ + ••• . n X, > - V In Xi = In (xi X2 ... X n) 7 ^ гtí ^ ’ \jn Par croissance de la fonction x i—>e®, on en déduit que Xi X2 • • • X, , l/n ^ Xi + • • • + Xn n 2) En remplaçant x* par 1/xi dans l’inégalité arithmético-géométrique, on obtient i l . 1 ... \Xi d ’où X2 < i / ' l + 1 + ... + J_Y Xn/ n VXi n X I A. 4. 3/]_ X2 Xn/ ( \ 1/n 1 A. — (^1 ^2 • • • a^nj iCj_ 3) Une récurrence immédiate permet de voir que les trois suites sont bien définies et à termes strictement positifs. a) D’après les questions 1 ) et 2 ) on a Wn+i < ^n+i < «n+i pour tout n > 0 , et comme ces inégalités sont vraies au rang 0 par hypothèse, on a finalement ^ , UJji ^ Vfi ^ Un* b) Compte tenu de (*), on a W ^R J _ '^n + Vn + VJn . V?7- G N , Ufi^i — 2 ^ '^n donc la suite (un) est décroissante. § 1. Problèmes sur les suites et les séries numériques 347 D’autre part, pour tout n > 0, on a 1 _ 1 ^ ^ _ J_ et comme la suite {wn) est à termes strictement positifs, on conclut que Wn+i > Wn- La suite (wn) est donc croissante. c) On a wq < Wn < Un < uo pour tout n > 0, donc les suites (un) et (wn) sont respectivement minorée et majorée par wq et uq. Compte tenu des résultats du b), elles sont donc convergentes d’après le théorème 3.4 du chapitre 1. Notons £i et £3 leurs limites respectives. On a Un-j-1 — Un+ Vn+Wn 2 J ) donc _ _ Vji — Ol^n+l '^n '^n ce qui montre que la suite (u„) converge (car combinaison linéaire de suites convergentes) et que sa limite, notée £2 , est donnée par £2 = 2 4 - £3- De plus, par passage à la limite dans (*), on a : £ 3 < £2 ^ £iFinalement, £1 = (£2 + £ 3 ) 1 2 < £2 - D’où £i = £2 = £ 3 En particulier, les suites (u„) et {wn) sont adjacentes. P ro b lèm e 7.3 1) Étudier la suite définie par otn — ^ a -\-^a -\-^J a -\-...-\- y/â , a G , n G N*. n radicaux Indication : on pourra définir (a„) par une relation de récurrence. 2 ) Soit {un)n>i Id suite définie par U.n = y l + \ / 2 + • • • + y/n. Montrer que (u„) est croissante. 3) Pour tout n G N*, on pose Vn = / 22° + ^/ 2^ h + ... + Chapitre 7. 348 i) Montrer que : Vn G N* : n > 2" n) Si Wn = y 1 + Problèmes de révision corrigés et en déduire que Un < ... + V î, montrer que : = \/2 ' -------------------------V-------------------------' n radicaux iii) Montrer que les suites (vn) et (wn) convergent. iv) En déduire que (un) converge. Solution 1) La suite (an)n>i est définie par recurrence puisque «i = y/â et On+i = \/a + «n pour n > 1 . Cette suite est bien définie et elle est à termes positifs. La fonction qui définit la récurrence est f : x yja + x, pour x > —a. Elle est donc croissante sur [—a, +oo[ et la suite (on) est donc monotone d ’après la proposition 5.5 du chapitre 1 . Or !-------- 0!2 — cxi = y a + a i — O'! = O+ CXi —û!j \/â , ------ = > 0, x/ ôT+ ô T + ai ^ a + y/â + y/â donc la suite (a„) est croissante. De plus, comme la fonction / est continue sur [—a, + oo[, la limite £ de (on) vérifie la relation i = f{ f) = y/a + £, ou encore ^ — i — a = 0 et ^ > 0. On en déduit que si (a„) converge, alors £ = 1 + v T + lâ Or 0 < ai < 1 4“ ■ ^1 “f- 4û car (y/â)^ — y/â —O < 0 , donc le nombre a i est situé entre les racines du trinôme x"^ — x — a. L’intervalle [0, £\ est stable par / . En effet, 0 < X< £ / ( 0 ) < f{x) < f{£) = £. Par récurrence sur n, on obtient que a„ G [0,^] pour tout n > 0. La suite (an) étant croissante et majorée, elle est donc convergente et sa § 1. Problèmes sur les suites et les séries numériques 349 limite est égale à i. 2) Pour tout n G N*, on a ^n+1 — ^1 + ^2 H------ \fn + \ / n 1 > ---- \- y/n = donc la suite (îx„) est croissante. 3) i) Pour n = 1 , la propriété est vraie. Supposons-la vraie pour n. Alors n + 1 < 2 '^"" + 1 < 2 ”" ' + 2 "~^ = 2”, donc la propriété est vraie au rang n + 1 . Elle est donc vraie pour tout entier n > 1 . On en conclut que pour tout n > 1 . ii) On a ^ 22"-* + \ / ^ = ^/22”-^ (1 + \/î). Puis ^/22"-" + \ / 22»-2 + En itérant ces transformations, on obtient = y Ç ( l + 7 l + ... + radicaux), d’où Un = \/2 ^ 1 + V^l + ... + = y/2 wn. n radicaux iii) La suite (wn) converge d’après la question 1) (ici a = 1). La question précédente permet d’en déduire que la suite (vn) converge elle aussi. iv) À partir de la définition de son terme général Vn, on déduit im­ médiatement que la suite (vn) est croissante. Comme de plus elle est convergente, elle est donc majorée. Or, d’après i), on a Un < u„ pour tout n > 1 , donc la suite (un) est elle aussi majorée, donc convergente puisqu’elle est croissante d’après 1 ). 350 Chapitre 7. Problèmes de révision corrigés P ro b lèm e 7.4 (Form ule de Stirling) On considère les intégrales ^7Ttrr^ /2 P In = sin” t dt Jo (n 6 1 ) Calculer I q et I\. 2) Donner une relation de récurrence entre In et In- 2 (n > 2 ). En déduire une expression de l 2n et hn+i en fonction de n. S) Établir, pour tout n G N*, les inégalités 1 < hn+i ^ 1+ ^2n f ) Établir la formule de Wallis^ : •pi’ 1 2 fe ni+ooV 2^ 5) Soit (a„)„>i la suite définie par On = _ ~ e™n! a) Trouver le nombre réel a tel que I n f - ^ ^ ' ) = -^ + \a n + ij n2 VnV lorsque n —>+oo. En déduire que la suite (a„)n>i est convergente. On note I sa limite. b) Montrer que lim (hn/hn+ i) permet de déterminer £. n^+oo c) En déduire la formule de Stirling : ni ^ n—>+oo Solution 1) On a immédiatement I q = tt/ 2 et Ii = 1 . ^WALLIS John (1616-1703). Mathématicien anglais. Ses travaux portent sur la géométrie analytique, le calcul infinitésimal mnsi que sur la rectification des courbes. § 1. Problèmes sur les suites et les séries numériques 351 2) Pour tout entier n > 2, on a r 17t/2 /*^/2 In — [ —cosí sin”“^ + (n —1) J sin”“^ Í COS^ Í di ^7t/2 fT T / Z = = p7\ (n — 1) / sin”“ ^ í d í — (n — 1) / 70 70 s in " i(ii (n - 1) In - 2 - (ïï - 1) In- D’où 'in > 2 , n in = {n - 1 ) In- 2 Par récurrence immédiate, on obtient alors ( 2 n - l ) ( 2 n - 3 ) - - - 3 - 1 TT •‘2n — /<-. \ /n TT A (2n) (2n - 2) • 4 • 2 2 (2n)(2n-2)---4-2 ■‘2n+l — (2n + l ) ( 2 n - l ) - 5 - 3 ‘ En multipiant le numérateur et le dénominateur de l 2n par la quantité (2n) (2n —2) • • -4 • 2 = 2” n!, puis en procédant de manière analogue avec hn+ii on obtient (*) _ (2 n)! TT ■^2n — c\o^ / i\o 2 ^" (n !)2 2 _ 22" ( n !)2 ■‘2n+l — (2 n + l ) ! 3) L’inégalité sin”"''^ t < sin^i, vérifiée pour tout t G [0, tt/ 2], prouve que la suite (/„) est décroissante. Donc, pour tout n > 1, hn+i < hn < hn-i^ et comme hn+i > 0 , il vient ^ l 2n ^ l 2n—l ' 2n+l ‘2n+l ^ = 1 + —, Or 2n’ hn+i donc Vn G N*, 1 < Î 2n+1 < 1 + 7^ 2n Notons, au passage, que le théorème des gendarmes entraîne alors(*) (**) lim n-^+oo - ^ = 1. 2tiH -1 Chapitre 7. 352 Problèmes de révision corrigés 4) D’après les résultats obtenus en 2), on a l 2n l 2n+i ~ = (2 n - l ) ( 2 n - 3 ) - - - 3 - 1 ^ (2n + l ) ( 2 n - 1 ) - 5- 3 tt (2 n) (2n - 2) • 4 • 2 ^ (2n) (2n - 2) • 4 • 2 2 ” 2 k - I V TT (2n + 1) i n \*:=1 2 k ) 2 ' et compte tenu de (**), on déduit que ^ 2 A : - i y TT _ lim {2 n + 1 ) 1 I I ' V i l 2k ] 2 ~ ou encore (puisque la suite est à termes strictement positifs) : -pr 2 A: _ IW Î i i 2A : - l “ y 2 ' 1 nH +oo V 2^ r F T a 1 /n + 5) a) On a immédiatement —— = - ( ----------------] a„+i e\ n J vers + 00 , il en résulte que Av? , et lorsque n tend *^(n^) D’où a = —1/4. Pour n assez grand, on a In ( ) < 0, donc la suite (a^) est décrois- santé à partir d’un certain rang, et comme elle est à termes positifs, elle est donc convergente et sa limite i est positive. En fait, i est strictement positive. En effet, la série de terme général «„ = In ( —— ) converge et a pour somme S = d’où lim n—>+oo “ Inofe+i) = 1 «=1 lim In a„ = 1 - 5' 6 R, donc n —►H-oo lim Un = n —>+oo liin Inun+i, n—>+oo ^ > 0. § 1. Problèmes sur les suites et les séries numériques 353 b) De la définition de an, on déduit que (* * *) n! = a„ e“” . D’autre part, les relations (*) montrent que hn a 2„+ie-( 2"+i)( 2 n + l)2™+ia2„e-2"(2n)2"+5 2 ^»» ai '2 n + l ^ Q2n+1 a2n g-i a" Comme de plus lim -V tt TT 1 2n / -----= 1 , on déduit que n^+oo / 2„ + i al Û2n+lÛ2n 1 \ 2^+i TT 4e ‘ I / — 2 n-»+oo 27T / ][ \ 2tî (^1 + = e. La où la seconde équivalence résulte du fait que suite (a„) étant convergente, sa limite i (qui est strictement positive) vérifie = 2 n, d’où : £ = v ^ c) Puisque lim n—>+oo désirée : = V ^ , et compte tenu de (**¡1!), on déduit la formule n! ~ n —>+00 e“” . P ro b lèm e 7.5 Soit (u„) une suite réelle. On pose lim sup Un = n^+oo lim ( sup Uk | et ^^+oo \k > n J lim inf ”^ + 0 ° = lim ( inf Uk ]. ” -"+«> \ k > n Ces éléments de R s ’appellent respectivement la limite supérieure et la limite inférieure de la suite (u„). 1 ) Établir lim inf Un = sup ( inf Uk ) < lim sup n^+oo n 2 ) Calculer lim sup n-*+oo Un = ( n+l ) ( \ k>n J n^ +oo = inf ( sup Uk ) • \ k>n ) et lim inf Un dans les cas suivants n->+oo , Un = (^2+cos y ) ^ 5n + 2 cos n-ïï \/9n2 + n —1 354 Chapitre 7. 3) Etudier limsup et liminf n-^+oo Problèmes de révision corrigés lorsque la suite (w„) est monotone. n-»+oo 4) Soit £ G M. Établir l ’équivalence : lim Un = i j n—>+oo ( liminf Un = limsup \ — ¿]. J 7^_)._j_oo 71—> + 0 0 5) Supposons (un) bornée et notons adh(tt„) l ’ensemble de ses valeurs d ’adhérence. Montrer que liminf Un = inf adh(tt„) et limsup = sup adh(u„). n-^+oo Solution 1) Pour tout n G N, on a clairement inf Uk < k>n inf Uk < Un+l < sup Uk < sup Uk. k>n+l k>n+l k>n Posons inf Uk = Pn& Kk>n - Si (un) n’est pas bornée, alors pn = —oo pour tout n G N. - Si (un) est minorée, la suite réelle (p„) est croissante et elle a une limite dans R ; lim Pn = sup Pn < + 00 . n—>+00 7^ Dans les deux cas, on a bien : lim inf n—►+CX) = sup ( inf Uk ). ji La démonstration est analogue pour lim sup n—>+oo \ k>n J = inf ( sup Uk ). ^ \ k>n J Enfin, Pn < sup Uk entraîne bien : liminf Un < limsup Unk>n n-*+oo n-^+oo Si l’on pose inf Uk = P n ^ R, on a les quatre possibilités : k>n • (un) est minorée et non majorée, ce qui équivaut à dire que l’on a G R et Pn = + 00 , pour tout n > 0. • (un) est majorée et non minorée, ce qui équivaut à dire que l’on a Pn — —oo et G R pour tout n > 0. • (u„) est bornée, ce qui équivaut à dire que l’on a Pn € et Pn G R pour tout n > 0 . § 1. Problèmes sur les suites et les séries numériques 355 • {Uji) est non minorée et non majorée. Cela équivaut à dire que l’on a Pn — —oo et pn = + 0 0 pour tout n > 0 . 2 ) À partir des définitions, on obtient liminf (n + = 0 et limsup (n + = +oo. n—*+oo De même, on a n7T\ lim inf ( 2 + cos 1 n-^+oo \ t ) 2n + l et limsup 12 + cos n—>+CX) \ n7T\ n T J 2n + 1 1 2 _ 3 “ 2 Enfin, . . 5n + 2 cosn 7T 5 , limini , ^ = = - et \Z9n^ + n —1 3 5n + 2 cosn 7T limsup , ^ ^ n^+oo ^/9n^ + n —1 5 3 3) Supposons par exemple (un) croissante. On a alors Pn = Un et lim inf Un = lim pn = lim n-^+oo n— >+oo n—^+oo On a ici deux cas : • (un) est majorée. Il existe alors ^ G R, tel que lim inf = sup Un. n->+oo n Dans ce cas, Pn = ^ pour tout n. • (un) est non majorée. Alors lim = +oo et lim Pn = +oo. n— >+CX) n—^+oo Si (un) est croissante, on a lim inf Un = n -^lim Un — lim inf Unn^+oo +oo n -> + o o Le résultat est le même si (u„) est décroissante. 4) Si lim sup Un = ^ G K, la suite (pn) est croissante. L’hypothèse n—>+oo lim inf Un = ^ = limsup u„ n-»+oo implique —o o < p n < U n < P n < +oo pour tout n. Le théorème des gendarmes donne alors lim Un = n— >4-00 356 Chapitre 7. Problèmes de révision corrigés Réciproquement, supposons que (un) converge vers ^ G R. Soit e > 0. Il existe P G N tel que pour tout n > p, on ait i — e < Un < i + e. On en déduit que ^ —e < p„ < < ^ + e. Et, puisque Pn < ^ < А^п) on a en particulier 0 < ^ —P n < e et 0 < p „ —^ < e , ce qui donne bien : liminf Un = £ = limsup n-^+oo n->+oo Remarque : Le résultat établi ci-dessus est encore vrai avec £ = ±oo. 5) Si (un) est bornée, il en est de même des deux suites monotones (pn) et (pn)- Posons Л = liminf = lim pn- Alors n— >+oo n-^+oo Ve > 0 , 3p G N , У п > р , p „ g ]A —е,Л]. Pour n > P, on a donc pn < A -Ь e. Comme p„ = inf k>n entier k > n tel que l’on ait Pn < «fe < A -I- e. Ainsi, il existe un Ve > 0 , Vn G N , 3 A: > n , |гх„ —A| < e, donc A est une valeur d’adhérence de la suite (u„). De plus, on sait que A —e < Pp < A, d’où A —e < pp < pour tout n > p. Ceci interdit à tout nombre strictement inférieur à A, soit A —e, d’être une valeur d’adhérence de (u„). Autrement dit, A est la plus petite valeur d ’adhérence de (u„). De la même manière, on montre que limsup Un est la plus grande valeur n— »^+oo d’adhérence de la suite (u„). Ce résultat est encore vrai dans R. P ro b lèm e 7.6 Soit f une fonction continue sur [0,1] à valeurs réelles. Pour tout n G N , on considère Un = f (x) dx. 1 ) Montrer que la suite (un) converge et a pour limite 0. 2) Pour 0 < a < 1, on pose u„(a) = Jq f{x) x^ dx. Montrer que la série X)u„(a:) converge et établir l ’égalité +0O n=0 8) On suppose que / ( 1 ) est non nul. ./ü J. X § 1. Problèmes sur les suites et les séries numériques 357 a) Montrer que si / ( 1 ) > 0, alors il existe a g ]0, 1[ tel que Vn e N , f(l) ( > Unipt) + — 1 - — \ j. b) Qu’en déduit-on pour la série 'E,Un ? 4) Soit f la fonction définie par m = 1 , / ( 1 ) = 0 , et f{x) = X In (1 —x) a) Montrer que f est continue sur [0,1]. b) Montrer que la série diverge. 5) Montrer que si la fonction f est de classe converge si et seulement si / ( 1 ) = 0 . si X g ]0, 1[. sur [0,1], la série Yl,Un Solution 1 ) Comme / est continue sur l’intervalle compact [0 , 1 ], elle y est bornée, il existe donc une constante M telle que | / ( a ; ) | < M pour tout x G [0,1]. On a alors P M V n e N , |u„| < M / x ^d x = ----- -, Jo n+ 1 et le théorème des gendarmes permet de conclure que la suite («„) est convergente et de limite 0 . 2) Soit AT G N. On a E = f /(X) ( E =r ê ; -r ^ Comme la fonction x (1 — f{x) est continue sur le compact [0, a], il existe une constante K telle que, pour tout x G [0, a], on ait 1(1 - x)~^ f{x)\ < K. On a, alors r lM ^ ^ d x Jo 1 —X < K rx^+ ^d x < Jo K a^+ ^ N +2 ’ et comme a g ]0, 1[, tend vers 0 lorsque N tend vers +oo, et le théorème des gendarmes donne f°‘ f(x )x ^ '^ ^ lim / ^ ------- dx = 0 . N-^+oo Jo 1 —X 358 Chapitre 7. Problèmes de révision corrigés Donc lim Z M o) = n=o ^0 1 a; ce qui signifie que la série J^Un{a) converge et que sa somme est N —^ + o o +“ '• f ( x) 2_^ Un{oi) — / _ n=0 •'0 ^ dx. X 3) a) Pour tout n e N, on a Un = Un{oi) + / f { x ) x ^ dx . Ja Comme / est continue sur ]0,1[, si / ( 1 ) > 0, il existe a €]0,1[ tel que (û!<X<l) - f{x) < On en déduit que /(æ) > /( l) /2 , et par conséquent (*) Un > Un{a) + j x'^dx ^ Un{a) + Z Ja Z n + 1 • 3) b) On sait déjà que la série X)u„(a) converge. D’autre part, on a 1 1 - --------------n + 1 —J n -y + o o n et la série Yj est divergente. Compte tenu de (*), on conclut que la série Y Un est divergente (voir remarque 1.9 du chapitre 2). Lorsque / ( 1 ) < 0, on applique ce qui précède à —/ et le résultat subsiste. 4) a) / est continue sur ]0, 1 [ comme quotient de fonctions continues. Au voisinage de 0 , on a In (1 —a;) = —a; + o{x), donc x~^ In (1 — x) tend vers - 1 et il en résulte que lim /(x ) = 1 = /(0). La fonction / est donc continue en 0. Par ailleurs, puisque In (1 —x) tend vers —oo lorsque x tend vers 1, on a lim /(x ) = 0 = /(1). La fonction / est donc continue X— ► !” en 1 . On a ainsi montré que / est continue sur [0 , 1 ]. f^~n x”"*”^ 4) b) On a : > J — ^ dx, et puisque x !->• —In (1 —x) est ■In (1 —x) une fonction croissante, on a V x€ 0, 1 - 1 nj —ln(l —x) < Inn, § 1. Problèmes sur les suites et les séries numériques 359 d’où 1 _ 1 j-n+l X,72-+1 dx Un > f - ' In (1 —x) Inn dx / 1 (n + 2 ) Inn \ i y +2 n) Or, ( l - i) " = exp(nln(l-i)) et n l n f l ——^ ~ n x f ——^ = —1, V n / n-»+oo V n/ d ’où, par continuité de la fonction exponentielle : lim n-»+oo fl--)” = V n/ e On a donc / _ ].\" + 2 ~ (n + 2 ) l n n V n) 1 *+°° e n Inn Or, l/( n Inn) est le terme général d’une série de Bertrand divergente, donc la série X) diverge d’après la règle de comparaison pour les séries à termes positifs. 5) On a «n = ^ /(1) x'^ dx + (/(a;) - / ( !) ) x ” dx Puisque / est de classe sur [0,1], sa dérivée f est bornée sur ce com­ pact, et d’après l’inégalité des accroissements finis, il existe une constante M telle que \f{x) - /(1)| < M \ x - 1 \ pour tout x G [0,1]. On a alors / ; ( / W - / ( D ) . ” d .| < M ¡ y . ) . U x = La série de terme général (n-|-1)“ ^ - (n-|-2)~^ est une série télescopique convergente, et la série de terme général /( l) /( n - |- 1 ) converge si et Chapitre 7. 360 Problèmes de révision corrigés seulement si / ( 1 ) = 0. On conclut que la série 53 Un converge si et seulement si / ( 1 ) = 0 . P ro b lèm e 7.7 Pour tout n € N*, on pose n '^n = *=1 ^ - Inn. 1 ) En étudiant par exemple la série de terme général que la suite (un)n>i converge. On note 7 sa limite. —Un, montrer 2 ) Étudier sur l ’intervalle [k,k + 1 ], pour k € N*, les variations de la fonction et en déduire que 1 k+1 < ,„ ( '^ '1 < i fi + 2 \ A; 1 i A; “b 1 8) Montrer que : ^ < 7 < 1. Zà 4) On définit sur ]0, +oo[ les fonctions / 1 et /2 par “ " t T T + '“ (* + î) “ ^ Étudier les variations de f \ et /2 sur ]0 , +oo[ et en déduire leur signe. 5) Déduire de ce qui précède que, pour tout n > l , on a 6) Montrer que, pour tout n > 2 , on a 1 2n 1 — 3(n - 1)2 T ^ 2( n - l ) ‘ 7) Donner une valeur de l ’entier n telle que l ’encadrement précédent per­ mette, à partir de Un, de déterminer 7 à 10 “^ près. § 1. Problèmes sur les suites et les séries numériques 361 Solution 1 ) Pour tout n suffisamment grand, on a '^n+1 'n + l \ ffi n J 1 — n 2n^ -1 1 n+l \ n\ n nj n \ n \n^ J 1 r \J ---------, n-»+oo 2 ‘n ? La série de terme général Un — Un+i est donc convergente. Sa suite des sommes partielles (S'n) est donc convergente. Or, pour tout n > 2, on a n—1 ^n —1 ~ ^ y i^k ^ Ui Ufi. k=l On en déduit que iin = ui — Sn-i, et par conséquent la suite (un) est convergente. 2) La fonction / est manifestement définie sur ]0, + oo[, elle y est égale­ ment continue et dérivable, et on a pour tout i > 0 , ____ 1 \ ^k + 1 A:y fit) = _ k{k + l) k{k + l)t'^ On en déduit que sur [k, A:-fl], f s’annule en i = ^ k {k - I - 1), qu’elle est croissante sur [A:, ^ k {k + 1 )] et décroissante sur [y^A: (A: -f 1 ), A:]. Comme de plus f{k) = f ( k + l ) = 0 , on en déduit que / est positive sur [A;, A:4- 1 ]. D’où Vi G [A:, A: - I - 1] , A: -f 1 t k En intégrant sur le segment [A:, A: -I-1] pour A: > 1, on obtient 1 < In A: + l 21 t= k + l k -I- r {t - k f k+1 ï t= k ou encore (*) A: - I - 1 <1 1 2 Vfc“h 1 /u/ Chapitre 7. 362 Problèmes de révision corrigés 3) En sommant les inégalités (*) pour k variant de 1 à n —1, on déduit que n—1 (k + l \ V Z—^ -----¿.Il < — V In k k=\ ^ k=i 1 1 1 kr c’est-à-dire et finalement é ; *= é ; *= 2 V" / On obtient alors l’encadrement 2 (n + 0 < «n < 1 , et par passage à la limite lorsque n tend vers l’infini, on obtient i < T < 1. 4) Les fonctions / i et /2 sont manifestement définies continues et déri­ vables sur ]0, -I- oo[. De plus, Vî g ]0, + oo[, f[{t) = > 0- On en déduit que la fonction / 1 est strictement croissante sur cet inter­ valle, et comme sa limite en -f-00 est égale à 0 , elle est donc négative. De même, ViG]0,-boo[, m = 4- 9 La fonction /2 est donc strictement décroissante, et tend vers 0 lorsque t tend vers -foo, elle est donc strictement positive. 5) De la question précédente il résulte que, pour tout n > 1, on a J _____ L < 1 /"i ___ î _ J_ 2 n^ 3n^ ~ ^ n) n + 1 ~ 2 n^ ’ § 1. Problèmes sur les suites et les séries numériques 363 c’est-à-dire 2n 2 3n3 - """ - 2n 2 - 6 ) En sommant les inégalités (**) pour n variant de p à p -I- ç —1, on obtient p + 9 -1 p+9-1 1 E n=p 2 n 2 ’ p+9 -1 1 „ „ 2n^ n=p irl n=p 3n^ Or, en comparant à des intégrales, on a J n - l ¿2 ~ ¿2 J p -l 1 1 p -- 11 P p+ g- 1’ 1 1 ainsi que p + 9 -1 ^ p ~ ^ p J n -l ¿3 “ J p -l 2 \ (p - 1)2 (p-H g - 1)2 De même, on a p + q -l S n=p i P + 9-1 S / ' *' n=p ^ 1 ¿2 ” P 1 p-\-q D’où 1 /1 2 \p p - f g y 3 \ ( p - l )2 ( p + ç _ l )2 < i Up Up-^q ip ) " ( 1 1 "l ^p- 1 p + g - i; En faisant tendre q vers -foo, on obtient, pour tout p > 2 fixé 1 2p 1 1 < Up- ' J < 3 (p - 1)2 2 ( P -1 ) ' 7) Pour tout n > 3, on a 3 (n - 1)2 - 2n = 3n2 - 8n -h 3 > 0, Chapitre 7. 364 Problèmes de révision corrigés d’où l’encadrement : 0 < Un —' y < zr,----- rr2(n —1) Pour avoir 0 < U n ~ ^ < 10“^, il suffit donc de prendre 2{n-i) — c’est-à-dire n > 51. Donc «51 est une valeur approchée de 7 par excès à 10“^ près. Un programme élémentaire sur machine donne «51 = 0,586 987 548 3. P roblèm e 7.8 On note, pour tout n € N*, ^ e"+*= et on se k=\ propose de former un développement asymptotique de Sn à la précision o(l/n^) lorsque n tend vers l ’infini. 1 ) a) Montrer qu’il existe a 6]0, -|-oo[ et C €]0, -|-oo[ tels que Va; G [0 , a] , |e® — (l + a;)| < Ce^ 1 ln 2 . b) Montrer que ^ k=l n + k n-^+oo c) En déduire que Sn = n + l n 2 - l - o ( l ) lorsque n 2) On note, pour tout n G N*, Vn = Sn — n — \n 2 . a) Montrer que —«n-i +00 ~ n-^+00 8n'^ 1 b) Montrer que + 00 . J ~ c) En déduire le développement asymptotique : Sn = n + h i 2 — - - —- + o ( —^ . 16 Vn^y Solution 1 ) a) Lorsque x est au voisinage de 0, on a e^ = l + x + Y + o(a;^), donc en particulier e® = 1 -l-a; + 0 (a;^). Par définition de O (a;^), il existe û; g ]0, -|- oo[ et C g ]0, + oo[ tels que : Va; G [O.a], |0(a;^)| < Ca;^. On a donc |e® — {\ + x ) \ < C x ‘^ pour tout x G [0, a]. b) D’après les sommes de Riemann (voir [7] p.26), on a V ^ ^ i ÿ. 1 +n Jo 1 dx + _ r X L ^ 11 0 = ln 2. § 1. Problèmes sur les suites et les séries numériques 365 c) Notons N = E{ l / a) + 1 où a est le réel défini dans a) et E ( l / a ) désigne la partie entière du nombre 1 /a. Pour tout n G N* tel que n > N et pour tout A: € {1, . . . , n}, on a 0 ^ 1 n + k < -n < Ik 1 + < C d’où, d’après a) : 1 e^+k n+k \n + kj < -§ ■ En sommant, pour k allant de 1 à n, on a - 1 n + S ^+ -ii)) — k=l < y - ^^2 r) n’ k=l et le théorème des gendarmes donne alors n i s„-n - n + A: n-^+oo 0. En utilisant b), on déduit que Sn-n = (Sn-n - V ^ + On conclut que Sn = n + ln2 + o(l) V — > ln 2 . + ^ n-^+oo lorsque n —» +oo. 2 ) a) On a Vn - Vn-i = {Sn - n - \ïi 2 ) - {Sn-i - (n - 1 ) - ln 2 ) = - 1 = Ê - I k=l n —2 = ^ ^ k=l = 1 ±. —1 k=0 1 . e2n-i _|_g2n — en — 1. 366 Chapitre 7. Problèmes de révision corrigés De plus, pour n suffisamment grand, on a 1 ^ 1 1 en - i + _ + _ + _ n 2n^ 1 1 fl" + o l^ 1 6n^ ainsi que -L , f 1 \ 1 ^+ + 48^5 ’ et e2n-i = 1 1 1 1 + O + + (2 n - 1)3^ 2n-l 2(2n -l)2 6(2n -l)3 1 + i ( i _ l 2n 2n V 1 48n3 1 - ^ 2n 1+ 1 + i + À 2n 4n3 / 8n^ i+ i nJ + = 1 + 1 2n .0 1 48n3 1 ' M Vn3 , 1 3 13 / 1' — 1 4" 7^ 4" 7 —ô 4" t;;—^ 4“ O I —r 2n 8n3 48n3 On en déduit que ~ '^ n -i — / 1 3 1 4- — 42n 8n^ + 13 i l l 1 + \ Î + 72^n + 77-^ + 8n3 48n3 48n3 n ^ 2 n? = 6n3 4 . + 0 1 y 8n3 Vn3 On conclut que 1 Vn - Vn-1 ~ ^ • n -* + o o b) L’application / ; [ ! , + oo[—> R, x 1—> l/a;3 est décroissante et inté­ grable sur [1 , -b co[, donc, pour tout n 6 N* : , . f+ °° dx ^ 1 ^ Jn + I a;3 “ k=n-hl fc3 - f+ °° dx Jn x ^' § 1. Problèmes sur les suites et les séries numériques Or f+°° dx / “T = Jn et 1 2 x^ lim Il A-^ +00 -lA 367 1 1 f+°° dx 1 J n + l X^ Jn+i x^ (n + 22 fn + 1 )2 n -» + o o 2n 2 L’encadrement (*) permet d’en déduire que +00 1 y — 1,3 1 ^3 n^+oo 2 n? k=n+l c) Puisque ~ l / ( 8n^) et que Y^n ^ est une série de Riemann convergente, on a, d’après le théorème 2.5 du chapitre 2 : +00 , +00 1 k =^n + l W ' r\j E k=n-\-l K - i i f c - i ) n„ ->+oo D’une part, puisque (vk) converge vers 0, on a, pour tout n fixé, N { n - Vk-l) = VN-Vn iV—>+oo k=n+l +CX ) donc ^ (ufc —Vk-i) = —Vn- D’autre part, d’après 2 ) b) fc=n+ l +00 2 8Rk^ A;^ . k=n+l n n--» + o o 16n 2 On en déduit que -1 " n-^+oo 16n 2 ’ et on conclut que Sn = n + ln 2 + Un = n + ln 2 — ce qui est bien le résultat désiré. 16n2 + O -X , Chapitre 7. 368 Problèmes de révision corrigés P ro b lèm e 7.9 1) Transformation d’Abel : Soient (un)n>Q (vn)n>o deux suites numériques. Pour (p, q) € que q > p + l , on note Cp^q = ^ tel Vk- k=p+l Montrer que pour tout {p,q) de 'y "'j '^k ‘^k ~ tel que q > p + l , on a ^p,q A" ^ ^ {f^k ^p,k' A;=p+1 k=p+l 2) Théorème d ’Abel : Soit {un)n>o une suite réelle décroissante de limite 0, et {vn)n>o une suite numérique à sommes partielles bornées, c ’est-à-dire telle qu’il existe M e M. vérifiant V(p, g) G № , 9> P+ 1 Uk < M \ . É k=p+l Montrer que la série Y, Un Vn converge dans E. 3) Applications : oint a) Montrer que : V(i, a) G (R \ 2 nZ) x la série ^ — converge. n" b) Déterminer la nature de la série de terme général : —^ — (^osn n + ( - 1 )" sinn Solution 1) On a 9 9 UkVk = U p + i Vp+I + k=p-\-l = ■Up+iVp+i + XZ Ufc (^p,k ~ 0 ’p , k - l ) k—p-^2 9 g- 1 XI "U-kOp^k fe=P+2 X fc=p+i Wfc+I(7p,fc 9 -1 Up+i Vp+i + Uq Op^q — Up+2 CTp.p+l + X k=p+2 q -1 = Uq Œp^q + ^ k=p+l {uk — Uk+^ ^Pyk^ {fik ~ Wfc+l) <Xp^k § 1. Problèmes sur les suites et les séries numériques 369 où la dernière égalité découle du fait que Up+i = <yp,p+\Noter l’analogie du résultat de cette question avec la formule d’intégra­ tion par parties. 2) On reprend ici les notations de 1). Soit (p, q) € № tel que ç > p -I- 1. On a UpCTpql — '^0 d ’où g -l g -1 ^^ ^p,k — fc = p + l ^ {y>k Aj= p + 1 q -1 ^ Ai ^ ^ (^k “ (^p-hl Ai. k=p+l D’après 1 ), il en résulte que ukVk < Up+iM. k=p+l Soit £ > 0 fixé. Puisque (un) converge vers 0 , il existe N Ç. N tel que Vn € N, n > N => Un < M +1 On a alors V( p , ç ) e N^, N > p + l > q => UkVk < €. k=p+l On conclut que la série X) u„ converge dans E. 3) Applications. a) Il suffit d’appliquer le théorème d’Abel à = 1 /n “ et effet, pour tout n G N, on a n fc=0 \ _ g i(n + l)i sin ( 2 ± ii sin (t/ 2 ) 1 - < = e*"*. En |s in (i/ 2 )|' b) Pour n assez grand, on a ( - 1 )" cosn n -h (—1 )” sinn (— cosn n n + o(à)- 370 Chapitre 7. Problèmes de révision corrigés cos (tt + 1 ) n ^omme partie réelle Mais d’après a), la série ^ d’une série convergente. La série proposée est donc convergente comme somme de deux séries convergentes. P ro b lèm e 7.10 Pour tout entier n > \ , on pose rr Hn —1. + 1- + Z 1 n 1) a) Montrer qu’une suite numérique (u„)„>i converge si et seulement si la série numérique (^n+i —Un) converge, b) Établir 1 1 ( l\ = — — —T + O —r n+ 1 n 1 , lorsque n —> ■+oo. c) Désormais, on pose Un = Hn — Inn. Montrer que Un+i — Un est équivalent lorsque n tend vers + oo à une expression de la forme p/n^ où P et q sont deux nombres réels à déterminer. d) En déduire la nature de la suite (un)n>i ainsi qu’un équivalent simple de Hn lorsque n tend vers +oo. 2) On note s» = n=l E (a G Pour quelles valeurs de a, la série Sa converge-t-elle ? Jusqu’à la fin du problème, on choisit a de la sorte. On note Y,Cn lo- série produit de Sa par Sa3) a) Pour n > 2 fixé, déterminer le maximum de la fonction f donnée, pour tout X G IR par f{x) = x { n — x). b) En déduire que Vn > 2 , \cn\ > 4“ (n —1) n 2a c) Conclure que pour 0 < a < 1 / 2 , la série ^ c„ diverge. n>2 4) Désormais, on suppose que o; = 1 . a) Décomposer en éléments simples la fraction rationnelle X ( n - X ) ■ § 1. 371 Problèmes sur les suites et les séries numériques b) En déduire une expression de Cn en fonction de H n-i/n. c) Déterminer la monotonie de la suite {Hn-i/n)n> 2 +0O d) En déduire la nature de la série ^ c„. n=2 Solution 1) a) Pour n 6 N, notons Sn la somme partielle d’ordre n de la série ('^p+i ^ 5n = {U2 U i) + ( îi3 ÎÎ2 ) + • • • "I" {Ufi + (Ufi+i Ufi) = Ufi^i U\. On en déduit que les suites (sn)n>i et (u„ —Ui)„>i sont de même na­ ture, donc les suites (sn)n>i et (un)n>i aussi. Comme la convergence de la suite (s„)„>i équivaut, par définition, à la convergence de la série (tip+i —Up), on conclut que la suite (un)n>i converge si et seulement si la série (un+i —«n) converge. b) Pour n suffisamment grand, on a n +1 ^ 1+ è 1 n 1 I - - + 0 n n, 1 1 = --------- ^ + 0 - ^ n“ n c) Pour n sufiisamment grand, on a ~ = -^n+1 ”1“ In 72 n -I-1 ln (l + i ) V ni _ 1 1 1 n -I-1 n 2 ln(n -|- 1 ) + o 1 1 + n “ T nTô ~ ~ n 2 n2 + " U . 1 2 n2 On conclut que '^n+l '^n n—>+00 1 2 n2’ Chapitre 7. 372 Problèmes de révision corrigés d) Comme l/n^ est le terme général d’une série de Riemann convergente, on déduit de la question précédente que Y, {^n+i ~ Un) est une série convergente. La question a) permet alors de conclure que la suite (m„) est convergente. Or, pour tout n > 2 , on a = ■u„ + Inn, donc (*) 1— Inn = 1 + ^— , Inn et comme (n„) converge et que In n tend vers +oo avec n, on en conclut que Un/ Inn tend vers 0 lorsque n tend vers +oo. De (*) on déduit alors lim Hn n-»+oo Inn = 1 , donc Hn ~ n —>+00 Inn. 2) Si a G E_, le terme général de la série Y (—l)" /n “ ne tend pas vers zéro, donc la série diverge grossièrement. Supposons a G E+. Comme la suite (1/n“) est décroissante et tend vers 0 , on en déduit que Y (—l)”/n “ est une série alternée qui vérifie le critère de Leibniz. Elle est donc convergente. En résumé, la série Sa converge si et seulement si a G M+. 3) a) Soit n G N vérifiant n > 2. La fonction / : x a: (n —x) est dérivable sur R et on a : f ( x ) = n — 2 x. On en déduit que f ( x ) = 0 pour x = n/2, et que la fonction est croissante sur ] —o o ,n / 2], et décroissante sur [n/2, +oo[. La fonction / admet donc un maximum au point d’abscisse x = n / 2 . D’où tx /(x) = / ( - ] = — . max ’ ■ ’ \2j 4 a:e[0,n] b) Soit n > 2 . Par définition d’une série produit, on a n—1 / _1 ^ = E ^ k=l / _■ ] \ n —k X & (n —k y n = ( - 1 )” E^ k°‘ {n — k)°‘’ n donc : |c„| = ----- — . A:“ (n —k)°‘ Or, d ’après a), on a : k°‘ {n — fc)" < n—1 1^1 ^ E k=l Api n2a d’où = 4“ Aa § 1. Problèmes sur les suites et les séries numériques 373 c) On a (o < a < ^ (0 < 2a < l ) ( - K 2 û; - 1 < 0), donc 4« 4^ ( n - 1)4“ et 0. ^ 2 a —1 ^ n —>+oo 722 a - l n2 a On en déduit que |cn| 0 lorsque n +oo, donc c„ 0. La série X) Cn est donc grossièrement divergente. 4) a) La décomposition théorique s’écrit a = ^ + X{n-X) X n -X (*) avec a, 6 € M. En multipliant les deux membres de (*) par X puis en faisant X = 0, on obtient a = 1 /n. En multipliant ensuite par n —X et en faisant X = n, on obtient 6 = l/n . D’où l /n ^ l/n X n -X X {n-X) b) On a _ ( - 1 )" ^ 2 ^ U t ^ i k i n - k) = 2 { -l)" M ): i l . 1 ^ 2^ \ U ^ Tt k=\ ^ ^J Hn-l n c) Pour tout n > 1, on a Hn+i n+2 Hfi n+1 1 n+1 1 A 1 k ~ n+1 ^^k 1 ^+2¿Í ( 1 )si* 1 \n + 2 n+ 1 (n + 1 ) (n + 2 ) n 1 1 1 ^ -U (n + 1 ) (n + 2 ) k (n + 1 ) (n + 2 ) 374 Chapitre 7. donc H,n + l Hn n+ 2 n + l Problèmes de révision corrigés — Inn < 0, n-^+oo {n + 1) (n + 2) ce qui montre que la suite décroissante à partir d’un cer­ tain rang. d) Pour tout n > 2 , on a Cn = 2 (-!)"■ La série est donc al­ ternée. De plus, la suite décroissante à partir d’un certain rang et on a Hn-i -------n ~ n—>+oo In (n - 1 ) ^ In (n - 1 ) ^ ---------------- et ---------------- — > U. fl fl n->+oo La série vérifie donc le critère de Leibniz (théorème 4.4 du chapitre 2 ), elle est donc convergente. 2 Problèmes sur les suites et les séries de fonctions P ro b lèm e 7.11 (Irratio n n alité de tt^) On considère la suite de fonc­ tions (/„) définie sur R par f o (x ) = sinx , et Vn € N, Va; G R ; fn+i{x) = [ tfn{t)dt. Jo 1) Déterminer les fonctions f \ et /2 et montrer qu’il existe des poly­ nômes Pn et Qn tels que, pour tout x G R, on ait fn{x) = Pn{x^) sinx -I- xQn{x^) cosx. 1) Déterminer les degrés de Pn et Qn et montrer que ces polynômes sont à coefficients dans Z. X,2n 2) Montrer que, pour tout x G R, on o \fn{x)\ < , .-,■ et en ^ *T ***[ZtiiJ déduire que (/„) converge simplement sur R vers une fonction f que l’on précisera. 3) Montrer que la suite (/„) converge uniformément vers f sur tout com­ pact de R. 4) Donner une relation liant /n+i,/n ei fn-i- § 2. Problèmes sur les suites et les séries de fonctions 375 5) Déterminer une équation différentielle vérifiée par fn6) Montrer que tt^ est irrationnel. (On pourra étudier Fn(Tr^/4)). Solution 1) Pour tout a; G R, on a f\{x) = J t s i n t d t = —[i cosijo + J c o std t = —x cosx + sina;. De même, px f 2 {x) = / Jo cost + t sini) dt = —x^ sina: — 3a; cosa; + 3 sina:. Supposons que pour tout k tel que k < n , fk puisse s’écrire fk{x) = Pk{x^) sina: + xQk{x^) cosx. Cette relation est vérifiée par les fonctions fo, f i et / 2. On peut alors montrer que /„ s’exprime sous la même forme en consta­ tant que f ¿2"+^ sin t dt = —a;^”'*'^ cos x -|- (2n + 1) / cos t dt et / co std t = a;^” sina; — 2 n [ s in id i. Jo Jo Les polynômes P„ et Qn sont à coefficients dans Z, et ont pour degrés respectifs degP„ = et degQ„ = OÙ E{x) désigne la partie entière du nombre x. 2 ) On a évidemment |/o(a;)| < 1 pour tout x. En majorant l’intégrale définissant / 1, on obtient |/i(a:)| < x^/2 pour tout X réel. Par le même procédé, on obtient (*) X2n \fn(x)\ < 2-4-- - ( 2n) ' 376 Chapitre 7. Problèmes de révision corrigés On en déduit que, pour tout x fixé dans R, la suite numérique {fn{x)) tend vers 0 lorsque n tend vers l’infini. En résumé, la suite (/„) converge simplement sur R vers la fonction nulle. 3) Soit K un compact de R. Puisque K est fermé et borné dans R, on peut trouver un réel 5 > 0 tel que K C [—<5,5]. On a alors, pour tout x£K : ¿2n pn X2n < 2-4---(2n) - 2-4---(2n) 2'‘ n!' Mais d ’après la formule de Stirling (problème 7.4), on a n\ ~ n->+oo ( —) y/bm , Ve ' ¿2n d’où l’on déduit la convergence de la série de terme général 2" n ! ‘ De l’inégalité (*), on conclut que la suite (/„) converge uniformément sur le compact K . 4) Pour tout rc G R, on a / 2 (2;) = 3/i(a:) — x “ ^ fo{x). Supposons que, pour une valeur donnée de n, on ait (**) fn+i{x) = {2 n-\-l) fn{x) - x"^ fn-l{x). On a alors f n+ 2 {x) = [ t f n + l { t ) d t = ( 2 n + l ) f n+i { x) - f JO JO et puisque /„ est une primitive de la fonction x ^ x fn-i{x), il vient dt = [i^/n(i)]^ - ^ 2 tfn{t) dt = - 2 fn+i{x) + x'^fnix). La relation (**) est donc vraie pour tout n G N. 5) En dérivant les deux membres de (**), on obtient fn + Л ^ ) = (2n + 1 ) /;(ж ) - 2 x f n - i { x ) - x^f^_i(x) = xf n{ x) , ce qui peut également s’écrire f n( x) = ( 2 n + l)/ „ _ i(a :) - 2 f n - i { x ) - xf^_-^{x) § 2. Problèmes sur les suites et les séries de fonctions 377 d ’où, en dérivant à nouveau : /;(x ) = (2 n - l ) / '_ i ( x ) - /;_ i(x ) - x/"_i(a;) = x fn -i{x ). On en déduit que fn est solution de l’équation différentielle x y" — 2ny' + x y = 0 . 6) Pour tout n € N, on a /„ ( 7r / 2 ) = Pn{'K^/A). Si 7T^ est rationnel, alors 7t^/4 l’est aussi. Posons donc tP/A — p/q où ip,q) € N x N*. La suite [q^ Pni'K^/ A)^ est une suite d’entiers qui tend vers 0 d’après l’inégalité de la question 2). D’après l’exercice 1.7 du chapitre 1, cette suite est nulle à partir d’un certain rang. Donc P„( 7t^/ 4 ) est nul à partir d’un certain rang, ainsi que /„ ( 7t/ 2 ) et d’après la relation obtenue à la question 4), /„(7t/2) est nul pour tout n G N. Or / i (7t/2) n’est pas nul. Donc le nombre tP est irrationnel. Problème 7.12 Pour tout n G N, on considère la fonction fn donnée ( - 1) " par f n { x ) = — — T. n! [x + n) 1) Étudier la convergence simple de la série X)/n2) On désigne par S la fonction somme de cette série. Déterminer S'(l) en fonction de e. 3) Montrer que la fonction x xS {x) —5(x + 1 ) est constante. 4) Étudier la continuité de S. 5) Montrer que S est dérivable. 6) Déterminer les nombres réels a, b et c tels que S(x) = a + - + -^ + X x^ \x ^ J lorsque X +00. Solution 1 ) La fonction fn est définie sur R \ {—n}. Donc l’ensemble des x pour lesquels Ylfn{x) peut converger est au plus P = {a; G R , —x ^ N}. Soit xo un réel de E, et soit N e N tels que Xq + N > 0. Pour tout n > N , \e nombre Xo + n est positif et donc fni^o) est le terme général Chapitre 7. 378 Problèmes de révision corrigés d’une série alternée dont le module du terme général décroît et tend vers zéro. Le critère de Leibniz (théorème 4.4 du chapitre 2) permet d’en déduire que la série numérique Y!,fn{xo) est convergente. On en conclut que la série de fonctions X) fn converge simplement sur E. 2) On a / l\n +00 *> ■ sSs = _ g (-iy n! n=l = i - i . e 3) Soit X € E. On a +00 +o° ('-l') X (-ir V ^ ^ x + n n\ S i n! (n + 1 + x) n=0 +00 (-if f (-l)-n + 1 n ^ - E ^ (t2. + 1 )! (n. + 1 + x) n\ X+ n , x 5 ( x ) - ^ ( x + l) = ^ g n=0 1 = - +00 e - (-l)-ri ^ ^0 n!(rc + n) g E ( - l ) ’‘n n!(a; + n )' D’où Vx € £ ? , a;5(a;) - S{x + 1) = - . (*) 4) Soit Xq un réel dans E. Il existe un intervalle fermé [a, b] contenant E. Soit N un entier tel que N + a soit positif. On a alors Vn > iV , Vx € [a, 6], X + n > 0 , xq et inclus dans ce qui montre que X) f n { ^ ) est une série alternée convergente car \ f n { x ) \ est le terme général d’une suite décroissante qui tend vers 0. Pour tout n > iV, on a alors d’après le théorème 4.4 du chapitre 2 : V x e [ a , 6], |iî„(x)| < |/„+i(x)| +00 où R n { x ) — ^ fk (x )k=n+l On en déduit que Vx g [o, 6], |iî„(x)| < |/„+i(a)|, où |/„+i(a)| tend vers 0 lorsque n tend vers l’infini. La suite des restes R n converge donc uniformément vers 0 sur [a, 6], donc la série de fonc­ tions J 2 f n converge uniformément sur [a, b]. Comme de plus chaque § 2 . Problèmes sur les suites et les séries de fonctions fonction fn est continue sur [a, 6], on déduit du théorème 3 .1 pitre 4 Que I^u, b], UJ, donc uv./ii\./ en <;;ii particulier peu bii.uiii^i en cil Xq, p. ue Skj est vuiiumuc continue oui sur [a, conclut que la fonction somme S est continue sur l’ensemble ^ 5) Les fonctions L sont dérivables sur E et fL(x) = -----' •’ ’ n!(æ + n) 2 un raisonnement analogue à celui de 4), on montre que la série converge normalement sur tout intervalle compact inclus dans E. D’après le théorème 4.2 du chapitre 4, la fonction S est dérivable sur et on a M x ^ E , S \x ) = Ê ^ ^ ^ n\{x + n y 6 ) On a 4-00 1 Soit X un nombre réel positif. On a 0 < \ S{x) \ < i g i n=U et le théorème des gendarmes permet d’en déduire que (**) lim S(x) = 0 . a:->+oo ^ ' De (*) et (**) on conclut que 1 lim x S( x ) — - , donc S(x) e æ—>4-00 ~ x->4-oo 1 —. e X Posons H{x) — S{x) — l/{ex). On a H{x) = On en déduit que H{x) e x S{ x ) — 1 ex ~ a:->+oo S{x) = — + ex ex X 1 X -^, d A’ou^ — e x X (l+e(a;)) qu’on peut encore exprimer sous la forme ex S{x + 1 ) ex^ avec lim e{x) = 0, X— >4-00 380 Chapitre 7. Problèmes de révision corrigés Les coefficients recherchés sont donc : a = 0 et h = c = \/e . P roblèm e 7.13 (Fonction zêta de R iem ann) 1) Déterminer le do­ maine de définition de la fonction +00 C : X ^ 1 y , n=l Étudier la convergence uniforme de cette série de fonctions. 2) Étudier la continuité et la dérivabilité de la fonction C3) Montrer que 4) En déduire la limite en +oo et en l'*' de C5) Montrer que •ïïîv ( < w - ^ où 7 désigne la constante d’Euler. Solution 1) - Pour tout a; e R, I ] (l/n®) est une série de Riemann qui converge si et seulement si a; > 1 . On en déduit que la fonction est définie sur l’intervalle ]1 , +oo[. - Étudions la convergence uniforme de la série proposée. Soit a > 1 . On a ^ ^ Va; € [a, + oo[, — < — , /pX /nCl et comme 1/n“ est le terme général d’une une série de Riemann conver­ gente, on en déduit que la série de fonctions ^ ( 1 /?^®) converge norma­ lement donc uniformément sur [a, + oo[. - Étudions la convergence uniforme sur ]1 , -f oo[. Pour tout a; €]1, -h oo[, on a +00 1 2n ¿ + 1 P® “ p 5 - i 2 ^ ~ (2^)"' 2 2=^ § 2. Problèmes sur les suites et les séries de fonctions 381 L’application x 2“®n}~^ est strictement décroissante sur ]1 , +oo[, et sa borne supérieure, obtenue lorsque x tend vers 1 , est égale à 1 / 2 . Donc ^ sup Rn{x) > X>1 ^ On en déduit que la convergence n’est pas uniforme sur ]1, + oo[. 2 ) - Continuité de la fonction CSoit g ] 1 , + o o [. En choisissant a G ] l , r c o [ , on peut affirmer que C est somme uniforme d’une série de fonctions continues sur [a, +oo[, donc C est continue sur [a, + oo[ donc en particulier en Xq. La fonction C, est donc continue sur ]1 , + oo[. - Dérivabilité. Soit Xo > 1 et 1 < a < Xq. Pour tout n G N*, posons Un{x) = n~^. Chaque fonction Un est dérivable sur [a, +oo[, et Î7^(x) = — Inn. D’où |i/^(x)| < n ““ Inn pour tout X >a. Comme la série numérique majorante X^n“®Inn est une série de Ber­ trand convergente, on déduit que • Z) converge normalement donc uniformément sur [a, + oo[, • Y,Un converge uniformément sur [a, -I- oo[. Le théorème 4.1 du chapitre 4 permet de conclure que la fonction C est xq dérivable sur [a, -h oo[ et que pour tout x > a, on a C^(x) = ^ n*" n=l Ceci étant vrai pour tout a > 1 , on conclut que C est dérivable sur l’intervalle ]1 , -Ьоо[ et que l’on a Vx g ]1 , + oo[, n=l rv On observe que C^(x) < 0 , donc ^ est décroissante sur ]1, + oo[. 3) Pour X > 1 fixé, la fonction définie sur ]0, -f- oo[ par t i-> strictement croissante, d’où T r * V .€ ll,+ o o |.V p € ir. soit ^ 1 /■p+1 dt ^ 1 ^ rp dt Jp ~ ^ ~ Jp-i¥' rp+i dt 1 est 382 Chapitre 7. Problèmes de révision corrigés Il en résulte que h •'P 'p p=2 " “ p=2 h yr - p=2 h Jp-i t- ' En faisant tendre n vers l’infini, et sachant que f+°° dt _ 1 il X —1 ^ /■+°° dt _ 1 J2 (a; —1) 2®“^’ on déduit que (*) Vo;G] 1 , + o o [ , 7^;;— {x — 1 ) 2 ®‘ < C(a:)-1 < 4) Puisque 1 lim 7----- — —— - = 0^ et 1^+00 (a; —1 ) 2 ®“ ^ 1 hm ----- = 0^, 1^+00 X — 1 et compte tenu de (*), le théorème des gendarmes donne lim C(^)' = 1x-»+oo Par ailleurs, lim 2^ ® = 1 donc, toujours à l’aide du théorème des ÎC—>1+ gendarmes, on déduit de (*) que lim {x — 1 ) C,{x) = 1 . a;^l+ D’où C{x) r\J -------- a:-*l+ rC — 1 , donc lim æ— ►!+ — + 00 . 5) Pour tout n G N*, considérons K .:[l,+ o o H R , XH. 1 rn+1 (U On a 1 ^ —T— < / (n +I- 1) 1)'’’ ~ Jn 1 , — < — donc ή “ — r+ ^dt 1 — < —7----+ 1 )®’ Jn ~ (n + § 2 . Problèmes sur les suites et les séries de fonctions 383 d’où Vx e [1, + oo[, 0 < Vn{x) < —---- {n + 1 )® Pour n G N*, posons maintenant V x e | l , + o c [ , WUx) = Chaque fonction Wn est dérivable sur ]1 , + oo[, et on a W',{x) = In (n + 1 ) {n + 1 )“ In n n“ Or, pour X > 1 fixé, la fonction (p : t i ®In i est dérivable sur et on a fu\ l-a;ln i = -> + i • Elle est donc décroissante sur l’intervalle + oo[. Par ailleurs, on a < e, donc ip est décroissante sur [3, + oo[. En particulier, on a p(n + 1 ) < p(n) pour tout n > 3, donc W^^{x) < 0. La fonction Wn est donc décroissante sur [1 , + oo[. On en déduit que Vn > 3 , Vx G [1, + oo[, Vn(x) < Wn{l) = d ’où Vx G [1, + oo[, 0 < V n ( x ) < n{n + l) 1 < i. n (n + 1 ) Donc la série converge normalement sur [1 , +oo[. De plus, chaque Vn étant continue sur [1 , +oo[, la fonction somme de X) K» est elle aussi continue sur [1 , + oo[ d’après le théorème 3.1 du chapitre 4. Par ailleurs, on a, pour tout x > 1 : Or +00 E +00 = E ^n(l) = ^ /1 />»‘+1 dt \ lim £ ( - - / -r ) Chapitre 7. 384 Problèmes de révision corrigés Donc lim X— >1 + C(a;) - —1 X = 7. P ro b lèm e 7.14 On note F la fonction donnée par +00 / _ i \ n —1 n ^ ) = E ^ nr ^ n=l et on considère la fonction zêta de Riemann définie sur ]1 , + oo[ par +00 n=l On se propose une étude croisée de quelques propriétés de F et Ç 1) Déterminer l ’ensemble de définition de F. 2) On considère la suite des fonctions définies sur [0,1 [ par gn(t) = Ê A:=0 Déterminer la limite simple g de (gn)n>i puis, en utilisant le théorème de convergence dominée, montrer que F (l) = f^ g(t)dt. En déduire la valeur de F(l). 3) Démontrer que converge normalement sur ]2 , + oo[. En déduire la limite de F{x) lorsque x tend vers + 00 . 4) a) Soit X > 0. Étudier les variations sur ]0, + oo[ de la fonction t H-> Ini, et en déduire que la suite (n~^ lnn)„>i est monotone à partir d ’un certain rang (dépendant de x) que l ’on précisera. b) Pour n > 1, on pose fn{x) — (—1)"“^ n~®. Si a est un nombre réel strictement positif, montrer que la série des dérivées converge uniformément sur [a, + oo[. En déduire que F est une fonction de classe sur ]0, + oo[. 5) Pour a; > 1 , calculer F(x) — (^(x) en fonction de x et de C{x). En déduire que F{x) = (1 - 2'-") C(x), puis en déduire la limite de (^{x) lorsque x + 00 . § 2 . Problèmes sur les suites et les séries de fonctions 385 Solution 1) Soient n G N*, rc G M, et notons fn{x) = (— Comme \ u x ) \ — n il en résulte que pour x < 0 , la série numérique J2fn(x) diverge grossièrement. Pour x > 0, cette série converge car elle vérifie le critère de Leibniz puisque la suite (|/n (a ^ )|)n > i est décroissante et tend vers zéro. L’ensemble de définition de la fonction F est donc ]0, + oo[. 2) En tant que somme partielle d’une série géométrique, on a ViG [0,1[, Qnit) = 1 - 1 + i Donc la suite (gn)n>i converge simplement sur l’intervalle [0,1[ vers la fonction g : i i-> (1 + Les fonctions polynômes gn et la fonction rationnelle g sont continues sur ]0,1]. De plus, on a VnG N*, VtG] 0 , l ] , k ( i ) | < 1. Comme la fonction constante i 1 est intégrable sur [0,1], il résulte du théorème de convergence dominée que g est intégrable sur [0 , 1 [ et lim / gn{t)dt = f g{t)dt. n-*+ooJo Jo Comme />1 n (_ -i\k i0 “ S ^ n —^+00 et que Î g{t) dt = In 2 , on en déduit que F (l) = In 2 . J0 3) On a Vx G [2, + o o [ , Vn G N * , |/n (x )| < 4. Comme 1 /n^ est indépendant de x et que c’est le terme général d’une série de Riemann convergente, on en conclut que la série E / n converge normalement sur [2 , + oo[. D’autre part, on a Vn G N* , , , . f 0 si n > 2 lim /,» w = 1 1 si si n = 1 . X—^ + 0 0 386 Chapitre 7. Problèmes de révision corrigés D’après le théorème de la double limite (théorème 2.5 du chapitre 3), on déduit que lim F(x) = 1. (*) a:->+oo 4) a) La fonction h : ^ ' et on a ®In i est de classe (7°° sur Vi G R ; , h'{t) = 1 —a; In i D’où h'{t) > 0 i < exp ^ car la fonction u exp u est (strictement) croissante. Il s’ensuit que h est croissante sur ]0, et décroissante sur + oo[. La suite {h(n))n>i décroît à partir du rang N{x) — + 1 où E{t) désigne la partie entière du nombre réel t. b) Pour chaque n > 1 , la fonction /„ est de classe sur R+, et on a /n(a^) = ( - 1 )” Hn)Si O! > 0 , notons no = E{e^^°‘) + 1 . On a 1 ^ 1 - < - < no. a; > û; > 0 X a Pour tout X e [n, + oo[, la suite (l/n(^)l)jj>Q ®st décroissante et tend vers 0 (car |/^(a;)| = h{n)). Donc la série ¿ /„ ( x ) (n > no) vérifie le + 00 critère de Leibniz, donc converge. En notant Rn{x) = ^ fn(x), on a fc=n+l Va; G [a, + o o [ , Vn > no , |i?n(a;)| < |/'+i(a;)| < In (n + 1 ) n° Comme la suite n n~°‘ In n est indépendante de x et tend vers zéro lorsque n tend vers l’infini, la suite de fonctions (i?n)n>no converge uni­ formément vers la fonction nulle sur [a, -I- oo[. En d’autres termes, la série J2fn (pourn > no) converge uniformément sur [o:, + oo[. On déduit du théorème 4.1 du chapitre 4 que F est de classe sur et que +0O +00 / l'in „ Va: e R I , F'(x) = ■£ f'„(x) = ■£ — n=l n=l ^ § 2. Problèmes sur les suites et les séries de fonctions 387 5) Pour tout n G N*, on a ^ 2n (-l)fc-l V \^x fc=i n — = -2 V Ux -1 -1 ^ 1 (Om\x (2p)" = -2'^-^ V ' — n-ix' pî P Par passage à la limite lorsque n tend vers +oo, on obtient Va; g ]1, + oo[, F{x) - C{x) = -2^"® C{x) d’où (**) V a ; e ] l , + o o [ , F{x) = (1 —2^“®) C(îc). Comme 2 ^“® tend vers 0 lorsque x tend vers +oo, on déduit aussitôt de (*) et de (*♦) que lim C(a;) = X—>+00 lim F(x) = 1. X—►H-oo P roblèm e 7.15 Ce problème utilise les résultats et les notations du pro­ blème précédent. On a montré, en particulier, que la fonction F donnée par +00 F(^) est définie et de classe = E n=l 1 rr sur MÜj., et que ^ g (*) ( - 1 )”- Inn ^ n=l /nX 1) a) Écrire en fonction de ln2 et de F'(l) le développement limité à Vordre 1 au voisinage de 1 de la fonction F, puis déterminer le dévelop­ pement limité à Vordre 2 au voisinage de 1 de la fonction a; h-> 1 —2^“®. b) En déduire deux réels a et b qui s ’écrivent éventuellement à l ’aide de ln 2 et P '(l) tels que l ’on ait a C(x) = X — 1 + 6 + o(l) 2) On considère la série de fonctions / , 1 dt par : vn{x) = — n® Jn Î lorsque x l'*’. où v^ est définie sur [1 , 2] Chapitre 7. 388 Problèmes de révision corrigés a) Montrer que pour tout n > l et x E [1 ,2[, on a 0 < Vn{x) < \ - ^ (n + 1)®■ b) Montrer que, pour tout x G [1,2], la série '^Vn{x) converge. +0 0 On note alors 7 = ^ nn(l) ('y est la constante d’Euler). n=l c) Exprimer pour x g ]1 , 2 ], la somme ^ n„(æ) à l ’aide de ((x) et de n=l X — 1, d) Montrer que la série converge uniformément sur le segment [1 , 2 ] (on pourra utiliser le reste Rn de la série). e) En déduire que C(^) = —^ + 7 + 0 ( 1 ) X —1 lorsque x —> 1 "^. 3) Déduire des résultats précédents une expression à l ’aide de l n 2 e i 7 ( - I f - i In n de la somme : > ^ — n=l n Solution 1 ) a) Comme F ( l ) = In 2 , on a pour tout x au voisinage de 1 : F(x) = ( a ; - l ) F ' ( l ) + o ( a : - l ) . Du développement limité de x e’^ en a; = 1 , on déduit 1 - 2^-^ = (æ - 1 ) In 2 - In^ 2 + O({x - 1 )2). b) On a, pour X au voisinage de 1 ; 1 _ 1 —2^~^ 1 (æ —1 ) In 2 _____________ 1_____________ 1 —(a; —1 ) ^ + O(x —1 ) + + » ( ^ - 1 ))- Donc = (x -[)ln 2 § 2 . Problèmes sur les suites et les séries de fonctions 389 D’où , F{x) F '(l) 1 2) a) Pour X G [1,2[ fixé, la fonction i sante sur MÜj.. On en déduit que V n > i, ln2 ,,, 1 /i® est continue et décrois­ < r ' f (n -f- 1)® “ Jn < 1. ή “ n® Donc (**) Va; G [1,2] , Vn € N *, 0 < Vn{x) < ^ 'nr [n + 1 b) Comme Z)(n“® — (n -l- 1 )“®) est une série télescopique (voir propo­ sition 1.15 du chapitre 2), elle est donc convergente puisque n “® tend vers zéro lorsque n tend vers l’infini. Le théorème de comparaison pour les séries à termes positifs permet d’en déduire, grâce à (**), que la série X)Un(x) converge. c) Pour tout X G ]1,2] fixé, la série ^ (1/?^®) converge et a pour somme C(x), et l’on a g _ r+ °°dt 1 a; —1 Donc + 00 Va; g ]1, + oo[, ^n(cc) = C(a;) n=l 1 X —r d) On déduit de 3) a) que +00 Rn{^) = +00 E ^k{x) < E (^ fc=n+l A;=71+1 - {k -1^- 1 )®J D’où 1 (n -1- 1 )=' ■ 1 1 < -. n+1 n Comme 1 / n , on conclut par la proposition 1 .1 2 du chapitre 4 que la série converge uniformément sur [1 , 2 ]. e) La fonction (i, x) i-> 1 /i® est continue sur le compact [n, n -I-1] x [1,2] pour tout n > 1 . Donc la fonction x i ”®dt est continue sur [1,2] Vn G N* , Vx G [1,2] , 0 < Rn{x) < 390 Chapitre 7. Problèmes de révision corrigés (voir [7] p. 224). On en déduit que la fonction x i-> u„(x) est continue sur [1 , 2 ] comme différence de fonctions continues. D’après le théorème 3.1 du chapitre 4, et compte tenu de 2 ) d), la fonction somme S de la série ^ V n est continue sur [1 , 2 ]. En particulier, S (l) = T = ,lim S (i) = £ m (c (i) - ^ ) . On a donc ({x) = ----- - + 7 + O(a: —1 ) lorsque x —> l'*'. X —1 3) D’après la question précédente, le coefficient b de la question 1) b) est égal à 7 . En identifiant avec les calculs de 1 ) b), on obtient F '(l) = 7 ln 2 - (ln 2)2 De (**) on déduit alors n n=l 3 Problèmes sur les séries entières P roblèm e 7.16 1) Montrer que la série entière +00 n! X2n+l ( 2 n + 1 ) 1-3--n=0 E S a pour rayon de convergence -\/2 . On note f la fonction somme de cette série sur ] —y/2, y/2 [. 2) Montrer que f est solution de l ’équation différentielle (x^ - 2 ) y ' + xy + 2 = 0 , (E) et déduire de ce qui précède une expression explicite de f . +00 yjj 4-) La série ^ ^ — c\ n=0 -1- ^ 3---(2n + l) converge-t-elle lorsque x = y/2 ? § 3. Problèmes sur les séries entières 391 Solution n! 1) Pour tout n e N, posons a„ = . Pour a: G E* fixé, 1 • 3 • • • (2n + 1) on a \x\ <^n+l ^ 2n+3 n — >+oo 2 2 H~ 3 On t i Il résulte de la règle de D’Alembert que la série X) <^n converge ab­ solument si |xp/2 < 1, et diverge si |a;p/2 > 1. Le rayon de convergence de la série X) est donc égal à V2. 2 ) D’après le théorème 4.9 du chapitre 5, la fonction somme / de la série 0"n est dérivable sur l’intervalle de convergence ] —^/2,^/2[, et de plus on a + 00 Vx g ] - V ^ ,\/ 2 [ , f { x ) — ^ (2 n +l)ona;^”. n=0 En posant F{x) — {x^ — 2 ) f { x ) + x f { x ) , on obtient +CX) +00 = 13 (2^ + 1 ) = - 2 ^ n=0 n=0 +00 +00 1 3 ( 2n + 2) On ~ 2^ n=0 = + 00 2n+2 a„ X (2 n -h 1 ) On n=0 ( 2n -b 1) o„ a:' n=0 +00 +00 ^ 2no„_ia;^” - 2 13) (2n-f 1)Ona;'«2n n=l n=0 +00 = 13 2 (nOn_i - (2n -b 1) o„) æ” - 2. n=l Et, puisque nOn_i — (2n -b 1) On est nul pour tout entier n, il en résulte que (x‘^ —2) f'{x) + x f{x) = —2 . Donc / est bien solution de l’équation différentielle (e ). Sur l’intervalle ] —y/2, -\/2 [, l’équation homogène (a:^ — 2)y' + xy = 0 (J associée à {E) admet pour solution générale y — —^ = = . En utilisant \/2 —a;2 la méthode de variation de la constante, on obtient a;2 - 2 c = -2 V2 x^ d'où a = Chapitre 7. 392 et finalement ( 7 = 2 arcsin Problèmes de révision corrigés + i4, où A est une constante réelle arbitraire. Finalement, comme /(0) = 0, on obtient X arcsin Vx g ] - V 2 , V 2 [ , f (x) = V2- 3) En multipliant le numérateur et le dénominateur de a„ par 2 4 • • • (2n), on peut écrire a„ = ^2^ + 1 )!' n\ formule de Stirling I —i \ / ^ n , n—>+oo Ve donne alors = V2 2 ^" (n!)^ y/ïr (2 n)!( 2 n + l ) n-^+oo y / ^ ‘ On en déduit que la série de terme général a„ (\/ 2 )^"‘'’^ diverge par com­ paraison à la série de Riemann de terme général \jy /n . P ro b lèm e 7.17 On considère la suite (Sn)n>i définie par «S'il — 1 + - -I- + n /*7"1 dx 1) a) Montrer que Sn < 1 + / — . Jl b) En déduire que X lim Sn/n = 0. n—>+oo +00 2) Soit la série entière : ^ (—1 )”+^ S 2n n=l a) Déterminer le rayon de convergence R de cette série. b) La série converge-t-elle pour |a:| = i? ? 3) On désigne par f la somme de la série précédente, et on pose g{x) — (1 4 - /(a;) pour |x| < iî. Montrer que +00 s(x) = E ' ( - ! ) ”+■ ^ n=l 2n +00 ^2n § 3. 393 Problèmes sur les séries entières En déduire une expression simple de g puis de f à l ’aide de fonctions élémentaires. Solution 1 ) a) La fonction ip : RÜj. —» R , x ^ \ j x est manifestement continue positive et décroissante sur RÜj.. Pour tout fc G N*, posons Uh = Pour tout a; G M+ vérifiant a; < A: + 1, on a Uk+i < <p(x), donc Uk+i < (p(x) dx. D’où k+l dx ~ § X f dx ~ Ji X pu On en déduit que «S'« < 1 + / — . X Jl b) L’inégalité précédente s’écrit aussi, pour tout n > 1 : «S'il < 1 + In n , donc 0 < — < - + n n n Le théorème des gendarmes entraîne que ^lim n~^ Sn = 0. 2) a) Pour (n,x) G N* X posons ^„(a;) = (—1)”+^ Vn+l{x) Vn{x) 'S^2n+2 ^ 2n On a X la ; ^ Or, J2n+2 et comme 1 I 2n-\-l___ 2n-\-2 ^ 2n lim Sn = +oo, on a alors ^2n n—>+oo lim n->+oo ¿2n = 1 et lim n^ +oo î^n+l(ic) Vn(x) = X\ On en conclut que la série X) l^n(ir)| converge si |a;| < 1 , et diverge si |a;| > 1 . Donc i? = 1 . + 00 b) Pour X = ±1, la série s’écrit ^ (-1)"+^ S 2n- Elle est donc divergente n=l Chapitre 7. 394 Problèmes de révision corrigéi car son terme général ne tend pas vers 0 . 3) Pour tout X vérifiant |a:| < 1 , on a +00 +00 n=l n=l +00 +0O n=l «2n n=2 +0O = S2 + ^2, (—1 )^^^ (^ 2n ^ 271- 2) „2n n=2 Or, S 2n - S 2n-2 = TT^—T + donc 2n - 1 2n +00 n=l +00 ,2n 2n +00 71=1 2n—1 +00 1 +00 2 \n n+1 n n=l +00 ~r^ ^2n+l = ^ n^=0 I +00 -r^ 2 \n ^ -h i + 2Z s n = X arctanx + - In(H-x^). Z Par suite, ») ■ rft — ^ ô I ^ arctanx + ^ In (1 + a;^) I. 1+ V 2 / P ro b lèm e 7.18 Soit (on) une suite de nombres complexes. On suppose que le rayon de convergence de la série entière Y, ûn est égal à + 00 . On note f la fonction somme de cette série. 1) Montrer que f2TT V r € ] 0 , + o o [ , Vp G N , / f{re**)e~‘^ ^dt = 27rr^Op. J0 § 3. Problèmes sur les séries entières 395 2) On suppose dans cette question que f est bornée sur C. Établir l ’existence d’un nombre réel positif M vérifiant Vr €]0, + oo[, Vp G N , |ap| < M ipP Montrer que üp = 0 pour tout p > l . En déduire que f est constante. 3) On suppose ici qu’il existe un entier q non nul et deux nombres réels strictement positifs a et fi tels que : € C , \f{z)\ < a\z\^ + fi. Montrer que f est une fonction polynôme. 4) On suppose que : V2: G C , \ f { z ) \ < Montrer qu’il existe un nombre complexe K tel que f{z) = K e” pour tout z g C. Solution 1) Pour tout t G [0, 27t], n et p g N, posons fn{t) = alors p2ir _ /•27T / f{ré^^)e~^^^dt = fn{t)dt. On a n=0 ‘' 0 Mais |/n(i)| = |ûn|r”, et pour tout z dans C, la série de terme géné­ ral OnZ’^ est absolument convergente (car la série entière Y^anZ^ est de rayon de convergence infini). Donc la série de terme général converge et la série de fonctions Y f n converge normalement sur [0 , 27t]. On peut donc intégrer terme à terme, ce qui donne / •'0 f { r é ^ ) e ~ ‘^^ dt = £ / n=0 fn{t)dt. Mais, /'2’f , , , , I fn {t) Jo ~ f 0 \ n P [ Z 'ïïr ^ ü p si n 7^ P SI si n = p . On obtient donc / J0 fn{t)dt = 2 nr ^O p. 2 ) Puisque / est supposée bornée, il existe une constante M telle que, pour tout 2: G C, on ait \f{z)\ < M. On a alors, pour tout r > 0 et tout P GN : /*27T 2irr^ap < / |/(re*‘)|d i < 2'ï ï M, Jo 396 Chapitre 7. Problèmes de révision corrigés donc |ap| < M/rP. Si P > 1 , on en déduit en faisant tendre r vers l’infini que Up = 0 et donc que f{z) = oo- La fonction / est donc constante. 3) Par la même majoration qu’en 2 ), on obtient 2 ttr ^ ü p < / Jo r’ZTT |/(re**)|di < / { a r ' ^ + Jo P ) d t = 2 ‘K { a r ^ + /3), et donc |ap| < (ar^ + P)/r^. Si P > ç + 1 , on en déduit en faisant tendre r vers l’infini, que Op = 0 , et donc que f{z) = Oq + a i z + --- + ûqZ'^. La. fonction / est donc bien un polynôme. 4) Considérons la fonction g \ z\-^ f{z) e~^. Puisque le produit de Cau­ chy de deux séries entières de rayon infini est une série entière de rayon infini (théorème 2.3 du chapitre 5), la fonction g possède un développe­ ment en série entière de rayon infini. Par ailleurs, on a MzeC, \f{z)e-^\ < = 1, donc g est bornée. Il résulte de la question 2 ) que la fonction g est une constante K. On a donc, pour tout z E C, f ( z) = K e^. P ro b lèm e 7.19 On considère l ’équation différentielle 1 {l + x'^)y" + x y - j y = 0 (E) 1) À quelles relations doit satisfaire la suite (a„)„>o pour que la somme de la série entière vérifie l ’équation différentielle (E). 2) Montrer que toute solution de (E) est développable en série entière sur l’intervalle ] —1 , 1 [. 3) Transformer l ’équation (E) par le changement de variable a; = shi. 4) Intégrer la nouvelle équation et en déduire les solutions de (E). 5) Déduire des questions précédentes les développements en série entière des fonctions - X 1-^ ^1 -t- V l + x'^y^“ ^ et X i-> X ^1 -I- V l + 1/2 § 3. Problèmes sur les séries entières 397 Solution 1) Une fonction / développable en série entière est solution de l’équation différentielle {E) si, et seulement si, son développement Y, o-n a;” est tel que Vn e N , a„ + (n + 2) (n + 1) a„+2 = 0. On en déduit que О'П+2 — 1 (2 n — 1 ) (2 n + 1 ) 4 (n + 2) (n + 1) Pour P ^ 0, on a alors 1 \ p+i (l2p (4p - 3) (4p - 5) (4p - 7) • • • 1 ao (2p) (2p - 1) (2p - 2) X • • • X 2 X 1 et Û2p+1 4) ly = ( (4p - 1) (4p - 3) (4p - 5) X • • • X 3 X 1 ai. (2p + 1) (2p) (2p —1) X • • • X 3 X 2 2 ) Considérons les séries entières lim n—>+oo et Z) a 2p+i рП+2 ^n+2 ^ an = On a \x\ d’où l’on déduit que les deux séries ont un rayon de convergence égal à 1 . La série entière a donc un rayon de convergence égal à 1 (car elle est somme des séries entières Z)a 2pX^^ et Z)a 2p+i De plus, ao et ai étant arbitraires, l’ensemble S des solutions de {E) développables en série entière est un espace vectoriel de dimension 2. Or {E) est une équation différentielle linéaire du second ordre, l’ensemble de ses solutions sur ] —1 , 1 [ est donc un espace vectoriel de dimension 2 , il est donc égal à 8 . On en conclut que toute solution de {E) est développable en série entière sur ] —1 , 1 [. 3) Posons X = shi. On a /(x ) = /(s h i) = g{t), d’où chi et ^ 3 (+\ _ dt^ ~ dx^ df ch^^i + — (shi) • shi. CLJu Chapitre 7. 398 Problèmes de révision corrigés On en déduit que dx ^ ^ d i t ' dt puis ^ (i) _ — -(i)j. Il en résulte que / est une solution de l’équation {E) si, et seulement si, g est solution de l’équation différentielle de la variable t : v" (E') - jy = o. 4) L’équation caractéristique associée à {E') s’écrit —| = 0 et admet deux racines distinctes : ri = —1/2 et = 1 / 2 . La solution générale de {E') est donc une combinaison linéaire des solutions particulières : gi{t) = et g^it) = On en déduit que la solution générale de l’équation {E) est une combi­ naison linéaire des solutions particulières f i { x ) = exp ^^argsha;^ = [x-]r^/x'^ + l)^^^ et / 2(0;) = exp ^ ~ ^ argsha;^ = ( - a; -I5) On a /i( ^ ) + f 2 {x) — (z -b - a; + Væ2"+T) puis 2 { f i ( x ) + / (a;))' = 2V x ^ -b 2, d’où fl{x) + f2{x) = V 2 (1 + Vx^ + La fonction h : X (1 + y/x^ -b 1 ) ^ est donc solution de {E) et, par suite, elle est développable en série entière. Puisque oo = ù(0) = \/2 et tti = h'{0) = 0 , il résulte que le développement en série entière de h est ly 1 - 3 - 5 ••• ( 4 p - 3 ) x^^ avec (2p)! x g ] —1 , 1 [. § 4. Problèmes sur les séries de Fourier 399 De manière analogue, on a ^2 {h{x) - M x ) ) 2 a;2 = 2V^TÎ - 2 = ^ donc fl{x) - f2(x) = x V 2 (Vx^ + 1 + l ) puis ^/2 - ~Y 1/2 ^ ( v x ^ n + i) La fonction k : X x (^\/x^ + 1 + l ) ^ est donc solution de (E). De k{0) = 0 et k'{0) = 1 /v ^, il résulte que le développement en série entière de la fonction k est donné pour tout a; ] —1 , 1 [ par V2 -/2 ^ 2 2 ^ / 1 ly J 1.3 .5 -.( 4 p - l) (2p + l ) ! 4 Problèmes sur les séries de Fourier P ro b lèm e 7.20 Soit / ; C \ {—3} f{z) = 3z 3 Z 1) Développer f en série entière au voisinage de l’origine, et préciser le rayon de convergence de la série entière ainsi obtenue. 2) Soit g la fonction impaire, 2-ïï-périodique, définie sur M par yeeR , g{e) = sin6 5 + 3 cos 9 a) Montrer que la série de Fourier de la fonction g converge normalement sur R, et que sa somme est égale à g. b) Montrer qu’il existe une constante réelle A, à déterminer, telle que \ / 9 e R , g{9) = A Qm(f(e^^)), où Qfm/(e*^) désigne la partie imaginaire de /(e*^). c) À l’aide de la question 1), déterminer un développement de g sous la forme de la somme d’une série trigonométrique : g{9) = bk sinkO. d) En déduire, pour tout n Ç. N*, la valeur de l ’intégrale In = ^ lo Chapitre 7. 400 Problèmes de révision corrigés puis la série de Fourier de g. 3) Calculer g{6) d$. En déduire la valeur de la somme +CX) ^ £ ( - 1 )'= (6 A: + 5) 33^+2(3A: + l)(3A: + 2)‘ Solution 1) Le développement en série entière de z (1 + pour a = —1 (exemple 6.3 du chapitre 5) donne pour tout z G C vérifiant j^l < 3 : __ = 1 +' - = 2 ^ ^ 3 fc=0 m _ +00 3^= fe+l _ ^ ^ fc=l 3fc- La règle de D’Alembert permet de voir immédiatement que le rayon de convergence de la série obtenue est égal à 3. 2) a) La fonction g est 27r-périodique et de classe sur E. Le théorème 5.8 du chapitre 6 assure que la série de Fourier de g converge normalement sur E, et que sa somme est égale à g. Comme, par ailleurs, g est impaire, on a an{g) = 0 pour tout n G N. b) On a 9 w ( / ( e “ )) = 3e*^ i2i \ -^ 3 -U + e*® 3 e-*® 3q _+t_ ^-ie e 9 sin0 1 0 + 6 cos 0 9 1 9 (e*® - e-*®) 2i 10 + 3 (e*® + e-*®) donc V » € R , g(e) = - 9m (/(e**)). c) En appliquant la question 1 ) avec 2: = e*®, on obtient +00 /(^ " ) = E fe=l i \ / c —1 ( ^ d) Soit n G N. La série normalement sur puisque V0 G 9 +00 . donc g(e) = I E fc=l / 1 1 sin kO. où uk{0) = -—^ — sinA:^ sinnO converge |Ufe(0 )| < 1 § 4. Problèmes sur les séries de Fourier 401 et que la série géométrique de raison 1/3 est convergente. Le théorème d’intégration terme à terme d’une série normalement convergente donne alors 2 />îT 2 i2? C—li^“ ^ 2 /■’T = n i = 3 S 3^ sin kû sin nû d6 “ l 2 ( - 1 )”-^ n La série de Fourier de g est donc la série trigonométrique obtenue à la question 2 ) c). 3) On a d’une part ^ ' g{0)dB = [ ln(5 + 3 cos^]^’'^^ = ^ I n y . D’autre part, le théorème 5.1 du chapitre 4 permet d’écrire \ n —1 + 00 ■/O 3 n3" 2 ^ ( - 1 )"-! 127T/3 -lo L 2nir\ Pour tout n e N* et tout k e N, posons alors Oin. -- 2n7T\ ( - l ) ’^-i ( 2n7T^ I l —cos —y 1 et Pk = CXzk + 0!3fc+l + Û3fc+2nS^ Un calcul élémentaire donne aussitôt (_l)3fc+l 3k ( - 1) Pk = (3k + 1) 3^+1 + (3k + 2) 3'=+2 d’où Pk = (-1)* (6 A: + 5) 33fc+2 (3 fc + l ) (3fc + 2 ) ‘ En regroupant trois à trois les termes de la série ci-dessus, on obtient Ç? (-1)'= (6 A:-I-5) ^ 1 , 16 33^+2 (3k + l)(3k + 2) ~ 3 7■ Chapitre 7. 402 Problèmes de révision corrigés P roblèm e 7 .2 1 (T héorèm e de B ernstein) Soit f une fonction de classe C°° sur à valeurs réelles, et telle que Vn e N , Va: €] - 1,1[, > 0. On considère les fonctions f( x) + f ( - x ) ^ K x)-f{-x) 2 ^ ^ 2 1) Montrer que, pour tout n G N, en va de même de la fonction 2) On fixe n G N. a) Montrer que la fonction > 0 sur [0,1]. En déduire qu’il p(2fc)(0) V>n ■ X X,2k 9(x) - X2n + l est croissante et positive sur ]0 , 1 [. Si X e [0,1[ et a e]x, 1[, en déduire la double inégalité \ 2n+l X c) En déduire que sur ] —1 ,1[ la fonction g est somme de sa série de Taylor en 0 : V x s l - l , l | , g{x) = g X k\ k=0 s ) a) Si \x\ < 1 et n e N, montrer que : |h(^”)(a;)| < g^'^’^^x). b) En déduire que pour tout n G N ei tout a: g ] —1 ,1[ ; ^ ■ s ( M , A g^^’^Ko) 2k " c) Montrer alors le théorème de Bernstein : si f : ] - 1 , 1 [ ^ M est une fonction de classe C°° telle que, pour tout (n,x) G Nx] - 1,1[, on ait j ( 2n)(^) > somme de sa série de Taylor en 0 sur ] —1 , 1 [. 4) Appliquer ce qui précède pour montrer que la fonction x tan x est § 4. 403 Problèmes sur les séries de Fourier développable en série entière sur ] —tt/ 2 , 7t/ 2 [. Solution Il est clair que g ei h sont respectivement paire et impaire. Donc, pour tout n € N, les fonctions et sont de même parité que n. En particulier, on a = 0 et = 0 , pour tout n > 0 . 1) Pour tout n € N et tout x G [0,1[, on a 2 Si n est impair, on a (5'^"^)' > 0 sur [0 , 1 [, donc la fonction croissante. De plus ^^”^(0) = 0. En résumé : Vn G N , Vx G [0,1 [ , g^‘^ \x ) > 0. 2) a) La formule de Taylor avec reste intégrale donne <Pn(x) = {1 - est g^^^+^\ux) du > 0 . Pour tout U fixé dans [0,1[, la fonction x i-> g^^”'+^\ux) est croissante, donc (fn aussi. b) Le cas x = 0 est clair. Si 0 < X < a < 1, on a (pn(x) < fn{o), d’où 271+1 + " S W d’où “ . 2ti+1 “ - ^ “ S (2 ^)! x“ < g(a) X I - car les termes sont positifs. c) Soit X g ] —1 ,1[. On a ^(x) = 5 (|x|), et on va choisir a dans ][x|, 1[ de sorte que (x/a)^^'^^ tende vers 0 lorsque n tend vers + 00 . On a alors = g g ) Chapitre 7. 404 Problèmes de révision corrigés et par parité de p, il vient +00 Vx e ] - i , i [ , g{x) - S 3 ) a) Si (n,x) € Nx] - 1 , 1 [, comme - / ( 2")(_x) k! k=Q X est à valeurs positives, on a < / ( 2n)(^) + / ( 2n)(_ 3.) donc < g^^'^\x) pour tout x ê ] —1 , 1 [. b) Pour (n,x) G Nx] - 1 ,1[, la formule de Taylor avec reste intégrale donne h(2«+l)(0) 7(x) = ' U|2n+2 (2 n + l ) ! I2ti-|“2 < \X \ 2fc+l S ^ h(2-+ 2)(î,a;) du »/0 ^ / ’' ( l _ „ 2)2n+l |/i(2n+2)(^^)| (2 n + l ) ! Jo Or, cette même formule de Taylor donne aussi ^ p(2A=)(0 ) D’où l’inégalité désirée. +00 n(fc)(0) c) On a montré que pour tout x G ] — 1, l[i5 '(3 :) = ^ — 7^ x*. D’après ik=0 l’encadrement de b), on a aussi h{x) = ^ —Tj—^ a:*’. Comme f = g+h k=o^ sur ] —1 , 1 [, / est elle aussi somme de sa série de Taylor en 0 sur ] —1 , 1 [. 4) Considérons <p :] —1 , 1 [—^ E , x ^ tan(Trx/2 ). Cette fonction est de classe C°° sur ] —1 , 1 [ et impaire. Posons / = (p'. Pour montrer que y(2n) > Q g^jj. ] — i[ pour tout n G N, il suffit de montrer que > 0 sur [0,1[. Procédons par récurrence sur n. On a • (/? > 0 sur [0 , 1 [. § 4. Problèmes sur les séries de Fourier 405 Si ( y k G [0,n], /W > 0 sur [0 ,i[^ , alors, et la formule de Leibniz donne ^(n+l) ^ I A(n) ^ ^ fe=0 V^/ ^ D’où > 0 sur [0,1 [, et la fin de la récurrence. Par suite, / et donc (p sont développables en série entière sur ] —1 , 1 [. Finalement, la fonction x tan x est développable en série entière sur l’intervalle ] —7r / 2 , 7r/ 2 [. P roblèm e 7.22 On considère la suite de fonctions (Qk) donnée par Qk{x) — Ck 1 + cosxN* où Ck est une constante choisie de sorte que 1 1 r ^ j _^Qk{x)dx = 1 . 1) Montrer que Qk est un polynôme trigonométrique vérifiant : a) Q k > 0 sur R, b) {Qk)k converge uniformément vers 0 sur [—tt, —5] U [ù,7r], pour tout réel S > 0 fixé. 2) À chaque f G C27r(l^)lR) on associe les fonctions Pk définies par 1 r Pk{x) = 7T i ¿ 'K J —'ïï Qk{s) ds. Montrer que les Pk sont des polynômes trigonométriques. S) Montrer que : lim 11/ —Ffc||oo = 0/c—>+oo Chapitre 7. 406 Problèmes de révision corrigés Solution 1 ) Le point a) est évident, montrons le b). La fonction Qk étant paire, on a Ck r = 7 /„ J f l + C O S X Y J 2 + cosxŸ . , 2 Cfe sm X dx = 2 J 7r{k + 1) ’ ^ Ck Cfe Yr f l + c o s x \ ^ 7TT/ Jo o \ et comme Qk est décroissante sur [0 , tt], il en résulte que Qk{x) < Qk{S) < 7t ( / î: + 1) /1 + cos(5^ (pour 0 < (5 < |a;| < tt) ce qui entraîne b) puisque 1 + cos 5 < 2 vu que 0 < 5 < tt. 2 ) Compte tenu de la périodicité de / et de Qk, on a, aussi Pk(x) = ^ J^^f{s)Qk{x - s)ds. (*) Comme Qk est un polynôme trigonométrique, on a (**) Qk{x) = Nk X! ^n,k e*'" n = -N k et en remplaçant x par x — s dans (**) puis en substituant le résultat dans (*), on voit aussitôt que tout Pk est un polynôme trigonométrique. 3) Donnons-nous un e > 0 . Comme / est uniformément continue sur [0, 27t], il existe un 5 > 0 tel que \f{x) — /(s )| < e dès que |s —a;| < ô. Or, d ’après le point b), on a P k ( x ) - f ( x ) = ^ J ^ ^ ( ^ f { x - s ) - f{xŸ)Qk{s)ds et le point a) entraîne, pour tout A: G N* : \Pk{x) - f{x)\ ^ 1 ^ Y l/(^ - «) - fi^)\ Qk{s) ds + ^ Z7T JS<\x\<'rr \f{^ - s ) - f{x)\ Qk{s) ds. § 4. Problèmes sur les séries de Fourier 407 Comme dans la première intégrale on a |(x - s) - x| = |s| < ^ on en déduit que ~ ’ Posons maintenant nk{5) = sup Qk{x). Puisque sur [-5,5], on a Qk{s) < r/fc(5 ), alors compte tenu du point b), ^ ~ ^ 11^"“ ’'‘W s ^ pour k suffisamment grand. Ces inégalités étant indépendantes de x, on a donc prouvé que P ro b lèm e 7.23 Soient a, b g ]0 , 7t[ tels que a < b et a + b < t:. Soit / : R —>R, 21:-périodique, continue, paire et telle que fu \ _ i ^ i G [0,6 —a] < \ 0 si i 6 [a + 6, 7t] / est affine sur [6 —a, a + b]. 1) Vérifier que f appartient à î>27r(R,R) et calculer ses coefficients de Fourier trigonométriques. 2) Etudier la convergence de la série de Fourier de f . 3) En déduire les sommes des séries ^ sin(an) sin(6n) n^= l ^ ^ sin^(an) sin^(6n) t ' n=l ^t4 Chapitre 7. 408 Problèmes de révision corrigés Solution 1) La fonction / est 27r-périodique et continue, donc / G D 2w(K,lR). Comme / est paire, on a &«(/) = 0 pour tout n > 1. Par ailleurs, pour n > 1 , on a cinif) = - f fit) cosntdt 7T JQ = 2 ( — / , /’*’+“ b + a - 1 cos nt dt cosntdt + / 2a 7T \ J o J b-a ib+A il fb+a gin nt , ' 2 / I sin nt b + a —t sin nt + / -------dt + J b—Ci Th j n Jo 2a n b—a b-{-cb —cos nt 'Kan n b—a cos n{b — a) — cos n{b + a) nan^ 2 sin(na) sin(n 6) 'ïïan^ Et, 2 / rb-a ~~[ Tr\Jo 6+0 5 + n _ ^ \ 26 —----- dt\ = —. J b-a 2a ¡ T C fb+i dt + 2 ) On a Vner, M /)| < Ka et 1/n^ est le terme général d’une série de Riemann convergente. Donc la série de Fourier de / converge normalement, donc uniformément et simplement, sur R. Comme / appartient à D 2,r(1^ 5l^), le théorème de Dirichlet permet de conclure que la série de Fourier de / converge simplement sur R (ce qu’on sait déjà) et a pour somme / . On a donc (*) Vi G R , f{t) = - + X! ------^ TT n = l Kan^ 3) En appliquant (+) avec i = 0, on obtient J _ 6 ^ 7T 2 ^ 7ra n=l sin(na) sin(n 6) ^ cosnt. § 4. Problèmes sur les séries de Fourier 409 d ’où l’on déduit aussitôt ^ sin(na) sin(n 6) _ a (tt —6) 77^2 n=l O ^ Par ailleurs, comme / 6 !D2,r(lR)R)) la formule de Parseval donne 6^ 1 / 2 7t2 2 W a/ 1 ^ 1 sin^(an) sin^(6n) n^ /•TT 1 / 27T Jo />6—a = ;; ^ {/(())* = ^ ( I r' /■ 2T’rT i im ? d t /'6+0 1 N dt + l _ ^ - , { b + a - t r d t ^ On en conclut que ^ sin^(an) sin^(6n) _ a^ (Sôtt — air — 36^) n=l P roblèm e 7.24 (T héorèm e de Fejér) Soit / : M ^ C une applica­ tion 2ir-périodique et continue. On note ek : tt-^ pour /c € Z , 5„ = J]) Cfc(/) Cfc k = —n Cn = — ’^ + 1 Un = fc=0 ek , è Un ^ fc=-n ^ + 1 i j Établir les formules suivantes : a) Pour tout n € N, co{Un) = 16; Vn G N, Vi e R \ 27tZ, Un(i) = sin ( i/ 2 ) cj Vn G N, Vi G M \ 27tZ : C7 (i) = _ L _ ( ' S Î Ü V ^ t l + 1 l^sin(i/ 2 )^ ■ ¿“aii a g ]0, 7t[, et notons Da = [—tt, —a] U [o, tt]. ^ «fc- Chapitre 7. 410 Problèmes de révision corrigés Montrer que la suite {Un)n>o converge uniformément vers 0 sur DaII) 1) Établir les formules suivantes : oj Vn G N, Vi G R : Sn(t) = t t i ^n(^) ZTT J — TT 6; Vn G N, Vi G R : Cn{t) = ^ r ZTT J —TT c; Vn G N, Vi G R f(i - : |C n (i) - f{t)\ < ^ Un(v)dv. T \f(t - v ) - f(t)\ Un(v) dv. 2) Montrer que f est uniformément continue sur R. 3) Démontrer le théorème de Fejér : la suite des fonctions Cn converge uniformément vers f sur R. Solution I) 1 ) a) Pour tout n G N, on a Par ailleurs, pour tout A; G N, 1 r = £ (è/'K dt è ; 1 ^ 27T PTT .V- tt Or, TT = 0 si j ^ 0 '^3 -I-TT 27T si j - 0 . D’où : VA: G N, c o K ) = 1 , et donc : Vn G N, Co{Un) = 1. b) Pour tout n G N et tout i ç \ 27tZ, on a / é ^U t = I ik t ^n(i) = o^int k = —n Akt _ O k=0 : = e"*"* 2n gi(2n+l)i _ I ““ O — 1 t 2i sin (n + sin ( i/ 2 ) _ sin (n + |) t sin (i/ 2 ) § 4. Problèmes sur les séries de Fourier 411 d ’où la formule désirée. c) Pour tout n € N et tout t G R \ 27tZ, on a (n + 1 ) Un{t) = ___\___Qfml e**’M sin (i/ 2 ) ''" “y ' —1 1 sin (i/ 2 ) / /, V e»‘/ 2 sin (i/ 2 ) ; _ i _ 3„i'e<¥« fKîÊÎÎ) = /fÜLÇîH V. sin (i/ 2 ) y sin (i/ 2 ) ) \ sin (i/ 2 ) J On a donc bien la formule recherchée. 2) Soient n G N et i G D a - On a 1 fsin(^^t)Ÿ 1 0 < Un{t) = ------- I ■ 1 < n + 1 \ sin (i/ 2 ) J n + 1 sin^(û!/2 ) ’ d’où, pour tout n G N, et donc sup |C/„(i)| te D a n-^+OO 0, ce qui montre que la suite des fonctions Un converge uniformément vers zéro sur l’ensemble Da- 412 Chapitre 7. Problèmes de révision corrigés II) 1 ) a) Pour tout n e N et tout i e M, on a = ¿ / " / ''K ^ J ¿ -n J -K . ? / “ “’ " ) ' ' “ v = t-s f 27T J t + w f { t - v ) Un { v ) dv où la dernière égalité découle du fait que l’application v i—> f { t —v) Un(v) est 27T-périodique. b) On a, pour tout n € N et tout t g R : “ n + T^ k=0 n + 1 "è ^27T y-7T / f(t-v)uk{v)dv c) On a, pour tout n e N et tout t g R : \Cn{t) — f{t)\ — |C'„(i) —CQ{Un) f{t)\ ^ I^ ~ éir I-n dv puisque les fonctions Un sont à valeurs dans M+. 2 ) Soit e > 0. Puisque / est continue sur le segment [—tt, tt + 1], le théorème de Heine assure l’existence d’un 77 > 0 tel que W , x " G [ - 7r , 7T+ 1], (\x' - x"\ < T ) ^ \f{x') - f{x")\ < e). § 4. Problèmes sur les séries de Fourier 413 Notons T)' = min (rj, 1 ) > 0. Soit 6 tel que |i' — t"\ < rj'. Puisque \t' —1"\ < 1, il existe x ',x ” G [—tt, tt + 1] et A: G Z tels que x' = t' — 2k'K et x" = t" — 2kTT. On a alors \x' — x"\ = < 77, donc, par 27r-périodicité de / , \ m - m \ = \f{x')-f{x")\<e. Ainsi, Ve > 0 , 3 „ ' > 0, V(t',i") e 1R^ I«' - ("I < ! ,'= > \ m - f(t")\ < e, et / est donc uniformément continue sur R. 3) Soit e > 0 fixé. Notons 17 > 0 associé à e dans la continuité uniforme de / sur R. Soit a G ]0, 7t[ à choisir ultérieurement. D’après I) 2), il existe iV G N tel que Vn > iV, Vi G R , \Un{t)\ < s. Soit n G N tel que n > N , et soit i G R. D’après II) 1) c) : 1 \C n {t ) - f{t)\ ^ r ^ l/(^ - - /W l U n{v) dv. D ’une part. f{t)\Un{v)dv < < { \ f { t - v ) \ + \f(t)\) Un{v)dv ( tt - a ) 2 ll /l lo o e < et de m êm e pour l’intégrale sur [—tt, — a]. D ’autre part, en choisissant a tel que a < 77/ 2 , on a [- û ;,a ]2 , < 2 a < 77, donc [ - a ,a f , \ m -f { t " )\ <s, 27 t ll /l lo o Chapitre 7. 414 Problèmes de révision corrigés d’où ^ l / ( i -« )-/(* )!£ '» * < dv = e co{Un) = £■ On obtient ainsi sup \Cn{t) - f{t)\ < (1 + 2 ll/lloo) et€R On en déduit que sup \Cn{t) - f{t)\ ieR n -+ o o 0, ce qui montre que ((7„)n>o converge uniformément sur R vers / . On a donc démontré le théorème suivant dû à Fejér ; Pour toute applica­ tion / : R ^ C continue et 21^-périodique, la suite {Cn)n><o (dite suite des sommes de Fejér de f ) converge uniformément sur R vers f . P roblèm e 7.25 (P hénom ène de G ibbs) Soit g une fonction impaire, 2tt-périodique, telle que 9{t) = ^ si i e ] 0 , 7r[, g(0) = g(Tx) = 0. 1) a) Déterminer les coefficients de Fourier trigonométriques de g. b) Montrer que g coïncide avec la somme de sa série de Fourier en tout point de R. c) Montrer que la série de Fourier de g ne converge pas uniformément sur [0 , 7t]. 2) Pour n G N* ei i G R, soit Bn(t) = T fc=i a) Montrer que B ,(t) = i 2 Jo - 1 sm 6 b) Montrer que la fonction 1 1—> 5„(i) admet un maximum local stricte­ ment positif en t = - ^ . § 4. 415 Problèmes sur les séries de Fourier 3) On pose Mn = En écrivant 1 - sin 2nB dO, 6 sin 2 n 0 1 /■^ / 1 sin 0 ‘» + 2 / . e 1 montrer que lim Mn'■„ = - / 2 JO d6 6 n —>+00 (phénomène de Gibbs). 4) Si M désigne la limite de Mn lorsque n n ^ 2 k + 00 , montrer que (-l)P TT^P i {2p)!(2p + i p - TT 1 5) En déduire que ; M > — + — . 4 10 Solution 1) a) Puisque g est impaire, on a an{g) = 0 pour tout n > 0. Pour n > 1 , on a 2 bnig) = - / TT JO 7T 1 4 Z T sin n td t = - b) La fonction g est de classe condition de Dirichlet, donc cos nt n Jo l-(-l)” 2n par morceaux sur [0, 27t] et vérifie la ,, s in ( 2 A :- l) i Vt 6 K , g{t) = E k=l 2k-l ■ c) La convergence de la série de Fourier de g n’est pas uniforme sur [0, tt] car la somme g n’est pas continue sur ce segment alors que chaque terme de la série l’est. 2 ) a) La fonction est dérivable sur E comme somme finie de fonctions dérivables sur E, et on a Bn(t) = ¿ c o s ( 2 / ^ - l ) i . fc=i 416 Chapitre 7. Problèmes de révision corrigés Pour tout P G Z, on B'^ = n et B'^ ((2p —1 ) tt) = —n. Si i G R \ 7tZ, on peut par exemple écrire n 2 B'^{t) sini = ^ i s i n {2kt) —sin {2k — 2)t\, k=l ^ d ’où : 2B'^(t) sint = sin ni. Comme 5„(0) = 0 , on a donc bien ^ /X 11 r/•* sin 2n6 æ. Bn{t) ~ n 0 ^ «/0 Ssin I c) Sur ]0 , 7t[, B{^{t) s’annule et change de signe en i = 7r/( 2 n). Comme Bn{t) 0 pour tout i de tt^ ^2 n.^j j il s agit d un maximum pour De plus, si Mn désigne ce maximum, on a Mn > Bn{0) = 0. 3) Soit V? la fonction définie sur [0 , 7t/ 2] par 1 (p{e) ^ < sin 0 0 - i si O < 0 < 1 2 6 si i = 0 . - Elle est continue (et même de classe C°°) sur ce segment, elle y est donc bornée et 7T (*) i ” (p{9) sin2n6 d9 < ll^lloo ^ = O{1) lorsque n JJo0 ' ' ' iTh ..... . Z 2n D’autre part, en posant u = 2n6, on a (**) iJo : sin2n9 _ 1“^ sin U d9 du. 9 Jo U Grâce à (*) et (x”):) on conclut que 1 f/•’fsin^ lim Mn = - / d9. n ->+oo 2 Jo T~ 4) La fonction / donnée par i sin a: f{x) = ^ X si a; ^ 0 si a: = 0 + 00 . § 4. Problèmes sur les séries de Fourier 417 est développable en série entière sur R, et on a +00 V ..« , /( .) = g 2p ( - 1 ,. Comme cette série entière est de rayon de convergence infini (règle de D’Alembert), elle converge uniformément sur tout compact de R d’après le théorème 3.1 du chapitre 5. Donc, pour tout i G R fixé, le théorème 5.1 du chapitre 4 donne ( _ 1 ) P ¿2p+l ^ § +00 (2p + l ) ! ( 2p + l ) ~ 2 (—1 )P (2p)!( 2p + l ) 2 ' En prenant i = tt, on obtient le résultat désiré. 5) Le nombre M étant la somme d’une série alternée, on sait que ( _ 1 ) P 7t2p 2 ^ 0 (2p)!( 2p + l ) 2 ’ soit M > 0,92. Comme | < 0 , 8 , on a l’inégalité désirée. P roblèm e 7.26 Soit f la fonction 2tt-périodique définie sur [0 , 27t[ par f{x) = ch (tt —a:). 1) a) Calculer les coefficients de Fourier exponentiels Cn{f) de f . b) Montrer que la série de Fourier de f converge uniformément vers f sur R. I (—1 )” c) Calculer la somme des séries ^ et ------ r.. ^ ^ l + n2 ^ l + n2 . , , . , , , . sinnx d) Determiner la fonction somme de la serie ^^ . Sj À l ’aide de la formule de Parseval, calculer la somme -foo E n=0 1 n'* + 2 n 2 + 1 Chapitre 7. 418 Problèmes de révision corrigés Solution 1) a) Pour tout n G Z, on a 1 /‘27T =si 3— TT /»2TT r e - ‘'+ ‘">*dx + ^ r e < " - “ )'<fa 47T yo 4TT yo g - 7T r g ( l -— min'\a: )a : 1 g -( l+ in )a : + 47T - ( I H - w ) J q ' 4TT O—T T ^27T 1 —e—2TT + Air l + in ' 4TT 1 - zn ((®' - «■') (1 - ™) + («' - « "') (1 + “ ) ) ’ shTT d 'o ù .c „ (/)= b) Le calcul ci-dessus montre que la série de Fourier de / s’écrit 4-00 E = n = -o o shTT — ^ e*”® E r+ „ r n = -o o J- ^ Cette série converge uniformément vers / sur tout segment sur lequel / est continue. Comme /(0) = /(S tt), / est continue sur R. Donc la série de Fourier de / converge uniformément sur R vers / . c) D’après ce qui précède, on a c\l TT v^ g r , m = ^ pinx E T n=-oo 1 + n 2 - Pour X = 0, on obtient /(0) U shTT 2 sh 7T ^ 1 = ch TT = — -I- —— ^ TT ^ ^ 1 1 -l-n^ shTT TT 2sh7T 1 TT ¿ ^ o l- ^ n 2 ’ d’où + 00 -1 _ M 1 E — 1 -L «2 ::i, 1 -Fn^ “ 2 n=0 ^ ' thTT § 4. Problèmes sur les séries de Fourier 419 Pour a: = 7T, on a _ ^ “ 7T 2 s h 7T ^ (-1 )" l+ n 2’ 7T d’où g H T = 1 ("i + ¿ l+ n 2 j l \ l , ^ s h 7r; 2 d) Les coefficients de Fourier trigonométriques de / sont donnés par ûn(/) = Cn{f)+ c-n(/) et 6n(/) = ¿(c„(/) - c_n(/)). D’où On en déduit que ^ sliTT 2sh7T ^ Vi G M , ch TT- i = ----- + ------7T TT ^ OÙ cosn i 1 + la série du second membre est normalement convergente sur R car Vi G M , cos ni 1 + n2 n2’ et que 1/n^ est le terme général d’une série de Riemann convergente. On peut donc intégrer terme à terme sur le compact [0, x] : rc h (^ -f)* = Jo ^ ’ T æ + TT Jo g TT ^ rc œ n td t 1 + n 2 70 d’où , , , . sh 7T 2 sh 7T shTT - sh (tt - a;) = x -------- 1---------- > ^ n n sin nx ^ “ i n ( l + n 2) ou encore ^ sin nx 7T n + n^ ~ 2 TTsh (tt —a;) 2 sh 7T x 2 2 ) Sachant que 6„ (/) = 0 pour tout n > 1 , l’égalité de Parseval s’écrit Oo(/) + E n=l 11 ^nif) = - ^ /-r^T 2»T L ch^ (tt - a;) dx 420 Chapitre 7. ou Problèmes de révision corrigés , , 2 sh 7T 2 sh 7T ooif) = — z ~ > an(/) = TT 1 1 + + E ‘¿(Z ) = ^ 7T^ n=l ^ 7t2 E 7T ' On a donc ( l + ‘n 2)2 - D’autre part, i r c h n .- x ) d x = i f l±£M 2^rM dx TT Jo TT Jo = 2 . 2 sh 27t sh TTch TT 1 + — ---- = 1 + 4TT 7T Il en résulte que 1 H shTTchTT 2sh^7T - 7T 4sh^Tr ^ 2^ ---- ------ 1-------^ 7T^ 2sh^7T 7T^ 1 (1 + 4sh^7T ^ 7t2 1 t o i ^ + n-^r d’où +00 +00 2 (1 + 1/ 7T^ 7T 2+ + ^^ + 2^^ + ï ~ 4 ^ sh^^ ^ t h n ) ' = 2 T P ro b lèm e 7.27 (Form ule som m atoîre de Poisson) Soit S Vensemble des fonctions f de classe C°° sur R telles que, pour tout (m, n) de l’application x\-^ soit bornée sur R ('on dit qu’il s ’agit de fonctions à décroissance rapide ainsi que leurs dérivées). 1) Montrer que S n’est pas réduit à {0}. 2) Pour f E S, étudier la convergence des séries de fonctions définies +00 sur R par : F{x) — ^ +00 f { x + n) et G{x) = n = —OO ^ f ( x + n). n= —00 3) Montrer que F est de classe sur R et 1-périodique. 4) Montrer que F est développable en série de Fourier, et exprimer ses ^ /*+oo . coefficients à l ’aide de la fonction f '• y f ( t ) dt. J —oo § 4. Problèmes sur les séries de Fourier 421 5) En déduire la formule sommatoire : +00 +00 E /(^ ) = E E p = —oo f(p) Solution est manifestement de classe (7°° sur et sa A:-ième dérivée est de la forme Hk{x) où Hk est une fonction polynôme. Donc, pour tout (m ,n) € №, tend vers 0 lorsque X tend vers ±oo. Autrement dit, ( f appartient à S. 2) Pour a; G [-N, N], (AT g N* fixé) et |n| > AT + 1 , on a |a; + n| > 1. Soit B réel tel que, pour tout i G M, on ait \t^f{t)\ < B. Alors, 1 ) La fonction <p X Vx G [ - N , N ] , |( x + n ) ^ / ( a ; + n )| < B et \f{x + n)\ < B B < {x + n )2 (n —N y ’ ce qui prouve la convergence normale de f ( x + n) sur [—N, AT]. Il en est de même avec G puisque f aussi est à décroissance rapide. 3) Compte tenu de ce qui précède, le théorème 4.2 du chapitre 4 permet d’affirmer que F est dérivable sur E, et que F' — G. Or, G étant continue sur R comme somme d’une série normalement convergente de fonctions sur E. continues, on conclut que la fonction F est de classe La 1-périodicité de F est évidente. 4) La série de fonctions f ( t + n) converge normalement sur le compact [0 , 1 ], et on peut donc écrire <h>(F) = 1 ' ( E + +00 = E f { t + n ) e - ^ ’^ dt Chapitre 7. 422 Problèmes de révision corrigés En posant u = t + n dans l’intégrale, on obtient +°° ( /-n+l E ( / = \ da\ = = /(p). J —oo D’après la question précédente et le théorème 5.8 du chapitre 6 , la série de Fourier de F converge normalement sur R et sa somme est F. 5) Puisque la fonction F est somme de sa série de Fourier, on a en par­ ticulier +00 ^ ( 0) = +00 E /W n = —oo = E p = —oo +00 ^ (/) = E /(p)> p = —oo ce qui donne bien la formule de sommation de Poisson. P roblèm e 7.28 Soit f : R —^ R une fonction continue, de période 27t, + 00 et notons Uo -I- E sin nx) sa série de Fourier. n=l px On pose F{x) = —OqX -I- / f{t)dt. 1) a) Montrer que la fonction x i—^ F{x) est dérivable sur [0, 27t]. b) Montrer que F est périodique de période 2tt. c) Calculer les coefficients de Fourier trigonométriques de F. 2) Utiliser ce qui précède pour étudier la convergence sur E de la série +00 ^ — {ün sinnx — bn cosnx). «EÎ n n=l Quelle est la somme de cette série ? I +00 3) Montrer que : E ~ n ç2-K —— / 2TT Jo {x — tt) f{x) dx. 4) Pour quelles valeurs de x, la série ^ n=2 converge-t-elle ? ^^ § 4. Problèmes sur les séries de Fourier 423 +00 sin nx 5) Montrer que la série trigonométrique ^ ne peut être la série de Fourier d ’une fonction continue sur M. Solution 1) a) La fonction / étant continue sur E, la primitive x i-> Jq f(t) dt est dérivable, donc F aussi. De plus, F'{x) = —oq + f{x). b) On a rx+Z TT 2T + 27t) = —ag (x + 27t) + / f{ï)dt J0 nx-\-2'K /’27T = -oo X - 2 n a o + / f{t) d t + J2'K f{t) dt. Comme / est de période 27t, on a px+Zn nx+2Tv px / f{t) d t = f{u) du J2'K JO (u = t - 2n). De plus. 1 Donc F (x + 2tt) = F(x) pour tout x réel. + 00 c) Notons i4o + ^ {An cos nx + n=l Pour n G N*, on a An = —J = ^ 1 ^ '' sin nx) la série de Fourier de F. ^ — OqX + J f { t ) d ^ cosnx dx £ f i t ) dt^ cos nx dx. Intégrons par parties en posant px u{x) = / f {t )dt et v'(x) = cos nx. JO On a alors u \x ) = f{x) et v{x) — sin nx n ’ Chapitre 7. 424 Problèmes de révision corrigés et on obtient ainsi sinna; 1 dx, A„= — f(x) n 7TJo c’est-à-dire An = —bnin pour tout n > 1 . D’une manière analogue, on trouve Bn — —a „ /n pour tout n > 1. +00 /„ U smnx — — cosnx ^ est, à une constante addi2) D’après 1) c), ^ n tive près, la série de Fourier de F. Or F est dérivable sur M, donc d’après le théorème de Dirichlet, elle coïncide avec sa série de Fourier. D’où ( — sinnx — — cosna;') = F{x) — A q, Vn n J pour tout X dans IR. 3) En faisant x = 0 dans l’égalité précédente, et sachant que F(0) = 0, on obtient S ^ = A. - i'(O) = ^0, n=l et comme F{ 27t) = F{0) = 0, il vient 1 r2ir Aq = / ^ f{x) dx -b TTUo. 27T Jo D’où Ao = , X f{x)dx + 2 I 27T J{D 1 f{x) dx On en conclut que +00 E n=l 1 ^0 n p2tt 27T l - x) f{x) dx. 4) Utilisons le critère d’Abel pour les séries de fonctions. On a sinkx k=l La suite +00 < 1 sin(a;/ 2 )| pour X ^ 27tZ. positive, décroissante et tend vers 0. Donc la série sinnx converge uniformément sur tout segment qui ne rencontre pas Inn n=2 E § 4. Problèmes sur les séries de Fourier 425 R \ 27tZ. Comme chaque fonction x sin nx est continue sur M (donc sur E \ 27tZ), le théorème 3.1 du chapitre 4 permet de conclure que la fonction somme de la série est continue sur E \ 27tZ. +00 sm Thx 5) Supposons que ^ -j----- soit la série de Fourier d’une fonction / Inn continue sur R. On a alors +00 U L +00 1 1 *27T +00 (*) n=2 n=l ^ +00 Or, ^ n=2 ^ 1^ ^ 27T J o J —j— est une série de Bertrand divergente, ce qui est en contra- n=2 diction avec l’égalité (*) où l’intégrale jQ^{Tr—x ) f { x ) d x est bien définie (comme intégrale d’une fonction continue sur un intervalle compact). +°° sin no; Par conséquent, la série trigonométrique ----- ne peut être la série \Tl n=2 de Fourier d’une fonction continue sur P ro b lèm e 7.29 (N om bres de B ernoulli) On se propose d ’établir une formule permettant de calculer la valeur des C(2 A:) où C désigne la fonc­ tion zêta de Riemann et k est un entier naturel non nul. Pour cela, on introduit les polynômes et les nombres de Bernoulli. On dit qu’une suite (Bn) de E[X] est une suite de polynômes de Ber­ noulli si elle vérifie les propriétés suivantes : B q = 1, Vn G N* : = n B n -i et [ Bn{t)dt = 0. Jo On admet qu’il existe une et une seule suite de polynômes de Bernoulli que l ’on notera désormais (5„). On l’appelle la suite des polynômes de Bernoulli. On pose bn — Bn(0) et on l’appelle le n-ième nombre de Bernoulli. 1) Calculer B\ et B 2 . En déduire bi et 62. 2) Pour n > 2 , calculer B„(l) —jBn(O). 3) Montrer que, pour tout n G N, on a Bn{X) = ( - l ) " Bn{l - X ). 4) Soit G N, et considérons la fonction Qk définie sur E par gk{x) = pour x e [0,27t[, Chapitre 7. 426 Problèmes de révision corrigés et Qk périodique de période 27t. Montrer que Çk est développable en série de Fourier, et que tout x € Œ an{k) cos(nx). 9k{x) = ^ n=l 5) a) Soient n > 1 et k > 1. Montrer que l’on a ~ (n7r)2 (■^2fe-l(l) - ■B2fe-l(0)) ^2n7r)2 *^n-l{k ~ 1). b) En déduire la valeur de a„(l) pour n > 1. c) Conclure que pour k > 1 et n > 2 : an{k) = ( - 1 ) ^ -1 {2k)\ 22A :-1 (7^7r)2fc 6) Déterminer pour k > l une relation entre C(2^) et b2k7) a) En utilisant la formule de Taylor, montrer que pour tout n G N, on a B n (x ) = y: fc=0 br,-k X “. b) En déduire une relation de récurrence permettant de calculer les nombres de Bernoulli sans avoir à déterminer les polynômes de Bernoulli asso­ ciés. Solution 1 ) On a, B[ = B q = 1, donc Bi{x) = x + o; pour tout x dans R. Or / q Bi(x)dx = 0, donc a = —1/2. On en déduit Bi{X) = X — En procédant de la même manière, on obtient B 2 {X) = —X + |. D’où bo = 1, bi = —1/2 et b2 = 1 / 6 . 2) Pour tout n > 2, on a B n { l ) - B n { 0 ) = f^B'^{t)dt = n f^ B n -i{ t)d t = 0 . JO Jo 3) Soit Qn{X) = (—1)’^ Bn{l —X). On a Qo = 1, et pour n > 1 : Qi(AT) = (-1 )"+ ' ( n B „ _ i ( I - X ) ) = n Q „ . t ( l - X ) . Enfin, Vn € r , t/0 Qn(t) dt = ( - 1 )” «/0 Bn{l - 1) dt. § 4. Problèmes sur les séries de Fourier 427 Le changement de variable u = l — t donne f ' Q n { t ) d t V0 = (-1 )” f ^ B n { u ) d u Jo = 0. De l’unicité (admise) de la suite des polynômes de Bernoulli, on déduit que Qn = Bn pour tout entier n. On conclut que 5„(X ) = (-1 )” B „(l - X ) pour tout n G N. 4) La fonction gu est continue sur R \ 27tZ et elle est périodique de période 27t. Pour prouver sa continuité sur E, il suffit donc de prouver sa continuité en 0 . D’une part, on a lim Qk{x) = ^fc(O) = B^kW) = 62fc- D’autre part, x-^0+ &2fe si fc > 1 lim Qkix) = B 2k{\) = ( 1 ' si k = 0. æ—>27r~ I i Comme 6o = on a VA: G N , lim gk{x) - lim gk{x) x-^0+ æ— >0~ - &2fc = gk{0). Donc gk G C2,r(K,E). Comme de plus gk est de classe par morceaux sur E, on déduit du théorème 5.8 du chapitre 6 que gk est somme de sa série de Fourier qui converge normalement sur E. Pour montrer que la série de Fourier de gk est de la forme indiquée, il suffit d’établir que gk est paire. Par définition de on a Vrt€ [-2Tr,0[. De plus, compte tenu de la question 3), on a a: G [-27t,0[ ^ - x e [0,27t[ g k (-x ) = gk{-x) = B2k Donc, si a; G [—27t, 0[, alors gk{—x) = gk{x). De même, si a; G [0, 27t[, alors —x G ] —27t, 0]. Donc = B .. = B ^ (^ ). 428 Chapitre 7. Problèmes de révision corrigés On conclut que Çk est paire, donc ses coefficients de Fourier bn{gk) sont nuis pour tout n > 1 . En notant an{gk) = an{k), on a bien obtenu Va; G R , gk(x) = ^ ^ an{k) cos (na;). n=l 1 /*27r 5) a) Par définition, on a an(k) = — gk{t) cos (nt) dt, et en posant TT Jo t = 2 Trx, on trouve /•2TT d'n{k) = 2 / B 2k{t) cos{2'Knx)dx, JO Comme = 2kB2k-i, une intégration par parties donne Un(^) — B2k(x) Donc sin(27mx)]^ 2k ^ +' 2im J0 n7T B 2k-l{x) sin{27rnx)dx. 2k ri o-nik) = — / B 2k-i(x) sm(2Tmx)dx. nn Jo De même, comme B'2f._i = (2k — 1) B 2k- 2 , on a fi.\ an(k) = — ( T> n7T \L ( \ c o s (2 7 m x )]i B2k-i (x) — ------ -\ 27rn Jo 2 A: - 1 riTT /•! 2 {x) COS (2imx) d x ^ . L D’où 2k (2k - 1 ) b) D’après la formule précédente, on a Or an(0) = 2 / Bo(x) cos(2Tmx)dx = — Jo sin(27rnrc)l nTT L Jo = 0 § 4. Problèmes sur les séries de Fourier 429 et 5 i( l) = - 5 i( 0 ) = 1 / 2 . Donc a„(l) = (n7r)^ c) D’après 2 ), on a 5 2 A:-i (0 ) —B 2k-i{Î) = 0 pour tout k > 2 . Donc ~ 2fc(2A:-l) (2n7r)2 „ ~ (—1 )^“^ (2 fc)! Par une récurrence facile, on obtient : a„(fc) = 92 22fc-i fc-l ( d ’où (-l)fc-i (2 fc)! O'ni.k) — 22fc-l 6) D’après 3), on a gk{Q) = anik\ Or, n=l ao(A:) = 2 Î B 2k{x)dx = 0 si A: > 1 , et ^fc(O) = &2fc, J0 donc = (22zfc-ll M C(2.), 7) a) La formule de Taylor pour les polynômes donne B n( x) = èk=o X'^. Comme B!^ = n B n -i pour tout n > 1 , on obtient, par récurrence im­ médiate sur k : VA; e {0 , . . . , n} , B^^^ = n ( n - 1 ) • • • (n-A:-|-l) Bn-k - “ it] Bn(X) = £ fe=0 b) La formule précédente donne s « (i) = E k=0 !) ^ Bn-k- 430 Chapitre 7. Problèmes de révision corrigés Comme 5„(1) = 5„(0) pour tout n > 2 d’après 2), il vient £ ( ;: I bn-k = 0 . k=0 Connaissant déjà bo, bi et b2, on peut trouver tous les grâce à un programme classique qui résout un système linéaire triangulaire. Noter que d ’après 2) et 3), on a 62*1+1 = 0 pout tout k > l . Bibliographie [1] A rnaudiès J.-M ., Lelong-F errand J. : - Cours de mathéma­ tiques (tome 2 : Analyse), D unod , 1996. 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Chemins vers l ’Analyse, V uibert, Index Abel - critère d’-, 99 - théorème d’-, 372 absolue (convergence -), 194 accélération de convergence, 40 adjacentes (suites -), 33 Aitken (méthode d’-), 45 attractif (point fixe -), 41 Banach (espace de -), 150 Bernoulli - nombre de -, 429 - polynôme de -, 429 Bernstein - polynôme de -, 156 - théorème de -, 406 Bertrand (séries de -), 92 Bessel (inégalité de -), 307 Bolzano-Weierstrass, 36 Cauchy - produit de -, 10 1 - règle de -, 94 - suite de -, 34 - uniforme, 142 Cauchy-Schwarz, 293 cercle d’incertitude, 233 Cesàro (moyenne de -), 53 coefficients de Fourier - exponentiels, 300 - trigonométriques, 301 constante d ’Euler, 384 convergence - absolue, 194 - d’ordre r, 42 - commutative, 105 - en moyenne de Cesàro, 53 - en moyenne quadratique, 313 - géométrique, 40 - lente, 42 - localement uniforme, 199 - normale, 195 - quadratique,' 42 - rayon de -, 232 - simple, 140 - uniforme, 140 convolution (produit de -), 310 cosinus complexe, 256 cosinus hyperbolique complexe, 256 cotangente complexe, 258 critère - d’Abel, 99 - de Leibniz, 97 - de comparaison, 86 - séquentiel, 38 critère de Cauchy - pour les suites, 34 - pour les séries, 83 - uniforme, 142 D’Alembert - règle de -, 95 - théorème de -, 40 433 Index 434 De Moivre A., 47 développement eulérien, 337 dichotomie, 36, 37 Dini (théorème de -), 179 Dirichlet - noyau de -, 313 - théorème de -, 316 disjointes (séries entières -), 266 disque de convergence, 233 divergence grossière, 82 dominée (suite -), 26 entière - fonction -, 233 - série -, 231 équation caractéristique, 7 espace - eM 2^(K,K) , 290 - C27r(H^) 289 - Î » 2^(R,K), 293 - complet, 36 - de Banach, 150 - euclidien, 291 - préhilbertien, 291 Euler - formule d ’-, 294 - constante d’-, 384 exponentiel (système -), 294 exponentielle complexe, 253 extractrice, 14 Fejér - théorème de -, 413 - somme de -, 418 Fibonacci L., 4 fonction - à décroissance rapide, 424 - entière, 233 - lipschitzienne, 163 - somme, 192 - zêta de Riemann, 384 forme - hermitienne, 291 - sesquilinéaire, 290 - définie positive, 291 - non dégénérée, 291 - positive, 291 formule - de De Moivre, 47 - d’Euler, 294 - de Stirling, 354 - de Wallis, 354 - de Hadamard, 235 - de Parseval, 309 - de Pythagore, 292 - sommatoire de Poisson, 424 Fourier - coefficients de -, 300 - série de -, 303 Gibbs (phénomène de -), 418 grossière (divergence -), 82 Hadamard (formule de -), 235 harmonique (série -), 84 Heine (théorème de -), 157 hypothèse de domination, 155 incertitude (cercle d’ -), 233 inégalité - arithmético-géométrique, 349 - de Bessel, 307 - de Cauchy-Schwarz, 293 - de Minkowski, 293 - géométrico-harmonique, 349 - triangulaire, 293 intervalle de convergence, 233 Lebesgue H., 155 435 Index Leibniz (critère de -), 97 lemme de Riemann-Lebesgue, 314 limite - inférieure, 93 - simple, 140 - supérieure, 93 - uniforme, 140 lipschitzienne (fonction -), 163 polynôme trigonométrique, 295 polynôme de Bernstein, 156 produit - de convolution, 310 - de Cauchy, 101 - scalaire, 291 projection orthogonale, 307 Pythagore (formule de -), 292 Mertens (théorème de -), 103 Minkowski (inégalité de -), 293 monotone (suite -), 32 moyenne - de Gauss, 69 - harmonique, 71 - arithmético-géométrique, 69 - arithmétique, 71 - de Cesàro, 53 - géométrique, 71 quadratique (norme -), 313 négligeable (suite -), 25 nombre - de Bernoulli, 429 - de Fibonacci, 4 - irrationnel, 64 normale (convergence -), 195 norme, 292 - quadratique, 313 - uniforme, 143 noyau de Dirichlet, 313 orthogonale (projection -), 307 Parseval (formule de -), 309 permutation, 105 phénomène de Gibbs, 418 point fixe, 10, 38 point fixe attractif, 41 Poisson (formule de -), 424 Raabe-Duhamel (règle de -), 117 raison d’une suite - arithmétique, 3 - géométrique, 3 rayon de convergence, 232 récurrence homographique, 9 récurrence linéaire - d’ordre deux, 7 - d’ordre un, 7 référence (suite de -), 40 règle - n°‘Un, 89 - d’équivalence, 87 - de Cauchy, 94 - de comparaison, 86 - de D’Alembert, 95 - de Raabe et Duhamel, 117 - de domination, 90 régularisée d’une fonction, 316 reste d’ordre n, 80 Riemann-Lebesgue, 314 Romberg-Richardson, 43 semi-norme, 291 série - absolument convergente, 84 - entière, 231 - harmonique alternée, 136 436 - alternée, 97 - convergente, 80 - de Taylor, 244 - de Bertrand, 92 - de Fourier, 303 - de Riemann, 88 - de fonctions, 191 - divergente, 80 - géométrique, 80 - harmonique, 84 - harmonique alternée, 105 - trigonométrique, 297 - télescopique, 82 série entière - dérivée, 239 - primitive, 239 - produit, 237 - somme, 237 séries entières disjointes, 266 sesquilinéaire (forme -), 290 simple (convergence -), 192 sinus complexe, 256 sinus hyperbolique complexe, 256 sommation par paquets, 104 somme - d’une série, 80 - d’une série entière, 232 somme partielle, 80 somme partielle symétrique, 297 sommes de Fejér, 418 sous-suite, 14 Stirling (formule de -), 354 suite - bornée, 12 - convergente, 13 - croissante, 32 - monotone, 32 - arithmétique, 3 Index - arithmético-géométrique, 6 - complexe, 1 - de Fibonacci, 4 - de Bernoulli, 429 - de Cauchy, 34 - de fonctions, 139 - de référence, 40 - divergente, 13 - dominée, 25 - décroissante, 32 - extraite, 14 - géométrique, 3 - numérique, 1 - négligeable, 25 - périodique, 14 - réelle, 1 - stationnaire, 14 suites - adjacentes, 33 - équivalentes, 26 système exponentiel, 294 tangente complexe, 258 Taylor (série de -), 244 théorème - d’Abel, 372 - de Mertens, 103 - de Heine, 157 - de Weierstrass, 158 - de Bernstein, 406 - de D’Alembert, 40 - de Dini, 179 - de Dirichlet, 316 - de Fejér, 413 - de convergence dominée, 155 - de la double limite, 146 - des gendarmes, 19 - des segments emboîtés, 36 Index transformation d’Abel, 372 trigonométrique (polynôme -), 295 uniforme (convergence -), 193 valeur d’adhérence, 15 vitesse de convergence, 40 Wallis (formule de -), 354 Weierstrass (théorème de -), 158 zêta (fonction -), 384 437 Achevé d ’imprimer en novembre 2011 N® d’impression L 74867 Dépôt légal, novembre 2011 Imprimé en France Suites et séries numériques Suites et séries de fonctions Les suites et les séries jouent un rôle fondamental en Analyse mathéma­ tique. Avec la notion de convergence qui leur est intimement liée, les suites et les séries numériques sont au coeur de la construction d'objets mathématiques essentiels comme les nombres réels ou les intégrales. Par ailleurs, plusieurs fonctions fondamentales, telles que la fonction gamma d'Euler ou la fonction zêta de Riemann, sont obtenues comme limite de suites de fonctions ou comme somme d'une série de fonctions. L'étude de la continuité et de la dérivabilité de telles fonctions conduit très na­ turellement à la notion cruciale de convergence uniforme. Ce livre propose un cours détaillé sur tous ces sujets avec un éclairage tout particulier sur les séries entières et les séries de Fourier qui constituent la base de l'Analyse complexe et de l'Analyse de Fourier. L'ensemble est rédigé de manière à être adapté à différents parcours et à différents niveaux, et l'auteur a systématiquement privilégié l'équilibre nécessaire entre les approches abstraites et pratiques. De nombreux exemples et contre-exemples sont disséminés afin de motiver l'introduction des concepts et techniques. À la fin de chaque chapitre, un grand choix d'exercices rédigés de manière progressive et détaillée permet au lecteur de se familiariser avec les nouvelles notions et de contrôler l'assimilation correcte des points essentiels. En vue des examens et des concours, un chapitre entier propose un grand choix de problèmes d'approfondis­ sement et de synthèse, tous entièrement corrigés. Cet ouvrage se destine aux étudiants de L l, L2 et L3, et aux candidats au CAPES et à l'Agrégation interne. X S < Mohammed El Am rani est enseignant-chercheur à l'un ive rsité d'A ngers et responsable pédagogique du Master I Mathématiques Fondamentales et Appliquées. 9 "782729 8 7 0 3 9 3