Ahmed Lesfari Distributions, analyse de FOURIER et transformation de LAPLACE Cours et exercices Références sciences Distributions, analyse de Fourier et transformation de Laplace Cours et exercices Ahmed Lesfari Collection Références sciences dirigée par Paul de Laboulaye [email protected] Arithmétique et cryptologie, Gilles Bailly-Maitre, 312 pages, 2012. Calcul différentie/, Marcel Grangé, 240 pages. 2012. Concevoir et programmer en C++, Philippe d'Anfray, 576 pages, 2012. Convolution. séries et intégrales de Fourier, Jacques Peyrière, 120 pages, 2012. De /'intégration aux probabilités, Olivier Goret. Aline Kurtzmann. 504 pages, 2011. Distributions. analyse de Fourier et transformation de Laplace - Cours et exercices, Ahmed Lesfari, 384 pages, 2012. Éléments d'analyse réelle - Rappels de cours illustrés et exercices corrigés, Mohamed Boucetta, 288 pages, 2012. Épistémologie mathématique, Henri Lombardi, 216 pages, 2011 . L'évolution des concepts de la physique de Newton à nos jours, Jean-Louis Farvacque, 360 pages, 2012. Exercices de probabilités pour futurs ingénieurs et techniciens, Antoine Clerc, 168 pages, 2012. Géométrie euclidienne élémentaire, Aziz El Kacimi Alaoui. 240 pages, 2012. Ingénierie Dirigée par les Modèles, Jean-Marc Jézéquel, Benoît Combemale, Didier Vojtisek, 144 pages. 2012. Intégration - Intégrale de Lebesgue et introduction à /'analyse fonctionnelle, Thierry Goudon, 192 pages. 2011 . Introduction à /'analyse des équations de Navier-Stokes, Pierre Dreyfuss. 168 pages. 2012. Introduction à /'Optimisation - 2° édition, Jean-Christophe Culioli, 384 pages, 2012. Le plan; la sphère et le théorème de Jordan. Jean-Yves Le Dimet. 144 pages, 2012. Recherche Opérationnelle - Tome 1 - Méthodes d'optimisation, Jacques Teghem, 624 pages, 2012. Statistique mathématique, Benoît Cadre, Céline Vial. 192 pages, 2012. Suites et séries numériques. Suites et séries de fonctions, Mohammed El Amrani, 456 pages, 2011 . Systèmes de communications numériques, Gaël Mahé, 216 pages, 2012. Théorie des groupes, Felix Ulmer, 192 pages, 2012. Traité de géométrie affine, Dominique Bourn, 168 pages, 2012. Une introduction moderne à /'algèbre linéaire. Vincent Blanlœil, 216 pages, 2012. ISBN 978-2-7298-76296 ©Ellipses Édition Marketing S.A., 2012 32, rue Bargue 75740 Paris cedex 15 ® DA~GER PllOTOCOPILLAGE TIJELELIVRE Le Code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5.2° et 3°a), d'une part, que les «copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective'" et d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, «toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de lauteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite» (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. www.editions-ellipses.fr A El Rhalia, Reda, Hicham et Imad. Avant-propos La théorie des distributions fut construite par le mathématicien L. Schwartz entre 1944 et 1950 et lui valut la médaille Fields en 1950. Comme la plupart de grandes découvertes scientifiques, la théorie de distributions est construite sur des bases provenant de travaux effectués par de nombreux chercheurs : Heaviside en 1893, Wiener en 1925, Dirac en 1926-27, Hadamard en 1932, Bochner en 1932, Leray en 1934, Sobolev en 1936, Carleman en 1944, etc. L'objectif a été de généraliser la notion de fonction, afin de donner un sens mathématique correct à des objets manipulés par les physiciens et les ingénieurs. La théorie des distributions est importante aussi bien en mathématiques que dans plusieurs disciplines scientifiques. Elle s'est révélée être une nécessité pour le progrès de plusieurs théories en physique et en ingénierie où beaucoup de problèmes discontinus conduisent naturellement, entre autres, à des équations différentielles dont les solutions sont des distributions plutôt que des fonctions ordinaires. La théorie assure un certain nombre d'opérations indispensables auxquelles les fonctions ne se prêtent pas toujours et a apporté les outils mathématiques dont les physiciens et les ingénieurs avaient tant besoin. L'exemple le plus célèbre de distribution est l'impulsion de Dirac, indispensable aussi bien pour la formulation de la mécanique quantique qu'en analyse harmonique et en traitement du signal. Elle s'est révélée en particulier être un moyen efficace pour mieux comprendre le produit de convolution et la transformée de Fourier qui sont des instruments puissants de calcul en traitement du signal. D'ailleurs il ne faut pas être étonné que l'un des premiers articles de Schwartz sur la théorie des distributions fut publié en 1948 dans les Annales des Télécommunications (Généralisation de la notion de fonction et de dérivation; théorie des distributions. Annales des Télécommunications, vol. 3, pp. 135-140, 1948). Par ailleurs un autre point important qu'apporte la théorie des distributions sur celle des fonctions provient de ce que les distributions sont dérivables autant de fois que l'on veut, ce qui n'est évidemment pas le cas des fonctions. Au sens des distributions, la dérivabilité s'étend même à des fonctions discontinues, qui sont indéfiniment dérivables. L'approche utilisée par Schwartz est basée sur la 6 AVANT-PROPOS dualité dans les espaces topologiques. Il s'agit là d'un concept abstrait, profond et apparemment sans relation avec la physique. Une telle théorie nécessite donc un bagage mathématique assez poussé en analyse fonctionnelle, notamment sur la notion de convergence forte qui détermine une topologie adéquate dans des espaces de fonctions régulières ou de convergence faible dans les espaces duaux de distributions. En physique, on rencontre souvent des problèmes faisant intervenir des ondes ou des vibrations ou encore des oscillations. Dans chaque cas, la décomposition d'une vibration en une somme de vibrations élémentaires ou harmoniques pose le problème de la représentation d'une fonction par une série trigonométrique. Cette décomposition s'appelle analyse spectrale. L'exemple le plus ancien et le plus important est donné par les séries de Fourier qui trouvent leur origine dans l'étude de problèmes de la physique. En effet, la théorie de l'analyse de Fourier (séries de Fourier et leur version "continue" intégrales de Fourier) est issue de l'étude de diverses équations de la physique mathématique, comme l'équation de la chaleur. Faute de pouvoir résoudre ces équations, on a cherché à représenter leurs solutions sous forme de séries de fonctions trigonométriques. C'est Euler, à propos d'un mémoire de Bernoulli sur les cordes vibrantes qui a posé le problème de la représentation d'une fonction par une série trigonométrique. Ce problème a été repris en 1807 par Fourier dans ses travaux concernant l'équation de la chaleur qui a affirmé que l'on pouvait représenter ainsi des classes de fonctions beaucoup plus larges que celle des fonctions analytiques. En 1822, Fourier exposa les séries et la transformation de Fourier dans son traité intitulé : Théorie analytique de la chaleur. Des démonstrations rigoureuses de ce fait ont ensuite été données par d'autres mathématiciens, notamment Cauchy et Dirichlet. D'autres résultats importants ont été obtenus par Dirichlet, Dini, du Bois-Reymond, Fejér, Cesàro, Kahane, Katznelson, Carleson, Kolmogorov et d'autres. L'étude des séries de Fourier est délicate et il fallut plus d'un siècle pour éclaircir plusieurs questions relatives à ces séries. Cette étude et les difficultés qu'elle souleva a obligé les mathématiciens à formaliser des notions telles que la continuité, la dérivabilité, la convergence selon divers modes et elle est à la base de théories fondamentales : intégrales de Riemann, intégrales de Lebesgue, théorie des ensembles (Cantor 1870) ainsi que les premiers concepts de l'analyse fonctionnelle. A la suite des travaux sur les séries de Fourier émergèrent plusieurs spécialités nouvelles : analyse harmonique, théorie du signal, ondelettes et qui font encore actuellement l'objet de recherches actives. A l'heure actuelle, l'analyse de Fourier constitue l'un des moyens les plus puissants de l'analyse et intervient dans la plupart des domaines des mathématiques et de la physique. Elle constitue avec les transformées de Laplace (transformations intégrales proche des transformées de Fourier) et autres transformations inté- 7 AVANT-PROPOS grales (transformée de Fourier discrète, transformée de Fourier rapide, transformée en Z, etc.) un des outils mathématiques les plus utilisés dans plusieurs branches techniques avec des applications vastes et diverses. On les rencontre par exemple dans l'étude des signaux périodiques, des circuits électriques, des ondes cérébrales, dans la synthèse sonore, le traitement d'images, pour ne citer que quelques uns. Cet ouvrage s'organise en trois grandes parties, respectivement intitulées : Distributions, Analyse de Fourier et Transformation de Laplace, ainsi qu'un Appendice. On trouvera une description détaillée de toutes ces notions dans l'introduction propre à chaque chapitre. Chaque chapitre commence par un exposé clair et précis de la théorie (définitions, propositions, remarques, etc.). En général, j'ai rédigé des démonstrations complètes, détaillées et accessible à un large public. Par ailleurs, le souci de rendre les notations aussi simples que possible a conduit à raisonner souvent dans le cas d'une variable avec des indications sur les quelques changements que demande le cas de plusieurs variables. De nombreux exemples se trouvent disséminés dans le texte. En outre, comme il s'adresse principalement à tous les étudiants scientifiques entrant dans un établissement d'enseignement supérieur, chaque chapitre comporte de nombreux exercices de difficulté variée complètement résolus, ainsi que des exercices proposés avec éventuellement des réponses ou des indications. Certains exercices ont fait l'objet de questions d'examen au cours des dernières années. Par ailleurs parmi ces exercices il y en a des classiques, que l'on retrouvera certainement ailleurs, et d'autres qui sont vraisemblablement originaux. A la fin, j'ai inclus une bibliographie comportant un petit nombre d'ouvrages fondamentaux facilement accessibles. C'est avec reconnaissance que j'accueillerai les critiques et suggestions que les lecteurs voudront bien me faire parvenir. Cet ouvrage est destiné aux étudiants de licence ou master de mathématiques (12, 13, Ml) ainsi qu'aux élèves des grandes écoles scientifiques et techniques. Il peut également être utile aux enseignants. E-mail : [email protected] Table des matières I DISTRIBUTIONS 13 1 Définitions et exemples 1.1 Espace des fonctions test 'D 1.2 Définition d'une distribution . 1.3 Exemples de distributions . . 1.3.1 Fonctions localement sommables 1.3.2 Distribution de Dirac . . . . . . . 1.3.3 Mesures . . . . . . . . . . . . . . 1.4 Quelques définitions et propriétés locales . 1.5 Extension de l'espace 'D : espaces C, & et S 1.6 Exercices résolus 1. 7 Exercices proposés . . . . . 15 2 Dérivation des distributions 2.1 Définition et propriétés . . . . . . . . . . . 2.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.2.1 Dérivée de la fonction d'Heaviside 2.2.2 Dérivée de la distribution de Dirac 2.2.3 Dérivée d'une fonction discontinue 2.3 Extension au cas de plusieurs variables . 2.4 Exercices résolus 2.5 Exercices proposés .. 41 3 Opérations élémentaires 3.1 Multiplication des distributions 3.2 Translation d'une distribution . 3.3 Changement d'échelle . . . . . 3.4 Transposée et parité d'une distribution . 3.5 Exercices résolus 3.6 Exercices proposés . . . . . . . . . . . . 67 16 18 20 20 24 25 25 28 29 37 42 43 43 43 44 45 46 63 67 69 70 70 71 81 TABLE DES MATIÈRES 10 4 Convergence des distributions 4.1 Définitions et propriétés 4.2 Exercices résolus . 4.3 Exercices proposés 85 85 89 101 5 Convolution 105 5.1 Produit tensoriel 105 5.2 Convolution des fonctions .. 110 5.3 Convolution des distributions 113 5.4 Algèbre de convolution . . . . 118 119 5.5 Équation de convolution . . . 5.5.1 Définitions et propriétés 119 5.5.2 Opérateurs différentiels à coefficients constants 121 5.5.3 Équations différentielles linéaires à coefficients constants 124 5.6 Exercices résolus . 126 5.7 Exercices proposés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136 II ANALYSE DE FOURIER 139 Séries de Fourier 6.1 Séries trigonométriques . ......... 6.2 Séries de Fourier, Théorème de Dirichlet 6.3 Cesaro, Fejér, Jordan et Weierstrass .. 6.4 Égalité de Parseval et inégalité de Bessel . 6.5 Séries de Fourier des distributions . 6.6 Exercices résolus 6.7 Exercices proposés .. 141 7 Transformée de Fourier 7.1 Transformée de Fourier dans C, 1 . 7.2 Transformée de Fourier dans S 7.3 Transformée de Fourier des distributions 7.4 Transformée de Fourier dans C,2 . • . . • 7.5 Transformée de Fourier à plusieurs variables 7.6 Exercices résolus 7.7 Exercices proposés .............. 235 6 142 147 164 169 173 180 224 236 243 248 257 261 264 284 TABLE DES MATIÈRES III TRANSFORMATION DE LAPLACE 11 289 8 Transformée de Laplace 8.1 Transformée de Laplace des fonctions . 8.2 Transformée de Laplace des distributions . 8.3 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . 8.3.1 Équations différentielles . . . . . . 8.3.2 Résolution des équations de convolution 8.3.3 Résolution des équations intégrales . . . 8.3.4 Etude de la stabilité de quelques systèmes non-linaires 8.4 Exercices résolus . 8.5 Exercices proposés 291 9 Appendice 9.1 Éléments de topologie . . . . . . 9.2 Mesure et intégrale de Lebesgue . 365 Bibliographie 379 Index 381 291 303 307 307 312 313 316 322 358 365 371 Première partie DISTRIBUTIONS Chapitre 1 Définitions et exemples Introduction Dans ce chapitre on introduit tout d'abord un espace de base, noté 'D, constitué de fonctions indéfiniment dérivables à support borné. Ensuite on donne les exemples 1.1.3 et 1.1.4 de fonctions appartenant à l'espace 'D. Ces fonctions sont souvent utilisées aussi bien dans les démonstrations de quelques théorèmes que dans la résolution de nombreux exercices. Une distribution T est une fonctionnelle linéaire T: 1J ~ R(ou C), cp 1----' (T, cp}, et continue (en un sens qui sera précisé) sur l'espace 'D. On donne d'autres définitions équivalentes, utiles en pratique. Les distributions forment un espace vectoriel, noté 'D', dual de 'D. On montre que les fonctions localement sommables déterminent des distributions : 1J ~ R(ou C), cp 1----' f f(x)cp(x)dx. }~n Ce résultat nous sera d'un grand recours pour la suite car pour définir les opérations sur les disributions on commence tout d'abord par les définir sur les fonctions localement sommables et ensuite on généralise les définitions obtenues à l'ensemble des distributions. Un autre exemple important est la distribution ô de Dirac (elle représente une masse ou une charge +1 placée à l'origine). On la définit d'une manière rigoureuse et on explique pourquoi elle ne peut pas être une fonction. Ensuite on définit une mesure comme étant une fonctionnelle linéaire continue (dans un sens qui sera précisé) sur l'espace C des fonctions continues à support borné. On montre que toute mesure est une distribution et que la réciproque n'est pas nécessairement vraie. La distribution ô de Dirac 16 CHAPITRE 1. DÉFINITIONS ET EXEMPLES est une mesure. A partir de quelques définitions locales sur des ouverts recouvrant Rn, on reconstitue la définition globale d'une distribution sur Rn. C'est l'objet du théorème du recollement par morceaux, que nous démontrons. Ceci nous permet d'introduire la notion de support d'une distribution. Nous verrons qu'une distribution particulière peut admettre une extension à un espace plus large que V. Enfin plusieurs exercices concernant la valeur principale de Cauchy, les supports des fonctions et des distributions, la parité des distributions, les parties finies de Hadamard, etc., sont traités en détail. Les exercices 1.6.1 et 1.6.3 sont très importants et seront souvent utilisés par la suite. 1.1 Espace des fonctions test V Définition 1.1.1 On définit le support d'une fonction f: Rn--+ R(ou C) par suppf = adh {x E Rn: f(x) =/= O}, c'est-à-dire l'adhérence de l'ensemble des x tels que f(x) est non identiquement nulle. Autrement dit, c'est le plus petit ensemble fermé en dehors duquel f est identiquement nulle. Exemple 1.1.1 Soit x = (xi, ... , Xn) E Rn, r = llxll = Jxî + · · · + x~. On pose f(x) = { e-1!r2 0 s~ r < 1 sir~ 1 On a suppf = { x E Rn : llxll ~ 1} ; la boule de centre 0 et de rayon 1. Définition 1.1.2 On désigne par 'JJ(Rn), ou tout simplement, 1J l'ensemble des fonctions indéfiniment dérivables à support borné 1) = { <p E C00 : suppf borné}. Cet ensemble s'appelle espace de base et ses éléments fonctions de base (ou fonctions tests). Notons que 1J est un espace vectoriel sur C (si <pi, <p2 E 1J et a, f3 E C, alors a<p1 + f3<p2 E 'JJ) de dimension infinie. Il n'est pas évident que l'espace 1J contient d'autres fonctions que les fonctions nulles. Nous donnerons ci-après (voir exemples 1.1.3 et 1.1.4 ainsi que l'exercice 1.7.1) quelques exemples de telles fonctions et qui seront utiles par la suite. 1.1. ESPACE DES FONCTIONS TEST1J 17 Exemple 1.1.2 La fonction f: R--+ R définie par est de classe C00 • Si x < 0, toutes les dérivées de f sont nulles. Si x = 0, les dérivées à gauche de f sont nulles. Si x > 0, on a -~ ! "( x ) -_ 4 - 66x 2 e -~ "' , ... , f(k)( x ) -_ P(x) 3k e "' , X X où P(x) est un polynt1me. Dès lors, - 1 3k uT e ;;;2" () lim f k (x) = P(O) lim ~ = P(O) lim = 0, x--+O+ x--+O X u--+oo eu il suffit d'appliquer plusieurs fois la règle de l'Hospital. Enfin, si x = 0, les dérivées à droite de f sont nulles : J(k)(O) = 0, Vk E N. En effet, procèdons par récurrence sur k. Pour k = 0, c'est évident. Supposons que J(k)(O) = 0 et montrons que : J(k+l)(O) =O. On a 1 1 -;;;2" -;;;2" f (k)(x) - J(k)(O) = lim P(x)-e/(k+l)(o) = lim = P(O) lim _e_ =O. x--+O X - 0 x--+O x3k+ 1 x--+O x3k+ 1 Ainsi f(x) est indéfiniment dérivable. Exemple 1.1.3 La fonction cp: R ~ R définie par 1 cp(x) = { e- 1 - "'2 si lxl < 1 0 si lxl ~ 1 appartient à 1J. En effet, si lxl > 1, alors cp(x) = 0 et cp E C00 • De méme, si 1 lxl < 1, 1!x2 E C00 et cp(x) = e- 1 -0:2 E C00 • Si lxl = 1, on utilise le méme raisonnement que dans l'exemple précédent. On montre dans ce cas que l'on a cp(k)(x) = 0, donc cp E C00 • En outre, supp cp = [-1, 1] et par conséquent cp E 1J. Exemple 1.1.4 (Lemme d'Urysohn) : Soit K un compact de Rn. Alors il existe une fonction cp E 1J telle que : (i) 0 :S cp(x) :S 1 pour tout x E Rn. (ii) cp(x) = 1 sur K. (iii) cp(x) = 0 en dehors d'un ouvert contenant K. CHAPITRE 1. DÉFINITIONS ET EXEMPLES 18 Notation : Si c.p est une fonction de V et si a = (a1, ... ,an) E Nn est un multi-indice, on pose a D°'c.p = ( 8x1 )°' ... 8xna )°'n = âxf1a'°''"' ... ax~n ' 1 ( avec 1a I= a1 + · · · + an. Remarque 1.1.1 On peut munir l'espace D de la topologie limite inductive, en introduisant une famille de semi-normes mais dans tout ce qui va suivre, la connaissace de cette topologie n'est pas nécessaire; il suffit de connaître la notion de convergence des suites dans V. Définition 1.1.3 On dit qu'une suite de fonctions ('Pk) E V converge dans V vers une fonction c.p E V si : {i) tous les supports des 'Pk sont contenus dans un même compact K. {ii} pour tout j E N, la suite des dérivées (c.p~)) converge uniformément1 vers c.p(j) sur K. Remarque 1.1.2 Dans le cas de plusieurs variables, la condition {ii} est remplacée par celle-ci : {ii}' Pour tout a E Nn, la suite (D°'c.pk) converge uniformément vers D°'c.p sur K. Notation : On écrit 'Pk ~ c.p pour dire que (c.pk) converge dans V vers c.p. 1.2 Définition d'une distribution Définition 1.2.1 On appelle distribution T une fonctionnelle linéaire continue sur V. {i) fonctionnelle linéaire signifie : une application T de V dans ~ (ou C) faisant correspondre à une fonction c.p E 'D, un nombre noté (T, c.p) tel que : pour tous c.p1, c.p2 EV et a, {3 E C, on a Au lieu de fonctionnelle linéaire, on dit aussi forme linéaire. {ii} continue signifie : si la suite ('Pk) converge dans V vers c.p, alors (T, 'Pk) converge au sens usuel vers (T, c.p). Autrement dit, une fonctionnelle linéaire sur V définit une distribution si pour toute suite (c.pk) E V qui converge dans V vers zéro, la suite (T, 'Pk) converge au sens usuel vers zéro. 1 La suite (<p~)) converge uniformément vers <p(i) dans Ksi, quel que soit e > 0, il existe un entier N(e) tel que, pour tout k 2:: N(e) et tout x E K, on ait 1 <p~>(x) - <p(il(x) j::; e c'est-à- dire si limk-+oo sup.,EK 1 <p~>(x) - <p<i>(x) 1 =O. 19 1.2. DÉFINITION D'UNE DISTRIBUTION Proposition 1.2.2 Une fonctionnelle linéaire sur V est une distribution si et seulement si, pour tout compact K et pour toute fonction cp E V avec supp cp c K, il existe une constante C > 0 et un entier m tels que : m 1(T,cp) I~ CI:sup 1cp~)(x) I · {l.2.1) j=OxEK Démonstration : Soit T une distribution sur V et supposons que pour toute constante C > 0 et tout entier m, il existe un compact K et une fonction 'Pk EV, supp 'Pk C K tels que: m 1(T,cpk) I~ CI:sup 1cp~)(x) I · j=OxEK Choisissons C = m = k et posons 1/Jk = (T~~k) . La fonction 1/Jk appartient à V car 1/Jk E C00 et supp 1/Jk C supp 'Pk c K. Dês lors, k 1 = (T,1/Jk) 2: k I:sup 11/J~)(x) 1, j=OxEK et lim (sup 11/J~)(x) 1) = 0, k-+oo xEK k 2: j c'est-à-dire 1/J~) converge uniformément vers 0 ce qui est absurde puisque (T, 1/Jk) ne converge pas (au sens usuel) vers O. Réciproquement, supposons que la suite (cpk) converge dans V vers 0 c'est-à-dire supp 'Pk C K et cp~)(x) converge uniformément vers O. Donc lim (sup 1cp~)(x) 1) = 0, k-+oo xEK et d'après (1.2.1), (T, 'Pk) converge (au sens usuel) vers O. Donc la définition précédente et la proposition 1.2.2 sont équivalentes. D Remarques 1.2.1 a) Dans le cas de plusieurs variables, l'expression {1.2.1} est évidemment remplacée par celle-ci 1(T, cp) I~ C L sup 1Dacp(x) 1. lal~mxEK b} Une distribution n'a pas de valeur en un point, mais on peut parler de la valeur d'une distribution dans un ouvert quelconque. 20 CHAPITRE 1. DÉFINITIONS ET EXEMPLES c) On dira qu'une distribution T est réelle si (T, cp) est réel où cp E V(IR). Toute distribution arbitraire T peut s'écrire sous la forme T = R + iS où R et S sont des distributions réelles, autrement dit, (T, cp) = (R, cp) + i(S, cp), cp E V(IR) De meme, on définit la distribution complexe conjuguée (notée T) d'une distribution T en posant (T, cp) = (T, cp), cp E V(IR) Soient T1, T2, T des distributions et >. un scalaire. On définit la somme T1 + T2 et le produit >.T, par les relations : (T1, cp) + (T2, cp), Vcp EV >.(T, cp), Vcp E V Les applications T1 + T2 et >.T de V dans IR (ou C), sont des distributions. Donc Proposition 1.2.3 Les distributions forment un espace vectoriel que l'on note V' (espace dual de V). Soit vm l'espace vectoriel des fonctions ayant des dérivées d'ordre j continues pour 0 :::; j :::; m et à support borné. Définition 1.2.4 On dit qu'une suite de fonctions (cpk) E vm converge dans vm vers une fonction cp E vm si : (i) tous les supports des cpk sont contenus dans un m€me compact K. (ii) pour tout j E N, 0 :::; j :::; m, la suite des dérivées (cp~)) converge uniformément vers cp(j) sur K. Toute fonctionnelle linéaire continue sur vm est dite distribution d'ordre m. Autrement dit, d'après la proposition 1.2.2, la distribution Test dite d'ordre m lorsque l'inégalité (1.2.1) est satisfaite pour 0:::; j :::; m. De telles distributions constituent un espace vectoriel noté V'm. 1.3 Exemples de distributions 1.3.1 Fonctions localement sommables Définition 1.3.1 Une fonction f: !Rn -----+IR (ou C) est dite localement sommable si elle est sommable sur tout ensemble borné K de !Rn, c'est-à-dire, si l lf(x)ldx < +oo. On dit aussi qu'elle est localement intégrable. 21 1.3. EXEMPLES DE DISTRIBUTIONS Soit f : R ---+ R (ou C) une fonction localement sommable. Nous allons montrer que f(x) engendre une distribution Tt par 1 +00 (T1, cp) = _ cp E 'D. f(x)cp(x)dx, 00 L'intégrale ci-dessus existe car on intégre en fait, non sur R, mais sur le support borné de cp. {i) Tt est linéaire en effet, soient cp1, cp2 E 'D et a, /3 E C, (T1 1 acp1 + /3cp2) = = 1_: 00 f(x)(acp1(x) + /3cp2(x))dx, 00 00 a 1_: f(x)cp1(x)dx+/31_: f(x)cp2(x)dx, = a(T1 cp1) +(Tt, cp2). 1 {ii) Tt est continue : en effet, par hypothèse la suite (cpk) converge vers cp dans 'D, c'est-à-dire tous les supports des 'Pk sont contenus dans un même compact [a,b] et pour tout j EN, la suite des dérivées (cp~)) converge uniformément vers cp(j), lim ( sup k-+oo xE[a,b] lcp~)(x) - cp(j)(x)I) =O. Montrons que (T1, 'Pk) converge vers (T1 1 cp). On a l(T,,cpk) - (T,,cp)I = l(T,,cpk -cp)I, 11_: < 1_: 00 00 < f(x)(cpk(x) - cp(x))dxl, lf(x)ll'Pk(x) - cp(x)ldx, (lb lf(x)ldx) . a sup l'Pk(x) - cp(x)I. xE[a,b] Par conséquent, on a Proposition 1.3.2 Toute fonction f(x) localement sommable définit une distribution Tt par 1 +00 (T1, cp) = _00 f(x)cp(x)dx, cp E 'D. 22 CHAPITRE 1. DÉFINITIONS ET EXEMPLES Dans Rn, toute fonction f (xi, ... , Xn) localement sommable définit une distribution Tt par la relation cp E 'D. Proposition 1.3.3 Deux fonctions f et g localement sommables définissent la meme distribution si et seulement si elles sont égales presque partout. Démonstration : Si f(x) = g(x) presque partout, alors (Tt, cp} = (Tg, cp}, quel que soit cp E 'D. Montrons que la réciproque est vraie. Par hypothèse, on a (Tt, cp} = (Tg, cp}, c'est-à-dire 1: 00 f(x)cp(x)dx = 1: 00 g(x)cp(x)dx, qui peut encore s'écrire J~;: h(x)cp(x)dx = 0, où h(x) = f(x) - g(x). Il s'agit de montrer que h(x) = 0 presque partout. Pour cela, posons 1/Jk = (cpa(x)) 1 fk, k E N* où 'Pa : R ---t R est une fonction définie par - { e - a 2 ~o: 2 'Pa (X ) - si lxl < a 0 si lxl ~a avec a > 0, une constante. Comme dans l'exemple 1.1.3, on a 1/Jk E 'D avec supp 'lfJk = [-a, a]. Posons 9k(x) = h(x)'lfJk(x). Pour tout x E] - a, a[, on a limk--+oo 9k(x) = h(x). En outre, pour tout k EN* et tout x ER, il existe une fonction sommable qui majore l9k(x)I : l9k(x)I = lh(x)'l/Jk(x)I ~ lh(x)I. sup'l/Jk(x)I. lR Ainsi, les hypothèses du théorème de convergence dominée de Lebesgue sont satisfaites et on peut donc permuter limite et intégrale : 0= kl!__.~1:00 h(x)'lfJk(x)dx = l: h(x)dx, car supp 1/Jk = [-a, a] et limk--+oo 'lfJk(x) = 1. D'où, h(x) = 0 sur [-a, a] et puisque a est arbitraire, h(x) = 0 presque partout sur R D Remarque 1.3.1 D'après les deux propositions précédentes, on convient dans la suite d'identifier le symbole f qui représente la fonction localement sommable définie presque partout, à celui qui représente la distribution Tt qui lui est associée : Tt = f. 23 1.3. EXEMPLES DE DISTRIBUTIONS Exemple 1.3.1 Toute constante C définit une distribution telle que : r+oo (C, cp) = C l-oo cp(x)dx, cp EV. Exemple 1.3.2 La fonction f(x) = { x°' si X> 0, 0 si X '.S 0 (a E C) est localement sommable si et seulement si Re a > -1. Elle détermine donc une distribution sur IR en posant r+oo (f,cp) = l-oo x°'cp(x)dx, cp EV. {Voir aussi l'exercice 1. 7.9). Exemple 1.3.3 L'application V 3 cp 1----+ (!, cp) =lb cp(x)dx, définit une distribution sur R En effet, on a (!, cp) = l b a r+oo cp(x)dx = l-oo g(x)cp(x)dx = (g, cp), où g (x) = { 1 s~ a::::; x::::; b 0 sinon est une fonction localement sommable. Exemple 1.3.4 La fonction ln lxl définit une distribution sur IR car elle est localement sommable. En effet, la fonction ln lxl est continue sur IR*, donc elle est localement sommable. Dans un voisinage de 0 par exemple ] - 1, 1[, l'intégrale J~ 1 llnlxlldx est convergente; on a f01 lnxdx = -1, donc 01 lnxdx existe. Méme argument pour l'intégrale J~ 1 ln(-x)dx. {Une autre méthode : la fonction ln lxl pour x i- 0 est localement sommable dans IR car dans un J voisinage de 0, on al ln lxll :S lx~°' pour 0 <a< 1). CHAPITRE 1. DÉFINITIONS ET EXEMPLES 24 1.3.2 Distribution de Dirac Définition 1.3.4 La distribution de Dirac à l'origine est une fonctionnelle, notée ô, défini par (ô, cp) = cp(O), cp E 'D. On vérifie aisément qu'il s'agit bien d'une distribution : pour tous cp1, cp2 E 'D et a,(3 E C, on a acp1(0) + f3cp2(0) = (acp1 + f3cp2)(0), et dès lors (ô, acp1 + f3cp2) = a(ô, cp1) + (3(ô, cp2), donc ô est linéaire. Pour la continuité, on a par hypothèse 'Pk ~ cp. Donc limk-+oo 'Pk(O) = cp(O) et par conséquent, limk-+oo(ô, 'Pk) = (ô, cp). La distribution ô représente une masse (ou une charge) +1 placée au point O. On définit de même la distribution de Dirac Ôa au point a par (ôa, cp) = cp(a), cp E 'D. Elle représente une masse (ou une charge) +1 placée au point a. Remarque 1.3.2 Les physiciens utilisent l'écriture 1 +00 -oo ô(x)cp(x)dx = cp(O), où ô (x) = { de sorte que 1 0 pour x i- 0 oo pour x = 0 +00 -oo ô(x)dx = 1. {l.3.1) (1.3.2) En fait, cette écriture est incorrecte car le symbole ô(x) n'a pas de sens {il n'y a pas de valeur de ô en x). De plus ô(x) n'appartient pas à la classe de fonctions localement sommables (voir exercice 1. 7.4). Aucune fonction ne peut satisfaire aux relations ( 1. 3.1) et ( 1. 3. 2) qui sont contradictoires : en effet, d'après {1.3.1), ô(x) est nul partout sauf au point 0, donc ô(x) est presque partout nul et d'après une propriété de Lebesgue, son intégrale est nulle ce qui contredit (1.3.2). Par la suite, nous écrirons indifféremment ô ou ô(x), Ôa ou Ôa(x) ou encore ô(x - a). Les distributions de la forme +00 (Tf, cp) = _00 f(x)cp(x)dx, cp E 'D, 1 sont dites régulières, les autres (celles qu'on ne peut pas mettre sous la forme ci-dessus) sont dites singulières (par exemple la distribution de Dirac). 1.4. QUELQUES DÉFINITIONS ET PROPRIÉTÉS LOCALES 25 Il n'est pas possible de représenter une distribution singulière sur un graphe mais, par convention, on symbolise la distribution de Dirac ôa(x) au point a, par une flèche (ou un baton) verticale de longueur unité. Toute combinaison linéaire des distributions de Dirac en différents points, forme une distribution singulière appelée peigne de Dirac et est symbolisée par Li(x) = 1.3.3 OO OO k=-oo k=-oo L ôk(x) = L ô(x - k), k Z E Mesures Soit C l'espace des fonctions continues et à support borné. Cet espace est muni de la topologie de la convergence uniforme sur tout compact. Une suite de fonctions ('Pk) E C converge dans C vers une fonction cp E C si : (i) tous les supports des 'Pk sont contenus dans un même compact K. (ii) la suite (cpk) converge uniformément vers cp sur K. Définition 1.3.5 Une mesure est une fonctionnelle linéaire et continue sur l'espace C. Les mesures forment un espace vectoriel noté C' (dual de C). L'espace V est un sous-espace vectoriel de l'espace C. Toute mesure définit une distribution mais la réciproque n'est pas nécessairement vraie. Cependant, on peut montrer qu'une ditribution positive est une mesure positive (une distribution Test dite positive si, pour toute fonction positive cp de V, le nombre (T, cp) est positif). Exemple 1.3.5 ô est une mesure (on dit mesure de Dirac} et est définie par (ô, cp) = cp(O). Pour que cette expression ait un sens, il n'est pas nécessaire que cp EV, il suffit que cp soit continue à l'origine. 1.4 Quelques définitions et propriétés locales Soit n c !Rn, un ouvert. On dit qu'une distribution T est nulle sur n si l'on a (T, cp) = 0, pour toute fonction cp E 'D, ayant son support dans O. Exemple 1.4.1 La distribution ô de Dirac est nulle sur tout ouvert ne contenant pas l'origine, par exemple IR*. En effet, 0 ~ supp cp et (ô, cp) = cp(O) =O. Deux distributions Ti et T2 sont .dites égales sur n, si pour toute fonction cp EV, ayant son support dans n, (Ti, cp) = (T2, cp), ou de manière équivalente si la distribution Ti - T 2 est nulle sur n. 26 CHAPITRE 1. DÉFINITIONS ET EXEMPLES Exemple 1.4.2 Les distributions T et T + o sont égales sur tout ouvert ne contenant pas l'origine. En effet, ceci résulte immédiatement de l'exemple précédent puisque la différence de ces distributions est égale à o. On définit une distribution sur n, par analogie sur Rn, comme suit : On désigne par 'Dn le sous-espace de 'D, constitué des fonctions cp de classe C00 ayant un support inclus dans n. Une suite (cpk) E 'Dn converge vers cp si tous les supports des 'Pk sont contenus dans un même compact K c n et si pour tout j EN, la suite des dérivées ( cp~)) converge uniformément vers cp0) sur K. Par définition, une distribution sur n est une fonctionnelle linéaire et continue sur 'Dn. A partir de ces définitions locales sur des ouverts recouvrant Rn, on peut reconstituer la définition globale d'une distribution sur Rn. C'est l'objet du théorème du recollement par morceaux (voir ci-dessous). Définissons tout d'abord ce qu'est une partition de l'unité : Soit (ni)iEJ un recouvrement ouvert de n où I désigne un ensemble (d'indices) quelconque. On démontre l'existence de fonctions 9i de clase C00 telles que : (i) gi(x) ~ 0 pour tout XE n. (ii) supp 9i C ni pour tout i E J. (iii) sur tout compact de n, un nombre fini des 9i sont différents de O. (iv) I:iEJ 9i(x) = 1 pour tout X En. Une telle famille (gi)iEI est dite partition de l'unité relative au recouvrement (ni)iEl· Proposition 1.4.1 (théorème de recollement par morceaux) : Soit n = uni où ni sont des ouverts. Supposons définie sur chaque ni, une distribution '.li telle que : '.li = Ti sur ni n ni. Il existe alors sur n une distribution T unique qui, sur chaque ni, se réduit à '.li. Démonstration : Soit (gi)iEI une partition de l'unité dans n, relative au recouvrement (ni)iEJ. Unicité : Supposons que T existe et que T = '.li sur ni. Soit cp E 'Dn, on a 9i'P E 'Dni et cp = I:iEJ 9i'P· Cette somme est finie puisqu'il n'y a qu'un nombre fini de 9i qui sont différents de 0 sur supp cp. Dês lors, (T,cp) = / T, LBi'P) = L(T,gicp). \ iEJ iEJ Or (voir exercice 1.6.4), supp (gicp) c supp Bi n supp cp c supp Bi c ni, 1.4. QUELQUES DÉFINITIONS ET PROPRIÉTÉS LOCALES 27 et nous avons supposé que T = 11 sur ni, donc (T,cp) = L(Ti,gicp). (1.4.1) iEI Si T existe, elle est unique et est définie par (1.4.1). Existence de T : Montrons que l'application définie par (1.4.1) détermine une distribution. Elle est évidemment linéaire. En ce qui concerne la continuité, soit K c n, un compact et J un ensemble (fini) d'indices i E I tel que : 9i(x) =f:. 0 sur K. On 'Dn. 'DK suppose que 'Pk ---t cp, d'où 9i'Pk ---4 9i'P, quel que soit i E J. Dès lors, (11, 9i'Pk) ~ (11, 9i'P), et par conséquent iEJ iEJ Montrons que, sur chaque nj, la distribution T se réduit à Tj, quel que soit j E /. En effet, soit cp E 'Dni avec supp cp c ni et j E /. D'après l'exercice 1.6.4, on a supp (gicp) c supp 9i n supp cp c n et par hypothèse Ti = Ti sur ni n ni. Donc ni ni, ce qui achève la démonstration. D Considérons tous les ouverts ni où T s'annule. Le plus grand ouvert sur lequel T est nulle est n = uni. L'existence de cet ouvert est justifiée par le théorème précédent. Son complémentaire ne, est appelé support de la distribution T (noté supp T), c'est-à-dire le plus petit fermé en dehors duquel T s'annule. Autrement dit, x E supp T si et seulement si T est nulle sur aucun voisinage de x. Exemple 1.4.3 Le support de la distribution ô de Dirac est {O}. En effet, d'après l'exemple 1.4.1, ô s'annule sur IR* et dès lors supp ô = {O}. Exemple 1.4.4 Si T1 est la distribution associée à une fonction continue f, alors supp T1 = supp f. En effet, posons F = supp f et montrons que supp T1 CF. Soit cp EV telle que : supp cp c Fe. Comme f = 0 sur supp cp, alors (TJ, cp) = 0, c'est-à-dire T1 est nulle sur Fe. Dès lors, supp T1 c (Fer= F = supp f. Il reste à prouver que supp f c supp T1. Soit x E F = supp f et montrons que x E supp T1 . On va raisonner par l'absurde en supposant que x (j:. supp T1. 28 CHAPITRE 1. DÉFINITIONS ET EXEMPLES Dans ce cas, il existe un intervalle I = ]x - e, x + e[ tel que : pour toute fonction cp E V ayant son support dans I, l +oo (T1, cp = _00 f(x)cp(x)dx = 0, sur I. Dès lors, f est nulle sur I et par conséquent In F = 0. Donc, x ~ F ce qui est absurde. 1.5 Extension de l'espace V : espaces C, & et S Nous avons défini les distributions sur l'espace de base V. Or ils existent des distributions particulières qui sont définies comme des fonctionnelles linéaires et continues sur des espaces plus larges que V. Soit f(x) une fonction localement sommable. Cette fonction peut représenter la densité avec laquelle est répartie uniformément sur l'axe réel une masse, une charge électrique, une loi de probabilité, etc. L'expression (!, cp) = l +oo _ 00 f(x)cp(x)dx, représente la masse totale lorsque l'on fait cp(x) = 1, c'est-à-dire (!, 1) = l +oo -oo f(x)dx, mais cp(x) = 1 ~ V. Le moment d'inertie de cette répartition de masse par rapport à l'origine s'écrit (!, x 2 ) = l +oo -oo f(x).x 2 dx, mais alors cp( x) = x 2 ~ V. Une distribution particulière peut admettre une extension à un espace plus large que V. Nous allons définir une extension comme suit : i) Soit T une distribution dont le support est compact. Soit e = C00 , l'espace des fonctions indéfiniment dérivables. D'après l'exemple 1.1.4, on sait qu'on peut construire une fonction a EV égale à 1 sur un voisinage du supp T. On sait aussi (exercice 1.6.5) que pour toute fonction cp E C, acp E V et dès lors (T, acp) existe. Ce nombre est indépendant du choix de a. En effet, soit (3 une fonction de V égale à 1 sur un voisinage du supp T, on a (a - (3)cp EV et supp (a -(3)cp C (supp T)c. Donc (T,acp) = (T,(3cp). On peut donc définir une application T: e ~ C, cp 1-----t (T, cp), 29 1.6. EXERCICES RÉSOLUS en posant (T, <p) = (T, a<p), avec a E 'D et a= 1 sur un voisinage du supp T. Cette définition étend la fonctionnelle T à l'espace e. On vérifie aisément que la fonctionnelle T ainsi définie sur e est linéaire et continue. Pour la continuité sure, on utilisera la définition de convergence suivante : une suite (cpk) de e converge vers <p E e, si pour tout compact K et tout j E N, la suite (<p~)) converge uniformément sur K vers cpÜ). On notera &' (dual de &) l'ensemble des distributions à support compact. C'est un sous-espace vectoriel de V'. On démontre que l'espace des distributions à support compact e' est identique à l'espace des fonctionnelles linéaires et continues sur e. ii) Soit T une distribution dont le support n'est pas compact. Soit <p E e une fonction telle que : supp <p n supp T est borné. En procédant comme précédemment, on définit une extension de T à l'espace de ces fonctions <p (espace plus large que 'D), en posant (T, cp) = (T, a<p), avec a E 'D valant 1 sur un voisinage de supp <p n supp T. Nous avons vu dans la section 1.3.3, que les mesures sont des distributions particulières définies sur l'espace C des fonctions continues à support borné. Un autre espace, fréquemment rencontré, est l'espace de Schwartz S = {<p E C00 : \;/p,q E N,sup lxP<p(q)(x)I < oo}, xElR formé par les fonctions <p à décroissance rapide. Autrement dit, S = {cp E C00 : Vp, q EN, lim lxP<p(q)(x)I = 0}, lxl-+oo ou, ce qui revient au même, S est l'ensemble des fonctions indéfiniment dérivables telles que : <p et toutes ses dérivées décroissent plus rapidement que toute puissance de l~I quand !xi ---+ oo. Notons que S est un espace vectoriel et que 'D c Sc C. L'espace S sera étudié en détail dans le chapitre des transformées de Fourier où on définira à cette occasion des distributions d'un type particulier, appelés distributions tempérées. 1. 6 Exercices résolus Exercice 1.6.1 1) Soit I un intervalle et f : I --+ IR. une fonction de classe + X E I' alors cn+I. Montrer que si Xo et Xo {formule de Taylor d'ordre n avec reste sous forme intégrale). CHAPITRE 1. DÉFINITIONS ET EXEMPLES 30 2) Pour tout cp E 'D, on pose n cp(x) = k L ~! f(k)(o) + xn+lo(x), XE~* k=O et cp(n+l)(O) = (n + 1)!0(0). a) Montrer que la fonction 0 est continue sur R b) On suppose que supp cp c [-c, c], c >O. Montrer que sup IO(x)I ~A sup lcp[n+l)(x)I, xE[-c,c] xE[-c,c] où A> 0, est une constante. Solution : 1) Sans restreindre la généralité, on peut supposer que xo = O. D'après le théorème fondamental du calcul différentiel et intégral, on a f(x) = f(O) +fox f'(u)du. La formule d'intégration par parties, nous permet d'écrire f(x) = f(O) + [(u - x)f'(u)] 0- fox (u - x)J"(u)du, f(O) + xf'(O) +fox (x - u)f"(u)du, r f(O) + xf'(O) - [(x - u) 2!"(o)] X+ (x - u) 2 f( 3 )(u)du, 2 lo 2 0 x2 1 rx f(O) + xf'(O) + 2 f"(O) + '2 Jo (x - u) 2/< 3 )(u)du, L ~k! f(k)(O) + -n!l n = k k=O 1 x (x - u)n f(n+l)(u)du. 0 On va raisonner par récurrence. Pour n = 1, 2 la formule ci-dessus est satisfaite. Supposons qu'elle est vraie à l'ordre n et montrons qu'elle est vraie à l'ordre n+ 1. Comme 11x (x- urf(n+l)(u)du n! o = _!_ (-[(x-u)n+l f(n+l)(u)]x + rx (x-ur+l f(n+2)(u)du)' n+ 1 n! = X n+l (n+ 1)! j<n+l)(O) + 11 0 1 (n+ 1)! 0 Jo n+ 1 (x - ur+l j(n+ 2)(u)du, 31 1.6. EXERCICES RÉSOLUS alors n+l f(x) = k X L ~k! j<k)(O) + (n +1 1)! }f (x - u)(n+l) J<n+ )(u)du. 2 k=O 0 Pour obtenir la formule en question, il suffit de poser u = tx, d'où 11 tr + n+I k n+I f(x) = ~ ~ f(k)(o) + x (n L.J k! k=O 1)! o (1 - JCn+I)(tx)dt. 2) a) Il suffit évidemment de montrer que limx-+O O(x) = 0(0). Comme cp E 'D, alors d'après la question précédente, on a et donc O(x) = ~ f01 cp(n+l)(tx)(l - trdt, xi- O. Dês lors, lim O(x) = X-+Ü f 1 lim cp(n+l)(tx)(l - trdt, n! lo X-+Ü _.!._ _!_cpcn+i) (O) f 1 lim (1 - trdt, n! } 0 x-+O 1 = (n+ 1)! 0(0). cp(n+l)(o) ' b) Pour x E [-c, c], x #- 0, on a 1 IO(x)I < _.!._ f 1cpCn+i)(tx)l(l - trdt, n! lo < A sup lcp(n+l)(tx)I l\1- trdt, n. lo xE[-c,c),x;éO 1 ---, sup lcp(n+l)(x)I, (n + 1). xE[-c,c),#0 < A sup lcp(n+l)(x)I, xE[-c,c) ' 1 ou A= ( )'.Pour x = 0, on a n+l. 0(0) = 1 1lcp(n+l)(O)I ~A sup lcp(n+l)(x)I. (n + 1). xE[-c,c) 32 CHAPITRE 1. DÉFINITIONS ET EXEMPLES Exercice 1.6.2 Pour toute fonction cp E 'D, on considère une application sur 'D, en posant Prouver que cette applicaton existe et qu'elle détermine une distribution sur R. Quelle est son ordre ? On pourra utiliser le résultat suivant : J~~ (t 1- n) = = C ln 0, 5772 ... (constante d'Euler). k=l Solution: Soit cp E 'D, on a d'après l'exercice 1.6.1 (avec n = 1), cp(x) = cp(O) + xcp'(O) + x 28(x), où 8 est continue sur R et supxEIR IB(x)I ~ AsupxEIR lcp"(x)I. Dès lors, (T, <p) = .U~'! (t, <p'(O) .~ (t, ~ -Inn) + J~'! ~2 0 Ccp'(O) + (<p(O) + ~<p'(O) + ~O m) -rnp(O) -<p'(O) ln n) , m, kl~1! : 28 (1). Comme lbB{!)I ~ bsupxeJRlcp"(x)I, et que E~ 1 k1-supxe1Rlcp"(x)I est une série convergente, alors d'après le critère de comparaison, la série E~ 1 bB(Î) converge aussi, donc limn-+oo E~=l (i) existe et est finie. Donc, bB (T, cp) = Ccp'(O) + 1 (1)k ' L k28 OO k=l existe. L'application proposée est linéaire et en outre si [a, b] désigne un compact de R, alors l(T, cp)I = ICcp'(O) + 1 (1)k 1, L k28 OO k=l < C sup lcp'(x)I + xE(a,b) (f : k=l 2) A sup lcp"(x)I, xE[a,b) donc il s'agit bien d'une distribution. Son ordre est évidemment ~ 2. 1.6. EXERCICES RÉSOLUS 33 Exercice 1.6.3 Pour toute fonction cp E V et tout é > 0, on définit une application sur V, appelée valeur principale de Cauchy, en posant 1 (vp -, cp) = vp X j+oo -cp(x) d x = lim ( r-e cp(x) dx + l+oo cp(x) dx) ' _ X 1-oo X e X ê--+Ü 00 lim r cp(x) dx. e--+0 llxl?.e X a) Montrer que cette application a bien un sens. b) Montrer qu'elle est une distribution sur lR et déterminer son ordre. Solution: a) Soit cp E 'D, on a d'après l'exercice 1.6.1 (avec n = 1), cp(x) = cp(O) + xcp'(O) + x 2B(x), où() est continue sur lR et supxEIR IB(x)I ~ AsupxEIR lcp"(x)I. On suppose que supp cp c [-c, c] et on pose 'lj;(x) = cp'(O) + x()(x), d'où cp(x) = cp(O) + x'lj;(x), avec 'lj; continue sur R On a 1 (vp -;;' cp) vp cp(x) j-oo+oo --dx, . 1lill 1 1 X cp(x)d -- X e--+O e?.lxl?.e . 1lIIl ê--+Ü X ' cp(O) + x'lj;(x)d x, e?. lxl ?.e X l~ ( {-e cp(O) dx +le cp(O) dx + {-e 'lj;(x)dx ++le 'lj;(x)dx) , e 0 1-: 1-e e X 1-e X e 'lj;(x)dx, 1 et l'application vp - a donc bien un sens. X 1 b) L'application vp - est linéaire car si a, {3 E Cet cp1, cp2 E 'D, alors X . 1lill 1 e--+O lxl?.e a lim acp1(x)+f3cp2(x)dx, X r cpi(x) dx + lim r 'P2(x) dx, {3 e--+O llxl?.e e--+0 llxl?.e X 1 1 X X = a(vp -, acp1) + {J(vp -, acp2). X CHAPITRE 1. DÉFINITIONS ET EXEMPLES 34 Montrons que l'application proposée est continue. Cela veut dire que si la suite (cpk) converge dans 'D vers cp (c'est-à-dire supp 'Pk c [-c, c] et (cp~)) converge ") 1 1 uniformément vers cp (J ), alors (vp -, acpk) converge vers (vp -, acp). On a X l(vp X ~,cpk) - (vp ~,cp)I = l(vp ~,cpk - cp)I, = 11: ('lfJk(x) - 'l/J(x))dxl, < l: (d'après a)), l'l/Jk(x) - 'l/J(x)ldx. Or d'après le théorème des accroissements finis (si une fonction f est continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[, alors il existe Ç E]a, b[ tel que: f(bt"=~(a) = f'(Ç)), on a 'l/J(x) = cp(x) - cp(O) = cp'(Ç), Ç E]O, x[. X En outre, l'l/J(x)I = lcp'(Ç)I ~ SUPxe[-c,c) lcp'(x)I, et par conséquent, r 'Pk) - (vp .!, cp)I ~ sup lcpk(x)-cp'(x)I = 2 sup 1cpk(x)-cp'(x)1. l(vp .!, X X J_c xE[-c,c) xE [-c,c) Commelimk->oo (supxE[-c,c) lcpk(x) - cp'(x)I) = 0 (convergence uniforme), alors (vp ~, cpk) converge vers (vp ~' cp). En conclusion, l'application proposée détermine une distribution sur lR et son ordre est ~ 1. Une autre méthode pour montrer que vp ~ est une distribution, consiste à utiliser la proposition 1.2.2. En effet, d'après la question a), on a (vp ~, cp) = f~c 'l/J(x)dx, et on sait que l'l/J(x)I ~ supxE[-c,c) lcp'(x)I, donc ~ 2c sup lcp'(x)I, l(vp .!,cp)I X xE[-c,c) ce qui montre que vp ~ est une distribution d'ordre ~ 1. Exercice 1.6.4 Soient f et g deux fonctions quelconques. Montrer que : supp (fg) c supp f n supp g. Solution : On considère les ensembles A= {x: J(x) =/; O}, B = {x: g(x) =/; O}, An B = {x: (fg)(x) =/; O}. Comme An B c A et An B c B, alors on a adh (An B) c adh A et adh (An B) c adh B. Par conséquent, adh (An B) c adh An adh B, et le résultat s'en déduit. 1.6. EXERCICES RÉSOLUS 35 Exercice 1.6.5 Soit f : ~ -----+ C, une fonction de classe C00 • Montrer que si cp E 'D, alors f cp E 'D. Conclusion ? Solution : Il est évident que fcp E C00 • En outre, on sait d'après l'exercice précédent que supp (fcp) c supp f nsupp cp, donc supp (fcp) c supp cp, et par conséquent fcp E 'D. L'espace 'D muni de la multiplication ordinaire est ainsi un anneau. Exercice 1.6.6 Montrer que seules les applications b) et d) déterminent des distributions. a) 'D 3 cp 1----+ (!, cp) = fo lcp(x)ldx. 1 n b) 'D 3cp1----+ (j,cp) = L'P(j)(O). j=O OO c) 'D 3cp1----+ (f,cp) = L'P(i)(o). j=O OO d) v 3 cp 1----+ u, cp) = L: cp(j) (j). j=O Solution : a) L'application en question ne détermine pas une distribution car elle n'est pas linéaire. b) L'application proposée est évidemment linéaire. Montrons qu'elle est continue. Si la suite ('Pk) converge dans 'D vers cp, cela veut dire que tous les supports des 'Pk sont contenus dans un même compact et que pour tout j E N, la suite (cp~)) converge uniformément vers cp(j). Dès lors, la suite (!, 'Pk) = Ej=o cp~) (0) converge vers Ej=o cp(j) (0) = (!, cp). Donc il s'agit bien d'une distribution. c) La série E~o cp(j)(O) peut ne pas converger puisque on ne sait rien sur cp(j)(O). En effet, soit f E C00 telle que : f(O) i- 0 (par exemple f(x) = é 1} D'après l'exemple 1.1.a (ou l'exercice 1.7.1), on peut toujours construire une fonction 'ljJ E 'D telle que: 'l/J(x) = 1 surl'intervalle compact [-a, a]. La fonction cp(x) = f(x)'ljJ(x) appartient à 'D et on a cp(i) = f(O) i- O. La série en question diverge car la condition nécessaire de convergence n'est pas satisfaite. Par conséquent, l'application proposée n'est pas une distribution. d) Comme cp E 'D, on peut donc supposer que: supp cp c [-n, n]. Dans ce cas, on a aussi su pp cp(j) C [-n, n]. Alors pour j <:J. [O, n] on a cp(j) (j) = 0 et par conséquent (!, cp) = Ej=o cp(j) (j). Cette application est évidemment linéaire et continue sur 'D. Donc elle détermine une distribution. 36 CHAPITRE 1. DÉFINITIONS ET EXEMPLES Exercice 1.6.7 La fonction de Heaviside {dite échelon unité} est définie par H(x) = { ~ si X> 0 si X< 0 et détermine une distribution notée H. Déterminer les intervalles de lR sur lesquels les distributions H + ô et~ (peigne de Dirac} sont nulles. Solution : Soit cp E V, on a r+oo cp(x)dx + cp(O) = 0 sur] - oo, 0[. (H + ô, cp) = (H, cp) + (ô, cp) = Jo De même, on a Exercice 1.6.8 Soit 1 sur {a} f(x) = { 0 ailleurs, la fonction caractéristique de {a} et soit f la distribution associée à cette fonction. Déterminer supp f(x) et supp f. Solution: Il est évident que supp f(x) = {a}. Comme f est une distribution régulière, on peut écrire (!, cp) = 1 +00 _ 00 f(x)cp(x)dx. En outre, f(x) est presque partout nulle et d'après Lebesgue (!, cp) = 0, donc f = 0 et par conséquent supp f = 0. Exercice 1.6.9 Soient cp EV et T une distribution. On suppose que les supports de Tet f sont disjoints. Montrer que : (T, cp) =O. Solution : Soit n le plus grand ouvert où T = O. Son complémentaire ne est, par définition, le support de T. Par hypothèse, supp T n supp cp = 0, donc supp cp c n et dès lors (T, cp) = O. Exercice 1.6.10 Démontrer que le support de la distribution vp ~ est JR. 1. 7. EXERCICES PROPOSÉS 37 Solution: Posons F = supp vp ~et désignons par pc le complémentaire de F. Par définition, F est le plus petit fermé tel que : vp ~ est nulle dans pc. Cela veut dire que : (vp ~' <p) = 0, pour toute fonction <p E 'D, ayant son support dans Fe. Pour montrer que F =IR., on va raisonner par l'absurde. On suppose que F n'est pas égal à IR. avec (vp ~' <p) = 0, pour toute fonction <p E 'D, ayant son support dans pc # 0. On montre dans ce cas qu'on peut construire une fonction 'l/J E 'D, ayant son support dans pc telle que (vp ~' 'l/J) = 0, ce qui est absurde. En effet, on sait que pc # 0 et de plus pc est un ouvert de IR., donc tout élément a E pc est intérieur à Fe, c'es-à-dire il exister> 0 tel que : [a-r,a+r] c Fe. En d'autres termes, pc est voisinage de a. Considérons une fonction 'l/J E 'D, définie par 'l/J(x) = x<p(x) avec (voir exemple 1.1.3) lx - al < r lx - al 2 r <p(x) = { e- r2-c!-aJ20 si si On a supp 'l/J = [a - r, a+ r] et 1 'l/J) = lim (vp -, X e->O 1 lxl>e 'l/J(x) d x = lim X e->O 1 lxl>e <p(x)dx = 1a+r a-r <p(x)dx. Puisque <p(x) > 0 sur ]a - r, a+ r[, alors (vp ~' 'l/J) est aussi > 0, ce qui est contradictoire. Donc F = R 1. 7 Exercices proposés Exercice 1. 7 .1 On considère les fonctions suivantes : <p(x)={ e- 1 - "'2 silxl<l 0 si lxl 2 1 1 IT(x) = { 01 si lxl < t si lxl 2 2 La fonction IT(x) s'appelle ''fonction porte" (elle est couramment utilisée en théorie du signal}. On sait, d'après l'exemple 1.1.3, que la fonction <p appartient à V. Posons <p(x) <p(x)dx' ()- r~: ()X - 'l/Je(x) = ~() (~) , 1) Exprimer <p(x) à l'aide de la fonction IT(x). 2) Etablir une relation simple entre 'l/Je(x) et IT(x). 3) Prouver que '!/Je EV et déterminer son support. 4) Calculer j +oo -oo 'l/Je(x)dx. é > O. CHAPITRE 1. DÉFINITIONS ET EXEMPLES 38 5) Soit f une fonction localement sommable à support borné. Montrer que la fonction Fë(x) = j +oo f(x)'l/Je(x - y)dy, -oo appartient à V. 6) En déduire que si [a, b] est un compact quelconque de ~' alors il existe une fonction <pe E 1) égale à 1 dans [a, b]. 1 1 Réponse: On obtient 1) cp(x) = II(~)e-1-:1: 2 • 2) 1/Je(x) = ~Il(~)e-i-x 2 te 2 • 3) <p (~) E C00 et supp <p (~) = [-t:,t:], donc 1/Je(x) EV, supp 1/Je(x) = [-t:,é]. 4) r~:: 1/Je(x)dx = 1. Exercice 1.7.2 Déterminer le support de la distribution T de l'exercice 1.6.2, ainsi que celui de la distribution S = a8a + f38b où a et /3 sont des constantes. Réponse: supp T = {O, 1, !, -!, ... }, supp S ={a, b}. Exercice 1. 7.3 Pour toute fonction <p E V, on définit une application T sur V, en posant (T, cp) = lim (1-e f(x)cp(x) dx + e-+0 -OO X 1+00 f(x)cp(x) dx) ' e X où f est une fonction localement sommable. Prouver que T est une distribution. Exercice 1.7.4 Montrer que la distribution de Dirac ne peut etre associée à une fonction localement sommable. Indication : Soit f(x) une fonction localement sommable et f la distribution qui lui est associée. On peut raisonner par l'absurde en supposant que f = 8. On construit une fonction <p E 1) de telle façon que : (8, cp) = cp(O) -j. 0 et (!, cp) = J~;: f(x)cp(x)dx = 0, ce qui est absurde. Exercice 1.7.5 Soit H la distribution d'Heaviside et Pf H~x) la distribution définie par (Pf H(x), cp) = lim X e-+0 (i+oo cp(x)cp(x) dx + cp(O) lnê) , e X où <p EV. Déterminer les supports des distributions H, H~x) et Pf H~x). Réponse: Tous les supports sont égaux à [O, +oo[. 1. 7. EXERCICES PROPOSÉS 39 Exercice 1.7.6 Soit x =(xi, ... ,xn) E ~n, r = Jx~ + · · · + x~. On pose _ { e - oe2°~'r 2 'Pa ( X) 0 si r < a sir~a et on désigne par C l'espace des fonctions continues à support borné. 1) Soit f E C. Montrer que la fonction fa(X) = { }JR.n J(t)cpa(X - t)dt, appartient à V. 2) En posant 9a(x) = fa(x) fixl~a 'Pa(x)dx , et en remarquant d'après la question précédente que 9a EV, montrer que toute fonction de C, peut étre approchée uniformément par une fonction de V {théorème d'approximation de Weierstrass). Exercice 1.7.7 Soient Ti et T2 deux distributions. Montrer que: supp (Ti + T2) C supp Ti U supp T2. Exercice 1.7.8 On considère l'application r)() X 1 cp f----+ r(a) lo a-i ( )d cp X X, où cp E V, a E C, Re a > 0 et r(a) = f 000 e-tta-idt est la fonction gamma d'Euler. Montrer que cette application détermine une distribution et calculer sa valeur pour a= -k où k EN. Réponse : ô(k). Exercice 1. 7.9 a) On considère la fonction définie par X0t = { X0t + 0 si X > Ü six~O où a E C et Re a > -1. Montrer que cette fonction détermine une distribution sur~. b) On suppose maintenant que: -2 <a< -1. La fonction définie ci-dessus n'étant pas intégrable sur [-1, 1], on lui associe une application notée Pf x+. en posant (Pj x+, cp) =-JO xa+ilcp1(x)dx = lim ( { X0tcp(x)dx + g0t+llcp(e)) . e--+O Jlxl~e a+ -oo a+ Montrer que cette application détermine une distribution. Chapitre 2 Dérivation des distributions Introduction Dans ce chapitre on définit la dérivée au sens des distributions et on montre que les distributions sont indéfiniment dérivables et que leurs dérivées successives sont aussi des distributions. L'un des avantages de la théorie des distributions est que (contrairement aux fonctions quelconques) toute distribution peut être dérivée autant de fois qu'on le veut. C'est là un résultat essentiel des distributions et c'est pour l'obtenir que nous avons exigé que les fonctions de l'espace 1J soient elles mêmes indéfiniment dérivables. Nous avons montré dans le chapitre précédent, que toute fonction localement sommable détermine une distribution, on peut donc lui associer une dérivée au sens des distributions, qui est aussi une distribution mais pas forcément une fonction. Les distributions sont utilisées un peu partout dans les disciplines faisant appel au calcul différentiel car elles sont toujours dérivables alors que les dérivées au sens usuel n'existent pas toujours. Ensuite on introduit la notion de primitive d'une distribution et on verra au chapitre 3, que toute disribution possède une infinité de primitives ne différant que par une constante. La fonction d'Heaviside H(x) nulle pour x < 0 et égale à 1 pour x ~ 0, a pour dérivée la mesure de ô de Dirac. La discontinuité que présente H(x) à l'origine apparaît dans la dérivée de la distribution associée, sous la forme d'une masse (+1) ponctuelle placée à l'origine. Plus généralement, on montre que les sauts que subit une fonction en ses points de discontinuités apparaîssent dans la distribution dérivée sous forme de masses ponctuelles placées aux points de discontinuités. La dérivée de la distribution de Dirac représente ce qu'on appelle en physique un "doublet". De nombreux exercices importants sont étudiés : valeur principale de Cauchy, parties finies de Hadamard, opérateur de Laplace, opérateur des ondes, opérateur de Cauchy-Riemann, Noyau de Gauss, équation de la chaleur, etc. CHAPITRE 2. DÉRIVATION DES DISTRIBUTIONS 42 2.1 Définition et propriétés Soit f une fonction de classe C1 . En faisant une intégration par parties, on obtient immédiatement l +oo (!', cp) = _00 f'(x)cp(x)dx = -(!, cp'), cp E 1J car cp{±oo) =O. On est donc conduit à la définition générale suivante : Définition 2.1.1 On appelle dérivée T' d'une distribution T, la fonctionnelle définie par la relation (T', cp) = -(T, cp'), cp E 1J Proposition 2.1.2 Toute distribution admet des dérivées de tout ordre qui sont aussi des distributions. Démonstration : Soient Tune distribution et cp E 7J. On a par définition, (T',cp) = -(T,cp'), (T",cp) = -(T',cp') = (T,cp"), ... (T(j),cp) = {-l)i(T,cp(j)), où cp', cp", ... ,cpU) existent car cp E C00 • Montrons maintenant que T(j) est une distribution. Elle est linéaire : soient <p1, <p2 E 1J et a, f3 E C, on a (T(j), acp1 + f3cp2) = a(T(i), cp1) + f3(T(j), cp2). Pour établir la continuité de T(j), on suppose que la suite (cpk) converge dans 1J vers cp. Alors, par définition, (cp~)) converge uniformément vers cp(j) et par conséquent converge vers {-l)i(T,cp(j)) = (T(j) 1 cp), ce qui achève la démonstration. D Remarque 2.1.1 Soient TE 7J' et g E C00 • On montre (voir chapitre 3} que : (gT)' = g'T + gT' et (voir chapitre 4) T(x+hz-r(x) tend vers T' lorsque h ---+ O. Définition 2.1.3 On dit qu'une distribution Test primitive d'une distribution S si et seulement si T' = S. Remarque 2.1.2 On montrera au chapitre 3, que les seules solutions de l'équation différentielle T' = 0 sont les constantes. Ceci nous permettra d'en déduire que toute distribution possède une infinité de primitives ne différant que par une constante. 2.2. EXEMPLES 43 2.2 Exemples 2.2.1 Dérivée de la fonction d'Heaviside Rappelons que la fonction d'Heaviside (dite échelon unité) est définie par H(x) = { 0 s~ x < 0 1 s1x>O et détermine une distribution notée H. Au sens des fonctions, la dérivée de H(x) n'existe pas au point x = O. Mais au sens des distributions, on a pour cp E 'D, r+oo cp'(x)dx = cp(O) = (8, cp}, (H', cp} = -(H, cp'}, = - Jo car cp( +oo) = O. Par conséquent, H' = 8, c'est-à-dire la distribution H a pour dérivée la distribution de Dirac. La discontinuité que représente H(x) à l'origine apparaît dans la dérivée de la distribution associée, sous la forme d'une masse (+1) ponctuelle placée à l'origine. Remarquons qu'il n'est pas nécessaire de préciser la valeur de H(x) pour x = 0, qui est un ensemble de mesure nulle. Par réitérations, on obtient H(m+l) = 8(m), 2.2.2 m E N. Dérivée de la distribution de Dirac On a (8',cp} = -(8,cp'} = -cp'(O). En général, on a Soient -~ et ~ deux masses placées respectivement aux points a et a+ ë. Lorsque ë --+ 0, on obtient un doublet. Il sera représenté par la dérivée de la distribution de Dirac au point a. En effet, la distribution définie par cette répartition est et k k k k cp( a + ë) - cp( a) ê ê ê ê ê (Te, cp} = -(8a+e 1 cp} - -(8a, cp = -cp(a + ë) - -cp(a) = k . 44 CHAPITRE 2. DÉRIVATION DES DISTRIBUTIONS Si cp(x) = 1, on retrouve la masse totale, c'est-à-dire zéro. Si cp(x) = x 2 , on retrouve le moment d'inertie de cette distribution, c'est-à-dire k(c + 2a). Lorsque c--+ 0, on a . (T.g 1 cp ) -- k l'lm cp(a + c) - cp(a) -- k(i:ua, cp') -- -k(i:' 1lm ua, cp ) , ê~O 2.2.3 ê~O é Dérivée d'une fonction discontinue Soit f(x) une fonction de classe C1 pour X < 0 et X > 0, mais présentant une discontinuité de première espèce en x = 0, c'est-à-dire les limites f(o+) = lim f(x), x~o+ f(o-) = lim f(x), x~o- existent et sont distinctes. Au point x = 0, la fonction f subit un saut ao, c'est-à-dire ao = J(o+) - f(o-). On désigne par f la distribution associée à f(x), par f' la dérivée de cette distribution et par {f'} la distribution associée à la dérivée usuelle de f(x) pour x < 0 et x > 0 et qui n'est pas définie pour x =O. On a (!', cp) = = -(!, cp'), -1-: 00 f(x)cp(x)dx, = -1-~ f(x)cp(x)dx - fo+oo J(x)cp(x)dx, = - f(x)cp(x)l~oo + 1-~ J'(x)cp(x)dx - f(x)cp(x)lri 00 + fo+oo f'(x)cp(x)dx, = (f(o+) - f(o-))cp(O) + - 1: 00 f'(x)cp(x)dx, ao(ô,cp) + ({f'},cp). Par conséquent, on a f' = {!'} + aoô. Le saut ao de f apparaît, dans la distribution dérivée, sous forme d'une masse ponctuelle ao au point de discontinuité. En prenant f = H, ao = 1, {!'} = 0, on retrouve le résultat précédent, c'est-à-dire H' = ô. 2.3. EXTENSION AU CAS DE PLUSIEURS VARIABLES 45 Supposons que f(x) soit une fonction indéfiniment dérivable. En désignant par u1, u2, ... , les sauts respectifs de f'(x), f"(x), ... , à l'origine, on aura en dérivant à nouveau : !" {!"} + uoô' + u1 ô, où j(m) désigne les dérivées successives de la distribution f et {f(m)} désigne les distributions associées aux dérivées usuelles de f(x) pour x < 0 et x > 0 et qui ne sont pas définies pour x = O. Plus généralement, si f(x) admet des discontinuités aux points ai, a2, ... , avec des sauts respectifs r1, r2, ... , on aura J' = {J'} + L TkÔak • k 2.3 Extension au cas de plusieurs variables Dans le cas de plusieurs variables, on définit la dérivée ~ d'une distribution T, par \;~,~) = -\T, ;~), i = 1,2, ... ,m. On a où~ ( xi, x2, ... , Xm ) E COO , donc ~ axiax; = ~ ax;axi, et par conséquent Plus généralement, on a k ak1 ak2 ôkm ak1 +k2+ .. ·+km D - - - - - ... - - - -~~--__,..- ôx~ 1 . ax;2 ôx~ - ôx~ 1 ax;2 ... ôx~m . 2.4 Exercices résolus Exercice 2.4.1 Dériver au sens des distributions les fonctions suivantes : a) sgn(x) = 1:1 (fonction signe) b) f(x) = X[-!,!l(x) c'est-à-dire la fonction caractéristique de[-!, !Légale à 1 si x E et à 0 sinon. [-!, ! ] Solution: a) On a -1 1 sgn(x) = { si X< Ü si X> Ü Soit cp E 'D, on a (sgn', cp) -(sgn, cp'), - I:oo sgn(x)cp'(x)dx, - [~ cp'(x)dx - fo+oo cp'(x)dx, = = 2cp(O), 2(ô,cp), d'où sgn' = 2ô. Une méthode rapide consiste à utiliser la formule établie dans la section 2.3. En effet, la fonction sgn(x) subit un saut uo = 2 et sa dérivée au sens des fonctions vaut O. Donc sgn' = {sgn}' + uoô' = 2ô'. b) On a f(x) = { Soit cp E 'D, on a (!'' cp) ~ t si !xi< si lxl > 2 47 2.4. EXERCICES RÉSOLUS d'où f' = c5_1 -c51 = ô(x+ ~)-ô(x- ~).Comme dans la question précédente, 2 2 on peut utiliser la formule établie dans la section 2.3. En effet, la fonction f(x) admet deux discontinuités aux points - ~ et ~ avec des sauts respectifs r _ 1 = 1 2 et n = -1. Sa dérivée au sens des fonctions est nulle. Donc 2 f 1 = {J}' + T_1Ô_1 + TlÔl = Ô_l - Ô1. 2 2 2 2 2 2 Exercice 2.4.2 Soit vp ~ la distribution (voir exercice 1.6.3} définie par (vp .!., cp) = lim X e--+O (1-e cp(x) dx +le cp(x) dx) , cp EV. X -OO e X 1) Calculer au sens des distributions a) (vp l)'. b) (vp 2) Pour tout cp EV, on pose !Y'. (Pf 12 , cp) = lim ( { X e--+0 Jlxl>e (Pf 13 , cp) = lim ( { X e--+0 Jlxl>e cp(~) dx - 2cp{O) dx) , ê X cp(~) dx - 2 c,o'{O) dx) , ê X Le symbole Pf · · · désigne la partie finie de · · · a) Chercher une relation simple entre Pf -J.x et ( vp ~ )' ainsi qu 'entre Pf -:S et (vp ~)''. b) Les applications Pf -J.x et Pf -:S sont-elles des distributions sur lR ? Justifier la réponse. Solution : 1) a) On a 1 ({vp x)',c,o) -(vp .!., c,o'), X = - lim e--+0 = - lim e--+O r cp'(x) dx Jlxl>e X -OO X ' (1-e cp'(x) dx + 100 cp'(x) dx) ' e X En effectuant une intégration par parties, on obtient ({vp .!. )', cp) = - lim (- cp(-ê) + cp(ê) + X e--+0 ê r cp(~) dx) . Jlxl>e X Or d'après l'exercice 1.6.1, on a d'où lim cp(-t:) + cp(t:) = lim {2 cp(O) + t:(O(t:) + 0(-t:))} = 2 lim cp(O). e-+0 e-+O é e-+0 é é Par conséquent, f ((vp .!. )', cp) = lim (2 cp(O) e-+O X Jlxl>e é cp(~) dx) . X b) On a ((vp .!.y',cp) = -((vp .!.)',cp') = lim (-2cp'(O) + f cp'(:) dx), X X e-+O é ljxj>e X d'après la question précédente. Puisque f cp'(x) dx Jlxl>e ~ - 1 -e cp'(x) -oo cp(~) X = - X 2-dx+ 100 -cp'(x)-dx, e X 2 ,-e + 2j-e cp~x) dx + cp(~) loo + 2foo cp(~) dx), -OO -OO X 2 cp(-t:)-cp(t:)+21 é 2 lxl>e e X e X cp(x)dx X 3 ' alors Or d'après l'exercice 1.6.1, on a d'où lim cp(-t:) + cp(t:) = lim {-2 cp(O) - t:(O(-t:) + O(t:))} = -2 lim cp'(O). e-+0 t: 2 e-+0 é e-+0 é 2.4. EXERCICES RÉSOLUS 49 Par conséquent, ((vp _! )'', cp) = X 2 (-2 cp'(O) + { lim e--+O Jlxl>e ê cp(~) dx) . X 2) a) On déduit immédiatement de 1) que 1 = - (vp -1 )' , Pfx2 X 2Pf ~ = (vp _! )". x3 X b) Une distribution étant toujours dérivable, on déduit de a) que Pf ~et Pf ~ sont aussi des distributions. Exercice 2.4.3 Exprimer les applications b) et d) de l'exercice 1.6.6 en fonction de la distribution de Dirac Solution : Pour b), on a n n n (J,cp) = L'P(j)(o) = L(ô,cp(j)) = L(-1)i(ô(j),cp), j=O j=O j=O et par conséquent, n f = L(-1)iô(j). j=O De même, pour d), on a OO OO OO (J,cp) = L'P(j)(j) = L(ôj,cp(j)) = L(-1)i(ô)j),cp), j=O j=O j=O et donc OO f = L(-1)iô)i). j=O Exercice 2.4.4 Montrer que la fonction ln lxl détermine une distribution sur lR et prouver qu'au sens des distributions (ln lxl)' = vp .!. X Solution : La fonction ln lxl définit une distribution sur lR car elle est localement sommable. En effet, la fonction ln lxl est continue sur JR*, donc localement CHAPITRE 2. DÉRIVATION DES DISTRIBUTIONS 50 sommable. En outre, dans un voisinage de 0 par exemple J - 1, 1[, l'intégrale f ~ 1 l ln lxl ldx est convergente : on a 1 1 1 lim lnxdx = -1, lof 1nxdx = e-+O e donc J01 lnxdx existe. Même argument pour J~ 1 ln(-x)dx. (Une autre méthode : la fonction ln lxl, xi= 0, est localement sommable dans lR car dans un voisinage de 0, on al ln lxll ::; pour 0 <a< 1). La dérivée de ln lxl, au sens des fonctions, n'est pas localement sommable. Mais au sens des distributions, on a JXf-, ((lnlxl)',<p) <p E 1J -(lnlxl,<p'), -I:oo ln lxl<p'(x)dx, - - lim ê-+0 (1-e ln(-x)<p1(x)dx + -OO - lim (1n(-x)<p(x)C~ e-+0 l+oo lnx<p (x)dx), -1-e00 <p(x) dx _ + lnx<p(x)l;-00 = 1 ê X l+oo <p~) dx), lim(<p(ê) - <p(-ê)) lnê e-+0 + lim e-+0 (1-e00 _ <p( x) dx + 1+00 <p( x) dx) . X e X Comme (voir exercice 1.6.1), <p(ê) = <p(O) + ê<p1(0) + ê 2 0(ê), alors lime-+O (<p(ê) - <p( -ê)) ln ê = 0, et par conséquent ((ln lxl)', <p) = (vp !, <p). X Exercice 2.4.5 Soit T(n) la dérivée nième d'une distribution arbitraire T. Montrer que supp T(n) c supp T. La réciproque est-elle vraie? Justifier la réponse. Solution: Soient n le plus grand ouvert où T = 0 et W le plus grand ouvert où =ne et supp T(n) = we. Puisque T = 0 sur 0, alors T(n) = 0 sur n. Dès lors, W :::>net par conséquent we c ne. La réciproque est fausse. En effet, considérons la distribution T =constante. On a supp T = lR alors que supp T(n) = 0. T(n) =O. Par définition, on a supp T 51 2.4. EXERCICES RÉSOLUS Exercice 2.4.6 Calculer au sens des distributions, les dérivées successives de la fonction lxl. Solution: Posons y= lxl. On a si X> 0 six<O' y={ -xX Si X> 0 si X< 0 / { -1 y= 1 Au point x = 0, la fonction y' est discontinue et subit un saut u1 = 2. On a y"= {y"}+ uo8' + u18 = 28, y( 3 ) = 281, ... , y(n) = 28(n- 2), n ~ 2 On obtient immédiatement ce résultat en utilisant la formule (voir section 2.3) : Ici {y(n)} = 0, 0'1 = 2 et O"Q = 0'2 = 0"3 = ... = O'n =o. Exercice 2.4.7 Soient H(x) la fonction d'Heaviside, a et w des constantes réelles. Prouver, au sens des distributions, les relations suivantes : a) (fx - a) H(x)eax = 8. 2) H(x) d2 + b) ( dX1 w sinwx w = 8. Solution : a) Soit cp E 7J. On a \ (d~ - a) H(x)eax,cp) = \d~H(x)eax,cp ) - a(H(x)eax,cp), 1: = -(H(x)eax, cp') - a(H(x)eax, cp}, = -1-: 00 H(x)eaxcp'(x)dx - a 00 H(x)eaxcp(x)dx, Or donc \ (d~ - a) H(x)eax,cp) = cp(O) = (8,cp), 52 CHAPITRE 2. DÉRIVATION DES DISTRIBUTIONS (d!: - d'où a) H(x)eax = ô. On peut retrouver le même résultat, en procédant comme suit, b) Soit cp EV. On a ) 2) H(x) sinwx ( ( .!___ ,cp d 2 +w X =( W H(x) sinwx ) . w ,cp" +w(H(x)smwx,cp), 00 sin wx + w 1+ sinwxcp(x)dx, 1+00 --cp"(x)dx w sinwx l+oo - 1+00 coswxcp'(x)dx + w 1+00 sinwxcp(x)dx, = --cp'(x) = 0 0 w 0 0 0 r+oo r+oo = - Jo coswxcp'(x)dx + w Jo sinwxcp(x)dx, r+oo r+oo = - coswxcp(x)lci00 - w Jo sinwxcp(x)dx + w Jo sinwxcp(x)dx, = cp(O), = (ô, cp), d2 2 ) H(x) sinwx d'où ( d 2 + w = ô. On peut retrouver le même résultat, en X W procédant comme suit, 2 ( dd 2+w 2 ) H(x) sinwx X W 2 ) . =dd 2 (H(x) sinwx) +w H( xsmwx, X W d (H'(x) sinwx ) . = dx w +H(x)coswx +wH(x)smwx, = d~ ( ô si:wx + H(x) coswx) + wH(x) sinwx, = d~ (H(x) coswx) + wH(x) sinwx, = H'(x) coswx - wH(x) sinwx + wH(x) sinwx, = ôcoswx, =Ô. 2.4. EXERCICES RÉSOLUS 53 Exercice 2.4.8 Soit u(x, t) la fonction définie dans Il~.2 par u(x, t) = { a si. t 2 - x 2 2: 0, t 2: 0, 0 ailleurs, a) Montrer que u(x, t) définit une distribution dans IR. 2 et déterminer son support. . l'expression . ( Ft:I a2 - &è1 a2 ) u, Ft:I a2 - &è1 a2 . 'b utions, b) Calculer, au sens des distri étant l'opérateur des ondes. c) Déterminer a de façon que u(x, t) soit solution de l'équation suivante : où v est une constante positive et ô = ô(x, t) la distribution de Dirac. Solution : a) La fonction u(x, t) définit une distribution dans IR. 2 car elle est localement sommable. Le support de u(x, t) est le cône : t 2 - x 2 2: 0, t 2: O. b) Soit cp E V(IR. 2 ), alors par définition On a j +oo j+oo u(x, t) â2cp â dxdt, ( u, â2cp) ât2 -OO = t -OO 2 j +oo (l+oo a â2cp â 2 dt ) dx, lxl t +oo -âcp (x, t) +oo dx, aj -OO 1 -OO 8 t lxl +oo -âcp (x, lxl)dx, = -a j -OO 8t -a (1-~ ~~ (x, -x)dx + fo+oo ~~ (x, x)dx) , -a r+oo âcp ) (lar+oo âcp ât (-x, x)dx +la ât (x, x)dx . CHAPITRE 2. DÉRIVATION DES DISTRIBUTIONS 54 De même, on a / a2 ) \ u, âx~ = = j+oo j+oo 8 2cp -oo -oo u(x, t) âx2 dxdt, r+oo (lt-ta a2cp ) Jo âx2 dx dt, r+oo âcp lt a Jo âx (x, t) x=-t dt, ( âcp Ôcp ) ajr+oo âx(t,t)- 8 x(-t,t) dt. 0 Dès lors, Or dcp(x, t) = dcp(-x, t) = âcp âcp âx (x, t)dx + ât (x, t)dt, Ôcp Ôcp - âx (-x, t)dx + ât (-x, t)dt, et pour x = t = s, on a dcp(s, s) dcp(-s, s) = âcp âcp âx (s, s)dx + ât (s, s)dt, âcp Ôcp - âx (-s, s)dx + ât (-s, s)dt. Donc ( ~:~ - ~:~, cp) = -a = fo+oo dcp(s, s) - a fo+oo dcp(-s, s), 2acp(O, 0), 2a(ô, cp}, et par conséquent ô = ô(x, t). 2.4. EXERCICES RÉSOLUS 55 c) En remplaçant t par vt dans l'équation précédente, on obtient 1 â2u â2 u 2aô(x, vt), = 2a = -ô(x,t). V Donc pour satisfaire à l'équation proposée, on doit avoir a= ~· Exercice 2.4.9 Soit Pf ~C.:) la distribution définie par \ Pf H(x), cp) = lim xk e-+O {i+oo cp(x) dx +A}, xk ê où k-1 cp(i-1) (0) 1 cp(k-1) (0) A = - ~ (i - 1) ! . (k - i)ck-i + (k - 1) ! ln c' - et H(x) est la fonction d'Heaviside, cp EV et k EN*. Etablir la relation (Pf ~~))' = -kPf ~~; + (-l)kô~:). Solution: Soit cp E 'D. On a \ ( Pf ~~) )' , cp) = - \ Pf ~~) , cp x)) = - !~ {1+oo cp~~) dx + B} , 1 ( où - k-1 cp(i) (0) cp(k) (0) 1 B = - ~ (i - 1) ! . ( k - i ) é k - i. + (k - 1)'. lnc. f=t. En faisant une intégration par parties, on obtient \ ( Pf H(x))', cp) = - lim {- cp(c) + k xk e-+O ck 1+oo xk+ cp(x) dx + n}. ê 1 En remplaçant cp par l'expression (voir exercice 1.6.1), lim O(c) = cp e-+0 (k) (0) k! , un calcul direct montre que : \ ( Pf d'où le résultat. ~~) )', cp) = -k \ Pf ~~;, cp) + (-k~)k ( ô(k), cp) , CHAPITRE 2. DÉRIVATION DES DISTRIBUTIONS 56 Exercice 2.4.10 Soit z = x + iy E C et ~ = ! ( fx + ify), l'opérateur de Cauchy-Riemann. Calculer, au sens des distributions, l'expression~ (i). i Solution : La fonction = x~iy est une distribution sur R. 2 car elle est localement sommable. Soit cp(x, y) E V(R. 2 ). On a, par définition, j â \âz (1) ) j 1 âcp) l+oo l+oo 1 1(âcp ,Ôcp) ; ,cp = -\;' âz = - _00 _00 x+iy'2 âx +i ây · Pour calculer cette intégrale double, on va utiliser le théorème du changement de variables et par la suite le théorème de Fubini. En coordonnées polaires x = rcosfJ, y= rsinO, 0 < r < +oo, 0 < (J < 271", on sait que les opérateurs: -/y, et f0 sont liés par les équations fx, fr â â l. â âx = cos (J âr - sm (J â(J, r â. â 1 â ây = sm (J âr + cos (J â(J . r Posons 'lfJ(r,O) = cp(rcosfJ,rsinfJ). L'intégrale précédente s'écrit (en tenant compte du fait que le jacobien de la transformation est r) sous la forme 21f1+00 (â'-l/J + -i â'-l/J) drdfJ --11 2 âr râfJ ' 0 0 1121f 1+00 -drdfJâ'lfJ 1â'lfJ -i 121f 1+00 --drdfJ âr 2 râfJ ' 1 {21f i r+oo 1 = "2Jo 'lfJ(O,fJ)dfJ-"2Jo ;:-('l/J(r,27r)-'l/J(r,O))dr, 1 {21f = = = -2 0 0 2 Jo cp(O, O)dfJ, 0 0 7rcp(O, 0), 7r(ô,cp). Finalement :z (~) = 11"0. Exercice 2.4.11 Montrer qu'au sens des distributions, (H(x) lnx)' = Pf H(x), X où H(x) est la fonction d'Heaviside et Pf H~x) la distribution définie par (Pf H(x), cp) = x pour tout cp E V. lim (l+oo cp(x) dx + cp(O) lne) , e x e~o 2.4. EXERCICES RÉSOLUS 57 Solution : Soit r.p EV. On a ((H(x) lnx)', r.p) = -(H(x) lnx, r.p'(x)), -fo lnx.r.p'(x)dx, 00 - lim f 00 lnx.r.p'(x)dx, e-->O le - lim {r.p(x) lnxl~ e-->O f lim {r.p(ê) lnê + e-->O 00 f 00 r.p(x) dx}' le X r.p(x) dx}. le X Comme r.p EV, on a d'après l'exercice 1.6.1, r.p(ê) = r.p(O) +Er.p'(O) +E 2 0(ê), où 0 est continue sur R On pose 'l/J(ê) = r.p'(O) +êO(ê), d'où r.p(ê) = r.p(O) +ê'l/J(ê), avec 'ljJ continue sur R On a lim r.p(ê) ln ê = lim( r.p(O) + ê'l/J(ê)) ln ê = r.p(O) lim ln ê, e-->0 e-->O e-->O et par conséquent ((H(x) ln x )', r.p) = lim {r.p(O) lnê + e-->O f 00 r.p(x) dx} = j Pf H(x), r.p) . le X \ Exercice 2.4.12 Soient r.p EV et x ER On pose D = (T, r.p) = X --fl.x + 4d~' et a r+oo J_-oo f(x)r.p(x)dx +la g(x)r.p(x)dx, où a est une constante, f et g sont deux fonctions de classe C2 vérifiant les conditions: Df(x) = Dg(x) = 0, f(a) - g(a) = 1, f'(a) - g'(a) = 5. Montrer qu'au sens des distributions DT = ô~ + Ôa. Solution : Soit r.p EV. On a (DT,r.p) = (-T" +4T',r.p) = (-T",r.p) +4(T',r.p). En utilisant deux fois la formule d'intégration par parties, on obtient (T, r.p") 1-: f(x)r.p"(x)dx + 1 00 g(x)r.p"(x)dx, (f(a) - g(a))r.p'(a) - (f'(a) - g'(a))r.p(a) + 1-: f"(x)r.p(x)dx + 1-: g"(x)r.p(x)dx. CHAPITRE 2. DÉRIVATION DES DISTRIBUTIONS 58 De même, on a (T, <p1 ) 1_: f(x)<p'(x)dx + 1 (!(a) - g(a))<p(a) - = 00 g(x)<p'(x)dx, 1_: J'(x)<p(x)dx -1 00 g'(x)<p(x)dx. D'où (g(a) - f(a))(<p'(a) + 4<p(a)) +(!'(a) - g'(a))<p(a) (DT, <p) = + 1_: Df(x)<p(x)dx + 1 00 Dg(x)<p(x)dx. On a donc, en utilisant les conditions mentionnées dans l'énoncé, (DT, <p) = -<p'(a) + <p(a) = -(8a, <p1) + (8a, <p) = (8~ + 8a, <p), d'où le résultat. Exercice 2.4.13 Soit <p E V, une fonction quelconque. On considére une sphère S de centre 0, de rayon <p = r et un volume V de R 3 défini par 0 < <p < r < a < oo, où a est choisi assez grand pour que <p et ses dérivées partielles soient nulles pour r =a. Désignons par n la normale (positive) à S dirigée vers l'intérieur de V, par dS un élément d'aire de S et par fn la dérivée normale. Calculer dans R 3 , le laplacien de la distribution f associée à la fonction f(x, y, z) = ~ où r = Jx 2 + y 2 + z 2 . Montrer que : a) (!l.f, <p) = lim J J fr>p f Â<pdxdydz. p-+O lim-P1 b) p-+0 J fr=p ~dS =O. c) lim -:1- J fr=p <pdS = 471" (8, <p). p-+OP d) Montrer qu'en appliquant la formule de Green : !! Jf p(r(a (f!l.<p-<p!l.J) dV = 11 r=p (<pa8f - f8a<p) dS, n n il vient  ~ = -471"8. Solution : Montrons tout d'abord qu'au sens des fonctions, on a sur R 3 \ {O}, Âf = O. En effet, a21 a 21 a 21 8x 2 + 8y 2 + 8z 2 ' !l.f ( - rl3 + 3 :: ) + ( - :3 + 3 3 = 3 -3+ r x2 + y2 + z2 = 0 sur R 3 \{0}. r5 ' ~:) + ( - rl3 + 3 ;: ) ' 2.4. EXERCICES RÉSOLUS 59 a) Comme f = ~ est une fonction localement sommable, elle définit donc une distribution. On a, au sens des distributions, (b..f, cp) = (!, b..cp) = b) On a JJr f }JR.3 b..cpdxdydz = lim p-+0 1 JJ1 f r>p b..cpdxdydz. 1 acp dsj < ! f lacpjds. l!f p r=p ân - p r=p ân Or ~ est bornée, donc il existe une constante M > 0 telle que : 1~ 1 ~ M, et dès lors M/1 !j1 f i ââcpdSI ~ l! P r=p n P Par conséquent, lim p-+O p r=p dB= M.47rp2=47rMp. P âcp dS = O. r=p ân c) Posons cp(x) = cp(O) + cp(x) - cp(O). D'où, 11 r=p cpdS = j i=p cp(O)dS + j i=p (cp(x) - cp(O))dS, cp(0).47rp2 + = 47rp2(8, cp) + et J i=p (cp(x) - cp(O))dS, j 1=/cp(x) - cp(O))dS, j 1r=p cpdS = 47r(ô, cp) + p-+0 lim 12 j1 (cp(x) - cp(O))dS. p r=p lim ! p-+O p Par hypothèse, cp E C00 , donc cp est continue et puisque supp cp est compact alors cp est uniformément continue (en vertu du théorème de Heine qui dit que toute fonction contiue sur un compact est uniformément continue). Donc quel que soit ë > 0, il existe A> 0 tel que l'inégalité lxl ~A entraîne lcp(x)-cp(O)I ~ ë, pour tout x E supp cp. Dès lors, 1 1 2 P j1 r=p (cp(x) - cp(o))dsj ~ ê2 P et lim ! p-+0 p j1 r=p j 1r=p cpdS = 47r(ô, cp). ds = 47rë, Finalement, en appliquant la formule de Green, 11 Jf (ft:..cp- cpt:..J)dV = p<r<a 11 r=p (cpaâf - fâacp) dS, n n et en tenant compte du fait que b..~ = 0, à l'extérieur de S, on obtient 111 1 -b..cpdV p<r<a r = car la normale intérieure à V est intérieure à S Ctn = ir). Par conséquent, 1 (b..-, cp) = -47r(ô, cp), r c'est-à-dire b..~ = -47rô, au sens des distributions. Exercice 2.4.14 Soit f(x) une fonction de la variable x satisfaisant aux conditions suivantes : {i) f(x) = 0 pour x < -1 et x > 1. {ii} f est indéfiniment dérivable sur J -1,Ç[U]Ç, 1[, où Ç E] -1, 1[. {iii} f(x) et ses dérivées possèdent des discontinuités de première espèce aux points x = -1, x = Ç et x = 1. 1} Calculer au sens des distributions, l'expression : f" + w 2 f où w E R., en fonction des dérivées usuelles de f(x). 2} Est-il possible de déterminer f et les constantes a et f3 pour que l'on ait (2.4.1) où Ôa désigne la distribution de Dirac au point a? Montrer que, sauf si w est de la forme k~, où k est un entier relatif, le problème admet une solution unique. Calculer alors f ainsi que les constantes a et f3. 3} Soit cp EV, une fonction inconnue, dont on sait qu'elle vérifie les relations cp"+w 2 cp=W(x), cp(-l)=L, cp(+l)=M. On suppose que la fonction 'l!(x) et les constantes L et M sont connues. Montrer que la formule (2.4.1) permet de calculer cp(Ç) pour tout Ç E] - 1, 1[, sauf pour les valeurs exceptionnelles de w. 61 2.4. EXERCICES RÉSOLUS Solution : 1) On applique la formule obtenue dans la section 2.2.3 (pour k = 0, 1, 2), avec un léger changement de notations. On a !' = {!'} + ro(-1)8-1 + r1(Ç)ôç + r2(l)ô1, où ro(-1) = f(-1+) est le saut de f au point -1, r1(Ç) = J(ç+) - f(ç-) est le saut de f au point Ç et r2(l) = !(1-) est le saut de f au point 1. De même, on a !" = {!"} + ro(-1)6~ 1 + r1(Ç)6é + r2(l)6~ + ao(-1)8-1 + a1(Ç)6ç + a2(l)6i, où ao(-1) = f'(-1+) est le saut de f' au point -1, a1(Ç) = f'(ç+) - f'(ç-) est le saut de f' au point Ç et a2(l) = !'(1-) est le saut de f' au point 1. Dès lors, !" +w2 f = {!"} +w 2{!'} + (ao(-1) +w 2ro(-1)) 8-1 + (a1(Ç) +w 2r1(Ç)) 6ç + (a2(l) +w 2r2(l)) 61(2.4.2) ro(-1)6~ 1 + r1(Ç)6é + r2(l)6~. 2) En comparant les expressions (2.4.1) et (2.4.2), on doit avoir ao(-1) + w2ro(-1) =a, a1(Ç) + w2r1(Ç) = 1, a2(l) + w2r2(l) = (3, et ro(-1) = r1(Ç) = r2(l) =O. D'où, a= ao(-1) = f'(-1 +), (3 = a2(l) = !'(1-), et a1(Ç) = 1, ro(-1) = r1(Ç) = r2(l) =O. Déterminons maintenant f. Notons d'abord qu'au sens classique, on doit avoir f 11 + w2f = 0, XE] -1,Ç[UjÇ, 1[ et par conséquent !(X) = { C1 coswx + C2 s1.·nwx, x E] (:- 1[1, Ç[ 0 3 coswx + C4 smwx, x E ].,,, (2.4.3) La fonction f est continue aux points -1, Ç et 1 (car on a vu que les sauts ro(-1), r1(Ç), r2(l) sont égales à 0), donc lim f(x) X-->-1 lim f(x) - lim f(x) x--+Ç+ x--+Ç- lim f(x) x--+l = f(-1) = ao(-1) = 0, = f(ç+) - f(Ç-) = a1(Ç) = 0, f(l) = a2(l) = 0, CHAPITRE 2. DÉRIVATION DES DISTRIBUTIONS 62 et explicitement, C1 cosw + C2 sinw C1coswÇ+C2sinwÇ = C3 cosw + C4 sinw = 0, C3coswÇ + C4sinwÇ, (2.4.4) o. Par hypothêse, f' a des discontinuités aux points -1, Ç, 1 et on vient de voir que les sauts correspondants à ces points sont respectivement a, 1, (3. Comme J'(x) = { -C1wsinwx + C2wcoswx x E] -1,Ç[ -C3wsinwx+C4wcoswx x E]Ç,1[ alors En rassemblant ces équations avec celles obtenues dans (2.4.4), on obtient finalement le systême suivant : AX=B, où A= X= (C1 sinw cosw 0 0 0 0 coswÇ sinwÇ -coswÇ -sinwÇ 0 0 cosw sinw 0 0 0 0 -1 0 wsinw wcosw 0 0 wsinwÇ -wcoswÇ -wsinwÇ wcoswÇ 0 0 -wsinw wcosw 0 -1 0 0 C2 C3 C4 a f3?, X= (0 0 0 0 1 O)T. Le systême ci-dessus admet une solution unique (méthode de Cramer) si et seulement si <let A =/:- O. On a detA = -2w(coswsinw)(sin2 wÇ + cos2 wÇ) = -2w(coswsinw), 2.5. EXERCICES PROPOSÉS 63 et par conséquent <let A f:. 0 si w f:. \'Tr, k E Z. La résolution de ce système dans ce cas ne pose aucun problème, on trouve C1 = C2 C3 = C4 = a = f3 = - cos wÇ sin w + cos w sin wÇ sinw(Ç - 1) = 2wcosw 2wcosw ' -coswÇsinw + coswsinwÇ sinw(Ç - 1) 2wsinw 2wsinw ' cos wÇ sin w + cos w sin wÇ sinw(Ç + 1) 2wcosw 2wcosw ' cos wÇ sin w + cos w sin wÇ sinw(Ç + 1) 2w (sinw) 2wsinw ' -coswÇsinw + coswsinwÇ sinw(Ç - 1) 2coswsinw 2coswsinw ' cos wÇ sin w + cos w sin wÇ sinw(Ç + 1) 2coswsinw 2coswsinw En remplaçant ces expressions dans {2.4.3), on obtient f( ) X - { sinw(Ç-1) 2wcosw COSWX _ sinw(Ç+l) 2wcosw coswx • ] 1 ë[ + sinw(Ç-1) 2ws)nw smwx, XE '<,, + sinwlÇ+l) · X E]c, 1[ 2wsinw sinwx, .. 3) Soit cp E 'D. On a (!" + w2 f, cp) = (ôç + a8-1 + {3ôi, cp) , = (ôç, cp) +a (Li, cp) + f3 (ôi, cp), = cp{Ç) + acp(-1) + f3cp(l), cp(Ç) + aL + {3M. Or(!" +w 2 f,cp) = (f,cp" +w 2cp) = (f,'l/J), donc cp(Ç) = (!, 'l/J) - aL - {3M, ou encore 1 cp(Ç) = [ 1 f(x)'lfJ(x)dx - a(Ç)L - f3(Ç)M. 2.5 Exercices proposés Exercice 2.5.1 On considère, dans IR2 , la fonction lnr où r = Jx 2 + y 2 . Montrer que cette fonction est localement sommable dans IR2 . Déterminer le laplacien de le distribution associée à cette fonction. Réponse : À ln r = 27rÔ. CHAPITRE 2. DÉRIVATION DES DISTRIBUTIONS 64 Exercice 2.5.2 Dériver au sens des distributions la fonction f(x)={ cosx Ü s~x>O si X< Ü et exprimer le résultat à l'aide de la fonction d'Heaviside H(x). Réponse: f' = 8 - H(x) sinx. Exercice 2.5.3 Soit cp E V et T une distribution. a) Montrer que si cp(x) = cp'(x) = cp"(x) = · · · = 0 sur supp T, alors (T, cp) =O. b) Montrer à l'aide d'exemples que la condition cp(x) = 0 sur supp T, n'implique pas (T, cp) =O. Réponse : b) cp(x) = 0 sur supp 8 = supp 8' = {O}. Pourtant (8, cp) = cp(O) = 0 et (8', cp) = -cp'(O) = -1. Exercice 2.5.4 Calculer les dérivées secondes des distributions suivantes : a) 1 - lxl si lxl < 1, 0 sinon. b) e-3lxl. c) 1sinxj. Réponse: a) 81 - 28 + 8-1, b) 9e- 3lxl - 68, c) 2 E~-oo 8k11" -1 sinxj. J; Exercice 2.5.5 Soit f la fonction définie par f(x) = g(t)dt, où g est une fonction localement sommable. Montrer que f est continue et que dans V', on a f' = g. Exercice 2.5.6 Soit la fonction E(x, t) (appelée noyau de Gauss) définie dans JR2 par E(x, t) = 1 ~2 . c;H(t)e-4t, 2y7rt où H(t) est la fonction d'Heaviside. a) Montrer que E(x, t) définit une distribution dans JR2 • b) Montrer qu'au sens des distributions, 8E 82 E 8t - 8x2 = 8(x, y). c) Déterminer la solution de l'équation de la chaleur 8E _ 8 2E = O 8t 8x 2 ' t>O qui satisfait à la condition initiale : E(x, 0) = f(x), 0 s x s 1. 2.5. EXERCICES PROPOSÉS 65 Exercice 2.5.7 Soit vp ~la distribution définie dans l'exercice 1.6.3. Calculer dans V', ( vp ~) (n). Réponse: (-lrn!Pf xn1+1 où Pf ~ est la distribution définie par 1 ) . ( Pf-,cp =hm xk {1 e-+O lxl2::e cp(x) --dx+ xk k-1 (-l)(k-j) - 1 cp0-l)(O)} ~ (k - J.)é-J. . (J. - 1)! , cp EV. e-;kr Exercice 2.5.8 On considère, dans JR3 , la fonction où r = J x 2 + y2 + z2 et k une constante. Soit f la distribution associée à cette fonction. Montrer que f satisfait, quel que soit r, à l'équation l:l.f + k2 f = -411"8, où l:l.f est le laplacien de f. Exercice 2.5.9 Soit E(x) la partie entière du réel x, c'est-à-dire l'unique entier tel que : E(x) ~ x < E(x) + 1. Dériver au sens des distributions E(x). Réponse : E~-oo Ôk. Exercice 2.5.10 Soient n un ouvert de C et T une distribution sur n. Soient a2 , t eur de Lap lace dans .IN.. llll2 et ôZ a = 2i ( ax a + i.ay a ), l'opera , t eur uA = ïJXI + µa2 l'opera de Cauchy-°i/,iemann. a) {Lemme de Weyl) : Montrer que si l:l.T = 0, alors T est une fonction de classe C00 • b) En déduire que si ~ = 0, alors T est une fonction holomorphe sur n. Chapitre 3 Opérations élémentaires Introduction Il n'est pas possible de définir la multiplication de deux distributions dans le cas général. Cependant, si g est une fonction indéfiniment dérivable et T une distribution quelconque, on peut définir le produit gT de g par T en posant : (gT, cp) = (T, gcp), cp E V. On en déduit quelques formules (exemple 3.1.1) importantes en physique et souvent utilisées dans la suite. Ensuite on étudie le problème de la division ainsi que quelques questions concernant la translation d'une distribution et le changement d'échelle. Enfin, la résolution des équations fera l'objet d'un nombre considérable d'exercices intéressants. 3.1 Multiplication des distributions Le produit de deux distributions arbitraires n'est pas toujours défini. Si une distribution est définie par une fonction localement sommable f(x), le produit /2(x) n'est pas forcément sommable. Par exemple, la fonction f(x) = .)x est localement sommable mais /2(x) = 1; 1 n'est pas sommable à l'origine. Dans ce qui suit, nous allons définir le produit d'une distribution T par une fonction g de classe C00 • Supposons tout d'abord que cette distribution soit associée à une fonction f(x) localement sommable. On a, pour cp EV, (gf, cp) = 1: 00 g(x)f(x)cp(x)dx. = (!, gcp). Rappelons que gcp EV {voir exercice 1.6.5). On est ainsi conduit à la Définition 3.1.1 Le produit d'une distribution quelconque T par une fonction g de classe C00 est défini par (gT,cp) = (T,gcp), cp EV. CHAPITRE 3. OPÉRATIONS ÉLÉMENTAIRES 68 On vérifie aisément que le produit ainsi défini est bien une distribution. En effet, soient <pi, <p2 E 'D et a, /3 E C, on a (gT, acp1 + /3cp2) = a(gT, cp1) + /3(gT, cp2), donc gT est linéaire. Pour la continuité, on a par hypothèse 'Pk ~ cp. Donc 9'Pk ~ gcp et dès lors lim (gT, 'Pk) = lim (T, 9'Pk) = (T, gcp) = (gT, cp). k--+oo k--+oo Exemple 3.1.1 Si ô est la distribution de Dirac à l'origine et g E C1 , alors gô = g(O)ô, gô' = g(O)ô' - g' (O)ô. En effet, soit cp E 'D, on a (gô, cp) = (ô, gcp) = g(O)cp(O) = g(O) (ô, cp). De m€me, on a (gô',cp) = (ô',gcp) = -(ô,g'cp+gcp') = -(ô,g'cp)-(ô,gcp'), d'où (gô', cp) = -g' {O)cp{O) - g(O)cp' {O) = -g' {O) (ô, cp) + g(O) (ô', cp). Remarque 3.1.1 Si dans l'exemple précédent, on choisit g(x) = x, alors on aura en particulier g(O) = 0 et donc xô =O. On en déduit que le produit gT = 0 peut €tre nul sans que g ou T soit nulle. Proposition 3.1.2 Les solutions de l'équation xT = 0 dans 'D', sont les distributions T = cô où c E C. Démonstration : D'après la remarque précédente, on a xô = O. Réciproquement, supposons que xT =O. Alors, pour tout cp E 'D, on a 0= (xT,cp) = (T,xcp), c'est-à-dire (T, 'If;) = 0 pour tout 'If; E 'D telle que 'lf;{O) = O. Une fonction 'If; E 'D s'annule en 0, si et seulement si, elle s'écrit sous la forme 'If; = xcp. L'ensemble E = {'lf;'D: 'lf;{O) = O}, est un sous-espace vectoriel de 'D. Soit 0 E 'D telle que: 0(0) = 1. Evidemment, 0 ~ E et toute fonction cp E 'D peut s'écrire de façon unique sous la forme cp ='If;+ cp(O)O, 'If; E E. On a (T, cp) = (T, 'If;) + cp(O)(T, 0) = ccp(O), avec c = (T, 0). Comme cp{O) = (ô, cp), on en déduit que T = cô. 0 3.2. TRANSLATION D'UNE DISTRIBUTION 69 Remarque 3.1.2 La solution générale de l'équation : xT = S, où S est une distribution donnée, est égale à la somme d'une solution particulière To de cette équation et de la solution générale de l'équation homogène. On en déduit de la proposition précédente, que cette solution s'écrit sous la forme : T = co + To, c E C. En effet, si T et To sont solutions de xT = S, alors x(T-To) = 0, d'où T-To = co, c E C. 3.2 Translation d'une distribution Soit f(x) une fonction localement sommable et fla distribution qui lui est associée. On veut déterminer la distribution associée à f(x - a) où a est une constante. Posons par définition, (raf)(x) = f(x - a). On a, pour tout cp E 'D, +oo (raf, cp} = 1--oo (raf)(x)cp(x)dx = 1-+oo -oo f(x - a)cp(x)dx. En posant y = x - a, on obtient +oo (raf, cp} = 1--oo f(y)cp(y + a)dy = 1-+oo -oo f(y)(racp)(y)dy = (!, Tacp}. Et généralement, pour une distribution T, on a (raT, cp} = (T, Tacp}, soit explicitement, (T(x - a), cp(x)} = (T(x), cp(x +a)}. Définition 3.2.1 La distribution TaT définie ci-dessus est dite translatée de T par la translation a. Exemple 3.2.1 La distribution de Dirac Ôa au point a, représente la translatée de o par a, (raô, cp} = (o, racp} = (o(x), cp(x +a)} = cp(a) = (ôa, cp}. Ainsi TaO = Oa ou TaO(x) = o(x - a). Exemple 3.2.2 La translatée de la distribution valeur principale de Cauchy vp ~ par a est égale à vp x~a . Définition 3.2.2 On dit qu'une distribution T est périodique de période a > 0, si TaT = T ou T(x - a) = T(a), c'est-à-dire (raT, cp} = (T, cp}, soit explicitement, (T(x - a), cp(x)} = (T(x), cp(x)}, (T(x), cp(x +a)} = (T(x), cp(x)}, ou encore (T(x), cp(x +a) - cp(x)} =O. CHAPITRE 3. OPÉRATIONS ÉLÉMENTAIRES 70 3.3 Changement d'échelle On veut exprimer T(ax) en fonction de T(x) où a est une constante non nulle. Pour une fonction localement sommable f(x), on a (f(ax), <p(x)} = 1: 00 f(ax)<p(x)dx, ! 1-: 00 = 11 f(x)<p (~) dx, 1!1 (t(x), <p (~)). Dês lors, Définition 3.3.1 La dilatée d'une distribution T est la distribution définie par ! (T(ax), <p(x)} = 1 1 (r(x), <p (~)). Exemple 3.3.1 Pour la distribution o de Dirac, on a 1 o(ax) = ~o(x), 3.4 a -1= o. Transposée et parité d'une distribution V Soit f une fonction localement sommable et soit f : x 1-------+ f(-x), sa V transposée. La distribution Tv associée à f est déterminée par f (T/'<p} = j f(-x)<p(x)dx = j f(x)<p(-x)dx = (T,~}, où ~(x) = <p(-x). V Définition 3.4.1 La transposée d'une distribution T, notée T, est la distribution définie par V V (T, <p} = (T, <p}, V<p EV La notion de transposée d'une distribution permet de définir les distributions paires et impaires comme pour les fonctions. 3.5. EXERCICES RÉSOLUS 71 V Définition 3.4.2 Une distribution T est dite paire si T = T, c'est-à-dire V (T, ep) = (T, ep), \:lep EV V et elle est dite impaire si T = -T, c'est-à-dire V (T, ep) = -(T, ep), \:lep EV Exemple 3.4.1 Les distributions ô et vp ~ sont respectivement paire et impaire (voir exercice 3. 5.13). 3.5 Exercices résolus Exercice 3.5.1 Soit g une fonction de classe C00 et T une distribution. Montrer que (gT)' = g'T + gT'. Application : Dériver au sens des distributions la fonction f( X ) =X[-!!] (X ) .COS7rX, 2•2 , X[ 1 1] (X ) = { 1 sur[-!, !J . -2·2 0 ailleurs ou Solution : Soit ep EV. On a (gT',ep) = (T',gep) = -(T,g'ep+gep') = -(g'T,ep)- (gT,ep'), ou (gT', ep) = -(g'T, ep) + ((gT)', ep) = ((gT)' - g'T, ep). En utilisant le résultat trouvé dans l'exercice 2.4.1, on obtient f' = (ô_12 (x) - ô!2 (x )) cos 7rX - 7rX[-!2'2!] (x ). sin 7rX = -7rX[-!2'2!] (x ). sin 7rX. Exercice 3.5.2 Soit vp ~ la distribution définie dans l'exercice 1. 6. 3 et soit Pf x;,, la distribution définie sur V par 1 . (Pf-,ep)=hm xm e---+O (1 ep(x) m-1(-l)(m-j)_l ep(j-l)(O)) -dx+ lxl2::e xm ~ (m - J.)ém-J. . (J. - 1)! , pour tout ep E V. Montrer que : a) xvp ~ = 1. b) xm Pf x;,, = 1. ep EV, CHAPITRE 3. OPÉRATIONS ÉLÉMENTAIRES 72 Solution : a) On a 1 cp) = (vp -, 1 xcp) = lim (xvp -, X X d'où 1 (xvp -,cp) = X e-+O -OO 1 cp) = (Pf m' 1 Xm<p) = lim (xmPf m' X e -OO l+oo cp(x)dx = (1,cp). b) On a X (1-e cp(x)dx + l+e cp(x)dx) , e-+0 1 lxl::?:e cp(x)dx = l+oo cp(x)dx = (1, cp). -oo Exercice 3.5.3 1°) Déterminer toutes les distributions solution de l'équation : a) xT = 1. b) (x - a)T = P(x) où a E ~ et P(x) un polynôme. 2°) Soit Pf ~ la distribution définie dans l'exercice 3.5.2 (avec m = 2). Calculer xPf ~30) Résoudre dans V' l'équation: xT = vp ~' où vp ~ est la distribution définie dans l'exercice 1.6.3. Solution : 1°) a) On peut être tenté de choisir la fonction ~ comme solution de cette équation mais cette fonction n'est pas localement sommable et ne définit pas une distribution régulière. La solution de l'équation xT = 1 est égale à la somme d'une solution particulière de cette équation et de la solution générale de l'équation homogène. (*) Solution de l'équation homogène xT = 0: D'après la proposition 3.1.2, on sait que : T = cô, c E C. (*) Solution particulière To : D'après l'exercice 3.5.2, xvp ~ = 1, donc on peut choisir To = vp ~- Par conséquent, la solution de l'équation proposée est 1 T = cô + vp -, c E C. X b) Comme dans a), la solution de l'équation (x - a)T = P(x) est de la forme : T = côa + To, où c E Cet To est une distribution particulière. D'après l'exercice 3.5.2, on a (x - a)vp x~a = 1, d'où 1 (x - a)P(x)vp - - = P(x). x-a On peut donc choisir To = P(x)vp x~a· Par conséquent, 1 T = CÔa + P(x)vp - - , x-a c E C. 3.5. EXERCICES RÉSOLUS 73 2°) Comme (Pf ~, cp) = lim ( f e->O X Jlxl>e alors 1 . = (Pf 21 ,xcp) =hm (xPf 2,cp) X cp(~) dx - 2 cp(O)) , ê X 1 e->O lxl>e X cp(x) 1 d x = (vp -,cp), X X et par conséquent 1 1 X X xPf 2 =vp -. 3°) On procède comme dans la question 1°). La solution générale de xT = 0 est T = cô, c E C. Pour obtenir une solution particulière To de xT = vp ~, il suffit (d'après la question 2°), de choisir To = Pf ~· Par conséquent, la solution générale de l'équation proposée est 1 T = cô + Pf 2 , X c E C. Exercice 3.5.4 Soient f une fonction indéfiniment dérivable et T une distribution. Montrer que : {x: f(x) i= O} n supp Tc supp (JT) c supp f n supp T. Solution: Posons A= {x : f(x) -:/= O}, supp f = adh A= B, supp T = F et supp (JT) = E. Par définition, quel que soit <p E 'D, on a (T, cp) = 0, supp <p C Fe, (!T, cp) = 0, supp <p C Ec. et (i) Montrons que An F c E. Pour cela, il suffit de montrer que si u ~A et u ~ E alors u ~ F. Par hypothèse, il existe un voisinage de u, notée V(u), tel que : V(u) c Ec, f(u) -:f= 0, (!T, cp) = 0, pour toute fonction <p E 'D, ayant son support dans V(u). On sait que fcp E V (voir exercice 1.6.5) et dès lors 0 = (!T, cp) = (T, fcp). Par conséquent, V(u) C pc et donc u ~ F. (ii) Montrons que E c B n F. Pour cela, il suffit de montrer que si u ~ B ou u ~ F alors u ~ E. Soit u ~ B, alors f(u) = 0 et f(u)cp(u) = 0, quel que soit <p E 'D. Dès lors, 0 = (T, fcp) = (!T, cp), et donc u ~ E. Rappelons que u E F si et seulement si T n'est nulle sur aucun voisinage V(u) de u. Donc si u ~ F, alors (T, cp) = 0, pour toute fonction cp E 'D, ayant son support dans V(u). Dès lors, (T, fcp) = (!T, cp) = 0, et donc u ~ E. 74 CHAPITRE 3. OPÉRATIONS ÉLÉMENTAIRES Exercice 3.5.5 On pose 1 Ta= cosax.vp -, X x E IR où vp ~ est la distribution définie dans l'exercice 1.6.3. a) Montrer que Ta définit une distribution sur R b) Déterminer supp Ta. Solution: a) Soit cp EV. On a 1 1 X X (Ta, cp) = (cos ax.vp -, cp) = (vp -, cos ax.cp(x)). Comme cosax E C00 et cp E V, alors cosax.cp(x) E V, en vertu de l'exercice 1.6.5. En outre, on sait (voir exercice 1.6.3) que vp ~ définit une distribution sur IR, donc il en ira de même pour Ta. b) Posons k1l" A = {x E IR : cos ax =/:- 0} = { x E IR : x =/:- 2a + -;-, k E Z 11" } . D'après l'exercice 3.5.4, on peut écrire 1 1 X X A n su pp vp - c su pp Ta c supp cos ax n su pp vp - . Comme supp vp ~ =IR (voir exercice 1.6.11) et supp cosax = adh A= IR, alors A c supp Ta c IR. Dès lors, adh A c adh supp Ta C IR, c'est-à-dire IR C supp Ta C IR, et par conséquent supp Ta = R Exercice 3.5.6 Soit vp ~ la distribution définie dans l'exercice 1.6.3. Vérifier que le produit s~ x vp ~, détermine une distribution sur IR et résoudre dans V' l'équation : 1 xT=-h . S X Solution: La vérification résulte immédiatement de la note (après la définition 3.1.1) car la fonction sfi-; est de classe C00 et vp ~ est une distribution sur R La solution générale Je xT = 0 est T = co, c E C. Pour obtenir une solution particulière To, on utilise (voir exercice 3.5.2) le fait que : xvp ~ = 1. Comme $~ x vp ~a un sens, alors xs~ x vp ~ = s~ x' et dès lors To = s~ x vp ~-Donc la solution de l'équation proposée est 1 1 T = co +--vp -, sh X X c E C. 3.5. EXERCICES RÉSOLUS 75 Exercice 3.5. 7 Calculer la distribution : xmo(n), {m, n E N), où o(n) est la dérivée nième de la mesure de Dirac sur JR. Solution: Soit cp EV. On a Rappelons que si f et g sont deux fonctions de classe C00 , alors la formule de Leibniz fournit ='"' t::o k!(nn.- k)! 1 n (fg)(n) J(k)(x)g<n-k)(x). Dês lors, L k!(nn.- k)! (xm)(k)cp(n-k)(x). n (xmcp)(n)(x) = 1 k=O Pour m ::::; n, on décompose la formule ci-dessus comme suit : m-1 L 1 n. (xm)(k)cp(n-k)(x) k=O k!(n - k)! + n! (xm)(m)cp(n-m)(x) m!{n-m)! n + L n! (xm)(k)cp(n-k)(x). k=m+l k!(n - k)! Or m(m-l)···(m-k+I)xm-k (xm)(k) = { sim>k m! si m = k 0 sim<k donc ou encore Par conséquent, si m>n si m::::; n 76 CHAPITRE 3. OPÉRATIONS ÉLÉMENTAIRES Exercice 3.5.8 Soit l'équation: xmT = 0, m EN. a) Montrer que les distributions vérifiant cette équation s'écrivent sous la forme: m-1 T = L CkÔ(k), Ck E c. k=O b) En déduire l'expression générale des distributions T qui vérifient l'équation : xmT = 1, m E N. c) Méme question pour l'équation : (x - a)mT = P(x), où m EN, a E lR et P(x) un polyn(jme. Solution : a) Si m = 1, alors xT = 0 et d'après la proposition 3.1.2, T = cô, c E C. Si m = 2, alors x 2T = 0, c'est-à-dire x(xT) = 0 et de nouveau d'après la proposition 3.1.2, xT = cô, c E C. Pour résoudre cette dernière équation, on va procéder comme dans les exercices précédents : - Solution générale de xT = 0 : T = coô, CO E C. - Solution particulière To de xT = cô : D'après l'exercice 3.5.7, on a xmô(n) = (-l)m n! ô(n-m) (n-m)! m < n. - On prend m = n = 1, d'où xô' = -ô, c'est-à-dire x(-cô') = cô. On peut donc choisir To = -cô'. Par conséquent, T = coô - cô' = coô + c1'5', c1 =-c. Supposons que la solution de l'équation xmT = 0, s'écrit m-1 T = CQÔ + c1'5' + · · · + Cm-1Ô(m-l) = L CkÔ(k), Ck E C k=O et montrons que la solution de xm+lT = 0, est T = E~o ckô(k), ck E C. L'équation xm+lT = 0, s'écrit sous la forme x(xm)T = 0 et d'après la proposition 3.1.2, on a xmT = cô. On a supposé que la solution générale de xmT = 0 est T = E~::01 CkÔ(k), Ck E C. Pour obtenir une solution particulière de l'équation: xmT = cô, on note tout d'abord que d'après l'exercice 3.5.7, on a On choisit m = n, d'où xmô(m) = (-l)mm!ô, c'est-à-dire 77 3.5. EXERCICES RÉSOLUS On peut donc choisir To = emô(m), Cm= T = c(-;;,t. Par conséquent, m-1 m k=O k=O L CkÔ(k) + CmÔ(m) = L CkÔ(k), Ck E C b) D'après la question a), la solution de l'équation homogène: xmT = 0 est T = L:~,:01 ckô(k), Ck E C. Par ailleurs, on a déjà montré (exercice 3.5.2) que : xmPf x~ = 1. Dès lors, une solution particulière de xmT = cô, est donnée par To = Pf x~. Par conséquent, la solution générale de l'équation proposée est l m-1 T = Pf - + ~ CkÔ(k)' xm L...J k=O Ck E c. c) Comme dans la question précédente, on a T = 2::~1 CkÔ(k) +To, Ck E C où To est une solution particulière. Comme (x - a)m Pf (x-~)m = 1 (d'après l'exercice 3.5.2), alors (x - a)m Pf (x-~)m = P(x), et on peut choisir comme solution particulière To = Pf (x-~)m. Donc m-1 1 ) + T -- Pf (x-a m L CkÔa , (k) k=O Exercice 3.5.9 Trouver l'expression générale des distributions T qui vérifient l'équation : (x 2 - a 2 ) T = 1, a ER*. Solution : (*) Solution de l'équation homogène : (x 2 - a 2 ) T = O. On écrit (x - a)(x + a)T = 0, et on sait que : (x - a)ôa = 0, (x + a)La = 0, d'où T = CÔa + dLa, (c, d E C). (**) Solution particulière To de l'équation : (x 2 - a 2 ) T = 1. On déduit de l'exercice 3.5.2, que : (x - a) vpx~a = 1 et (x +a) vpx!a = 1, d'où To = a vp x~a + b vp x!a, où a et b sont à déterminer. On a (x - a)(x +a) 1 - + b vp1 - ) = 1, (a vpx-a x+a c'est-à-dire (x + a)a + (x - a)b = 1, d'où a+ b = 0 et a - b = ~· Donc To = __!__ ( vp-1- - vp-1- ) , 2a x-a x+a et par conséquent la solution générale de l'équation proposée s'écrit 1 - vp-1 ) + CÔa + dLa, T = -21 ( vp-a x-a x+a (c,d E C). CHAPITRE 3. OPÉRATIONS ÉLÉMENTAIRES 78 Exercice 3.5.10 Résoudre dans V' les équations suivantes : a) xmT = o, m E N. p b) xT = L:cko(k), ck E C. k=O Solution: a) (*)Solution de l'équation homogène: xmT =O. D'après l'exercice 3.5.8, cette équation possède la solution T = 2:~,:01 cko(k), ck E C. (**) Solution particulière To de xmT =o. D'après l'exercice 3.5.7, on sait que Posons m = n, d'où xm(-~m o(m) =o. On choisit To = (-~t o(m). Par conséquent, la solution de l'équation proposée est T = (-l)m o(m) + ~ c o(k) ~ k ' m.1 k=O Ck E C. b) (*) Solution de l'équation homogène xT = 0 : T = co, c E C. (**) Solution particulière To de xT = 2:1=o cko(k). De nouveau (d'après l'exercice 3.5. 7), on a Pour m = 1 et n = k + 1, on a xo(k+I) = -(k + l)o(k), d'où p On peut donc choisir T0 = - L k Ck 1 o(k+I). Par conséquent, la solution cherk=O chêe est + p T = co - "" ~o(k+I) ~k+l ' k=O où c et ck sont des constantes. Exercice 3.5.11 Soient g E C00 et Tune distribution. Montrer que si gT = 0, alors g(x) = 0 sur supp T. Réciproque? 3.5. EXERCICES RÉSOLUS 79 Solution: Soit F = supp T. Par définition, on a T = 0 sur pc (complémentaire de F). Pour montrer que g(x) = 0 sur F, il suffit de prouver que T = 0 sur l'ensemble {x E ~ : g(x) -1 O}. Soit cp E V à support contenu dans cet ensemble. On a (T,cp) = (T,g'.E.) = (gT, '.!:.) = 0, 9 9 car ~ E V et par hypothèse gT = O. La réciproque n'est pas nécessairement vraie. En effet, d'après l'exemple 3.1.1, on sait que gô' = -g'(O)ô + g(O)ô'. Choisissons g(x) = x. On a g E C00 et g(x) = 0 sur supp ô' = {O} et pourtant gô' = xô' = -ô. Exercice 3.5.12 Soit TE V'. a) Montrer que les seules solutions de l'équation différentielle : T' = 0 sont les constantes. b) Résoudre l'équation différentielle : xT' + T =O. Solution : a) Toute constante est évidemment solution de l'équation T' = O. Réciproquement, supposons que T' =O. Alors pour tout cp EV, on a 0 = (T', cp) = -(T, cp'). L'ensemble E = {,,P E V : ,,P (x) = cp' (x) où cp E V}, est un sous-espace vectoriel de V. Montrons qu'une condition nécessaire et suffisante pour que ,,P E E est J~;: ,,P(x)dx = 0, ,,P EV. En effet, si ,,P(x) = cp'(x), alors r+oo ,,P(x)dx = cp(x)I~: = 0, }_ 00 car supp cp est borné. Inversement, soit cp(x) = J~00 ,,P(x)dx. On vérifie que cp est de classe C00 (en effet ,,P E C00 et supp ,,P est borné car J~;: ,,P(x)dx = 0). On fixe 0 E V telle que : J~;: O(x)dx = 1. Evidemment, 0 (j. E et toute fonction cp EV peut s'écrire de façon unique sous la forme cp = ,,P + (L:oo cp(x)dx) 0, ,,P E. E On a (T, cp) = (T, ,,P) + (L:oo cp(x)dx) (T, 0) = (L:oo cp(x)dx) (T, 0), CHAPITRE 3. OPÉRATIONS ÉLÉMENTAIRES 80 car (T, 'If;) = O. En posant (T, 0) = C, on obtient 1 +00 (T, cp) = C -oo cp(x)dx = (C, cp), donc T = C. b) L'équation proposée s'écrit (xT)' = 0, et d'après a), xT = C, où C est une constante. La solution de cette équation s'écrit T = aô + To, a E C où To est une solution particulière de xT = C. On la détermine de la façon suivante : D'après l'exercice 3.5.2, on sait que x vp~ = 1, d'où x(Cvp ~) = C et To = Cvp ~. Par conséquent, 1 T= aô+Cvp -. X Exercice 3.5.13 a) T étant une distribution, étudier la parité des distributions U, V définies par 'D 3cp1---+ (U,cp) = (T,cp) + (r,~), 'D 3 cp 1---+ (V, cp) = (T, cp) - ( T, ~) . b) En déduire que toute distribution T est la somme d'une distribution paire et d'une distribution impaire. c) Etudier la parité des distributions ô et vp _.!:.. X Solution: a) La distribution U est paire car V V V V V V V V (U, cp) = (T, cp) + (T, cp) = (T, cp) + (T, cp) = (U, cp). La distribution V est impaire car V V (V, cp) = (T, cp) - (T, cp) = (T, cp) - (T, cp) = -(V, cp). b) Il suffit de remarquer que (T V V ) = (T, cp) + (T, cp) + (T, cp) - (T, cp) = (U, cp) + (V, cp) ,cp 2 2 2 2 . On montre (par exemple en raisonnant par l'absurde) que cette décomposition est unique. 81 3.6. EXERCICES PROPOSÉS c) La distribution ô est paire car V (ô(x), cp(x)) = (ô(x), cp(-x)) = cp(O) = (ô(x), cp(x)), c'est-à-dire, (ô, ~) = (ô, cp). La distribution vp ..!_ est impaire car X 1 1 V (vp ~, cp(-x)), (vp -, cp(x)) X (1-E cp( -x) dx + 1+00 cp( -x) dx) , - lim (1+oo cp(x) dx + 1-E cp(x) dx) , 00 lim E-->Ü X _ 00 E-->Ü X E X E _ X 1 -(vp -, cp(x)), X ' t -a' d'Ire, (vp x'<p 1 V) -- - ( vp x'<p. 1 ) ces 3.6 Exercices proposés Exercice 3.6.1 Soient <p EV etc> 0 tels que : supp <p c [-c, c]. On définit une application T sur V en posant, (T, cp) = lim E-->Ü (1 E 00 cp(x) dx + cp(O) ln.s) . X a) Montrer que : (T, cp) = t cp(x) + cp(O) dx + cp(O) lnc. lo X b) Prouver que T est une distribution sur lR et déterminer son ordre ainsi que son support. c) Calculer au sens des distributions xT' + T. d) Trouver une primitive de T. Exercice 3.6.2 Soient T E V' et a E R On dit que T est homogène de degré a si, pour tout À E lR'.i- et tout x E JR, T(Àx) = À°'T(x). a) Montrer que les distributions ô, ô', vp ~' T(n) (où Test une distribution d'ordre a), sont homogènes et déterminer leur degré d'homogéneité. b) Soit <p E V et posons <p>. = cp(Àx), f(À) = (T, <p>.)· 82 CHAPITRE 3. OPÉRATIONS ÉLÉMENTAIRES Montrer que f est une fonction dérivable (au sens usuel} et que sa dérivée est donnée par c) En déduire la formule d'Euler: n L XkT(k) = aT. k=l Exercice 3.6.3 Résoudre dans V' l'équation : (sin 11'x).T = S, où S est une distribution connue. Réponse : T = I:t~ 00 CkÔk + To où Ck E C et To une solution particulière de l'équation proposée. Exercice 3.6.4 Soit I = [a, b] un intervalle borné. On dit qu'une fonction f est à variation bornée sur I, s'il existe une constante C 2 0 telle que pour toute subdivision de I; a= ao < a.1 < · · · < Œk = b, on ait k-1 L lf(ai+l - f(ai)I ~ C. i=O Soit T E V'. Montrer que T a pour dérivée une mesure si et seulement si T est une fonction à variation bornée sur I. Exercice 3.6.5 Rappelons qu'une distribution T est une primitive d'une distribution S si T' = S. Montrer que toute distribution admet une infinité de primitives ne différant que par une constante. Indication : Quel que soit cp E V, on a (T',cp) = -(T,cp') = (S,cp). Il suffit dès lors d'utiliser la décomposition de l'exercice 3.5.12. 3.6. EXERCICES PROPOSÉS 83 Exercice 3.6.6 Soient g une fonction de classe C00 , S une distribution connue et T une distribution inconnue. a) On suppose que g(a) = 0 et g'(a) f:. 0, a E IR.. Résoudre dans V' l'équation : g(x)T =O. b) On suppose que g(x) f:. 0, quel que soit x E IR.. Résoudre dans V' l'équation: g(x)T =S. c) Méme question que dans b) lorsque g(x) a une infinité de zéros multiples. Réponse : a) T = côa, c E C, b) T = gfx), c) une infinité de solutions. Exercice 3.6.7 On considère l'équation différentielle linéaire : Po(x)T(n) + P1(x)T(n-l) + · · · + Pn(x)T = Q(x), où les coefficients Po, P1, ... , Pn et le second membre Q sont des fonctions de la variable réelle x. On suppose que Po, Pi, ... , Pn, Q sont de classe C00 et que Po(x) ne s'annule pas dans IR.. Montrer que les seules solutions dans V' de l'équation ci-dessus, sont les solutions usuelles de cette équation. Exercice 3.6.8 Soit TE V'. Déterminer la solution générale de l'équation: Exercice 3.6.9 Soient g E C00 et T E V'. Etablir la formule de Leibniz : (gT)(n) = '°' n. 9(k)r(n-k). L.J k!(n - k)! n 1 k=O Exercice 3.6.10 Résoudre dans V' l'équation différentielle : xT' +T = Pf H(x), X où H(x) est la fonction d'Heaviside et Pf H~x) est la partie finie définie dans l'exercice 2.4.9. Réponse : En utilisant l'exercice 3.5.12, on trouve ~ T = Pf H(x) lnx + C 1vp -1 + 0 2u, X où C1 et C2 sont des constantes. X Chapitre 4 Convergence des distributions Introduction Dans ce chapitre, on introduit la notion de convergence au sens des distributions. Comme la dérivation est une opération continue dans 'D', on en déduit que la limite d'une dérivée dans 'D' est la dérivée de la limite. En outre, une série convergeant dans 'D' peut être dérivée terme à terme autant de fois que l'on veut. Ce sont là des différences fondamentales que présentent les suites (ou séries) de distributions avec les suites (ou séries) de fonctions. Plusieurs suites (ou séries) divergentes au sens des fonctions, convergent au sens des distributions. Par exemple le suite (cos kx) diverge au sens des fonctions mais nous verrons qu'elle converge au sens des distributions vers O. Divers exercices concernant la fonction logarithmique, l'identité de Sokhotski, la suite de Dirac, etc., sont traités en détail. 4.1 Définitions et propriétés Définition 4.1.1 a) On dit qu'une suite de distributions (Tk) converge dans V' vers une distribution T si pour tout cp E 'D, la suite numérique (Tk, cp) converge dans C vers le nombre (T, cp). b) On dit qu'une série de distributions L: Tk converge dans V' et a pour somme la distribution T, si pour tout cp E 'D, la série numérique L:(Tk, cp) converge dans C et a pour somme le nombre (T, cp). Il s'agit de la convergence simple (dans l'espace des distributions 'D'). Notation : On écrit parfois Tk ~ T (resp. L: Tk ~ T) pour dire que (Tk) (resp. L: Tk) converge dans 'D' vers T. CHAPITRE 4. CONVERGENCE DES DISTRIBUTIONS 86 V' Exemple 4.1.1 Montrons que : Ôk -----+ O. En effet, on a (ôk, cp) = cp(k) et puisque <p est à support borné, alors lim (ôk, cp) = lim cp(k) =O. k-+oo k-+oo Proposition 4.1.2 Soit (Jk(x)) une suite de fonctions localement sommables et supposons qu'elle converge uniformément vers une fonction f {x). Alors la fonction f(x) est localement sommable et la suite des distributions (Jk) associées aux fonctions fk(x) converge vers la distribution f associée à f(x). Démonstration : On a 11-: 1-: 00 l(fk, cp) - (!, cp)I < 00 (Jk(x) - f(x))cp(x)dxl, lfk(x) - f(x)llcp(x)ldx, < sup lfk(x) - f(x)I. (j+oo lcp(x)ldx) . xEIR -oo Comme lim (sup lfk(x) - f(x)I) = 0, k-+oo xEIR (convergence uniforme) et que J~;: lcp(x)ldx est finie (cp est à support borné), alors (fk, cp) converge vers (!, cp). La fonction f(x) est évidemment localement sommable; il suffit de remarquer que [ lf(x)ldx :'.S [ l!k(x)ldx + [ l!k(x) - f(x)ldx, où K est un compact. D Proposition 4.1.3 Soit (fk(x)) une suite de fonctions localement sommables. Supposons que : {i) la suite (fk(x)) converge simplement presque partout vers une fonction f(x). {ii) il existe une fonction localement sommable g(x) telle que : lfk(x)I :::; g(x). Alors la fonction f(x) est localement sommable et la suite des distributions (fk) associées aux fonctions fk(x) converge vers la distribution f associée à f(x). 4.1. DÉFINITIONS ET PROPRIÉTÉS 87 Démonstration : Les hypothèses du théorème de convergence dominée de Lebesgue étant satisfaites, la fonction f(x) est localement sommable et pour toute fonction cp EV, on a 1_: fk(x)cp(x)dx, 1_: kl!__.~ fk(x)cp(x)dx, kl!__.~ (/k, cp) = kl!__.~ = 00 00 1_: 00 = f(x)cp(x)dx, (!, cp), ce qui achève la démonstration. D Proposition 4.1.4 a) Si une suite de distributions (Tk) converge vers une distribution T, alors les distributions dérivées (TD convergent vers T'. b) Toute série de distributions convergente, est dérivable terme à terme. Démonstration : Il suffit de démontrer a). On a lim (T~, cp) = - lim (Tk, cp') = -(T, cp') = (T', cp), k->oo k->oo d'où limk_,oo T~ = T'. D Exemple 4.1.2 La suite de fonctions fk (x) = sinkkx, k E N*, converge vers f(x) = limk->oo fk(x) =O. Etudions la convergence de la suite dérivée fHx) = cos kx. Au sens classique, la suite (!~ (x)) diverge. Au sens des distributions, la suite Uü converge vers 0, en vertu de la proposition précédente. En effet, soit cp E V avec supp cp = [a, b]. On a (!Lep)= -(fk,cp') = -~ 1_: 00 sinkx.cp'(x)dx, d'où l(f~,cp)I :S ~ (1blsinkxldx). sup lcp'(x)I = b~a· sup lcp'(x)I, a xE[a,b) xE[a,b) et par conséquent limk_, 00 (!~, cp) =O. Proposition 4.1.5 Si (/k(x)) est une suite de fonctions telles que : (i) fk(x) ~ 0 pour lxl :SC, C > 0 fixé. (ii) fk(x) converge vers 0 uniformément dans tout intervalle ne contenant pas l'origine. (iii) quel que soit a> 0 (fixé}, limk->oo f~a fk(x)dx = 1. Alors la suite (/k) converge vers la distribution ô de Dirac. CHAPITRE 4. CONVERGENCE DES DISTRIBUTIONS 88 Démonstration : Soit <p EV. Montrons que : limk--+oo(fk, cp) = (8, cp). On a 1: 00 (fk, cp) - (8, cp) fk(x)cp(x)dx - cp(O), { fk(x)cp(x)dx + { fk(x)cp(x)dx - cp(O), Jlxl5:a Jlxl>a = { fk(x)(cp(x) - cp(O) + cp(O))dx Jlxl5:a + { fk(x)cp(x)dx - cp(O), Jlxl>a { fk(x)(cp(x) - cp(O))dx + { fk(x)cp(x)dx Jlxl5:a Jlxl>a +cp(O) ( { Jlxl5:a fk(x)dx - 1) . D'où, l(fk, cp) - (8, cp)I < { fk(x)lcp(x) - cp(O)ldx + Jlxl5:a { fk(x)cp(x)dx Jlxl>a +lcp(O)I fk(x)dx - 1 . { Jlxl5:a - La continuité de <p montre que pour tout ê > 0, on peut choisir 0 < a que l'inégalité lxl sa entraîne lcp(x) - cp(O)I ê. Dès lors, s s k tel { fk(x)lcp(x) - cp(O)ldx s ê { fk(x)dx. Jlxl5:a Jlxl5:a Or d'après l'hypothèse (iii), limk--+oo fixl5:a fk(x)dx = 1, donc il existe une constante M > 0 telle que : fixl5:a fk(x)dx M. Par conséquent, s { fk(x)lcp(x) - cp(O)ldx s êM. Jlxl5:a D'après l'hypothèse (ii), il existe Ni > 0 tel que l'inégalité k ~ Ni entraîne lfixl>a fk(x)cp(x)dxl S ê. D'après l'hypothèse (iii), on peut choisir a > 0 et N2 > 0 tel que l'inégalité k ~ N2 entraîne lfixl5:afk(x)dx-11 S ê. On déduit de ce qui précéde, que pour k ~ max( Ni, N2), l(fk, cp) - (8, cp)I ê, ce qui achève la démonstration. D s 89 4.2. EXERCICES RÉSOLUS Définition 4.1.6 On dit qu'une suite de fonctions localement sommables (fk) converge dans [,1 vers f si limk--.oo J lfk - fldx = O. On dit aussi que (fk) converge en moyenne vers f. Proposition 4.1. 7 Soit (fk) une suite de fonctions localement sommables. Si cette suite converge dans C 1 vers f, alors elle converge dans 'D' vers f. Démonstration : Soit c.p E 'D avec supp c.p c [a, b] c R On a IUk - f, c.p)J = 11+ Uk - J)(x)c.p(x)dxl :::; lafb lfk(x) - f(x)Jdx. sup Jc.p(x)I, 00 -oo xE[a,b] d'où le résultat. D 4.2 Exercices résolus Exercice 4.2.1 On considère une fonction c.p E 'D, de support [a, b]. 1°) Montrer que les intégrales I = 1b sinkx.c.p(x)dx, J = 1b coskx.c.p(x)dx, tendent vers 0 quand k ~ oo. {En fait un lemme de Riemann-Lebesgue montre que ce résultat reste valable si on suppose seulement que c.p est borné et intégrable). 2°) En déduire que la distribution si~;x converge vers la distribution 8 de Dirac. Solution : 1°) On a I = 1b sinkx.c.p(x)dx, 11b k X.c.p'(X)dX, kb.c.p(b) + k11b k X.<.p '( X)dX, lb + k = - cos kx.c.p(x) k a cos ka.c.p(a) - cos k COS a COS a et III :::; Jc.p(a)I ~ Jc.p(b)I + ~ 1b Jc.p'(x)Jdx. D'où I tend vers 0 quand k ~ oo. On montre de la même façon que J tend aussi vers 0 lorsque k ~ oo. 90 CHAPITRE 4. CONVERGENCE DES DISTRIBUTIONS 2°) On a = r+oo sinkx ~(x)dx, 1-oo 7rX r+ sinkx l-oo ---;:x(~(O) + ~(x) - ~(O))dx, - ~(O) sin kxdx + - j+oo - (si::x,~) 00 11+ 7r où X -OO 7r 'l/;(x) = ~(x) - ~(O), x-/= 0, 00 • k .i.(x )dx, sm x.'f' -OO 'l/;(O) = ~'(O). X On sait que f -OO +00 sinXkx dx = 7r l et que +oo lim j k-+oo sin kx.'l/;(x)dx = 0, (d'après 1°)) -OO donc . hm k-+oo (sinkx --,~ ) = ~(O) = (ô,~), 7rX c'est-à-dire 1. sinkx 1. Ôa - La x lffi --=u. k-+oo 7rX Exercice 4.2.2 Calculer a-+O lffi 2a ' où Ôa est la distribution de Dirac au point a. Solution: Soit ~EV. On a ( Ôa -La 2a '~ 1 ) 2a ( (ôa, ~) - (La,~)), 2~ (~(a) - ~(-a)), ! (~(a) - ~(O) +~(-a) - ~(O)) = a-0 2 et Par conséquent, . 1lffi a+-0 Ôa - Ô-a 2a xi = -u. -a-0 ' 91 4.2. EXERCICES RÉSOLUS Exercice 4.2.3 Calculer au sens des distributions 1 . 1im cosax.vp -, a--+O X où vp ~ est la distribution définie dans l'exercice 1. 6. 3. Solution : Nous avons montré dans l'exercice 3.5.5, que cos ax.vp ~ définit une distribution sur~. Dès lors lim (cosax.vp .!.,cp) = (vp .!., lim cosax.cp(x)) = (vp .!.,cp(x)), a--+O X X a--+0 X en vertu de l'exercice 3.5.5. Donc lim cos ax.vp .!_ = vp .!.. a--+O X X Exercice 4.2.4 Soient z = x + iy un nombre complexe non nul, r > 0 son module et() E [-71", 7r[ son argument. On définit la détermination principale de la fonction logarithmique par la formule ln z = ln r + iO = ln v'x 2 + y2 + i arctan 1!.. X Montrer que cette fonction détermine une distribution et calculer sa limite dans V' lorsque x --+ O. Solution: La fonction ln(x+iy) est localement sommable, donc détermine une distribution. Dans 'D', on a lim ln(x + iy) = { x--+O+ où ln y + ii 71" > si y 0 ln(-y) - i- si y< 0 2 sgn(y) = l~I = { -~ =ln IYI + i~ 2 sgn(y), si y> 0 si y< 0 De même, on montre que 1im ln(x + iy) =ln IYI - i~ 2 sgn(y). x--+O- Exercice 4.2.5 On définit pour k;:::: 1, trois suites de fonctions par 1 fk(x) = - - . , x+ik 1 9k(x) = - - i , x-k X hk(x) = X 2 1 . +p Etudier la convergence des distributions associées à ces fonctions. 92 CHAPITRE 4. CONVERGENCE DES DISTRIBUTIONS Solution : Les fonctions fk(x), 9k(x) et hk(x) définissent des distributions car elles sont localement sommables. Examinons tout d'abord la convergence de la distribution associée à fk(x). On a lim - 1 -. = ~. k-+oo X+~ X Or la fonction ~ n'est pas localement sommable et en outre ne définit pas une distribution, donc il faut chercher une autre limite. On vérifie aisément qu'au sens des distributions, ~ln (x+ i) dx k (voir exercice 4.2.4), = x+f La dérivation étant continue dans V', il en résulte que lim - 1 -. = lim dd ln k-+oo x +~ k-+oo X (x + _ki) = dd ( lim ln (x + _ki ) ) . k-+oo X Comme (voir exercice 4.2.4), ln ( x + J ~) = ln x 2 + : 2 + i arctan k~, alors lim ln (x + k-+oo i)k = { ln(-x) +ln.x six> O =ln !xi+ i7rH(-x), si < x t7r où H(-x) = { ~ 0 si X> Ü Si X< Ü Dès lors, i~.~ (x + ~) = d~ ((ln !xi)+ i1l'H(-x)). Or d~ (ln !xi) = vp~ (voir exercice 2.4.4) et fxH(-x) = -ô, donc . 1 1 . ~ 1im - - . = vp- - t7ru. k-+oo X+~ X 4.2. EXERCICES RÉSOLUS 93 De même, on montre que . 1 1 . ~ 1lm - - . = vp- +?:Tru. ~ k-+oo X - X Enfin, pour étudier la convergence de la distribution associée à la fonction hk (x), remarquons que 1 ( -1 i + -1 i) . hk(x) = 2 x+;ç x-;ç Comme . 1 . ~ 1 1lm - - . = vp- =f ?:Tru, k-+oo X±~ X alors . 1lm 1 X k-+oo x2 +b = vp-. 1 . ~ x Note : L'expression 1 --i X±;ç = vp- =f ?:Tru, X est connue sous le nom d'identité de Sokhotski. Exercice 4.2.6 Prouver, au sens des distributions, la relation Solution: La fonction ( 2 a 2 ) étant localement sommable, définit une dis7r X +a tribution. On a a i ( 1 1 ) 7r(x 2 + a 2 ) = 27r x + ia - x - ia ' et comme dans l'exercice 4.2.5, . 1lm a-+O+ 7r(x2 a + a2) = -i = - = 27r ( l'l m -1- - - l'lm - 1 -) a-+O+ x + ia i(l ·~ 27r ô. a-+O+ x - ia ·~) , vp- - 't1fu - vp-1 - 't1fu X X ' 94 CHAPITRE 4. CONVERGENCE DES DISTRIBUTIONS Exercice 4.2. 7 On considère les deux suites de fonctions réelles définies par fk(x) = Yk 1: 9k(x) = V'ke-kx 2 • e-kt 2 dt, On désigne par fk et 9k les distributions associées à ces fonctions. 1°) Déterminer la limite, dans 'D', de la suite (Jk) lorsque k ---+ oo. 2°) En déduire que, dans 'D', la suite (gk) converge vers cô où c est une constante à déterminer. Solution : 1°) On a clairement lfk(x)I S Yk 1: 00 e-kt 2 dt, puisque e-kt 2 est positive. Or J~;: e-kt 2 dt= JI, donc lfk(x)I S .Ji. Posons u =../kt. D'où lim fk(x) = { V'ff0 k-+oo si x > 0 . Sl X< Ü = y'Tr '-H( ) X ' où H(x) est la fonction d'Heaviside. Les hypothèses de la proposition 4.1.3 étant satisfaites, on en déduit que dans 'D', fk converge vers ..JffH. 2°) Comme fk(x) = V'ke-kx 2 = 9k(x), alors lim 9k = lim fk = .fiiH' = ../iiô, k-+oo k-+oo en vertu de la proposition 4.1.4. Exercice 4.2.8 Soit T une distribution quelconque. Montrer qu'au sens des distributions lim T(x + h) -T(x) = T'. h-+0 h Solution : Remarquons que : T(x + h) - T(x) h où 7-hT est la translatée de T par -h. Pour tout cp E 'D, on a (7-h~-T,cp) = ~(7-hT,cp)- ~(T,cp), = ( T, Th<ph- cp)' _ fr cp(x-h)-cp(x)) \ ' (T, <Ph), h ' 4.2. EXERCICES RÉSOLUS 95 où 'Ph= <p(x-hz-<p(x) E 'D. Le problème consiste à prouver que, pour tout cp E 'D, limh_.o(T, 'Ph) = (T, -cp'). Comme Test continue sur 'D, il suffit de montrer que 'Ph tend vers -cp' au sens de la convergence sur 'D. Notons tout d'abord que tous les supports des 'Ph sont contenus dans un même compact. Montrons que pour tout j EN, la suite des dérivées ( 'P~)) converge uniformément vers -cp(j+l). En effet, on a et j'P~)(x) + cp(j+l)(x)j ~ fo 1 lcp(j+l)(x) - cp(i+l)(x - ht)j dt. Les hypothèses du théorème des accroissements finis étant satisfaites, alors il existe Ç E]x - ht, x[ tel que : Dès lors, où M est une borne supérieure de lcpCi+ 2)1· Donc 'P~) tend uniformément vers -cp(i+I) quand h --+ O. Par conséquent, lim ( Lh:- T, cp) = lim (T, 'Ph) = (T, -cp') = (T', cp), h->O h->O d'où le résultat. Exercice 4.2.9 Soit e > O. On note fe la distribution associée à la fonction localement sommable fe(x) définie par fe(x) = { l oê si x E [0, ë] sinon Montrer que, dans 'D', lim fe = ô. e->0 Solution : Soit cp E 'D. On a lim(fe, cp) = lim ~ e->O r cp(x)dx. e->O ê } 0 96 CHAPITRE 4. CONVERGENCE DES DISTRIBUTIONS D'après le théorème de la moyenne (si une fonction f est continue sur un intervalle [a, b], alors il existe Ç E]a, b[ tel que : f(x)dx = (b - a)f(Ç)), on peut écrire J: foe cp(x)dx = ecp(Ç), Ç E]O, e[, et dès lors lim(fe, cp) = lim cp(e) = cp(O) = (8, cp). e--+O e--+O Exercice 4.2.10 Soient f(x) une fonction sommable telle que son intégrale sur~ vaut 1 et fk(x) = kf(kx), la suite {de Dirac) associée à cette fonction. Soit cp E 'D. Vérifier que la suite de fonctions définie par 9k(u) = f(u)cp('!D, où u = kx, satisfait aux hypothèses du théorème de convergence dominée de Lebesgue. Calculer, au sens des distributions, la limite de fk lorsque k ---+ oo. Solution : Pour tout u E R, la suite (gk) converge simplement vers une fonction sommable limk--+oo 9k(u) = cp(O)f(u). En outre, pour tout k EN* et tout u E ~. il existe une fonction sommable qui majore l9k(u)I, l9k(u)I S lf(u)I. sup lcp(u)I. lR On a /!.~. (fk, cp) = kl!._.~ 1 : fk(x)cp(x)dx, 00 k~ = 1: 00 kf(kx)cp(x)dx, kl!._.~1:00 f(u)cp (~)du, avec u = kx. Les hypothèses du théorème de convergence dominée de Lebesgue étant satisfaites, on peut donc permuter limite et intégrale, kl!._.~ (fk, cp) = 1 : kl!._.~ f(u)cp (~)du, 00 cp(O) = Par conséquent, limk--+oo fk = 8. 1: 00 f(u)du, cp(O) par hypothèse, (8, cp). 4.2. EXERCICES RÉSOLUS 97 Exercice 4.2.11 Soit (fk) la suite de fonctions définie sur lR par fk(x) = kv'kxe-kx 2 , k EN*. Etudier la convergence, dans V', de (fk) en utilisant : a) le théorème de convergence dominée de Lebesgue. b) la méthode des développements de Taylor. Solution : Notons tout d'abord que les fonctions fk(x) déterminent des distributions sur lR car elles sont localement sommables. a) Soit <p E V. On a (/k, cp) = 1+00 kv'kxe-kx cp(x)dx = v'k 1+00 te-t <p v'kt ) dt, 2 -oo 2 -oo ( où t = ./kx. On fait une intégration par parties, en posant : dv =te -t2 dt, D'où -1 Y /l; t2 t 1 - -ri: e - <p ( - ) +oo + 2 ./k -OO 2 11+ 00 t ) dt, 2 -OO e-t2 <p' ( ./k et + OO e- t2 <pI ( - t ) dt -OO ./k ' (car supp <p est borné), 11+ 00 t ) dt. kl~1! (/k, <p) = 2 -OO e-t 2 <pl ( ./k Posons 9k(t) = e-t2 <p1 ( ~). Pour tout t E JR, on a lim 9k(t) = cp'(O)e-t2 • k-+oo En outre, pour k E N* et tout t E JR, l9k(t)I ~ e-t2 supIR jcp'(t)j. Ainsi les hypothèses du théorème de convergence dominée de Lebesgue sont satisfaites 98 CHAPITRE 4. CONVERGENCE DES DISTRIBUTIONS et on peut donc permuter limite et intégrale, 1:l+oo kl~~ (fk, cp) = ~ 00 e-t 2cp' cp'(O) 2 - V: e (~)dt, -t2dt , -OO cp'(O), V'ff (ô,cp, ') 2 -v: = (ô', cp). b) Soit cp E 'D. On a (fk, cp) = 1 +00 2 _00 kVkxe-kx cp(x)dx. On a (d'après l'exercice 1.6.1, avec n = 1), cp(x) = cp(O) + xcp'(O) + x 20(x), où 0 est continue sur R. et suplR IO(x)I ~ AsuplR lcp"(x)I, avec A > 0 une constante. Dès lors, (fk, cp) = kVk ( cp(O) 1: 00 xe-kx 2dx + cp1(0) + l:oo 1: 00 x 2 e-kx 2dx x3e-kx20(x)dx). Pour la première intégrale, on a J~;: xe-kx 2dx = 0, car xe-kx 2 est impaire. La seconde intégrale s'écrit J~;: x 2 e-kx 2dx = 2 0+00 x 2 e-kx 2dx. On fait une intégration par parties, en posant J u = x, du = dx, dv = xe-kx 2dx, v=- 2~ e-kx2. D'où 1o+ x e-kx2dx = - 2k e-kx dx o+ + 2k1 1+o e -kx2dx = 4k1 fik, r+oo e-kx dx = 2.V 1 fi car cp est à support borné et Jo k' Dès lors, 00 2 X 00 00 2 1 2 1 +00 2 -kx 2 1 o x e dx = 2k fik" 7r 7r 99 4.2. EXERCICES RÉSOLUS Par conséquent, lim (fk, cp) = ~ 2 cp'(O) + lim kVk k-+oo k-+oo l +oo _00 x 3 e-kx 2 e(x)dx. Posons supp cp = [-c, c]. On a lkVk 1_: 00 x 3 e-kx 2 e(x)dxl < kVk l e 2 c3 e-kc .A sup lcp"(x)ldx, -c xE(-c,c] 2kVkc4e-kc2 .A sup lep" (x) ldx, xE[-c,c] et cette dernière expression tend vers 0 lorsque k---+ oo. Finalement, Exercice 4.2.12 Déterminer la limite, quand a---+ 0, de la distribution définie par Ta = 21 (vp-1- - vp-l-) , a x-a x+a où vp ~ est la distribution définie dans l'exercice 1. 6. 3. Solution : Soit cp E 'JJ. On a / ]___ (vp-l - vp-l ) , cp) , \2a x-a x+a ]___ / vp-l , cp)- ]___ / vp-l , cp) . 2a \ x - a 2a \ x + a Or la distribution vp (Ta, cp) xla est la translatée de vp~ par la translation :i=a, donc = ]___ j vp.!, cp(x +a))- ]___ j vp.!, cp(x - a)), 2a \ 2a \ x j 1 cp(x +a) - cp(x - a)) = \vp;, 2a ' = ( x vp~, cI>a), où cI>a = cp(x +a) ~ cp(x - a) E 'JJ. On a pour tout x E ~, 2 . .m. 1lffi ':l'a a-+O . 1 (cp(x +a) - cp(x) cp(x - a) - cp(x)) 1lffi = a-+O -2 + = cp'( X ), a -a \ CHAPITRE 4. CONVERGENCE DES DISTRIBUTIONS 100 et on montre comme dans l'exercice 4.2.8, que cI>a tend vers c.p' au sens de la convergence sur V. Comme vp~ est continue sur V, alors lim (Ta, c.p) a~o lim (vp.!., cI>a) , = X a~O vp~,c.p')' = ( = - ( ( = ( P f : 2 , c.p), vp~ )' 'c.p) ' Par conséquent, (vp-1)' lim Ta= - X a~O (voir exercice 2.4.2). 1 = Pf2· X Exercice 4.2.13 Soit ê > O. On note X[-e,ej(x) la fonction caratéristique de [-ê, E], égale à 1 sur [-ê, ê] et à 0 ailleurs. Posons 1 fe(x) = ên+lX[-e,ej(x). Montrer qu'au sens des distributions, . .f! 1Im Je - e~o 2(-l)n i'(n) (n + 1)! u • Solution: La fonction fe(x) détermine une distribution car elle est localement sommable. Par définition, on a 1 r lim(fe, c.p) = lim ~ c.p(x)dx, e~o e~o ên 1-e c.p EV. On a d'après l'exercice 1.6.1., n c.p(x) = k L: %, c.p(k>(o) + xn+le(x), k=O e où est continue sur lR et SUPxE[-c,c] IO(x)I ~ AsupxE[-c,c] lc.p(n+l)(x)I, avec A > 0, c > ê des constantes. Dès lors, 4.3. EXERCICES PROPOSÉS 101 Or ek+l _ (-e)k+l = { 0 si k = 2p+ 1 2e2P+l si k = 2p donc J e cp(x)dx = 2 -e n/2 2p+l Je L:: e ,cp< 2P>(o) + xn+lo(x)dx, (2p + 1). -e p=O et 1. ( .r ) - 2 cp(n)(Q) 1· 1 Je n+ltJ( )d (n + l)'. + e--+O lm -----+I x x. en -e x lm Je, cp e--+O Comme l-en~-1 1-: xn+lo(x)dxl < en~l < e 1-: lxn+lllO(x)ldx, n~l (Je lxn+lldx) A sup lcp(n+l)(x)I, xE(-c,c) -e r n~ri ( lxn+lldx) A sup lcp(n+l)(x)I, e Jo xE[-c,c) ~! 2 A sup lcp(n+l)(x)I, e xE(-c,c) alors 1 lim -+1 e--+O en JE: xn+lo(x)dx = 0, -e et par conséquent . ( )- cp(n)(O) ( hm fe,cp - 2( n + l)I. ô,cp e--+O 4.3 2(-l)n ( (n) ) - (n + l)I. Ô ,cp · (n)) - Exercices proposés Exercice 4.3.1 Montrer que la suite de fonctions converge dans V' vers une limite que l'on précisera. Réponse: 1. CHAPITRE 4. CONVERGENCE DES DISTRIBUTIONS 102 Exercice 4.3.2 Calculer dans l'espace des distributions sur R, les limites suivantes: sin~ a) lim--e. e-+O 1rX b) lim sin kx. k-+oo Réponse : a) ô (voir exercice 4.2.1), b) O. Exercice 4.3.3 Soit f la fonction définie par f(x) = 2~ L:~=-n eikx. Montrer que cette fonction détermine une distribution et qu'elle converge vers une distribution à déterminer. Réponse : La fonction f(x) est localement sommable et la distribution qui lui est associée converge vers I:~-oo ô21rk. Exercice 4.3.4 On définit pour k 2: 1, une suite de fonctions réelles par 1 +00 a) Soit cp EV. Déterminer lim k-+oo fk(x)cp(x)dx. -OO b) Calculer au sens des distributions lim fk· k-+oo Réponse : a) cp(O), b) ...foô. Exercice 4.3.5 Déterminer la limite pour a ---+ 0 de ôa+ô~l- 28 , où Ôa est la distribution de Dirac au point a. Réponse : ô". Exercice 4.3.6 Calculer au sens des distributions limk-+oo ! I:J=o f ( ~) Ô1/k• où f est une fonction continue par morceaux sur l'intervalle [O, 1]. Réponse : La limite est égale à la distribution associée à la fonction f. Exercice 4.3. 7 On considère les fonction définies par f(x) ~ 1 + { +00 e-xt --dt 0 1 t2 0 si X 2: Ü si X< Ü 4.3. EXERCICES PROPOSÉS 103 et f.x(x) = H(x) 1 >. 0 -xt -1e 2 dt, +t où À> 0 et H(x) est la fonction d'Heaviside. On désigne par f>. la distribution régulière associée à la fonction f.x(x) et par f celle associée à f(x). 1} Calculer pour tout xi= 0, l'expression : f"(x) + f(x). 2} Calculer Jf + f.x. 3) Montrer que : {1 <p(x) - <p(O) dx + {+oo <p(x) dx = (Pf H(x), <p), lo 11 X X X où <p EV et Pf Hix) est la partie finie définie dans l'exercice 2.4.9 et que l'on peut l'écrire aussi sous la forme : Pf H~x) = lime-+O ( H(:-e) + ô(x) lnc). 4) En déduire que dans V', lim ~oo (l - e->.x H(x) - ôlnÀ) = Pf H(x) + Cô, X X où C est une constante. 5} En utilisant les résultats obtenus dans les questions 2} et 4), calculer l'expression : f" + f. 6} Montrer que : C = - f0+00 e-x lnxdx (constante d'Euler). Réponse : On obtient 1) H~x), 2) 1 -~-.x., H(x) +arctan À.Ô1 - ~ ln(l + À2 )ô et 5) Pf H~x) + Cô + ~ô'. Exercice 4.3.8 Pour tout k E N*, on considère la suite définie par fk(x) = { -k si !xi < .l . 1 2k 1 2k si 2 k < !xi < k 0 si !xi> Calculer au sens des distributions lim fk. k-+oo Réponse: ô. k Chapitre 5 Convolution Introduction Ce chapitre est consacré à l'étude du produit de convolution des distributions. Il commence par une étude détaillée et systématique du produit tensoriel. Après un rapide exposé sur le produit de convolution des fonctions, nous passons alors à l'étude proprement dite du produit de convolution des distributions. Nous accordons une attention particulière aux algèbres de convolution, aux équations de convolution et à leurs applications à la recherche de l'inverse des opérateurs différentiels ainsi qu'à la résolution des équations différentielles. Le produit de convolution intervient souvent dans l'analyse des systèmes linéaires et homogènes. Le reste du chapitre comporte des exercices résolus ainsi que des exercices proposés. 5.1 Produit tensoriel Soient f(x) et g(y) deux fonctions localement sommables respectivement sur Rm et sur Rn. Définition 5.1.1 Le produit tensoriel (ou direct) de f et g est une application, notée f ® g, définie par f ® g: Rm X Rn~ R, (x, y)~(!® g)(x, y)= f(x)g(y). On montre aisément que f ® g est localement sommable sur Rm x Rn. En effet, soit Kun borné de Rm x Rn. On a [ l(f ® g)(x, Y)ldxdy ~ ( [ lf(x)ldx) . ( [ lf(y)ldy) < +oo. CHAPITRE 5. CONVOLUTION 106 Donc f ® g détermine une distribution et on a, pour tout <p E V(JRm x JRn), X E JRm, y E ]Rn, (! ® g, <p) r r (f ® g)(x, y)<p(x, y)dxdy, }JR.mxJR.n }JR.mxJR_n J(x)g(y)<p(x, y)dxdy, r f(x)dx }JR.nr g(y)<p(x, y)dy, r g(y)dy }JR.m r f(x)<p(x, y)dx, }JR.n }JR.m en vertu du théorème de Fubini. Ces relations s'écrivent encore sous la forme (! ® g, <p) = (J(x), (g(y), <p(x, y)))= (g(y), (J(x), <p(x, y))). En particulier, si <p(x, y) est de la forme <p(x, y) = u(x)v(y), avec u E V(JRm) et v E V(JRn), alors (! ® g,u ®v) r J(x)g(y)u(x)v(y)dxdy, (Lm f(x)u(x)dx) . (Ln g(y)v(y)dy) , }JR.mxJR.n (!, u) (g, v). Exemple 5.1.1 Le produit tensoriel des fonctions f(x) = { ~ si X> Ü si X< Ü ' g(y) = { 01 si y > 0 si y< 0 est donné par (f ® g)(x, y)= f(x)g(y) = { ~ six> 0 et y> 0 six< 0 et y< 0 Considérons deux distributions S = Bx E V'(JRm) et T = Ty E V'(JRn). Proposition 5.1.2 Il existe une distribution unique W E V'(JRm x JRn) telle que : i) pour tout u E V(JRm) et tout v E V(JRn), (W, u ® v) = (S, u)(T, v). ii) pour <p E V(JRm X iRn), (W, <p) = (Sx, (Ty, <p(x, y))) = (Ty, (Sx, <p(x, y))). La démonstration de cette proposition utilise les deux lemmes suivants : 5.1. PRODUIT TENSORIEL 107 Lemme 5.1.3 Soient TE V'{Rn) et cp E V{Rm x Rn). Considérons l'applica- tion x ~ O(x) = (Ty, cp(x, y)). Alors, a) la fonction O(x) appartient à l'espace V(Rm) et ses dérivées successives s'obtiennent par dérivation sous le signe distribution : D~O(x) = (Ty, D~cp(x, y)), où D~ désigne une dérivation d'ordre a en x. . b} si 'Pk V(RmxRn) V(Rm) , --+ cp, alors Ok --+ 0 {ou Ok(x) = (Ty,cpk(x,y))). Démonstration : Voir exercice 5.6.11. Démonstration : Voir exercice 5.6.12. Démonstration de la proposition 5.1.2 : Pour l'existence, considérons une application W sur V{Rm x Rn), définie par (W, cp) = (Sx, (Ty, cp(x, y))), où cp E V{Rm x Rn). Cette application a bien un sens car d'après le lemme 5.1.3, a), la fonction définie par O(x) = (Ty, cp(x, y)) appartient à V{Rm). L'application en question est linéaire. Montrons qu'elle est continue. Autrement dit, montrons que si la suite (cpk) converge dans V{Rm x Rn) vers cp, alors (W,cpk) converge vers (W,cp). Posons Ok(x) = (Ty,cpk(x,y))). On a (W, 'Pk) = (Sx, Ok(x)). Or d'après le lemme 5.1.3, b), la suite (Ok) converge dans V{Rm) vers 0, donc (W, cpk) converge vers (Sx, Ok(x)) = (W, cp). Par conséquent, l'application W détermine une distribution. Si cp(x, y) est de la forme cp(x, y) = u(x)v(y) avec u E V{Rm) et v E V{Rn), alors (W,u®v) (Sx,(Ty,u(x)v(y))), = (Sx, u(x)(Ty, v(y)) ), (Sx, u(x))(Ty, v(y)), = (S,u)(T,v). = On obtient le même résultat en choisissant la distribution définie par (W, cp) = (Ty, (Sx, cp(x, y))). Enfin, l'unicité de W résulte immédiatement du lemme 5.1.4 de densité. D CHAPITRE 5. CONVOLUTION 108 Définition 5.1.5 La distribution W définie dans la proposition précédente, s'appelle le produit tensoriel (ou direct) des distributions S et T. Elle est notée W=S®T. Exemple 5.1.2 Soit a, b E R On a Oa ®Ob = O(a,b). En effet, on a pour cp E 'D, (oa ®Ob, cp} = (oa.,, (obyi cp(x, y)}}= (oa., 1 cp(x, b)} = cp(a, b) = (O(a,b)i cp}. Proposition 5.1.6 (Distributivité par rapport à l'addition) : Soit S, Ti, T2 E 'D'. On a Démonstration : En effet, cette propriété résulte immédiatement de la définition du produit tensoriel. D Proposition 5.1.7 (Associativité} : Soient RE 'D'(Rl), SE 'D'(Rm) et TE 'D' (Rn). Alors (R® S) ®T = R® (S®T). Démonstration : En effet, soit u E 'D(Rl), v E 'D(Rm), w E 'D(Rn). On a ((R®S)®T,u®v®w} = = (R®S,u®v}(T,w}, (R,u}(S,v}(T,w}, (R® (S ®T),u®v ®w}, d'où le résultat. D On écrit R ® S ® T = (R ® S) ® T = R ® (S ® T). Cette distribution appartient à l'espace 'D'(Rl x Rm x Rn). Proposition 5.1.8 (Support du produit tensoriel} : Soient S E 'D'(Rm) et T E 'D' (Rn). Alors supp( S ® T) = suppS x suppT. Démonstration : En effet, montrons tout d'abord que suppS x suppT c supp(S ® T). Autrement dit si (x, y) E suppS x suppT, la distribution S ® T n'est nulle sur aucun voisinage de (x, y). Désignons par V(x) un voisinage de x dans Rm, V(y) un voisinage de y dans Rn et V(x) x V(y) un voisinage de (x, y) dans Rm x Rn. Puisque x E suppS, alors il existe une fonction u E 'D(V(x)) telle que: (S, u} =/: O. De même, comme y E suppT, alors il existe une fonction v E 'D(V(y)) telle 5.1. PRODUIT TENSORIEL 109 que : (T, v) =/=O. Donc on peut trouver une fonction u ® v E V(V(x)V(y)) telle que: (S ® T, u ® v) = (S, u)(T, v) =/=O. Montrons maintenant que supp(S ® T) c suppS x suppT. Autrement dit si (x, y) fi. suppSxsuppT, alors (x, y) fi. supp(S®T). Supposons par exemple que x fi. suppS. Il existe alors un voisinage V(x) de x tel que : pour toute fonction 0 E V(V(x)), (S, 0) = O. Soit V(y) un voisinage de y et considérons une fonction <p E V(V(x) x V(y)). Dès lors, O(x) = {Ty, <p(x, y)) E V(V(x)) et (S ® T, <p) = (S, 0) = 0, ce qui achève la démonstration. D Proposition 5.1.9 Soit S E V'(~m), T E V'(~n), f E &(~m), g E &(~n). On a (f ® g)(S ® T) = (f S) ® (gT). Démonstration : En effet, soit u E V(~m), v E V(~n). On a ((! ® g)(S ® T), u ® v) (S © T, (f ® g)(u ® v)), (S ® T, (fu) © (gv)), (S, fu) (T, gv), = (JS, u)(gT, v), = ((f S) © (gT), u ® v), d'où le résultat. D Proposition 5.1.10 {Dérivation du produit tensoriel} : Soient S E V'(~m) et T E V' (~n). Alors D~D~(S®T) = D~S®D~T, où D~ désigne une dérivation d'ordre a en X et en y. En particulier, on a ne une dérivation d'ordre f3 et Démonstration : En effet, pour tout <p E V(~m x ~n), (D~D~(S ® T), <p) = (-1r+/3(s ® T, D~D~<p), (-1r+f3(Dx, (Ty, D~D~<p(x, y))), CHAPITRE 5. CONVOLUTION 110 et ((D~S)x, ((DeT)y, rp(x, y))), (-1)13 ((D';:S)x, (Ty, Derp(x, y))), (-l)'l!+/3 (Sx, D~(Ty, Derp(x, y))), (-1r+/3 (sx, (Ty, D~Derp(x, y))), en vertu du lemme 5.1.3, a). D Proposition 5.1.11 (Continuité du produit tensoriel} : Soient (Sa) et (Ta) deux familles de distributions dépendant d'un paramètre a telles que : lim Ta= T, lim Sa= S, a-+>. a-+>. où À est fini ou non. Alors lim(Sa ®Ta)= S @T. a-+>. Nous admettrons ce résultat (voir [10) p.110 ou [12) p.211). 5.2 Convolution des fonctions Définition 5.2.1 On définit le produit de convolution (quand il existe) de deux fonctions f et g par (! * g)(x) = 1_: 00 f(t)g(x - t)dt = 1_: 00 f(x - t)g(t)dt, x E lR On dit aussi que f * g est la convolée de f et g. On notera que le produit de convolution est commutatif : si f * g existe, le produit Y*f existe aussi et on a f *9 = 9*f. En effet, en faisant le changement de variable u = x - t, on aura j +oo j+oo f * g = _00 f(t)g(x - t)dt = _00 g(u)f(x - u)du = g * f. On notera aussi que le produit de convolution est distributif par rapport à l'addition : si f * g et f * h existent, alors f * (ag + {3h) existe aussi et on a f * (ag + {3h) =a(!* g) + {3(! * h). Cela résulte de la linéarité de l'intégrale. 5.2. CONVOLUTION DES FONCTIONS 111 Proposition 5.2.2 Soit f, g E .ci (JR). Alors, a) f * g existe presque partout, f * g E .ci(JR). b} Il!* Ylli :::; llflli·llYlh· c) (! * g) * h = f * (g * h) où h E .ci(JR). Démonstration : a) En effectuant le changement de variables : u = t, v = x - t, dont le jacobien est égal à 1, on obtient immédiatement 1: 1: lf(t)llg(x - t)ldxdt = 1: lf(u)ldu.1: lg(v)ldv < +oo, 00 00 00 00 pour tout f, g E .ci (JR). Dès lors, la fonction J~;: f (t) g( x - t )dx existe presque partout et f * g E .ci(JR), en vertu du théorème de Fubini. b) On a Il!* Ylli = < 1: l(f * g)(x)ldx, 00 1: 1: 00 00 lf(t)llg(x - t)ldtdx, = 1: lf(u)ldu.1: lg(v)ldv, = llflh-llYlh, d'après ce qui précède. c) On a (! * g)(x) = ((! * g) * h)(y) = 00 1: 1: 1: 1: 1: 1: 00 (g * h)(z) = ((! * (g * h))(y) = = f(t)g(x - t)dt, x E lR 1: (! * g)(x).h(y - x)dx, 00 00 et 00 00 00 y E lR f(t)g(x - t)h(y - x)dtdx, g(s)h(z - s)ds, z E lR 1: f(r)(g * h)(y - r)dr, 00 00 00 f(r)g(s)h(y- r - s)drds. En posant r = t, et s = x - t, on obtient le résultat cherché. D CHAPITRE 5. CONVOLUTION 112 Proposition 5.2.3 Soit f, 9 E .C2 (R). Alors, la fonction f * 9 existe et on a If* 9loo ~ llfll2-ll9ll2· Démonstration : En posant Tt9(x) = 9(x - t), on obtient 1-: lrt9(x)l 2dt=1-: l9(x - t)l 2dt, = 00 00 1-+: l9(s)l 2ds < +oo, où s = x - t et dès lors 7t9 E .C2 (R). L'inégalité de Schwarz entraîne que If* 9l 2 (x) 11-: 00 f(t)rt9(x)dtl 2 < 1-:00 lf(t)l 2dt. [ : lrt9(x)l2dt, 00 llfll~-11911~· Donc f * 9 est bien définie et If* 9loo ~ llfll2·ll9ll2- D Remarque 5.2.1 Nous avons montré dans la proposition 5.2.2, que si f,9 E .C 1 (R), alors f *9 E .C 1 (R). Par contre, si f,9 E .C2 (R), alors f *9 existe mais peut ne pas appartenir à .C2 (R). Définition 5.2.4 Une fonction f est dite causale si f(t) = 0, t < O. On peut également la définir par la relation f(t) = 2fp(t) = 2/i(t), t > 0 où fp(t) = f(t) +2f(-t)' fi(t) = f(t) -2f(-t) car pour t > 0, on a f(-t) =O. Proposition 5.2.5 Soient f et 9 deux fonctions continues et causales. Alors, a) la fonction f * 9 existe. Elle est causale et on a (f * 9)(x) =fox f(t)9(x - t)dt =fox 9(t)f(x - t)dt. b) On a (f * 9) * h = f * (9 * h), où h est causale. En outre ces fonctions sont causales. Démonstration : C'est une conséquence immédiate des définitions. D Il existe bien d'autres conditions suffisantes pour l'existence de f * 9. Par exemple, si supp f et supp 9 sont bornés à gauche (resp. à droite), c'est-à-dire supp f C [a, +oo[ (resp. ] - oo, a]) et supp 9 C [b, +oo[ (resp. ] - oo, b]), alors f * 9 existe et supp (f * 9) est borné à gauche (resp. à droite). Signalons aussi que si f et 9 sont continues et si supp f et supp 9 sont bornés, alors f * 9 existe et supp (f * 9) est borné. Enfin, d'autres cas dans lesquels le produit de convolution existe seront énoncés à titre d'exercice. 5.3. CONVOLUTION DES DISTRIBUTIONS 5.3 113 Convolution des distributions Soient f et g deux fonctions de .C 1 (JR). On a, pour tout cp E 'D, l +oo (! * g, cp) = _00 (! * g)(x)cp(x)dx = l+oo l+oo f(t)g(x - t)cp(x)dtdx. -oo -oo En posant u = t, v = x - t, on obtient (! * g, cp) = 1+001+00 f(u)g(v)cp(u + v)dudv, -oo _ 00 ce qui nous conduit à écrire cette expression sous la forme (f *g,cp) = (f ®g,cp(u+v)), cp E 'D où f ® g est le produit tensoriel de f et g. Cette expression fait intervenir la fonction (u, v) 1----7 'l/J(u, v) = cp(u + v), (u, v E JR) à laquelle il s'agit d'appliquer le produit f ® g. Or si cp E 'D(JR), la fonction 'l/J est indéfiniment dérivable mais n'appartient pas à 'D(JR2 ) car son support n'est pas borné. En effet, si supp cp = [a, b], alors (u, v) E supp 'l/J si et seulement si u + v E supp cp, et supp 'l/J = {(u, v) E JR 2 : a :S u + v :S b}, c'est-à-dire une bande de JR 2 délimitée par les droites d'équations u + v =a et u + v = b. Soient Set T deux distributions. S'inspirant de de ce qui vient d'être fait, on va définir le produit de convolution de S et T et essayer de trouver des conditions d'existence de ce produit. La difficulté vient du fait que 'l/J n'appartient pas à 'D(JR2 ) et celle-ci sera surmontée moyennant l'utilisation d'une extension de S * T (voir ci-dessous) à l'espace de ces fonctions 'l/J (espace plus large que 'D) comme cela a été fait dans la section 1.5 du chapitre 1. Définition 5.3.1 On définit le produit de convolution (quand il existe) de deux distributions S et T par (S * T, cp) = (Sx ® Ty, cp(x +y)), Vcp E 'D où Bx ® Ty est le produit tensoriel de S et T. Pour que cette définition ait un sens, il faut que S * T existe. On a déjà vu que si cp E 'D(JR), alors 'l/J E C00 (JR2 ) et supp 'l/J n'est pas borné. Supposons que supp 'l/J n supp (Sx ® Ty) soit borné. En procédant comme dans la section 1.5 du chapitre 1, on définit une extension de S * T à l'espace des fonctions 'l/J, en posant CHAPITRE 5. CONVOLUTION 114 avec a E 1J valant 1 sur un voisinage de supp 'if; n supp (Sx@ Ty). D'après la proposition 5.1.8, supp (Sx @ Ty) = supp S x supp T. On arrive ainsi à la condition suffisante suivante : { Le produit de convolution S * T aura un sens si supp 'if; n (supp S x supp T) est borné Cette condition est satisfaite par exemple lorsque : (i) supp Sou supp Test borné : En effet, supposons par exemple supp S borné, alors pour tout (x, y) E supp 'if; n supp S x supp T, on a x E supp S, y E supp T et x + y E supp <p. Donc x et x + y sont bornés. Comme y = (x +y) - x, on en déduit que y est aussi borné. Même raisonnement pour le cas où supp Test borné. (ii) supp Set supp T sont bornés d'un même côté : En effet, supposons que supp Set supp T soient bornés à gauche, c'est-à-dire supp Sc [c1, +oo[ et supp T c [c2, +oo[. Pour tout (x, y) E supp 'if; n (supp S x supp T), on a x ~ c1 et y ~ c2. Comme x +y E supp cp, alors il existe une constante c telle que : x + y :::; c. Dès lors, c1 :::; x :::; c - y :::; c - c2 et c2 :::; y :::; c - x :::; c - c1. Donc x et y sont bornés. Même raisonnement pour le cas où supp S et supp T sont bornés à droite. Proposition 5.3.2 (Commutativité} : Soit S, TE 1J'. Si S * T existe, alors Démonstration : En effet, pour tout cp E 1J, (S * T, cp) = (Bx ® Ty, cp(x +y)), = (Sx,(Ty,cp(x+y))), (Sy, (Tx, cp(y + x)) ), (Tx@ Sy, cp(x +y)), (T * S, cp), d'où le résultat. D Proposition 5.3.3 (Distributivité par rapport à l'addition) : Soit S, T1, T2 E D'. Si S * T1 et S * T2 existent, alors Démonstration : En effet, il suffit d'utiliser la distributivité du produit tensoriel (voir proposition 5.1.6) et la linéarité des distributions. D 5.3. CONVOLUTION DES DISTRIBUTIONS 115 Proposition 5.3.4 (Associativité) : Soit R, S, T E V'. On a (R * S) * T = R * (S * T), si deux au moins de ces distributions sont à supports bornés ou si toutes ces distributions ont leurs supports bornés d'un méme côté. Démonstration : En effet, pour tout c.p E V, ((R * S) * T, c.p) = ((R * S)x ® Tz, c.p(x + z)), = ((R*S)x,(Tz,c.p(x+z))), - (Rx ® Sy, (Tz, c.p(x +y+ z)) ), = (Rx ® Sy ® Tz, c.p(x +y+ z)). On montre de même que, et la démonstration s'achève. D Il faut bien noter qu'en général (R* S) *T f= R* (S *T), voir exercice 5.6.4. Proposition 5.3.5 (Support d'une convolution) : Soit S, T E V' et supposons que S * T existe. Alors supp(S * T) c suppS + suppT. Démonstration : En effet, posons F = suppS + suppT. L'ensemble Fest un fermé puisque suppS et suppT sont des fermés et supp,,P n (suppS x suppT) est borné, ,,P(x, y) = c.p(x +y). Soit c.p EV telle que : suppc.p c pc et montrons que (S * T, c.p) = O. Par définition, (S * T, c.p) = (Sx ® Ty, c.p(x +y)). On sait (proposition 5.1.8) que: suppSx®Ty = suppSx xsuppTy, et que (x, y) E supp,,P si et seulement si x+y E suppc.p, supp,,P = {(x, y) : x+y E suppc.p}. Si x E suppS et y E suppT, alors x +y E suppS + suppT. Or suppcp n F = 0, on en déduit que supp,,P n suppSx ® Ty = 0. D'où, (Sx ® Ty, cp(x +y)) = 0, c'est-à-dire (S * T, cp) = 0 et la démonstration est complète. D Proposition 5.3.6 Pour tout TE V', on a T * ô = ô * T = T. En outre, T * ô(k} = T(k}, kEN CHAPITRE 5. CONVOLUTION 116 Démonstration : En effet, T * ô existe puisque suppô = {O} est borné (voir exemple 1.4.3) et d'après la proposition 5.3.2, T * ô = ô * T. D'où, pour tout <p E 'D, on a (Tx ® Ôy, <p(x +y)), (Tx, (ôy, cp(x +y))), (Tx, cp(x)), (T, <p). De même, on a (Tx ® oik), <p(x +y)), (Tx, (ôik), <p(x +y))), (Tx, (-ll(ôy, <p(k)(x +y))), (-l)k(Tx, <p(k)(x)), (T(k), <p), ce qui achève la démonstration. 0 Proposition 5.3. 7 {Dérivation d'une convolution) : Soit S, T E 'D'. Si S * T existe, alors (S * T)' = S' * T = S * T', et plus généralement où D°' désigne une dérivation d'ordre a. Démonstration : En effet, pour tout <p E 'D, on a -(S * T, <p1 ), -(Sx ® Ty, <p1 (x +y))), -(Sx, (Ty, <p 1 (x +y))), (Sx, -(Ty, <p1 (x +y))), (Sx, (T;, <p(x +y))), (Sx ® <p(x +y)), (S * T', <p), r;, d'où (S*T)' = S*T'. En tenant compte de la commutativité, on obtient aussi (S * T)' = S' * T, ce quit achève la démonstration. 0 117 5.3. CONVOLUTION DES DISTRIBUTIONS Proposition 5.3.8 (Translation d'une convolution) : Soit S, T E 'D'. Si S *T existe, alors Ta(S * T) = S * (raT) = (raS) * T. En particulier, Ôa * T = TaT, soit explicitement, ô(x - a)* T(x) = T(x - a). Démonstration : En effet, pour tout cp E 'D, on a (ra(S * T), cp) = = (S * T, T-a'P), (Sx®Ty,T-acp(x+y))), (Sx,(Ty,T-acp(x+y))), (Sx, (raTy, cp(x +y))), (Sx ® (raTy), cp(x +y)), (S * (TaT), cp), d'où Ta(S*T) = s* (raT). On montre de même que Ta(S*T) = (raS) *T. En particulier, si S = ô, alors D'après la proposition 5.3.6, on a ô * T = ô. Donc raT = Ôa * T. D Proposition 5.3.9 (Continuité de la convolution) : Soient (Sa) et (Ta) deux familles de distributions dépendantes d'un paramètre a telles que : lim Sa = S, a-+À lim Ta = T (>..fini ou non). Posons 'l/J(x, y) = cp(x +y), cp E V et supposons a-+À que supp Sa et supp Ta soient contenus dans deux ensembles fermés fixes A et B tels que : supp 'l/J n (A x B) soit borné. Alors, lim (Sa *Ta) = S * T. a--+À Cas particulier: soient Ta, T des distributions comme ci-dessus et S une distribution quelconque. Si l'une des conditions suivantes est vérifiée, (i) supp Ta est contenu dans un ensemble fermé fixe. (ii) supp S est borné. {iii) supp Ta et supp S sont contenus dans le demi-espace x ~ O. Alors lim (S *Ta) = S * T. a--+À Démonstration : En effet, ce résultat résulte de celui que nous avons admis (proposition 5.1.11) sur la continuité du produit tensoriel. D CHAPITRE 5. CONVOLUTION 118 Proposition 5.3.10 {Régularisation des distributions) : Soient T une distribution et f une fonction de classe C00 • Si T * f existe, alors c'est une fonction de classe C00 , donnée par T * f(t) = (Tx, f(t - x)) = g(t), tE~ Démonstration : Soit <p E V. On a (T*f,<p) = (Tx©f(t),cp(x+t))), = (Tx,(f(t),cp(x+t))), \ Tx, \ Tx, = 1: 00 l+: f(t)cp(x + t)dt), J(t - x)cp(t)dt), (Tx, (cp(t), J(t - x)) ), (cp(t), (Tx, f(t - x))), ((Tx, J(t - x)), cp(t)), (g(t), cp(t)), où g(t) = (Tx, f(t - x)). On a g' (t) = lim g(t + h~ - g(t), h-+O . 1 = h-+O lm = . 1lm h-+O (Tx,J(t+h-x)-(Tx,f(t-x))) h ' \T Xl f(t+h-x)-f(t-x)) h l et on montre, comme dans l'exercice 4.2.8, que g'(t) = (Tx, f'(t - x)). On procède de même pour les dérivées successives et on obtient finalement l'expression g(k)(t) = (Tx, j(k)(t - x)). La démonstration s'achève. D Remarque 5.3.1 Dans la proposition précédente, si f EV et TE V' alors le produit de convolution T * f existe car supp f est borné. De m€me, si f E E = C00 et T E E' alors supp T est borné et T * f existe. 5.4 Algèbre de convolution Définition 5.4.1 Une algèbre de convolution A est un sous-espace vectoriel de V' tel que : (i) quels que soient S et T dans A, le produit de convolution S * T existe et appartient à A. (ii} le produit de convolution, dans A, est associatif et ô E A. 5.5. ÉQUATION DE CONVOLUTION 119 Dans une algèbre de convolution A, le produit de convolution joue le rôle de la multiplication et est commutatif. Dans A, la distribution ô de Dirac joue le rôle d'élément neutre. Exemple 5.4.1 L'ensemble t:' des distributions à support borné est une algèbre de convolution. Exemple 5.4.2 L'ensemble V~ des distributions sur lR à support dans lR+ est une algèbre de convolution. 5.5 Équation de convolution 5.5.1 Définitions et propriétés Soient A et B deux distributions données appartenant à une algèbre de convolution A. Définition 5.5.1 a) On appelle équation de convolution, toute équation de la forme A * X = B, où X est une distribution inconnue appartenant à A. b} On appelle inverse A- 1 de A dans A, toute solution X de l'équation A* X= 8, où ô est la distribution de Dirac. On dit que A- 1 est une solution élémentaire de l'équation A *X = B. Le problème consiste à étudier l'existence et l'unicité de la solution X dans l'algèbre de convolution A. Proposition 5.5.2 Si A possède un inverse A- 1 dans une algèbre de convolution A, alors cet inverse est unique et l'équation A* X = B, B E A, a une solution unique donnée par X= A- 1 *B. Démonstration : En effet, A admet un inverse unique car si A* X = ô avait une autre solution Y dans A, on aurait A * Y = ô ou, compte tenu de la commutativité, Y* A= ô. Dès lors, Y = Y* ô = Y* (A* X) = (Y* A) *X = ô *X = X. On déduit par convolution des deux membres de l'équation A* X = B par A- 1 que: A- 1 *A* X= A- 1 * B, c'est-à-dire X= A- 1 *B. D Remarques 5.5.1 a) Nous venons de voir que si, dans A, l'inverse A- 1 existe, alors l'équation A* X= B admet une solution unique. Or A- 1 peut ne pas exister comme le montre l'exemple suivant : soient A une fonction de V et X une distribution quelconque. On sait alors (remarque 5.3.1) que le produit 120 CHAPITRE 5. CONVOLUTION de convolution A * X existe et que (proposition 5. 3.10) c'est une fonction de classe C00 • Celle-ci ne peut étre égale à 8 et donc A- 1 n'existe pas. b} Si l'inverse A- 1 n'existe pas, alors l'équation A *X = B n'a pas de solution pour B = 8, mais peut avoir plusieurs solutions (pour certaines valeurs de B}, ou au contraire n'avoir aucune solution. Signalons que l'unicité de la solution est encore assurée dans le cas où A est une algèbre de convolution sans diviseurs de zéros (c'est-à-dire quels que soient S et T dans A, S * T = 0 si et seulement si S = 0 ou T = 0), c 'est le cas par exemple des algèbres E' et 'D~. c) Il se peut que l'équation A* X= B où A, BE A, possède une solution dans l'algèbre de convolution A et une autre solution n'appartenant pas à A. Par exemple, l'équation (8' - c2 8) *X= 8, c 'f. 0 possède dans 'D~ la solution ~H(x)sh(cx) et une autre solution ;/-clxl qui n'appartient pas à 'D~. Exemple 5.5.1 Soient S, TE 'D~ et s- 1 , r- 1 leurs inverses respectifs. Alors (S * r)- 1 = s- 1 * r- 1 . En effet, comme S et T sont à support bornés, le produit de convolution S * T existe, il est commutatif (proposition 5.3.2} et associatif (proposition 5.3.4). Dès lors, Exemple 5.5.2 Montrons que : où c E C et H(t) est la fonction de Heaviside. En effet, on a (8' - c8)- 1 * H(t)ét = 8' * H(t)ect - c8 * H(t)ét, (H(t)ét)' - cH(t)ét, = H'(t)ét, 8ét = ô. ' 121 5.5. ÉQUATION DE CONVOLUTION 5.5.2 Opérateurs différentiels à coefficients constants Soit D un opérateur différentiel d'ordre m, à coefficients constants : dm dm-1 d D = dtm +ai dtm-1 + ... + am-1 dt +am. On a Dô = 5(m) + aiô(m-l) + · · · + am-1Ô1 + amÔ, où 5(m) est la dérivée mième de la distribution ô de Dirac. On veut déterminer l'inverse de convolution de Dô. Proposition 5.5.3 Dans D~, l'inverse de Dô est donné par (Dô)- 1 = H(t)Z(t), où H(t) est la fonction de Heaviside et Z est la solution de l'équation: DZ = 0, vérifiant les conditions initiales suivantes : Z(O) = Z'(O) = · · · = z(m- 2)(0) = 0, z(m-l)(o) = 1. Démonstration : Il suffit de vérifier que X = (Dô)- 1 = H(t)Z(t), est bien solution de l'équation : Dô *X= ô. Cette dernière s'écrit (o(m) + aiô(m-l) + · · · + am-1ô' + amô) *X= ô, c'est-à-dire ou, en tenant compte de la proposition 5.3.6, x(m) + aiX(m-l) + · · · + am-1X' + amX = ô, ou encore, sous forme condensée DX = ô. Comme X= HZ, alors X' ô' * H'Z +HZ'= ôZ(O) +HZ', X" = ô'Z(O) + H'Z' +HZ"= ô'Z(O) + ôZ'(O) +HZ", x(m-1) 5(m- 2) Z(O) + · · · + 5z(m- 2)(0) + Hz(m-I), x(m) 5(m-l) Z(O) + · · · + 5z(m-I)(O) + Hz(m). En tenant compte des conditions initiales, on obtient X= HZ, X'= HZ', ... ,x(m-l) = Hz(m-I), x(m) = ô + Hz(m). 122 CHAPITRE 5. CONVOLUTION On a donc DX = = = = ô + Hz(m) + alHz(m-l) + · · · + llm-1HZ1 + amHZ, ô + H(z(m) + alz(m-l) + · · · + am-1Z' + amZ), ô+H.DZ, ô. car DZ=O par hypothèse et la proposition est démontrée. D Nous allons déterminer, dans V~, les inverses de convolution de quelques opérateurs couramment utilisés. Exemple 5.5.3 L'inverse de convolution de l'opérateur D=.!!:_-À dt , ÀEC est (Dô)- 1 = H(t)e>.t, où H(t) est la fonction de Heaviside. En effet, d'après la proposition précédente, on a (Dô)- 1 = H(t)Z(t), où Z(t) est solution de l'équation DZ = 0 avec Z(O) = 1. On a DZ = ( ! -). ) = Z Z' - >..Z = 0, donc Z(t) = Ce>.t. Comme Z(O) = C = 1, alors Z(t) = e>-t et par conséquent (Dô)- 1 = H(t)e>.t. Exemple 5.5.4 L'inverse de convolution de l'opérateur D --~+ dt 2 w2 , w E lR est (Dô)_ 1 = H(t) sinwt 1 w où H(t) est la fonction de Heaviside. En effet, comme dans l'exemple précédent, on a (Dô)- 1 = H(t)Z(t), où Z(t) est solution de l'équation DZ = 0 avec Z(O) = 0 et Z'(O) = 1. On a DZ = (!: +w 2) Z = Z" +w 2Z =o. Cette équation possède la solution Z(t) = C1e-iwt + C2eiwt. Comme 123 5.5. ÉQUATION DE CONVOLUTION alors Ci = 2~ et C2 = - 2~. Donc Z( t ) -_ _i_ (e -iwt +eiwt) -_ sinwt , 2w w et par conséquent (Do)-i = H(t)si:wt. Exemple 5.5.5 Soit l'opérateur différentiel dm dm-i d D = dtm +ai dtm-i + ... + am-i dt + am, où ai, ... ,am sont des constantes. L'inverse de convolution de D est (Do)-i = H(t)erit * H(t)er 2t * · · · * H(t)ermt, où H(t) est la fonction de Heaviside et ri, r2, ... , rm sont les racines de l'équation: rm + airm-i + · · · + am-ir +am= O. En effet, on sait (proposition 5.5.3) que (Do)-i = H(t)Z(t), où Z est solution de l'équation DZ = 0 avec Z(O) = Z'(O) = · · · = z(m- 2)(0) = 0, z<m-i) (0) = 1. L'équation DZ = 0 s'écrit sous la forme z(m) + aiz<m-i) + · · · + am-iZ +am = 0, et son polynôme caractéristique est P(r) = rm + airm-i + · · · am-ir +am= (r - ri)(r - r2) · · · (r - rm), où ri, r2, ... , rm sont les racines de P(r) =O. On a de méme, dm dm-i d dtm +ai dtm-i + ... + am-i dt + am, D (! - ! ri) ( r2) · · · ( !- rm) . On sait qu'on peut associer à la formule rm. rn = rm+n, la relation suivante : o(m) * o<n) = o<m+n) (voir exercice 5.6.5). En fait l'ensemble des polynômes P(r) ci-dessus, muni de la multiplication ordinaire est isomorphe à celui des polynômes différentiels Do ci-dessus, muni du produit de convolution. On a Do= (o' - rio)* (o' - r2o) * · · · * (o' - rmo), et d'après les exemples 5.5.1 et 5.5.2, (Do)-i = (o' - rio)-i * (o' - r2o)-i * ··· * (o' - rmo)-i, = H(t)er1t * H(t)er2t * ... * H(t)ermt. CHAPITRE 5. CONVOLUTION 124 5.5.3 Équations différentielles linéaires à coefficients constants Considérons, dans V~, l'équation différentielle DX=B, où ~ dm-1 d D = dtm +ai dtm-1 + ... + am-1 dt +am, et B une distribution connue. Comme X= o*X, dX _ / dm X _ (m) dt - o * X, ... , dtm - o * X, l'équation précédente s'écrit (o(m) + aio(m-l) + · · · + am-101 + amo) *X= B, c'est-à-dire Do* X= B, et admet la solution unique X= (Do)- 1 * B (proposition 5.5.2), avec (voir exemple 5.5.5) (o' - r10)- 1 * (o' - r20)- 1 * · · · * (o' - Tm0)- 1, H(t)er1t * H(t)er2t * ... * H(t)ermt' où r1, r2, ... ,Tm sont les racines de l'équation : Exemple 5.5.6 Soit l'équation : DX = B, où D = ~ + w2 , w E lR et B une distribution donnée. Cette équation s'écrit sous la forme Do* X= B, où Do= o" +w 2 o. On a (Do)- 1 = (o' - iwo)- 1 * (o' + iwo)- 1, H(t)eiwt * H(t)e-iwt' - L:oo H(x)eiwx(t- x)e-iw(t-x)dx, = H(t) sinwt, w c'est ce que nous avons obtenu dans l'exemple 41. Comme H(t)sir:.,wt E V~, l'équation en question a une solution unique donnée par X= (Do)- 1 * B = H(t) sinwt *B. w 125 5.5. ÉQUATION DE CONVOLUTION Considérons l'équation différentielle dmy dm-ly dy dtm +ai dtm-1 + ... + am-1 dt +am= f(t), où f(t) est une fonction connue. On veut déterminer la solution y(t) sur [O, +oo[ satisfaisant aux conditions initiales suivantes : / ···,Y (m-1) (O) = Yo(m-1) · Y(0) = Yo, Y'(O) = Yo, L'équation ci-dessus s'écrit Dy= f, où dm dm-1 d D = dtm +a1dtm-I + ... +am-Idt +am. On pose X = H y et on calcule, comme dans la démonstration de la proposition 5.5.3, les dérivées X', X", ... , x<m). On obtient m-1 DX = HDy + L CkÔ[k), k=O où (m-k-1) (m-k-2) Ck = Yo + aiYo + ... + am-k-IYO· En posant (Do)- 1 = H(t)Z(t), la solution cherchée s'écrit d'où, pour t ;?: 0, y(t) =HZ* Hf+ L CkHZ * o(k) = 1Z(t)f(t - x)dx + L ckz(k)(t). m-1 t m-1 k=O O k=O Exemple 5.5.7 Soit l'équation: Dy= t 2 e- 2t, où D = minons la solution de cette équation avec '+ + 1 y(O) = Yo = 12 , D'après ce qui précède, on a pour t;?: 0, 1 t y(t) = Z(x)f(t - x)dx + O m-1 L ckz(k)(t). k=O 4-ft 4. Déter- 126 CHAPITRE 5. CONVOLUTION Ici f(t - x) = (t - x) 2 e- 2 (t-x), m = 2, co = Yh + aiyo = c1 = Yo = 2 . Déterminons Z (t). L'équation caractéristique l -l2 + 4.l2 = :Î et r 2 + 4r + 4 = (r + 2) 2 , possède une racine double ri = r2 = 2. D'où HZ = = = (Dô)- 1 , H(t)e- 2t * H(t)e- 2t, i+: H(x)e- 2xH(t - x)e- 2(t-x)dx, = H(t) lot e- 2tdx, - H(t)te- 2t. et dès lors Z(t) = te- 2t. Donc, pour t :2:: 0, y(t) y'(O) lot xe- 2 x(t - x) 2 e- 2 (t-x)dx + coZ(t) + c1Z'(t), ~t 1 1 = e- 2t Jo (x 3 - 2tx 2 + t 2 x)dx + 4te- 2t + 12 e- 2t(l - 2t), -2t (t4+t+l)e12. Remarque 5.5.2 Une autre méthode intitulée calcul symbolique (voir chapitres 7 et 8) permet d'étudier de manière simple ces questions. 5.6 Exercices résolus Exercice 5.6.1 Calculer au sens des distributions l'expression : an H(xi, ... , Xn) âx1 ... ÔXn où H(x1, ... ,xn) = H(x1) ® · · · ® H(xn) est le produit den fonctions de Heaviside. Solution : D'après la proposition 5.1.10, on a en vertu de l'exemple 5.1.2. 127 5.6. EXERCICES RÉSOLUS Exercice 5.6.2 Dans JR, on considère la fonction 1 .,2 G (x) = --e-2c;"2" u (J' ...;'2ir u>0 ' Cette fonction joue un rôle important aussi bien en théorie des probabilités qu'en analyse statistique. Elle représente la densité normale (ou gaussienne ou encore de Gauss-Laplace). Le nombre u > 0 est l'écart-type. Prouver la relation : Solution : Soit x E R On a Gu* G 7 (x) = 1+00 Gu(t)G (x - t)dt = -2 -1 1+00 e-~ 7 7r<J'7 -OO t2 +<:i:-J)2 ;;"2" .,. -OO dt ' Un calcul direct montre que t2 -+ u2 (x _ t)2 72 u2 + 7 2 ( u2 )2 + 72 + u272 t - u2 + 72 X , x2 = u2 et dès lors Gu* GT(x) = 1 tn=e .,2 2(u2+.,.2) <J'y 27r 1+00 e t- u2~.,.2 X u .,. 2 dt. -OO Posons u= 02+? (t - Or l = + f_;: e-Tdu = ...fiif (en effet, on a UT 2 1 u2:f..22 -2 u2 u2+T2 x) d'où ' ,.2 12 = 1+00 e- du 1+00 e- dv = 1+001+00 e- ~ dudv. 2 2 U2 V2 -OO -OO U 2V -OO -OO On applique la formule de changement de variables : u = r cos(}, v = r sin(} et r le jacobien. On obtient 12 = fo (fo+oo e- . ;. rdr) d(} = 2 7r 27r, d'où l = ...fiif). D'où G *G (x) = u T 1 1 ...;'2ir ..Ju2 + 72 "' 2 e- 2 cu 2 +.,. 2 > =G~(x). v u-+7- 128 CHAPITRE 5. CONVOLUTION Exercice 5.6.3 Soit T une distribution à support borné. a) Montrer que T * 1 est une constante. b} Montrer que T * P est un polynôme où P est un polynôme de degré n. Solution: Comme supp Test borné, alors T * 1 et T * P existent et d'aprês la proposition 5.3.10, ce sont des fonctions de classe C00 • Pour a), T * 1 = (T, 1) est une constante. Pour b), on a T * P(y) = (Tx, P(y - x)) = (Tx, n k n k L ~! p(k)(-x)) = L ~! (Tx, p(k)(-x)), k=O k=O d'où le résultat. Exercice 5.6.4 Soient R, T et S des distributions quelconques. Donner un exemple montrant que (R * S) * T et R * (S * T) sont bien définis mais non égaux. Solution: Il suffit de choisir R = 1, S = ô' et T = H (distribution d'Heaviside). On a De même, on a Exercice 5.6.5 Calculer les produits de convolution suivants : a) Ôa * Ôb. b) o(m) * o(n) Solution: a) Soit cp E 'D, on a (ôa * Ôb, cp) = = = = D'où Ôa * Ôb = Ôa+b· (ôa(x) ® Ôb(y), cp(x +y)), (ôa(x), (ôb(y), cp(x +y))), (ôa(x), cp(x +y)), cp(x +y), (ôa+b, cp). 129 5.6. EXERCICES RÉSOLUS b) Soit cp EV, on a (o(m) * o(n), cp) = (o1m) * oin), cp(x +y)), = (o1m), (oin), cp(x +y)), = (o1m),(-1r(oy,cp(n)(x+y))), (o1m), (-1rcp(n)(x)), (-l)m+n(ôx, cp(m+n)(x)), (-l)m+ncp(m+n)(x), (o(m+n), cp). = = = = D'où o(m) * o(n) = o(m+n). Exercice 5.6.6 Calculer le produit de convolution : H (x) *(x 2 H (x)), où H (x) est la fonction de Heaviside. Solution: Soit cp EV, on a (H(x) * (x 2 H(x)), cp) = (H(x) ® (y 2 H(y)), cp(x +y)), = (H(x), (y2 H(y), cp(x +y))), = ( H(x), 00 y 2cp(x + y)dy fo J, = fooo fooo y2cp(x + y)dydx, = fooo (fooo cp(x + y)dx) y2dy. Posons 'lfJ(y) = J000 cp(x + y)dx, d'où (H(x) * (x2 H(x)), cp) = fo 00 'lfJ(y)y 2dy, 100 1 roo = ~ 'lfJ(y) o - 3 lo y3'1/J'(y)dy, = -3 lo 3 1 roo Y3'1/J'(y)dy. Or 'lfJ(y) = fy00 cp(u)du, u = x +y, donc 'l/J'(y) = -cp(y) et 1 roo y3cp(y)dy = 1 Joroo x 3cp(x)dx = ( x3 H(x), cp \/. (H(x) * (x 2 H(x)), cp) = 3 Jo 3 3 CHAPITRE 5. CONVOLUTION 130 Par conséquent, x3 H(x) * (x 2 H(x)) = 3H(x). Une autre méthode est proposée dans l'exercice 5.6.8. Exercice 5.6. 7 Calculer le produit de convolution (H(x) cos x) * (ô'(x) + H(x)), où H(x) est la fonction de Heaviside. Solution : On a (H(x) cosx) * (ô'(x) + H(x)) = (H(x) cosx) * ô'(x) + (H(x) cos x) * H(x)), = (H(x) cos x)' + H(x) * (H(x) cosx), = H'(x) cosx - H(x) sinx + H(x) * (H(x) cosx), = ô cosx - H(x) sinx + H(x) * (H(x) cosx), = ô cosx - H(x) sinx + H(x) * (H(x) cosx). Calculons H(x) * (H(x) cosx). Comme dans l'exercice précédent, on a pour r.p E 1J, (H(x) * (H(x) cosx), r.p) (H(x) ® (H(x) cosx), r.p(x +y)), (H(x), (H(y) cos y, r.p(x +y))), = \ H(x), fo cosyr.p(x + y)dy), 00 fo fo cosyr.p(x + y)dydx, = fo (fo r.p(x + y)dx) cosydy. = 00 00 00 00 Posons 'ljJ(y) = J000 r.p(x + y)dx, d'où fo 'ljJ(y) cosydy, 'l/J(y)sinylg"- fo siny'ljJ'(y)dy, = - fo siny'ljJ'(y)dy. (H(x) * (H(x) cosy), r.p) = 00 00 = 00 5.6. EXERCICES RÉSOLUS Or 'lf;(y) = 1 00 131 ip(u)du, u = x +y, donc 'lf;'(y) = -ip(y) et dès lors (H(x)*(H(x)cosy),ip) = 1 00 00 sinyip(y)dy=1 sinxip(x)dx = (sinxH(x),ip). Donc H(x) * (H(x) cosy)= sinxH(x) et par conséquent (H(x) cosx) * (o'(x) + H(x)) =o. Exercice 5.6.8 Soient f et g deux fonctions localement sommables. Montrer que (H(x - a)f(x)) * (H(x - b)g(x)) = H(x - a - b) 1x-b f(t)g(x - t)dt, où H(x) est la fonction de Heaviside. Application: calculer le produit de convolution proposée dans l'exercice 5.6.6. Solution: Notons que supp H(x - a) et supp H(x - b) sont inclus respectivement dans [a, +oo[ et [b, +oo[. En outre, on sait d'après l'exercice 1.6.4 que : supp H(x - a)f(x) c supp H(x - a) n supp f(x), supp H(x - b)g(x) c supp H(x - b) n supp g(x). Donc supp Hf et supp Hg sont bornés d'un même côté et par conséquent le produit Hf * Hg existe. On a (H(x - a)f(x)) * (H(x - b)g(x)) 1 +00 = _00 H(t - a)f(t)H(x - t - b)g(x - t)dt, a t > x - b, c'est - - direx > a + b ={ J:-bt f<(t)g(x - t)dt x > a+ b r-b f(t)g(x - t)dt. H(x - a - b) la 0 si ou si = Application : ici a= b = 0, f(x) = 1 et g(x) = x 2 . Les fonctions f et g étant sommables, on a d'après ce qui précède rx x3 H(x) * (x 2 H(x)) = H(x) Jo (x - t) 2 dt = H(x) 3 . CHAPITRE 5. CONVOLUTION 132 Exercice 5.6.9 On considère, dans JR3 , l'équation suivante : Âu = -4nJ, où  = ~ + + ~ est le laplacien et f(x, y, z) une fonction donnée. Posons i?r r = Jx 2 + y 2 + z 2 et supposons que supp f est borné. Montrer que la fonction ~ * f est solution de l'équation ci-dessus et déterminer la solution générale de l'équation de convolution : !:l.o * u = -471" f. Solution : Pour f = o, l'équation proposée s'écrit Âu = -47rO. Notons que ~ est solution de cette dernière. En effet, d'après l'exercice 2.4.13, le laplacien de la fonction ~ où r = Jx 2 + y 2 + z 2 est donné par Â~ = -47rô. Par hypothèse, f est à support borné. Dès lors, la fonction ~ * f est solution de l'équation en question. La solution générale de l'équation : ÂÔ * u = -47r f, est ~ * f + cp, où cp (appelée fonction harmonique) est une solution de l'équation homogène Âu = O. En effet, en tenant compte de l'exercice 2.4.13, on obtient ÂU =  ( ~ * f + <p) =  ( ~ * f) + Â<p =  ( ~) * f = -471"0 * f = -471" f. Exercice 5.6.10 Calculer les inverses, dans V~, des distributions suivantes : a) H, b} o', c) o' + H. Solution : a) Par définition, l'inverse de H dans V~ s'obtient en résolvant l'équation : H *X = o. On a {H *X)' = o', d'où H' *X = o, c'est-à-dire o *X= o' et par conséquent, X= o'. b) Résolvons l'équation: o' *X= o. On a (o *X)'= o, d'où X'= o et par conséquent, X = H. c) Comme précédemment, on cherche X dans V~ tel que: (o' +H)*X =o. On a ((o' + H) * x)' = o', d'où (o' + H)' *X o' , (o" + o) * x = o' , X = (o" + 0)- 1 * o'. D'après l'exemple 5.5.4 ou 5.5.6, on sait que : (o" + o)- 1 = H(t) sin t, donc X= H sin ho'= (H sin t*o)' = (H sin t)' = H' sin t+H cos t = o sin t+H cos t, et par conséquenr X= H(t)cost. 5.6. EXERCICES RÉSOLUS 133 Exercice 5.6.11 Soit T E V'(!Rn), cp E V(!Rm x !Rn). Considérons l'application x ~ O(x) = (Ty, cp(x, y)). a) Montrer que la fonction O(x) appartient à l'espace V(!Rm) et ses dérivées successives s'obtiennent par dérivation sous le signe distribution : D~O(x) = (Ty, D~cp(x, y)), où D<; désigne une dérivation d'ordre a en x. . b} Montrer que si 'Pk V(IR.mxlR.n) ~ cp, alors Ok V(IR.m) ' ~ 0 ou Ok(x) = (Ty, 'Pk(x, y)). Solution : a) Soit x E !Rm, y E !Rn. Notons tout d'abord que la fonction O(x) est bien définie. En effet, comme cp E V(!Rm x !Rn) alors cp E V(!Rn) pour tout x E !Rm car cp E C00 par rapport à y et en outre supp cp est borné. Donc O(x) existe pour tout x. Dans la suite, on peut sans restreindre la généralité, supposer que m = n = 1. Désignons par fh (resp. fh), la projection de supp cp sur l'axe des x (resp. y). Montrons que le support de 0 est borné. En effet, si x fj 01, alors (x, y) fj supp cp, d'où cp(x, y) = 0 pour tout y et dès lors supp 0 c 01. Montrons que la fonction 0 est continue partout. En effet, pour tout xo E IR, on a O(x) - O(xo) = (Ty, cp(x, y) - cp(xo, y)). Pour tout x E IR, cp E V(02). Dès lors, cp(x, y) et D~cp(x, y) sont uniformément continues. Donc lorsque x ~ xo, cp(x, y) et D~cp(x, y) tendent uniformément en y dans 02 vers cp(xo, y) et D~cp(xo, y) respectivement. Par conséquent, V{!12) lorsque x ~ xo, cp(x, y) ~ cp(xo, y) et (Ty, cp(x, y) - cp(xo, y)) ~ 0, c'est-à-dire O(x) ~ O(xo). Montrons que O'(x) = (Ty, Dxcp(x, y)). En effet, soit xo ER On a O(xo + h) - O(xo) _ ('I'. ·'· ( )) h - y, 'f/h y ' où 1fah(Y) = cp(xo + h, y) - cp(xo, y) h , h = Dxcp(xo, y)+ 2,Dxcp(xo +Oh, y), avec 0 < 0 < 1. Lorsque h ~ 0, 1fah(Y) tend uniformément vers Dxcp(xo, y). Et pour tout h, 1fah(y)-Dxcp(xo, y) E V(02). De même, pour tout multi-indice a, lorsque h ~ 0, D~1fah(Y) tend uniformément vers Dx(D~cp)(xo, y) dans 02. 134 CHAPITRE 5. CONVOLUTION V{IRmxlRn) b) Par hypothèse 'Pk ---+ cp, donc il existe un compact K tel que, pour tout k, supp cp C K et supp 'Pk c K. Dès lors, supp () c 01 et supp ()k c 01. Pour tout multi-indice a et tout multi-indice (3, D~Decpk(x, y) tend uniformément vers D~Decp(x,y) dans supp cp et donc {3 ( {3 ( ) Dx'Pk x, y ) V{fh) ---+ Dxcp X, y . Il s'ensuit que l'expression Deek(x) = (Ty, Decpk(x, y)), tend uniformément vers (Ty, Decp(x, y)) = De()(x), dans 01 et par conséquent ()k(X, y) V~)(). Exercice 5.6.12 Démontrer que: V(JRm)©V(JRn) est dense dans V(JRmxlRn). Solution : Soit cp E V{JRm x JRn). D'après le théorème d'approximation de Weierstrass, il existe une suite de polynômes (Pk(x, y)) telle que, pour tout multi-indice a, la suite (Da Pk(x, y)) converge uniformément sur tout compact, vers Dacp(x, y). Il ne s'agit pas de la convergence dans V{JRm x JRn). Dès lors, au lieu de Pk(x, y), on considère la suite définie par où 'l/J1 E V{JRm), 'l/J2 E V{JRn) avec 'l/J1 = 1 et 'l/J2 = 1 sur le support de cp. Plus précisément, 'l/J1 = 1 sur la première projection du support de cp tandis que 'l/J2 = 1 dans le voisinage de la seconde projection du support de cp. On a fk E V{JRm) ©V(JRn) et chacune des suites Da fk(x, y) tend uniformément vers Exercice 5.6.13 Soit (x, y, z) E JR 3 . Le potentiel électrique V(x, y, z) produit par une distribution de charge p( x, y, z) est donné par V = p * 47r;or, où r est la distance des charges électriques et eo est la permitivité du vide. Montrer que : ÂV = _..!!.... eo (équation de Laplace) où  V est le laplacien de V. Solution : On a -Â(!). 1 1 ÂV=Â(p*47reor ) =p*47reo Au sens des distributions, on a  quent, ÂV =-fa. r a) = -4m5 (voir exercice 2.4.13). Par consé- 5.6. EXERCICES RÉSOLUS 135 Exercice 5.6.14 On rappelle que la fonction gamma d'Euler r(x), est définie par l'intégrale et la fonction Mta d'Euler par B(p, q) == fo 1 xP- 1 (1 - p > 0, q > 0 x)q-Idx, a) Etablir la formule : B(p, q) = rrÎi~~)). b) Calculer l'expression : (a, /3 E JR*) où H(x) est la fonction de Heaviside. Solution : a) Pour p > 0 et q > 0, on a r(p)r(q) = 4 fooo fooo e-(u2+v2)u2p-Iv2q-Idudv, - 4 J. (!.~ 00 cos2p-l sin2•- 1 oc10) e-•' r'(p+q)-ldr, avec u = rcosO et v = rsinO. Comme où x = sin2 0 et alors r(p)r(q) = B(p, q)r(p + q). 136 CHAPITRE 5. CONVOLUTION b) D'après l'exercice 5.6.8, on a pour x > 0, p-1 ) ( H(x) ;(p) eax = H(x) l ( q-1 * H(x) ;(q) eax ) x tp-1 { t)q-1 --eax X ea(x-t)dt, f{p) 0 rx O!:Z: f{q) = H(x)r~)r(q) lo tP- 1(x - t)q- 1dt, = H(x) eax f{p)f{q) xP+q-l 11 uP- 1 (1- u)q- 1du, 0 t U=X O!:Z: - H( ) - X = H(x) e f(p)f(q) X eax r(p+ q) p+q-lB( ) p, q ' xP+q-l, en vertu de la question a). 5. 7 Exercices proposés Exercice 5.7.1 Soit f la fonction numérique définie dans IR par f(x) = { 1 s~ x E] - 1, 1[ 0 sinon a) Calculer les produits de convolution f * f et f' * f' où f' désigne la dérivée de f(x) au sens des ditributions. b) Trouver une relation entre f' * f' et f * f. Exercice 5.7.2 Dans IR, on considère la fonction {de Cauchy}, a>O Déterminer Fa* Fb. Réponse: Fa* Fb = Fa+b· Exercice 5. 7.3 Calculer les produits de convolution suivants : a) b} H(x)ex * H(x) sinh 2x, où H (x) est la fonction de Heaviside. 137 5. 7. EXERCICES PROPOSÉS Exercice 5. 7.4 Calculer les produits de convolution suivants : a) OO OO L8n* L8n. n=O b) n=O H(x)e°'x * H(x)ef3x, où H(x) est la fonction de Heaviside et a#- (3. Exercice 5. 7.5 Calculer les inverses dans V~ des distributions suivantes : a) 8 + 28' + 4811 + 88 111 • b) 8 + 4H (t) cos 2t où H (t) est la fonction de Heaviside. Réponse: a) i(e-! - cos~+ sin ~)H(t), b) 8 + 4H(x)(2t - l)e- 2t. Exercice 5.7.6 Résoudre dans V~ l'équation suivante: DT= 281, da ou'D = (ii'd - d2 2~ TE V'+ + dtd - 2. Réponse : T = ~{2e 2 t - 2 cos t +sin t)H(t). Exercice 5.7.7 Soient f E C 1 {1~) et g E C2 (R). Montrer que f * g existe, f * g E C2 {R) et Il/* Yll2 :S ll/llillgJJ2. Deuxième partie ANALYSE DE FOURIER Chapitre 6 Séries de Fourier Introduction On expose dans ce chapitre les concepts théoriques et pratiques des séries de Fourier. Comme nous l'avons évoqué dans l'introduction de cet ouvrage, l'étude des séries de Fourier fut capitale dans l'histoire des mathématiques : elle obligea les mathématiciens à formaliser des notions telles que la continuité, la dérivabilité et la convergence selon divers modes et elle est à la base de plusieurs théories fondamentales. L'exposé s'ouvre par une introduction à la théorie des séries trigonométriques et aborde ensuite l'étude des séries de Fourier proprement dites. On démontre le théorème de Dirichlet donnant des conditions suffisantes pour qu'une fonction soit représentable par une série de Fourier. On aborde aussi quelques notions liées à la convergence en moyenne quadratique, l'égalité de Parseval et l'inégalité de Bessel. On étudie en détail d'autres résultats intéressants sous formes de théorèmes ou d'exercices liés à la question du développement d'une fonction en série de Fourier. On aborde en particulier la convergence des séries de Fourier au sens de Cesaro ainsi que les théorèmes de Fejér, de Jordan et d'approximation de Weierstrass. La série de Fourier d'une distribution périodique quelconque converge toujours vers cette distribution. Le reste du chapitre comporte de nombreux exercices résolus ainsi que des exercices proposés avec éventuellement des réponses ou des indications. Citons à titre d'exemple, une condition de Dini sur la convergence, les problèmes de dérivation et d'intégration, le curieux phénomène de Gibbs qui concerne l'étude du développement en série de Fourier au voisinage d'un point de discontinuité, les polynômes de Bernoulli, la projection orthogonale, l'équation de la chaleur et celle de la corde vibrante, le filtre RC, l'inégalité isopérimétrique, etc. CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER 142 6.1 Séries trigonométriques Définition 6.1.1 On appelle série trigonométrique, une série de la forme OO ~o + L(ak cos kx + bk sin kx), x E lR (6.1.1) k=l où les ak et bk sont des nombres réels ou complexes. Remarque 6.1.1 En fait une série trigonométrique s'écrit sous la forme OO L(ak cos kx + bk sin kx), x E lR k=O Mais comme sinO = 0, on peut sans restreindre la généralité, poser bo =O. En outre, nous avons désigné par~ le terme d'indice 0 (contrairement à ce qui a été fait dans l'exercice 6.6.24). Ceci provient du fait que ao est choisi de façon à se calculer par la méme formule (voir plus loin) que les autres ak. Proposition 6.1.2 Si les séries numériques L: ak et L: bk convergent absolument, alors la série trigonométrique {6.1.1) converge normalement dans JR. En outre, sa somme est une fonction continue sur JR. Démonstration : Notons que Par hypothèse, les séries numériques L: lakl et L: lbkl convergent, donc la série L:(lakl + bkl) converge aussi et d'après le critère de Weierstrass la série (6.1.1) converge normalement dans JR. En outre, comme ak cos kx + bk sin kx est continue sur JR, on déduit du théorème de continuité que la somme de la série (6.1.1) est continue sur lR et la démonstration s'achève. D Exemple 6.1.1 Les deux séries L: co:Jcx et L: si~:x, convergent normalement surR Proposition 6.1.3 Si (ak) et (bk) sont des suites réelles positives, décroissantes et tendant vers zéro, alors la série trigonométrique (6.1.1) converge simplement pour tout x =/= 2l7r, l E Z et uniformément sur tout intervalle de la forme [a, 27r - a] pour tout l E Z et a E]O, 7r[. En outre, sa somme est une fonction continue sur ]2l7r, 2(l + l)7r[, l E Z. 143 6.1. SÉRIES TRIGONOMÉTRIQUES Démonstration : En effet, on a .. k ) Ln ikx 1- cos(k + l)x - isin(k + l)x Ln (cos k x + ism x = e = . . . 1 - cosx - ismx k k=O =0 En utilisant les formules élémentaires suivantes : • 2 (k + l)x . 2X 2 sm 1- cosx , 2, 1- cos(k + l)x = 2sm 2 . . (k + l)x (k + l)x sinx sm( k + 1)x = 2 sm cos , 2 2 on obtient immédiatement n · (k+l)x . . k x ) = sm . x2 L( cos k x+ism sm-2 k=O . e i(k+l)œ 2 • _ iœ - (k+l)x ( kx +ism. . kx) . 2 cos2 2 sin~ 2 sm ---- e2 Dès lors, n ~ L..,, COS kX = k=O . ~+1~ sm2- . X sm2 kx COS - 2 l . (k+l)x k sm-2- . x L..,,smkx = . x sm-. k=O sm2 2 n ~·· On en déduit les inégalités n 1 Lcoskx :S -1 . xi' k=O sm2 n 1 L sin kx :S -1sm-.-x-I2 ' k=O ce qui montre que les deux sommes sont majorées pour x '# 2l7r, l E Z. Par hypothèse (ak) et (bk) sont deux suites réelles positives, décroissantes et de limite nulle. D'après le critère d'Abel-Dirichlet, les séries l: ak cos kx et l: bk sin kx convergent simplement pour tout x '# 2l7r, l E Z. Pour ceux qui ne veulent pas se contenter de vérifier les hypothèses du critère d'Abel-Dirichlet et d'en déduire le résultat, nous allons voir comment on peut le redémontrer en détail pour ces séries particulières. Posons Sn (x) = l:~=O sin kx. On va effectuer une transformation d'Abel, n L bk sin kx = k=m+I bm+l sin(m + l)x + bm+2 sin(m + 2)x + · · · + bn sin nx, = bm+l(Sm+l - Sm)+ bm+2(Sm+2 - Sm+l) + · · · + bn(Sn - Sn-1), -bm+lSm + (bm+l - bm+2)Sm+l + (bm+2 - bm+a)Sm+2 + · · · + (bn-I - bn)Sn-I + bnSn, = n = bnSn - bm+lSm + L k=m+I (bk - bk+l)Sk, 144 CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER quels que soient m, n dans N* avec m < n. Par hypothèse (bk) est positive et 1 décroissante. Par ailleurs, on a montré ci-dessus que ISnl S -1 . x I' d'où sm 2 n n k=m+I k=m+I L bksinkx < bnlSnl - bm+IISml + L (bk - bk+I)ISkl, 2bm+l < - lsin~I' X#- 2l11',l E Z Soit e > O. Comme limk-+oo bk = 0, alors il existe N tel que : I ~b~ I S e. Dès sm 2 lors, pour m, n avec N S m < n, on a n 2bN """' bk sin kx < - - < e L.! - lsin~2I - ' k=m+I et la série E bk sin kx converge simplement pour tout x i- 2l71', l E Z, en vertu du critère de Cauchy. Pour x = 2l71', l E Z, cette série est nulle et par conséquent elle converge simplement sur lR. On montre de même que la série E ak cos kx converge simplement pour tout x i- 2l71', l E Z. Par conséquent, la série (6.1.1) converge simplement pour tout x i- 2l11', l E Z. Par ailleurs, si a E]O, 11'[ alors pour tout x E [a, 271' - a], on a sin~ ~sin~ > 0 et dès lors n L bk sin kx < 2bm+l < 2bm+l < k=m+l - lsin~I - lsin~I ~N ê. . Comme ci-dessus, il existe N tel que : I . a I S e et on a pour m, n vérifiant sm 2 Nsm<n, n L bksinkx Se, k=m+I d'où la convergence uniforme de la série E bk sin kx sur [a, 271' - a] d'après le critère de Cauchy. On obtient la même conclusion pour la série E ak cos kx sauf pour k = 0 où sa nature dépend de celle de la série numérique E ak. La conclusion concernant la série (6.1.1) en découle. On notera que JO, 211'[ est inclus dans l'intervalle [a, 271' - a], a E]O, 11'[ et que la somme de la série (6.1.1) est continue sur ]2l71', 2(l + 1)11'[, l E Z. La démonstration est complète. 0 Exemple 6.1.2 Les séries E co~kx, E sinkkx convergent pour tout x i- 2l11', l E Z et leur sommes sont des fonctions continues en tout point x i- 2l11', l E Z. 145 6.1. SÉRIES TRIGONOMÉTRIQUES Propriété 6.1.4 Si la série trigonométrique {6.1.1} converge vers f(x) sur [-7r,7rj, alors f(x) est 211"-périodique, c'est-à-dire f(x + 27r) = f(x), x ER Pour plus de précisions concernant la propriété ci-dessus, supposons que la série (6.1.1) converge en un point x E ~vers f(x); OO f(x) = ~o + L(akcoskx + bksinkx). k=l Pour tout l E Z, on a cos(k(x+2l7r)) =cos kx, sin(k(x+2l7r)) =sin kx, donc la série (6.1.1) converge en tout point x + 2l7r, l E Z et f(x) = f(x + 2l7r), c'està-dire f est une fonction périodique. Par conséquent, l'étude des fonctions 27r-périodiques sur ~' peut se faire tout d'abord sur [-7r, 7r] (ou sur [O, 27r]) que l'on prolongera ensuite sur ~ via la relation f(x) = f(x + 2l7r), l E Z, x E] - 7r, 7r[. Notons que si f(-7r) = f(7r), alors on posera f(7r) = f(7r + 2l7r). Mais cette dernière égalité n'est plus valable si f(-7r) f. f(7r) et il suffit dans ce cas de donner une valeur quelconque à f tout en sachant que ce choix ne modifie pas la série (6.1.1). Propriété 6.1.5 Soit f une fonction définie, intégrable sur [-7r, 7r] et développable en série trigonométrique OO f(x) = ~o + L(akcoskx + bksinkx). k=l Si cette série est intégrable terme à terme, ce développement est unique (ceci est vérifié par exemple lorsque la série converge uniformément sur [-7r, 7r]}. Démonstration : En effet, on a OO ~o + L(ak cos kx + bk sin kx), f(x) k=l OO f(x)coslx = ~0 coslx+ L(akcoskxcoslx+bksinkxcoslx), k=l OO f(x)sinlx = ~0 sinlx+ L(akcoskxsinlx+bksinkxsinlx). k=l Par hypothèse, on peut intégrer ces expressions terme à terme. Donc [ f(x)th = ~ [th+~ ( ak [cos kxth +bk [ sinkxth) . CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER 146 De même, on a l: f(x) cos lxdx ao /_11" 2 -71" cos lxdx + Or l: t. cos kx cos lxdx + bk (a, [ L: sin kx cos lxdx) . 1 /_71" 2 -71" (cos(k + l)x + cos(k - l)x)dx, [sin(k+l)x + sin(k-l)x] 11" si k -t. l cos kx cos lxdx = _21 { k~ k~ [ sin~':0l)x ~ + X J:71" si k = l = { 0 sik;j=l 7r sik=l' et J:.11"sinkxcoslxdx = 0, alors J:.11"J(x)coslxdx = at7r d'où al= -1 /_71" f(x) coslxdx. 7r -71" On obtient de façon analogue, bt = -1 /_71" f(x) sinlxdx, 7r -71" ce qui achève la démonstration. D Série trigonométrique associée à une série entière : Soit OO f(z) = L akzk, k=O une série entière de rayon de convergence r > O. Posons z = peix = p(cosx + isinx), 0 < p < r, x ER On a zk = l (cos kx + i sin kx) et par conséquent OO r OO f(peix) = Lakleikx = Lakl(coskx+isinkx). k=O k=O 6.2. SÉRIES DE FOURIER, THÉORÈME DE DIRICHLET 147 Cette série converge normalement sur lR en vertu du critère de Weierstrass puisque lakpk(coskx + isinkx)I ~ lak!Pk et 2:: lak!Pk converge car d'après le critère de la racine de Cauchy, on a limsup ~laklPk = plimsup tlfa;J = !!. < 1. k--+oo k--+oo r Si la fonction f est à valeurs réelles, ak et bk sont nécessairement réels. On a OO Re f (peikx) = L akl cos kx, OO lm f (peikx) = k=O 6.2 L akl sin kx. k=O Séries de Fourier, Théorème de Dirichlet Définition 6.2.1 Soit f une fonction définie et intégrable sur l'intervalle [-7r, 7r]. Les nombres ak et bk définis par :117r ; : -7r f(x) cos kxdx, k ~ 0, -117r f(x)sinkxdx, k ~ 1, 7r -7r (6.2.1) s'appellent coefficients de Fourier de f et la série trigonométrique ~o + OO L (ak cos kx + bk sin kx), (6.2.2) k=l est dite série de Fourier de f. Remarque 6.2.1 On écrit OO f(x)"' ~0 + I:(ak coskx + bk sinkx), k=l pour dire que la série {6.2.2} est la série de Fourier associée à la fonction f. Le fait que les intégrales {6.2.1} existent, n'impliquent pas que la série {6.2.2} converge et, meme si elle converge, sa somme n'est pas nécessairement égale à la fonction f (x). Remarque 6.2.2 Au lieu de considérer l'intervalle [-7r, 7r], on peut considérer tout autre intervalle d 'amplitude.27r, par exemple [O, 27r]. 148 CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER Propriété 6.2.2 Pour une fonction f, 2L-périodique, définie et intégrable sur un intervalle [-L, L] d'amplitude quelconque finie, la série de Fourier associée à la fonction f est donnée par ao k7rx . k7rx ) 2 + ~ akCOSL +bksm--yOO ( , où ak = k7rx L11L -L f(x) cos --y-dx, 11L . k7rx L -L f(x)sm--y-dx, (6.2.3) k 2:: 1 Démonstration : En effet, on a -L::; x::; L d'où -7r::; L ::; 7r, ce qui suggère le changement de variable suivant : t = 1rL, c'est-à-dire x = ~t. Posons f(x) = f ( ~t) = g(t). La fonction g étant 27r-périodique, sa série de Fourier s'écrit OO g(t),..., ~0 + L(ak cos kt+ bk sin kt), k=l où bk = 117r g(t) cos ktdt, k 2:: 0, 117r g(t) sin ktdt, ; -?r ; -?r (6.2.4) Dès lors, où 17r g(t) cosktdt = L1 1L f(x) cos --y-dx, k7rx k 2:: 0 (6.2.5) 7r -L 1 1L f(x) sin --y-dx, k7rX -1 17r g(t) sinktdt = L k 2:: 1 ak = -1 -?r 7r -?r ce qui achève la démonstration. D -L 6.2. SÉRIES DE FOURIER, THÉORÈME DE DIRICHLET 149 Remarque 6.2.3 Soit f une fonction 2L-périodique, définie et intégrable sur un intervalle [-L, L]. Au lieu de développer f(x) en série de Fourier sur [-L, L], on peut la développer, moyannant le changement de variable t = L, sur l'intervalle [-11', 11']. Propriété 6.2.3 Pour une fonction f, 2L-périodique, définie et intégrable sur un intervalle [a, a+ 2L] où a est une constante arbitraire, on a 1Lf(x)dx = 1a+2L °' f(x)dx. -L Démonstration : En effet, on a 1a+2L f(x)dx = 1-L f(x)dx+ 1L f(x)dx+ 1a+2L f(x)dx. a a Or {°'+2L f(x)dx = JL -L 1: L f(t + 2L)dt, t = x-2L, -1-L f(t)dt car f est 21-périodique, -1-L f(x)dx, = d'où le résultat. D D'après la propriété précédente, on peut donc remplacer l'intervalle [-L, L] par [a, a+ 2L] et les coefficients de Fourier deviennent : 1a+2L f(x) cos ydx, 1 1a+2L bk = L °' f(x) sin ydx, ak 1 L °' k11'X k11'X Propriété 6.2.4 Si f est paire, alors 2171" f(x) cos kxdx, ak = - 71' 0 et ao OO ~ f(x)"' 2 + ~akcoskx. k=l (série cosinus). (6.2.6) 150 CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER Si f est impaire, alors 217r f(x)sinkxdx, bk=7f 0 ak = 0, et OO f(x) rv L:bksinkx. k=l (série sinus). Démonstration : En effet, la preuve résulte immédiatement du fait que si f est paire (resp. impaire), alors f(x) cos kx est paire (resp. impaire) et f(x) sin kx est impaire (resp. paire). D Remarque 6.2.4 Soit f une fonction 2L-périodique, définie sur l'intervalle [O, L]. On peut lui faire correspondre soit une fonction paire, soit une fonction impaire, définie sur [-L,L]. On procède comme suit: On prolonge f(x) sur [-L,O] de telle façon qu'on ait pour x E [-L,O], f(x) = f(-x) ou f(x) = - f (-x). Dans le premier cas, la fonction f sera paire sur [-L, L], d'où ak = 0L f(x) coskxdx et bk =O. Dans le second cas, f sera impaire sur [-L, L], d'où ak = 0 et bk = Je{' f(x)sinkxdx. fJ f Exemple 6.2.1 Considérons sur [-n, n], la fonction f(x) = x. Cette fonction étant impaire, on a 2 f'Tr (-l)k+l bk=;Jo xsinkxdx=2 k . ak=O, Par conséquent, la série de Fourier associée à f est L (-l)k+l k sinkx, OO f(x) rv 2 XE [-n,n]. k=l Exemple 6.2.2 Considérons sur [-n, n], la fonction f(x) = x 2 . Cette fonction étant paire, on a 217r 2 27f2 a0 = x dx = 7f 0 3 et 2 f'Tr ( 1)k ak =; Jo x 2 coskxdx = 4 ~ 2 . D'où, 2 f(x) rv ~ + 4 L ~2l)k cos kx, OO k=l ( XE [-n, n]. 6.2. SÉRIES DE FOURIER, THÉORÈME DE DIRICHLET 151 Proposition 6.2.5 En notation complexe, la série de Fourier d'une fonction 27r-périodique f s'écrit sous la forme où k EZ. Démonstration : En effet, on a ;o + L (ak cos kx + bk sin kx) OO k=l 00 _ ao - 2 +L ( ak (eikx + e-ikx) (eikx _ e-ikx)) 2 + bk 2i , k=l ~ ((ak -2 ibk) eikx + (ak + ibk) -ikx) 2i e · = ao 2 + L..! k=l c _ ak-ibk c _ ak+ibk D'au' On Pose C0 -_ !!O. 2 , k 2 , -k 2 . ;o + L(ak cos kx + bk sin kx) OO OO = co + L k=l ( ckeikx + c_ke-ikx) , k=l OO Ckeikx, k E z. L k=-oo Exprimons ck et c_k au moyen d'intégrales. On a Ck ~(ak - ibk), 1'/r f(x) cos kxdx - -i 1'/r f(x) sin kxdx) , 1 1'/r f(x)(coskx - sinkx)dx, . = -1 1'/r f(x)e-ikxdx. -21 ( -1 7r 2 7r -n 27r -'Ir De même, on obtient -'Ir 7r -'Ir 152 CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER Finalement, kE Z, ce qui achève la démonstration. D Remarque 6.2.5 On déduit de ce qui précède que si f est 2L-périodique, sa série de Fourier s'écrit en notation complexe sous la forme où k EZ. Exemple 6.2.3 Soit f la fonction 27r-périodique, définie sur ] - 7r, 7r[ par f(x) =ex, -'Ir< x < 7r. La valeur de f pour x = 7r est arbitraire. On a _ 1 111" x _ e11" - e-11" _ sinh 7r co - e dx - --, 27r -11" 7r 7r et - __!__ 111" x -ikxd 2 e e 7r -11" Ck - x - sinh 7r {-l)k .1 "k . 7r -i r>n = !!li. C = ak-ibk C = ak+ibk d'ou' Or "V 2 ' k 2 ' -k 2 ' ak = sinh7r - 22co-, 7r sinh 7r {-l)k Ck + C-k = 2-7r-" 1 + k2' bk = i(ck - C-k) = -2-7r-. l ao = sinh7r (-l)kk + k2 . . Par conséquent, sinh 7r sinh 7r ~ (-l)k . f(x) rv - - + 2 - - L . . . J - 1 k2(coskx-ksmkx). 7r 7r k=l + Plusieurs questions se posent : La série de Fourier associée à une fonction f est-elle convergente? En cas de convergence, peut-on dire que la somme de cette série coïncide avec f et de quel type est la convergence? Tout d'abord, on déduit de ce qui précéde que si la série de Fourier associée à une fonction 6.2. SÉRIES DE FOURIER, THÉORÈME DE DIRICHLET 153 continue converge uniformément, alors elle converge vers cette fonction. Pour une fonction f localement sommable, sa série de Fourier existe et ses coefficients de Fourier tendent vers zéro quand k---+ oo mais le problème qui se pose: cette série converge-t-elle? et sa somme est-t-elle égale à f(x)? Après un rappel sur les fonctions réglées et une nouvelle notion de dérivée à droite et à gauche adaptée à l'étude des séries de Fourier, on aborde le théorème de Dirichlet donnant des conditions suffisantes pour qu'une fonction soit représentable par une série de Fourier. D'autres questions et réponses seront évoquées plus loin. Proposition 6.2.6 Si la série de Fourier associée à une fonction continue f converge uniformément, alors elle converge vers f. Démonstration : La preuve de cette proposition résulte immédiatement de la propriété 6.1.5. D Soient f: [a, b] ~IR.( ou C) et x E [a, b]. Nous noterons f(x+O) et f(x-0) les limites à droite et à gauche de f en x, c'est-à-dire f(x + 0) = lim f(x + h), h-+O h>O f(x - 0) = lim f(x - h). h-+O h>O Aux extrémités a et b, la limite n'est définie que d'un côté. On dit que la fonction f possède une discontinuité de première espèce au point x E [a, b] si f n'est pas continue en x et si les limites f(x + 0) et f(x - 0) existent et sont distinctes. Définition 6.2. 7 Une fonction f définie sur un intervalle [a, b], est dite réglée si elle admet une limite à droite en tout point de [a, b[ et une limite à gauche en tout point de ]a, b]. Les points de discontinuité des fonctions réglées sont toujours de première espèce. On montre aisément que toute fonction réglée est bornée et intégrable au sens de Riemann. Exemples importants de fonctions réglées : 1) Toute fonction continue est réglée. 2) Toute fonction continue par morceaux est réglée. Une fonction f est dite continue par morceaux sur un intervalle [a, b], si ce dernier admet une subdivision par un nombre fini de points : a = ao < 0:1 < · · · < Œk = b, telle que dans chaque intervalle ]aii Œi+I [, 0 :::; i :::; k - 1, f soit continue et possède une limite finie aux extrémités droite et gauche. (Certains auteurs appellent de telles fonctions, des fonctions réglées continues par morceaux). 154 CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER 3) Toute fonction en escalier est réglée. Une fonction f définie sur un intervalle [a, b], est dite en escalier s'il existe une subdivision de [a, b] : a = ao < al < · · · < ak = b, telle que f soit constante dans chacun des intervalles ouverts ]ai, aH1[, 0 ::; i ::; k - 1. Une fonction f est réglée si et seulement si f est limite d'une suite uniformément convergente de fonctions en escalier. 4) Toute fonction numérique monotone est réglée. 5) Toute fonction à variation bornée est réglée. Une fonction f est dite à variation bornée sur [a, b], s'il existe une constante C ~ 0 telle que pour toute subdivision de [a, b] : a = ao < al < · · · < ak = b, on ait k-1 L lf(ai+l) - f(aï)I ::; C. i=O On montre que toute fonction f, différence de deux fonctions bornées et non décroissante, est à variation bornée. Toute fonction monotone est à variation bornée. Toute fonction admettant une dérivée à droite et à gauche en chaque point est à variation bornée. Mais une fonction continue n'est pas toujours à variation bornée. Définition 6.2.8 On appelle dérivée à droite de f au point x, la limite (si elle existe) suivante : . f (x + h) - f (x + 0) 1lm h . h-+O h>O De meme, on appelle dérivée à gauche de f au point x, la limite (si elle existe) suivante : . hm h-+O f(x - 0) - f(x - h) h . h>O Le résultat suivant (appelé lemme ou théorème de Riemann-Lebesgue), obtenu par Riemann a été généralisé par la suite par Lebesgue (voir aussi proposition 7.1.2 du chapitre transformée de Fourier). Lemme 6.2.9 Si f est une fonction bornée et intégrable sur [a, b], alors lim À-+oo lb a f(x)cos>..xdx = 0, lim À-+oo lb a f(x)sin>..xdx =O. Démonstration : Soit c > O. Par hypothèse la fonction f est bornée et intégrable au sens de Riemann, il existe donc une subdivision de [a, b] ; a = ao < al < · · · < ak = b telle que : t( i=l sup (ai-1,ai] f- inf (ai-li°'i) 1) (ai - ai-1) < :.. 2 155 6.2. SÉRIES DE FOURIER, THÉORÈME DE DIRICHLET On a lb t 1eri f(x) cos >-.xdx = i=l f(x)cos>-.xdx, eri-1 k Lf(ai-1) i=l k +L i=l 1 er·• cos>-.xdx eri-1 er·• (f(x) - f(ai-1))cos>-.xdx. 1 eri-1 En désignant par M la borne de f, on obtient 11b f(x) cos>-.xdxl S t lf(Œi-1)1 t 1eri cos>-.xdx + 1eri lf(x) - f(Œi-1)11 cos>-.xldx, eri-1 i=l i=l ~ M 1sm . ).. Œi - sm . ).. Œi-1 1 k S L.....J i=l S fk 1er·• ( +~ L.....J sup ).. L M.-l>-.I2 + L k k i=l i=l eri-1 i=l ( f - sup eri-1 (eri-i.eri] inf (eri-i.eri] · f f ) dx, m (eri-i.eri] f ) (ai - Œi-1), (eri-i.eri] 2kM é <~+2· Dês lors, pour 1>-.1 > 4keM, on a limÀ--+oo 1: f(x) cos>-.xdx 11: f (x) cos >-.xdx < et par conséquent, on a 1 é =O. On montre de même que lim À--+oo rb f(x) sin>-.xdx = 0, la et le lemme est démontré. D Théorème 6.2.10 (Dirichlet). Soit f une fonction 27r-périodique sur "JW.., réglée et dérivable à droite et à gauche sur R Alors la série de Fourier de f converge simplement en tout point x vers f (x + 0) + f (x - 0) 2 (régularisée de !) . En particulier, si f est continue au point x, sa série de Fourier converge vers la fonction f(x). 156 CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER Démonstration : Posons n Sn(x) = ~o + L(ak cos kx + bk sin kx), k=l et étudions la convergence de cette suite. On a Sn(x) = 1 111" 271" -'Ir f(t)dt + t, [(L f (t) cos ktdt) cos kx + (L f (t) sin ktdt) sin kx] , l [1 1111" f(t) 2 + ~(cosktcoskx n + sinktsinkx) dt, ;;: = -'Ir 1111" ;;: -'lrf(t) (12 n ) +~cosk(t-x) dt. (6.2.7) La suite de la preuve va se faire en plusieurs étapes : i} Montrons que pour tout r E IR. et tout n EN, 1 Dn(r) = 2 + n L coskr = k=l { !) sin (n + 7 2sin; n+ ! si r =/= 2l7r, l E Z (6.2.8) sinon Dn(r) s'appelle noyau de Dirichlet. En effet, si sin; f. 0, c'est-à-dire r =I= 2l7r, l E Z, alors n ( ikr -ikr ) 1 D ( ) = _+~ e +e nT 2 L....J 2 1 2n ikr = _ -inr ~ ipr 2 L....Je 2e L....Je ' n = _1 ~ k=l k=-n 1 . (1- d'où D n (T ) = -2e -inr e(2n+l)ir) 1 _ eir . p=O ' où eir =I= 1 car r =I= 2l7r, l E Z. En multipliant le numérateur et le dénominateur de cette expression par e-i~, on obtient ~ n _ ~ (e-i(n+~)r _ ei(n+~)r) _ sin (n + !) 7 + cos kr .r · .r . r 2 k=l 2 2 sm e-i2 - ei2 2 L Si sin; = 0, c'est-à-dire r = 2l7r, l E Z, alors en ce point la fonction sinJ:~!)r ! n'est pas définie mais comme dans ce cas + L:~=l coskr = n + suffit de la prolonger continûment en ce point par n + !· 2 !, alors il 6.2. SÉRIES DE FOURIER, THÉORÈME DE DIRICHLET 157 ii} En remplaçant (6.2.8) dans (6.2.7) avec r = t - x, on obtient _ 1171" ( )sin (n + !) (t - x) Jt . (t-x) dt, 7r -71" 2sm-2 - Sn (X ) - (intégrale de Dirichlet). (6.2.9) La fonction sous le signe intégrale est 27r-périodique, donc d'après la propriété 6.2.3, on a 11°+271" <p(t) sin(n+l)(t-x) 2 Sn(x) = dt, 7r 0 t-x où a ER, x E]a, a+ 27r[ et <p(t) = f(t) .t-~. 2sm 2 iii} Montrons que la fonction <p est dérivable à droite et à gauche sur R En effet, pour t - x =f. 0, c'est évident puisque . est une fonction de classe t-g 2sm 2 C00 et f est dérivable à droite et à gauche sur R (par hypothèse). Lorsque t tend vers x, on procède comme suit : on a . <p(x + h) - <p(x + 0) h~o h>O h hm . f(x + h) 2s: !! - <p(x + 0) h~o h>O h =hm Or lim <p(t) = lim f(t) t~x t>:i: t~x t>:i: 2 t -~ = f(x + 0), 2 Sln · -x 2 d'où . <p(x + h) - <p(x + 0) 1lm---'----'----'----'= h~o h h>O f(x+h)~ -f(x+O) lim smh2 ' h~o h>O . f(x + h) - f(x + 0) 1i m------h~o h h>O 2 sm~ 2 -1) . f(x + h)(~ 1 +lm h , h~o h>O = lim f (X + h) - f (X + 0) h h~o h>O . h -h -sm2 . + f (X + 0) lim . h2 , h~o hsm2 h>O 1. lm h~o h>O f(x + h) - f(x + 0) h ' 158 CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER et cette limite existe car par hypothèse f est dérivable à droite et à gauche. De même, on a . ~ h~o cp(x - 0) - cp(x + h) . =~ h~o h h>O f(x - O) - f(x - h)2s~~ h , h>O car lim cp(t) = lim f(t) t~x t~x t>œ t<œ t -(tx ) = f(x - 0). 2 Sln · -2 -x - Comme ci-dessus, on obtient . cp(x - 0) - cp(x + h) 1I m------- = h~O h . hm h~o h>O f(x - 0) - f(x - h) h h>O . hm h~o f(x - 0) - f(x - h) h h>O . h -h -sm2 + f(x - 0) lim • h2 , h~o hsm2 h>O . hm h~o f(x - 0) - f(x - h) h , h>O Cette limite existe par hypothèse puisque f est supposée dérivable à gauche. Finalement, la fonction cp est dérivable à droite et à gauche sur R iv} Déterminons maintenant limn~oo Sn {x). On a 1 lim Sn(x) = - lim n~oo 7r n~oo 1°+ 2'/r a cp(t) sin(n+l)(t-x) 2 t- X dt. Notons que 1a+ 27r a = cp(t) l a x sin (n + ! ) (t - x) cp(t) 2 t-x dt sin(n+l)(t-x) 2 t-x dt+ 1a+ x 27r cp(t) sin(n+l)(t-x) 2 t-x dt, 159 6.2. SÉRIES DE FOURIER, THÉORÈME DE DIRICHLET où x E]a, a+ 27r[. En posant u = x - t, on obtient l x a ( )sin(n+ ~) (t-x) <pt dt t-x L x-a cp(x - u) sin (n + l) u 2 du, u x-a sin (n + l) u 2 = cp(x + 0) du, 0 u x-a sin (n + l) u 2 = cp(x - u) du, 0 u x-a sin (n + l) u 2 = cp(x - u) du, 0 u . ( d + x-a cp(x - u) - cp(x + 0) sm n+-2 u u. = 0 L L L 1) L u 0 De même, en posant u 1 a+21T X cp(t) =t - x, on obtient sin (n + l) (t - x) 2 t-X L a+21T-x = cp(x+v) 0 = cp(x - 0) + dt sin (n + l) v 2 V L a+ 21T-x sin (n + 0 L a+ 21T-x cp(x - dv, l) v 2 dv V 0) - cp(x + v) . ( 0 1) sm n+ -2 vdv. V Dès lors, 1 a+21T a cp(t) sin (n + l) (t - x) 2 t-x = cp(x + 0) dt L (n l) u l) L x-a sin + du 2 u 0 a+ 21T-x sin (n + +cp(x - 0) 0 V 2 v dv r-a cp(x - u) -u cp(x + 0) sin ( n + 21) udu cp(x - 0) - cp(x + v) . ( 1) +L sm n + -2 vdv. + Jo a+ 21T-x 0 V 160 CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER En posant r =(n + ~) u, on obtient lim ip(x + 0) n--+oo 1 (n + .!2 ) u x-a sin U 0 = n--+oo lim ip(x + 0) 1 du (n+!)(x-a) sinr -dr, r 0 7r = 2ip(x + 0), car J000 si~r dr = ~· On obtient de même, en posant s = (n + ~) v, lim ip(x - 0) n--+oo 1 °+ 211"-x sin (n + .! ) v 2 V 0 1 = lim ip(x - 0) n--+oo 0 7r dv (n+!)(a+27r-x) sins -ds, s = 2ip(x - 0). Nous avons montré dans iii) que la fonction <p est dérivable à droite et à gauche sur lR. Donc lirn-u--+O 'f'(x-u)~'f'(x+o) et limu--+O 'f'(x-O)~'f'(x+v) existent et puisque <p est réglée, on en déduit que les fonctions 'f'(x-u)~'f'(x+o) et 'f'(x-O)~'f'(x+v) sont aussi réglées respectivement sur [O, x - a] et [O, a+ 27r - x]. Ces fonctions sont donc bornées et intégrables respectivement sur ces intervalles et d'après le lemme 6.2.9, lim ip(x + 0) n--+oo 1 x-a ip(x - U 0 = lim ip(x + 0) n--+oo 1) udu ip(x + v) ( + -1) u) - ip(x + 0) 1 x-a ip(x - 0) V 0 ( sin n + 2 sin n 2 vdv =O. Par conséquent ( 0) + -7r ip (X . sn (X ) -- -1 (7r 1lm - ip X+ n--+oo Or ip(t) = f(t) 7r 2 2 o)) - ip(x + 0) + ip(x - 0) - 2 • .t-~, donc 2sm 2 ) _ f (x + 0) + f(x - 0) 1I. mSn( X , n--+oo 2 et par conséJiuent la série de Fourier de f converge simplement en tout point vers f(x+o)! (x-O). En particulier, si f est continue en x, c'est-à-dire f(x + 0) = f(x - 0) = f(x), alors sa série de Fourier converge vers f(x). Le théorème est démontré. D 6.2. SÉRIES DE FOURIER, THÉORÈME DE DIRICHLET 161 Remarque 6.2.6 Le théorème que l'on vient de prouver se généralise évidemment aux séries de Fourier de fonctions 2L-périodique, définie et intégrable sur un intervalle [-L, L] d'amplitude quelconque finie. Remarque 6.2. 7 Soulignons que la convergence de la série de Fourier au point x, ne dépend que du comportement de f(x) au voisinage de x. Par conséquent, si on modifie la valeur de f en un seul point, sa série de Fourier n'est pas modifiée, puisque les coefficients sont définis par des intégrales. Remarque 6.2.8 Si la fonction f est définie seulement sur [-7r, 7r], on peut la prolonger par périodicité en une fonction sur .IR, sauf aux points ±7r {et généralement aux points 7r + 2k7r) lorsque f (7r) i= f ( -7r). Le théorème de Dirichlet s'applique à la fonction ainsi prolongée. Dès lors, si f satisfait aux hypothèses du théorème de Dirichlet, la série de Fourier converge vers f (x + 0) + f (x - 0) 2 en tout point intérieur au segment où les dérivées à droite et à gauche existent. Cependant, aux extrémités x = ±7r (et généralement aux points 7r + 2k7r), la série converge vers f(7r - 0) + f(-1r + 0) 2 pourvu que f possède une dérivée à droite en x = -7r et une dérivée à gauche en x = 7r, car J(-7r -0) = f(7r -0) et f(7r + 0) = J(-7r + 0) {et généralement, f(7r + 2k7r - 0) = f(7r - 0), f(7r + 2k7r + 0) = f(-1r + 0)). Exemple 6.2.4 Soit fla fonction 27r-périodique, définie dans l'intervalle [-7r, 7r] par f (x) = lxl. La fonction f est continue sur lR et dérivable à droite et à gauche sur R Comme elle est paire, on a donc bk = 0, Vk 2: 1 et ao ak = = 217f xdx 7r, - 7r ~ = 0 1· 0 xcoskxdx = { 7r( 2p~l) 2 si k = 2p si k = 2p + 1 On obtient ainsi la série : ~ _ ±_ 2 f cos(2p + l)x 7r p=O (2p + 1)2 ' -7r ::; x ::; 7r. D'après le théorème de Dirichlet, cette série converge et sa somme est égale à f(x), Vx ER En particulier, pour x = 0, 1f 4 OO f(O) = 0 = 2 - ; 1 L (2p + 1)2' p=O CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER 162 donc 00 I: p=O 1 7f2 (2p+ 1)2 = s· Notons enfin que OO 1 OO I: k2 = I: k=l p=O 1 (2p + 1)2 + OO I: p=l 1 7f2 1 OO 1 (2p)2 = + 4 k2, s I: k=l d'où la somme d'Euler Exemple 6.2.5 Reprenons l'exemple 6.2.3 de la fonction f, 27r-périodique, définie sur l'intervalle] - 7f, 7r] par f(x) =ex, -?r < x < 1r. La valeur de f en x = 7f est quelconque. Nous avons montré précédemment que sinh 7f sinh 7f ~ (-l)k f(x) rv - - + 2--L.J -k2 (coskx - ksinkx). 7f 7f 1+ k=l La fonction f est réglée et dérivable à droite et à gauche sur R D'après le théorème de Dirichlet, en tout point où f est continue, c'est-à-dire pour tout x #- (2l + l)7r, l E Z, on a e x sinh 7f 2 sinh 7f ~ ( -1) k ( k k . k ) =--+ --L.J--cos x- sm x. 7f 7f 1 + k2 k=l Au point de discontinuité x = 7f, on a e-n +en - - - = cosh 7f, 2 et par conséquent, sinh 7f sinh 7f ~ 1 cos h 7f = - - + 2 - - L . J - - - . 7f 7f 1 + k2 k=l Le théorème que l'on vient de démontrer peut être considéré comme un cas particulier d'un résultat plus général (voir exercice 6.6.9). On a prouvé que pour une fonction 27r-périodique, si ses discontinuités (si elles existent) sont de première espèce et sont en nombre fini dans tout intervalle fini et si en outre, 6.2. SÉRIES DE FOURIER, THÉORÈME DE DIRICHLET 163 cette fonction admet en tout point une dérivée à droite et une dérivée à gauche alors sa série de Fourier converge et on a : a oo { f (x+O)+ f (x-0) 2 f(x) + {;(akcoskx+bksinkx) = 2 ° si f est discontinue en x si f est continue en x De plus la convergence est uniforme sur tout intervalle où la fonction f est continue. Par ailleurs, le théorème de Dirichlet permet de calculer la somme de certaines séries numériques. Rappelons qu'une fonction f est dite de classe ci par morceaux sur un intervalle [a, b], si ce dernier admet une subdivision par un nombre fini de points : a = ao < ai < · · · < ak = b, telle que dans chaque intervalle ]ai,ai+i[, 0 k-1, f soit la restriction d'une fonction de ci([aiiai+i]). Une fonction 27r-périodique est de classe ci par morceaux sur lR si elle l'est sur [O, 27r]. On démontre que si f est une fonction 27r-périodique de classe ci par morceaux et continue sur JR, alors sa série de Fçmrier converge vers f normalement sur R On peut considérer le théorème de convergence uniforme de Dirichlet comme étant une version globale de celui de convergence simple. Pour une fonction périodique et continûment dérivable au voisinage de tout point d'un intervalle, la série de Fourier de f converge uniformément vers f sur cet intervalle. Evidemment si la fonction f possède des points de discontinuité, la convergence n'est pas uniforme sur R Par ailleurs, la raison qui empèche une fonction à ne pas admettre un développement en série de Fourier, n'a rien à voir avec la discontinuité de cette fonction. En effet, on peut construire une fonction continue mais dont la série de Fourier diverge. Ces questions seront étudiées en détail dans la section 6.3 ainsi que dans les sections consacrées aux exercices. sis Théorème 6.2.11 Soit f une fonction 27r-périodique, continue sur lR et de classe C1 par morceaux. Alors la série de Fourier de f converge normalement (et par suite absolument et uniformément) vers f sur R Démonstration : Voir exercice 6.6.20. Remarque 6.2.9 Une question se pose : que se passe-t-il exactement au voisinage d'un point de discontinuité de la fonction f? Lorsqu'on limite le développement de Fourier de f(x) à un certain nombre n fixé {méme très grand) de termes, on obtient une valeur approchée de f(x). La courbe approchée obtenue dans ce cas, présente des oscillations de part et d'autre de la courbe d'équation y= f(x) et plus précisément, c'est àu voisinage du point de discontinuité que la courbe approchée s'écarte le plus de la courbe exacte. D'après le théorème de Dirichlet, lorsqu'on augmente le nombre de termes, la série de Fourier approxime CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER 164 de mieux en mieux la fonction en dehors de ses points de discontinuités, mais on constate qu'elle va au-delà de la valeur de la discontinuité. Nous avons démontré que la série de Fourier de f(x) converge simplement en tout point x vers f(x+o)~ f(x-O), mais cela ne signifie pas que le graphe de la somme partielle n Sn(x) = ;o + z)ak cos kx + bk sinkx), k=l converge vers celui de f(x) lorsque n --+ oo. La position du maximum ou minimum tend vers le point de discontinuité, mais la valeur à ce maximum ou minimum ne tend pas vers la valeur de f(x±O). Ce phénomène, s'appelle "phénomène de Gibbs", et fera l'objet d'une étude détaillée dans l'exercice 6.6.21. Ce phénomène fut pour la première fois expliqué du point de vue mathématique par J. W. Gibbs en 1899 et porte depuis lors son nom. Il se traduit par des oscillations du graphe de la somme partielle Sn autour des points de discontinuité. Cette singularité provient du non convergence uniforme de la série de Fourier au voisinage du point de discontinuité. Contrairement à ce que l 'intuition pourrait suggérer, une augmentation de n ne réduira pas l'amplitude de l'oscillation. Au contraire, l'écart reste supérieur à une valeur seuil, aussi grand soit l'entier n. Par ailleurs, on remarque que l'oscillation s'effectuera sur des intervalles de plus en plus petits. 6.3 Cesaro, Fejér, Jordan et Weierstrass Nous avons vu précédemment certaines conditions suffisantes de convergence pour une série de Fourier. Ils en existent d'autres. Une question se pose: est-ce que la série de Fourier associée à une fonction continue converge toujours? La réponse est non. En effet, Fejér (1910) a montré que la série de Fourier d'une fonction continue pouvait diverger. Il a par contre démontré qu'elle converge vers f au sens de Cesaro. Le premier exemple de fonction continue périodique dont la série de Fourier diverge en un point a été fourni en 1873 par du Bois-Reymond (il a considéré une fonction oscillant indéfiniment autour de 0). Par ailleurs, ce n'est que plus tard qu'on a pu montrer (Kahane et Katznelson 1966, Hunt 1967) que pour chaque ensemble de mesure nulle, il existe au moins une fonction continue telle que sa série de Fourier diverge sur cet ensemble. Réciproquement, Carleson a montré en 1966 que pour toute fonction continue périodique la série de Fourier converge sauf éventuellemnt sur un ensemble de mesure nulle (autrement dit, la série de Fourier d'une fonction de carré sommable converge presque partout vers cette fonction). On notera 6.3. CESARO, FEJÉR, JORDAN ET WEIERSTRASS 165 aussi (Kolmogorov 1926) qu'il existe des fonctions périodiques localement sommables dont la série de fourier diverge partout sur R. Pour toutes ces questions voir, entre autres, les exercices 6.7.14, 6.7.15 et 6.7.16. Définition 6.3.1 Soit E~ 1 ak une série et (Sn) la suite de ses sommes partielles. Posons On dit que la série E ak converge au sens de Cesaro (ou en moyenne) et a pour somme u si et seulement si la suite (un) converge vers u. On montre que si la série E ak converge au sens usuel et a pour somme S, alors elle converge au sens de Cesaro vers la même somme. Inversement, une série peut converger au sens de Cesaro et diverger au sens usuel. Par exemple la série 1 - 1 + 1 - 1 + · · · diverge au sens usuel mais converge au sens de Cesaro vers !. Théorème 6.3.2 (Fejér}. Soit f une fonction 27r-périodique et continue sur R. Alors, la série de Four~er de f converge au sens de Cesaro vers f(x), uniformément sur R Démonstration : Soit Sn (x) = ~ + E~=l (ak cos kx + bk sin kx), la somme partielle de la série de Fourier de f. On a montré (voir (6.2.9)) que Sn(x) = = = 1 111" - 7r -11" ( ) sin (n + ! ) (t - x) . ~ dt, f t 2sm 2 1111"-x sin (n + !) u f (x + u) 2 . u du, 7r -11"-x sm 2 1 111" ( f X + U ) sin 2(n .+u! ) u du, 7r -11" sm 2 - en vertu de la propriété 6.2.3, car la fonction sous le signe intégral est 27rpériodique en u. Considérons la suite un(x) = ~ E~:J Sk(x), et montrons que (un(x)) converge uniformément vers f(x) sur R. La preuve peut se faire avec une méthode analogue à celle employée précédemment, comme on peut raisonner autrement. On a O"n(x) = = _!_ ~ _!_ 111" !( )sin (k + !) ud . u L.....J X +U U, n k=O 7r -11" ;1111" -11" f(x + u)~n(u)du, 2 sm 2 (intégrale de Fejér) 166 , CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER iF... ( ou 'J:'n u sin(k+~)u N = ""n-1 L.Jk=O 2nsin :it • otons que 2 ) _ d'où {f? n (u) -- n-1 1 "' 1 - einu 1 lm Lei~ · (eiu)k -2 lm ei2. 1 . , · u · u 2nsm-2 nsm-2 - eiu k=O ou 1 1 - einu 1 einu - 1 .,, .,, = 2 . u lm 2 .. u, . u lm nsm 2 e-i2 - ei2 nsm 2 ism 2 {f?n(u) = 2 ou encore {f? 1 (1-cosnu) _ _!_(sinn~) 2 n(u) - 2nsin '.!!: · 2sin '.!!: - 2n sin'.!!: ' _ 2 2 (noyau de Fejér). 2 Notons aussi que {f?n est paire, {f?n(u) ~ 0 et J~'/I' {f?n(u)du = 1 (en effet, en posant f(x) = 1 dans l'intégrale de Fejér, on obtient O'n(x) = ~ J~'/I' {f?n(u)du. En outre, on a dans ce cas !) 1 171' n-l sin ( k + u 1 n-l 1 171' ( 1 k . ) L 2 + L COSJU du= 1). . '.!!: du= 2 7r -71' k n sm 2 7r k n -11' .1 O'n(x) = - =0 2:=0 J= On a O'n(x) - f(x) ;1171' -71' (!(x + u) - f(x)){f?n(u)du, ~ (1-: (f(x + u) - f(x)){f?n(u)du + 111' (!(x + u) - f(x)){f?n(u)du) , :;.1 Jor ((f(x - u) - f(x)){f?n(-u)du +(/(x + u) - f(x)){f?n(u)du), -1171' (!(x + u) + f(x - u) - 2/(x)){f?n(u)du, 7r 0 car {f?n est paire. Soit ê > O. Par hypothèse la fonction f est continue en x et périodique, donc elle est bornée et elle est uniformément continue sur R 6.3. CESARO, FEJÉR, JORDAN ET WEIERSTRASS 167 Dès lors, il existe ô E]O, 7r[ tel que : pour tous xi, x2, lx1 - x2l S ô entraîne lf(x1) - f(x2)I S î et pour tout u E [O, ô], on a é lf(x + u) + f(x - u) - 2/(x)I S lf(x + u) - f(x)I + lf(x - u) - f(x)I S 2· Donc, < lun(x) - f(x)I .! f 0 lf(x + u) + f(x - u) - 2f(x)lq>n(u)du 11" lo +-1171" lf(x + u) + f(x - u) - 2f(x)lq>n(u)du, 11" 0 car q>n ~ O. On a d'une part, ~ fo 0 lf(x + u) + f(x - u) - 2f(x)Jq>n(u)du < 2: fo 0 q>n(u)du, < 2: 171" q>n(u)du, - car J07r q>n(u)du = 47r' ! J::.11" q>n(u)du = !· D'autre part, puisque 2 q> (u) = -1 (sinn'.!!) _ _2 < -1 n 2n sin '2.!! 1-- - 2n. (sm . 0) 2 , 2 sur [o, 71"], alors -1171" lf(x + u) + f(x - u) - 2f(x)lq>n(u)du 11" 0 S 1 171" lf(x + u) + f(x - u) - 2f(x)ldu, 2 2n7r (sin~) o 1 171" (lf(x + u) - f(x)I + lf(x - u) - f(x)l)du, 2 2n7r (sin~) o 1 S 2 .4M(7r - ô), où M = sup{lf(x)I : x E ~}, 2n7r (sin~) 2M S 2 -----+ 0 lorsque n -----+ oo n (sin~) S Il existe donc no tel que : pour n ~no et ô donné, on ait 1 {71" é ; la lf(x + u) + f(x - u) - 2f(x)lq>n(u)du S 2. CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER 168 Finalement, on obtient Jan(x)- f(x)J :::; ~ + ~ =€,c'est-à-dire la suite (an(x)) converge uniformément vers f(x) sur R et la démonstration du théorème est complète. D De la condition suffisante de convergence des (ak), on peut passer à des conditions suffisantes de convergence pour des (Sk)· Il en résulte notamment le théorème suivant qui contient en fait le théorème 6.2.10. Théorème 6.3.3 (Jordan). Si f est périodique et à variation bornée sur un intervalle d'une période, sa série de Fourier converge pour tous les x vers f(x+O)~f(x-O). De plus, la convergence vers f(x) est uniforme sur tout intervalle où f est continue. Démonstration : Il suffit d'utiliser une méthode similaire à celle utilisée précédemment (pour le détail voir exercice 6.6.13). D Comme application du théorème de Fejér, on a le résultat suivant : Théorème 6.3.4 (d'approximation de Weierstrass) . Soit f une fonction conti- nue sur un intervalle [a, b]. Quel que soit € > 0, il existe un polynôme P tel que, pour tout x E [a, b], on ait Jf(x) - P(x)J :::; €. Démonstration : Soit f : [a, b] ----+ R, une fonction continue et soit g le prolongement de f sur l'intervalle [2a-b, b] de façon paire. Autrement dit g(x) = f(x) si x E [a, b] et g(x) = f(2a - b) si x E [2a - b, a[. La fonction g est continue, g(2a - b) = g(b) et on peut donc la prolonger sur R en une fonction h. Cette dernière est une fonction continue et 2(b-a)-périodique. Soit€> O. D'après le théorème de Fejér, la suite (an(x)) converge uniformément dans R vers h(x), c'est-à-dire il existe un entier N(ê) tel que, pour tout n 2:: N(ê) et tout x ER, € Jh(x) - lin(x)J :::; 2' (6.3.1) Par ailleurs, an(x) = L n-1 ( k1r O:k cos b _a x . k7r + /3k sm b- a x ) , k=O est développable en série entière (puisque les fonctions cos et sin le sont sur R) et celle-ci converge uniformément sur [a, b] (un compact). Dans ce qui suit, P désigne la somme partielle de le série entière de an(x). Pest un polynôme vérifiant pour tout x E [a, b], € Jan(x) - P(x)J :::; 2' (6.3.2) 6.4. ÉGALITÉ DE PARSEVAL ET INÉGALITÉ DE BESSEL 169 Puisque h(x) = f(x), x E [a, b], on déduit des relations (6.3.1) et (6.3.2), ê ê lf(x) - P(x)I ~ lf(x) - O"n(x)I + lun(x) - P(x)I ~ 2 + 2 = ê, pour tout x E [a, b] et le théorème est démontré. D 6.4 Égalité de Parseval et inégalité de Bessel Soit f une fonction 27r-périodique et supposons pour le moment que sa série de Fourier converge uniformément vers f(x); ;o + ~)ak cos kx + bk sin kx). OO f(x) = k=l En multipliant les deux membres de l'égalité ci-dessus par f(x) et en intégrant terme à terme sur [-7r, 7r], on obtient l'égalité suivante, dite égalité de Parseval: 117r f 2 (x)dx. 7r -7r ao + L (a~+ b~) = 2 OO 2 k=l Cette égalité est satisfaite pour une fonction 27r-périodique réglée ou plus généralement de carré intégrable (c'est-à-dire J~'Tr lf(x)l 2 dx < oo) sur une période (voir plus loin). Physiquement, l'égalité de Parseval signifie que l'énergie totale d'un phénomène périodique est égale à la somme des énergies associées aux différents harmoniques. Définition 6.4.1 Soit f une fonction 211"-périodique. On dit que le polynôme trigonométrique n Tn(x) = ~o + L(ak cos kx +.Bk sin kx), k=l approche f (x) en moyenne quadratique si les coefficients ak et .Bk sont tels que : soit minimum. Proposition 6.4.2 Parmi tous les polynômes trigonométriques d'ordre n, c'est le polynôme dont les coefficients ak, .Bk sont les coefficients de Fourier de la fonction f, c'est-à-dire 117r f(x) coskxdx, .Bk= bk = -117r f(x) sinkxdx, -7r 7r -7r ak = ak = - 7r 170 CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER qui réalise la meilleure approximation en moyenne quadratique de cette fonction. Autrement dit, pour tout n, on a Démonstration : On a 1_: (f(x) -Tn(x)) 2 dx = 1_: f 2 (x)dx - 21_: f(x)Tn(x)dx + 1_: T~(x)dx. Calculons séparément chaque expression. On a 1_: f(x)Tn(x)dx = ~o 1_: f(x)dx + <» t, ( L cos kxdx + /3k L sin kxdx) , Par ailleurs, un calcul direct montre que : 1_: T~(x)dx 2 n ( 111" 111" sin kxdx ) = 0.4°111" dx + ao ~ O.k -11" cos kxdx + f3k -71" -71" n 111" n 171" +~a~ -11" cos 2 kxdx + 2 k~l O.kO.j coskxcosjxdx -71" k#j +2 k~l <»/3; J:. coskxsinjxdx, k#j 2 ao7r n ~ 2 2) = -2- + 7r L.,.(ak + {3k . k=l 6.4. ÉGALITÉ DE PARSEVAL ET INÉGALITÉ DE BESSEL 171 Donc n + 7l' I)a~ - 2akak) + (/3i - 2f3kbk)), k=l = 111" f 2 (x)dx + ~(ao - ao) 2 - a~1!' -11" 2 2 + 7l' n n L((ak - ak) 2 + (f3k - bk) 2 ) - 7l' L(a~ + b~), k=l k=l A-B, = où A B = ~(ao - n ao) 2 + 7l' L((ak - ak) 2 + (f3k - bk) 2 ). k=l Comme A est indépendante de ak, f3k et que Best positive, alors le minimum sera atteint quand O!k = ak et f3k = bk. Il s'en suit que { . U(x) - s.(x)fdx = [ t'(x)dx- i" _,, t,(al + bD 2'. o, et par conséquent 11" 2 7l' 2 1-71" (f(x) - Sn(x)) dx + 2(ao - ao) n +71' L((ak - ak) 2 + (f3k - bk) 2 ). k=l La démonstration s'achève. 0 (6.4.1) CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER 172 Corollaire 6.4.3 On a l'inégalité de Bessel 2 117T f 2(x)dx. -7T ao +:~::)a~+ b~) ::::; 2 7r k=l OO Démonstration : Il suffit d'utiliser la relation (6.4.1). D Définition 6.4.4 Si limn-+oo J~1T(J(x) - Sn(x)) 2dx = 0, on dit alors que la série ~o + OO L (ak cos kx + bk sin kx), k=l converge en moyenne quadratique vers f(x). Proposition 6.4.5 Soit f une fonction 27r-périodique et réglée. Alors a) Il existe une suite de fonctions continues convergeant vers f en moyenne quadratique. b) La série de Fourier de f converge en moyenne quadratique vers f. Démonstration : a) Soit f : [-7r, 7r] --+ R, une fonction réglée et soit ê > O. On peut construire une fonction en escalier Be : [-7r, 7r] --+ IR. telle que l'on ait llf - 9elloo :=::; 2~, d'où llf - 9ell2 :=::; V21fllf - Yelloo ::::; ê. Notons c1 < C2 < · · · <Cm les points de discontinuités de ge. En modifiant Be dans les voisinages [cj-Ô, ci+o] avec ô suffisamment petit, on peut construire une fonction continue h : [-7r, 7r] --+ R, telle que : llYe - hll2 ::::; ê. Plus précisément, on définit par exemple la fonction continue h sur [-7r,7r] comme suit: on pose h(x) = f(x) pour X (j_ [c1 - O, CI + Oj LJ .•• LJ [Cm - O, Cm+ Oj et On choisit h affine pour XE [cj - o, Cj + o], 1 ::::; j ::::; m. On aura donc llYe - hll~ = 1 1T -?T m1c·+6 ci~ (ge(x) - h(x)) dx < (ge(x) - h(x)) 2dx = ~ 6 2 ê. b) Soit ê >O. D'après a), on peut construire une fonction continue h telle que l'on ait 11! - hl 12 ::::; ê. Pour la suite, on peut utiliser le théorème d'approximation de Weierstrass trigonométrique, comme on peut procéder autrement. En effet, d'après ce qui précéde et l'inégalité de Minkowski, on a (6.4.2) Soit (un) la suite des sommes de Cesaro construite pour la fonction 47r-périodique, continue et égale à f(x) pour x E [-7r, 7r] et à f(-27r- x) pour x E [-37r, -7r[. 6.5. SÉRIES DE FOURIER DES DISTRIBUTIONS 173 D'après la proposition 6.4.2, on a llh - Bn(h)ll~ :::; llh - anll~, où ici Bn(h) désigne la somme partielle de la série de Fourier de h. La suite (an) des polynômes trigonométriques converge uniformément vers h sur [-11', 11'], donc lim 111" (h(x) - an(x)) 2dx = 111" lim (h(x) - an(x)) 2dx = 0, n--+oo -7r n--+oo -7r et par conséquent liIDn--+oo llh-Sn(h)ll~ =O. Autrement dit, il existe un entier no tel que pour tout n ~no, llh - Bn(h)ll2:::; c. Par ailleurs, on a (d'après (6.4.1)) 2c < ..fi' (d'après (6.4.2)) En regroupant ces différentes expressions, on obtient 2c llJ - Bn(f)ll2:::; llf - hll2 + llh - Bn(h)ll2 + llBn(h - fll2:::; 2c + é + ..fi' Autrement dit, on a limn--+oo Il! - Bn(f)ll~ = 0, ce qu'il fallait démontrer. D Corollaire 6.4.6 Soit f : [-11', 11'] ---t IR, une fonction réglée. On a l'égalité de Parseval 1171" ao + L:)a~ + b~) = f 2(x)dx. 2 11' -11" k=l 2 OO Démonstration : Il suffit d'utiliser la relation (6.4.1) ainsi que la proposition précédente. D 6.5 Séries de Fourier des distributions Définition 6.5.1 On dit qu'une distribution TE V'(IR) est périodique de période a (en abrégé : a-périodique) si TaT = T, où TaT est la translatée de T para. Pour tout cp E V, cette définition signifie que (raT, cp) = (T, Lacp) = (T, cp), c'est-à-dire (Tx, cp(x +a)) = (Tx, cp(x)). L'ensemble des périodes forme un sous-groupe {discret) et le plus petit des nombres a s'appelle période fondamentale. On obtient des notions similaires pour le cas de distributions TE V'{!Rn). 174 CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER Exemple 6.5.1 Si f est une fonction localement sommable et a-périodique, alors la distribution régulière qui lui est associée est aussi a-périodique. Exemple 6.5.2 Le peigne de Dirac (voir section 1.3.2) défini par ~(x) = OO OO k=-oo k=-oo L ôk(x) = L ô(x - k), k E Z est une distribution 1-périodique. Exemple 6.5.3 Si T est une distribution a-périodique, alors sa dérivée T' est aussi a-périodique. Considérons l'intervalle [a, a+ 27r] c lR où a est arbitraire. On peut identifier cet intervalle au groupe quotient JR/2kZ de lR par un sous groupe discret (réseau). Autrement dit, l'identification peut se faire à un cercler de centre 0 et de longueur 27r. On fixe une origine et une orientation sur r. A tout point de cet intervalle correspond dans lR sa classe d'équivalence ou ce qui revient au même, à tout point d'abscisse curvilignes der correspond un élément d'abscisse X de R Ceci permet d'associer biunivoquement à toute fonction f sur r une fonction f sur lR de période 27r telle que : f(x) = f(s). On désigne par V(r) l'ensemble des fonctions indéfiniment différentiables sur le cercler. Notons que pour les fonctions cp E V(r), on n'est plus obligé de supposer qu'elles sont à support borné. En fait, r est borné et l'exigence de périodicité remplace celle de support borné. La fonction ép associée à cp E V(r) est 27r-périodique sur lR et n'appartient pas à V(JR). Définition 6.5.2 On dit qu'une suite de fonctions ('Pk) E V(r) converge dans V(r) vers une fonction cp E V(r) si pour tout j E N, la suite des dérivées (cp~)) converge uniformément vers cp(i) sur r. Définition 6.5.3 On appelle distribution T sur le cercler, toute fonctionnelle linéaire continue sur V(r). La continuité signifie que si une suite ('Pk) converge dans V(JR) vers cp, alors (T, 'Pk) converge vers (T, cp). On désigne par V'(r) l'ensemble des distributions sur le cercler, cet ensemble est un espace vectoriel. Toute fonction localement sommable sur r détermine une distribution régulière que l'on note encore f et telle que pour tout cp E V(r), r (!, cp) = lr f(s)cp(s)ds = 1a+21r f(x)ép(x)dx, a = constante. a 6.5. SÉRIES DE FOURIER DES DISTRIBUTIONS 175 Soit cp E V(JR) et considérons la fonction ~(x) = L:~-oo cp(x + 2k7r). Notons que le support de cp est borné et <Pest bien définie. La fonction <Pest 27rpériodique, indéfiniment dérivable et il lui correspond une fon~ion <P E V(r). A une distribution T sur le cercler, on associe la disttribution T sur lR telle que : (T, cp) = (T, <P). On vérifie aisément que Test une distribution 27r-périodique: (Tx, cp(x + 27r)) = (Tx, cp(x)). En effet, on a (-r27rf, cp) = (T, 7-27r'P) = (Tx, cp(x + 27r)) = (T, <P) = (T, cp), car si l'on remplace cp(x) par cp(x + 27r), alors ~ et <P ne change pas. Dans le cas d'une distribution régulière f, on a (f, cp) = 1: f(x)cp(x)dx, 00 {2(k+l)7r k~oo J2k7r f(x)cp(x)dx, f 1 2 7r f(x)cp(x k=-oo O + 2k7r)dx, fo f(x)~(x)dx, 2 7r [ f(s)<P(s)ds, = (!, <P). Par conséquent, on a Proposition 6.5.4 A toute distributio:!f 27r-périodique T sur le cercle, correspond biunivoquement une distribution T sur JR. On définit comme dans le chapitre 5, le produit de convolution de deux distributions Set T sur le cercle par (S * T, cp) = (Ss ®Tt, cp(s + t)), \icp E V(r) où s, t Er. Il faut bien noter que toute distribution sur le cercler est à support borné. Dès lors, le produit de convolution ci-dessus est toujours défini car si cp E V(r) et 'lfJ(s, t) = cp(s + t), alors 'ljJ E Vs,t(I'). Notons aussi que pour tout TE V'(r), on a T * ô = ô * T = T, et T * ô(k) = T(k), k E N où T(k) est la dérivée kième par rapport à s. L'ensemble V'(r) est une algèbre de convolution et la distribution ô de Dirac joue le rôle d'élément neutre. En cas de besoin, on peut se référer au chapitre 5 pour d'autres propriétés. 176 CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER Définition 6.5.5 On appelle coefficients de Fourier d'une distribution T E 'D' (r), les nombres et série de Fourier de T la série OO 2: Ck(T)eik8. k=-oo Remarques 6.5.1 a) La série ci-dessus peut évidemment s'écrire en introduisant comme dans les sections précédentes, les coefficients ak et bk. b) Lorsque la distribution T est définie par une fonction intégrable f, alors Ck = 2~ J:+ 27r f(s)e-ik 8ds, k E Z où a est quelconque. Dans la définition cidessus, lorsque T est a-périodique, alors ses coefficients de Fourier s'écrivent 27riks } ) 27riks Ck =a1 ( T81 e--a' k E z et sa série de Fourier est "'OO L....,k=-oo Ck ( Te-a-. c) Comme pour les fonctions, la série de Fourier d'une distribution paire (resp. impaire} n'a que des termes en cosinus (resp. sinus). En effet, il suffit d'adapter les définitions et notations utilisées dans la section 3.4 du chapitre V 3. De la formule (T1 ~) = (T 1 cp), cp E 'D, on tire la relation suivante : c_k = 2171' (T.81 eik8) = 2171' (TV81 e-ik8) · V Si la distribution T est paire, alors par définition T = T, d'où c_k = 2171' (T.81 eik8} = 2171' (T.81 e-ik8} = Ck1 ce qui implique V et ak = 2ck, bk =O. De méme, si Test impaire, c'est-à-dire T = -T, on aura d'où Ck = -C-k = 2~ (T8, sin ks), et ak = 0, bk = 2ick. d} En tenant compte de la formule (remarque 1.2.1, c) du chapitre 1), (T, cp) = (T, ëp) 1 cp E 'D(JR) 1 6.5. SÉRIES DE FOURIER DES DISTRIBUTIONS 177 définissant la distribution complexe conjuguée T d'une distribution T, on obtient 1 (T 211' s, e -iks) _ - 1 -(rri-.,..,...ik-s) _ - 211' .L s, e - c_k, où Ck est le coefficient de Fourier de T. Dès lors, si T est réelle alors c_k = ëk. E:,_ Rappelons qu'une série de la forme 00 ak est dite convergente si la série 1 ( ak + a_k) converge et on pose dans ce cas E:, OO L ak k=-oo OO = ao + L(ak + a_k)· k=l E:,_ Considérons la série trigonométrique 00 ckeiks où Ck sont des constantes. Supposons que lckl S Àlkla, k E N où À, a sont des constantes (c'est-à-dire la suite (ck) est à croissance lente). Dês lors, jck (iz;~~2 j = 1 a~ 2 j S ffe, et puisque ffe est le terme général d'une série convergente, alors la série de dis. '\'OO eiks ·i: é Ü r '\'OO iks tri'butions L..Jk=-oo Ck (ik)a+2 converge um1orm ment. L..Jk=-oo Cke est 1a dérivée (a+ 2)iême de cette série. Ainsi, si lckl S Àlkla alors la série de distributions E:,_ 00 ckeiks converge. On peut montrer que cette condition est aussi nécessaire. En définitive, on a E:,_ Proposition 6.5.6 Une série trigonométrique 00 ckeiks converge vers une distribution sur le cercle r, si et seulement si, la suite des ick 1 est majorée par une puissance de k quand k tend vers l'infini. En théorie des distributions et contrairement à l'analyse classique, la distinction entre séries trigonométriques et séries de Fourier n'est plus nécessaire. En effet, au sens des distributions, toute série trigonométrique convergente représente le développement d'une distribution périodique. En outre, si au sens classique une série trigonométrique représente le développement d'une fonction périodique, alors elle la représente aussi au sens des distributions. Toute distribution périodique a une série de Fourier, qui converge vers cette distribution. Toute série trigonométrique dont les coefficients sont à croissance lente converge vers une distribution périodique dont elle est la série de Fourier. Nous allons voir tout cela en détail. Proposition 6.5. 7 La série de Fourier de la distribution ô de Dirac sur le cercle r, converge dans V' (r) vers ô. Démonstration : En effet, on a Ck = l'Tr (ô 8 , e-iks) = 2~. Nous allons montrer que : 2~ E:,_ 00 eiks = ô. Cette série de distributions converge dans V'(r). CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER 178 Pour montrer que sa somme, notée T, est égale à ô, on procède comme suit, on a pour tout cp E V(r), L (eiks,cpeis) = 271'1 L Jo{21r cp(s)ei(k+l)sds = (T,cp), 1 (T,cpeis) = 27!' OO OO k=-oo k=-oo O donc (T, (eis - l)cp) = O. On pose 'lfJ(s) = (eis - l)cp, d'où pour cp E V(r), 'l/J E V(r) et 'l/J(O) = O. Réciproquement, soit 'l/J E V(r) telle que : 'l/J(O) = 0, on a cp s = ~(s) = 'lfJ(s) ='l/J s coss-1-isins () ei8 - l coss-l+isins () 2(1-coss)' ou - ( )-2sin 2 ~-2isin~cos~ _ () e-i~ . 28 'l/J s 2' . s. 4sm 2 ism 2 cp (s ) - 'l/J s Notons que cp E V(r), cp est 27r-périodique et cp E C00 • Pour toute fonction 'l/J E V(r) telle que 'l/J(O) = 0, on a (T, 'l/J) = O. En s'inspirant de ce qui a été fait dans le chapitre 3 (proposition 3.1.2), on montre que Test proportionnelle à ô. En effet, soit cp E V(r) et posons 'lfJ(s) = cp(s) - cp(O). On a (T, cp) = (T, 'l/J + cp(O)) = (T, 'l/J) + (T, cp(O)) = Ccp(O), avec l C = (T, 1) = -2 . = - 1 1a+27r ds = 1. Loo 1a+27r eiksds 2 7l' k=-oo a 7l' a Par conséquent, (T, cp) = cp(O) = (ô, cp) et ô = 2~ 2:~-oo eiks, ce qui achève la démonstration. D Proposition 6.5.8 La série de Fourier d'une distribution T sur le cercle r, converge dans V' (r) vers T. Autrement dit, toute distribution sur r est développable en une série de Fourier et est identique à la somme de cette série. Démonstration : Pour tout TE V'(r), on a T = T * ô. D'après la proposition 5.3.9, on a pour tout TE V'(r), En tenant compte de la proposition 5.3.10, on obtient T = 2_ ~ (T:t1 eik(s-t)) = 2_ ~ eiks(T.t1 e-ikt) = ~ c eiks 271' ~ ~ k ' 27!' ~ k=-oo k=-oo où Ck = 2~ (Tt, e-ikt) et la proposition est démontrée. D k=-oo 6.5. SÉRIES DE FOURIER DES DISTRIBUTIONS 179 Proposition 6.5.9 Soient T et S deux distributions sur le cercle, 27r-périodiques et soient ck(T) et ck(S) les coefficients de Fourier de leurs séries de Fourier respectives. Alors et OO T * S = 27f L ck(T)ck(S)eiks. k=-oo Démonstration : Voir exercice 6.6.29 D On considère dans V'(r), l'équation de convolution A* X= B, où A et B sont deux distributions données sur le cercle r et X une distribution inconnue. Si X est une solution, elle est donc la somme de la série de Fourier bk iks X _ -1 ~ L...J -e - 27f k=-oo ak ' où ak, bk sont les coefficients de Fourier de A, B respectivement. Ces deux coefficients sont liés au coefficient Xk de X par la formule (proposition précédente), 21fakXk = bk. Réciproquement, supposons qu'il existe Xk telles que les formules ci-dessus soient satisfaites. Si la série l'lr L:~-oo ~eiks converge alors elle représente la solution cherchée. Nous avons vu précédemment que la convergence de cette série est assurée si la condition (nécessaire et suffisante) suivante est satisfaite : lxkl ::; >.ikl°' où À > 0 et a> O. Notons que si parmi les coefficients ak, ils y en a qui sont nuls (disons ap = 0) alors de deux choses l'une : si les coefficients bp correspondants sont tous nuls, alors l'équation A* X = B admet une infinité de solutions si la condition de convergence ci-dessus est satisfaite. Si par contre, les coefficients bp ne sont pas tous nuls, alors dans ce cas l'équation A* X= B n'admet pas de solution. Par ailleurs, l'algèbre de convolution V'(r) a des diviseurs de zéro (rappelons que A est diviseur de zéro dans V'(r), s'il existe X E V'(r), X# 0 tel que A* X= 0). Ainsi l'équation A* X= 0, A# 0, n'entraîne pas X =O. Ceci est vérifié si et seulement s'ils existent des Xk non tous nuls tels que : pour tout k, akXk = 0 ou ce qui revient au même si et seulement si certains ak sont nuls. Dès lors, les diviseurs de zéro dans V' (f) sont les distributions dont certains coefficients de Fourier sont nuls. Pour que l'équation de convolution A* X= B, admet une solution unique pour tout B, il faut que A ne soit pas diviseur de zéro. Aussi, l'existence d'un inverse de A n'est pas assurée si A est diviseur de zéro. CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER 180 6.6 Exercices résolus Exercice 6.6.1 Déterminer les séries de Fourier associées aux fonctions 271'périodiques suivantes : a) b} g(x) =ex six E (-71', 7r]. Solution : a) On a ao = ~ J~1J(x)dx = 38, et la méthode d'intégration par parties fournit 1 {'Ir 1 ( k71' ) ak = ; } _'Ir f (x) cos kxdx = k2 71' cos 2' - 1 , et 117r f(x)sinkxdx = - 12-sink71' (-l)k - --. bk = 71' k 71' -'Ir 2 2k D'où f(x) rv ~ + L:k:: 1 (ak cos kx + bk sin kx), c'est-à-dire tr k; k; 00 371' ((cos -1) (sin (-l)k) . ) f(x) rv 16 + k2 71' coskx + k2 71' - 2k smkx . b) De même, on a ao = ~ J~'lr exdx = e,,.-;_,,., et la méthode d'intégration par parties fournit 1 {'Ir x _ (-l)k ; } _'Ir e cos kxdx - 1 + k 2 ak (e7r -71' e-7r) , Par conséquent g(x) rv ~ + L:k:: 1 (akcoskx+bksinkx), c'est-à-dire 7r ex rv e - e 71' -'Ir ( '12 + L 1- 1k)k2 (cos kx - k sin kx) ) . OO k=l ( + Exercice 6.6.2 Soit f la fonction de période 271' qui vaut (71' 2 - x 2 ) 2 quand x E [-7r,7r]. Trouver le développement en série de Fourier de f. Peut-on calculer la série de Fourier de f' en dérivant terme à terme celle de f ? 181 6.6. EXERCICES RÉSOLUS Solution : La fonction f est 27r-périodique, elle est continue et dérivable sur R Elle est donc développable en série de Fourier en vertu du théorème de Dirichlet, c'est-à-dire on a pour tout x E ~' OO f(x) = ~o + 2)akcoskx+bksinkx), k=l où ak = ~ J~1r f(x) cos kxdx, k 2: 0 et bk = ~ J~1r f(x) sin kxdx, k 2: 1. Puisque la fonction f est paire, alors ao = ~ 01r (71" 2 - x 2 ) 2 dx = 1 ~~ 4 et bk = 0, k 2: 1. La méthode d'intégration par parties fournit J r 2 2 48(-1)k ak =; Jo (7r 2 - x 2 ) coskxdx = k4 • D'où, 87!"4 OO ( l)k f(x) = 15 -48L ~ 4 coskx. k=l La série dérivée a pour terme général : 48 (k3l)k sin kx. Or 1 48(-l)k . 1 48 k3 smkx ~ k3' et puisque E ~ converge, alors d'après le critère de Weierstrass la série de fonctions E 48 (k3l)k sin kx converge normalement (donc absolument et uniformément) sur R Les hypothèses du théorème de dérivation étant satisfaites, il en résulte que la fonction f est dérivable et on a L 48(-l)k k sinkx. OO f'(x) = 3 k=l Exercice 6.6.3 Soit f la fonction définie par f(x) = sup{sinx,O}, x ER a) Montrer que cette fonction est développable en série de Fourier. Déterminer cette série ainsi que le domaine de convergence uniforme. 00 (-l)k b) En déduire la valeur de 4k 2 _ 1 . L k=l c) Développer en série de Fourier la fonction g définie par g(x) = 1sin xi, x ER CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER 182 Solution : a) Notons tout d'abord que sin~ f(x) = { sisinx20 sinon La fonction f est 211'-périodique, elle est continue et admet une dérivée à droite et une dérivée à gauche. D'après le théorème de Dirichlet cette fonction est développable en série de Fourier. Plus précisément, on a pour tout x ER, OO f(x) = ~o + L(ak coskx + bk sinkx), k=l où ak = ~ J:.11"J(x)coskxdx, k 2 0 et bk = ~ J:.71"J(x)sinkxdx, k 21. On a 2 ao = -1171" sinxdx = -, 11' -71" 11' 11+(-l)k .!_ 111" sin x cos kxdx = { 11' -71" bk 7r 1-k2 0 si k =/: 1 si k = 1 =/: 1 = .!_ 111" sin x sin kxdx = { ? sisi kk = 1 11' -71" ~ On obtient ainsi la série ao ~ . 1 sinx ~ 1 (1 + (-l)k) 2 + L.)akcoskx + bksmkx) =; +-2- + L...,;; l -k 2 coskx. k=2 k=l D'après le théorème de Dirichlet, la somme de cette série est égale à f(x), \fx ER Or 1 + (-l)k = { 1-~l2 si k = 2l 1-k2 0 si k = 2l + 1 donc !( ) = .!_ X 11' + sinx 3_ ~ cos2lx 2 + 11' L...,; 1 - 4l 2 . l=l Le domaine de convergence uniforme de cette série est R (cette série converge normalement sur R en vertu du critère de Weierstrass car 1~o~~ff1 :S 41 l_ 1 , l_ \fx ER et E 4 1 converge). b) Pour x = ~, on a 183 6.6. EXERCICES RÉSOLUS d'où (-1) 1 OO 1 11" L: 4l2 - 1 = 2 - 4· l=l c) La fonction g est paire, 7r-périodique, continue sur lR et de classe C1 par morceaux. Elle est donc développable en série de Fourier et celle-ci converge vers g(x) en tout point x E JR. Notons que f(x) = !(sinx+g(x)). On a montré dans a) que pour 0 < x < 11", on a . _ .!_ smx-11"+ sinx ~ ~ cos2lx 2 +7r~l-4l2' l=l d'où . _ ~ ~ ~ cos 2lx sm x - 11" + 11" ~ 1 - 4l2 . l=l Cette série est 7r-périodique et représente le développement de g(x) sur R Exercice 6.6.4 Soit a E lR \ Z et considérons la fonction définie par f(x) = cosax, x E [-11", 7r]. a) Montrer que f est développable en série de Fourier et déterminer cette série. b} Etudier la convergence de la série obtenue dans a). c) En déduire les relations : 11" sina7r 1 OO (-l)k a- + 2a L: a2 - k2, = k=l 1 OO - +2a 7r cot a7r = 1 L: a 2 - k2' a k=l OO 1 L: (a-k)2· k=-oo Solution: a) La fonction f est 211"-périodique. En outre, elle est continue et admet une dérivée à droite et une dérivée à gauche, donc le théorème de Dirichlet s'applique; c'est-à-dire on a pour tout x, OO f(x) = ~o + L(akcoskx+bksinkx), k=l 184 CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER où ak = ~ J:.1r f(x) cos kxdx, k 2: 0 et bk = ~ J:.1r f(x) sin kxdx, k 2: 1. Notons que f est paire, d'où bk = 0 et 211r 2 sin a7!' cosaxdx = , 7l' o a7r ao ak = -211r cos ax cos kxdx, 0 7l' = -l 11r (cos( a+ k)x - cos( a - k)x)dx, 0 7l' (-l)ksina7r ( 7l' = 1 1 ) a+k + a-k ' 2(-l)ka sin a7r a2-k2 D'après le théorème de Dirichlet, on a pour tout x E [-7r, 7r], sina7!' cos ax = -7!'- (1a+ ~ (-l)k ) 2a L.J a2 - k2 cos kx . k=l (6.6.1) b) La série en question converge normalement (donc absolument et uniformément) sur lR en vertu du critère de Weierstrass car (-l)k 1 1 k2 cos kx ~ k2 - a2 , 1 a2 - pour k > lai et L: k2~a2 converge. c) Divisons les deux membres de l'expression (6.6.1) par sina7r (on peut le faire car sina7r '# 0 pour a~ Z). On obtient pour tout x E [-7r, 71'], cosax = _!__ + 2a ~ (-l)k coskx. sin a7!' a1!' 7l' L.J a2 - k2 k=l En posant successivement x = 0 et x = 7r dans cette égalité, on obtient 1 7l' OO (-l)k 2 k2' sin a7!' = -+2aL a k=I a - 1 7l' cot a1!' = - a 1 OO + 2a L k=I a 2 - k2. (6.6.2) Pour obtenir la dernière relation, il suffit de remarquer que compte tenu de l'identité de Parseval, 117r f 2(x)dx, ao + L (a~+ b~) = 7l' 2 k=l 2 OO -?r 6.6. EXERCICES RÉSOLUS 185 on a 2 sin2 a7!' ~ sin2 a7!' (-1- _1_) 2 _ ]:_ 2 2 + L.J 2 k + k - a 11' k=I a+ 11' a- 11' 11r cos2 axdx. -?r En utilisant la relation (6.6.2), on obtient sin2 a7l' ( 2 ~( 1 1 ) 2 11' 1) sin2a7l' 2 2+L...J --k+--k +-cota7!'-2 =1+ 2 ' 11' a k=I a+ a- a a a11' ou sin a7!' cos a1!' sin2 a7l' ( 1 Loo ( -1- + -1- ) 2 + 11' cos a1!') -_ 1 + -+ ---2 7!'2 a a+ k a - k asina1!' a1!' ' k=I ou encore sin2 a7!' ( -+ 1 Loo ( - 1- + -1- ) 2) -1 2 2 71' a k=I a + k a- k - · D'où l'expression 2 1 1 1 ) 71' -+ + = 2 a ~ a + k a - k sin2 a7!' ' OO ( que l'on peut encore écrire sous la forme Exercice 6.6.5 Soit f une fonction 211'-périodique sur ~ et intégrable sur [-11',11']. On suppose qu'il existe M ~ 0 tel que pour tout (xi,x2) E ~ 2 , pour lx1 - x2I ~ ô, ô > 0 et 0 < a ~ 1. Etudier la convergence de la série de Fourier de f. CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER 186 Solution: Soit Sn(x) la somme partielle de la série de Fourier de f. On a n Sn (x) = ;o + :~:::) ak cos kx + bk sin kx), k=l 1-7T (1 - 111" f(t) = 7r n ) dt, -+L::cosk(t-x) 2 (voir (6.2.7)) k=l ! {1T f(t) sin (n + !~ (t - x) dt, (voir (6.2.9)) 7r J_7T 2 sin ( ;x) sin (n + !) u 1 j1T-x = f (x + u) du, . u = 7r 2 -7T-x sm 2 . u -lj7T f (X + U )sin(n+!)u du, 2 sm 7r -7T 2 en vertu de la proprièté 6.2.3, car la fonction sous le signe intégral est 27rpériodique en u. En posant f(x) 1 dans l'expression ci-dessus, on obtient = 1 111" sin (n + !) u _ . u du -1. 7r -7T 2sm 2 - (En effet, 1 /7T sin (n + l) u . J du = -1 111" ( -1 + n cos ku) du = 1). 7r -7T 2sm 2 7r 2 k=l L Sn( x) = - -1[" Dès lors, Sn(x) - f(x) 1 7r j7T (f (X + U) - f (X)) sin (n .+ u! ) u du, 2 sm -7T 2 1 111" ( )sin (n + ! ) u gu du, . u 2 sm 7r o 2 (6.6.3) - = f(x + u) + f(x - u) - 2f(x). Soit ë > O. Par hypothèse, il existe où g(u) M 2: 0 tel que pour tout (xi, x2) E 1R2, lf(x1) - f(x2)I ::; Mlx1 - x2lc\ pour lx1 - x2I ::; ô, ô > 0 et 0 < a ::; 1. Dès lors, lg(u)I ::; lf(x + u) - f(x)I + lf(x - u) - f(x)I ::; 2Mlulc\ et il existe ôo : 0 < ôo < inf(ô, 7r) tel que pour tout n, -1 7r 1 80 o g(u) sin 2(n .+ :fl) u du ::; -1 sm2 1 80 7r o u Muo.- 1 .--;----;u:du. sm2 187 6.6. EXERCICES RÉSOLUS L'expression dans le second membre ci-dessus est une intégrale convergente puisque a E]O, 1], d'où 1 - 1 60 o 7r La fonction u i------+ g(u) !) sin (n + u e 2 . u du ~ -2. sm 2 (6.6.4) 29sm~u)u2 étant intégrable sur [ôo, 7rj, on a d'après le lemme 6.2.9, 1 1) 17r - g(.u)usm . ( n+. 1im2 sm 2 60 2 n-+oo 7r d 0 uu=. Il existe donc no tel que : pour n ~ no et ô donné, on ait -1 7r 117r -g(u) . ( n + -1) udu 1~ -. e . - u sm 60 2sm2 2 2 (6.6.5) D'après (6.6.3), (6.6.4) et (6.6.5), on a e e ISn(x) - f(x)I ~ 2 + 2 = e, c'est-à-dire la série de Fourier de f converge en x vers f(x). Exercice 6.6.6 Soit la fonction périodique de période 27r définie par f(x) = lsin3 xi, x E [-7r, 7r] a) Déterminer la série de Fourier associée à cette fonction. b) Etudier la convergence uniforme de la série obtenue dans a) ainsi que celle de ses séries dérivées première et seconde. En déduire que la somme de cette série est deux fois dérivable sur :IR. Cette somme admet-elle une dérivée troisième ? Justifier la réponse. c) Montrer que la fonction f est développable en série de Fourier et montrer qu'elle coincide avec la somme obtenue précédemment. Solution : a) Soit OO ~o + L(ak cos kx + bk sinkx), k=l la série de Fourier associée à la fonction f où ak = ~ f::,7r f(x) cos kxdx, k ~ 0 et bk = ~ f::,7r f(x) sinkxdx, k ~ 1. Notons que la fonction f est paire. D'où bk = 0, k ~ 1, _ 217r . 3 d _ 217r 3 sin x - sin 3x d _ 8 ao - sm x x - x - -, 7r 0 7r 0 4 37r CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER 188 et -2111" sin3 xcoskxdx, = = = 7r 0 3 27r Jor sin x cos kxdx - 217r Jor sin 3x cos kxdx, 4~ 111" (sin(x + l)x - sin(k - l)x)dx - 4~ 111" (sin(x + 3)x - sin(k - 3)x)dx, ~ [- cos(x + l)x + cos(k- l)x]7r k k+l k-1 0 _I_ [- cos(x + 3)x + cos(k - 3)x]1r 47r = k+ 3 k- 3 0 ' 12((-l)k + 1) 7r(k 2 - l)(k 2 - 9). Or si k = 2l + 1 si k = 2l donc 24 ak = 7r(4l 2 - 1)(4l 2 - 9) · Par conséquent, 4 24 ~ cos2lx 37r +-:; L.J (4l 2 - 1)(4l2 - 9)' l=l est la série de Fourier associée à f b) On a pour tout x E IR, l ~ 2, 1< 1 1)(4l2 - 9) - (4l2 - 1)(4l2 - 9). cos2lx 1 (4l2 - Puisque la série L: (4l2-I)1(4l2-g) converge, alors d'après le critère de Weierstrass la série L: ( 412 _:~)~~- 9 ) converge normalement (et par suite uniformément) sur R Dérivons formellement cette série, 48 ~ lsin2lx --:; L.J (4l2 - 1)(4l2 - 9). l=l Comme ci-dessus, on a pour tout x E IR, l ~ 2, l sin 2lx 1 (4l2 - 1< l 1)(4l2 - 9) - (4l 2 - 1)(4l2 - 9)' 189 6.6. EXERCICES RÉSOLUS la série E (4l2-I)l( 4l2-g) converge et d'après le critère de Weierstrass la série E ( 4l2~~)(~l]_ 9 ) converge normalement {donc uniformément) sur R La dérivation est donc justifiée en vertu du théorème de dérivation. De même, on dérive formellement la nouvelle série obtenue, 96 ~ l 2 cos 2lx --;- L..J {4l2 - 1){4l2 - 9). l=l On a 1 l2 cos 2lx 1 l2 {4l2 - 1){4l2 - 9) ~ {4l2 - 1){4l2 - 9)' et puisque la série E ( 4 l2-i)~ 4 l2-g) converge, alors la convergence normale {et 2 cos2lx ·c ) sur .11'. lll>de 1a sene , · L.,,k=l (4l2l-l)( , lt d 't' dur· done un11orme 4 l 2_ 9 ) resu e u cri ere e vveierstrass et ici aussi la dérivation est justifiée. Par conséquent, la somme de la série en question est deux fois dérivable sur R De nouveau, dérivons formellement la dernière série obtenue, '°'oo 192 ~ l3 sin 2lx ---;- L..J (4l2 - 1){4l2 - 9). l=l Pour l'étude de la convergence uniforme de cette série, on ne peut plus utiliser le critère de Weierstrass, par contre on peut utiliser le critère d'Abel-Dirichlet. En effet, la suite ( ( 4 l2-i)~ 4l2-g)) décroît vers 0 lorsque l ---+ oo et (voir l'inégalité obtenue dans la preuve de la proposition 6.1.3) : OO 1 Lsin2lx ~ -1 -.- 1 , l=l smx x =I= k1r, k E Z D'après le critère d'Abel-Dirichlet, la série E ( 4lJ~~i)(~fL 9 ) converge uniformément dans tout intervalle ne contenant pas de points d'abscisse k7r, k E Z. Pour x = k7r, cette série converge évidemment. En conclusion, la somme de la série initiale admet une dérivée troisième en tout point x =I= k7r, k E Z. c) La fonction f est 27r-périodique, elle est continue et dérivable sur R. D'après le théorème de Dirichlet f est développable en série de Fourier, c'està-dire on a pour tout x E R, . 3 4 24 ~ cos 2lx f(x) = jsm xi = 37r +-;- L..J (4l2 - 1){4l2 - 9) · !=1 190 CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER Exercice 6.6. 7 Soit f une fonction 211'-périodique. On suppose que la dérivée f' (x) est continue et qu'il existe une constante M telle que : 1f' (x) 1 ~ M, pour tout x E JR. Montrer que les coefficients de Fourier ak et bk satisfont aux inégalités suivantes : Solution : On a 117f -7f f(x) cos kxdx, 1f(x)sinkx 17f - -k1 17f f'(x)sinkxdx, = -k 11' -7f 11' -7f 1 17f J'(x) sinkxdx, --k 11' -7f ak = ; 117f f(x)sinkxdx, -7f 1f (x) cos kx 17f + k11'1 17f f' (x) cos kxdx, = - k11' 11' -1f 1 k11' -1f 17f f' (x) cos kxdx, -1f d'où lbkl ~ k~ J~1f Mdx = 2~. Exercice 6.6.8 Soit f la fonction définie de lR dans lR par f(x) = 1 , cosx +cosha où a est un nombre réel strictement supérieur à O. Montrer que cette fonction est développable en série de Fourier et déterminer cette série. Solution: Rappelons que la fonction cosh est une application de lR dans [1, +oo[ définie par cosh x = e"'ie-"' , strictement croissante sur JR+. Pour un nombre réel a > 0, on a cosh a > 0 et cos x + cosh a > O. La fonction f est 211'périodique, elle est continue et dérivable sur R. Elle est donc développable en série de Fourier en vertu du théorème de Dirichlet, c'est-à-dire on a pour tout XE JR, OO f(x) = ~o + :~:)ak cos kx + bk sinkx), k=l 6.6. EXERCICES RÉSOLUS 191 où ak = ~ J::'lr f(x) cos kxdx, k ~ 0 et bk = ~ J::'lr f(x) sin kxdx, k ~ 1. Puisque la fonction f est paire, alors bk = 0, k ~ 1, et ak = ~ 71' r cos kx Jo cos x + cosh a dx = ~ 71' r Jo cos kx d + cosh a x, ei"'+e-i"' 2 d'où ou ou encore ak = Or 71' 17r ( . e - eix. e-+ e-0t coskxdx. smh a o eix + e0t 0 .2 0 ) Ot 1 OO - ""'( l)n -nOt inx e e , eix + e0t - 1 + ei"' - L.J e" n=O e ei:i:1 = e"1 < 1 et car 1e<> = 1 e-a:' + er:c -Ot OO ~ ""(-l)ne-noe-inx e-ix L.J ' n=O = OO L(-lre-(ntl)oe-i(n±l)x, n=O OO _ _ L(-l)ne-n0te-inx 1 n=l donc = = .2 h 71' sm a 17r coskxdx + 0 .4 h 71' sm 17r L(-lre-n°cosnxcoskxdx. OO a o n=l 192 CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER Comme 1(-l)ne-n°'cosnx)coskxl ~ e-na et l:e-na, a> 0, converge, alors d'après le critère de Weierstrass la série 2:(-lre-n°'cosnxcoskx converge normalement (donc absolument et uniformément) sur R Les hypothèses du théorème d'intégration étant satisfaites, il en résulte que l'on peut permuter les deux signes et par conséquent ak = r coskxdx+ sm.4h a f)-1re-na Jor cosnxcoskxdx. .2h a }0 71" sm n=l 71" En tenant compte du fait que J071" cos kxdx = 0 et fo'/I" cos nx cos kxdx = ~ fo'/I" (cos( n + k )x + cos( n - k )x )dx = { ~ 0 sin=k sin#k on obtient finalement 2 ( -1 )k e -ka , ak = -.-hsm a Par conséquent, la série de Fourier de la fonction f s'écrit f(x) = + sm a (1+2 I)-l)ke-k°'coskx). k=l Exercice 6.6.9 Soit f une fonction 211"-périodique sur ~ et intégrable sur [-71", 71"). On suppose que les limites à droite et à gauche de f en x existent. a) (Dini). Montrer que si l'intégrale {li f(x + u) + f(x - u) - f(x + 0) - f(x - 0) du, lo u converge absolument, alors la série de Fourier associée à la fonction f converge au point x vers f(x+o); f(x-O) . Que peut-on dire si la fonction f est continue au point x? b) Montrer que si f admet une dérivée à droite et une dérivée à gauche au point x, alors l'intégrale ci-dessus converge absolument. Solution : a) Il suffit de reprendre la solution proposée dans l'exercice 6.6.5. On a S n (X ) _ f(x + 0) - f(x - 0) = .!_ 171" g (U )sin (n .+ u~) udU, 2 2 sm 2 71" o où g(u) = f(x+u) + f(x-u) + f(x+O)- f(x-0). Soit ê >O. Par hypothèse, l'intégrale lg~)I du converge. Dès lors, il existe ôo : 0 < ôo < inf (ô, 71") tel que pour tout n, J; .!. {lia g(u) sin (n.+ j) u du ~ .!. {lia lg(u)I .. u u du~ ~. 71" }0 2 sm 2 71" } 0 u sm 2 2 193 6.6. EXERCICES RÉSOLUS 29sm~u)u2 est intégrable sur [ôo, La fonction u i----+ on a 7r] et d'après le lemme 6.2.9, .!. r 2g~u)u sin (n + -21 ) udu =o. sin 2 Il existe donc no tel que : pour n ~ no et odonné, on ait lim n--+oo 7r } lio 1 1) g(u) sm . ( n+- udu 1~ -. ë - 1111" -.-u 7r lio 2sm 2 2 2 Par conséquent, l sn (X ) - f(x + 0) -2 f (x - 0) 1 <- ~2 + ~2 = ë, la série de Fourier de f converge en x vers 1(x+o); 1(x-O). En outre, si f est continue en x, alors la série de Fourier de f converge au point x vers f(x). b) Notons tout d'abord que {li 1f (X + U) + f (X - U) - f (X + 0) - f (X - 0) 1du lo u ~ {li lf(x + u) - f(x + O)I du+ {li lf(x - 0) - f(x - u)I du. lo u lo u Dire que f admet une dérivée à droite et une dérivée à gauche au point x, cela signifie que les limites . f(x + u) - f(x + 0) , ! '( x+ O) =_ 1im u--+0 u>O f'(x-O) =lim f(x - 0) -u f(x - u), h--+O U u>O existent. Dès lors, les fonctions g(u) = { l/(x+u)~/(x+O)I si u E]O, o] f'(x + 0) si u = 0 et h(u) = { si u E]O, o] /(x - 0) si u = 0 lf(x-0)-f(x-u)I sont bornées sur [O, o] et donc intégrables sur tout intervalle de la forme [é:, o] où 0 < ë <o. Par conséquent, les fonctions g et h sont intégrables sur [O, o] et {li lf(x + u) + f(x - u) - f (x + 0) - f (x - O)I du, Jo est une intégrale convergente. u CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER 194 Exercice 6.6.10 Soit f une fonction 27r-périodique, continue et développable en une série de Fourier dont les coefficients de Fourier sont ak = f,;, Vk E N et bk = 0, Vk EN*. Déterminer explicitement cette fonction. Solution : On a = 1 2 -+Re 2 5 - 3cosx Exercice 6.6.11 Soit f la fonction périodique de période 27r définie sur l'intervalle [O, 27r] par x i------t f(x) = cosh(x - 7r). 1} Déterminer la série de Fourier associée à la fonction f. 2} Montrer que la série obtenue converge uniformément vers f. L -1 1k et L -1(-l)kk OO 3) En déduire les valeurs des sommes k=O 00 + 2 k=O + 2• OO 4) Montrer que la série L e-lx+ l1rl converge uniformément sur [O, 27r] 2 l=-oo vers une fonction continue g. 5) Montrer que g est développable en série de Fourier et préciser cette série. 6) Calculer explicitement g(x) et en déduire les résultats obtenus dans les questions 1} et 2}. Solution : 1) On a 6.6. EXERCICES RÉSOLUS 195 Par hypothèse, f est 27r-périodique, d'où f(-x) = f(-x + 27r) = ch(-x + 7r) = e-X+'lr + eX-'Tr = f(x). 2 Donc la fonction f est paire et par conséquent bk = 0, k 2 1 et 217r cosh(x - 7r) cos kxdx, 7r 0 = ~ la'Tr ( ex-'Tr ~ e-x+'Tr) ( eikx ~ e-ikx) dx, = = r (cosh((ik + l)x - 7r) + (cosh((ik - l)x + 7r)))dx, 7r lo _!_ (sinh((ik + l)x - 7r) (sinh((ik - l)x + 7r))) l'Tr 7r ik + 1 + ik - 1 0 ' 2 sinh 7r 7r(l + k2 ). _!_ Dès lors, sinh 7r 2 sinh 7r ~ cos kx f( X ) "' - + L.J--. 7r 7r k=l 1 + k2 2) On a pour tout x, 1~~Zf1 ~ 1;k2. Puisque la série L: 1;k2 converge, alors d'après le critère de Weierstrass la série L: ~0~Zf converge normalement, donc elle converge absolument et uniformément. Par conséquent sinh 7r 2 sinh 7r ~ cos kx f( X ) = COS h( X - 7r ) = -+ L.J ~k2' 7r 7r k=l x E [0, 27r] + 3) Pour x = 0, on obtient (d'après 2)), _ h( ) _ sinh 7r 2 sinh 7r ~ 1 cosh( -7!" ) - cos 7r - - - + L...J-1 k2' 7r 7r k=l + et on en déduit immédiatement , 1 1 7r L:-1 k2 = -2 +-2 coth7r. k=O + OO De même, avec x = 7r, on obtient cos h(o) = 1 = sinh 7r 2sinh 7r ~ (-l)k + L.J 1 k2' 7r 7r k=l + 196 CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER d'où, OO (-l)k 1 11' L 1 + k2 = 2 + 2 sinh k=O 11' • 4) Pour tout x E [O, 211'], on a -1 OO 2: e-1x+217r1 = l=-oo 2: ex+2l7r OO OO OO 1=0 l=l 1=0 + 2: e-x-2l7r = 2: ex-211r + 2: e-x-2l7r. l=-oo Comme ex- 217r =ex (e- 271") 1 :S e 271" (e- 271") 1, et que E~ 1 (e- 271") 1 converge, alors d'après le critère de Weierstrass la série E~ 1 ex- 21 71" converge normalement (donc absolument et uniformément) sur [O, 211']. On obtient la même conclusion pour la série E~ 0 e-x- 217r puisque e-x- 211r = e-x (e- 271") 1 :S (e- 271") 1, et E~ 1 (e- 271") 1 converge. Par conséquent, la série E~-oo e-lx+217rl converge uniformément sur [O, 211'] vers une fonction continue g, en vertu du théorème de continuité (en fait, on montre que g est continue sur R). 5) La fonction g est 27!'-périodique, c'est-à-dire OO L e-lx+2(1+1)7rl = g(x). g(x + 211') = l=-oo D'après 4), on sait que g est continue. Pour pouvoir appliquer le théorème de Dirichlet, il faut montrer que cette fonction admet une dérivée à droite et une dérivée à gauche (en fait, la dérivabilité de g résulte immédiatement du théorème de dérivation car toutes les hypothèses sont satisfaites y compris la convergence uniforme des séries dérivées de E ex- 21 71" et E e-x- 2171"; il suffit d'utiliser le même type de raisonnement fait dans 4). Dès lors, OO g(x) = ~o + L(ak cos kx + bk sinkx), k=l où ak = ~ J~'ll" g(x)coskxdx et bk = ~ J~'ll" g(x)sinkxdx. On a 1 [271" ( ak =; Jo 1 00 l [271" ~ e-lx+217rl cos kxdx =; ~ Jo OO ) OO e-lx+ 21 7rl coskxdx, car la série converge uniformément d'après 4). En posant y = x + 2l7l', on obtient 6.6. EXERCICES RÉSOLUS 197 Cette intégrale converge absolument, donc la fonction sous le signe intégral est intégrable au sens de Lebesgue. De même, on obtient bk = 1-: e-IYI sinkydy. Or la fonction e-IYI sin ky est impaire, d'où bk = 0 et par conséquent g(x) = _!_ 271" 100 f (1 e-IYldy + ~ 7r k=l -OO 00 e-IYI cos kydy) cos kx. -OO 6) La fonction e-IYI cos xy étant paire, on a 1-: e-IYI cosxydy = 2 fo e-Y cosxydy, 00 roo -y (eixy + e-ixy) Jo e dy, 2 100 (e-y+ixy + e-y-ixy) dy, 2 = = [ e-y-ixy] y=oo e-y+ixy . + 1 . , - 1 + ix - - ix y=O 2 1 +x 2 " On a donc d'après 5), g(x) = -1 271" 100 ~ e- 1Y1dy+-1 L,; -OO 7r k=l (1 e- Y 00 1 1 cos kydy ) 1 2L ~,cos cos kx = -+; -kx 2. 7r 7r k =1 1 + k OO OO -OO De même, on a d'après 4), OO g(x) = L e-lx+2l1TI = Lex-2l1T + L:e-x-217T 1 l=-oo l=l l=O ou ou encore g(x)- exe- 21T + e-x exe-1T + e-xe1T coth(x - 7r) ---1 - e- 27T e?T - e-?T sinh 7r · En tenant compte des résultats obtenus ci-dessus, on obtient finalement h( ) _ sinh 7r 2 sinh 7r ~ cos kx cot x - 7r - - - + L,; -1 k 2 , 7r 7r k=l + x E [0, 27r] 198 CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER Exercice 6.6.12 Démontrer que : 4 00 sin k7r arcsin(sinx) =; L sinkx, ---;zf- x ER k=l Solution : La fonction f : R ----+ R, x ~ arcsin(sinx), est 27r-périodique, continue et dérivable à droite et à gauche sur R D'après le théorème de Dirichlet, la série de Fourier de cette fonction converge vers f, c'est-à-dire OO f(x) = ~o + L(ak coskx + bksinkx). k=l Notons que la fonction f est impaire, donc ak = 0, \;/k EN et 1111" bk = f(x)sinkxdx = -2111" f(x)sinkxdx. 7r -11" 7r 0 Or f(x) est égale à x six E [O, ~] et à 7r - x six E [~, 7rj, donc bk = 2 - f 7r.lo ~ 2 11" f(x)sinkxdx+-:;r f f(x)sinkxdx, 2.lo 2 ( 7r k1r 1 . k1r) 2 ( 7r k1r 1 . k1r) ; -2k cos2 + k2 sm2 +; 2k cos2 + k2 sm2 ' = 4 . k1r nk2 sm2, et le résultat en découle. Exercice 6.6.13 Soit f une fonction 2n-périodique sur R, intégrable sur [-n, 7r] et à variation bornée sur un intervalle d'une période. Montrer que la série de Fourier de f converge pour tous les x vers f (x+o)~ f(x-O). Solution : On utilise une méthode similaire à celle utilisée dans la preuve du théorème 6.2.10. D'après (6.2.9), on a ao ~ 1 111" sin (n + l) (t - x) Sn(x) = 2 + L.,.(ak cos kx + bk sin kx) = J(t) . ~t-x) dt. k=l 7r -11" 2 sm - 2 En posant u = t - x, on obtient 1 111"-x sin (n + l) u 1 111" sin (n + l) u Sn (x) = f (x + u) . ;f du = f (x + u) . ;f du, 7r -11"-x 2 sm 2 7r -11" 2 sm 2 6.6. EXERCICES RÉSOLUS 199 en vertu de la propriété 6.2.3. Dès lors, 1 jo f(x + u) Sn(x) = - 7r -71" sin (n + ~) u 1 171" sin (n + ~) u . u du+ f(x + u) 2 . u du, 2 sm 7r 0 sm 2 2 ou sin (n + ~) u du, . u 2 sm 7r o 2 avec cp(u) = f(x + u) + f(x - u) ou encore 1 171" Sn(x) == - 116 Sn(x) = - cp(u) 7ro cp(u) sin (n + ~) u 1 171" sin (n + ~) u _ cp(u) 2 . u du= I + J. . u du+ 2 sm2 7r6 sm2 Notons tout d'abord que d'après le lemme 6.2.9, l'intégrale J tend vers 0 lorsque n tend vers +oo. Concernant l'intégrale I, on procède comme suit : On a I -_ _!_ 1 6 7ro cp ( u ) . ~ u sin (n + ~) u du. sm 2 u Par hypothèse la fonction f est à variation bornée, il en est donc de même u pour cp. Or la fonction u ~ si! _y, est croissante sur l'intervalle [O, 8], on 2 u en déduit que la fonction x ~ cp(u)siJ.Y, est aussi à variation bornée sur 2 [O, 8]. Rappelons que toute fonction à variation bornée est différence de deux fonctions monotones. Dès lors, en ajoutant et retranchant de cp(u) la valeur cp(O + 0), on obtient où 1 (0 + 0) li = -cp 7r et 1 h = - 1 6 sin (n 1 7r 6 0 + ~) u du, u 0 (cp(u) - cp(O + 0)) sin (n + !2 ) u du. u Notons que /1 = ~cp(O + 0) J0(n+~) 6 si~tdt où t = (n + ~) u et 1 cp(O+0). lim li = _!_cp(O + 0).~ = -2 n-+co 2 7r Soit E > O. Pour x E]O, 8[, on a 0 ::::; cp(u) - cp(O + 0) < E et d'après le second théorème de la moyenne, h 1 1 sin (n + !2 ) u du, = -(cp(8)-cp(O+O)) 7r a U 6 1 -(cp(8) - cp(O + 0)) 7r J(n+~) 6 sin t -dt, (n+~)a t a E [O, 8] CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER 200 Dès lors, ê 1(n+~)ô sint êM - d t :S - , 7r (n+~)a t 7r II2I :S - (n+l)ô · t car la fonction t t------t J( n+l)a 51 ~ dt, est bornée puisque -1 1N . sin-tdt1im N --++oo o t 0 00 sin-tdt_ -. 7r t 2 Par conséquent, lorsque n tend vers +oo, l'intégrale I (et donc Sn) tend vers !<p(O + 0) = !U(x + 0) + f(x - 0). Exercice 6.6.14 On considère la série de fonctions Loo sink!kx ' x E lR 3 k=l a) Montrer que cette série converge uniformément sur R et désignons par S la somme de cette série. Montrer que S est de classe C00 sur R. b) Montrer que S est développable en série de Fourier et déterminer explicitement S. ir, ir Solution: a) Posons fk(x) = sin:,kx. On a lfk(x)I :S \lx ER et E converge (il suffit d'utiliser le critère du quotient de d'Alembert), donc la série E fk converge normalement (et par suite uniformément) sur R en vertu du critère de Weierstrass. D'après le théorème de continuité, la somme S de cette série est une fonction continue sur R. On a fk(x) = ~~ sin2 kxcoskx, et lfHx)I :S \lx E R Comme ci-dessus, la série dérivée E fk converge normalement (et donc uniformément) sur R et d'après le théorème de dérivation, S est dérivable sur R On montre aisément que la dérivée nième de fk(x) satisfait à lf~n)(x)I :S c:in, i1, C = constante, \lx E R Evidemment, la série E c~n converge (d'après le critère du quotient de d'Alembert car limk--+oo ~~~~)~ .:! 0 < 1) et la série = E ft) converge normalement (et donc uniformément) sur R On en déduit comme ci-dessus que S est de classe C00 sur R. b) Notons que _ ~ sinkx _ ~ sin3kx _ (~ eikx _ ~ e3ikx) fk(x) - 4 k! 4 k! - lm 4 k! 4 k! · 201 6.6. EXERCICES RÉSOLUS Les séries L: e~"' et L: es;~"' convergent normalement (et donc uniformément) sur lR et on a = ~ (eix)k = ei"' - 1 ~ k! OO ( e3iX) k k=l 2: k! e ' e3iz =e -i. k=l Dès lors, S(x) = f fk(x) = ~éosx sin(sinx) - ~éos 3x sin(sin3x), k=l et de la convergence uniforme, on déduit que ce développement représente la série de Fourier de la fonction S. Exercice 6.6.15 Soit f une fonction intégrable sur l'intervalle [-7r, 7r] et différentiable au point xo. Montrer que la série de Fourier de f converge vers f(xo). Solution: Par hypothèse, f est différentiable au point xo, donc . f(x) - f(xo) f'( Xo, ) 1lm = x--+xo x - xo existe. Soit cp le prolongement continu en xo de f(x2=~~xo). Autrement dit (caratérisation de Carathéodory), on a f(x) = f(xo) + (x - xo)cp(x). Sans restreindre la généralité, on peut supposer que xo = 0 et f(xo) = 0 (il suffit de faire respectivement une translation horizontale et une translation verticale). Donc f(x) = xcp(x), où cp est continue. La fonction 'lf;(x) e!J~1 , est évidemment continue en O. En notation complexe, la série de Fourier de f s'écrit (proposition 6.2.5), sous la forme = OO ""' c eikx ~ k k=-oo D'où ' k EZ. CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER 202 où dk désignent les coefficients de Fourier de la fonction 'l/J. On a Sn(x) = et n n k=-n k=-n L Ckeikx = L (dk-1 - dk)eikx, n Sn(O) = L (dk-1 - dk) = d-n-1 - dn, (série téléscopique). k=-n En appliquant le lemme 6.2.9, à la fonction 'l/J et aux coefficients dn, on obtient lim Sn(O) = lim (d-n-1 - dn) = 0 = f(O). n->oo n->oo Exercice 6.6.16 Développer en série de Fourier les fonctions suivantes : x f---+ é 08 x sin(sin x). x f---+ éosx cos(sinx), Solution: On a éosx cos(sinx) + iéosx sin(sinx) D'après le critère de Weierstrass, les séries L: co~tx et L: siA:fx convergent normalement (et donc uniformément) sur ~- Dès lors, les développements . '"°' coskx ecosx cos(smx) OO = L.J ~· k=O et ecosx sin(sinx) = t si~~x' k=O représentent les séries de Fourier cherchées. Exercice 6.6.17 Montrer que la série ~ sinkx kO. ' L.J k=l 1 O<a<-2 n'est pas une série de Fourier {d'une fonction intégrable f ). 6.6. EXERCICES RÉSOLUS 203 Solution: La série en question converge pour tout x, en vertu du critère d'AbelDirichlet (voir la preuve de la proposition 6.1.3). On raisonne par l'absurde. Supposons que cette série soit la série de Fourier d'une fonction intégrable f. D'après l'inégalité de Bessel (voir section 6.4), c'est-à-dire 117r f (x)dx, ~o + t;(a~ + b~) s ; 2 OO on a -?r 2 1 117r-7r f (x)dx. OO [; k 2a S ; 2 Or f:,1f /2(x)dx est fini, d'où la série L: ;çk converge ce qui est absurde car cette série diverge si 0 <as !·Par conséquent, la série proposée n'est la série de Fourier d'aucune fonction. Exercice 6.6.18 1} Soit (a, b) E ~ 2 avec a < b et soit f et g deux fonctions bornées intégrables. On suppose que dans l'intervalle [a, b] les dérivées f' et g' existent sauf en un nombre fini de points. Montrer que si f' et g' sont réglées, alors 1b f'(x)g(x)dx = f(x)g(x)I~ -1b f(x)g'(x)dx. (Autrement dit, la formule d'intégration par parties est encore valable dans ce cas). 2} Soit f une fonction continue sur [-7r, 7r] avec f(-7r) = f(7r). On suppose que la dérivée f 1( x) est une fonction réglée et admet une dérivée à droite et une droite à gauche. Montrer qu'en tout point x où f'(x) est continue, si OO f(x) = ~o + ~)ak cos kx + bk sin kx), k=l est la série de Fourier de f, alors on peut la dériver terme à terme et on a OO f'(x) = Lk(-aksinkx+bkcoskx). k=l (Notons que la convergence uniforme de la série dérivée n'est pas exigée}. CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER 204 Solution : 1) On a lb 1c 1 f'(x)g(x)dx = J'(x)g(x)dx + a 1c 2 J'(x)g(x)dx lb ci 1 Cn + · · · + Cn-l J'(x)g(x)dx + en f'(x)g(x)dx, f(c1)g(c1) - f(a)g(a) = -1c -1c 1 J(x)g'(x)dx +f(c2)g(c2) - f(c1)g(c1) 2 J(x)g'(x)dx c1 +f(en)g(en) - f(Cn-1)g(en-1) +f(b)g(b) - f(en)g(en) -1: 1cn f(x)g'(x)dx Cn-1 f(x)g'(x)dx. D'où lb J'(x)g(x)dx = f(b)g(b) - f(a)g(a) -(lei f(x)g'(x)dx + 1: f(x)g'(x)dx + ···l f(x)g'(x)dx), 2 = f(x)g(x)I~ - lb f(x)g'(x)dx. 2) Par hypothèse f' est réglée et admet une dérivée à droite et à gauche, donc {théorème 6.2.10) la série de Fourier de f' converge simplement en tout point x vers !U'(x + 0) + f'(x - 0)). En outre, en tout point x où f' est continue, sa série de Fourier converge vers f'(x), c'est-à-dire OO J'(x) = ~o + L(ak cos kx +,Bk sin kx), k=l où ak = ~ J::.1J' (x) cos kxdx et ,Bk = ~ J::.'lr f' (x) sin kxdx sont les coefficients de Fourier de f'. Puisque J{-7r) = f(7r), alors 117r f'(x)dx 1 ao = - 1f = -{!(7r) - f(-7r)) = 0, -'Ir 1f 6.6. EXERCICES RÉSOLUS 205 et d'après 1), on a 1111" f'(x)coskxdx, - 7r -11" 1 k111" f(x)sinkxdx, = -f(x)coskxl~11"+7r 7r -1!" où bk est le coefficient de Fourier de f. De même, on a !A= ~111" f'(x)sinkxdx = -kak, 7r -1!" où ak est le coefficient de Fourier de f. Exercice 6.6.19 Soit f une fonction continue par morceaux sur [-7r,7r]. a) Montrer qu'on peut intégrer terme à terme la série de Fourier de f, c'est-à-dire j f(x)dx = ~0 x + t ~(aksinkx -bkcoskx) +constante. k=I (Notons que la convergence de la série de Fourier de f n'est pas exigée et on peut affirmer que la série intégrée converge vers une primitive de f). b) En déduire que Solution : a) La fonction définie par F(x) = J~11" f(t)dt - ~7r, est continue et sa dérivée F'(x) = f(x)- ~'est continue par morceaux. Notons que F admet en tout point une dérivée à droite et une dérivée à gauche. On a F( -7r) = ~7r et La fonction F admet un prolongement continue périodique et possède en tout point une dérivée à droite et une dérivée à gauche. D'après le théorème 6.2.10, on a OO F(x) = ~o + L(akcoskx+,Bksinkx), k=I CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER 206 où ak = ~ 1:_11' F(x) cos kxdx et f3k = ~ 1:_11' F(x) sin kxdx. En utilisant la méthode de l'intégration par parties tout en tenant compte de l'expression de F'(x) ci-dessus, on obtient = Œk = 1111' F(x)coskxdx, 7r -11' (i(x) - ; 0 ) sinkxdx, kl7r F(x)sinkxl~11' - kl7r 111' -11' bk -k. De même, on obtient f3k = 1'-· D'où J f(x)dx = = ao C = constante 2 x + F(x) + C, ;ox + f ~(-bkcoskx + aksinkx) + K, k=l ao K=C+2 Exercice 6.6.20 Soit f une fonction 27r-périodique, continue sur lR et de classe C1 par morceaux. Montrer que la série de Fourier de f converge normalement (et par suite absolument et uniformément) vers f sur IR. Solution: D'après le théorème de Dirichlet, on sait qu'il y a convergence simple vers f, puisque l'hypothèse de continuité implique que f(x) coïncide avec sa régularisée f(x+o)~f(x-O) pour tout x. Soient ak, bk les coefficients de Fourier de f et Ak, Bk ceux de f'. En tous points x E [ü, 211"), x f: ai (points de discontinuités), la dérivée existe et admet en ai une limite à droite et une limite à gauche. En ai, on prolonge la fonction f' de telle façon qu'elle coïncide avec sa régularisée. Dès lors, on considère f' comme étant une fonction 27r-périodique et continue par morceaux (donc réglée). Pour déterminer les coefficients de Fourier Ak et Bk, on procède comme dans l'exercice 6.6.18. On obtient Ak = kbk, Bk = -kak, Vk E N* (la convergence de la série de f' n'est pas exigée). D'après l'inégalité de Schwarz, on a lak cos kx + bk sin kxl :::; 'ïlk E N*. On va montrer que la série numérique E n Sn Ja~ + b~, 'ïlx E IR, Ja~ + b~ converge. On a n B2 < =LVa~ + b~ L A2k2 + k,2 k = k=l k k=l en vertu de l'inégalité de Schwarz dans !Rn (le produit scalaire est inférieur ou 6.6. EXERCICES RÉSOLUS 207 égal au produit des normes). Dès lors, On sait que E b est une série convergente. En tenant compte de l'égalité de J Parseval (ou de l'inégalité de Bessel), la série E A~+ B~ converge aussi. La suite des sommes partielles (Sn) est donc majorée par une constante indépen- J dante de n et puisque la série E a~ + b~ est à termes positifs, on en déduit qu'elle converge. Par conséquent, la série E( ak cos kx + bk sin kx) converge normalement (critère de Weierstrass) et par suite absolument et uniformément sur :IR.. Montrons que la limite est la fonction f. D'après le théorème de continuité, la somme (disons S) de la série .l:(ak cos kx + bk sin kx) est une fonction continue. Puisque cette série converge uniformément vers S, elle converge en moyenne quadratique vers S. De l'unicité de la limite, Set f sont égales pour la norme de la moyenne quadratique et {21r Jo (f(x) - S(x)) 2 dx =O. La fonction f - S étant continue, on en déduit que pour tout x, f(x) = S(x). Exercice 6.6.21 {Phénomène de Gibbs). Soit f une fonction 27r-périodique, impaire et définie par f(x) = 1 si 0 < x < 7r f(7r) = 0 { f(O) = a) Montrer que f est développable en série de Fourier et déterminer cette série. b) On désigne par Sn(x) la somme partielle S ( ) = i ~ sin(2k + l)x n X 7r L..J 2k + 1 ' Vn EN*, Vx E :IR. k=O Montrer que la suite (Sn) ne converge pas uniformément sur :IR.. c) Montrer que n-1 · 2 smnx L.t sm(2k + l)x = . , k=O smx ~· 208 CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER et désignons cette expression par Tn (x). En déduire que 1 ITn(x)I::; -.- , Slllê 'tin EN*, Vx E [ê,7r- ê] où ê est un nombre réel E JO,~[. d} Montrer que 4. lf(x)-Sn(x)I::; n7rSlllê , 'tin EN*, Vx E [ê,7r-ê],ê E ]o, ?:2 [ En déduire que la suite (Sn) converge uniformément vers f sur tout compact de JO, 7r[. e) Montrer que S' (x) = 2si~2nx' n Vx E 1rSlllX Jo, ?:2 [ et en déduire que Sn admet un premier maximum en an = 2: . f) Montrer que Sn (X ) -_ ~ 7r lx 0 sin 2nt d • t, smt et qu'en outre 217r sinx lim Sn(an) = --dx, 7r o X n-oo où an= 2: (voire)). g) Montrer que la suite (Sn(x)) ne converge pas uniformément vers f(x) sur]O,~[. Solution : a) La fonction f est réglée et admet une dérivée à droite et une dérivée à gauche. D'après le théorème de Dirichleti elle est développable en série de Fourier et cette dernière converge vers f (x+o ~ f (x-O) pour toute valeur x où f est discontinue et vers f(x) pour toute valeur de x où f est continue. Plus précisément, la série de Fourier de f converge simplement vers f(x + 0) + f (x - 0) _ 1 - 1 _ 0 _ - - 2 - - , pour x - 0 ou 7r, 2 et vers f(x) pour 0 < x < 7r. Or en chaque point de discontinuité xo = 0 ou 7r, on a !( ) _ f (xo + 0) + f(xo - 0) Xo 2 ' 209 6.6. EXERCICES RÉSOLUS car f(O) = /(7r) = 0, donc dans tous les cas la somme de la série de Fourier de f coïncide avec f. Déterminons explicitement la série de Fourier en question. Comme f est impaire, alors ak = 0, Vk EN et 1171" 2171" 2(1 - (-l)k) 171" bk = f(x)sinkxdx = sinkxdx = k sinkxdx, 7r -'Il" 7r 0 7r 0 ou bk = { 0 4 (2p+l)7r si k = 2p si k = 2p+ 1 b) Il suffit d'utiliser le théorème de continuité. En effet, les fonctions Sn sont continues sur lR mais la fonction f est discontinue. Donc il ne peut y avoir convergence uniforme sur R c) Montrons que sinx.Tn(x) = sin2 nx, Vn EN*, Vx E IR\7rZ On a ""'°' . . ( ""'°' n-1 n-1 ( ) • x = sm . 2 nx. smX .rrr .Ln ( x ) = L..,,smxsm 2k + l) x = L..,, cos2kx - cos2k+1 2 k=O k=O En outre, Vx E [ê, 7r - E], ê E ] 0, ~ [; c'est-à-dire 0 < ê :S x :S 7r - ê < 7r, la fonction sinx est positive et on déduit de l'égalité ci-dessus, T. sin2 nx 1 1 n(x)I :S sinx :S sinê' VxE [ê,7r-ê],êE ]o,i[ d) Soient n,p EN* et x E [ê,7r-ê], E E ]o, ~[.On a n+p-1 i ""'°' sin(2k + 1 )x _ i ""'°' sin(2k + 1)x Sn+p(x) - Sn(x) = 7r L..,, 2k + 1 7r L..,, 2k + 1 ' n-1 k=O k=O n+p-1 . sm(2k + l)x 7r k=n 2k + 1 ' n+p-1 Tk+l(x) -Tk(x) (d'après c)) 7r k=n 2k + 1 ' = i L = i L = = 4 n+p Tk(x) 4 n+p-l Tk(x) ;: 2k - 1 - ;: 2k + 1 , k=n+l k=n n+p-1 Tn+p(x) _ Tn(x) + ~ Tk(x) 7r 2(n + p) - 1 7r 2n + 1 7r k L..,, 4k 2 - 1 · I: i I: i ""'°' =n+l CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER 210 Dès lors, n+p-1 ITn+p(x)I + _± ITn(x)I + ~ ""' ITk(x)I 7r 2 (n + p) - 1 7r 2n + 1 7r L.J 4k 2 - 1 ' < _i k=n+l 4 4 < 7r(2(n+p)- l)sinc + 7r(2n+ !)sine n+p-1 8 + 7r sin c 1 L 4k2 - 1' k=n+l en vertu de c). En faisant tendre p vers +oo, on obtient 4 n+p-l 8 lf(x) - Sn(x)I S 7r(2n + 1) sine+ 7rsinc L 4k k=n+l 1 2 - 1' puisque la série de terme général 4kL 1 est une série convergente. Le reste d'ordre n de cette série tend vers 0 et l'inégalité ci-dessus est valable 'Vn E N*. Le résultat en découle. Par ailleurs, le second membre de l'inégalité que l'on vient de démontrer, tend vers 0 indépendamment de x sur tout compact de JO, 7r[. Par conséquent, la suite (Sn) converge uniformément vers f sur tout compact de JO, 7r[. e) On peut raisonner comme dans c), comme on peut le faire autrement. En effet, on a n-l 4 1 i 2nx 4 S' (x) = - Re""' ei( 2k+l)x = - Re eix. - e. n 7r L.J 7r 1 - ei 2x 2 sin 2nx 7r sin x . k=O :n où x E )0, ~). Dès lors, le premier point où S~(x) = 0 est an = (ce point est un maximum puisque pour 0 S x S 2: , c'est-à-dire 0 S 2nx S 71", on a cette fonction change de signe). sin 2nx 2 0 et au passage par f) La première égalité résulte immédiatement de e) puisque S(O) =O. Pour le calcul de la limite de Sn(an), on procède comme suit : on a :n, ~ 7r 1°'n sinsmt . 2nt dt, 0 {rr ~in ~ du, n7r Jo sm 2n __!___ 7r 2n lln=- u= 2nt forr cpn(u)du, où sinu cpn(u) = n7rsin.!!..' 2n 'Vn E N*,'Vu EJ0,7rJ 6.6. EXERCICES RÉSOLUS 211 Notons que 'Pn est continue sur JO, 7r[ et sin u 2 sin u 1. 2 sin u 2~ . u lm . u = n-+oo n7r Sln 2n 7rU n-+oo Sln 2n 7rU . ( ) . 1lm 'Pn u = 1lm n-+oo La suite (cpn) converge simplement sur ]0,7r] vers la fonction cp(x) = 2 ~:u. Cette dernière est continue et intégrable sur ]O, 7r]. Par ailleurs, pour tout n E N* et tout u E]O, 7r[, on a 2~ E )0, ~)et sin 2~ ~ n~ (en général, pour 0 E [O, U, on a sinO ~ ~),ce qui implique la double inégalité: 0 ~ 'Pn(u) ~ si:u. Les hypothèses du théorème de convergence dominée étant satisfaites, on en déduit que lim Sn(an) = lim n-+oo n-+oo 1 217T --du~ sin u 1, 179. 1T 'Pn(u) = 11T lim 'Pn(u) = 7r 0 0 n-+oo U 0 (Pour montrer que J01T si:udu ~ 1, 8519, plusieurs méthodes sont possibles. On va utiliser la théorie des séries entières ainsi que le critère des séries alternées de Leibniz sur les séries numériques. On a sin u = 2 'L.J "°' (2k(-l)k + 1)! u k+l ' 00 k=O d'où sinu _ ~ (-l)k 2k u (2k + l)!u ' 6 u :f: O. Le rayon de cette série entière est égal à l'infini et la fonction ci-dessus admet un prolongemnt par continuité en O. Une série entière converge uniformément sur tout compact inclus dans l'intervalle ouvert de convergence. Ici la série converge sur ~ et on peut choisir en particulier l'intervalle qui nous intéresse [O, 7r]. Dès lors, on peut intégrer sur cette intervalle cette série terme à terme r sinudu = r (f (-l)k u2k+l) du u lo }0 (2k)! -1 )k {1T 2k {;(2k+l)!}o u du, OO = k=O OO ( (-l)k7r2k+l {; (2k + 1)!(2k + 1)' OO ' CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER 212 où 71'2k+l ak = (2k + 1)!(2k + 1) · Notons que (ak) est une suite décroissante de nombres positifs convergeant vers zéro. La série L:(-l)kak est une série alternée et satisfait au critère de Leibniz, donc elle converge et on a OO A2n+I :::; 'L)-l)kak:::; A2n, k=O où Ap désigne la somme partielle d'ordre p de cette série. On a en particulier 5 (-1 )k11'2k+l 1, 85190 ~ {; (2k + 1)!(2k + 1) r sinu du, < lo u 6 ( -1 )k11'2k+l < {; (2k + 1)!(2k + 1) ~ l, 85193 ' et par conséquent J07r si~udu ~ 1, 8519). g) Pour montrer que lim ( sup ISn(x) - J(x)I) i: 0, n--+oo xE]O,~[ il suffit de trouver une suite numérique (an) telle que Sn(an) - f(an) ne tend pas vers zéro. Or ISn(an) - f(an)I = ISn(an) - li, et d'après la question précédente, la limite de cette expression vaut Il, 179 - li= 0, 179. Cette dernière est strictement supérieure à 0, d'où limn--+oo sup(ISn(an) - f(an)I) i: O. Par conséquent (Sn(x)) ne converge pas uniformément vers f(x) sur JO,~[. Exercice 6.6.22 On dit qu'une suite (Bn) de polynômes est une suite de polynômes de Bernoulli si les conditions suivantes sont satisfaites : 1 x- "2' B1(x) B~(x) = Bn-1(x), Vn E N*\{1} fo Bn(x)dx = 0, Vn EN* 1 a) Etablir l'existence et l'unicité de cette suite. b} Calculer B2(x), ... , B6(x). c) Montrer que pour n E N*\{1}, Bn(O) = Bn(l). Cette relation est-elle valable si n = 1 ? 6.6. EXERCICES RÉSOLUS 213 d) Pour tout n E N*, soit fn la fonction périodique de période 1, qui coincide avec Bn pour x E]O, 1[ et est égale à !(Bn(O) + Bn(l)) pour x =O. Déterminer la série de Fourier de cette fonction et préciser sa convergence. e) On rappelle que la fonction Zêta de Riemann est définie par OO ((x) = 1 L kx' Vx > 1 k=l Exprimer, pour tout entier k ~ 1, ((2n) en fonction des polynt1mes de Bernoulli. En déduire les sommes des séries : 2:~ 1 2:~ 1 et 2:~ 1 ~. b, b Solution : a) On utilise un raisonnement par récurrence. Pour n = 1, on a B1(x) = x Pour n ~ 2, on suppose que l'on a construit Bn-1(x) et on détermine Bn(x). De la relation B~(x) = Bn-1(x), 'tin E N*\{1}, on tire !· où C est une constante. D'où fo Bn(x)dx = fo (fox Bn-1(t)dt) dx + C. 1 1 Or J01 Bn(x)dx = 0, 'tin EN*, donc C = - f01 (J0x Bn-1(t)dt) dx et par conséquent Bn(x) =fox Bn-1(t)dt - fo (fox Bn-1(t)dt) dx. 1 Ainsi Bn(x) existe et est unique. b) En remplaçant dans la formule ci-dessus, on obtient immédiatement x3 x2 x B 3 =6-4+12' x4 x3 x2 1 B 4 = 24 - 12 + 24 - 720' x5 x4 x3 x Bs = 120 - 48 + 72 - 720' B6 x6 x5 x4 x2 1 = 720 - 240 + 288 - 1440 + 30240. 214 CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER c) Pour n 2:: 2, on a Bn(l) - Bn(O) = fo B~(x)dx = fo Bn-1(x)dx = 0, 1 1 d'où Bn(l) = Bn(O). Cette relation n'est pas valable pour n = 1 car pour ce cas on a B1{l) # B1{0). d) Les hypothèses du théorème de Dirichlet étant satisfaites, on en déduit que la fonction fn est développable en série de Fourier. Nous allons utiliser la forme complexe :L~-oo ck(Jn)ei21rkx, où ck(fn) = f01 fn(x)e-i 27rkxdx. Pour n 2:: 2, k E Z*, on a Pour n = 1, k E Z*, on a 1 - i27rk. Dês lors, n2::2 et par récurrence, on obtient finalement 215 6.6. EXERCICES RÉSOLUS La série de Fourier de f n est L OO -1 ei27rkx k=-oo (i27rk)n k#O = t -l ((-l)ne-i27rkx+ei27rkx) k=l (i27rk)n ' =~ -1 ((-l)ne-i27rkx + ei27rkx) L...J (i27rk)n ' k=l = t (i2~~)n (((-lt + 1) cos27rkx - i((-lt - 1) sin27rkx). k=l La fonction fn, n 2: 2, est continue alors que fi est discontinue. Comme fn satisfait pour tout n E N* aux hypothèses du théorème de Dirichlet, alors on en déduit que la série de Fourier ci-dessus converge simplement vers fi et uniformément vers fn, n 2: 2. On peut écrire la série ci-dessus autrement. Comme 2 si X= 2p (- l r + l = { Ü Si = 2p + 1 ' X (-1r-1 = { 2p -~ siSi X= X= 2p+ 1 ' alors pour n = 2p, la série ci-dessus s'écrit sous la forme 2 ~;;~;; 1 2:~ 1 co~~;kx r 2(-l)P+l "°'oo sin27rkx et pour n = 2p + 1, sous 1a iorme (27r)2P+i L..Jk=l k2P+1 . e) Pour p 2: 1, on a f ( ) = 2(-l)P+l ~ cos27rkx 2p X (27r)2P L...J k=l k2P Vx E IR ' Dès lors, tr 2(-l)P+l oo 1 2(-l)P+l /2p(O) = (27r)2P k2P = (27r)2P (( 2p), d'où 216 CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER On a 1 I:k2 OO 71"2 = ((2) = 271" 2B2(0) = (f' k=l OO 4 ((4) = -23 7r4B4(0) = ; 0 , 1 L:k4 k=l OO 1 L:ka 6 = 7r . ((6) = 257r6 Ba ( 0) = 945 k=l Exercice 6.6.23 Soient f et g deux fonctions 27r-périodiques, intégrables, bornées et soit (J * g)(x) = J:.1J(t)g(x- t)dt, le produit de convolution de f et g. On désigne par ck, dk, ak les coefficients de Fourier complexes de f, g, f * g respectivement. Montrer que : ckdk = ak. l7r Solution : On a 1 271" 17r (J * g)(x)e-ikxdx, . -'Ir 2~ 1-: (1-: f (t)g(x - t)dt) e-ikxdx, = 2_ 11r (11r g(x - t)e-i(k-t)dx) f(t)e-iktdt, 271" = -'Ir -'Ir 2_ 11r (17r-t g(u)e-iudx) J(t)e-iktdt, -7r-t 17r (11r g(u)e-iudx . ) f(t)e-iktdt, . = 27!" = 2171" 17r (27rdk)f (t)e-iktdt, 271" -1 u =x - t -'Ir -'Ir (g(u)e-iu est 27r-pêriodique) -'Ir -'Ir = 27rdkck. Exercice 6.6.24 On considère l'espace C([-7r, 7rj, IR) des fonctions continues sur [-7r, 71"], muni du produit scalaire (!, g) = f(x)g(x)dx. Soit S le sousespace de C([-7r, 7r], IR) engendré par les fonctions cpo, cpi, ... , 'P2n où J:.1r cpo(x) = ~' 'P2k-1(x) = )rrsinkx, 'P2k(x) = )rrcoskx, k 2: 1. a) Montrer que les fonctions 'Pk sont orthonormées. b} Soit f E C([-7r, 7r], IR). Déterminer la projection orthogonale p de f sur 2n l'espace S. Montrer que : p = L Ck'Pk, où ck = (!, 'Pk), 0 :S k :S 2n. k=O 6.6. EXERCICES RÉSOLUS 217 Solution : a) En effet, un simple calcul basé sur des formules classiques de trigonométrie montre que : J~'lr cos kx cos lxdx = J~'lr sin kx sin lxdx = 7r si k = l, 0 si k =/:- l et J~'lr cos kx sin lxdx = J~'lr cos kxdx = J~'lr sin kxdx = O. b) L'espace S est l'ensemble de toutes les combinaisons linéaires des fonctions cpo, cp1, ... , 'P2n· Notons que dimS = 2n + 1 car (cpo, cp1, ... , 'P2n) est une base de l'espace S. Soit f E C([-7r, 7r], IR) et soit p la projection orthogonale de f sur S. Cette projection est définie par les conditions suivantes : p E S et f - p E 81-, ce qui donne les conditions d'orthogonalité (! - p, 'Pk) = 0, k = 0, 1, ... , 2n où (., .) désigne le produit scalaire. Rappelons que p est la meilleure approximation de f dans S, en ce sens que p est la fonction dans 1 l'espace S pour laquelle la norme définie par 11 f - Pl 1 = ( J~'lr (f (x) - p( x) ) 2 ) 2 est minimale. On a p = L:~".!, 0 Ck'Pk, où les coefficients Ck se calculent à partir des conditions d'orthogonalité (! - p, 'Pk) = 0, k = 0, 1, ... , 2n. En effet, on a (! - L:~".!: 0 Ck'Pk, 'Pk) = 0, d'où (!, 'Pk) - L:~".!: 0 ck('Pk, 'Pl) =O. Or les fonctions cpo, cp1, ... , 'P2n sont orthogonales et normées, d'où (cpk, 'Pl) = Ôkl (symbole de Kronecker) et dês lors (!, 'Pk) = ck, k = 0, 1, ... , 2n. Par conséquent 17r f(x)dx, (!, 'P2k-1) = 1 17r f(x) sin kxdx, y7r 1 17r f(x)coskxdx. c2k = (J,cp2k) = ./i Co 1 (!,'Po) = ...fii -'Ir r;;; -'Ir -'Ir On a 2n L Ck'Pk(x), p(x) k=O 1 27r 17r f(x)dx + ..!:.7r (17r sinxdx) sinx + ..!:.7r (17r cosxdx) cosx -'Ir -'Ir -'Ir + · · · + ~ (/_:sin nxdx) sin nx + ~ (/_:cos nxdx) cos nx, = t, 2~ L J(x)dx + ~ (L cosnxdx) coskx + t ~ (17r k=l n = ao + sin nxdx) sin kx, -'Ir L (ak cos kx + bk sin kx) k=l (6.6.6) CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER 218 avec ao = - 1111" f(x)dx,ak = -1111" f(x)coskxdx,bk = -1111" f(x)sinkxdx,k ~ 1 271" -'Il" 7r 7r -'Il" -'Il" L'expression (6.6.6) s'appelle polynôme trigonométrique d'ordre n. Les nombres ak, bk sont appelés coefficients de Fourier de f (nous avons signalé dans laremarque 6.1.1, que contrairement à ce qui a été fait ici, ao a été choisi dans ce chapitre de façon à se calculer par la même formule (6.2.1) que les autres ak). Exercice 6.6.25 1) Expliquer brièvement comment les séries de Fourier peuvent etre utilisées pour résoudre certaines équations différentielles. On pourra considérer par exemple l'équation différentielle linéaire ay" + by' + cy = f(x), à coefficients constants et où f est une fonction périodique connue. 2) On considère l'équation différentielle Y1 + Ày = f (x), À E C \ iZ où f: lR - - t C, est une fonction continue et 211"-périodique. a) Déterminer la solution sous forme intégrale de l'équation différentielle ci-dessus et montrer qu'elle est 211"-périodique si et seulement si y(O) = y(27r). b} Montrer que l'équation différentielle ci-dessus admet une solution unique développable en série de Fourier et déterminer cette série sous forme complexe. Solution: 1) On procède comme suit : on calcule formellement le coefficient de Fourier ck(Y) associé à la solution y. On a ck(ay" + by' + cy) = ck(f), d'où En tenant compte du fait qu'en général (on procède par intégration par parties), ck(Y(n)) = (ik)nck(y), Vn EN, on obtient -ak2 ck(Y) + ibkck(Y) + cck(Y) = ck(f), et dès lors, ck(Y) = c+~tJ~~k 2 • On détermine ensuite ck(f) à l'aide de la proposition 6.2.5 et on montre que la série de Fourier y(x) = L::,_ 00 ck(y)eikx, est la solution cherchée. 2) a) La solution générale de l'équation différentielle en question est la somme de l'équation générale de l'équation homogène y'+ >.y = 0 et d'une solution particulière de l'équation y'+ >.y = f(x). La solution de l'équation homogène est évidemment de la forme y = Ce->.x où C est une constante. Pour 6.6. EXERCICES RÉSOLUS 219 déterminer une solution particulière de l'équation non homogène, on utilise la méthode de la variation de la constante. On pose y(x) = C(x)e->.x où C(x) est variable et on résout la nouvelle équation obtenue en C(x). En remplaçant cette expression dans l'équation y'+ >.y = f(x) et après simplification, on obtient C'(x) = e>-x f(x), d'où C(x) = f(t)e>.tdt + K où K est une constante. La solution générale de l'équation différentielle proposée est donc J; y(x) = Ke->.x + e->.x fox f(t)e>.tdt, avec K = y(O). Supposons que y(O) = y(27r) et soit ((x) = y(x+27r) la solution de l'équation différentielle en question. On a ((0) = y(27r) = y(O), d'où (=y. Si réciproquement, y est 27r-périodique, alors évidemment y(O) = y(27r). Dès lors, la solution y est 27r-périodique si et seulement si y(O) = y(27r). Cette dernière condition s'écrit explicitement sous la forme y(O) = y(27r) = y(O)e- 27r>. + e->.x fo f(t)e>.tdt, 2 7r d'où y(O)(e 2û - 1) = J;1r f(t)e>.tdt, où e2û f:. 1 puisque a E C \ iZ. b) D'après ce qui précède, l'équation différentielle en question admet une solution unique (qui s'écrit sous la forme 1 e2?r>. - {27r 1 lo f(t)e>.tdt, a E C \ iZ. Cette solution étant 27r-périodique et de classe C1 , elle est donc développable en série de Fourier. Elle s'écrit en notation complexe sous la forme OO ((x) = L ck(()eikx, k=-00 où ck(() = ~kJ{i, s'obtient en procédant comme dans 1). Exercice 6.6.26 {Equation de la chaleur). Soit une plaque carrée dont les côtés ont la longueur 7r et telle que : ses faces sont isolées, trois de ses côtés sont maintenus à la température zéro, le quatrième côté est maintenu à la température To. La température au point (x, y) E [O, 7r] x [O, 7r] et à l'instant t 2: 0 est représentée par une fonction u(x,y) satisfaisant {dans J0,7r[x]0,7r[x]O,oo[J à l'équation de la chaleur 2 2 au= u) at c (8âx2u + 8 8y2 , 220 CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER où C i 0 est une constante. Notre problème consiste à déterminer la température d'état stationnaire (~ = 0) en tout point de la plaque. Dans ce cas, l'équation aux dérivées partielles précédente devient â 2u â 2u âx2 + ây2 =O. (6.6.7) Cette équation s'appelle équation de Laplace en deux variables. Les conditions aux limites s'expriment par u(O, y) = u(x, 0) = u(7r, y) = 0, u(x, 7r) = To. Résoudre l'équation (6.6. 7), par la méthode de séparation des variables et les séries de Fourier. Solution: On cherche des solutions particulières de (6.6.7) sous la forme : u(x, y) = f(x)g(y), c'est-à-dire sous forme d'un produit de deux fonctions dépendant chacune d'une seule variable. En substituant cette expression dans (6.6.7), on obtient f"(x) g"(y) f(x) - - g(y) . Le membre de gauche de cette égalité est une fonction de x et celui de droite est une fonction de y. Comme ils sont égaux, ils ne dépendent ni de x ni de y et sont donc égaux à une constante que l'on désigne par -À2 . On obtient donc deux équations : J"(x) + A2 f(x) = 0 et g"(x) - A2g(x) =O. En résolvant ces équations, on trouve f(x) = acosAx+bsinÀx et g(x) = ccothAy+dsinhAy. D'où u(x, y)= (a cos Àx + bsinAx)(ccothÀy + dsinhAy). Les conditions aux limites u(O, y) = 0 et u(x, 0) = 0 entrainent respectivement a= 0 etc= 0, et la condition u(7r,y) = 0 donne bdsinÀ7rsinhÀy =O. Pour obtenir une solution non triviale, c'est-à-dire b i 0 et d i 0, il faut choisir À= k où k = 1, 2, ... Dès lors uk(x, y) = Ak sin kx. sinh ky. Pour satisfaire à la dernière condition: u(x, 7r) = To, on utilise d'abord le principe de superposition pour obtenir la solution générale : OO OO u(x,y) = Luk(x,y) = LAksinkx.sinhky. k=l (6.6.8) k=l Puis en se basant sur la condition aux limites OO u(x,11") = LAksinhk7rsinkx = T0 , k=l (6.6.9) 221 6.6. EXERCICES RÉSOLUS on détermine les coefficients Ak de la manière suivante : l'équation (6.6.9) représente le développement en série de Fourier de la constante T 0 dans l 'intervalle [O, 7r[. En posant u(x, 7r) = -To pour x E [-7r, O[, la fonction u(x, 7r) est définie dans l'intervalle [-7r, 7r[, et comme il s'agit d'une fonction impaire, on a pour son développement en série de Fourier : OO u(x, 7r) = L bk sin kx = To, (6.6.10) k=l où . k X dX = -2To 111" Sin . k X dX = 2To (1 - kcos k?r) . bk = -2111" u (X' 7r ) Sin 7r 0 7r 0 7r En comparant (6.6.9) et (6.6.10), on obtient Ak = 2 T~k1s~nc~~!7r). Finalement, en portant ces valeurs dans (6.6.8), on obtient la solution : 2To ~ (1- cos k?r) . . u(x,y)=-L.J k. hk smkx.smhky. 7r k=l 7r sm 7r Exercice 6.6.27 (Filtre RC). Considérons un circuit électrique composé d'un condensateur de capacité C, d'une résistance R, d'une source de tension continue (variable avec le temps) V(t) et d'un interrupteur. La différence de potentiel (ou tension) aux bornes de la résistance est donnée par VR =Ri. Désignons par Ve la tension aux bornes du condensateur. a) Montrer que (6:6.11) b) Pour que l'équation ci-dessus possède une solution unique, il faut fournir une condition initiale. Supposons que l'interrupteur se ferme pour t =O. Avant cet instant, il ne pouvait y avoir de courant dans le circuit, mais le condensateur pouvait avoir une certaine charge que l'on désigne par Qo. Que vaut dans ce cas Vc(O)? c) Supposons que la tension V soit donnée par un train d'impulsion périodiques. Qu 'elle est la représentation en série de Fourier complexe de V ? d} On sait que la solution de l'équation différentielle {6.6.11} est la somme de la solution générale de l'équation homogène associée et d'une solution particulière de l'équation complète. On suppose que la solution particulière soit périodique ayant la méme période T que V(t). Déterminer la solution de l'équation {6.6.11}. CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER 222 Solution : a) La loi de Kirchoff exprime que la somme des différences de potentiel le long d'une boucle de circuit doit être nulle, on en déduit que : V = VR +V - C = Ri+ V - C, d'où i = Par définition de la ca= c'est une équation différentielle pacité, on a i = cd~ç, donc d~ç + du premier ordre linéaire à coefficients constants et avec second membre. itb Xe, b) Comme i = Cd~c, on en déduit Ve = VJic. t (J~ i(r)dr + Q 0 ). On a donc, pour t = 0, Ve(O) = 9cJ. c) Comme V est décrite par une fonction T-périodique, la représentation en série de Fourier complexe de V est donnée par 2:~-oo ckeiwkt, Wk = 2'fk, où c'est-à-dire (6.6.12) itlJ d) L'équation homogène : d~c + = 0, admet évidemment la solution: t ae- Re, a =constante. Cette solution s'appelle réponse transitoire du circuit car elle disparait avec le temps. Par hypothèse, la solution particulière, est supposée T-périodique. Elle s'écrit donc sous la forme 2:~-oo ckeiwkt, et s'appelle réponse permanente ou forcée du circuit. Par conséquent, OO Ve = ae- iic + 2: ckeiwkt. k=-oo 6.6. EXERCICES RÉSOLUS 223 L'équation différentielle (6.6.11) devient V = RCd~c +Ve, d'où OO +ae- ifc + L ckeiwkt, k=-oo OO OO k=-oo k=-oo = RC L iwkckeiwkt + L ckeiwkt Puisque les fonctions eiwkt sont linéairement indépendantes, alors on en déduit que : Ck = RCiwkck + ck, où ck = l+i~~RC' et pour Ck voir (6.6.12). La fonction F(iw) = l+i<~RC' s'appelle réponse de fréquence du circuit. Son module IF(iw)I = v'l+JR202 , s'appelle réponse d'amplitude du circuit, tandis que son argument argF(iw) = -argtan(wRC), est appelé réponse de phase du circuit. Exercice 6.6.28 Soit f la distribution associée à la fonction 27r-périodique définie par f(x) = x, -1f <X< 7f, et soit r le cercle de longueur 27f. Montrer qu'en tout point d'abscisse curvilignes der, f = L2 (-l)k+l k sinks. 00 k=l Solution : D'après la section 2.2.3 du chapitre 2, la dérivée f' au sens des distributions de cette fonction est f' = 1 - 2m)71". Comme 1 ((J:) -iks) 1 -ik71" (-l)k J:) Ck (u11" = 27r u11" 8 ,e = 27re = ~' on déduit immédiatement de la proposition 6.5.7, que 811" = _..!:.._ f (-l)keiks. 27f k=-oo Dês lors, f' = 1- ~~_ 00 (-l)keiks. Par ailleurs, on sait que OO f' = L ikck(f)eiks, k=-oo { _ l)k.; donc ck (!) = ~. Dês lors, f = . . (-l)k+l L ck(f)eiks = L (-l)ki k (eiks - e-iks) = 2 L k sinks. OO k=-oo • OO OO k=l k=l CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER 224 Exercice 6.6.29 Soient T et S deux distributions sur le cercle, 27r-périodiques et soit ck(T) et ck(S) les coefficients de Fourier de leurs séries de Fourier respectives. Montrer que : ck(T * S) = 27rck(T)ck(S), et OO L ck(T)ck(S)eiks. T * S = 27r k=-oo Solution : On a Ck(T * S) - ;7r ((T * 8) 8 , e-iks), _!_(T. '°' S e-ik(s+t)) 27r 8 \()/ t, ' _!_(T. e-ike)(S e-ik'TJ) e' 27r 1'/' ' 27rck(T)ck(S). On a montré dans la proposition 6.5.7 que la série de Fourier d'une distribution T sur le cercle r converge toujours dans V' (r) vers T, donc OO L ck(T)ck(S)eiks. T * S = 27r k=-oo 6. 7 Exercices proposés Exercice 6.7.1 Montrer que la fonction x 1----? f(x) = arcsin(cosx), est développable en série de Fourier, déterminer cette série et préciser sa convergence. Réponse : Il suffit de remarquer que : arcsin(cosx) = arcsin(sin(~ - x)), et d'utiliser l'exercice 6.6.12. La convergence est normale (et par suite absolue et uniforme). Exercice 6.7.2 Soit f une fonction 27r-périodique, définie par f(x) = { x 2 - 7r s~ x E]O, 7r] 0 six=O a) Tracer le graphe de f. b) Déterminer la série de Fourier associée à f. c) Etudier la convergence de la série obtenue dans b}. (-l)k L ~. 00 d} En déduire la somme de la série k=l + 225 6. 7. EXERCICES PROPOSÉS Exercice 6. 7.3 Soit f une fonction 211'-périodique, impaire, définie par x E [O, 11'] f(x) = x(7r - x), Montrer que f est développable en série de Fourier et déterminer cette série. Réponse: Par hypothèse la fonction f est impaire. On prolonge (voir remarque 6.2.4) la fonction f sur [-11', O] de telle façon qu'on ait pour x E [-11', O], f(x) = -f(-x). On a f(x) = { x(7r + x) si x E [-11', O] x(7r - x) six E [O, 11'] La fonction f est continue et satisfait à toutes les conditions du théorème de Dirichlet. Dès lors, elle est développable en série de Fourier. En outre, f étant impaire, on a \;/k EN, ak = 0 et \;/k EN*, 2 {1T 4 (1-(-l)k) bk=;Jo x(7r-x)sinkxdx=; k3 ={ 0 si k = 2p sik=2p+l' 8 7T(2p+l)3 On obtient l'expression L:-41-(-l)k k sinkx = L OO f(x) = k=l 11' 8 OO 3 p=O 11' (2p + 1) 3 sin(2p+ l)x, \;/x E lR Exercice 6. 7.4 Soit g la fonction définie par g(x)=sup{cosx,O}, xER Montrer que cette fonction est développable en série de Fourier et préciser cette série Réponse : Il suffit de noter que g(x) = f(x + ~) où f est la fonction définie dans l'exercice 6.6.3 et d'utiliser les résultats obtenus dans cet exercice. Exercice 6.7.5 Soit f une fonction 211'-périodique, paire et définie sur lR par f(x) = { ~(2a - x) 0 s~ x E [O, 2a] si x E [2a, 11'] oùaE]O,~[. a) Quelle est la série de Fourier associée à f ? c) Etudier la convergence uniforme de la série obtenue dans a), en utilisant deux méthodes : une étude directe et le théorème de Dirichlet. · les sommes d es series , · : "'oo sin 2 ka t "'oo (-l)k sin 2 ka d'1l E n d e'duire L,,k=I -,;re L,,k=I k2 · CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER 226 Réponse: a) 2 ~ 1 - cos 2ka 4 ~ sin2 ka f(x) rv 2 + a 2 L...J k2 coskx = 2 + a 2 L...J k 2 coskx. k=l k=l b) Une méthode directe consiste à utiliser le critère de Weierstrass et on obtient la convergence uniforme sur R Le même résultat s'obtient en utilisant le théorème de Dirichlet puisque f est continue et toutes les autres hypothèses sont satisfaites. 00 sin 2 ka = a(?r-a) De même avec x = 1f on c) Avec x = 0 ' on obtient "L,,k=l -;cr2 . ' ' 2 . t"oo (-l)ksin ka_ a2 obtien L.,,k=l k2 - -2· Exercice 6. 7.6 Déterminer la série de Fourier associée à la fonction X!----+ J(x) =X - E(x), où E(x) désigne la partie entière de x. Réponse : La fonction f est périodique de période 1 et la série de Fourier en · sin(2k7r:z:) quest10n est 21 - ;:1 "oo L,,k=I k . Exercice 6. 7. 7 Soit f la fonction 27r-périodique, définie par f(x) = (;:x)2n - 1f ::; x ::; 1f, n E N a) Montrer que f est développable en série de Fourier. b) Calculer les coefficients de Fourier de f. (Indication : considérer l 'intégrale In = 01T x 2n cos kxdx et prouver la relation de récurrence suivante : J puis en déduire In)· Ecrire la série de Fourier de f. c) Déduire de ce qui précède les sommes des séries OO 1 Lk2' k=l 00 {-l)k 00 {-l)k LTT· Lll2' k=l k=l Réponse: a) f est continue en tout point, admet une dérivée à droite et une dérivée à gauche. D'après le théorème de Dirichlet cette fonction est développable en série de Fourier. 6. 7. EXERCICES PROPOSÉS 227 b) f est paire, d'où bk = 0 Vk 2: 0 et ao -2111" f(x)dx = -2 2 1 , 7r o n+ = ~ 111" f(x)coskxdx-2( - - 1) k+l (2n).L...-( 1~ k) .( ( -1 )i • 7r o j=l 7r 2 J ) ,n;2:1 2n - 2J + 1 .1 D'où, pour -7r ~ x ~ 7r, OO f(x) = ~o + L(ak cos kx + bk sin kx), k=l 2n ~ 1 + ~ (2(-1)'+ (2n)! (t, (.-k)'i(;:~;2j+ l)!) coskx) . 1 c) En particulier, pour x = 7r, n = 1, on obtient E~ 1 b = ~2 • Pour x = 7r, n = 2, on trouve E~ 1 -;}r = ~~. Pour x = 0, n = 1, on obtient "OO (-l)k _ 11"2 _ _ "OO (-l)k _ 711"4 L.,,k=l ~ - - 12 et pour x - 0, n - 2, on a L.,,k=l ---;21 - - 720 . Exercice 6. 7.8 Soit f une fonction 27r-périodique, définie par f(x) = { ex 0 si X Ej - 7r, 7r[ si X= 7r où C est une constante. a) Tracer le graphe de f. b) Calculer les coefficients de Fourier de f et en déduire la série de Fourier associée à f. c) Déterminer la constante C pour que la série obtenue en b) converge simplement en tout point x. . la somme de la sene , . : L.,,k=l " 00 (-l)k d1'l E n de'duire l+k2 . Réponse : b) On a ao 1 111" e1r - e-11" = 2 sinh 7r , exdx = 7r 7r -1!" _!_111" x 7r e COS -1!" k d _ e7r-e-7r (-l)k _ 2sinh7r (-l)k X X k k2 , 7r 1+ 2 7r 1+ _!_ 111" x . k d __ e7r - 7r -1!" 7r e sm x x - e-11" (-l)k k __ 2sinh7r (-l)k k k k2 ' 7r 1+ 2 7r 1+ 228 CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER et par conséquent, la série de Fourier associée à f s'écrit sinh7r 2sinh7r Loo (-l)k ( k k . k ) --+ - - c o s x - smx. 2 1f 1f 1+k k=i c) Les hypothèses du théorème de Dirichlet étant satisfaites, on en déduit que la série de Fourier ci-dessus converge simplement en tout point de discontinuité x vers f(x+O)~f(x-O) et en tout point de continuité x vers f(x). Ici, on a au point de discontinuité x = 1f, f(7r + 0) + f(7r - 0) 2 e'/I" + e-11" - - -2- - = cosh 1f, et en tout point de continuité x (c'est-à-dire xi- ±7r, ±37r, ±57r, ... ), x _ e - sinh 1f 1f ~ ( -1) k ( k _ k . k ) + 2 sinh 1f L...J sm x . 1 k2 cos x 1f k=i + Lorsque C = cosh 1f, la série ci-dessus converge simplement en tout point x. d) Il suffit de remplacer x = 0 dans l'expression ci-dessus, on obtient ~ (-l)k = 1f- sinh7r. 2 sinh 1f L...J 1 + k2 k=i Exercice 6.7.9 Soit f: lR---+ C, une fonction 27r-périodique, continue et de ci classe par morceaux. Montrer que la série de Fourier associée à f converge normalement sur lR vers f. Exercice 6. 7.10 Montrer que la somme de la série ~ sinkx L...J lnk ' k=2 est une fonction continue sur un ensemble à préciser. Montrer que cette série ne peut etre une série de Fourier (d'une fonction intégrable f). Réponse : La série proposée converge simplement sur lR et converge uniformément sur [a, 27r - a], a E]O, 7r[, vers une fonction continue sur JR\27rZ. Pour le reste, il suffit d'utiliser un raisonnement par l'absurde comme dans l'exercice 6.6.17. Exercice 6. 7.11 Soit f (xi, ... , xn) une fonction 27r-périodique en xi, ... , Xn et supposons qu'elle est de classe fonction. ci. Déterminer la série de Fourier de cette 6. 7. EXERCICES PROPOSÉS 229 Réponse : On trouve OO J(xi, ... , Xn) = ki, ... ,kn=-oo où Exercice 6.7.12 On considère l'équation aux dérivées partielles {équation de la corde vibrante) : â2u - 2â2u ât2 - c âx2 ' t>0 où u(x, t) est l'amplitude des mouvements transversaux de la corde etc> 0 est une constante (vitesse de la proppagation} connue. On suppose que la corde est homogène et tendue entre ses extrémités fixes 0 et l. Déterminer la solution de cette équation qui satisfait aux conditions suivantes : u( x, 0) = f (x) (déformation initiale de la corde en t = 0), { ~(x,O) =0, O<x<l, u(O, t) = u(l, t) = 0, t > O. 0 <X< l, Réponse : Il suffit d'utiliser un raisonnement similaire à celui de l'exercice 6.6.26, en posant (méthode de séparation des variables) : u(x, t) = f(x)g(t). On obtient uk(x, t) = Ak sin kt x cos k7[ct, et via le principe de superposition, ~ ~ . k7r k1fC u(x, t = L...J uk(x, t) = L...J Ak sm - 1-x cos - 1-t. k=l k=l En se basant sur la condition aux limites u(x, 0) = f(x) = f Ak sin kt x, k=l on détermine les coefficients Ak à l'aide de la méthode des séries de Fourier et on obtient finalement la solution u(x,t) = L...J (2 [ k=l 0 ~ y Jo 00 f(x)sm• k1f ) . k1f k1fC 1 xdx sm1 xcos-l-t. 230 CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER Exercice 6.7.13 On considère l'équation de la chaleur: âu â 2u ât - âx 2 ' t>O où u : [O, L] x [O, +oo[~ R, (x, t) 1--t u(x, t) est une fonction continue sur [O, L] x [O, +oo[ et de classe C00 sur ]O, L[ x JO, +oo[. On suppose satisfaites les conditions aux limites : u(x, t) = u(L, t) = 0, L > 0, ainsi que les conditions initiales : u(x, 0) = cp(x), où cp : [O, L] ~ R est une fonction 2L-périodique, impaire et de classe C4 . Déterminer u(x, t), 0 ~ x ~ L, à l'aide des séries de Fourier. Indication: Comme dans l'exercice 6.6.26, on utilise la méthode de séparation des variables en posant : u(x, t) = f(x)g(t), on détermine f, g et on applique le principe de superposition. Ensuite, on prolonge la fonction cp sur [-L, O] de manière impaire et on la décompose en série de Fourier. Exercice 6. 7.14 {Exemple de Féjer). On considère la fonction f : R ~ R, paire, 27r-périodique définie par f (x) = f: 2 sin ( 2k 3 + 1) ~. k=l Montrer que f est continue et que sa série de Fourier diverge en O. Exercice 6. 7.15 On considère une variante de l'exercice précédent. Soit 9 (x) = { f(x) f(-x) six E]O, 7r[ six E] - 7r,0[ où la fonction f est définie dans l'exercice 6.1.14. Soit Sn la somme partielle de la série de Fourier (associée à g) en x =O. Montrer que : En déduire que la série de Fourier de g en x = 0 diverge. Réponse : La série de Fourier en question converge normalement (donc uniformément) sur R vers une fonction continue f (théorème de continuité). En posant n = 213 - 1, l'inégalité en résulte. Pour l assez grand, ln(2 13 + 1) est équivalent à 13 ln 2, d'où 8 21 3 _ 1 > 1~2 et la suite (Sn) diverge. 231 6. 7. EXERCICES PROPOSÉS Exercice 6. 7.16 (Exemple de Kolmogorov). Soit (pk) une suite de polynômes trigonométriques satisfaisant aux conditions : deg Pi < deg Pi, i < j, Pk (x) ~ 0, l1r J~1r Pk(x)dx = 1, pour tout x et pour tout k. Soit nk E {1, ... , deg Pk} un entier tendant vers l'infini et soit nk c ~:ni c nj,i < j, uknk =]0,27r[. On suppose que pour tout X E nk, il existe lx E {nk, ... , deg Pk} tel que : Z:7=i Pl (x) ~ Wk, où Wk tend vers l'infini. On associe à chaque polynôme Pk l'entier nk défini ci-dessus. Montrer que la série de Fourier de la fonction f(x) = f Pk1 (x), l=i .,jWk; ne converge nulle part où (kz) est une suite tendant suffisamment vite vers l'infini. Exercice 6. 7.17 a) Soit f : ~ ----t C une fonction 27r-périodique, de classe ci par morceaux, continue sur~· et de moyenne nulle sur une période (c'est-à-dire satisfaisant à f021r f(x)dx = 0). Montrer que f 21r f 21r lo lf(x)l 2dx :S Jo lf'(x)l 2dx, (inégalité de Wirtinger) Montrer que l'égalité a lieu si et seulement si f(x) = ae-ix + beix, pour tout x E ~' a et b sont des constantes. b) Soit C une courbe de classe ci, régulière, fermée, sans point double et de longueur L. Montrer que l'aire (noté A) du compact dont C est la frontière, satisfait à A :S ~; (inégalité isopérimétrique). Montrer que l'égalité n'a lieu que pour le cercle. Interpréter géométriquement ce résultat. Indication : a) Appliquer l'égalité de Parseval aux fonctions f et f'. b) La preuve peut se faire à l'aide de l'inégalité de Wirtinger. Exercice 6. 7.18 (Formule sommatoire de Poisson). Soit f : ~ ----t C, une fonction de classe ci telle que : X 1--t (1 + x 2 )1f(x)I et X 1--t (1 + x 2 )1f'(x)I soient bornées. a) Montrer que la fonction cp: X 1-----t l:~-oo f(x + 2k7r), est de classe ci et 27r-périodique. b} Montrer que la fonction Î: x t-----t J~00 f(t)e-itxdt, est bien définie sur ~' puis, en utilisant le développement en série de Fourier de cp, que OO OO k=-oo k=-oo L: Î(k) = 27!" L: f(2k7r). 232 CHAPITRE 6. SÉRIES DE FOURIER Exercice 6.7.19 Soient f et g deux fonctions périodiques, localement sommables. On suppose que le produit f g est localement sommable. Exprimer le coefficient de Fourier de f g en fonction de ceux de f et g. Réponse : Soient ck (!), Ck (g) et Ck (! g), les coefficients de Fourier de f, g, et f g respectivement. Alors ck(f g) = L:~-oo Ck-j(f)cj(g). Exercice 6. 7.20 On considère la distribution périodique T définie par T = x 2 IT(x) * Li(x), où IT(x) est la fonction porte (voir exercice 1. 7.1, chapitre 1) et Li(x) est le peigne de Dirac (voir section 1.3.2, chapitre 1). a) Ecrire le développement en série de Fourier de la distribution T. b) Déterminer au sens des distributions T" ainsi que sa série de Fourier. c) En déduire le développement en série de Fourier de Li(x). Indication : a) La fonction !-périodique x f----t x 2 II(x) * Li(x) étant paire, sa série de Fourier n'a que des termes en cosinus. b) Utiliser le fait que la dérivation terme à terme d'une série de Fourier de distributions de V'(r) est une opération légitime. Trouver une relation liant les coefficients de Fourier de T" à ceux de T. c) Utiliser les expressions de T" trouvées précédemment. On trouve Li(x) = L:~-oo e27rikx. Exercice 6. 7.21 On considère la distribution a-périodique 1 T= vp -.--, smwx 27!' w=a Déterminer les coefficients de Fourier de T Réponse: D'après la définition de la valeur principale de Cauchy, on peut écrire Ck = 1 - 2ae e-i'k wx - ( -.--dx + (6,e)-+(O,O) a [a(1;6> smwx lim ~ e-i'kwx 2 /T ) -.--dx . smwx On considère tout d'abord le cas k > O. On pose z = e-ikwx, le problème se ramène au calcul de l'intégrale d'une fonction d'une variable complexe de la k forme zLi. Cette dernière a deux pôles simples: -1, 1 et de résidus respectifs (-ir+i, !· Le reste découle du théorème des résidus et on obtient l'expression ck = -i l-(~l)k, k ~ 0 et puisque sin wx est réelle, il en résulte que Ck = . I-(-I)k k Ü '/, 2 ' < . 6. 7. EXERCICES PROPOSÉS 233 Exercice 6.7.22 Déterminer le développement en série de Fourier de la distribution définie par T = ln 1sin xi. Réponse : T est une distribution 7T'-périodique, régulière et paire. Sa série de Fourier n'a que des termes en cosinus. On trouve T = - ln 2 - L::, 1 cosfkx. Exercice 6.7.23 Ecrire la série de Fourier de la distribution: T = vp cotx. Réponse: Test une distribution 7T'-périodique, impaire et sa série de Fourier n'a que des termes en sinus. On obtient T = 2 L::, 1 sin2kx, par calcul direct ou en montrant que cette distribution est la dérivée de celle définie dans l'exercice précédent. Chapitre 7 Thansformée de Fourier Introduction Nous allons d'abord étudier la transformée de Fourier C1 ~Co, f 1---+ Î(w) = 1-: f(x)e- 27riwxdx, w E lR dans le cadre de l'espace C, 1 = C, 1 (JR). Ici Co désigne l'ensemble des fonctions continues qui tendent vers 0 en +oo. On démontre qu'effectivement Î est une fonction continue qui tend vers 0 à l'infini. Une telle fonction est une injection non surjective de C, 1 sur Co. Le fait que Î n'est pas intégrable, le problème d'inversion de la transformée de Fourier va se poser. Pour le résoudre, on suppose que la transformée de Fourier elle-même est dans C, 1 . Plus précisément, on établit la formule sommatoire de Poisson de laquelle on déduira la formule d'inversion de Fourier qui permet de retrouver f à partir de Î lorsque cette dernière est intégrable. Ensuite, on considère un nouvel espace fonctionnel appelé espace de Schwartz, dénoté S, et constitué des fonctions indéfiniment dérivables à décroissance rapide. Pour cet espace, la transformée de Fourier ,..... s~s, V J1-------tf=f, est un isomorphisme topologique dont l'inversion (la transformée de Fourier de la transformée de Fourier) redonne la fonction de départ. Ici la fonction V f désigne f(-x). On étudie aussi la transformée de Fourier des distributions tempérées (des fonctionnelles T linéaires continues sur l'espace S et à valeurs dans q, (T, cp) = (T, rp), cp E S. L'isomorphisme entre Set S peut se transposer dans le cas de ces distributions et il y a conservation de la norme C,2 . Enfin, on étudie la transformée de Fourier 236 CHAPITRE 7. TRANSFORMÉE DE FOURIER f sur l'espace de Hilbert c,2. Comme C, 2 i. C, 1 , la définition de donnée pour f E C, 1 ne s'applique pas pour un élément de C, 2 . Cependant, l'espace S étant dense dans C,2 alors la transformée de Fourier se prolonge continûment à tout C, 2 . On montre que tout élément de C, 2 est limite au sens de la topologie de C, 2 (autrement dit, il s'agit de la convergence en moyenne quadratique) d'une suite d'éléments de l'espace S. Pour l'espace C, 2 , on a à nouveau un isomorphisme topologique f ~ Î(w) = lim (dans C,2 ) /_.>. f(x)e- 21riwxdx, À--+00 w E lR -À mais la transformée de Fourier devient une transformée définie par une limite en moyenne. On donnera aussi un aperçu sur la transformation de Fourier à plusieurs variables et dont les propriétés sont similaires à celles étudiées pour le cas d'une variable. Comme dans les autres chapitres, le reste de celui-ci comporte de nombreux exercices complètement résolus ainsi que des exercices proposés avec éventuellement des réponses ou des indications. 7.1 Transformée de Fourier dans ,C, 1 Définition 7.1.1 Soit f: lR---+ IR(ou C) une fonction appartenant à C, 1 (JR). On appelle transformée de Fourier de f, la fonction lR ---+ C définie par Î(w) = l: f: f(x)e- 21riwxdx, w E lR Cette intégrale est bien définie puisque lf(x)e- 27riwx1 = lf(x)I et f E C, 1 (1R). On écrira symboliquement : = Ff ou Î(w) = F{f(x)}. D'autres notations existent dans la littérature. f Remarque 7.1.1 Nous verrons plus loin que sous certaines conditions (! E C, 1 et f E C, 1 , exercice 7.6.24 ou encore proposition 7.3.9), on peut obtenir f (x) à partir de Î( w) par la transformation inverse (dite formule d'inversion de Fourier) f(x) = l: Î(w)e27riwxdw, et nous écrirons f = FÎ = ;:- 1 j ou f(x) = F{Î(w)} = ;:- 1 {f(w)}. On dira transformée de Fourier de f (ou cotransformée}. Et plus généralement, si f n'est pas continue en x, on a l: Î(w)e27riwxdw = f(x + 0); f(x - 0), 7.1. TRANSFORMÉE DE FOURIER DANS C1 237 où f(x+O) et f(x-0) sont les limites à droite et à gauche de f(x). Soulignons aussi que certains auteurs adoptent d'autres définitions et le lecteur est censé en tenir compte. Citons par exemple les formules Î(w) = 1-: f(x)e-?riwxdx, f(x) = -1 211" 100......f(w)e?riwx<M, . -OO ou ... 1 f(w) = rrc y27r 100 f(x)e-mwxdx, . -OO f(x) = - 1 .j'i$ 100......f(w)emwx<M, . -OO et il en existe d'autres. Au point de vue des mathématiques, les paires de formules ci-dessus sont équivalentes et aussi conventionnelles les unes que les autres. Il va de soi que la théorie mathématique de l'intégrale de Fourier ne dépend en rien du choix particulier de dimensions pour les variables. Remarque 7.1.2 Il faut noter que la transformée de Fourier n'existe pas toujours. Par exemple, la fonction f(x) = x 2 n'admet pas de transformée de Fourier car l'intégrale J~00 x 2e- 27riwxdx n'existe pour aucune valeur de w. Nous allons voir que si f E C1 (IR), alors Î est une fonction continue qui tend vers 0 à l'infini. Ce résultat souvent utilisé est connu sous le nom de lemme ou théorème de Riemann-Lebesgue (voir aussi lemme 6.2.9 du chapitre précédent). Proposition 7.1.2 Si f E C1 (IR), alors Î est continue, bornée, Î(w) tend vers 0 quand w----? ±oo et llJiloo::::; 11/111. Démonstration : On a Î(w) = 1-: f(x)e- 27riwxdx, w E IR La fonction sous le signe intégrale est continue pour presque tout x E IR et est mesurable pour tout w E IR. En outre, on a lf(x)e-27riwxl = lf(x)I, 'Vw E IR Le second membre appartient à C1 (IR) et d'après le théorème de continuité pour les fonctions définies par une intégrale, la fonction Î est continue. Par ailleurs, on a IÎ(w)I::::; 1-: lf(x)ldx = li/Ili, 'Vw E IR CHAPITRE 7. TRANSFORMÉE DE FOURIER 238 ce qui montre que Î est bornée. De plus, 1 llJiloo = sup IÎ(w)I ~ 00 lf(x)ldx = 11/111· wEIR. -OO Montrons maintenant que Î(w) tend vers 0 quand w -----+ ±oo. En effet, l'espace des fonctions continues par morceaux à support borné sur ~ ou celui des fonctions en escalier est dense dans .C 1 (~). Toute fonction f E .C 1 (~) peut être approchée au sens de la norme de .C 1 (~) par une suite de fonctions en escalier à support borné. On peut donc trouver une fonction en escalier cp ; cela signifie qu'il existe des intervalles bornés [Œk-1, ak] et des valeurs c1, ... , Cn tels que : n cp = LCkl[ak-i.ak]' k=l où l[°'k-i.ak] désigne la fonction caractéristique de [ak-1' ak], c'est-à-dire égale à 1 six E [ak-1' ak] et à 0 sinon. Donc cp s'écrit comme combinaison linéaire finie de fonctions caractéristiques d'intervalles et on peut calculer sa transformée de Fourier ép par linéarité. Plus précisément, on a ép(w) = 100 -OO = t (t Ck 1°'k k=l = Ckl[°'k-Ii°'k]) e-211'iwxdx, k=l e-211'iwxdx, °'k-1 n . ~ ick (e-211'iwak _ e-211'iwak-l). L...J 27l'W k=l Dès lors 1 ( lép(w)I ~ ; n 1 ~ lckl ) îWÏ' et pour w-----+ ±oo, on a lép(w)I ~ ~· Par conséquent, IÎ(w)I ~ IÎ(w) - ép(w)I + lép(w)I ~ ê, et la démonstration s'achève. D On montre (voir exercice 7.6.27) que si f,g E .C 1 et si Î(w) = g(w) alors f = 9.i.. pour presque tout point de R En particulier, si f et g sont continues et si f et g sont égales alors f et g le sont aussi. Nous allons étudier ci-dessous un certain nombre de propriétés élmentaires sur les transformées de Fourier. 239 7.1. TRANSFORMÉE DE FOURIER DANS C1 Propriété 7.1.3 {Linéarité). Soient f, g E C1 (1R) et a, {3 E <C. Alors F{af(x) + {3g(x)} = aF{f(x)} + {3F{g(x)}. Démonstration : La preuve résulte de la linéarité de l'intégrale. D Propriété 7.1.4 {Translation). Soient f E C1 (JR) etc E JR. Alors F{f(x - c)} = e-2?riwcj(w). Démonstration : On a F{f(x- c)} = L: L: f(x - c)e-27riwxdx, f(u)e-27riw(u+c)du, 1: = e-27riwc = e-2?riwc J(w), u =X - c f(u)e-27riwudu, ce qui achève la démonstration. D Propriété 7.1.5 {Modulation). Soient f E C1 (JR) et wo ER Alors F{e2?riwox f(x)} = J(w - wo). Démonstration : On a F{e27riw0 x f(x)} = = L: L: e27riw0 x f(x)e-27riwxdx, f(x)e-27ri(w-wo)xdx, J(w-wo), et achève la démonstration. D Propriété 7.1.6 {Changement d'échelle). Soient f E C1 (JR) etc E JR*. Alors "'(W) c. 1 F{f(cx)} = îCÏf En outre, la transformée de Fourier d'une fonction paire (resp. impaire) est paire {resp. impaire). CHAPITRE 7. TRANSFORMÉE DE FOURIER 240 Démonstration : On a = 1_: l~I 1_: = 1~1 1 (~). f(cx)e- 21fiwxdx, F{f(cx)} f(u)e -2:,iwu du, u =ex En particulier, on a F{f(-x)} = J(-w) et le résultat en découle. D Propriété 7.1.7 (Conjugaison complexe). Soit f E .C 1 (1R). Alors F{f(x)} = f(-w). Démonstration : On a = 1_: 1_: = f(-w), F{f(x)} = f(x)e-21fiwxdx, f(x)e21fiwxdx, et la démonstration s'achève. D Nous allons maintenant étudier la transformée de Fourier d'une dérivée. Proposition 7.1.8 Soit f E .C 1 (JR). Supposons que f est dérivable et que f' E .C 1 (1R). Alors F{f'(x)} = 211'iwF{f(x)} = 211'iwÎ(w). Si en outre, f admet des dérivées jusqu'à l'ordre n qui sont dans .C 1 (1R), alors Démonstration : En effet, on a 1_: F{J'(x)} = f 1(x)e- 21fiwxdx, f(x)e-27fiwxl:ioo + 211'iW 1_: f(x)e-21fiwxdx. 7.1. TRANSFORMÉE DE FOURIER DANS .C 1 241 On sait que si une fonction intégrable admet une limite, alors cette dernière est nulle. Par hypothèse, f E .C 1 (JR) et il suffit de montrer que lim f(x) existe. :z:--+±oo Notons que f(x) = /(0) +fox f(t)dt. Comme f' est intégrable, alors f(x) a une limite finie pour x -----+ ±oo. Cette limite ne peut être que zéro car sinon f ne serait pas intégrable. Dès lors, .F{!'(x)} = 27riw 1_: f(x)e- 27riwxdx = 211'iwf(w). Plus généralement, puisque f admet des dérivées jusqu'à l'ordre n alors en répétant le processus ci-dessus, on obtient ce qui achève la démonstration. D Le résultat suivant montre que plus la fonction f est dérivable, à dérivées dans .C 1 (JR), plus sa transformée de Fourier Î décroît rapidement à l'infini. Proposition 7.1.9 Si f admet des dérivées jusqu'à l'ordre n qui sont dans .C 1 (JR), alors .- c l/(w)I ::; lwln' C = constante ce qui montre que plus n est grand, plus Î décroît rapidement à l'infini. Démonstration : En effet, de la formule {voir proposition précédente) .ru<n)(x)} = (27riwrf(w), on déduit immédiatement .- 1 roo (n) c l/(w)I ::; {27rlwl)n J_oo If (x)ldx::; lwln' où C =d;: J~00 lf(n)(x)ldx. La démonstration s'achève. D Proposition 7.1.10 Soit f E .C 1 (JR). Si xf(x) E .C 1 (1R), alors Î est dérivable et l'on a df(w) = .F{-27rixf(x)}. dw Si en outre, xnf(x) E .C 1 {1~) alors 242 CHAPITRE 7. TRANSFORMÉE DE FOURIER Démonstration : On a df(w) = _i_ dw dw 1 00 f(x)e-27riwxdx. -OO Comme 1- 211'ixf(x)e- 27riwxl = 27rlxf(x)I, et que par hypothèse xf(x) E .C 1 (R), alors d'après le théorème de dérivation sous le signe intégrale, df(w) = dw 1 00 -211'ixf(x)e- 27riwxdx = F{-211'ixf(x)}. -OO Plus généralement, si xn f(x) E .C1 (R), on obtient en répétant le processus ci-dessus la formule et la démonstration s'achève. D Proposition 7.1.11 Sous les hypothèses de la proposition précédente, on a ce qui signifie que plus f décroU rapidement à l'infini, plus n est grand (c'està-dire plus est dérivable et ses dérivées sont bornées). f Démonstration : Il suffit d'utiliser la proposition précédente. D Proposition 7.1.12 Soit f, g E .C 1 (R). Alors f * g E .C 1 (R) et F{(J * g)(x)} = F{f(x)}F{g(x)}. Autrement dit, la transformée de Fourier d'un produit de convolution est égale au produit ordinaire des transformées de Fourier de chaque facteur. Démonstration : On a f * g(x) = 1-: f(t)g(x - t)dt, x ER 7.2. TRANSFORMÉE DE FOURIER DANS S D'où F{(f * g)(x)} 1_: * 1_: 1_: 1_: 1_: 243 (f g)(x)e-21fiwxdx, = f(t)g(x - t)e- 21fiwxdtdx, f(t)e-21fiwtg(x - t)e-21fiw(x-t)dtdx. Posons u = t et v = x - t. D'après le théorème du changement de variables dans les intégrales multiples, on a F{(f * g)(x)} = avec J = <let 1_: 1_: f(u)e-21fiwug(v)e-21fiwv1Jldudv, ( ~~at ~~at) = <let ( 11 01 ) = 1. Dès lors, F{(f * g)(x)} = 1_: f(u)e- 21fiwudu 1_: g(v)e- 21fiwvdv = F{f(x)}F{g(x)}, ce qui achève la démonstration. D 7.2 Transformée de Fourier dans S Dans la section 7.3, nous serons amenés à définir la transformée de Fourier (notée FT) d'une distribution T en posant (FT, cp) = (T, Fcp) où Fcp = éjJ(w) = 1_: cp(x)e- 21fiwxdx, w E lR désigne la transformée de Fourier de cp. Or cp E V n'implique pas éjJ E V. En effet, si le support de cp est borné, on peut prolonger éjJ dans C en une fonction entière et donc pour cp =/:- 0, le support de rp n'est pas borné. Pour résoudre ce problème, Schwartz lui-même a eu l'idée de substituer à V un espace noté S qui porte son nom. Nous verrons que l'un des avantages de l'utilisation de l'espace S est que si cp ES alors rp ES. Rappelons la définition de cet espace que nous avons déjà évoqué dans la section 1.5 (chapitre 1). Définition 7.2.1 L'espace de Schwartz des fonctions indéfiniment dérivables à décroissance rapide est défini par S = {cp E C00 : Vm,n E N,sup lxmcp(n)(x)I < oo}. xEIR 244 CHAPITRE 7. TRANSFORMÉE DE FOURIER Autrement dit, S = { c,o E C00 : Vm, n EN, 111im lxmc,o(n)(x)I = O}, X -+OO ou ce qui revient au méme, S est l'ensemble des fonctions indéfiniment dérivables telle que c,o et toutes ses dérivées décroissent plus rapidement que toute puissance de fxr quand lxl ~ oo. Notons que S est un espace vectoriel sur C (si <pi, C,02 E Set a, f3 E C, alors a.c,o1 + f3c,o2 ES). Il est clair que : V c Sc&. L'espace S est une algèbre pour la convolution : si f, g E S alors f g E S. * Exemple 7.2.1 La fonction e-x 2 est indéfiniment dérivable et lim xme-x 2 = 0, JxJ--+oo elle est à décroissance rapide et donc e-x 2 ES. Exemple 7.2.2 La fonction e-lxl est à décroissance rapide mais n'est pas de classe C00 , donc e-lxl fj. S. ;x est de classe C mais n'est pas à décrois- Exemple 7.2.3 La fonction 1 sance rapide, donc 1;x2 fj. S. 00 2 Définition 7.2.2 On dit qu'une suite de fonctions (C,Ok) de S converge dans S vers c,o si pour tout m,n EN, la suite (xmc,or>(x)) converge uniformément vers xmc,o(n)(x) sur JR. Remarque 7.2.1 Toute fonction c,o ES est évidemment bornée et sommable. Il s'agit de conséquences immédiates des définitions. En outre, si c,o E S alors xmc,o(n) et (xmc,o)(n) appartiennent à S, pour tout m, n EN. Notons que si c,o E S alors c,o E C1 , donc rp existe et on a îp(w) = 1: c,o(x)e- 21Tiwxdx, w E JR Proposition 7.2.3 L'espace S est inclus dans C 1 (JR) n C 2 [JR). Démonstration : Soit c,o E S et montrons que pour tout m, n E N, alors xmc,o(n) E C2 (JR). En effet, posons max lxmc,o(n)(x)I ,,P(x) = { xE[-1,1] si lxl ~ 1 ~ si lxl > 1 7.2. TRANSFORMÉE DE FOURIER DANS S 245 où C = suplR lxm+ 2 c,o(n)(x)I < oo. Notons que 'l/J E C 1 et lxmcp(n)(x)I S 7/J(x). La fonction xmcp(n) est continue, donc elle est mesurable et appartient à C1 . De même, on a 'ljJ 2 E C1 , lxmcp(n)(x)l 2 S 7/J 2 (x) et dès lors xmcp(n) E C2 , ce qui achève la démonstration. D Proposition 7.2.4 Soit c,o ES. Alors (jJ E C00 et on a - c,o(m)(w) = (27riw)m(jJ(w). Démonstration : Pour n = 0, la première relation est vraie. Supposons qu'elle soit vraie au rang n et montrons qu'elle est vraie au rang n + 1. D'après la proposition 7.1.10, on a rp(n>(w) = = = F{(-27rixrc,o(x)}, 1_: 1_: (-27rixrc,o(x)e- 27riwxdx, u(x,w)dx, où u(x,w) désigne la fonction sous le signe intégral. Notons que u E C00 (JR 2 ) et pour tout w E IR, on a En utilisant la formule de Leibniz, on obtient que rp(n) est dérivable et Concernant la seconde relation, il est clair qu'elle est vraie pour m = O. Supposons qu'elle soit vraie au rang met montrons qu'elle est vraie au rang m+ 1. En utilisant la proposition 7.1.10 (ou une intégration par parties), on obtient immédiatement 1_: F>(w) = La démonstration s'achève. D C,O(m+l)(x)e-27riwxdx, F{c,o(m+l)(x)}, (27riW )(m+l) ({J( W). CHAPITRE 7. TRANSFORMÉE DE FOURIER 246 Proposition 7.2.5 Si cp ES, alors rp ES. Autrement dit, l'espace S est stable par transformée de Fourier. Démonstration : En effet, d'après la proposition précédente, rp E C00 et rp(n)(w) = (-211'i)n~(w), où 'lfJ(x) = xncp(x). Dès lors, pour tout m, n EN, --- ..... (211'iw)mrp(n)(w) = (211'iw)m(-211'ir'l/J(w) = (-211'i)n1fJ(m)(w). En utilisant la proposition 7.1.2, on obtient --- sup lwmrp(n)(w)I = (211'r-m sup 11/J(m)(w)I < oo, wER wER ce qui achève la démonstration. D Proposition 7.2.6 Si une suite (cpk) converge dans S vers une fonction cp, alors 'Pk converge dans S vers rp. Démonstration: Il suffit de montrer que si 'Pk(x) -----+ 0 dans S, alors ipk(w) -----+ 0 dans S. Pour tout m, n EN, la suite (xncpkm) (x)) converge uniformément vers O. En raisonnant comme dans la proposition précédente, on montre que wmrp(n) converge uniformément vers O. En effet, on a (211'iw)mipk(n)(w) = F{((-211'i)cpk(x))(m)}, d'où lwmipi(m)(w)I S (211')(n-m)ll(xncpk(x))(m)lli· Le second membre de l'inégalité ci-dessus est une combinaison linéaire de termes de la forme J~00 lx°'cpi;'3)(x)ldx, 0 S a S n, 0 S {3 S m. On pose comme dans la proposition 7.2.3, max lx°'cp(.B)(x)I si lxl S 1 'lfJ(x) = { xE[-1,1) où C ~ si lxl > 1 =supR lx°'+2cpC )(x)I < oo. La fonction 'l/J .C et on a lx°'+ cpC )(x)I S 8 E 1 2 8 'lfJ(x). Notons que pour c > 0 arbitraire et k assez grand, J~ 1 lx°'cpi;'3)(x)ldx S 2e car lx°'cpi;'3)(x)I Sc. De même, on a 11 -OO lx°'+ 2 cpi;'3)(x)ldx + f 00 lx°'+ 2 cpi;8)(x)ldx s 2 f 00 €2dx = 2c. 11 La démonstration s'achève. D On déduit de ce qui précède, le résultat suivant : 11 X 7.2. TRANSFORMÉE DE FOURIER DANS S 247 Proposition 7.2. 7 La transformée de Fourier est une application linéaire continue de l'espace S dans lui-méme. Proposition 7.2.8 {Formule de Plancherel). Si cp, 'l/J ES, alors l: l: cp(x)'l/J(x)dx = l: l: {j5(w);f(w)dw. Démonstration : Montrons d'abord que si f, g ES, alors f(x)g(x)dx = Î(w)g(w)dw. La fonction f g E C1 et d'après le théorème de Fubini, on a l: l: (l: l: (l: f(x)g(x)dx = = l: f(x) g(x)e- 27riwxdw) dx, g(w) J(x)e- 27riwxdx) dw, g(w)Î(w)dw. On pose dans cette formule, cp = f et 'l/J = g. D'après la formule d'inversion de Fourier, on a g(w) = = l: l: l: g(x)e27riwxdx, "ijj(x)e27riwxdx, 'l/J(x)e-27riwxdx, = ~(w), et d'après la formule ci-dessus, on obtient finalement l: cp(x)"ijj(x)dx = l: {j5(x)~(w)dw, ce qui achève la démonstration. D Remarque 7.2.2 Pour une preuve de la formule de Plancherel où cette fois on suppose que cp E C1 et 'l/J ES, voir exercice 7.6.25. CHAPITRE 7. TRANSFORMÉE DE FOURIER 248 7 .3 Transformée de Fourier des distributions Définition 7.3.1 On appelle distribution tempérée, toute fonctionnelle linéaire continue définie sur S et à valeurs dans C. Les distributions tempérées forment un espace vectoriel que l'on note S' (espace dual de S). On vérifie que : S' C 1J'. Comme dans la proposition 1.2.2 (chapitre 1), on a une caractérisation des distributions tempérées : une fonctionnelle linéaire T sur S est une distribution tempérée si et seulement s'il existe C > 0 et n E N tels que, pour tout c.p E S, on ait Exemple 7.3.1 Si f est localement sommable, alors la distribution qui lui est associée n'est en général pas tempérée (voir exercice 1.6.15}. Définition 7.3.2 Une fonction f est dite à croissance lente si pour lxl grand, lf(x)I ~ Alxlk, k EN où A est une constante. Par exemple, une constante, un polynôme sont à croissance lente. En revanche, la fonction ex n'est pas à croissance lente. Exemple 7.3.2 Toute fonction localement sommable et à croissance lente, détermine une distribution tempérée (voir exercice 1.6.16}. Exemple 7.3.3 Si f est localement sommable et si elle est de carré sommable, alors elle détermine une distribution tempérée (voir exercice 1. 6.11). Exemple 7.3.4 Si f est sommable, alors elle détermine une distribution tempérée (voir exercice 1.6.18). Exemple 7.3.5 o et vp ~ sont des distributions tempérées. Exemple 7.3.6 Toute distribution à support borné est tempérée. Exemple 7 .3. 7 Si une distribution est tempérée, alors ses dérivées le sont aussi (voir exercice 1. 6.19). Exemple 7.3.8 Si une distribution T est tempérée et si a est une fonction de classe C00 à croissance lente ainsi que ses dérivées (en particulier un polynôme}, alors aT est tempérée (voir exercice 1.6.20}. 7.3. TRANSFORMÉE DE FOURIER DES DISTRIBUTIONS 249 Soit f E C1 ou C2 . On a vu que la distribution associée à cette fonction est tempérée. Dès lors, pour tout <p E S, on a (Ff, cp) = l: l: (l: l:l: J(w)cp(w)dw, f(x)e- 21riwxdx) cp(w)d!JJ, f(x)cp(w)e-21riwxdxd!JJ. = Notons que lf(x)cp(w)e- 21riwx1 = lf(x)llcp(w)I. Puisque fcp est une fonction sommable, alors l'intégrale ci-dessus converge et la permutation des deux intégrales ci-dessus est légitime. Donc (Ff, <p) = = l: (l: l: f(x) cp(x)e- 21riwxd!JJ) dx, f(x)ij5(x)dx, (f,Fcp). En général, pour une distribution tempérée T, on a Définition 7.3.3 La transformée de Fourier d'une distribution tempérée Test la distribution FT (que l'on note aussi T) définie par (FT, cp) = (T, Fcp), <p ES Proposition 7 .3.4 Si T E S', alors FT E S'. Démonstration : Notons que le second membre de la relation (FT,cp) = (T,Fcp), <p ES est bien définie car <p E S implique F <p E S. La fonctionnelle FT est évidemment linéaire sur S. Elle est continue car si une suite (cpk) converge vers <p dans S, alors Fcpk converge vers Fcp dans S (voir proposition 7.2.6). Dès lors, puisque Test continue, on en déduit que (T, Fcpk) converge vers (T, Fcp); autrement dit vers (FT, cp). Donc FT est bien une distribution tempérée et la démonstration s'achève. 0 Remarque 7.3.1 De même, on définit la transformée de Fourier (conjugué} F de F en posant (FT,cp) = (T,Fcp), 250 CHAPITRE 7. TRANSFORMÉE DE FOURIER pour tout cp ES et TES' avec :Fcp = J~00 cp(x)e 2?riwxdx. Par ailleurs, si cp ES et TES', alors (:FT, cp) = (T, :Fcp) = (T, :Fïp) = (T, :Fïp) = (:FT, ëp) = (:FT, cp), d'où FT = :FT. En s'inspirant des propositions 7.1.8 et 7.1.10, on obtient Proposition 7.3.5 Si T est une distribution tempérée, alors sa dérivée T' est aussi tempérée et on a :FT' = 27riw:FT, c'est-à-dire T' = 27riwT. Plus généralement, pour la dérivée d'ordre n, on a c'est-à-dire ~ = (27riw)nf. :FT(n) = (27riwr:FT, Démonstration : En effet, par hypothèse cp ES, donc cp' ES et on a (:FT', cp) = (T', :Fcp), = (T, -(:Fcp)'), = (T, :F(27rixcp)), = (:FT, 27rixcp), = (27rix:FT, cp). D'où :FT' = 27riw:FT; produit d'une distribution par une fonction de classe C00 • En répétant le processus ci-dessus, on obtient :FT(n) = (27riw)n:FT, ce qui achève la démonstration. D Proposition 7.3.6 Si T est une distribution tempérée, alors (:FT)' = :F(-27rixT), et plus généralement, on a (:FT)(n) = :F ((-27rix)(n)r). Démonstration : En effet, on raisonne comme dans la proposition précédente. On a ((:FT)', cp) = - (:FT, -cp'), (T, -:Fcp'), (T, -27rix:Fcp), (-27rixT, :Fcp), (:F(-27rixT), cp), 7.3. TRANSFORMÉE DE FOURIER DES DISTRIBUTIONS 251 d'où le résultat. Même raisonnement pour (:FT)(n) = :F((-27rix)<n>T) et la démonstration s'achève. D De même, on montre comme précédemment que :F(T(x - c)) = e- 211'iwcf(w), c ER :F(T(cx)) = J~J T (~), c ER* (7.3.1) Proposition 7.3. 7 Si T est une distribution à support borné, sa transformée de Fourier :FT est une fonction g telle que : g(w) = (Tx, e-211'iwx). La fonction g est indéfiniment dérivable qui se prolonge en une fonction holomorphe entière dans le plan complexe. Démonstration : En effet, nous avons déjà montré que T étant à support borné alors, (Tx, e- 211'iwx) existe et c'est une fonction indéfiniment dérivable qui se prolonge en une fonction holomorphe entière dans le plan complexe (voir lemme 5.1.3 et exercice 5.1.6 du chapitre convolution). On a (:FT, cp) (T, :Fcp), 1-: = \rx, = (Tx, (cp(w), e-211'iwx) ), (Tx.cp(w), e-211'iwx), (cp(w), (Tx, e-211'iwx) ), 1-: 1-: cp(w)e-211'iwxdw), cp(w)(Tx, e-211'iwx)dw, cp(w)g(w)dw, (g, cp)' ce qui achève la démonstration. D Exemple 7.3.9 La transformée de Fourier de la distribution ô de Dirac est :Fô = 1. En effet le support de ô étant {O} (exemple 1.4.3 du chapitre 1), on peut donc appliquer la proposition précédente. On a immédiatement :Fô = g(w) = (ôx, e-271'iwx) = 1. Exemple 7 .3.10 La transformée de Fourier de la dérivée nième de la distribution ô de Dirac est :Fô(n) = (27riwr (voir exercice 7.6.21). CHAPITRE 7. TRANSFORMÉE DE FOURIER 252 Proposition 7.3.8 {Formule sommatoire de Poisson) . Si cp ES, alors OO OO k=-oo k=-oo L: cp(k) = L: ij)(k). Démonstration: Notons d'abord que ces séries convergent absolument. En effet, posons C = max{Ci,C2,Ca} où C1 = sup lx 2cp(x)I, C2 = sup lx2cp'(x)I, xEIR xEIR Ca= sup lw 2i{5(w)I. wEIR On a C < +oo et la convergence des séries ci-dessus découle des inégalités (proposition 7.1.9), c li{5(k)I :::; ~' lcp(k)I :::; k2, k E Z* puisque ~ est le terme général d'une série absolument convergente. Considérons la distribution (peigne de Dirac), OO OO k=-oo k=-oo L ôk(x) = L ô(x - k), k E Z Celle-ci est tempérée car l'application est linéaire et continue de S sur :IR.. Nous allons voir que I:~-oo ôk(x) est invariant par la transformée de Fourier F. Cette dernière étant une opération continue, alors OO F ( k~oo ôk(x) ) OO OO = k~oo Fôk(x) = k~oo e-21fiwk = T(w), en vertu de la proposition 7.3.7. Cette distribution est tempérée et elle est périodique de période 1. Pour déterminer T(w), on va utiliser un raisonnement similaire à celui qui a été fait dans la proposition 6.5.7 (chapitre précédent), tout en tenant compte des constantes intervenant dans le problème. On a e21fiwT(w) = e27fiw L e.:.._21fiwk = L e-27fiw(k-1) = T(w), OO OO k=-oo k=-oo 7.3. TRANSFORMÉE DE FOURIER DES DISTRIBUTIONS 253 d'où g(w)T = 0 où g(w) = e2'11"iw - 1. La fonction g est indéfiniment différentiable et en outre g(w) = 0 si et seulement si w E N avec g'(w) i= O. Dês lors (voir chapitre 3), OO L ckôk(w). T(w) = k=-oo Les coefficients Ck sont tous égaux à une même constante c. En effet, la distribution Tétant 1-périodique, cela signifie que r1T = T où la distribution r1T est la translatée de T par la translation 1. Donc OO L ôk(w). T(w) = c k=-oo On vérifie aisément que c = 1. En effet, si II{w) est la fonction porte définie dans l'exercice 1.7.1, alors (T(w), II(w)) = ( c,f;,= O•(w), 1 L e-2'11"iwkdw = Or (T(w), II(w)) = 1/2 00 -1/2 k=-oo car JI(w)) = cII(O) = c. 1 1/2 e-2'11"iwkdw -1/2 L 1 e-2'11"iwkdw = 1, 00 1/2 k=-oo -1/2 = { 1 s~ k = 0 0 Sl k i= 0 ~ donc c = 1. Une autre méthode consiste à noter que puisque f = T, alors c2 = 1, c'est-à-dire c = ±1. Le seul cas valable est c = 1 car les fonctions de S sont positives ainsi que leurs transformées. Dês lors, OO T(w) = L ôk(w). k=-oo Autrement dit, F (f;,= O•(x)) = .f;,= O•(w). Comme (:FT, c.p) = (T, :Fc.p), c.p ES, ce résultat est équivalent à OO OO k=-oo k=-oo L cp(k) = L ép(k), <p Es et la démonstration est complète. D CHAPITRE 7. TRANSFORMÉE DE FOURIER 254 Remarque 7.3.2 Considérons la distribution tempérée L:~-oo Ôak(x), a E R'.f-. On obtient évidemment :F (.t= o..(x)) .t=•.. = a ER* (w), + et pour toute fonction cp ES, la formule sommatoire de Poisson s'écrit al I: cp (k) a = I: ?(ka). OO OO k=-oo k=-oo Remarque 7.3.3 On peut trouver d'autres conditions suffisantes pour que la formule sommatoire de Poisson soit valable (voir par exemple exercice 7. 7.8). Pour une autre preuve de la proposition ci-dessus, voir exercice 7.6.23. l: Proposition 7.3.9 (Formule d'inversion de Fourier). Si cp ES, alors cp(x) = ép(w)e27riwxdw. Démonstration : Soit 'lfJ(x) = e27ritxcp(x), t E R. La formule sommatoire de Poisson (proposition 7.3.8), s'écrit OO OO OO k=-oo k=-00 k=-oo ~ I: 'lfJ(k) = I: ;f(k) = I: ;f(k), et d'après (7.3.1), OO OO OO ~-OO ~-OO ~-OO L e21ritkcp(k) = L ép(k - t) = L $(k)e-21ritk. Ces séries convergent absolument et uniformément sur [O, 1] (en effet, il suffit de noter que le 21ritkcp(k)I :S lcp(k)I et L: lcp(k)I converge, voir proposition 7.3.8). L'intégra~ terme à terme en t sur [O, 1] est donc légitime. On obtient alors cp(O) = cp(O). Considérons maintenant la fonction ((x) = cp(x + t), t E R. Nous avons déjà vu que : ((w) = ép(w)e 27riwt, ((x) = ép(x - t), et d'après ce qui précède, on a cp(t) = ((0) = $(0) = $(-t). Autrement dit, cp(x) = J~00 ép(w)e 27riwxdw, et la démonstration s'achève. D Remarque 7.3.4 Concernant la formule d'inversion de Fourier, on montre (voir exercice 7.6.24) que si f E .ci telle que : Î E .ci, alors f(x) = presque partout en x E R l: Î(w)e27riwxdw, 7.3. TRANSFORMÉE DE FOURIER DES DISTRIBUTIONS 255 Proposition 7.3.10 Si S est muni du produit scalaire canonique 1: (cpl'l/J) = cp(x)"if(x)dx, alors la transformation de Fourier :F : s - - t s' <p 1-------+ rp = :F<p' est un isomorphisme et on a l'égalité de Plancherel 1: lcp(x)l 2 dx = 1: l({J(w)l 2 dw. Démonstration : L'espace S étant inclus dans C1 , alors d'après la formule de Plancherel (proposition 7.2.7), le produit scalaire ci-dessus est conservé. Soit <p ES et posons 'l/J = ({J. La formule d'inversion de Fourier (proposition 7.3.9) donne <p = :P. Dès lors, la transformation de Fourier est surjective et comme elle est évidemment linéaire, le résultat en découle. D Proposition 7.3.11 Pour tout <p ES, on a :F(:Fcp) = <p, :F(:Fcp) =<p. Autrement dit, dans l'espace S les transformées :F et :F sont inverses l'une de l'autre. Démonstration : Posons :F<p = U et :FU = V. On a U E S, V E S et V(w) = = = = = = 1: 1: (l: 1:1: 1:1: (lx, 1: U(x)e 27riwxdx, cp(t)e-27rixtdt) e27riwxdx, cp(t)e-27rix(t-w)dxdt, cp(>. + w)e- 27rix>.dxd>., À= t -w cp(À + w)e- 27rix>.dÀ), (1,:FcI>w), où :FcI>w = J~00 cI>w(À)e- 27rix>.dÀ et cI>w(À) =cp(À + w). Dès lors, V(w) = (:Fl, cI>w) = (8, cI>w) = cI>w(O) = cp(w). D'où V= <p, ce qui achève la démonstration. D CHAPITRE 7. TRANSFORMÉE DE FOURIER 256 Remarque 7.3.5 Les formules de réciprocité de Fourier (voir proposition 7.3.9), peuvent être notées sous la forme : :F(:F- 1cp) = cp, :F- 1(:Fcp) = cp. Proposition 7.3.12 Pour tout TES', on a :F(:FT) = T, :F(:FT) = T. Autrement dit, dans l'espace S les transformées :F et :F sont inverses l'une de l'autre. Démonstration : Soient cp E S et T E S'. On a :FT E S' et :F E S'. Dès lors, (:F(:FT), cp} = (:FT, :Fcp} = (T, :F(:Fcp)} = (T, cp}, et (:F(:FT), cp} = (:FT, :Fcp} = (T, :F(:Fcp)) = (T, cp}. La démonstration s'achève. D Remarque 7.3.6 Ici aussi, on peut remplacer dans les formules de réciprocité de Fourier ci-dessus, :F par la notation :F- 1 . Exemple 7.3.11 La transformée de Fourier de la distribution tempérée associée à la fonction constante 1 est égale à la distribution ô de Dirac. En effet, on a (1, :Fcp}, (:Fl, cp 1_: 1_: = = (:Fcp)(x)dMJ, (:Fcp)(x)e21riw0dw, :F-1(:Fcp)(O), cp(O) (ô, cp}' d'où :Fl = ô. Pour une autre preuve de ce résultat, voir exercice 7.6.26. Proposition 7.3.13 Soient S et T deux distributions à supports bornés. Alors, le support du produit de convolution S * T est borné et on a :F(S * T) = (:FS).(:FT) 7.4. TRANSFORMÉE DE FOURIER DANS C2 257 Démonstration : Rappelons {chapitre 5) que le produit de convolution de deux distributions Set T existe si l'une des supports supp Sou supp Test borné. Dans ce cas supp (S*T) est aussi borné car il est inclus dans l'adhérence de la somme du support de Set du support de T (voir proposition 5.3.5). Dès lors, en vertu de la proposition 7.3.7, :F(S * T) est une fonction définie par :F(S*T) = = = = (S*T,e- 27riwx}, (proposition 7.3.7) (Sx ® Ty, e-27riw(x+y)}, (Sx, e- 27riwx}(Ty, e- 27riwx}, (proposition 5.1.2) (:FS).(:FT), (proposition 7.3.7) et la démonstration s'achève. D Remarque 7.3. 7 Le résultat ci-dessus est valable dans des hypothèses plus générales. Par ailleurs, le produit (:FS).(:FT) ne peut étre défini en toute généralité. Si S est une distribution à support borné et T une distribution tempérée quelconque, dans ce cas le produit (:FS).(:FT) doit étre interprété comme le produit d'une distribution par une fonction de classe C00 • Notons aussi que si S et T sont des distributions tempérées et ont des supports bornés inférieurement, alors (chapitre 5) le produit S * T est bien défini mais le produit (:FS).(:FT) n'est en général pas défini. Pour s'en convaincre, il suffit de considérer le cas de la distribution de Heaviside. Réciproquement, en posant :FS = U et :FT = V, on sait d'après les formules de réciprocités de Fourier que :FU= :F(:FS) = S, :FV = :F(:FT) = T, et on aura :F(ST) = :FS * :FT. 7.4 Transformée de Fourier dans C2 Considérons l'ensemble C2 (IR) (que l'on note simplement C2 ) des fonctions f(x) à valeurs complexes, de carré intégrable au sens de Lebesgue. Rappelons que l'on définit sur C,2 un produit scalaire (!Jg) = 1: f(x)g(x)dx, une norme notée ll/112 = v'fM = (l: 1 Jf(x)J 2 dx < oo) 2 , CHAPITRE 7. TRANSFORMÉE DE FOURIER 258 ainsi qu'une distance Il/ - Yll2 = (l: 1 lf(x) 9 (x)l 2 dx < oo) 2 · L'espace C2 est complet pour la topologie métrique définie par la distance ci-dessus et c'est un espace de Hilbert. On aimerait définir la transformation de Fourier d'une fonction f E C2 . Notons d'abord qu'il n'existe pas de relation d'inclusion entre C} et C2 • Pour - 2 s'en convaincre, il suffit de considérer les fonctions suivantes : f(x) = e~ , g(x) = v'l~x 2 et h(x) = e-x 2 • On vérifie aisément que f E C1 mais f fj. C2 , g E C2 mais g fj. C1 , h E C1 n C2. Dès lors, puisque C2 </:. C1 , on ne peut pas utiliser en général les formules des transformées de Fourier relatives aux espaces C1 et S, introduites dans les sections précédentes. Nous verrons que lorsque À-----+ l'intégrale f~>. f(x)e- 21riwxdx converge en moyenne quadratique (c'est-à-dire pour la norme 11·112 ou si on veut au sens de la topologie de C2 ) vers une fonction Î dite transformée de FourierPlancherel ou simplement transformée de Fourier de f. La fonction Î appartient à C2 et la formule d'inversion de Fourier est satisfaite. L'idée est la suivante : on montre que la transformée de Fourier envoie l'espace de Schwartz S dans C2 et que c'est une isométrie pour la norme de C2 • En tenant compte de la densité de l'espace S dans C2 , on peut utiliser le prolongement par continuité de la transformée de Fourier vue comme application linéaire de S dans S. La transformée de Fourier (Plancherel) d'une fonction de C2 est définie comme une limite de transformées de Fourier de fonctions de C1 n C2 . oo, Proposition 7.4.1 Les espaces 'D et S sont denses dans C2 . Démonstration : Montrons d'abord que Sc C2 . En effet, si 'Pk -----+ 0 dans S, alors 'Pk(x) -----+ 0 uniformément dans JR. Pour lxl ~ C, on a l'Pk(x)J 2 ~ ~ où C et K sont des constantes. Dès lors, l: l'Pk(x)l 2 dx = I: l'Pk(x)J 2 dx + fc 00 l'Pk(x)i2dx + I: l'Pk(x)J 2 dx, et cette expression tend vers 0, en vertu du théorème de Lebesgue. Montrons maintenant que 'D est dense dans C2 . L'adhérence adh 'D dans C2 est un sousespace vectoriel fermé de C2 . L'espace de Hilbert C2 étant complet, on déduit 1 que: C2 = adh 'DE9 (adh 'D).l. Soit cp E adh v.i, alors pour tout 'l/; E 'D, on a 0 = (cpl'l/J) = l: cp(x)°ifi(x)dx. 1 En général, si H est un espace de Hilbert et si U est un sous-espace vectoriel fermé de H, alors H = U œUJ.. 7.4. TRANSFORMÉE DE FOURIER DANS C, 2 259 D'après l'exercice 7.7.11, on a cp(x) = 0 presque partout sur R Autrement dit, cp = 0 dans C,2 et dès lors (adh V)-1 = {O} et C, 2 = adh V. Montrons enfin que S est dense dans C, 2 • Notons que V c S, puisque les fonctions sont à support compact. Dès lors, V c Sc C,2 et le résultat résulte immédiatement de ce qui précède, ce qui achève la démonstration. D Soit f E C,2 . Comme S est dense dans C,2 , il existe une suite Un) de S telle que: fn ~ f dans C, 2 . La proposition 7.3.10, donne = = = - llJn - fn+mll2, llfn - fn+mll2, llfn - fll2 + llJ - fn+mll2, et pour n ~ oo, cette expression tend uniformément (en m) vers O. Dès lors, (În) est une suite de Cauchy dans l'espace C,2 . Ce dernier étant complet, on en déduit qu'il existe une limite notée :Ff E C, 2 telle que: llÎn-:F/112 ~O. Par ailleurs, on vérifie aisément que :Ff ne dépend pas de la suite Un). En effet, si (gn) est une suite de S telle que : llYn - fll2 ~ 0, alors ~ - llûn - fnll2 = llYn - fnll2 = llYn - fnll2 = llYn - fll2 + llJ - fnll2, et cette expression tend vers 0 lorsque n ~ O. Par conséquent, lorsque n ~ 0, on a llûn -:Ffll2 ~O. En particulier, si f E S, alors :Ff = Il est à noter que pour une fonction quelconque f E C2 , l'intégrale J~00 f(x)e- 27riwxdx n'a pas de sens; elle a seulement un sens si f E C,1 n C, 2 . D'après la proposition 7.3.10, la transformée de Fourier dans l'espace S est linéaire et conserve le produit scalaire. En passant à la limite, on montre qu'il en est de même dans C,2 • ~ On a vu ci-d~ssus que În ~ :Ff dans C2 . Dès lors, În ~ :F(:Ff) dans f C2 . Si Yn(x) = În(-x) et g(x) = :F(:Ff)(-x), alors 9n ~ g dans C2 . En tenant compte~ la formule d'inversion de Fourier, on déduit que pour tout x E JR, fn(x) = În(-x) = Yn(x), et donc f(x) = g(x) = :F(:Ff)(-x), presque partout sur R En posant g = :F(:F(:Ff)) dans cette expression, on obtient f = :Fg et la transformée de Fourier est surjective. Soit g E S. En tenant compte de la formule de Plancherel et de ce qui précède, on obtient 260 CHAPITRE 7. TRANSFORMÉE DE FOURIER f- En prenant <p F f et g = J; où 'ljJ E S est quelconque, on obtient f ~00 <p""ijj = O. étant continue et F f E C2 , alors la fonction <p restreinte à l'intervalle ] - k, k[ appartient à C, 1 (] - k, k[) pour tout k E N*. D'après l'exercice 7.7.11, f(x) = 0 presque partout sur R En rassemblant tous ces résultas, on obtient le théorème suivant : f Théorème 7.4.2 La transformation de Fourier C 2 ~ C 2 , f 1--------t Ff, est un isomorphisme et en particulier, on a l'égalité de Plancherel llfll2 = llÎll2. De plus, l'inverse de cette transformation est donné par ;::- 1 f(x) = Ff(-x), presque partout sur R Si f E C, 1 n C2 , alors Ff = f presque partout sur R Remarque 7.4.1 On peut reformuler ce qui précède en disant que C, 1 n C, 2 est dense dans C 2 et que si f E C, 1 n C, 2 , alors f E C, 2 . La transformation de Fourier C 1 n C 2 ~ C, 2 , f 1--------t f, se prolonge de manière unique en une application linéaire continue F : C, 2 ~ C, 2 , f 1--------t F f. En outre, F est une isométrie c'est-à-dire 1-: lf(x)l 2 dx = 1-: IF{f(x)}ldw, 'if E C 2 et elle est bijective. Autrement dit, F est unitaire; elle est inversible d'inverse F que l'on note aussi ;::- 1 avec FFf = f, 'if E C 2 , elle conserve le produit scalaire (FflFg) = (fig), Vf, g E C2 et en particulier llÎll2 = llfll2. Pour toute fonction f E C 1 n C, 2 , on a F{f(x)} = lim 1>. f(x)e- 21l"iwxdx = À->00 -À 1 00 f(x)e- 21l"iwxdx = f(w). -OO On utilise dans d'autres ouvrages la notation suivante : f(w) = l.i.m.1>. f(x)e- 21l"iwxdx, À->00 -À avec des points entre les lettres l, i, et m. Il faut bien noter que la limite cidessus n'est pas une limite au sens ponctuelle du terme mais une limite en moyenne; c'est une limite au sens de la norme de l'espace de Hilbert C, 2 . On trouvera aussi la notation suivante : f(w) = lim C 2 1>. f(x)e- 21l"iwxdx. À->oo -À Proposition 7.4.3 Si f, g E C2 , alors Jg = f * g. 7.5. TRANSFORMÉE DE FOURIER A PLUSIEURS VARIABLES 261 Démonstration : Notons d'abord que le produit de convolution f * g(x) = l: f(t)g(x - t)dt, x ER est bien défini car si Ux(t) = g(x - t), alors Ux E C2 et f * g(x) = (flux)· Puisque f~00 fg =(fig), on en déduit que fg E C1 . Par ailleurs, la fonction h(t) = g(x)e 2?ritx et fg(x) = l: l: l: l: l: f(t)g(t)e- 2?ritxdt = J(t)g(t)e 2?ritxdt = l: Î(w)h(w)dw, en vertu de la conservation du produit scalaire. Dês lors, en tenant compte de l'exercice 7.6.28, on obtient fg(x) = Î(w)~(w - x)dw, Î(w)~(x -w)dw, = J(w)g(x -w)dw, 1*Y(x), ce qui achève la démonstration. D 7.5 Transformée de Fourier à plusieurs variables En général, les définitions et propriétés étudiées précédemment pour la transformée de Fourier d'une fonction à une variable se généralisent immédiatement à la dimension arbitraire n. Nous allons ici nous contenter de citer quelques-unes. Rappelons que pour les propriétés de dérivations, on utilise les notations suivantes : si a = (a1, ... ,an) E Nn est un multi-indice, on note 8°' (ou D°') l'opérateur et pour x = (xi, ... , Xn) E Rn, x°' = xf 1 ••• x~n. Soient x = (xi, ... ,xn) E Rn, w = (wi, ... ,wn) E Rn et (wlx) = E~=lWkXk, le produit scalaire dans Rn. Soit f E C1 (Rn). On appelle transformée de Fourier de f, la fonction à valeurs complexes définie par Î(w) = r f(x)e-2?ri(wlx)dx, }JR_n CHAPITRE 7. TRANSFORMÉE DE FOURIER 262 c'est-à-dire ,.... f(wi, ... , Wn) = 1 00 ... 100 f(x1, ... , Xn)e -21Ti(w1x1 +·+WnXn) dx1 ... dxn. -OO -OO Si la transformée de Fourier de f appartient elle-même à .C 1 (Rn), on a alors la formule d'inversion f(x) = { Î(w)e21Ti(wlx)dw. J~n Dans le cas où la fonction f(x) se factorise, f(x) = fi(x1)f2(x2) ... fn(xn) où Ji, ... , fn E .C 1 (R), alors sa transformée de Fourier se factorise aussi Î(w) = fi(w1)f2(w2) ... fn(wn)· Il suffit d'utiliser le théorème de Fubini. Lorsque la fonction f(x) de plusieurs variables xi, ... , Xn est radiale c'està-dire elle dépend seulement de llxll2 = Jx~ + · · · + x~ et s'écrit donc sous la forme f(x) = fo(llxll2), alors sa transformée de Fourier est aussi radiale. Voyons par exemple avec plus de détail le cas d'une fonction radiale sur IR. 2 , f(x) = fo(llxll2). Soit x1 = rcosO, x2 = rsinO, r E JR.+, 0 E [O, 27r[. De même, soit w1 = pcoscl'., w2 = psina, p E JR.+, a E [0,27r[. On a Î(w) = 100 121T fo(r)e-21Tiprcos(B-a)rdrd0, = 100 rfo(r) (121T e-21Tiprcos(B-a)de) dr, = 100 r fo(r) (1-: e21TiprsinÀdÀ) dr, À= e - a- i car la fonction dépendant de À est 27r-périodique. En général, l'expression cidessus ne s'exprime pas à l'aide de fonctions élémentaires mais on voit bien qu'elle est indépendante de a. Par ailleurs, en introduisant la fonction Jo de Bessel2 d'ordre 0, c'est-à-dire Jo(x) = _..!._ 11T e 21TiprsinÀd).. = ~ {~ cos(xsin>.)dÀ, 271' -1T 7r lo 2 Pour information, la fonction Jo admet un développement en série entière au voisinage de l'origine, x2 x4 x6 ~ {-l)k Jo(x) = l - 22 + 22.d2 - 22.42.62 + · · · = L...J {k!)2 x 2k 2 · k=O En effet, on vérifie aisément que les conditions d'utilisation du théorème de Fubini sont satisfaites. On développe le fonction cos(xsinx) en puissances de x, on intégre terme à terme l'expression obtenue et on intégre f0~ sin2 k )..d).. plusieurs fois par parties. On obtient finalement la série entière ci-dessus dont le rayon de convergence est infini. On vérifie aussi que la fonction Jo est solution de l'équation différentielle de Bessel : xy" + y' + xy = O. 7.5. TRANSFORMÉE DE FOURIER A PLUSIEURS VARIABLES on obtient J(w) = 271" 263 fo rfo(r)Jo(27rpr)dr. 00 L'espace S de Schwartz est l'espace des fonctions cp de classe C00 sur Rn à décroissance rapide, c'est-à-dire telles que pour tous a, f3 E Nn, on ait lim lxaâ.Bcp(x)I =O. lxl-+oo On montre comme dans le cas d'une variable que la transformation de Fourier :F est une application linéaire continue de S dans lui-même et que celle-ci coïncide avec celle habituelle sur C1 . Comme nous l'avons déjà signalé, les propriétés que nous avons démontré se généralisent sans aucune difficulté. Citons à titre d'exemple les formules, la transformée de Fourier inverse, la formule de réciprocité pour cp E S reste la même (1/J = :Fcp {::::::::} cp = :F- 11/J), etc. Soit S' l'espace des distributions tempérées sur Rn, c'est-à-dire l'espace des fonctionnelles linéaires continues sur S. On montre comme précédemment que les distributions associées à des fonctions localement sommables et à croissance lente appartiennent à l'espace S'. Celui-ci contient évidemment les distributions associées aux fonctions qui sont localement sommables et de carré sommable ainsi que les distributions ayant un support borné. Par ailleurs, la transformée de Fourier est une application linéaire continue de S' dans lui-même, VT E S',Vcp ES, (:FT,cp) = (T,:Fcp), (c'est-à-dire (T,cp) = (T,ép)). Toutes les propriétés vues avant se généralisent aisément. Par exemple, :Fô = 1, La transformation de Fourier d'une distribution à support compact peut-être prolongée en une fonction analytique sur en tout entier. Plus précisément, le théorème de Paley-Wiener classique (voir [10], [12, tome 2, p.41], [11, p.305]) s'énonce comme suit : soient f une fonction définie sur Rn et a > O. Alors f est l'image de Fourier d'une fonction cp E 'D à support inclus dans la boule {x E Rn : llxll < a} si et seulement si f est prolongeable en une fonction g holomorphe sur en et vérifiant une majoration du type lg(z)I ~ Ck(l + llzll)-kealllm zll, z E en, ck > 0, k EN llim zll 2 = Ej= 1 llim Zjll 2 , z = (zi, ... , Zn) et lm Zj =partie imaginaire de Zj· La transformée de Fourier à plusieurs variables est très utilisée dans l'étude des équations aux dérivées partielles (voir les différents exercices proposés plus loin). CHAPITRE 7. TRANSFORMÉE DE FOURIER 264 7.6 Exercices résolus Exercice 7.6.1 Calculer la transformée de Fourier de la fonction définie par 2 f(x) = e-11'x . Solution : On a f E S et f(w) = J~00 e-11'x 2 e- 211'iwxdx. D'après la proposition 7.2.4, on a (Î(w))' = où g(x) = xf(x), -27ri g(x)e- 211'iwxdx, -27ri = 1: -211'ig(w) 100 xe-11'x2 e-211'iwxdx. -OO En faisant une intégration par parties, on obtient (Î(w))' = -27ri (- __!_e-11'x2 e-211'iwxloo - iw 271' -OO 100 e-11'x2 e-211'iwxdx) , -OO -27rwf(w). La solution de cette équation différentielle est immédiate, f(w) = Ce- 211'iw2 où C est une constante. Pour déterminer cette dernière, on procède comme suit : ~ =C= f(O) 1 00 00 1 V1i e-11'x 2 dx = - 1 -OO 1 et 2 dt = -.j:rr = 1, V1i -OO ~ 2 où t = ...fiX. Par conséquent, f(w) = e-11'w . Une autre méthode pour déterminer la constante C, consiste à utiliser la formule sommatoire de Poisson. En effet, on a OO OO k=-oo k=-oo L:: f(k) = L:: f(k), c'est-à-dire OO L:: k=-oo d'où C = 1. Exercice 7.6.2 Soit f E C1 . a) Montrer que la transformée de Fourier (cosinus et sinus) peut s'écrire sous la forme F{f(x)} = 21 00 f paire(x) cos 27rwxdx - 2i 1 00 Îimpaire(x) sin 211'wxdx, 265 7.6. EXERCICES RÉSOLUS où !paire désigne une fonction paire et !impaire une fonction impaire. b) Donner une condition nécessaire et suffisante pour que la transformée de Fourier d'une fonction réelle soit réelle. c) Montrer que si f est paire, alors F {! (x)} = 2 J000 f (x) cos 211'wxdx et si f est impaire, alors F {! (x)} = 2 J000 f sin 211'wxdx. Solution : a) On utilise le fait que f(x) = fpaire(x) + fimpaire(x), · (x) = f(x)+f(-x) est une fonction paire et J·impaire · (x) -- f(x)-1(-x) où f paue 2 2 est une fonction impaire. D'où F{f(x)} = l: f(x)e-21Tiwxdx, 00 21 fpaire(x)cos211'wxdx-2i1 00 fimpaire(x)sin27l'wxdx. b) On déduit de la question précédente que si f est réelle alors sa transformée de Fourier est réelle si et seulement si f est paire. c) Si f est paire, alors f(x)cos211'wx est paire et f(x)sin27l'wx est impaire. Dès lors, 2 roo f (X) lo et COS 211'WXdX = l: loo f (X) COS 211'WXdX, -OO f(x) sin211'wxdx =O. Dans ce cas, F{f(x)} = 21 00 f(x) cos 211'wxdx. Si f est impaire, alors f (x) cos 211'WX est impaire et f (x) sin 27l'WX est paire. D'où, l: et f(x)cos27rwxdx = 0, l oo f (X) sin 27rWXdX = 2 .Ioroo f (X) sin 211'WXdX. -OO Dès lors, F{f(x)} = -2i 1 00 f(x)sin211'wxdx. 266 CHAPITRE 7. TRANSFORMÉE DE FOURIER Exercice 7.6.3 a) Calculer la transformée de Fourier de la fonction porte II(x) = { 1 0 s~ lxl < t si lxl ~ 2 b} Meme question pour la fonction triangle 6 (x) = { 1- lxl si lxl < 1 0 si lxl ~ 1 c) Exprimer 6'(x) à l'aide de II(x). d} En utilisant la relation obtenue dans c), retrouver le résultat de b}. e) Déterminer le produit de convolution II *II et en déduire le résultat obtenu dans la question b). Solution: a) On a .. = II(w) F{II(x)} =1 00 12 1 . II(x)e- 21l'iwxdx =2 sinnw. cos2nwxdx = - 0 -OO 1fW b) Notons que la fonction 6 est paire. D'après l'exercice précédent, on a pour w =/= 0, fo 6(x) cos 2nwxdx, - 2 fo (1- x) cos2nwxdx, .6.(w) = F{6(x)} = 2 00 1 (1 - x) sin2nw 11 + -1 27r 2W 2 0 1fW 1 1 . sm2nwxdx, 0 1- cos2nw = ?r2w2 sin2 nw 7r2w2 · Pour w = 0, on a .6.(0) = 1. c) On vérifie aisément que: 6'(x) = II(x + d) On a !) - II(x - !). 1 1 6 1 = F{6'(x)} = F{II(x + 2n - F{II(x - 2)}, = e1l'iw.r{II(x)} - e-1l'iw.r{II(x)} 2i sin nwF{II(x)}, • 2 2ism ?rW 1fW (d'après a)). (propriété 7.1.4), 7.6. EXERCICES RÉSOLUS 267 Or F{6'(x)} = 27riw.F{6(x)} (proposition 7.1.8), donc . 2 F{6(x)} = sm2 ~w. 7r w e) On a l: l: 1x- TI(t)TI(x - t)dt, x E~ 1 II(x - t)dt, 2 = 1 2 II(s)ds, x+~ s=x- t l+x si -1 <x<O { 1-x siO<x<l 0 si lxl 2: 1 6(x), XE~ Or, d'aprês la proposition 7.1.12, on sait que : F{TI * TI(x)} = F{TI(x)}F{TI(x)}, donc • 2 F{6(x)} = sm2 ~w. 7r w Exercice 7.6.4 Montrer que la fonction theta de Jacobi OO O(s) = I::e-7rsk2' s> 0 -OO vérifie l'équation fonctionnelle suivante : e (~)- Jse(s) =o. Solution: Nous avons montré dans l'exercice 7.6.1, que la transformée de Fourier de la fonction e-7rx 2 E S est OO k=-oo . e-7rx2 e- 27riwx dx. 268 CHAPITRE 7. TRANSFORMÉE DE FOURIER En posant u = .../Sx, v = )sw dans cette relation, on obtient Dès lors, ~ T{ e-'Tr-} .r s = 100 e-'Tr-~s e- 'TrtwXdx = v/':se -'TrBW , 2' 2 -OO et la formule sommatoire de Poisson s'écrit OO OO 2: e_'Trks = 2: vse-'Trsk2. 2 k=-oo k=-oo On en déduit que (~) = ysO(s), () où O(s) = E~-oo e-"Trsk 2. Exercice 7.6.5 a) Déterminer la transformée de Fourier de la fonction 1 f(x) = - 12· +x b) En déduire la transformée de Fourier de la fonction f(x) = (1 +x2)2. X Solution : a) A l'aide de la méthode des résidus, on trouve 1 +x2 F {-1 } = 100 e-2"Triwx dx = 7re- 7rlwl. _00 1 +x2 2 b) On a F{{l+xx2)2} F{-~ (l:x2)'}, - -~F{ (l:x2)'}, -1l'iwF { 1 : x 2 }, = 7rlwl, -7!' 2iwe- 2 (proposition 7.1.8) (d'après a)) 269 7.6. EXERCICES RÉSOLUS Exercice 7.6.6 En utilisant la transformée de Fourier, déterminer la solution u(x, t) de l'équation de la chaleur 8u 8 2u 8t = a8x2' a>O avec la condition initiale : u(x, 0) = cp(x) où cp(x) est la température à l'instant t =o. Solution : Pour résoudre l'équation ci-dessus, on considère la transformée de Fourier par rapport à la variable x seulement. On a 8u . 100 -82u (x, t)e- 27riwxdx, . t)e- 2mwxdx =a 1 00 -(x, 8t 8X 2 -OO -OO et F{u(x, t)}û(w, t) = 1-: u(x, t)e- 21riwxdx. En tenant compte de la proposition 7.1.8, on obtient 8u F{ 8 x (x, t)} 82 u F { 8x2 (x, t)} 100 ) -21riwxdx = 27riwu . ~(w,t, ) = au( -8W w,t)= _ -8u( 8 X x,t e 00 8 2 u( ) 8W 2 w, t = 100 882u(x, t )e 00 _ X 2 -27riwx dx = -47!" 2w2~( u w, t ) , Dès lors, l'équation précédente s'écrit sous la forme 8û 2 2~ 8 t (w, t) = -4a7r w u(w, t). En intégrant cette équation en l'inconnue û(w, t) de la variable t, on obtient Or û(w, 0) = C = 1-: u(x, O)e- 21riwxdx = donc û(w, t) = e-4a7r2w2t c'est-à-dire 1-: 1-: cp(x)e- 21riwxdx, cp(x)e-21riwxdx = e-4a1r2w2t<f)(w), CHAPITRE 7. TRANSFORMÉE DE FOURIER 270 Comme F{f * g} = F{f}F{g}, on peut poser u(x, t) = f * g, avec f = cp(x) donnée et g telle que: F{g} = g(w) = e- 4a7r 2 w2 t. D'après l'exercice 7.6.1, on a Finalement, on obtient la solution Exercice 7.6. 7 En utilisant la transformée de Fourier, résoudre l'équation intégrale suivante : f(x) = g(x) + 1-: k(x - y)f(y)dy, où g et k sont des fonctions connues ainsi que leurs transformées de Fourier respectivement G et K. Solution : On a F{f(x)} = Î(w) = 1-: 1-: 1-: f(x)e- 27riwxdx, (g(x) + 1-: k(x - y)f(y)dy) e- 27riwxdx, g(x)e-27riwxdx + 1-: 1-: 1-: 1-: 1-: 1-: f(y)dy k(x - y)e- 27riwxdx, k(z)e- 27riw(y+z)dz, z = x -y = g(w) + f(y)dy = g(w) + f(y)e- 27riwydy = g(w) + Î(w)k(w). k(z)e- 27riwzdz, D'où Î(w) = 1 ~~~) et d'après la formule d'inversion de Fourier, on a f (X) = /_OO g(~) e27riwX dw. -OO 1- k(w) 7.6. EXERCICES RÉSOLUS 271 Exercice 7.6.8 On considère l'équation fonctionnelle suivante : f(x) + A(f(x - 1) + f(x + 1)) = u(x), où u(x) est une fonction connue, absolument intégrable sur lR et A une constante. Supposons que la transformée de Fourier de la fonction f et son inverse existent. Déterminer f(x) sous forme intégrale. Quelle condition doit vérifier A? Solution: En tenant compte des propriétés 7.1.3 et 7.1.4, on obtient F{f(x)} + A(F{f(x - 1)} + F{f(x + 1)}) = F{ u(x)}, et J(w) + A(e211"iw J(w) + e- 211"iw J(w)) = û(w). D'où (1+2Acos27rw)Î(w) = û(w), ce qui implique Î û(w) (w) = 1 + 2A cos 27rw . La formule d'inversion de Fourier s'écrit dans ce cas f(x) = r)() û(w) } _ 00 e211"iwxdw. 1 + 2A cos 27rw On doit avoir 1+2Acos27rw '# 0, c'est-à-dire IAI < ~· Exercice 7.6.9 Soient f et g deux fonctions absolument et de carré intégrable sur R La fonction de corrélation 'Pfg(x) de f(x) et g(x) est définie par <.p19 (x) = 1-: f(y)g(x + y)dy. a) Montrer que : 'Pfg(x) = 1-: f(w)g(w)e211"iwxdw. b) En déduire l'identité de Parseval : c) Calculer l'intégrale: J~00 si~tdt. CHAPITRE 7. TRANSFORMÉE DE FOURIER 272 Solution: a) On a cp19 (x) = = = 1_: 1_: (/_: 1_: J(y) (/_: g(x)e 21riw(x+y)dw) dx, J(y)e21riwydy) g(w)e27riwxdx, J(w)g(w)e 21riwxdw, car f est à valeurs réelles. b) Pour x = 0, la formule ci-dessus s'écrit <p19 (0) = 1_: f(y)g(y)dy = 1_: /(w)g(w)dw. Et si en particulier f(x) = g(x), on obtient <pJg(x) = 1_: J(w)g(w)e21riwxdw. c) La transformée de Fourier de la fonction f(x) = { 1 s~ lxl ::; 1 0 s1 lxl > 1 est -11 !~(W ) - e -21riwxd X-- sin 271'W • -1 11'W En remplaçant ces fonctions dans l'identité de Parseval, on obtient 1 1 1 1 dx = -1 d'où 00 -OO 00 -OO sin2 27rw dw, 2 2 11' W sin2 t -2-dt = 11'. t Exercice 7.6.10 a) Montrer qu'il n'existe pas d'unité sur l'espace C 1 pour la convolution. b} Montrer que la transformation de Fourier C1 -----+ Co, f 1------t Î, est une injection non surjective. 7.6. EXERCICES RÉSOLUS 273 Solution: a) On raisonne par l'absurde. On suppose qu'il existe ( E C-1 tel que pour toute fonction f E C.1, on ait f * ( = f. D'après la proposition 7.1.12, ............... on a f * ( = f( = f. Dès lors, f(( - 1) = O. On a montré dans l'exercice 7.6.1, que la transformée de Fourier de la fonction e-1rx 2 est égale à e-11"w 2 • En choisissant, f(x) = e-11"x 2 , on obtient e-1rw\((w) - 1) =O. D'où ((w) = 1, ce qui est contradictoire car d'après la proposition 7.1.2, la transformée de Fourier de ( doit tendre vers 0 à l'infini. Par conséquent, l'espace C. 1 est sans unité pour la convolution. b) Supposons que Î = O. Comme f E C. 1 , alors f = 0 presque partout et l'application en question est injective (voir aussi l'exercice 7.6.24, c)). Pour montrer qu'elle n'est pas surjective, on utilise le fait qu'une application linéaire continue surjective entre deux espaces vectoriels normés complets est ouverte (théorème de Banach-Schauder ou théorème de l'application ouverte). Cons~ons les fonctions indicatrices: ((x) = 1[-k,k]• 17(x) = 1[-l,l] et posons --- - f = ( * 17. On a ((w) = 100 -- ((x)e-21riwxdx = T/(w) = f(w) lk e-21riwxdx = sin27rkw, -k -OO 7rW sin27rw 7rW -;( )~( ) = sin 27rw sin 27rkw .,,w17w 22 . 7r w Notons que f E C. 1 alors que ( ~ C. 1 . On déduit de l'application ouverte cidessus, l'existence d'une constante M > 0 telle que la norme de f pour C 1 est majorée par M supwER 1Î( w) I · Or la norme de f pour Co est uniformément bornée, donc llflh :::; MllÎllco· Le membre à gauche tend vers l'infini pour k ---+ oo, tandis que celui à droite est majorée par une constante, ce qui est absurde. Exercice 7.6.11 Montrer que la transformée de Fourier d'une distribution paire est une distribution paire et que celle d'une distribution impaire est aussi impaire. Solution : Soit T E S' une distribution paire. Autrement dit (définition 3.4.2, chapitre 3), On a T= T, c'est-à-dire (T, ~) = (T, cp), Vcp E S, où ~ : x (:FT, ~) = (T, :F~) = (T, 1-: cp(-x)e- 21riwxdx) = (T, 1-: 1-----+ cp(-x). cp(x)e21riwxdx), ou V . V (:FT, cp) = (T, 100 -oo cp(-x)e- 21ri(-w)xdx) = (T, :Fcp(-w)) = (T, :Fcp). CHAPITRE 7. TRANSFORMÉE DE FOURIER 274 On a montré dans la proposition 7.2.5, que si <p E S alors la transformée de Fourier ép = :F<p de <p appartient aussi à S. Dès lors, puisque par hypothèse T V est paire alors la dernière relation s'écrit (T,:Fcp) = (T,:Fcp) = (:FT,cp). Par conséquent, (:FT, ~) = (:FT, cp), et :FT est paire. Supposons maintenant que la V distribution T est impaire (définition 3.4.2, chapitre 3), c'est-à-dire T = -T V V V V ou (T, cp) = -(T, cp), Vcp ES, avec cp(x) = cp(-x). On a (:FT, cp) = (T, :Fcp), et en raisonnant comme ci-dessus, on obtient . V V (:FT, cp) = (T, :Fcp) = -(T, :Fcp) = -(:FT, cp), et :FT est impaire. Exercice 7.6.12 Déterminer les transformées de Fourier :F(vp~) et :F(vp~) où vp~ est la valeur principale de Cauchy. Solution : D'après l'exercice 3.5.2, on a xvp ~ = 1. D'où, :F(xvp ~) = :Fl. Or :Fl = ô = LH(w) où H est la distribution de Heaviside et par ailleurs :F(xvp ~) = - 2!.iL:F(vp ~)(proposition 7.1.10), donc 1 d 1 d --.-:F(vp -) = -H(w), 2m dw X dw c'est-à-dire :F(vp ~) = -27riH(w) + C, où C est une constante à déterminer. La distribution vp ~ étant impaire car f cp(-x)dx = - Jlxl?:.e f cp(x)dx, Jlxl?:.e alors sa transformée de Fourier est aussi impaire (exercice précédent). Dès lors, -27ri + C = -C d'où C ='Tri. Finalement 1 { -'Tri si w > 0 :F(vp ;) = -27riH(w) +'Tri= 'Tri si w < 0 On montre de même que :F(vp .!_) = 27riH(w) - 'Tri. X Exercice 7.6.13 Déterminer les transformées de Fourier :FH et :FH de la distribution de Heaviside. 7.6. EXERCICES RÉSOLUS 275 Solution: La fonction H(x) n'est pas sommable et n'a pas une transformée de Fourier au sens des fonctions. Or cette fonction est à croissance lente à l'infini (car elle est bornée), donc elle détermine une distribution tempérée et comme on le sait cette dernière a une transformée de Fourier. On a H' = ô, d'où Îi' = 8 = 1. Or Îi' = 21fiwH, donc 21fiwH = 1. On peut être tenté de choisir 2,;iw comme solution de cette équation. Or cette fonction n'est pas localement sommable et l'équation ci-dessus n'a pas de solution unique. On va procéder autrement. On a montré dans l'exercice 7.6.12, que: F(vp = -27riH(w)+7ri. En appliquant F à cette équation, on obtient FF(vp = -21fiFH(w) +1fiô, car Fl = ô. D'où FH = ~ - 2~iFF(vp La distribution vp est paire et d'après l'exercice précédent, i) i) i). i F(vp ! ) = 21fiH(w) - 7ri = -F(vp ! ). X D'où X 1 1 1 FF(vp -) = -FF(vp -) = -vp -, X X X en vertu de la proposition 7.3.12. Finalement, on a ô 1 1 FH = -+-vp -. 2 27ri X De même, en appliquant F à l'égalité mentionnée au début de la solution, on = -21fiFH + 1fiô, car Fl = ô. D'où obtient FF(vp i) - ô l1 ô 1 1 FH = - - -FF(vp -) = - - -vp 2 27fi X 2 27fi X' en vertu de la proposition 7.3.12. Exercice 7.6.14 a) Déterminer une relation simple entre lxl et la fonction H(x) de Heaviside. b} Calculer la transformée de Fourier de la fonction lxl. c) En déduire la transformée de Fourier de la distribution partie finie P f ~. Solution : a) Rappelons que la fonction H(x) de Heaviside est égale à 1 si x > 0, 0 six <O. Dês lors, lxl = xH(x) - xH(-x), car pour x > 0 les deux membres sont égales à x et pour x < 0 à -x. b) D'après la question précédente, on peut écrire F{lxl} F{xH(x)} - F{xH(-x)}, (propriété 7.1.3) 1 d 1 d - - . -FH(w) + -. -FH(-w), (proposition 7.1.10) 27ridw 27ridw CHAPITRE 7. TRANSFORMÉE DE FOURIER 276 D'après l'exercice 7.6.13, on sait que : :FH = ~ + 2~i vp ~· Déterminons :FH(-w). On a V V V (:FH(-w),cp) = (:FH,cp) = (H,:Fcp) = (H,:Fcp), cp ES Or V :Fcp(w) = :Fcp(-w) = 100 -oo cp(x)e 21fiwxdx = :Fcp(w), donc (:FH(-w), cp) = (H, :Fcp) = (:FH, cp), d'où - ô 1 1 :FH(w) = :FH = - - -. vp -, 2 271'i w (exercice 7.6.13) Finalement, :F{lxl} - 2~i ! (~ + 2~i vp ~) + 2~i d~ ( ~ - 2~i vp ~) ' 1 1) d ( 271'2 dw vp ~ ' 1 1 --Pf (exercice 2.4.2, chapitre 2) 271'2 w2 D'après b), on a :F{lxl} = -~Pf ~·D'où :F:F{lxl} = -~:F(Pf ~).Or :F:F{lxl} = lxl, donc Exercice 7.6.15 Montrer que si f est localement sommable, alors la distribution qui lui est associée n'est en général pas tempérée. Solution: Il suffit de considérer la fonction J(x) =ex avec cp(x) = co;hx' On aura (j, cp) = 1 00 ex -h-dx = OO. _ 00 COS X Exercice 7.6.16 Montrer que toute fonction localement sommable et à croissance lente, détermine une distribution tempérée. Solution : Soit f une fonction à croissance lente, c'est-à-dire pour lxl grand, lf(x)I :'.S Alxlk, k EN où A est une constante. Si cp ES, il existe une constante B telle que : lcp(x)I :'.S lxii1+ 2 , pour lxl ---+ oo. Dès lors, lf(x)cp(x)I :'.S ~' pour lxl ---+ oo, et par conséquent (!, cp) = J~00 f(x)cp(x)dx, existe. Elle est linéaire et on vérifie aisément qu'elle est continue dans S. 7.6. EXERCICES RÉSOLUS 277 Exercice 7.6.17 Montrer que si f est localement sommable et si elle est de carré sommable, alors elle détermine une ditribution tempérée. Solution : En effet, d'après l'inégalité de Schwarz, on a (j f(x)(cpk(x) - cp(x))) ~ j f 2(x)dx j (cpk(x) - cp(x)) 2dx. 2 Or (cpk - cp) E C2, = 100 (cpk - cp)2(x\(1 + x2) dx, 1 +X _ 00 < 7rsup l(cpk - cp)(x).(I + x 2 )1, xElR et puisque 'Pk tend vers cp dans S, alors lim (sup l('Pk - cp)(x).(I + x 2)1) = 0, k-+oo xElR et le résultat en découle. Exercice 7.6.18 Montrer que si f est sommable, alors elle détermine une ditribution tempérée. Solution : En effet, à l'infini la sommabilité de f implique celle de J2. La distribution associée à f est à croissance lente à l'infini puisqu'elle ne croît pas à l'infini. Exercice 7.6.19 Montrer que si une distribution est tempérée, alors ses dérivées le sont aussi. Solution: On a (T', cp) = -(T, cp'). Si cp ES, on a aussi cp' ES et donc (T, cp') a un sens, d'où le résultat. Exercice 7.6.20 Montrer que si une distribution Test tempérée et si a est une fonction de classe C00 à croissance lente ainsi que ses dérivées (en particulier un polynôme), alors aT est tempérée. Solution: On a (aT, cp) = (T, acp) et si cp ES, alors on a aussi acp ES. Exercice 7.6.21 Déterminer la transformée de Fourier de la dérivée nième de la distribution ô de Dirac. CHAPITRE 7. TRANSFORMÉE DE FOURIER 278 Solution: En tenant compte de la proposition 7.3.5 et de l'exemple précédent, on obtient On peut aussi appliquer directement la proposition 7.3.6 puisque en général, le support de la dérivée nième d'une distribution arbitraire est inclus dans celui de la distribution (exercice 2.4.5, chapitre 2). Exercice 7.6.22 Nous avons montré dans la proposition 7.3. 7 que si T est une distribution à support borné, sa transformée de Fourier est une fonction indéfiniment dérivable qui se prolonge en une fonction holomorphe entière dans le plan complexe. Que se passe-t-il si la distribution T n'est plus à support borné? Solution : Nous allons voir que si T n'est plus à support borné, alors la fonction en question peut se transformer en une distribution singulière. Pour s'en convaincre, il suffit de considérer la distribution tempérée T = 1. En remplaçant T = 1 dans la relation FT' = 27riwFT, on obtient wFl = O. D'après la proposition 3.1.2 (chapitre 3), la solution de cette équation est Fl = cô où c est une constante à déterminer. Posons T = 1 et cp(x) = e-?rx 2 dans la définition (FT, cp) = (T, Fcp). On obtient (Fl, cp) = (1, Fcp) = Or 1 00 -OO 2 e-?rx dx = 1r,;; y7r 1-: 1 00 Fcp(x)dx = 1-: e-?rx 2 dx. é 2 dt= . 1r,;;..fi = 1, t = ..JiX y7r -OO donc (Fl, cp) = 1. Par ailleurs, puisque (Fl, cp) = (cô, cp) = ccp(O) = c, alors c = 1. Par conséquent Fl = 8 (distribution singulière). Notons que la fonction 1 n'appartient ni à C 1 , ni à C 2 et sa transformée de Fourier au sens des fonctions n'existe pas. Exercice 7.6.23 Donner une nouvelle démonstration de la proposition 7.3.8 (formule sommatoire de Poisson) : si cp ES, alors OO OO k=-oo k=-oo L cp(k) = L ~(k). Solution : On a déjà vu au début de la preuve de la proposition 7.3.8 que les séries ci-dessus convergent absolument. Considérons maintenant la fonction définie par 'l{J(x) = I:~=-oo cp(x + n). En utilisant le même raisonnement et 7.6. EXERCICES RÉSOLUS 279 -S en tenant compte du fait que pour x E [O, 1], max lcp(x + n)I :::; si n ~ 1 et max lcp(x + n)I :::; (n..fi)2 si n :::; -2, alors on montre que cette série ainsi que la série dérivée converge normalement (donc absolument et uniformément) sur R et en particulier sur le compact [O, 1] vers la fonction 'l/J. Cette dernière est continûment dérivable (en vertu du théorème de dérivation des séries) et elle est 1-périodique. D'après la proposition 6.2.6 (chapitre 6), si une série de Fourier associée à une fonction continue converge uniformément alors elle converge vers cette fonction. Donc notre fonction 'l/J admet pour tout x E R, un développement en série de Fourier sous la forme OO 'l/J(x) = L Cke2?rikx. k=-oo On adopte ici la notation complexe (voir proposition 6.2.5, chapitre 6), tout en tenant compte de la modification du coefficient 271". Calculons le coefficient Ck d'indice k. On a Ck = 1 i 'tfJ(x)e-27rikxdx = 1L i OO cp(x + n)e-2?rikxdx. 0 n=-oo 0 La convergence de la série étant uniforme sur le compact [O, 1], on peut donc intervertir les deux signes. D'où Ck = L Jori cp(x + n)e-2?rikxdx = L lnrn+l cp(t)e-27riktdt, 00 00 n=-oo 0 n=-oo n ou Par conséquent, OO 'l/J(x) = L ép(k)e2?rikx, k=-oo et pour x = 0, on obtient le résultat annoncé. Exercice 7.6.24 a) (Formule d'inversion de Fourier). Montrer que si f E ci et Î E ci, alors f(x) = 1-: Î(w)e2?riwxdw, presque partout en x ER (voir aussi proposition 7.3.9). b} Montrer que si en outre la fonction f est continue alors la formule cidessus est valable pour tout x E R. c) Montrer que la transformée de Fourier est injective sur ci. 280 CHAPITRE 7. TRANSFORMÉE DE FOURIER Solution : a) On considère une fonction auxilière (approximation de l'identité dans .C 1 ) : 90 (x) = e-?folxl, a> O. La transformée de Fourier de 90 E .C 1 se calcule aisément et on obtient Ya(w) 100 e-1falxle-21fiwxdx, = -OO 1Q e1fQX-21fiWXdX + { 00 e-1fQX-21fiWXdX, = lo -OO 1 1 . + 2 . ' 2 7f0! 1fZW 7f0! + 1fZW 2a 7r(a2 + 4w 2 ' = Soit f E .C 1 . On a 1: f * Ya(x) = 1: f(x - t)ga(t)dt, J(x - t) (l: XE lR 9a(s)e- 21fitsds) dt, et d'après le théorème de Fubini, on peut permuter les deux signes intégrales, f * Ya(x) = car 1: (l: 9a(s) f(x - t)e- 21fitsdt) ds, 1:1: 1:1: 1: 1: j90 (s)f(x - t)e- 21fits 1 dtds l9a(s)f(x - t)I dtds, = = IYa(s)lds lf(x - t)ldt < +oo En posant y = x - t, on obtient f * Ya(x) = 1: (l: 1: 9a(s) J(y)e- 21fi(x-y)sdt) ds, 9a(s)J(s)e21fixsds. (7.6.1) On va faire tendre a vers 0 des deux côtés de la formule ci-dessus. Pour le membre de droite, notons que : l90 (s)f(s)e21fixsl ~ IJ(s)I, et par hypothèse 281 7.6. EXERCICES RÉSOLUS Î E C1 , donc l'utilisation du théorème de convergence dominée est légitime et on a lim a--+O rXJ 9a(s)Î(s)e27rixsds = roo Î(s)e27rixsds. 1-oo 1-oo Passons maintenant au calcul de lima--+O f * Ba (x). On montre que la fonction f *Ba(x) tend vers f dans C1 lorsque a~ O. Autrement dit Il/ *Ba - /111 tend vers 0 lorsque a ~ 0 ou encore f *Ba tend vers f en moyenne. Notons que pour tout a> 0, Ba(w) ~ 0 et J~00 B(w)dw = 1. Dès lors, f * Ba(x) - f(x) = = 1_: 1_: 1_: f(x - t)Ba(t)dt - f(x), XE~ (f(x - t) - f(x))Ba(t)dt, (-rd - f)(x)Ba(t)dt, D'où, Il/* Ba - /111 S 1_: -rtf(x) = f(x - t) 11-rtf - fll1Ba(t)dt. Or d'après la propriété 7.1.6, on sait que : Ba(t) = ~B (~), donc en posant t = au, on obtient Il/* Ba - /111 S 1_: llTauf - fll1B(u)du. La fonction ai----+ 11-rau!- /111 est continue et tend vers 0 lorsque a~ O. Cette fonction est bornée 11-rau! - /111 S 211/lli, car le membre de gauche est majoré par la norme de chacun des termes et de plus la norme est invariante par translation. D'où 11-rau! - fll1B(u) S 2ll/ll1B(u), et puisque BE C1, on peut donc appliquer le théorème de convergence dominée. En conclusion, lorsque a~ 0; le membre de gauche de (7.6.1) tend vers f dans C, 1 et celui de droite tend vers J~00 Î(s)e 27rixsds et la démonstration s'achève. b) Soit n un sous-ensemble négligeable de R Les fonctions f et celle définie par I~oo J(w)e 27riwxdw sont égales sur le complémentaire ne de n. Donc elles sont égales sur un ensemble dense et il résulte de ce qui précède que ces fonctions _ç:oincident your tout x E R c) Si f(w) = 0, f E C1 alors f(x) = 0 pour presque tout x E ~d'après la question a). Donc f = 0 dans C1 . Exercice 7.6.25 (Formule de Plancherel}. Soient c.p E C, 1 et'!/; ES. Montrer (voir aussi proposition 7.2.8} que : 1_: c.p(x)îfi(x)dx = 1_: ép(x)"J(w)dw. CHAPITRE 7. TRANSFORMÉE DE FOURIER 282 Solution : On vérifie aisément que c.p?jj E C, 1 et rp-:p E C, 1 . Puisque 'I/; E S, alors d'après la proposition 7.3.9, on a l: c.p(x)?jj(x)dx = l: (l: ~(w)e-21riwxcfu;) l: ~(w) (l: c.p(x) dx, c.p(x)e-21riwxdx) cfuJ, = l:-:P(w)épcfuJ, en vertu du théorème de convergence dominée car l: l: lc.p(x)~(w)e-21riwx' cfuJdx = l: l: lc.p(x)~(w)I l: l: l: jc.p(x)jdx Dès lors, l: c.p(x)'l/;(x)dx = cfuJdx, 17ii(w)lcfuJ < +oo ~(w)ép(w)cfuJ. Exercice 7.6.26 Donner une autre preuve du résultat .1'1 = ô. Solution : On a (.1'1, c.p) = (1, .Fc.p) = (1, <P) = l: <P(w)cfuJ, où <P(w) = J~00 c.p(x)e- 21riwxdx. D'après la formule d'inversion de Fourier, on sait que : c.p(x) = J~00 <P(w)e21riwxcfuJ, d'où c.p(O) = J~00 <P(w)dw et par conséquant (.1'1, c.p) = c.p(O) = (ô, c.p). Donc, .1'1 = ô (distribution singulière). Exercice 7.6.27 Soient f E C, 1 et g E C, 1 . On suppose que Î(w) = g(w), w E ~. Montrer que f et g sont égales presque partout. Solution : Posons <p = f - g. On a <p E C, 1 et ép(w) = O. D'après le théorème d'inversion de Fourier (exercice 7.6.24), la fonction <p est presque nulle ou ce qui revient au même les fonctions f et g sont égales presque partout. Exercice 7.6.28 Soient f E C,2 etc E ~. Montrer que si g(x) = e27ricx f(x), h(x) = f(x - c), alors presque partout sur ~' g(w) = Î(w - c), h(w) = e21riwcÎ(w), f f(w) = (-w). 7.6. EXERCICES RÉSOLUS 283 Solution: Soit fn) une suite dans S telle que llfn - /112 --+O. En posant 9n(x) = e27riwcxfn(x), et hn(x) = fn(X + c), on montre que ll9n - 9112 --+ 0 et llhn - hll2 --+O. D'après la propriété 7.1.5 (modulation), on agn(w) = În(w-c), et d'après la propriété 7.1.4 (translation), on a hn(w) = e27riwcÎn(w). Or ll9n - 9112--+ 0 et llhn - hll2--+ 0 (en effet, il suffit d'utiliser un raisonnement similaire à celui qui a été fait au début de la section transformée de Fourier dans t-2). On en déduit que g(w) = Î(w - c) et h(w) = e27riwc Î(w). Pour la dernière relation, notons que puisque llfn - /112 --+ 0, alors 117n - 7112 --+ O. Par ailleurs, on a ~t donc llÎn - fll2 --+ 0 et 11.gn -911~--+ 0 où 9n(w) = f (-w). Par conséquent, Î = 9 dans C2 , c'est-à-dire Î(w) = 1(-w). Exercice 7.6.29 Montrer que si f, 9 E C2 , alors f * 9 est continue et bornée sur IR. et en outre f * 9 = 9 * f. Solution : Pour prouver la continuité de f *9, on ne peut pas utiliser le théorème de continuité des fonctions définies par une intégrale car celui-ci ne s'applique pas. On va procéder autrement. La transformée de Fourier étant surjective dans C 2 , il existe donc u, v E C2 tels que : f = û et 9 = v. Nous avons déjà montré (proposition 7.4.3) que pour f,9 E C 2 , alors fg = Î * g presque partout. Dès lors, f *9 = Û*v= ûv = Vù = v*û= 9*f. Par ailleurs, puisque uv E C 1 , alors ûv est continue et bornée sur IR. en vertu de la proposition 7.1.2. Dès lors, f * 9 = ûv est continue et bornée sur IR.. Exercice 7 .6.30 Soit f une fonction de classe c=. Montrer que si supp f est compact alors Î E C1 et Vx E IR., J(x) = I: Î(w)e 27riwxdw. CHAPITRE 7. TRANSFORMÉE DE FOURIER 284 Solution : Par hypothèse supp f est compact e~ f' est con~nue. D'aJ?rês le théorème 7.4.2 (voir aussi remarque 7.4.1), on a f' E C 2 • Or f' = 27rixf, donc x Î E C 2 . Par ailleurs, f IÎ(x)ldx = f Jlxl2::1 Jlxl2::1 xÎ(x) X dx '5:. 1 dx 2 lxl2::1 X 1 lxl2::1 ~ 2 dx < oo, lxf(x)l en vertu de l'inégalité de Schwarz. En outre, comme la fonction f est continue alors elle est intégrable sur [-1, 1] et dês lors J~00 IÎ(x)ldx < oo. Autrement dit, Î E C 1 et le résultat en découle (voir exercice 7.6.24). 7. 7 Exercices proposés Exercice 7. 7 .1 Calculer la transformée de Fourier de la fonction définie par f(x) = H(x)e-ax où H(x) est la fonction de Heaviside. Réponse: Î(w) = a+i1Tiw' a> O. Exercice 7. 7.2 Calculer la transformée de Fourier de la fonction définie par f(x) = co~hx · Réponse : En appliquant la méthode des résidus à la fonction f(z) = e~:s,,.~:z où 0 $_lm z '5:. 7r, on trouve Î(w) = cosi77r2w· Exercice 7. 7 .3 Soit f E C1 . Montrer que si f E C00 et si Î ~ 0, alors Î E C1 . Exercice 7. 7.4 Déterminer la transformée de Fourier de la fonction de C2 suivante : f(x) = si°xax. M€me question pour la fonction g(x) = sinaxxsinf3x. Réponse: f~(w) = { 7rlal si lwl < ~ 0 si lwl > 2~ ' ~( ) - gw - { - 1Ti si (3-a < w < a+f3 2 271" 271" 1Ti si - a+f3 < w < a-(3 2 271" 271" Exercice 7. 7.5 Montrer que la transformée de Fourier d'une fonction f réelle, satisfait à la relation : Î( w) = Î( -w). Exercice 7. 7.6 Montrer que la transformée de Fourier d'une fonction f telle que : f(x) = f(-x), est réelle. 7. 7. EXERCICES PROPOSÉS 285 Exercice 7. 7. 7 Déterminer les transformées de Fourier des distributions suivantes : T1 = sgn x, T2 = x 2nsgn x, (n entier), T3 = sgn (sinax). Réponse: On obtient, ~ 1~ ) (2n)! ~( ) T1(w) = -.-,T2(w = (2 . ) 2 +1 ,T3 w = 7!"1,W 11"1.W n Loo sgn a (k k=-oo 7ri 2 ~ + 1)u (w _2k + 1,.,,) -.. · 271" Exercice 7. 7.8 Soit f : lR ---t <C une fonction telle qu'il existe M > 0 et a > 1 avec lf(x) ~ (1+%D" pour tout x E JR. Montrer que si E~-oo IJ(k)I < oo, alors OO OO I: f(k) = I: f(k). k=-oo k=-oo Indication: Voir proposition 7.3.8 et exercice 7.6.23. Exercice 7. 7.9 En utilisant la formule sommatoire de Poisson, déterminer la , · "'OO (-l)k somme de la serze : L..Jk=O ~. , 11"3 R eponse: 32 • Exercice 7. 7.10 Utiliser la formule de Parseval-Plancherel pour calculer l'intégrale J~00 (1+~2)2 . Réponse:~· Exercice 7.7.11 Soit f : lR ---t <C, x ~ f(x), une fonction telle que la restriction de f à l'intervalle ] - k, k[ appartient à .C 1 (] - k, k[), pour tout k E N*. Montrer que si pour tout g E 1J, l: f(x)g(x)dx = 0, alors f(x) = 0 presque partout sur JR. Indication : Montrer d'abord que l'intégrale J~00 f(x)g(x)dx a bien un sens. Considérer ensuite la suite de fonctions 9n(x) = cp(x)ei11"nk"' E 1J où <p est une 1 fonction de 1J définie par cp(x) = ex2-k 2 si !xi < k et cp(x) = 0 si lxl ;:::: k. On a 0= l: f(x)gn(x)dx = l: f(x)cp(x)ex 2 ~k 2 dx. On en déduit que f(x) = 0 presque partout sur ] - k, k[ et ensuite f(x) = 0 presque partout sur JR. CHAPITRE 7. TRANSFORMÉE DE FOURIER 286 Exercice 7. 7.12 Soit f une fonction localement sommable telle que l'intégrale converge. Montrer que cette fonction détermine une distribution tempérée. Exercice 7. 7.13 Soient (Tk) une suite de distributions tempérées et ('.h) une suite de transformées de Fourier. Montrer que si (Tk) converge vers T, alors (Tk) converge vers T. Trouver un exemple montrant que ce résultat n'est pas valable dans le cas des fonctions. Exercice 7.7.14 En utilisant la transformée de Fourier, déterminer la solution u(x, t) de l'équation aux dérivées partielles â 2u â 2u V(x, y) E lR x JR+ âx 2 + ây 2 = 0, avec la condition: u(x,O) = <p(x) (fonction connue) et Iimu(x,y) =O. {On y-+O suppose évidemment que u et f satisfont aux conditions d'utilisation des transformées de Fourier). Réponse : En utilisant un raisonnement similaire à celui de l'exercice 7.6.6, on obtient la solution u(x, y) = ~ J~00 (x-tf2+y2 <p(t)dt. Exercice 7. 7 .15 M éme question que l'exercice précédent pour l'équation des cordes vibrantes : XE IR, t E / IR+ avec les conditions : âu ât (x, 0) = 'l/;(x), u(x, 0) = <p(x), où <p et 'l/J sont des fonctions connues. Réponse : u(x, t) = cp(x+at)~cp(x-at) + 2~ J:~;/ 'l/;(s)ds. Exercice 7. 7.16 Soit f une fonction telle que : Î(w) = 0, Vw E [-c, c], où c > O. Montrer que Î(w) étant à support borné, sa transformée inverse est de classe C00 et f(x) = ;:- 1 (FJ)(x), Vx ER En outre, on a f(x) = ~ f (~) sin 7r(2cx - k) . .L....J k=-00 2c 7r(2cx-k) 287 7. 7. EXERCICES PROPOSÉS Exercice 7. 7.17 Soient f E C1 et (ak) une suite numérique positive telle que: limk-+oo ak =O. On pose 'Pk(x) = 1-: e-aklwlÎ(w)e-27riwxdw, w E lR Montrer que la suite de fonctions (cpk) converge dans C1 vers la fonction f. Indication: Utiliser un raisonnement similaire à celui fait dans l'exercice 7.6.24, en choisissant comme fonction auxiliêre : 9k(x) = e-aklwl et considérer la fonction 'Pk(x) = 1-: 9k(x)Î(w)e- 21riwxdw, w ER On montre par la suite que ll'Pk - fll1 tend vers 0 lorsque k---+ O. Exercice 7. 7 .18 Déterminer la transformée de Fourier de la fonction radiale f(x) = - 1-e>-llxll llxll ' (potentiel de Yukawa) où À est une constante strictement positive. Troisième partie TRANSFORMATION DE .LAPLACE Chapitre 8 Transformée de Laplace Introduction Ce chapitre est consacré à l'étude d'une transformation intégrale d'un usage fréquent : la transformée de Laplace. C'est en gros la généralisation de la transformée de Fourier. La classe des fonctions admettant une transformée de Laplace est plus vaste que celle des fonctions pour lesquelles la transformée de Fourier est définie. La transformée de Laplace F(p) est une fonction de la variable complexe p. Néanmoins, dans beaucoup d'applications, l'utilisation des transformées de Laplace se résume à des manipulations algébriques et à la consultation d'un dictionnaire de transformées. Nous allons d'abord étudier la transformée de Laplace d'une fonction f(x) localement sommable définie sur R+ {fonction causale, c'est-à-dire f(x) = 0 pour x < 0). On étudie le problème d'inversion de la transformée de Laplace qui consiste à déterminer une fonction f(x) dont F(p) soit la transformée de Laplace. Ensuite on étudie la transformée de Laplace des distributions. La transformée de Laplace est un outil très efficace pour résoudre des équations différentielles ordinaires ou aux dérivées partielles ainsi que des équations fonctionnelles ou intégrales. Le reste du chapitre comporte de nombreux exercices importants complètement résolus ainsi que des exercices proposés avec éventuellement des réponses ou des indications. 8.1 Transformée de Laplace des fonctions Définition 8.1.1 Soit f : R+ -----+ R (ou C}, une fonction localement sommable. On appelle transformée de Laplace de f(x) la fonction notée .C{f(x)} 292 CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE ou F(p) de la variable complexe p = a + iw définie par C{f(x)} = F(p) = fo f(x)e-pxdx. 00 (8.1.1) La fonction f est appelée original de F et F l'image de f. Les notations de la transformée de Laplace sont très variées. Citons à titre d'exemple: F(p) = C{f(x)}, C(f)(p), f, f(x) r-- F(p), f(x) :::J F(p). Remarques 8.1.1 a) Il faut noter que F(p) n'existe pas toujours. Pour s'en convaincre, il suffit de choisir l'exemple f(x) = ex 2 • Pour cette fonction l'intégrale ci-dessus n'est pas définie. b) Les valeurs de f pour x < 0, n'interviennent pas dans la définition ci-dessus. Une fonction f telle que : f(x) = 0 pour x < 0 est dite causale. Evidemment, on peut rendre une fonction causale en la multipliant par la fonction de Heaviside. c) Si f: IR--+ IR (ou C) est une fonction localement sommable, on définit la transformée de Laplace bilatérale par C{f(x)} = F(p) = 1-: J(x)e-pxdx. Notons que la transformée de Laplace de f définie par (8.1.1) coincide avec la transformée de Laplace bilatérale de H(x)f(x) où H(x) est la fonction de Heaviside. d) Soit f une fonction définie sur IR+ et possédant une transformée de Laplace j. Soit p =a+ iw E C. Pour a= 0, l'expression F(iw) = J_oo J(x)e-iwxdx = Î( 2w), 7r f 00 détermine un lien entre transformées de Laplace et de Fourier. La transformée de Laplace peut-€tre considérée comme une extension de la transformée de Fourier. Par ailleurs, pour a quelconque fixé, on a F(a + iw) = 1-: e-ux f(x)e-iwxdx, c'est-à-dire F(a + iw) est la transformée de Fourier de la fonction f(x)e-ux . w prise en 211". e) On verra dans l'exercice 8.4.1 que si f est une fonction définie sur IR, nulle pour tout x < 0, continue par morceaux sur [O, +oo[ et si en outre ils existent des constantes M > 0 et ao telles que : lf(x)I ::; Meuox, Vx ~ xo, (la fonction f est dite de type exponentielle à l'infini), alors la transformée de Laplace existe pour tout a > ao. 293 8.1. TRANSFORMÉE DE LAPLACE DES FONCTIONS Proposition 8.1.2 Si l'intégrale (8.1.1} converge pour Re p = uo, alors il en est de méme pour tout p tel que : Re p ~ uo. Démonstration : En effet, on a Puisque J~00 lf(x)le-uoxdx existe, on en déduit que J~00 lf(x)e-pxldx existe aussi. Par conséquent, la transformée de Laplace F(p) existe dans le demi-plan défini par {p E C : Re p ~ uo}, ce qui achève la démonstration. D Corollaire 8.1.3 Si l'intégrale (8.1.1} diverge pour Re p = uo, alors elle diverge pour Re p < uo. Définition 8.1.4 Soit f E .C1 0 c([O, +oo[). Le nombre uo = inf{u E ~: f(x)eux E .C1 0 c([O, +oo[)}, s'appelle abscisse de sommabilité ou abscisse de convergence absolue de la fonction f. Le demi-plan de convergence {p = u + iw : Re p = u > uo} est le domaine de sommabilité sur lequel F(p) est défini. Exemple 8.1.1 La transformée de Laplace de la fonction d'Heaviside H(x) égale à 1 si x ~ 0, 0 si x ~ 0, est .C{H(x)} = 1 00 e-pxdx = lim Q U-->00 1- ePU p 1 = -, p pourvu que Re p > 0, c'est-à-dire l'abscisse de sommabilité est uo =O. Nous allons étudier ci-dessous un certain nombre de propriétés élmentaires sur les transformées de Laplace. Propriété 8.1.5 (Linéarité}. La transformée de Laplace est une application linéaire. Plus précisément, Pour tout a, f3 E C, pour toutes fonctions f, g, d'abscisses de sommabilité respectives uo, ço, alors .C{af(x + f3g(x))} = a.C{f (x)} + {3.C{g(x)} = aF(p) + f3G(p), où Re p > max{uo,ço}. Démonstration : En effet, si les fonctions f et g admettent des transformées de Laplace: .C{f(x)} = F(p) = 1 00 f(x)e-pxdx, .C{g(x)} = G(p) = 1 00 g(x)e-pxdx, CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 294 alors .C{ af(x) + ,Bg(x)} fo 00 (af(x) + ,Bg(x))e-pxdx, = a fo 00 f(x)e-pxdx + ,B fo 00 g(x)e-pxdx, - a.C{f(x)} + ,B.C{g(x)}, aF(p) + ,BG(p), où a et ,B sont des constantes. Si les abscisses de sommabilité de f et g sont respectivement uo et ço, alors le domaine de sommabilité sur lequel af + ,Bg est défini est {p E C : Re p > max{ uo, ço}}. D Propriété 8.1.6 (Translation). Si .C{f(x)} = F(p), alors Re p > uo. .C{f(x - c)} = e-cp F(p), Démonstration : Posons g(x) = { j(x - c0) Si X> C si X< Ü On a fo 00 g(x)e-pxdx, .C{g(x)} foc g(x)e-pxdx + 1 00 1 00 g(x)e-pxdx, f(x - c)e-pxdx, = e-pc fo 00 J(t)e-ptdt, = e-pcF(p), t =X - c ce qui achève la démonstration. D Propriété 8.1.7 Si .C{f(x)} = F(p), alors .C{f(x)e-ax} = F(p +a), Démonstration : On a évidemment d'au le résultat. D Re(p +a) > O'Q. 295 8.1. TRANSFORMÉE DE LAPLACE DES FONCTIONS Propriété 8.1.8 (Changement d'échelle}. Si .C{f(x)} = F(p), alors .C{f(cx)} = ~F (~), Démonstration : On a .C{f(cx)} = 1 00 0 11 f(cx)e-pxdx = c c >O. 1(!?.), f(t)e-~tdt = -F 00 c 0 c où t = ex, ce qui achève la démonstration. D Propriété 8.1.9 (Conjugaison complexe). Si .C{f(x)} = F(p), alors .C{f(x)} = F(p). Démonstration : On a .C{f(x)} = 1 00 f(x)e-pxdx = 1 00 f(x)e-lixdx = F(p) et la démonstration s'achève. D Exemple 8.1.2 Les transformées de Laplace des fonctions exponentielle et trigonométriques sont .C{e-ax} = .C{coswx} f e-(a+p)xdx = - 1 -, lo a+p 00 = .C { eiwx ~ e-iwx } ' = = 1 . 1 . 2.c{eiwx} + 2.c{e-iwx}, (propriété 8.1.5) ~ (-iw1+ p) + ~ Cw ~ p) ' p = p2 +w2' et Re p >-Re a Rep> 0 .C{ sin wx} = .C { eiwx ~ .e-iwx } = i 2 w 2' p +w Re p >O. Proposition 8.1.10 La transformée de Laplace d'une/onction localement sommable f, est une fonction holomorphe dans le domaine de sommabilité {p E C: Re p > uo} et on a la formule CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 296 Démonstration : Soient F(p) = f000 f(x)e-pxdx, la transformation de Laplace de f et uo l'abscisse de sommabilité de f. En dérivant formellement les deux membres, on obtient successivement, Montrons que l'abscisse de sommabilité de (-x)n f(x) est encore uo. En effet, par hypothèse f est localement sommable, donc on ne tiendra pas compte des grandes valeurs de x. Or à l'infini, les fonctions f(x)e-px et (-xr f(x)e-px ont même comportement, donc elles ont le même abscisse de sommabilité. Pour établir la formule de dérivation ci-dessus, il suffit de vérifier les conditions d'application du théorème de dérivation sous le signe somme. Notons que pour tout p = u + iw avec u > uo, on a La fonction xnlf(x)le-uox est sommable et on en déduit que (-x)n f(x)e-px est sommable aussi et qu'il est donc légitime de dériver sous le signe somme tant que u > uo. La démonstration s'achève. D Exemple 8.1.3 Déterminons la transformée de Laplace de xn. D'après la proposition précédente, on a .C{xnf(x)} = (-1rp(n)(p). Ici f(x) = 1 et F(p) = ~' d'où Explicitement, on a 1 .C{x} = 2' p 2 2 .C{x } = 31 p ' .c{ n} X n! = pn+l' Le résultat suivant joue un rôle important dans la résolution des équations intégrales. Propriété 8.1.11 Si .C{f (x)} = F(p) et .C{g(x)} = G(p), alors .C{(f * g)(x)} = F(p)G(p), Re p > max{uo, ço} où uo et Ço sont les indices de sommabilité de f et g respectivement Démonstration : On a 297 8.1. TRANSFORMÉE DE LAPLACE DES FONCTIONS Notons que: 0 St S x, 0 S x < oo ou 0 St< oo, t S x < oo. Pour pouvoir utiliser le théorème de Fubini, il faut s'assurer que l'intégrale double : converge. En effet, en posant r = x - t et en tenant compte du fait que le jacobien est égal à 1, cette intégrale se ramène à 1 00 f(t)e-ptdt1 00 g(r)e-pr dr. Cette dernière existe car par hypothèse .C{f(x)} et .C{g(x)} existent. Dès lors, .C{(f * g)(x)} = .C{f(x)}.C{g(x)} = F(p)G(p), ce qui achève la démonstration. D Le résultat suivant et sa généralisation (voir ci-dessous) concerne le lien entre la transformée de Laplace d'une fonction et de ses dérivées, il est particulièrement utile en pratique. Proposition 8.1.12 Soit f une fonction localement sommable. On suppose que pour tout x > 0, f est continue, sa dérivée f'(x) existe et est continue par morceaux. S'il existe des constantes M > 0 et uo telles que : Jf (x) J S M euox, pour tout x 2 xo, alors .C{f'(x)} = p.C{f(x)} - f(o+) = pF(p) - J(o+), Re p > uo Démonstration : On a pour tout p E C tel que: Re p > uo, En faisant une intégration par parties, on obtient lu J'(x)e-pxdx = J(u)e-pu - f(e)e-pe +plu J(x)e-pxdx. Comme Jf(u)J S Meuou, alors f(u)e-pu S MeuouJe-puJ = Me(uo-u)u, p = O" + iw. Cette dernière expression tend vers 0 lorsque u ---+ +oo car Re p = u > uo. Dès lors, lim f 00 !'(x)e-pxdx = lim (p ru f(x)e-pxdx - f(e)e-pe) ' e--+0 le e--+0 le 298 CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE et cette limite existe si et seulement si J(o+) = lime-+O f(c) existe. D'où, ce qui achève la démonstration. D En général, si f(x) est discontinue aux points x1, ... , Xn, alors n .C{f'(x)} = p.C{f(x)} - J(o+) - L e-Pxk(f(xt) - f(x/;)). k=l Notons aussi que les expressions ci-dessus se généralisent par récurrence pour les dérivées d'ordres supérieures. Par exemple pour l'expression obtenue dans la proposition précédente, supposons que f est localement sommable, f est continue pour tout x > 0, les dérivées f'(x), ... , j(n-l)(x) existent et sont continues par morceaux, il existe des constantes M > 0 et uo telles que: lf(x)I :S Meuox pour tout x 2'.: xo, alors En effet, pour n = 1, on vient de prouver que .C{f'(x)} = p.C{f(x)} - f(o+). Supposons la formule en question vraie jusqu'au rang net montrons qu'elle est vraie au rang n + 1. On a p.C{f(n)(x)} - j(n)(o+), = p(pn F(p) _ Pn-1 J(o+) _ Pn-2 j'(o+) _ ... -pf(n-2)(0+) - j(n-1)(0+)) - f(n)(o+), Pn+I F(p) _ Pn J(o+) _ Pn-1 !' (o+) _ ... -pf(n-l)(o+) - f(n)(o+). .C{f(n+l)(x)} = Proposition 8.1.13 Si .C{f (x)} = F(p), alors .C {fox f(t)dt} = F~), Re p > max(O, uo). Démonstration : Posons g(x) = on a J; f(t)dt. D'après la proposition précédente, .C{g'(x)} = p.C{g(x)} - g(O) = p.C{g(x)}, 8.1. TRANSFORMÉE DE LAPLACE DES FONCTIONS 299 car g(O) = O. Or g'(x) = f(x), d'où .C{g'(x)} = .C{f(x)}. On en déduit que p.C{g(x)} = .C{f(x)}, c'est-à-dire .c {fox f(t)dt} = .c{f;x)} = F;p), ce qu'il fallait démontrer. D Proposition 8.1.14 (comportement à l'infini). Si f est une fonction ayant un abscisse de sommabilité ao, alors pour Re p > ao, on a limp-+oo F(p) =O. Démonstration : Soit F(p) = J000 f(x)e-pxdx. Posons p = ao + iw = ao + rei9 . Pour - ~ < (} < ~, on a cos(} > 0 et lim lf(x)e-pxl p-+oo = lim lf(x)le-uoxe-rcosOx = 0, p-+oo et il suffit d'utiliser le théorème de convergence dominée pour avoir le résultat. Pour (} = ~, on a p = ao + ir et F(p) = fo J(x)e-uoxe-irxdx = F{f(x)e-uox}, (F: transformée de Fourier) 00 Le résultat découle du lemme ou théorème de Riemann-Lebesgue. D Proposition 8.1.15 (théorème de la valeur initiale ). Soit f une fonction ayant une transformée de Laplace et telle que J(o+) existe. Alors, lim pF(p) = J(o+). p-+oo Démonstration : On a .C{f'(x)} = fo f'(x)e-pxdx = pF(p) - J(o+), (proposition 8.1.12) 00 D'après la proposition précédente, toute transformée de Laplace tend vers 0 quand p -+ oo. Par conséquent lim (pF(p - J(o+)) = o, p-+oo ce qui achève la preuve. D Proposition 8.1.16 (théorème de la valeur finale). Soit f une fonction ayant une transformée de Laplace et telle que limx-++oo f (x) = f (+oo) existe et est finie. Alors, limpF(p) = f(+oo). p-+0 CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 300 Démonstration : D'après le théorème de convergence dominée, on a lim · {''° f'(x)e-pxdx = {''° J'(x)dx = /(+oo) - f(o+). p-->O lo lo Or d'après la proposition 8.1.12, on sait que : .C{f'(x)} = pF(p) - J(o+). En comparant avec ce qui précède, on obtient lim(pF(p) - f(o+)) = f( +oo) - J(o+), p-->0 et le résultat en découle. 0 Considérons l'intégrale où F(p) est la transformée de Laplace de f. En posant p =a+ iw, dp = i<h.ù, l'intégrale ci-dessus s'écrit Notons que lorsqu'on peut appliquer le théorème d'inversion de Fourier (chapitre précédent), alors la limite de l'expression ci-dessus lorsque À --+ oo, est égale à f(x) si x > 0 et à 0 si x < O. Voyons avec un peu plus de détail la question d'inversion d'une transformée de Laplace. Proposition 8.1.17 Soit F(p) = F(a + iw) une fonction holomorphe dans le demi-plan {p E C : Re p > ao}. On suppose que limlPl--++oo IF(pl = 0 pour Re p > ao et pour tout a> ao, la fonction w E lR ~ F(a+iw), est sommable sur lR (c'est-à-dire F est une fonction sommable en w, pour tout a> ao). Alors l'original f de F est donné par la formule de Bromwich- Wagner suivante : 1 f(x) = -2 . 71'?, 1u+ioo F(p)ePxdp, u-ioo O" > ao (8.1.2) 8.1. TRANSFORMÉE DE LAPLACE DES FONCTIONS 301 Démonstration : Soit F(p) = fooc f(x)e-pxdx, p = u + iw, Re p > uo la transformée de Laplace de f. Soit Po fixé tel que : Re Po > u. On a L'interversion de l'ordre des intégrations est ici légitime car si p = u + iw, dp = idw, alors et l'intégrale f~oc IF(u+iw)ë7 xldw converge car par hypothèse la fonction Fest sommable pour tout u > uo. Dès lors, puisque Re p = u <Re Po; c'est-à-dire Re (p - Po) < 0 et x > 0, alors rooc f(x)e-POXdx = Jo = ~ 1u+ioc ( roc e(P-Po)xdx) F(p)dp, 27ri u-ioc Jo - ~ 1u+ioc F(p) dp. 2m u-ioc P - Po Pour calculer cette intégrale, il suffit d'utiliser la méthode habituelle des résidus. En effet, considérons le contour de Bromwich : C = -yU]u - iw, u + iw[, où 'Y= {p E C; IPI = r, Re p > u }, est l'arc de cercle de rayon r et de centre O. On a roc f(x)e-POXdx = ~ 1u+iw F(p) dp = ~ r F(p) dp. Jo 2m u-iw P - Po 2m Je P - Po Sur -y, on a dpi ~ 7r~ I sup IF(p)I. 11 PF(p) - Po r - Po pE-y 7 Le second membre tend vers 0 lorsque r---+ oo, donc lim 1 F(p) dp =O. r-+oc 'Y P - Po CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 302 Par ailleurs, sur C la fonction :i~~ possède un pôle simple en p = PO· En appliquant le théorème des résidus, on obtient rXJ f(x)e-P Xdx = 21 .21l'i Rés ( F(p) ,po) = F(po), 0 lo m p- Po ce qui achève la démonstration. D Dans l'intégrale (8.1.2) de Bromwich-Wagner, l'intégration de la fonction d'une variable complexe se fait le long d'une droite parallèle à l'axe imaginaire d'abscisse a > ao, située dans le domaine de convergence et parcourue de bas en haut. Toutes les singularités de F(p) sont à gauche de cette droite, puisque celle-ci est située à droite de l'abscisse de sommabilité ao. Dans certains cas, il est nécessaire de calculer cette intégrale, en utilisant les techniques d'intégration d'une fonction d'une variable complexe, notamment la méthode habituelle des résidus 1 . Pour des exemples d'utilisation de la formule de Bromwich, voir exercices 8.4.11, 8.4.13, 8.4.14, 8.4.32. Cependant, dans la plupart des applications courantes, l'image F(p) est une fraction rationnelle et il est plus simple d'effectuer une décomposition en éléments simples de la fonction plutôt que d'utiliser la formule de Bromwich-Wagner. Pour faciliter l'utilisation des transformées de Laplace usuelles, nous groupons quelques unes dans le tableau suivant : 1 Rappelons que d'après le théorème de Cauchy, si f(z) est une fonction holomorphe dans un domaine simplement connexe n c C et si 'Y est un chemin fermé contenu dans n, alors J"'I f(z)dz = O. De même, si f(z) est une fonction holomorphe dans un domaine simplement connexe n c C, sauf en z1, z2, ... , Zk, si 'Y est un chemin fermé contenu dans n entourant tous ces points et si 'Yi (1 $ j $ k) est un chemin fermé contenu dans le domaine intérieur à 'Y entourant z; et n'entourant pas les autres z1 (l =/= j), alors J"'I f(z)dz = E;=l J"'lj f(z)dz. Par ailleurs, d'après le théorème des résidus, si n c c est un domaine, z1, Z2, ... , Zk E 0 et f : 0\ {z1, Z2, ... , Zk} ---+ C, est une fonction holomorphe, alors J"'I f(z)dz = 27ri 1 Rêsf(z, zo), où 'Y est un chemin fermé contenu dans n à l'intérieur duquel sont contenus tous les z;. Pour le calcul des résidus, on utilise souvent les formules suivantes : lorsque zo est un pôle d'ordre m de f(z), alors Résf(z, zo) = (m:_l)! }!.~0 d~';;,"~\ ((z - zor f(z)). Lorsque zo est un pôle simple de f(z) = avec L:;= Gffi, P(zo) f:. 0 et Q(zo) = 0, alors Rêsf(z, zo) = ;,\:~) si Q'(zo) f:. O. Lorsque zo est un point singulier essentiel de f (z), le résidu s'obtient en développant f (z) en série de Laurent autour de zo. Dans les résultats (lemmes de Jordan) qui suivent 71 (resp. 7 2) désignera le demicercle de centre 0 et de rayon r (resp. e). Si lf(z)I $~pour z = rei 9 , où k > 1 et M sont des constantes, alors limr-+oo f"'/ 1 f(z)dz =O. Si lf(z)I $ ~ pour z = rei 9 , où k > 0 et M sont des constantes, alors limr-+oo J"'Il f(z)eimzdz = O. Si z = 0 est u pôle simple de f(z), alors limr-+oo f"'/ 2 f(z)dz = -1riRésf(z, 0). D'autres versions de ces lemmes existent dans la littérature. Pour les intégrales faisant appel à des "fonctions" multiformes, le principe de la méthode est le même, à ceci près que les intégrants multiformes doivent être uniformisés au moyen d'une coupure adéquate. Les contours d'intégration ne pouvant pas traverser ces coupures, l'intégrant sera déterminé univoquement par une de ses déterminations le long de ces contours. 8.2. TRANSFORMÉE DE LAPLACE DES DISTRIBUTIONS f (x) 1 eax F(p) = .C{f(x)} = f0ou f(x)e-Pxdx .! '/) _!_ v-a n! xn _ fln+lJ :vn+I - :vn+I ~ :11' xa, a> 1 e0 x sinax a rv-al2+a2 p-b èxcosax e0xsinhax (v-a)2+a2 a (p-a)2-a2 ebx coshax rv-al2-a2 p-b -..:ap xsinax (p2+a2 f:! 'f!,_"-a" xcosax xne-ax lnx 303 eV- +a212 n! rv+ain+I -~ , C = 0.57721..., (constante d'Euler) '/) Dans ce tableau, r(a) = f 000 e-tta- 1dt, Rea > 0, désigne la fonction gamma d'Euler. On montre aisément que cette intégrale converge absolument sur le demi-plan complexe où Re a > O. Une intégration par parties montre que: r(a + 1) = ar(a) et en particulier, on a r(n + 1) = n! pour tout n EN. 8.2 Transformée de Laplace des distributions Définition 8.2.1 Soit Tune distribution de 'D~ (c'est-à-dire à support borné à gauche). Supposons qu'il existe ao E lR tel que pour a > ao, la distribution e-uxT soit tempérée. Alors, la transformée de Laplace de T est la fonction de C dans C définie par .CT(p) = (T, e-px), Re p =a > ao. Comme pour les fonctions, ici aussi la borne inférieure des ao s'appelle abscisse de sommabilité. Il n'est pas difficile de montrer que l'expression cidessus a bien un sens. En effet, soit a(x) une fonction définie sur IR, de classe C00 à support limité à gauche et égale à 1 sur un voisinage de IR+. Pour Re p = a > ao,. il existe a1 E lR tel que : ao < a1 < a. Dès lors, e-uixr E S', a(x)e-(p-ui)xT ES' et l'expression (e-u 1 xT, a(x)e-(p-ui)x) a un sens. Cette définition ne dépend ni du choix de a1 ni celui de a(x). Pour a1, c'est évident. Pour a(x), soit f3(x) une autre fonction satisfaisant aux mêmes hypothèses que a(x). Alors, la fonction a(x) - f3(x) est nulle sur un voisinage de supp T et par conséquent l'expression (e-u 1 xT, (a - f3)(x)e-(p-ui)x) est nulle. 304 CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE On peut définir la transformée de Laplace d'une distribution dans d'autres cas. Mais il faut bien noter que si Test une distribution quelconque, la fonction .CT(p) n'est pas définie puisque la fonction e-px est de classe C00 mais n'est pas à support borné, donc e-px </. 'D. Par contre si T ES', .CT(p) est définie (sur Re p > 0) pour tout p tel que e-px soit à décroissance rapide en tant que fonction de x. Exemple 8.2.1 La transformée de Laplace de la distribution ô de Dirac est .Cô = 1. En effet, on a .Cô = (ô, e-Px) = 1. Exemple 8.2.2 La transformée de Laplace de la dérivée nième de la distribution ô de Dirac est .C ( oCn)) = pn. En effet, on a (-1r (o, (e-px)(n)l, (-1r (o, (-pre-px), (-l)n(-pr, pn. Remarque 8.2.1 Lorsque T est associée à une fonction localement sommable f de IR+ dans lR (ou C), on aura On retrouve ainsi la définition de la transformée de Laplace au sens des fonctions. Comme pour les fonctions, la transformée de Laplace des distributions est évidemment linéaire. Si T E 'D~ admet une transformée de Laplace pour Re p > o-o et si S E 'D~ admet une transformée de Laplace pour Re p > ço, alors on a pour Re p > max(o-o,ço), .C(aT + /38) = a(.CT + /3(.CS), où a et /3 sont des constantes. Proposition 8.2.2 Dans son demi-plan de définition {p E C : Re p > o-o}, la fonction .CT(p) est holomorphe et on a 8.2. TRANSFORMÉE DE LAPLACE DES DISTRIBUTIONS 305 Démonstration : En effet, soient p E C et h assez petit tels que : Re p > cro et Re (p + h) > cro. Posons F(p) = CT(p). D'où l~ F(p + h~ - F(p) -(p+h):i: - l~ ~ ((T, e-(p+h)x) - (T, e-px)) ' = lim ( T, e-(p+h)x _ e-px) h h-+O . -px Quand h ----+ 0, e h -e tend vers -xe-px, au sens de la convergence dans S. Dès lors, T étant continue, on a F'(p) = lim F(p + h~ - F(p) = (T, -xe-px), h-+O et généralement, d'où le résultat. D v+ Proposition 8.2.3 Soient T, S E et possédant des transformées de Laplace CT et CS. Alors C(T * S) = (CT)(CS). v+, Démonstration : En effet, par hypothèse T, SE donc T *Sexiste. Si CT (resp. CS) est définie pour Re p > cro (resp. Re p > ço), alors C(T * S)(p) = = = (T * S, e-px), (Tu® Sv, e-p(u+v)), (Tu, e-pu).(Sv, e-pv), (CT) (p ).(CS)(p), pour Re p > max(cro, ço), ce qui achève la démonstration. D Exemple 8.2.3 En posant S = 8 dans la formule ci-dessus, on retrouve le résultat obtenu dans l'exemple 8.2.1. En effet, on a dans ce cas C(T * 8) = (CT)(Cô). Or T * 8 = T, d'où CT = (CT)(Cô) et par conséquent Cô = 1. Proposition 8.2.4 Si T E v+ et admet une transformée de Laplace CT, alors 306 CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE Démonstration : En effet, puisque T(n) = c)(n) * T, alors ce qui achève la démonstration. D Exemple 8.2.4 La transformée de Laplace de la dérivée nième de la distribution ô de Dirac est .C ( c)(n)) = pn(.Cô) = pn. On retrouve ainsi le résultat obtenu dans l'exemple 8.2.2. Remarque 8.2.2 Il faut bien prendre garde que les dérivées dans la proposition précédente sont envisagées au sens des distributions. Si H(x) est la fonction de Heaviside et si f : ~+ ~ ~ (ou <C), est une fonction localement sommable ayant une transformée de Laplace .C{f (x)}, alors on peut écrire .C{f(x)} = F(p) = = 1: 1: H(x)f(x)e-pxdx, f*(x)e-pxdx, (f*(x), e-px), .C{f*(x)}, où f*(x) est une fonction à support dans x ~ 0 et f* est la distribution qui lui est associée. Dans le cas où f(x) n'est pas à support dans x ~ 0, la formule établie dans la proposition 8.2.4 n'est pas définie pour f(x) mais on peut l'appliquer évidemment à la fonction H(x)f(x). Par exemple pour la fonction eax, on a .C{eax} = - 1- , Re p >Re a, p-a et pour pouvoir appliquer la proposition 8.2.4, on considère la fonction H(x )eax. Au point x = 0, cette dernière fonction subit un saut On désigne par Heax la distribution associée à H(x)eax, par (Heaxy la dérivée de cette distribution et par { (H eaxy} la distribution associée à la dérivée usuelle de H(x)eax pour x < 0 et x > 0 et qui n'est pas définie pour x = O. On a (voir section 2.2.3, chapitre 2}, (HeOiX)' = {(HeOiX)'} + uoô = aH(x)eOiX + ô. D'après la proposition 8.2.4, on a .C{aH(x)eax + ô} = p.C{H(x)eax}. 8.3. APPLICATIONS 307 Or d'après l'exercice 8.5.1, on a 1 .C{H(x)eax} = - - , p-a donc Re p >Re a, .C{aH(x)eax + ô} = _P_, p-a et on vérifie que l'on a bien a p --+1=--. p-a p-a Pour la transformée inverse de Laplace, on a le résultat suivant (voir par exemple (9, p.249-252)) : Proposition 8.2.5 Une fonction holomorphe F(p) est la transformée de Laplace d'une distribution T E V~ si et seulement s'il existe un demi-plan {p E <C : Re p > uo, uo E IR}, dans lequel on IF(p)I ~ P(IPI), où P(lpl) est un polynôme en IPI· 8.3 Applications L'utilisation de la transformée de Laplace dans la résolution des équations différentielles ou intégrales porte le nom de calcul symbolique. Cette méthode a été introduite sans justification par Heaviside et elle est à l'origine de la découverte des transformées de Laplace. 8.3.1 Équations différentielles Soit l'équation différentielle linéaire d'ordre n à coefficients constants dnx ~-lx dx ao dtn +ai dtn-l + · · · + an-1 dt + aox = y(t), avec les conditions initiales x(O) = xo, x'(O) = xo, ... , X (n-1) (O) _ (n-1) -Xo . Pour déterminer la solution x = x(t), t 2: 0, de cette équation vérifiant les conditions initiales ci-dessus, on procède comme suit : on désigne par X (p) et Y(p) les transformées de Laplace de x(t) et y(t) respectivement. En prenant la transformée de Laplace des deux membres de l'équation différentielle ci-dessus, CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 308 tout en tenant compte de la propriété 8.1.5 de linéarité et la propriété 8.1.12 de la dérivation (ainsi que sa généralisation), on obtient ao (Pn X(p) - pn-lX(O) - Pn-2 X'(O) - ... - x(n-1)(0)) +a1 (Pn-1 X(p) - pn-2 X(O) - pn-3 X'(O) - ... - x(n-2)(0)) + · · · + an-1 (pX(p) - X(O)) + anX(p) = Y(p). Dès lors, X(p) = Y(p) où U(p) = ao (Pn-1 X(O) + Pn-2 X'(O) + ... + x(n-1)(0)) +a1 (Pn-2 X(O) + pn-3 X'(O) + ... + x(n-2)(0)) + · · · + an-1X(O). La solution x(t) (c'est-à-dire l'original de X(p)) s'obtient par la transformée de Laplace inverse. Notons que puisque U(p) est un polynôme, alors si Y(p) est une fraction rationnelle, X (p) sera aussi une fraction rationnelle. Exemple 8.3.1 Considérons l'équation différentielle : x"' - 3x" + 3x1 - x = t 2et, avec les conditions initiales : x(O) = 1, x'(O) = 0, x"(O) = 2. Posons X(p) = .C{x(t)}. D'où .C{x"'(t)} - 3.C{x"(t)} + 3.C{x'(t)} - .C{x(t)} = .C{t 2 et}, p 3 X(p - p2x(O) - px'(O) - x"(O) - 3 (p2 X(p) - px(O) - x'(O)) 2 +3 (pX(p) - x(O)) - X(p) = (p _ l) 3 . En tenant compte des conditions initiales, on obtient 2 (p3 - 3p2 + 3p - 1) X (p) - p 2 + 3p - 1 = (p _ l )3 . 309 8.3. APPLICATIONS D'où X(p) = p 2 -3p+l 2 1 1 1 2 (p- 1)3 + (p- 1)6 = P - 1 - (p - 1)2 - (p- 1)3 + (p- 1)6. La solution x(t) cherchée est x(t) = .C -1 { 1 } -1 { 1 } -1 { 1 } -1 { 1 } p -1 -.C (p- 1)2 -.C (p- 1)3 +2.C (p- 1)6 . Or C { tn-1 e -Olt (n - 1)! } 1 - -- (p + a)n' donc en prenant successivement n = 1, n = 2, n = 3, n = 6 avec a= -1, on obtient finalement La méthode de Laplace peut s'appliquer à l'étude de certaines équations différentielles à coefficients variables. Considérons à titre d'exemple l'équation suivante: Exemple 8.3.2 Déterminons la solution de l'équation différentielle : tx" + (1 - 2t)x' - 2x = 0, satisfaisant aux conditions initiales : x(O) = 1, x'(O) = 2. On a .C{tx"} + .C{ (1 - 2t)x'} - 2.C{ x} = O. Soit X(p) = .C{x(t)}, la transformée de Laplace de x(t). En tenant compte de la proposition 8.1.10, la proposition 8.1.12 et sa généralisation, on obtient .C{tx"(t)} = - ~.C{x"(t)} = - ~ (p 2 X(p)-px(O)-x'(O)), d'où .C{tx"(t)} = -p2 X'(p) - 2pX(p) + x(O), De même, on a .C{(l - 2t)x'} = .C{x'(t)} - 2.C{tx'(t)}, = . d pX(p) - x(O) + 2 dp.C{x'(t)}, d pX(p) - x(O) + 2 dp (pX(p - x(O)), = pX(p) - x(O) + 2X(p) + 2pX'(p), 2pX'(p) + (p + 2)X(p) - x(O). CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 310 L'équation précédente s'écrit donc sous la forme (p - 2)X'(p) + X(p) = 0, c'est-à-dire dX(p) + _!E__ = O, X(p) p-2 d'où lnX(p) + ln(p - 2) =constante, et par conséquent X(p) = P?._2, où C est une constante à déterminer. Dès lors, x(t) = .c- 1 {X(p)} = c.c- 1 { __!_2 } = Ce 2t. pOr par hypothèse x(O) = 1, donc C = 1 et finalement x(t) = e2t est la solution de l'équation différentielle en question. La méthode de la transformée de Laplace peut être utilisé pour résoudre certaines équations aux dérivées partielles comme le montre l'exemple suivant: Exemple 8.3.3 Déterminons la solution u(x, t) de l'équation aux dérivées partielles : âu ât satisfaisant aux conditions : u(x,O) = sinx, u(O,t) = 0 = u(7r,t) = 0, 0 < x < 1, t >O. Soit U(x,p) = .C{u(x, t)} la transformée de Laplace de u(x, t). On a .C { âu } = .C { â 2u } . ât âx 2 Or roo âu -ptdt ât e ' lo lim {8 âu e-ptdt, ât s-+oo } 0 = lim (u(x, t)e-ptl~ + p f8 u(x, t)e-ptdt) , S-+00 = p lo fo u(x, t)e-ptdt - u(x, 0), 00 pU(x,p) - u(x, 0), 8.3. APPLICATIONS 311 et C { ô2u} ôx2 = c{~~}, v =ôxôu 100 ôv e-pt dt ôx ' d 100 v (x, te ) -ptdt, dx d 100 ôu -ptd d ae t, d2 100 dx u(x, t)e-ptdt, 0 0 0 X 2 = X 0 d2 U(x,p) dx 2 donc pU(x,p) - u(x, 0) = d2U(x,p) dx 2 , c'est-à-dire d2 U(x,p) ( ) . dx 2 - pU x,p = smx. La solution de cette équation est égale la somme de la solution générale de l'équation homogène et d'une solution particulière de l'équation non homogène. La solution générale de l'équation homogène est évidemment égale à où C1 et C2 sont des constantes. Pour obtenir une solution particulière de l'équation avec second membre, il suffit de la chercher sous la forme Csinx, on obtient rapidement C = et donc - ~~~ est une solution particulière. La solution de l'équation ci-dessus est par conséquent égale à v!i r.; r.; sin x U(x,p) = C1ev,.,x + C2e-vPX - p + 1 . Pour déterminer les constantes C1 et C2, on procède comme suit : on a Par hypothèse, on a U(O,p) C{u(O,t)}= U(7r,p) = C{u(7r, t)} = 100 100 u(O,t)e-ptdt=O, u(7r, t)e-ptdt = O, 312 CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE donc C1 + C2 = 0, C1eVP7r + C2e-.JP7r = 0, ce qui implique : C1 = C2 = 0 et sinx _ U( X p ) ---. , p+l Finalement, la solution de l'équation proposée est u(x, t) = .c-1 {U(x,p)} = -e-t sinx. 8.3.2 Résolution des équations de convolution On considère l'équation de convolution a(t) * x(t) = b(t), où l'inconnue est la distribution x et a, b sont des distributions données. Cette équation admet dans 'D~ une solution si a possède dans 'D~ un inverse de convolution noté a- 1 . Dans ce cas la solution unique x est donnée par x(t) = a- 1 * b(t). Soit A(p) la transformée de Laplace de a(t) et B(p) celle de b(t). Si le module du complexe Atp) est majoré par un polynôme en la variable p, alors Atp) est la transformée de Laplace de a- 1 . Dès lors, si ~~;~ est majoré en module par un polynôme en la variable p, alors ~f;~ est la transformée de Laplace de la solution x(t) de l'équation de convolution ci-dessus. Dans le cas où ~~;~ n'est pas une transformée de Laplace, alors il se peut que la solution x(t) de l'équation ci-dessus existe mais n'admet pas de transformée de Laplace. Exemple 8.3.4 Soit Dô(t) * x(t) = b(t), une équation de convolution où D est un opérateur différentiel à coefficients constants. Alors .C(Dô(t)) est un polynôme P(p) de la variable p et la transformée de Laplace de l'inverse de convolution (Dô(t))- 1 de Dô(t) est donnée par Ptp) . En utilisant une décomposition en éléments simples, on obtient 1 '""' ak P(p) = L.J (p - Pk) 0 k ' k et par conséquent tak-1 (Dô(t))- 1 = H(t) ~ ake-Pkt (ak _ l)!, où H(t) est la fonction de Heaviside. 313 8.3. APPLICATIONS 8.3.3 Résolution des équations intégrales La transformée de Laplace permet d'étudier un grand nombre d'équations intégrales. La propriété relative au produit de convolution joue un rôle cruciale. C'est pour résoudre ce genre d'équations que Schwartz a inventé les distributions. Une équation intégrale de Volterra de seconde espèce est une équation de la forme f(x) = g(x) +fox k(x, t)f(t)dt, où g, k sont des fonctions connues et f une fonction inconnue. La fonction k est le noyau de cette équation. On considère le cas où le noyau dépend seulement de la différence x - t, c'est-à-dire k(x, t) = k(x - t) avec k à support dans ~+· Soient F, G et K les transformées de Laplace respectives de f, g et k. En appliquant aux deux membres de l'équation ci-dessus la transformée de Laplace, on obtient .C{f(x)} = .C{g(x)} + .C {fox k(x - t)f(t)dt}. D'après la définition du produit de convolution et la propriété 8.1.11, on a .C {fox k(x - t)f(t)dt} = .C{(k * f)(x)} = K(p)F(p), d'où F(p) = G(p) + K(p)F(p). Par conséquent G(p) F(p) = l _ K(p), K(p) =/: 1 L'original f(x) de F(p) est solution de l'équation intégrale en question. Exemple 8.3.5 Déterminons la solution de l'équation intégrale suivante : f(x) = x 2 +fox sin(x - t)f(t)dt. En utilisant la transformée de Laplace comme ci-dessus, on écrit f(x) = x 2 + sinx * f(x), d'où Dès lors, x~0 .C{f(x)} = .C{x 2 } + .C{sinx * f(x)}. 2 1 F(p) = p3+p2+1 F(p), CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 314 et 2 2 F(p) = 5 + 3 , p p Re p > 0 Par conséquent, x4 f(x) = _c-I{F(p)} = 12 + x2. Le même procédé permet de résoudre des équations intégrales (non-linéaires) de Volterra du type f(x) = g(x) +fox f(x - t)f(t)dt. En effet, si F(p) est la transformée de Laplace de f(x) et G(p) celle de g(x), alors .C{f(x)} = .C{g(x)} + .C {fox f(x - t)f(t)dt}, d'où F(p) = G(p) + F 2 (p) et pa conséquent F(p) = ~(1 + y'l - 4G(p)). Si l'original f(x) de F(p) existe, il détermine la solution de l'équation en question. Pour un exemple d'application, voir l'exercice 8.4.21. La méthode des transformées de Laplace peut s'appliquer aussi à la résolution des systèmes d'équations intégrales de Volterra du type fi(x) = 91(x) +fox ku(x - t)fi(t)dt +···+fox kin(x - t)fn(t)dt, fn(x) = 9n(x) +fox kn1(x - t)fi(t)dt +···+fox knn(X - t)fn(t)dt, où kij(x) et 9i(x), (1 ~ i,j ~ n), sont des fonctions connues et admettant des transformées de Laplace Kij(P) et Gi(P) respectivement. Pour déterminer la solution fi(x) 1 ~ i ~ n, de ce système, on raisonne comme précédemment et on obtient le système d'équations algébrique suivant : Fn(P) = Gn(P) + Kn1(p)Fi(p) + · · · + Knn(p)Fn(P), où F1 (p), ... , Fn (p) sont les transformées de Laplace de fi (x), ... , f n(x). En résolvant ce système, on obtient Fi(P), 1 ~ i ~ n, et par la suite les originaux fi(x), 1 ~ i ~ n. Voir l'exercice 8.4.24, pour un exemple d'application. 8.3. APPLICATIONS 315 La méthode décrite précédemment peut-être utilisée pour résoudre des équations de la forme f(n)(x) + aif(n-l)(x) + · · · + anf(x) + f lx kj(X - t)f(j)(t)dt = g(x), j=a a où ka(x), ... , km(x), g(x) sont des fonctions connues et ai, ... , an sont des constantes. On cherche la solution f (x) satisfaisant aux conditions initiales : f(O) =fa, ... , f(n-i)(o) = Jan-i). On désigne par Ka(p), ... ,Km(P), G(p) les transformées de Laplace des fonctions ka(x), ... ,km(x), g(x) respectivement. Appliquons la transformée de Laplace aux deux membres de l'équation ci-dessus et utilisons les propriétés relatives à la dérivée et au produit de convolution. On obtient .C{f(n)(x)} + ai.C{f(n-l)(x)} + · · · + an.C{f(x)} + t.c {[ k;(x - t)f(;l(t)dt} = C{g(x)), d'où ( Pn + aipn-l +···+an+ fJ=a pi Kj(P)) F(p) = <I>(p), où F(p) est la transformée de Laplace de f(x) et <I>(p) est une fonction connue. On détermine donc F(p) et ensuite la solution f(x) = .c- 1 {F(p)} vérifiant les conditions initiales ci-dessus (voir l'exercice 8.4.25, pour un exemple d'application). Une équation intégrale de Volterra de première espèce est une équation de la forme g(x) =fox k(x, t)f(t)dt, g(O) = 0 (8.3.1) où g, k sont des fonctions connues et f une fonction inconnue. Supposons que les fonctions g, g', k et g~ soient continues pour x E [O, 8], t E [O, x]. En dérivant terme à terme l'équation ci-dessus, on obtient r 8k(x, t) ax f(t)dt. g'(x) = k(x,x)f(x) +la (8.3.2) Toute solution f(x) continue sur [ü, 8] de l'équation (8.3.1) est aussi solution de l'équation (8.3.2) et réciproquement. Supposons que k(x, x) #- 0, pour tout x E [ü, 8]. On déduit de l'équation (8.3.2), /( ) rx 8k(x,t) f(x) = k~x~x) - la ~)f(t)dt. 316 CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE On obtient ainsi une équation de Volterra de seconde espèce et on peut utiliser les méthodes décrites précédemment pour l'étudier. Dans le cas où k(x, x) = 0, on dérive l'équation (8.3.2) par rapport à x autant de fois que c'est nécessaire. Exemple 8.3.6 Déterminons la solution de l'équation intégrale sinx =fox ex-tf(t)dt. Ici g(x) = sinx et k(x, t) = ex-t. On a g(O) = 0 et g, g', k, g~ sont continues. En dérivant l'équation ci-dessus par rapport à x, on obtient cosx = e0 f(x) - fox ex-tf(t)dt. D'où f(x) = cosx - fox ex-t f(t)dt = cosx - ex* f(x). Soit F(p) = .C{f (x)} la transformée de Laplace de f(x). On a .C{f(x)} = .C{cosx} - .C{ex}.C{f(x)}, d'où p 1 F(p) = - - - -F(p). 2 p +1 p-1 Donc p 1 F(p) = p2+1 - p2+1' et par conséquent f(x) = cosx - sinx. 8.3.4 Etude de la stabilité de quelques systèmes non-linaires On considère le système d'équations différentielles non-linéaires du premier ordre suivant : { x(t) = f(x, y), (8.3.3) y(t) = g(x, y). On suppose que f et g sont des fonctions continûment différentiables. Un point (xo, Yo) est dit point d'équilibre (ou point stationnaire) du système ci-dessus si et seulement si f(xo, yo) = g(xo, Yo) = O. Nous allons utiliser la méthode de Laplace pour étudier la stabilité du système ci-dessus et décrire quelques critères nécessaires et suffisants de stabilité. Posons Lix = x-xo et Liy = y-yo. D'où Lix(t) = f(x + Lix, y+ Liy), 317 8.3. APPLICATIONS t:.y(t) = 9(x + t:.x, y+ t:.y). En utilisant la formule de Taylor à l'ordre 1, on obtient . 8f 8f . 89 89 t:.x(t) = f(xo, Yo) + 8 x t:.x + 8 y t:.y, t:.y(t) = 9(xo, Yo) + 8 x t:.x + 8 y t:.y. Or f(xo, Yo) = 9(xo, Yo) = 0, donc le système ci-dessus s'écrit sous forme matricielle ( ~~ ) = ( f~ f~ ) (xo,yo) ( ~: ). Soient t:.X(p) = .C{t:.x(t)} et t:.Y(p) = .C{t:.y(t)} les transformées de Laplace de t:.x(t) et t:.y(t) respectivement. En appliquant la transformée de Laplace aux deux membres des équations ci-dessus tout en tenant compte de la proposition 8.1.12, on obtient t:.X(p) t:.x(O) _ ax 8y g_i g_i) ( t:.X(p) ) ( ) ( ) ( p t:.Y(p) D.y(O) ~ ~ (xo,yo) t:.Y(p) ' d'où ) ( P - g_i _g_i ( t:.X(p) t:.Y(p) = -~x P _a~ 8x )-l ( 8y t:.xo ) t:.yo . (8.3.4) (xo,yo) Si toutes les valeurs propres de la matrice (p _g_i 8x _flfl. 8x _g_i) 8y_ p-!!JJ. 8y (xo,yo) ' (8.3.5) se trouvent dans le demi-plan gauche : Re p < 0, alors les trajectoires correspondant au système (8.3.3) dans le plan des x, y, s'approchent du point d'équilibre (xo, Yo) lorsque t tend vers l'infini. On dit dans ce cas que le système (ou la solution, ou encore la position d'équilibre (xo, yo)) est asymtotiquement stable. Si au moins une valeur propre possède une partie réelle positive, le système (8.3.3) est instable au point (xo, Yo). En cas de nullité des parties réelles la stabilité dépend des termes de la série de Taylor de degré supérieur à 1 ; il n'existe pas dans ce cas de critère exhaustif de stabilité (on parle d'équilibre indifférent). En général la solution du système non-linéaire (8.3.3) ne s'exprime pas à l'aide de fonctions élémentaires. Pour l'étude de la stabilité (asymptotique) de CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 318 ce système on développe, lorsque ceci est possible, les fonctions f et g en série de Taylor2 au voisinage du point (xo, Yo). Comme précédemment, on ne retient que les termes linéaires et l'analyse de la stabilité se réduit à la détermination du signe des parties réelles des valeurs propres, c'est-à-dire des racines du polynôme caratéristique lié au système. Il est possible de faire cette analyse sans calculer explicitement les racines du polynôme caractéristique considéré. Supposons par exemple que le polynôme caractéristique s'écrit sous la forme · où les ai, sont des coefficients réels. Alors une condition nécessaire pour que toutes les parties réelles des racines de l'équation P(>.) = 0, soient négatives est que tous les ai > O. Cette condition n'est suffisante que pour n ~ 2. Pour obtenir des conditions qui sont à la fois nécessaires et suffisantes, on utilise le critère suivant que l'on appelle critère de Routh ou de Routh-Hurwitz : pour que toutes les racines de l'équation P(>.) = 0 aient des parties réelles négatives, il faut et il suffit que tous les mineurs principaux de la matrice de Hurwitz ai ao 0 0 0 0 a3 a2 ai ao 0 0 as a4 a3 a2 ai ao 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 soient strictement positifs. Les mineurs principaux de cette matrice sont ao 0 a3 a2 ai as a4 a3 0 0 0 ai Lii = ai, Li2 = 1 ao a3 a2 ai J , ... ,Lin= 0 0 0 0 an La condition nécessaire et suffisante de Routh-Hurwitz signifie que : Lii > 0, Li2 > 0, Lin> O. Or Lin= Lin-i·an, donc on peut remplacer Lin> 0 par an> O. 2 Rappelons que si Fest une fonction définie sur un ouvert n de IR" à valeurs dans JRP et si Fest de classe C2 sur n, alors on a la formule de Taylor d'ordre 2 : F(a + h) = F(a) 8F 1 8 F +La-: (a)hi + 2 L 8x-8 . (a)hihj + o(llhll n i=l Xi n 2 i,j=l ' X3 2 ), aEn 319 8.3. APPLICATIONS Par ailleurs Liénard et Chipart ont formulé d'autres conditions nécessaires et suffisantes de stabilité contenant moins d'inégalités sur les mineurs di que ci-dessus. Plus précisément, pour que l'équation P(>..) = 0 ait toutes ses racines à parties réelles négatives, il faut et il suffit que tous les ai > 0 et que dn-1 > 0, dn-3 > 0, dn-5 > 0, ... où les di sont les mêmes que ci-dessus. D'autres conditions nécessaires et suffisantes de stabilité ont été obtenu par Mikhaïlov. Son critère s'énonce comme suit : on pose>..= iw, d'où P(>..) = P(iw) = u(w) + iv(w), où u(w) = an - an-2w 2 + an-4W 4 - · · · v(w) = an-1W - an-3w3 + an-sw 5 - · · · Étant donné le paramètre w, la grandeur P(iw) peut être représentée sur le plan uov sous la forme d'un vecteur. Alors pour que le système en question soit stable, il faut et il suffit que : lorsque w varie de 0 à +oo, le vecteur f(iw) tourne d'un angle n27r dans le sens positif et ne passe pas par l'origine des coordonnées. Une autre façon de formuler le critère de Mikhaïlov est le suivant : le système en question est stable si et seulement si anan-1 > 0 et que les racines des polynômes u(w) = 0, v(w) = 0, soient toutes positives , distinctes et alternantes (c'est-à-dire qu'entre deux racines arbitraires de l'une de ces équations, on trouve une racine de l'autre équation). Enfin et comme nous l'avons déjà signalé, en cas de nullité des parties réelles c'est-à-dire lorsque les racines de l'équation caractéristique sont situées sur l'axe imaginaire, le problème de la stabilité de la solution du système à étudier se complique alors considérablement. Exemple 8.3. 7 Déterminons les positions d'équilibre du système ci-dessous et étudions sa stabilité : 2 { x(t) = ln(y - x), y(t) = X - y - 1. Ici, on a f(x, y) = ln(y 2 - x) et g(x, y) = x - y - 1. Les points d'équilibre (xo, Yo) sont déterminés par les équations x(t) = ln(y2 - x) = 0, y(t) =X - y - 1 = 0, CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 320 c'est-à-dire ln(x 2 - 3x + 1) = 0, y= x - 1 d'où (xo, Yo) = (3, 2) et (xo, Yo) = (0, -1). Pour (xo, Yo) = (3, 2), la matrice (8.3.5) devient ( p-//x - ~ -~ ) p- ~ = ( P+ y2~x -Y'f~x) p +1 - l (3,2) = ( P+ 1 p~3 - l (3,2) 1 ). Les racines de l'équation caractéristique : p 2 + 2p - 2 = 0, sont -1 ± v'3 et puisque l'une des parties réelles de ces racines est positive, on en déduit que le point d'équilibre (3, 2) du système proposé est instable. De méme pour (xo, Yo) = (0, -1), la matrice (8.3.5} s'écrit -~) ( p-~ - ~ p- ~ -(p+l -1 (3,2) - 2 ) p+1 . Les racines de l'équation caractéristique : p 2 + 2p + 3 = 0, sont -1 ± i./2 et puisque les parties réelles de ces racines sont négatives, on en déduit que le point d'équilibre (3, 2) du système proposé est asymptotiquement stable. Exemple 8.3.8 Le pendule simple est constitué par un point matériel suspendu à l'extrémité d'un fil (ou une tige théoriquement sans masse) astreint à se mouvoir sans frottement sur un cercle vertical. On désigne par l la longueur du fil (c'est-à-dire le rayon du cercle), g l'accélération de la pesanteur et x l'angle instantané du fil avec la verticale. L'équation du mouvement est .. g . 0 cp+ysmcp=. (8.3.6) Appliquons la méthode de Laplace à l'étude du mouvement du pendule simple décrit par l'équation différentielle non-linéaire du seconde ordre ci-dessus. En posant w2 = !f, x = cp(t) et y= cp(t), l'équation différentielle (8.3.6) se ramène au système suivant x(t) = y(t) cp =y= f(x, y), cp = -w 2 sinx = g(x,y). Pour déterminer les points d'équilibre (xo, Yo) du système, il suffit de résoudre les équations f(x, y) = 0, g(x, y) =O. Les points d'équilibre sont donc donnés par (xo, Yo) = ( k7r, 0) où k E Z. La fonction sin x étant périodique, il suffit d'examiner la nature des points (0,0) et (7r,O). Pour (xo,Yo) = (0,0), la matrice (8.3.5) devient ( p- ~ -~ -~ p-8~ 8x 8y ) ( (0,0) = p w2 cosx -1) p ( -1) p (O,O) = w2 p . 321 8.3. APPLICATIONS Les racines de l'équation caractéristique : p 2 + w2 = 0, sont p = ±iw. Comme ces racines se trouvent sur l'axe imaginaire Re p = 0, on en déduit que l'équilibre est indifférent. Explicitement le système (8.3.4) s'écrit ) ( p ( LiX(p) LiY(p) = w2 -1 p )-l ( Lixo ) Liyo 1 = p2 + w2 ( p 1 ) ( Lixo ) . -w2 p Liyo D'où LiX(p) p 1 2Lixo + 2 2Liyo, p +w p +w w2 p 2 2Lixo + 2 2LÎY0, p +w p +w 2 LiY(p) = Lix(t) = Lixo cos wt + Liyo--, Liy(t) = et par conséquent sinwt w -Lixowsinwt+Liyocoswt. On montre aisément que la trajectoire du système en question dans le plan (x,y) est une ellipse centrée à l'origine. Cette trajectoire ne s'approche ni ne s'éloigne de l'origine lorsque t --+ 0. L 'origine est un point d'équilibre ni stable ni instable; on dit qu'il est un centre. Pour (xo,Yo) = (7r,0), la matrice (8.3.5) devient _!li_ ) - !li ( p _!!.flaa8x P _a~a X y (11",0) = ( p w2 cosx -1 ) ( p P ( o) = -w2 -1 ) P . 71", Les racines de l'équation caractéristique : p 2 - w 2 = 0, sont p = ±w. Une de ces racines se trouve dans le demi-plan droite Re p > 0, donc le système en question est instable au point (7r, 0). Explicitement le système (8.3.4) s'écrit ( LiX (p) ) = ( p 2 LiY(p) -w -1 -1 ( Lixo ) 1 p 1 ) ( Lixo ) . ( ) P Liyo = p2 - w2 w2 p Liyo D'où LiX(p) LiY(p) = et par conséquent Lix(t) Liy(t) = sinhwt , w Lixow sinh wt + Liyo cosh wt. Lixo cosh wt + Liyo 322 CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE On montre que la trajectoire du système en question dans le plan (x, y) est une Hyperbole. Ce qui explique que le point d'équilibre (11", 0) est instable car la trajectoire s'éloigne de ce point lorsque t------+ O. Dans ce problème, on peut distinguer trois types de trajectoires : celles qui correspondent aux petites oscillations, celles {les séparatrices) qui joignent deux cols et enfin celles qui correspondent à une rotation complète autour du point de suspension du pendule. 8.4 Exercices résolus Exercice 8.4.1 Soit f une fonction définie sur R et telle que : {i) f(x) = 0, Vx <O. {ii) f est continue par morceaux sur [O, +oo[. {iii) il existe des constantes M > 0 et ao telles que : Montrer que la transformée de Laplace existe pour tout u > uo. Solution: On a J; L'intégrale 0 f(x)e-Pxdx existe car f est continue par morceaux. Concernant l'autre intégrale, notons que lf(x)e-pxl = lf(x)e-(u+iw}xl :S lf(x)le-ux :S Me-(u-uo)x, (d'après (iii)) Or fx': Me-(u-uo)xdx converge car u > ao, donc d'après le critère de comparaison des intégrales généralisées, l'intégrale fx': lf(x)e-pxldx converge aussi, ce qui entraine que fx00 f(x)e-pxdx existe. Par conséquent f000 f(x)e-Pxdx existe dans le demi-plan {p E R : Re p > ao}. Exercice 8.4.2 Déterminer les transformées de Laplace des fonctions : a) x 1----+ sin y'X. b} X !----+ co':;x..fi . Solution: a) Au voisinage de 0, on a 3 5 7 9 x2 x2 x2 x2 sin./X=x2 - -+- - -+- - ... 3! 5! 7! 9! 1 8.4. EXERCICES RÉSOLUS 323 Or .C{x 0 j = r;~tl), où I'(a) = f000 e-tt°'- 1 dt, Re a> 0, est la fonction gamma d'Euler, donc r(! + 1) r(~ + 1) r(~ + 1) r(~ + 1) r(~ + 1) . r=} .C { SIIlyX = 3 5 + 7 9 + 11 p2 3!p2 5!p2 7!p2 9!p2 Une intégration par parties montre que: I'(a + 1) = aI'(a), d'où r(~+1) = ~r(~), r (~ + 1) 2 = ~r (~) = ~}r (~) 2 2 22 2' r (~ + 1) 2 = ~r (~) = ~.~}r (~) 2 2 222 2' r (~ + 1) 2 = ~r (~) = ~.~.~}r (~) 2 2 2222 2' r (~ + 1) = ~r (~) = ~·~·~·~·~r (~). En remplaçant ces expressions dans l'équation ci-dessus, on obtient . r(!) ( 1- ( - 1 ) +1 ( - 1 ) 2-1 ( - 1 ) 3 +··· ) , .C{sm../X}=2p~ 22p 2! 22p 3! 22p d'où ~ (-~ kl . . r=} _ r(!) .c{SIIlyX - -3 L.J 2p2 k=O t _ -~ r(!) - -3 e 2p2 • P. Or 1) [ r (2 = lo 00 e-tr2dt = 2 la 1 [ 00 donc . 2 e-s ds =..,fi, 1 .C{sm ./X}= ..,fiie- 4.,.. 3 2p2 • b) On a = = = 2.C{f'(x)}, où f(x) = sinyx 2(.C{f(x)} - f(O)), (proposition 8.1.12) 2(.C{sin ./X} - 0), ..,fiie- 4.,..1 VP , (d'après a)). ••• CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 324 Exercice 8.4.3 Soient f une fonction périodique de période T > 0 et F(p) = .C{f(x)} sa transformée de Laplace. Montrer que F(p) = 1 T 1T f(x)e-pxdx. 1- e P 0 Solution : On a F(p) = fo f(x)e-pxdx, 00 {T J(x)e-pxdx + f 2T f(x)e-pxdx + f 3T J(x)e-pxdx + · · · lo = L oo jT 1(k+l)T l2T J(x)e-pxdx, k=O kT = L 1T f(u + kT)e-p(u+kT)du, u = x - kT OO k=O O (car f est périodique) Exercice 8.4.4 Calculer l'intégrale avec la méthode de Laplace. Solution : On a .C{xcosx} = fo xcosxe-pxdx. 00 Or d d ( .C{xcosx} = - dp.C{cosx} = - dp p p2 + 1 il suffit donc de remplacer p par 2 et on obtient Joroo xe- 2x cosxdx = 253 . ) p 2 -1 = (p2 + l)2' 325 8.4. EXERCICES RÉSOLUS Exercice 8.4.5 a) Soient H(x) la fonction de Heaviside et H(x)f(x) une fonction dont la transformée de Laplace est connue ainsi que son abscisse de sommabilité a. Déterminer la transformée de Fourier de H(x)f(x)e-ux, a> a. b} En déduire la transformée de Fourier de la fonction H(x)e-ux, a> O. Solution : a) Pour tout a > a, la fonction H(x)f(x)cux est sommable en x. Désignons par Fw{H(x)f(x)} et F(p) = .Cp{H(x)f(x)} les transformées de Fourier et de Laplace de la fonction H(x)f(x) respectivement. On a Fw{H(x)f(x)} = j H(x)f(x)e- 21Tiwdx = lafXJ H(x)f(x)e- 21Tiwdx, w IR 00 E -OO et .Cp{H(x)f(x)} = fo H(x)f(x)e-pxdx, 00 Re p =a> a En posant p = a+ 27riw, on obtient F(a + 27riw) = .Cu+2?Tiw{H(x)f(x)}, fooo H(x )f (x )e-uxe-21Tiw dx, = Fw{H(x)f(x)e-ux}. Donc si on connaît la transformée de Laplace de la fonction H (x) f (x) d'abscisse de sommabilité a, alors on peut obtenir les transformées de Fourier de toutes les fonctions H(x)f(x)e-ux, a> a. b) D'après la question précédente, on a car .Cp{H(x)} = f 000 H(x)e-Pxdx =~'Re p >O. Exercice 8.4.6 a) Soient H(x) la fonction de Heaviside et H(x)f(x) une fonction dont la transformée de Laplace .Cp{H(x)f(x)} est nulle sur un demiplan {p E C : Re p = a > ao}. Montrer que H(x)f(x) est presque partout nulle. b) En déduire que si F est une fonction holomorphe sur un demi-plan de la forme {p E C : Re p > a}, alors celle-ci ne peut possèder qu'un original au plus qui soit une fonction continue. Solution: a) D'après l'exercice précédent, on a pour tout Re p =a> ao où ao peut toujours être supposé supérieur à l'abscisse de sommabilité, Fw{H(x)f(x)e-ux} = .Cp{H(x)f(x)} =O. 326 CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE La distribution associée à la fonction sommable H(x)f(x)e-ax, a > 0, est tempérée. Dès lors, en vertu de la formule de réciprocité. Donc H(x)f(x)e-ax est nulle en tant que distribution et elle est presque partout nulle en tant que fonction, ce qui est le cas aussi pour H(x)f(x). b) D'après la question précédente, si les fonctions H(x)f(x) et H(x)g(x) ont même transformée de Laplace sur un demi-plan {p E C: Re p >a}, alors elles sont égales presque partout. En outre, si ces fonctions sont continues alors elles sont identiques. Exercice 8.4. 7 Etant donné une fonction F(p) holomorphe sur un demi-plan {p E C : Re p > a}, on suppose qu'une fonction continue H (x) f (x) existe et qu'elle est à support contenu dans~+ (H(x) étant la fonction de Heaviside). Montrer que si F(ao + 27riw), ao 2:: a, est sommable en w, alors H(x)f(x) = -21 . f F(p)ePxdp, 7rZ }6cro où 6.a0 est la droite définie par Re p = ao parcourue dans le sens des ordonnées croissantes. Solution : Par hypothèse tous les points singuliers de F sont à gauche de la droite définie par Re p = a = a. En appliquant la transformée de Fourier inverse, il vient en tout point x où f est continue, H(x)f(x)e-aox = Ceci entraîne, H(x)f(x) = l: l: F(ao + 27riw)e 211"iwdw. F(ao + 27riw)ea0 xe 211"iwdw. en posant p = ao + 27riw, on obtient le résultat annoncé. Exercice 8.4.8 Montrer que si F(p) est la transformée de Laplace d'une fonction f, alors IF(p)I est borné sur un demi-plan {p E C: Re p > ao}. Solution: Si Re p >a où a est l'abscisse de sommabilité de f, alors F(p) = .Cp{H(x)f(x)} = l: H(x)f(x)e-pxdx. 8.4. EXERCICES RÉSOLUS 327 Pour tout ao >a, la fonction H(x)f(x)e-px est sommable et on a où M est une constante et a= Re p ~ ao. Exercice 8.4.9 Soit F(p) une fonction holomorphe sur le demi-plan défini par {p E C : Re p ~ a > 0} et telle que IP2 F(p)1 soit borné dans ce demiplan. Montrer que F est la transformée de Laplace d'une fonction continue f, à support dans {x E IR: x ~ O} et f(x) = ..J:--: f F(p)ePxdp, 7r't } b.uo où l::,.uo est la droite du plan complexe d'abscisse Re p = ao >a. Solution : Par hypothèse, il existe une constante M telle que : M IF(p)I ~ IPl 2 ' Re p ~a> 0 Dès lors, pour tout ao > a, on a IF(ao+27riw)I ~ 2 ~ 2 2 < 2 ~ 2 2 , a0 + 7r w a + 7r w a>O d'où F(ao + 27riw) est sommable en w. Notons que pour a< ao < a1, on a Le second membre de cette inégalité tend vers 0 lorsque lwl ---+ +oo et la fonction H(x)f(x) ne dépend pas du choix de ao sur la demi-droite a> a. La continuité de la fonction H(x)f(x) est une conséquence immédiate du théorème de continuité des fonctions définies par des intégrales dépendant d'un paramètre. Montrons que cette fonction est nulle pour x < O. On a 11: IH(x)f(xl < exuo < = F(ao + 27riw)exu0 e27riwdwl, l: M xuo e IF(ao + 27riw)ldw, 100 a2 +dw47r2w2 ' -oo a> O. CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 328 Pour x < 0, cette dernière expression tend vers 0 lorsque ao ~ +oo. Or H(x)f(x) ne dépend pas de ao, donc cette fonction est nulle pour x <O. Montrons maintenant que F(p) est bien la transformée de Laplace de la fonction H(x)f(x). En effet, pour tout a> a, on a a< ao <a et IH(x)f(x)e-uxl = e<uo-u)xlH(x)f(x)e-uoxl ::; M e<uo-u)x H(x). 2a Comme ao - a < 0, alors cette fonction est sommable en x. Dès lors, H(x)f(x)e-ux = 1-: F(a + 2triw)e2-rriwxdw = F; 1{F(a + 2triw)}. L'inversion de cette fonction est légitime car H(x)f(x)e-ux est sommable en x et F(a + 2triw) est continue en w. Donc, pour tout a> a, on a F(a + 2triw) = 1-: Fw{H(x)f(x)e-ux}, = = H(x)f(x)e-uxe-2-rriwxdx, fooo H(x)f(x)e-(u+2-rriw)xdx, c'est-à-dire F(p) = fo H(x)f(x)e-pxdx = .Cp{H(x)f(x)}. 00 Exercice 8.4.10 Déterminer la transformée de Laplace inverse de la fonction p F(p) = (p2 + 1)2, en utilisant deux méthodes différentes. Solution : 1ère méthode : notons que _ 1 )' --2 p ( p2+1 (p2+1)2, d'où .c-l { (p2: 1)2} = - -~.c-l { (p2~1)'}, ~.c- 1 {p2 ~ 1 }, (proposition 8.1.10) xsinx 2 ( 1 car.C{sinx}=p2 +l ) 329 8.4. EXERCICES RÉSOLUS 2ème méthode : on a c- 1 {P2:1·p2~1}' c- 1 {(p2: 1)2} {p l} * = c-l = cosx * sinx, 2: {p ~ 2 (propriété 8.1.11) l}, fox costsin(x - t)dt, fox cost(sinxcost - cosxsint)dt, r sinx cosx r. = - 2 - Jo (1 +cos 2t)dt - - 2- Jo sin2t)dt, = xsinx 2 Exercice 8.4.11 Meme question pour la fonction 1 F(p) = (p2 + 1)2. Solution : 1 ère méthode : on a C 1 { (p2+1)2 1 } = c-1 {FP(p)}' = fox f(t)dt, où F(p) = (p2: 1)2 où f(t) = c- 1 {F(p)} en vertu de la proposition 8.1.13. D'après l'exercice précédent, f(t) = ts~nt, donc l'-1 { 1 }- ~ d - sinx-xcosx /.,, (p2+1)2 r . - 2 Jo tsmt t - 2 . 2ème méthode : on utilise la formule de Bromwich-Wagner (voir proposition 8.1.17), 1 1u+ioo F(p)ePXdp = -2 1. c- 1 {F(p)} = f(x) = -. 27ri u-ioo 11"'/, i F(p)ePXdp, C où C est le contour de Bromwich. La fonction F(p )ePx possède deux singularités : p = -i, p = i; ce sont deux pôles d'ordre 2. Calculons les résidus de F(p )ePx en ces pôles. On a Rés (F(p)ePx, -i) = lim. dd ((p + i) 2 F(p)ePx) = (i - x) e-4ix, p--+-i p CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 330 et d ix Rés (F(p)ePx, i) = liID: -d ((p - i) 2 F(p)ePx) = -(i + x) e4 . p~i p D'après le théorème des résidus, on a sinx - xcosx . . f(x) =Rés(F(p)ePX,-i)+Rés(F(p)ePX,i) = 2 . Exercice 8.4.12 Déterminer la transformée de Laplace inverse des fonctions suivantes : 2 a) P 1 - t (p21+ 1)2. 3 b} p 1 - t (p21+1)2. Solution : a) On a e,-1 { P2 (p2+1)2 e,-1 { } = p p p2+1·p2+1 } , - e,-l {p2: 1 } * {p2: 1 }, = cosx * cosx, = fox cos t cos(x - t)dt, (propriété 8.1.11) sinx + xcosx 2 b) Notons que p3 p2+1-1 p p (p2 + 1)2 = p (p2 + 1)2 = p2 + 1 - (p2 + 1)2. En tenant compte des résultats obtenus précédemment, on obtient C -1 3} =C {p2+1 }-C {(p2+1)2 }=cosx--2-. . {(p2+1)2 P -1 P -1 p xsmx Exercice 8.4.13 Déterminer la transformée de Laplace inverse de la fonction 1 F(p) = (p+l)(p-2)' en utilisant la formule de Bromwich- Wagner. 331 8.4. EXERCICES RÉSOLUS Solution : Notons d'abord que les conditions d'application de la proposition 8.1.17, sont satisfaites. Dès lors, f(x) = .c- 1 {F(p)} = -21 . 1u+ioo F(p)ePxdp = -21 . 7r't u-ioo 1r't i F(p)ePxdp, C où C est le contour de Bromwich. La fonction F(p )ePx possède deux singularités : p = -1 un pôle simple et p = 2 un pôle d'ordre 2. Calculons les résidus de F(p )ePx en ces points. On a Rés(F(p)ePx,-1) = lim (p+ l)F(p)ePx = e-gx' p-+-1 et d 1 e2x Rés (F(p)ePx, 2) = lim - ((p - 2) 2 F(p)ePx) = (x - -)-. p-+2 dp 3 3 D'après le théorème des résidus, on a Exercice 8.4.14 Déterminer la fonction réelle causale f(x) dont la transformée de Laplace est 1 F(p)= .;p' Rep>O Solution : On utilise la formule de Bromwich-Wagner : 1 1u+i1 f(x) = -2 . F(p)ePxdp. 7r't u-i1 La fonction sous le signe intégral possède un point de branchement en p = O. Pour uniformiser F(p)ePx, on considère comme coupure la partie de l'axe réel définie par x ~O. On va calculer l'intégrale Ici le contour de Bromwich C est définie par C = C1 U C2 U C3 U C4 u C5 U C6 où C1 est le bord supérieur de la coupure, C3 est le bord inférieur de la coupure, C2 est l'arc de cercle de centre 0 et de rayon e; rejoignant les deux bords de la coupure, C4 et C6 sont deux arcs de cercles de centre 0 et de rayon R et enfin C5 est une partie finie du domaine d'intégration (en fait une droite p = u). La 332 CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE fonction F(p)ePx est uniforme sur C et elle est holomorphe à l'intérieur de ce contour. D'après le théorème de Cauchy, on a 6 0= 1 F(p)ePXdp = L r F(p)ePXdp. lc k=I lck Sur Ci, on a p = (e7ri, .JP = -/ë,e~, e::; (::; R, d'où 1 1 { 1R R F(p)ePxdp = -i C1 -(x _e-d(. e -/(, -(x lca F(p)ePxdp = -i e e-/(, d(. Sur C2, on a p = eei9 , ()variant de -7r à 7r, d'où Sur C4, on a p = Rei9 , ()variant de 7r à 27r - eo, d'où Sur C5, on a p = Rei9 , ()variant de eo à 7r, d'où Sur Cs, on a 1 1 a+i'y ePx F(p)ePxdp = Cs . a-i1 r.ndp. vP Calculons maintenant les limites de ces intégrales lorsque 'Y --+ oo (et donc R) et e --+ O. Sur C1 et Cs, on a lim L 00 c 1 ~ e-+0 F(p)ePxdp = lim 1 00 c3 ~ e-+O F(p)ePxdp = -i 1 00 o -~ e-/(, d(. '':t 8.4. EXERCICES RÉSOLUS 333 r lim r F(p)ePXdp = lim F(p)ePXdp = 0, R-+oo lc4 R-+oo les en vertu du lemme de Jordan (en effet, prenons par exemple le cas de C6 et soit (Ji tel que : ~ <(Ji < rr. On a r F(p)ePXdpl ~ r81 eRx:s(J dO + r eRx:s(J dO. les 1 leo 101 vR vR On va faire tendre 01 vers ~ quand R --+ oo. Autrement dit, on choisit un abscisse a1 > 0, par exemple a1 = V'R, n ~ 2, telle que : cos01 = -]t où a1 > 0 et limR-+oo ]t =O. Posons 0 = arccos ~, d'où L 91 eRx cos 9 Bo 1 lu ---dO = VE, R et l 11' et.x -u1 1 d( < - a +a1 JR _ Ç - R JR _ max~,u1) eux' eRx cos 9 7f _ o1 ---dO < --e-u1x. 91 VE, - VE, En remplaçant, a1 = V'R, n ~ 2, dans ces expressions, on obtient Pour limR-+oo fc 4 F(p)ePxdp = 0, on raisonne de manière similaire). Sur Cs, on a lim F(p)ePXdp = 1u+ioo e: = 2rrif(x). -y-+oo 1Cs u-ioo V P Par conséquent, on a r 1 l 00 0 = lim F(p)ePxdp = -2i R-+oo C 0 e-+O -(.x e 17 d( + 2rrif(x), y( d'où f(x) = ..!:. roo e-r.x d( = ~ roo e-<11vx)2 d'f/, rr lo ../( rr lo En posant t = 'f/yX, on obtient finalement f(x) = 2r;:; 7fyX 1 00 O 1 e-t 2 dt= ;;;;:;;· y7fX CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 334 Exercice 8.4.15 a) Montrer que kl~1! fok ( 1 - ~) k ln xdx = fo e-x ln xdx = -C, 00 où C= limk--+oo ( L:J=l Jdt - ln k) = 0, 57721..., est la constante d'Euler. b) Déterminer la transformée de Laplace de la distribution associée à la fonction H(x) lnx où H(x) est la fonction de Heaviside. Solution : a) On a (1 - ~)k = ekln(l-î). Or ln(1-~) ::;e-x, O<x<k, d'où (1 - ~)k:::; e-x. Dès lors J ( 1 - ~)ln x.l[o::;x::;k] J :::; e-xl ln xi. La fonction e-x1 lnxl est sommable et d'après le théorème de convergence dominée de Lebesgue, on a kl~1!1k (1- ~rlnxdx = fok kl~1! (1- ~rlnxdx = fo e-x1nxdx. 00 On a fok ( 1 - ~r lnxdx = k fo 1 tk ln(1 - t)dt, = t = 1- ~ fo tkdt + fo tk ln(l - t)dt) , k : 1 (ln k + Io tk; ~ t 1 dt) ' k (1n k 1 1 1 = _ k (lnk- {l ttidt), k +1 lo j=O = _ k (lnk- t {l tidt), k +1 j=O lo ~ _k_ (ln k - 1-dt) k+l ~j+l ' ~~dt) . _k_ (lnk k +1 j=l J 8.4. EXERCICES RÉSOLUS 335 Par conséquent, 1 00 e-x1nxdx = = kl!._.~1k (i - ~rlnxdx, _k_ (ln k- ~ ~dt -+ j + lim lim (lnk - k-+oo = ~ 1 k-+oo k k 3=1 1- ) 1 ' t ;dt) , j=l J -C, où C est la constante d'Euler. b) La distribution associée à H(x) lnx appartient à V~, elle est tempérée, sa transformée de Laplace est une fonction holomorphe pour Re p > 0 et on a .C(H(x)lnx)(p) = (H(x)lnx,e-px) = 1 00 lnxe-pxdx. L'abscisse de sommabilité est ici égal à 0 car pour Re p > 0 l'intégrale ci-dessus converge et pour Re p < 0, l'intégrale en question diverge. Supposons d'abord que p soit un réel positif et posons y= px. On a 1 = t (1 00 0 = d ln~e-Y~, p p 00 e-Ylnydy- lnp 1 t(-c - lnp 1 00 00 e-Ydy), e-Ydy) , (d'après a)) C+lnp p où C est la constante d'Euler. Par ailleurs, puisque .C(H(x) lnx)(p) est holomorphe pour Re p > 0 et que la fonction obtenue _ c+~np (où lnp désigne la détermination principale du logarithme complexe, c'est-à-dire celle qui est réelle sur le demi-axe réel positif) est holomorphe pour Re p > 0 alors (résultat obtenu par prolongement analytique) ces fonctions qui coïncident sur l'axe réel positif, coïncident partout. Par conséquent, pour Re p > 0, on a .C(H(x) lnx)(p) = - C + lnp. p Exercice 8.4.16 Déterminer la transformée de Laplace .C ( Pf ~(ff)) de la distribution Pf ~<:> définie dans l'exercice 2.4.9 du chapitre 2. CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 336 Solution : Une des méthodes pour déterminer .C ( Pf HJ:)) nécessite un calcul des dérivées successives de la distribution Pf ~~) Or il est plus facile d'utiliser les résultats obtenus dans les exercices 2.4.9 et 2.4.11 du chapitre 2, c'est-à-dire = -kPf H(x) (-l)k&(k) ( Pf H(x))' k k+l + k' ' X X . et (H(x) lnx)' = Pf H(x). X Donc en utilisant ces relations, on établit par récurrence que Pf H(x) = (-l)k ((H(x) lnx)(k+I) + xk+ 1 kl (~ ~) &(k)) . ~J 3=l On en déduit que: Or .C ((H(x)lnx)(k+I)) = pk+IJ:,(H(x)lnx), (proposition 8.2.4) = -pk+ 1 (C + lnp), (exercice précédent) où C est la constante d'Euler et .C (&(k)) = pk (exemple 8.2.2) donc .c((H(x)lnx)(k+I)) = (-~)kpk (t~-C-lnp). k j=l J Exercice 8.4.17 Résoudre l'équation différentielle d3 x dt3 + x(t) = 0, avec les conditions initiales : x(O) = 1, x'(O) = 3, x"(O) = 8, en utilisant la méthode de Laplace. Solution: Soit X(p) = .C{x(t)}, la transformée de Laplace de x(t). On a d3x} .C { dt3 + .C{x(t)} =O. 8.4. EXERCICES RÉSOLUS 337 Dès lors p2X(p) - p2x(O) - px'(O) - x"(O) + X(p) = 0, p2X(p) - p2 - 3p - 8 + X(p) = 0, d'où X(p) = P2 + 3p + 8 p3+1 Décomposons X(p) en éléments simples. On a X(p) = = p2 + 3p+8 (p+l)(p2 -p+l)' 2 6-p 2 (p + 1) + p - p + 1' 1 2 11 p- 2 (p + 1) - (p - ! )2 + /3 V4 (/if + J3 (p - !) + (If) 2 2' et par conséquent Exercice 8.4.18 Résoudre, par la méthode de Laplace, l'équation différentielle d2x dt2 + x(t) = y(t), avec les conditions initiales : x(O) = x'(O) = 0 où y(t) est une fonction connue ayant une transformée de Laplace Y(p) = .C{y(t)}. Solution: Soit X(p) = .C{x(t)}, la transformée de Laplace de x(t). On a .C { d2x} dt2 + .C{x(t)} = .C{y(t)}, d'où p2X(p) + X(p) = Y(p), car x(O) = x'(O) = 0 et donc 1 X(p = ~1 Y(p). p Or + .C{(J * g)(t)} = .C{!(t)}.C{g(t)} = F(p)G(p). CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 338 Ici F(p) = P2 ~ 1 , d'où f(t) = .c- 1{F(p)} =sin t et G(p) = Y(p), d'où g(t) = y(t). Par conséquent, x(t) = (! * g)(t) =lot f(r)g(t - r)dr =lot y(r) sin rdr. Exercice 8.4.19 On considère l'équation différentielle d2x dx m dt2 + c dt + kx = 0, avec les conditions initiales : x(O) = xo, x'(O) = vo. Cette équation décrit le mouvement d'une particule de masse m qui se déplace le long d'une trajectoire rectiligne et se trouve attirée vers l'origine par une force kx où x est le déplacement et k >O. L'expression c~~, (c > O}, désigne une autre force qui intervient dans le problème. Etudier le mouvement de cette particule par la méthode de Laplace. Solution : Afin de ne pas alourdir les notations, on pose : -;fi;, = 2À, l'équation ci-dessus s'écrit sous la forme ! = w et d2x dx 2 dt2 + 2À dt + W X = 0. Soit X(p) = .C{x(t)}, la transformée de Laplace de x(t). On a .C { ~:~} + 2À.C { ~;} + w2.C{ X} = 0, d'où p 2 X(p) - px(O) - x'(O) + 2w(pX(p) - x(O)) + w2X(p) = 0, ou p 2 X(p) - px0 - v0 + 2ÀpX(p) - 2Àxo + w2X(p) = 0, ou encore (p2 + 2Àp + w2)X(p) = pxo + 2Àp + vo. Par conséquent X(p) = pxo +2Àp+vo p2 + 2Àp+w 2 ' (p + À)xo + (Àxo + vo) (p+ À)2 +w2 -À2 ' p+À 1 xo (p + À)2 + w2 - À2 + (Àxo + vo) (p + À)2 + w2 - À2. 2 8.4. EXERCICES RÉSOLUS 339 Nous allons distinguer différents cas : a) Si w2 - >i. 2 > 0, alors X (>i.x 0 + vo) p +À Jw2 _ )i.2 (p) = xo (p + >i.)2 + (Jw2 _ >i.2)2 + Jw2 _ )i.2 (p + >i.)2 + (Jw2 _ >i.2)2' d'où b) Si w2 - À. 2 = 0, alors 1 1 X(p) = xo P +À + (>i.xo + vo) (p + >i.) 2 , d'où x(t) = xoe->.t + (>i.xo + vo)te->.t. c) Si w2 - >i. 2 < 0, alors X d'où p +À (>i.x 0 + vo) J>i.2 _ w2 (p) = xo (p + >i.)2 _ ( J>i.2 _ w2)2 + J>i.2 _ w2 (p + >i.)2 _ ( J>i.2 _ w2)2' V 2 - w2t + À.xo +vo smh>i. . V 2 - w2 t. x(t) = x 0 cosh>i. J>i.2 _ w2 Exercice 8.4.20 On considère le système d'équations différentielles k = 1,2, ... ,n avec les conditions initiales suivantes : xo(t) = 1, Xk(O) = 0, k = 1, 2, ... , n a) Calculer explicitement la transformée de Laplace de la fonction : e-attk. b) Déterminer la transformée de Laplace Xk(P) = .C{xk(t)} de Xk(t). c) En déduire la solution du système ci-dessus. Solution: a) D'après la propriété 8.1.7, si .C{f(t)} = F(p), alors .C{f(t)e-at} = F(p +a), Ici f(t) = tk et F(p) = .C{tk} = p .C{e Re(p +a) > uo. fl Donc 1• k! -at k} t = (p+a )k+l . CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 340 b) On a C { dx~t(t)} + aC{xo(t)} 0, C { dx;t(t)} + aC{xk(t)} = aC{xk-1(t)}, k = 1, 2, ... , n pXo(p) - xo(O) + aXo(p) = O, pXk(P) - xk(O) + aXk(P) = aXk-1(p), k = 1, 2, ... , n d'où En tenant compte des conditions initiales, on obtient 1 p+a' a -Xk-1(p), p+a k = 1,2, ... ,n ou explicitement On montre aisément que ak Xk(p)= (p+a)k+l' k=O,l,2, ... ,n c) On a k=O,l,2, ... ,n (p + a)k+l' ak k! = k! · (p + a)k+ 1 ' k = ak! "{ e -attk} ' .1., d'après la question précédente. Par conséquent, (at)ke-at Xk(t) = k! · Exercice 8.4.21 Résoudre l'équation intégrale f(x) = sinx + 2 fox cos(x - t)f(t)dt. 8.4. EXERCICES RÉSOLUS 341 Solution : L'équation ci-dessus s'écrit sous la forme f (X) = sin X + 2 cos X * f (X). En appliquant sur les deux membres de cette équation la transformée de Laplace, on obtient .C{f(x)} = .C{sinx} + 2.C{cosx}.C{f(x)}, ou 1 p F(p) = p2 + 1 + 2 p2 + 1 F(p). Dès lors, F(p) = (p~l) 2 , et par conséquent f(x) = xex. Exercice 8.4.22 Résoudre l'équation intégrale non-linéaire suivante : x 3 - 6 lax f(x - t)f(t)dt =O. Solution: Soit F(p) = .C{f(x)} la transformée de Laplace de f(x). On a .C{x 3 } - 6.C {fox f(x - t)f(t)dt} = 0, ou "fo - 6F 2 (p) = O. D'où F(p) = l'équation proposée. ±-?, et f(x) = ±x sont deux solutions de Exercice 8.4.23 Soit F(p) = .C{f(x)} la transformée de Laplace de f(x). On considère l'équation intégrale xf' (x) + 2 fox f (t) sin(x - t)dt = sin t, t>0 avec la condition initiale : f (0) = 1. a) Montrer que F(p) vérifie une équation différentielle linéaire de premier ordre et à coefficients variables. b} Déterminer F(p). c) En déduire la solution f(x) de l'équation intégrale ci-dessus. Solution : a) On a X!' (X) + 2f (X) * sin X = sin X' d'où .C{ xf' (x)} + 2.C{f (x) *sin x} = .C{ sin x }. CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 342 Or d d .C{xf'(x)} = - dp.C{f'(x)} = - dp.C{pF(p) - f(O)} = -F(p) - pF'(p), et +1 .C{f(x) * sinx} = .C{f(x)}.C{sinx} = F(p).~ , p donc -F(p)-pF'(p) +2;~)l' ou encore -p(p2 + l)F' + {1- p2)F = 1. b) La solution de l'équation ci-dessus est égale à la somme de la solution générale de l'équation homogène et d'une solution particulière de l'équation en question. La solution générale de l'équation homogène -p(p2 + l)F' + {1 - p2)F = 0, s'obtient aisément : on a F' p 2 -1 F p(p2 + 1) = 1 2p p - p2 + 1' et donc F(p) = C P 27!,_ 1 . Pour déterminer une solution particulière de l'équation non-homogène, on va utiliser la méthode de la variation de la constante. On a F, = c' P c1-p2 p2 + 1 + (p2+1)2' et l'équation en question devient -?, c'est-à-?ire C' = ce qui implique C = ~ + K, où K est une constante à détermmer. On a donc 1 Kp F(p)=p2+1 +p2+1· Or 1 = f(O) = limp-+ooPF(p) = K, et par conséquent 1 p F(p) = p2+1 + p2+1· 8.4. EXERCICES RÉSOLUS 343 c) On a c-1{P2~1} + c-1{P2:1}' f(x) = d'où f(x) = sinx + cosx, x >0 ou encore f(x) = (sinx + cosx)H(x), où H(x) est la fonction de Heaviside. Exercice 8.4.24 Résoudre le système d'équations intégrales suivant : +fox h(t)dt, h(x) = 1 - cosx - fox fi(t)dt. fi(x) sinx Solution : Soient F1(P) = C{f1(x)} et F2(p) = C{h(x)} les transformées de Laplace des fonctions fi(x) et h(x) respectivement. On a {fox h(t)dt}, C{h(x)} = C{l - cosx} - C {fox fi(t)dt}, C{f1(x)} = C{sinx} + C ou En résolvant ce système, on obtient = p2 2 p2+1 - (p2 + 1)2 p3 p p2+ 1 - (p2+1)2 1 (p2+1)2" D'où fi(x) = h(x) = 2c-1{P2~1 }- c-1 { (p2 ~ 1)2 }- c-1 { (p2: 1)2}, c-1 {-P }-c-1 { P3 }-c-1 { P} p2+1 (p2+1)2 (p2+1)2 . CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 344 En utilisant par exemple la table des transformées de Laplace, c'est-à-dire . .c -1 { p 2 1+ 1 } = smx, 1 e,-l { (p2+1)2 e,-l { p2 .c-1{p2:1} = cosx, .c-1 { } = sinx - xcosx 2 ' } = sinx (p2 + 1)2 + xcosx 2 .c ' _1 { p } = xsinx (p2 + 1)2 2 ' } p3 xsinx (p2+1)2 = cosx - -2-, on obtient finalement la solution fi(x) = sinx, h(x) =O. Exercice 8.4.25 Déterminer la solution de l'équation intégrale f"(x) +fox e2(x-t) f'(t)dt = e2x, satisfaisant aux conditions initiales : f(O) = 0, f'(O) = 1. Solution: Soit F(p) = .C{f(x)} la transformée de Laplace de f(x). On a .C{f"(x)} + .C {fox e2(x-t) J'(t)dt} = .C{e2x}. Or .C{f"(x)} = p2 F(p) - pf(O) - f'(O) = p 2 F(p) - 1, et .C {fox e2(x-t) J'(t)dt} = .C{e2x * J'(t)}, .C{ e2x}.C{f'(t)}, = P ~ 2 (pF(p) - f(O)), donc 2 p = -2F(p), p- p 1 p F(p)-1+ p- 2 F(p)= p- 2 . D'où F(p) = p(p~l), et par conséquent f(x) = .c-1{F(p)} =ex -1. Exercice 8.4.26 Déterminer la solution de l'équation intégrale x= fox cos(x - t)f(t)dt. 8.4. EXERCICES RÉSOLUS 345 Solution : Ici g(x) = x et k(x, t) = cos(x - t). On a g(O) = 0 et g, g', k, ~ sont continues. En dérivant l'équation ci-dessus par rapport à x, on obtient fox sin(x - t)f(t)dt. 1 = cosO.f(x) - D'où f(x) = 1 +fox sin(x - t)f(t)dt = 1 + sinx * f(x). Soit F(p) = .C{f(x)} la transformée de Laplace de f(x). On a .C{f(x)} = .C{l} - .C{sinx}.C{f(x)}, d'où 1 1 F(p) = P- p2 + 1 F(p). Donc F(p) = ~ + "is' et par conséquent f(x) = 1 + x2 2 • Exercice 8.4.27 On considère l'équation intégrale d'Abel définie par r y(t) dt= f(x), 0 <a< 1 Jo (x - t)a où f(x) est une fonction connue. Le problème de l'inversion d'Abel consiste à déterminer y à partir de f. 1) On suppose que : a=~a) Supposons que f et y sont des fonctions continues et possédent des transformées de Laplace F(p) = .C{f(x)} et Y(p) = .C{y(x)}. Déterminer y. b} Supposons maintenant qu'en outre f est dérivable. Déterminer y. c) Résoudre l'équation intégrale r y(t) dt = x 2 +X+ 1. lo Jx-t 2) On suppose que : 0 <a< 1. a) Supposons que f(O) =O. Déterminer y. b) Résoudre l'équation intégrale r y(t) dt= x(x + 1). 1 lo (x - t)3 CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 346 Solution: 1) a) On a r y(t) dt= f(x), lo ~ ou 1 y(x) *./X= f(x). Dès lors, C { y(x) * )x} = C{!(x)}, d'où C{y(x)}C { et )x} C{f(x)}, = Y(p).~ = F(p), Re p > 0 Par conséquent, ~F(p). Y(p) = D'après la proposition 8.1.14, la transformée de Laplace d'une fonction doit tendre à l'infini vers O. Or y'P ne tend pas vers 0 quand p --+ +oo, donc elle ne peut être la transformée d'une fonction. Pour remédier à cela, divisons l'équation précédente par p. On obtient Y(p) p Or d'après la proposition 8.1.13, on a Y~) = C {fox y(t)dt}, donc C et {fox y(t)dt} = ~C { )x * f(x)} = ~C {fox Jbdt}, r y(t)dt = lor }ibdt. x- t lo _!_ 7r 8.4. EXERCICES RÉSOLUS 347 En dérivant les deux membres de cette équation par rapport à x, on obtient r y(x) = .!_!!_ f(t) dt. 7r dx } 0 .Jx - t b) En intégrant par parties, on obtient r ~dt= 2f(o)vx + 2 r rx=:tf'(t)dt. x- t lo lo Dès lors r r f(t) dt= f(O) + 2 lim .Jx - tf'(t) + f'(t) dt. dx Jo Jx - t .JX t-+x lo Jx - t !!_ L'expression de y obtenue dans a), s'écrit sous la forme y= f(O) + .!_ 7r .JX 7r r f'(t) dt. J0 ...;x=t, c) Ici f(x) = x 2 +x+1, donc y Lx 1 1 2t + 1 d = + t 7r .JX 7r 0 ...;x=t, ' 2 - 1- = (4x + 3)) , 7r../X + .!_7r ( .JX 3 __!__ ( 8x 2 + 6x + 37r .JX 3) . 2) a) En raisonnant de manière analogue, on obtient y(x) = sin cm 7r r f'(t)(x - qx-ldt. lo b) Ici f(x) = x(x + 1) et f(O) =O. D'après la question précédente, on a sin 1!: y(x) = - 3 7r Lx + l)(x (2t 0 2 3../3 t)(-3)dt = 4 -~(3x + 2). 7r Exercice 8.4.28 On considère l'équation différentielle de Bessel x 2 y" +xy' + (x 2 -n2 )y = 0, n EN où y désigne la fonction inconnue. a) En effectuant le changement de fonction : y = xnu, déterminer l'équation (*) que satisfait u considérée comme fonction de x. CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 348 b) On appelle fonction de Bessel de première espèce d'ordre n la fonction Jn définie par x)n 1 x 1----+ Jn(x) = ( 2 n! u(x), où u est solution de l'équation (*). Déterminer les transformées de Laplace des fonctions de Bessel suivantes : Jo(x), Jo(ax) où a ER*, J1(x) et Jn(x). Indication : on pourra utiliser sans démonstration les résultats suivants, x)2 1 (x)4 (-1r (x)2n Jo(x) = 1- ( 2 + (2!)2 2 + ... + (n!)2 2 + ... ' Jn(x) = ~! (i) n ( 1 - 2(2:~ 2) + 2.4.(2n +~;.(2n + 4) + ... ) ' Jn(x) = _!._ 111" ei(n9-xsin9)d(J, 27!" -7!" xn . d (Jn(x)) VX E R *'Jn+l (X ) = -X n dx Solution: a) On obtient immédiatement l'équation(*), xu" + (2n + l)u' + xu =O. b) La fonction Jo(x) vérifie l'équation différentielle xJ3(x) + J6(x) + xJo(x) =O. d'où, .C{xJ3(x)} + .C{J6(x)} + .C{xJo(x)} =O. Soit X(p) = .C{Jo(x)}, la transformée de Laplace de Jo(x). Dês lors, - ~ (p 2X(p) - pJo(O) - J6(x)) + pX(p) - Jo(O) - ~ X(p) =O. Or Jo(O) = 1 et Jb(O) = 0, donc d (p 2 + 1) dp X(p) + pX(p) = 0, et par conséquent X()- C p - VP2+1' où C est une constante. D'aprês la proposition 8.1.15, on a lim pX(p) = Jo(O), p-+00 8.4. EXERCICES RÉSOLUS 349 ce qui montre que C = 1 et finalement 1 X(p) = .C{Jo(x)} = JP2+1" p2+1 De même, on a pour a f:. 0, .C{Jo(ax)} = fo Jo(ax)e-pxdx, = ! f Jo(u)e-7 du, alo = lx(~), 00 00 d'où 1 1 .C{Jo(ax)} = ---;:== (~)2 + 1 aJ u = ax VP2 + a2 Déterminons maintenant .C{J1(x)}. Puisque J1(x) = -Jb(x), alors .C{J1(x)} = -.C{J~(x)} = -(pX(p) - Jo(O)) = - b yp2+ 1 + 1, et par conséquent .C{J1(x)} = JP2+1- P. VP2+1 En raisonnant de manière similaire aux cas précédents, on montre que Une autre méthode pour obtenir ce résultat consiste à utiliser le théorème des résidus. En effet, notons tout d'abord que pour Re p > 0, l'intégrale .C{Jn(x)} = J000 Jn(x)e-pxdx converge et ei(n9-xsine)e-PXd(J converge uniformément. On a Jt 00 .C{Jn(x)} = }:__ { ( {'Ir ei(n9-xsin9)d(J) e-pxdx, 211" lo 1-'Tr }:__ {'Ir ( { 00 e-i(p+isin9)dx) ein9d(J, = = 211" 1-'Tr 1 17r lo ein9 211" -7r - ! j f(z)dz, 11" ~ .. p + ismO dB, CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 350 où zn f(z) = z 2 + 2pz - 1' et 'Y est le cercle de centre 0 et de rayon 1. La fonction f(z) admet deux pôles z1 = -p+ Jp 2 + 1 et z2 = -p-Jp2 + 1. Le seul pôle qui se trouve à l'intérieur de 'Y étant z1, alors d'après le théorème des résidus, on a .C{Jn(x)} = _!. J f(z)dz = _!.27ri Rés(f(z), z1) = (~p)n, 71"~ 71" p2+1 Rep> 0 Exercice 8.4.29 Déterminer la solution u(x, t) de l'équation de la chaleur âu 2 8 2u ât =a âx 2 ' qui satisfait aux conditions suivantes : pour x = 0, on a u(O, t) = { f(t~ si t:::; 0 sit>O' âu { 0 âx (O, t) = g(t) si t:::; 0 si t > 0 où f et g sont deux fonctions données, définies pour t >O. On pourra admettre la légitimité des calculs. On représentera u par une intégrale de la forme u(x, t) = l: (A(w) coswx + B(w) sinwx)e-a2w2tdw, où A(w) est une fonction paire et B(w) est une fonction impaire et l'on se ramène à un problème de transformée de Laplace en posant p = a 2w2 . Solution : On a âu (x, t) = -8 X 1 00 • (-wA(w) smwx + wB(w) coswx)e-a2 w2t dw, -oc et u(O, t) = âu âx (0, t) l: l: A(w)e-a2w2tdw = f(t), t>O wB(w)e-a2w2tdw = g(t), t>O Par hypothèse, A(w) est une fonction paire et B(w) est une fonction impaire, donc A(w)e-a2w2t et B(w)e-a2w2t sont des fonctions paires. Dès lors, f(t) g(t) = fooo A(w)e-a2w2tdw, 2 fooo wB(w)e-a2w2tdw. 2 8.4. EXERCICES RÉSOLUS 351 En posant p = a 2 w2 , on obtient f(t) g(t) tXJ A ( 1!) e-ptdp = C {A ( 1!) } , = lo = f lo ayp 00 ayp 1!) e-ptdp = C { B ( 1!) }. 2 B ( a2 a D'où A (1!) c- 1{/(t)} = F(p), ayp B (1!) c- 1{g(t)} =: G(p), a2 c'est-à-dire = a2 wF(a 2 w 2 ), B(w) = a 2C- 1{g(t)} = G(a2w2), A(w) et par conséquent Exercice 8.4.30 Déterminer la solution u(x, t) de l'équation aux dérivées partielles (des ondes ou des cordes vibrantes) : ô2u ô2u ôt 2 = ôx 2 ' satisfaisant aux conditions : u(x, 0) = ~~(x, 0) = 0, u(O, t) = sinx, x, t > O. On suppose qu'il existe une constante M > 0 tel que: l(u(x,t)I ::'.SM. Solution: Soit U(x,p) = C{ u(x, t)} la transformée de Laplace de u(x, t). On a On a montré dans l'exemple 8.3.3, que âu} -- Jo[ 00 âu -pt ôte dt - pU(x,p) - u(x, 0). C { ôt CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 352 De même, on a C{ ~:~} = C { ~~ } 1 V = ~; = pC{v(x, t)} - v(x, 0), = pc{~;}- ~;(x,O), _ âu p(pU(x,p) - u(x, 0)) - ât (x, 0), p2 U(x,p) - pu ( x, 0) ) - âu ât (x, 0). et u} C { 82 = d2U(x,p), 2 dx 2 âx (d'après l'exemple 8.3.3) Dès lors, l'équation précédente s'écrit sous la forme 2 âu d2U(x,p) dx 2 p U(x,p) - pu(x, 0)) - ât (x, 0) = Par hypothèse, u(x, 0) = ~(x, 0) = 0, d'où d2U(x,p) _ 2 U( ) = 0 dx2 p x,p ' donc U(x,p) = C1epx + C2e-px, où C1 et C2 sont des constantes. Puisque l(u(x, t)I :S M, on en déduit que C1 = 0 et U(x,p) = C2e-Px. Pour déterminer C2, notons que : U(O,p) = C2 et par hypothèse U(O,p) = C{u(O,t)} = C{sint} = ~l' p donc C2 = P2 ~ 1 et par conséquent e-px U(x,p)=~ 1. p + Finalement, la solution de l'équation proposée est u(x, t) = { sin(t - xb si t >X si t <X + 8.4. EXERCICES RÉSOLUS 353 Exercice 8.4.31 Soit f(x, y) une fonction de deux variables x, y et supposons qu'elle satisfait aux conditions suivantes : · {i) pour x < 0, on a f(x, y)= O. {ii) pour x > 0, f satisfait à l'équation aux dérivées partielles 2â2 f a2 f 22 a âx 2 - ây 2 +a b f = 0, (a 2 2 > 0, b > 0) (iii) pour x = 0, on a f(O, y)= ~(O, y)= O. {iv) f est bornée lorsque y -----+ +oo. (v) pour y = 0, on a U(x, 0) = -u(x) où u(x) est une fonction connue ayant une transformée de Laplace U(p) = .C{u(x)}. En utilisant la méthode de Laplace, déterminer f(x, 0). Solution: On pose F(p, y) = .C{f(x, y)}. D'après (ii), on a 2 f} .C f} + b .C{J} = 0, a 2.C {a âx2 - 2 {a ây2 a2 2 d'où 2 a 2 ( p 2 F(p, y) - pf(O, y) - âf âx (0, y) ) - ÔâyF2 (p, y)+ a 2 b2 F(p, y)= O. En tenant compte de la condition (iii), on obtient a2 F 2 ây 2 (p,y) - a (p 2 + b2) F(p,y) =O. La solution générale de cette équation est F(p, y)= Ae-aylp2+b2y + BeaJp2+b2y. D'après (iv), f est bornée lorsque y-----+ +oo, donc B =O. Dès lors F(p, y)= Ae-ayfp2+b2y' et F(p, 0) = A. Pour déterminer la constante A, on procède comme suit : on a et âF ây (p,O) = -AaJp2 + b2 = -.C{u(x)} = -U(p), CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 354 en vertu de (v). Donc F(p 0) =A= U(p) , ' aJp2+b2 ou 1 .C{f(x, O)} = aJp2 + b2 U(p). D'après l'exercice précédent, ~ a pour original 2 a p +b et U(p) a pour original .c- 1{U(p)} = u(x). Dês lors, grâce au produit de convolution on a f(x, 0) = .c- 1 { et finalement 1 aJp2 +b2 U(p)} = !Jo(bx) * u(x), a 11:1: f(x, 0) = u(x - r)Jo(br)dr. a o Exercice 8.4.32 Déterminer la solution u(x, t) de l'équation aux dérivées partielles : satisfaisant aux conditions : âu 8 2u u(x, 0) = ât (x, 0) = âx 2 (0, t) = 0, u(O, t) = 1, x, t > O. On suppose que : l(u(x, t)I :::; M où M > 0 est une constante. Solution: Soit U(x,p) = .C{u(x, t)} la transformée de Laplace de u(x, t). On a On a montré précédemment, que âu} .C { ât = Jo('° âu ât e-ptdt = pU(x,p) - u(x, 0). 8.4. EXERCICES RÉSOLUS 355 En raisonnant comme dans l'exemple 8.3.3, on obtient C, { â 4u} = d4U(x,p). âx4 dx 4 En remplaçant ces expressions dans l'équation ci-dessus tout en tenant compte des conditions âu u(x, 0) = ât (x, 0) = 0, on obtient d4U(x,p) 4 2u( ) = o dx4 + p x,p . Cette équation admet la solution suivante : U(x,p) c1e(l+i)y'Px + c2e(l-i)y'Px + c3e(-l+i)y'Px + C4e-(l+i)y'Px, ev'Px(acos ..;px+ bsin ..;px)+ e-v'Px(ccos ..;px+ dsin ..;px), où a=c1+c2, b=i(c1-c2), c=c3+c4, d=i(c3-c4), sont des constantes à déterminer. Par hypothèse il existe une constante M > 0 tel que : l(u(x, t)I ~ M, donc U(x,p) est bornée ce qui implique : a= b =O. En outre, 1 U(O,p) = c = -, p et d2U(O,p) = -2 . r.;:.d = 0 dx2 PvP ' d'où d =O. Dès lors e-v'Px U(x,p) = --cos..;px. p Pour déterminer u(x, t) = e,- 1 {U(x,p)}, on va utiliser la formule de BromwichWagner: 1 1a+i'Y u(x, t) = -2 . U(x,p)ePtdp. 1l"'t a-i')' La fonction U(x,p)ePt = e-v'Px+pt p cos ..;px, possède un point de branchement en p = O. Pour uniformiser U(x,p)ePt, on utilise comme coupure la partie de l'axe réel définie par x ~ O. Calculons l'intégrale CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 356 Ici le contour de Bromwich C est définie par où C1 est le bord supérieur de la coupure, C3 est le bord inférieur de la coupure, C2 est l'arc de cercle de centre 0 et de rayon ê ; rejoignant les deux bords de la coupure, C4 et C6 sont deux arcs de cercles de centre 0 et de rayon R et enfin Cs est une partie finie du domaine d'intégration (en fait une droite p =a). La fonction U(x,p)ePt est uniforme sur Cet elle est holomorphe à l'intérieur de ce contour. D'après le théorème de Cauchy, on a Sur C1, on a p = Çe'lri, ..;p = ..j(e!!,f, e ~ Ç ~ R, d'où r r r r Ç cosiy/çxdÇ = JRr Ç cosh y/çxdÇ. lei U(x,p)ePtdp = JR e Jc U(x,p)ePtdp = JR 3 -iy'Çx-Çt Ç r cosiy/çxdÇ = JR e eiy'Çx-Çt Sur C2, on a p = êei9 , (}variant de -7r à 7r, d'où Sur C4, on a p = Rei9 , (}variant de 7r à 27r - Oo, d'où Sur C6, on a p = Rei9 , (}variant de Oo à 7r, d'où Sur Cs, on a -iy'Çx-Çt Ç eiy'Çx-Çt cosh y/çxdÇ. 8.4. EXERCICES RÉSOLUS 357 Calculons maintenant les limites de ces intégrales lorsque 'Y --+ oo (et donc R) et ê--+ O. Sur C1 et C3, on a { rXJ -i.,/Çx-(t C1 0 Ji_.~ le U(x,p)eptdp = - lo e ( e-+o cosh y'çxd(, et { roo ei.,/Çx-(t ~ 0 J~ le U(x,p)ePtdp = lo e-+0 ( cosh y'çxd(. lim f U(x,p)ePtdp = -211'i. e-+Dlc2 lim f U(x,p)ePtdp = lim f U(x,p)eptdp = 0, 1 1 R-+oo C4 R-+oo Cs en vertu du lemme de Jordan (il suffit d'utiliser un raisonnement similaire à celui fait dans l'exercice 8.4.14). Sur C5, on a 1 u+ioo e-.JPx+pt = = cos .,JPxdp, P u-ioo 211'iu(x, t). Par conséquent, on a 0 = lim f U(x,p)ePtdp, R.:~<t' le {oo e-i.,/Çx-(t = lo - ( {oo ei.,/Çx-(t cosh J(xd( + lo ( cosh J(xd( -211'i + 211'iu(x, t), = ( 00 lo 2ie-(t sin ..,/Çx cosh ..,/Çxdr ( d'où _ u (x,t ) - 1 _ !_ 11' 2 . 1 00 0 2 . ( ) 11'Z + 11'ZU X, t , 'o - e-Ct sin ..,/Çx cosh ..,/Çxdr r .. .,,. CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 358 8.5 Exercices proposés Exercice 8.5.1 Soit H(x) la fonction de Heaviside. Déterminer les transformées de Laplace des fonctions suivantes : a) H(x)e-ax. b} H(x) coswx. c) H(x) sinwx. d} H(x)~~. Réponse: a) p~a' b) P2!w2, c) w2~p2, d) pn~i · Exercice 8.5.2 Soient f une fonction localement sommable, d'abscisse de sommabilité <70 et F sa transformée de Laplace. Montrer qu'en tout point de continuité de f, on a la formule d'inversion suivante : 1 f(x) = -. 271'2 1u+ioo F(p)ePxdp, (} > O'Q u-ioo Exercice 8.5.3 Déterminer la transformée de Laplace de L:~o ô(x - k). , 1 R eponse : l-e-P. Exercice 8.5.4 Déterminer les transformées de Laplace des fonctions suivantes : a) f(x) = c°Jt. b} g(x) = s}xx. Réponse: .C{f(x)} = E.2 p+ JP2+i V2 VP 2 +1' .C{g(x)} = ~ -p+JP2+i VP2 +1 où Re p >O. Exercice 8.5.5 Soient f(x) une fonction localement sommable et f la distribution associée ayant une transformée de Laplace F(p) = .C{f(x)} avec une abscisse de sommabilité <7. a) Montrer que si <7 > 0, alors f n'est pas tempérée et n'a donc pas de transformée de Fourier. b} Montrer que si <7 < 0, alors f admet une transformée de Fourier avec Î(w) = F(27riw). f 8.5. EXERCICES PROPOSÉS 359 c) Montrer que si u = 0, alors où G(p) = .C{g(x)} est holomorphe pour Re p ~ 0 et iwk sont les pôles de F(p) = .C{f(x)} pour Re p =O. d) En déduire par transformation de Laplace inverse que où H(x) est la fonction de Heaviside. e) En posant Wk = 27riÀk, montrer que les transformées de Fourier de f et de g sont liées par les formules où Pf est la distribution partie fine (voir par exemple l'exercice 3.5.2, du chapitre 3). f) Utiliser la formule ci-dessus pour montrer que la transformée de Fourier de la fonction de Heaviside H(x) est ~ 1 ô H(w)=vp. +271"'/,W 2, où vp est la distribution valeur principale de Cauchy (voir par exemple l'exercice 1. 6. 3, du chapitre 1). x°'-1 Exercice 8.5.6 Déterminer la transformée de Laplace de la distribution Pf r(a) (voir exercice 1. 7.9 du chapitre 1 pour les notations) où est la fonction gamma d'Euler. Réponse : .C ( Pf ;~:;) (p) = P~ • CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 360 Exercice 8.5. 7 Résoudre les équations différentielles suivantes : a) x" - tx' + x = 1, où x(O) = 1 et x'(O) = 2. b} tx" + 2x' + tx = 0, où x(O) = 1 et x('rr) =O. Réponse: a) x(t) = 2t + 1, b) x(t) = si~t. Exercice 8.5.8 Déterminer la solution de l'équation au dérivées partielles au= 3[J2u at ax 2 ' telle que : u(x, 0) = 20 cos 3x - 5 cos 9x, u(~, t) = g~(O, t) =O. Réponse : u(x, t) = 20e- 27t cos 3x - 5e- 243t cos 9x. Exercice 8.5.9 Résoudre l'équation au dérivées partielles au a2u at + 4u - 8x2 = 0, avec les conditions : u(x, 0) = 6sinx - 4cos 2x, u(O, t) = u(7r, t) =O. Réponse : u(x, t) = 6e- 5t sin x - 4e-Bt sin 2x. Exercice 8.5.10 Déterminer la solution de l'équation au dérivées partielles au au x- + - + xe-Y = 0, 8x ay u(x, 0) = x, 0 < x < 1, y > O. Réponse: u(x, y)= x(l + y)e-Y. Exercice 8.5.11 Déterminer la solution u(x, y, t) de l'équation aux dérivées partielles : satisfaisant aux conditions : u(O, y, t) = u(7r, y, t) = u(x, y, 0) = 0, 1 u(x, 0, t) = 4, où 0 < x < 7r, y, t > 0. On suppose qu'il existe une constante M > 0 tel que : l(u(x, y, t)I ~M. 361 8.5. EXERCICES PROPOSÉS Réponse: Soit U(x,y,p) = .C{u(x,y,t)}. On trouve U( x,y,p ) = _..!:._ ~ (1 - cos k7r )e-Y\l'k2+P sin kx 2 L.J k · 7r k=l p Comme 2 où 'f/2 = ~, on obtient __ 1_ ~ (1- cosk7r) sinkx . r.:;; L.J k u ( x, y, t ) - 7ry 7r k=l 1= -( -1L.. e 2 2 71 2+k4 '1!-J )d 11 'f/· 2v't Exercice 8.5.12 Résoudre les équations intégrales suivantes : a) f(x) = cosx - J;(x - t) cos(x - t)f(t)dt. b} f(x) = sinhx - J; coth(x - t)f(t)dt. Réponse : a) f(x) = 1(2 cos v'3x + 1), b) f(x) = }s sinh ~xe-~. Exercice 8.5.13 Résoudre le système d'équations intégrales suivant : +X+ fox fg(t)dt, h(x) = -x - fox (x - t)fi(t)dt, fg(x) -1 + cosx +fox fi(t)dt. fi(x) = 1 Réponse : fi(x) = si~x + (x + 2)co;x, h(x) = 1 - x + si~x - (x + 2)co;x et fa(x) = -1 + cosx - (x + 2) 5i~x. Exercice 8.5.14 Déterminer la solution de l'équation intégrale J"(x) + f(x) +fox sinh(x - t)J(t)dt +fox cosh(x - t)J'(t)dt = coshx, satisfaisant aux conditions initiales: f(O) = -1, f'(O) = 1. Réponse: f(x) = 1- x + 2sinx - 2cosx. CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 362 Exercice 8.5.15 On considère l'équation intégrale r+oo k(x - t)f(t)dt, f(x) = g(x) +lx et on désigne par F(p) et G(p) les transformées de Laplace des fonctions f(x) et g(x) respectivement. On pose K(-p) = Jtxi k(-x)ePxdx. a) Montrer que : fx+oo k(x - t)f(t)dt = K(-p)F(p). b} En utilisant la transformée de Laplace, montrer que : F(p) = l-~f~P)' où K (-p) i= 1 et en déduire que f(x) = ~ 1u+ioo G(p) ePxdp, 27ri u-ioo 1 - K(-p) est une solution particulière de l'équation proposée. Trouver des conditions nécessaires pour que la solution ci-dessus ait un sens. c) Appliquer le résultat ci-dessus au cas où g(x) = x et k(x) = e 2x. Réponse : c) f(x) = 2x + 1 +Gex où C est une constante arbitraire. Exercice 8.5.16 Déterminer la solution de ['équations intégrale : y'(x) =fox y(t) cos(x - t)dt, satisfaisant à la condition initiale : y(O) = 1. Réponse : y = 1 + ~2 • Exercice 8.5.17 Déterminer la transformée de Laplace de la fonction de Bessel modifiée de première espèce d'ordre n définie par 11rr In(x) = - 11" Réponse: .C{In(x)} = yPL1 p2-1 excosO cosnOdO, XE .iR 0 1 yPL1 n, Re p P+ p2-1 > 1. Exercice 8.5.18 Résoudre l'équations intégrale : 2f(x) =fox f(x - t) cos(x - t)f(t)dt - sinhx. Réponse : f ( x) = - li (x) où li désigne une fonction de Bessel modifiée de première espèce (voir exercice précédent). 8.5. EXERCICES PROPOSÉS 363 Exercice 8.5.19 Résoudre l'équation intégrale : r y(t) dt= .;x. lo Jx-t Réponse : En utilisant le résultat obtenu dans l'exercice 8.4.27, on obtient 1 y(x) = -2 7r 1x 1 1 .jt..rx=f,dt = -2 . o t x-t Exercice 8.5.20 Reprendre l'exercice 8.4.27, en supposant que f(O) =/:O. Indication: Considérer par exemple l'équation r y(t) dt= X+ 1. lo Jx-t Exercice 8.5.21 Soient F(p) = .C{f(x)} la transformée de Laplace de f(x) et supposons qu'il existe une fonction u(x, r) telle que : où U(p) et >.(p) sont des fonctions analytiques. Posons g(x) = fo f(r)u(x, r)dr. 00 a) Déterminer la transformée G(p) de g(x) {théorème d'Efros). b) Etudier le cas particulier où u s'écrit sous la forme u( x, r) = u( x - r). c) Méme question si U(p) = .)p et >.(p) = ..;p. d} En déduire la solution de l'équation intégrale Jot'° f (t)e- dt = .../ii. t2 4x Réponse: a) G(p) = J000 g(x)e-Pxdx = U(p) f 000 f(r)e-r>-.(p)dr = U(p)F(>.(p)). Pour la question b), si u(x, r) = u(x-r), alors >.(p) =pet on obtient la formule sur le produit de convolution : .C {J000 f(r)u(x - r)drdr} = F(p)U(p). Pour c) on a .C {f000 f(r)u(x, r)drdr} = où F(p) = .C{f(x)} et u(x, r) = F<j/), Jrxe-4x. Pour d), on obtient f(x) = 1. T2 CHAPITRE 8. TRANSFORMÉE DE LAPLACE 364 Exercice 8.5.22 a) Déterminer la transformée de Laplace inverse de la Jonction e-..JP F(p)=-, p en utilisant la formule de Bromwich- Wagner. b) En déduire la transformée de Laplace inverse de la fonction 1 , ) 1 - Vir 2 [2,fië -t2dt b) 1 -~ _ _.!_ R eponse: a Jo e , 211"x 2e 4.,. Exercice 8.5.23 Déterminer la transformée de Laplace inverse de la fonction Réponse : 2 (l-~osœ). Chapitre 9 Appendice On a rassemblé dans cet appendice quelques notions sommaires sur la topologie dans JR.n, la théorie de la mesure et l'intégrale de Lebesgue. Les propriétés annoncées sont données sans démonstration et il est préférable de les passer en première lecture et de se borner à les consulter au moment de l'usage. 9.1 Éléments de topologie On désigne par JR.n (n 2". 1 étant un entier) le produit cartésien n-facteurs Donc JR.n est l'ensemble de n-uplets ordonnés (xi, ... , Xn) de nombres réels. En définissant l'addition et la multiplication par un réel, :IR.n X :IR.n --+ :IR.n , (x, y) 1-----+ X+ y= (x1 +Yb ... , Xn + Yn), :IR. x !Rn --+!Rn , (>., x) 1-----+ Àx = (Àx1, ... , ÀXn), on munit !Rn d'une structure d'espace vectoriel sur R Il est de dimension net a pour base canonique les n vecteurs (1, 0, ... , 0), (0, 1, 0, ... , 0), ... ,(0, ... , 0, 1). Définition 9.1.1 On appelle norme sur un espace vectoriel E sur JK. = lR ou C, une application 11-11 : E--+ IR, x 1-----+ llxll, vérifiant les conditions suivantes: (i) Vx E E, llxll 2". 0 et llxll = 0 ~ x = O. (ii} Vx E E, Va E JK., llaxll = lal.llxll. (iii} Vx, y E E, llx + Yll ~ llxll + llYll (inégalité de Minkowski}. Un espace vectoriel muni d'une norme est dit espace vectoriel normé. 365 CHAPITRE 9. APPENDICE 366 Exemple 9.1.1 Soit x =(xi, ... , Xn) E JRn. On pose llxll1 = lx1I + · · · + lxnl· llxll2 = Jx~ + · · · + x~. llxlloo = max (lx1I, ... , lxnl). Les applications llxlli, llxll2, llxlloo: ]Rn----+ lR+, sont des normes sur lRn. Définition 9.1.2 Deux normes 11·11 et li.li' sont dites équivalentes s'il existe deux nombres réels a > 0 et f3 > 0 tels que : allxll ::; llxll'::; /3llxll, \lx E E. Exercice 9.1.1 Montrer que \;/x E lRn, llxlloo::; llxll2::; llxll1 ::; nllxlloo· Les trois normes li.Ili, 11·112 et ll·lloo sont équivalentes sur JRn. Lorsque le choix de ces normes est arbitraire, on utilise tout simplement la notation li· li· Définition 9.1.3 On appelle distance de deux vecteurs x, y E E, le nombre réel d( x, y) = Il x - y Il· Autrement dit, une distance sur E est une application d : E x E ----+ JR, satisfaisant aux conditions suivantes : {i) Vx, y E E, d(x, y) ~ 0 et d(x, y) = 0 <===> x =y. {ii} \;/x, y E E, d(x, y) = d(y, x) (symétrie}. {iii} \;/x,y,z E E, d(x,z)::; d(x,y) + d(y,z) {inégalité triangulaire). Un ensemble muni d'une distance est dit espace métrique. Proposition 9.1.4 \;/x, y E E, \;/a E JR, d(ax, ay) = lald(x, y) {homogénéité}. Exemple 9.1.2 Soit E un ensemble non vide et soit d: Ex E----+ lR+ définie par d(x ,y )={ 1 0 s~ x =/= y six=y L'application d est une distance sur E dite distance discrète. Exemple 9.1.3 Soit A un ensemble non vide quelconque et soit E = B(A,JR) l'ensemble des applications bornées sur A. L'application d définie par V(f,g) E Ex E, d(f,g) = sup{lf(x) - g(x)l,x E A}, est une distance sur E, appelée distance de la convergence uniforme sur A. 9.1. ÉLÉMENTS DE TOPOLOGIE 367 Exercice 9.1.2 Montrer que les applications suivantes de Rn x Rn dans R+ sont bien des distances: 'r:/x =(xi, ... , Xn) E Rn, 'r:fy = (y1, ... , Yn) E Rn, n (x,y) 1------+ di(x,y) = L lxi -Yil· i=l n (x, y) 1------+ d2(x, y) = L lxi - Yil 2· i=l (x, y) 1------+ doo(x, y) = max lxi - Yil, 1 :Si :Sn. Exemple 9.1.4 Soit E = C0 ([a, b], R) l'ensemble des fonctions continues sur [a, b]. L'application d définie sur E x E par 'r:f(f,g) E EX E, d(f,g) =lb jf(x) - g(x)jdx, est une distance sur E, dite distance de la convergence en moyenne. Exemple 9.1.5 Soient P et Q deux parties non vides de E. On appelle distance de P et de Q, et on note d(P, Q) la borne inférieure des distances des points de P et de Q : d(P, Q) = inf d(x, y). xEP,yEQ Lorsque Pest réduit à un élément x, la distance de P et de Q s'appelle distance de x à Q et se note d(x, Q). Mais, l'application 'P(E) X 'P(E) ~ R+, (P, Q) 1------+ d(P, Q), n'est pas une distance sur l'ensemble 'P(E) des parties de E. Remarque 9.1.1 Comme pour les normes, on dit que deux distances d et d' sont équivalentes sur E, s'il existe a, f3 > 0 tels que : ad(x,y):::; d'(x,y):::; f3d(x,y), 'r:/x,y E E. Exercice 9.1.3 Montrer que les distances di, d2 et d00 sont équivalentes. Définition 9.1.5 On appelle boule ouverte de centre a et de rayon r, l'ensemble B(a,r) = {x E E: d(x,a) < r}. Lorsque d(x,a) :Sr, on dira que la boule est fermée et on note B[a, r] ou B(a, r). Exemple 9.1.6 S(a,r) = {x E E: d(x,a) = r} est une sphère de centre a et de rayon r. CHAPITRE 9. APPENDICE 368 Exercice 9.1.4 Montrer que si a E JR.n et r > 0, alors B 00 [a,~] C Bi[a, r] C B2[a, r] C B 00 [a, r], où Bj [,] désigne la boule fermée relative à la norme Il. llj. Dans :IR. 2 , illustrer ce résultat sur une figure. Définition 9.1.6 On appelle voisinage d'un point a E E, tout ensemble V(a) qui contient une boule ouverte B( a, r). Définition 9.1. 7 Soit A une partie de E et soit a E E. On dit que a est intérieur à A si A est un voisinage de a, c'est -à-dire s'il existe r > 0 tel que : 0 B(a, r) CA. L'intérieur de A, noté int A ou A, est l'ensemble int A= {a E E: a est intérieur à A}= {a E E: A est voisinage de a}. On a évidemment int A c A et int [a, b] = int ]a, b[= int ]a, b] = int [a, b[=]a, b[. Proposition 9.1.8 Soient A 1 et A2 deux parties de E. Alors int A1 u int A2 ç int (A1 u A2), int A1 n int A2 = int (A1 n A2). Définition 9.1.9 On dit qu'un point a E E est adhérent à A si tout voisinage de a coupe A. Cela revient à dire que : \Ir > 0, B(a, r) n A ~ 0. L'adhérence (ou la fermeture) de A, notée adh A ou A, est l'ensemble adh A= {a E E: a est adhérent à A}. On a adh A :J A et adh [a, b] = adh ]a, b[= adh ]a, b] = adh [a, b[= [a, b]. Lorsque adh A = E, on dira que A est dense dans E. Exercice 9.1.5 Montrer que int A= (adh Ac)c et adh A= (int Ac)c. 9.1. ÉLÉMENTS DE TOPOLOGIE 369 Proposition 9.1.10 Soient A1 et A2 deux parties de E. Alors adh A1 u adh A2 = adh (A1 u A2), adh A1 n adh A2 2 adh (A1 n A2). Exemple 9.1.7 adh Qn =Rn. Définition 9.1.11 La frontière de A est l'ensemble fr A= adh A\ int A. Notons que fr A est un fermé. Définition 9.1.12 Soit Ac E. On dit qu'un point a E E est un point d'accumulation de A si tout voisinage de a contient un point de A autre que a (c'est-à-dire si a E adh (A\{a})). Le point a est dit isolé s'il existe un voisinage de a ne contenant aucun point de A autre que a. Remarque 9.1.2 Un point isolé de A est un point de A qui n'est pas un point d'accumulation de A. Si C est l'ensemble des points d'accumulation de A et I celui des points isolés de A, alors I c Ac adh A, InC = 0 et IUC = adh A. Définition 9.1.13 Soit Ac E. On dit que A est ouvert si A= 0 ou Va E A,3r > 0: B(a,r) c A. Autrement dit, A est ouvert si int A= A. Exemple 9.1.8 0, Rn sont des ouverts. Proposition 9.1.14 Une réunion quelconque d'ouverts est un ouvert et une intersection finie d'ouverts est un ouvert. Exercice 9.1.6 Montrer que toute boule sans bord est un ouvert. En déduire que l'intersection d'une famille infinie d'ouverts n'est pas en général un ouvert. Proposition 9.1.15 L'intérieur de A est le plus grand ouvert contenu dans A. Remarque 9.1.3 L'intérieur de A est la réunion de tous les ouverts contenus dans A. Définition 9.1.16 On dit que A est fermé si adh A = A. Autrement dit, A est fermé si son complémentaire est un ouvert. CHAPITRE 9. APPENDICE 370 Exemple 9.1.9 0, Rn sont des fermés. Proposition 9.1.17 Une réunion finie de fermés est un fermé et une intersection quelconque de fermés est un fermé. Exercice 9.1. 7 Montrer que la réunion infinie de fermés n'est pas en général un fermé. Proposition 9.1.18 L'adhérence de A est le plus petit fermé contenant A. Remarque 9.1.4 L'intérieur de A est l'intersection de tous les fermés contenant A. Définition 9.1.19 Un espace métrique E est dit connexe s'il satisfait à l'une des conditions équivalentes suivantes : (i) E et 0 sont les seules parties ouvertes et fermés. (ii} Il n'existe pas deux ouverts A1 et A2 tels que l'on ait A1 n A2 = 0 et A1 UA2 = E. (iii} E n'est pas égal à la réunion de deux fermés disjoints. Définition 9.1.20 Soit A C E et I un ensemble (d'indices) quelconque. Une famille (Ak)keI de parties de E constitue un recouvrement de A lorsque la réunion UkeI Ak contient A. Un recouvrement est dit ouvert si \::/k E I, Ak est un ouvert de E et il est dit fini si I est un ensemble fini. Définition 9.1.21 On dit que Ac E est borné s'il existe a E E et r > 0 tel que: Ac B[a,r]. Définition 9.1.22 On dit que A C E est compact si de tout recouvrement ouvert, on peut en extraire un recouvrement fini. Exemple 9.1.10 R n'est pas compact, R = [-oo, oo] est compact, les intervalles fermés bornés de R sont compacts. Théorème 9.1.23 Soit A c E. Alors A est compact si et seulement si de toute suite d'éléments de A, on peut en extraire une sous-suite qui converge vers un élément de A. Rappelons qu'une suite (fk) est une suite de Cauchy si \::Je > 0, 3N > 0 : k > l 2: N ===} d(/k, f1) ~ e. Toute suite convergente est de Cauchy mais la réciproque n'est pas toujours vraie. 9.2. MESURE ET INTÉGRALE DE LEBESGUE 371 Définition 9.1.24 Un espace métrique est dit complet si toute suite de Cauchy converge vers un élément de cet espace. Un espace de Banach est un espace vectoriel normé complet. Exemple 9.1.11 (~n, ll·lli), i = 1, 2, oo, sont des espaces de Banach. 9.2 Mesure et intégrale de Lebesgue Définition 9.2.1 Soit n un ensemble. Une classe A de parties de n est dite une tribu (ou u-algèbre de Boole} sur n si i) 0 E A. ii) V A E A, Ac E A. iii) si Ai, A2, ... est une infinité dénombrable de parties de A, alors LJ~ 1 Ai E A. Exemple 9.2.1 {0,0} est une tribu {dite triviale) de O. Exemple 9.2.2 L'ensemble des parties de 0, noté P(O), est une tribu (dite grossière) de n. Exemple 9.2.3 {0, N, {1, 2}, {3, 4, ... }} est une tribu sur N. Exemple 9.2.4 A = {A : A Ç N et A fini} n'est pas une tribu sur N car N~ A. Définition 9.2.2 Soient n un ensemble et B Ç P(O) un ensemble de parties de O. On appelle tribu r(B) engendrée par B, la plus petite tribu contenant B, c'est-à-dire r(B) est une tribu telle que : i) B ç r(B). ii) pour toute autre tribu A contenant B, r(B) ÇA. Exemple 9.2.5 Soient A et B deux sous-ensembles de O. On a r({A}) = {0, n, A, Ac}, et Définition 9.2.3 Soit n = ~ et B la tribu de parties de ~ engendrée par les intervalles de la forme ] - oo, a], a E R On dit que B est la tribu borélienne (ou tribu de Borel} de ~ et ses éléments sont appelés les boréliens de R 372 CHAPITRE 9. APPENDICE Remarque 9.2.1 La tribu borélienne de lR contient tous les intervalles et tous les points de IR. La tribu borélienne de !Rn est la tribu engendrée par les parties de !Rn de la forme J - oo, ai] x · · · x] - oo, anJ, où ai, ... , an ER Définition 9.2.4 a) Soit n un ensemble muni d'une tribu B. On dit qu'une fonction µ : B ~ lR est une mesure définie sur B si i) 3B E B tel que : µ(B) < oo. ii) si B1, B2, ... est une infinité dénombrable de parties disjointes de B, alors c'est-à-dire µ est dénombrablement ou complètement additive. b) Un ensemble E C n est dit mesurable lorsque E E B. e) Une mesure définie sur B est dite positive si, VB E B, µ(B) ;:::: O. Exemple 9.2.6 µ(0) = O. Exemple 9.2. 7 Mesure de Lesbegue : µ(]a, b]) = b - a= longueur de ]a, b]. Exemple 9.2.8 µ(]a, b] x Je, d]) = (b - a) (d - e)=aire de ]a, b] x Je, d]. Exemple 9.2.9 Mesure de Dirac au point a : µ(A) = { ~ :: : ~ 1 Définition 9.2.5 Soient 01 et 02 deux ensembles munis respectivement des tribus B1 et B2. On dit qu'une fonction f : 01 ~ 02 est mesurable si, Notes concernant les définitions : On trouvera dans la littérature d'autres définitions, a) Une partie E Ç lR est dite de mesure nulle si pour tout é > 0, il existe une suite (Ik) d'intervalles de longueur lk telle que : OO EÇ LJh, k=O b) La locution "presque partout" (en abrégé p.p.) signifie sauf sur un ensemble de mesure nulle. e) Soit I un intervalle de IR. Une fonction f: I ~ lR est dite mesurable s'il existe une suite ('Pk) de fonctions en escalier sur I qui converge simplement presque partout vers f sur I. 9.2. MESURE ET INTÉGRALE DE LEBESGUE 373 Remarque 9.2.2 Toutes les fonctions que l'on rencontre en pratique sont mesurables. Avant de définir l'intégrale au sens de Lesbegue, rappelons briévement ce qu'est l'intégrale au sens de Riemann. Soit f une fonction réelle bornée définie sur un intervalle [a, b]. Pour définir l'intégrale au sens de Riemann, notée f(x)dx, on considère une subdivision de [a, b] en un nombre fini de points tels que : a = ao < a1 < ... < ak = b, et on écrit J: lb k f(x)dx klim --+OO L (ai+l - ai) f(Çi), ai Çi ai+i, :'.S: :'.S: i=l aire comprise entre le graphe de f et l'axe ox. Pour qu'une fonction bornée soit intégrable au sens de Riemann, il faut et il suffit que l'ensemble des points de discontinuités de f soit de mesure nulle. En ce qui concerne l'intégrale de Lesbegue, l'idée principale de sa construction réside dans le fait de considérer une subdivision du domaine des valeurs de f (et non du domaine [a, b] de f, comme dans le cas de Riemann). Soit f(x) une fonction mesurable réelle et positive. Soit [m, M] un intervalle sur l'axe oy tel que : Imf c [c, d] et considérons une subdivision de [c, d] en un nombre fini de valeurs distinctes Yk. Posons et µ(Ei) = mesure de Ei, longueur usuelle de Ei si Ei est un intervalle ou une réunion finie d'intervalles disjoints. Définition 9.2.6 a) L'intégrale de Lesbegue J fdµ (µétant la mesure de Lesbegue) est la limite commune des sommes E:=l Yiµ (Ei) et E:=l Yi+lµ (Ei)· Autrement dit, l'expression E:=l f/iµ(Ei), Vf/i E [Yi1Yi+1[, représente une approximation de l'aire comprise entre le graphe de f et l'axe ox. b) On dit qu'une fonction f est intégrable au sens de Lesbegue ou sommable si et seulement si f est mesurable et J lfldµ est fini. Définitions et propriétés diverses : Une autre façon de définir l'intégrale au sens de Lesbegue, consiste à introduire la notion de fonction positivement intégrable. Soient I un intervalle de IR et f : I ---+ IR une fonction. CHAPITRE 9. APPENDICE 374 a) On dit que f est positivement intégrable, s'il existe une suite croissante (cpk) de fonctions en escalier sur I qui converge simplement vers f presque partout sur I et telle que lim J1 cpk existe. k-+oo b) La fonction f est dite intégrable au sens de Lesbegue ou sommable sur I, si elle est la différence de deux fonctions fi et f2 positivement intégrables c'est-à-dire si f = fi - f2. c) L'intégrale de Lesbegue de f sur I est f1 f = f1 fi - f1 f2. d) Si f = fi - h = 91 - 92 avec fi, h, 91, 92 positivement intégrables sur I, alors J1 fi - f1 h = f1 91 - f1 92· Autrement dit, l'intégrale f1 f est indépendante du mode de représentation de la fonction f par une différence de fonctions positivement intégrables. e) Si deux suites croissantes (cpk) et (1/Jk) de fonctions en escalier vérifient les conditions de la définition précédente (voir fonction positivement intégrable) pour une même fonction f, alors lim f1 cpk = lim f 1 1/Jk· Autrement dit, la k-+oo k-+oo limite lim f1 cpk qui intervient dans la définition de fonction positivement ink-+oo tégrable, ne dépend pas du choix de la suite (cpk)· f) Le nombre lim f1 cpk, est appelé l'intégrale de Lesbegue de f sur I et est noté f1 f. k-+oo Remarque 9.2.3 Toute fonction intégrable au sens de Riemann est intégrable au sens de Lesbegue et les deux intégrales sont égales. L'intégrale de Lesbegue généralise celle de Riemann puisqu'elle permet d'intégrer des fonctions qui ne sont pas intégrables au sens de Riemann dès que les discontinuités ne forment pas un ensemble de mesure nulle. Exemple 9.2.10 La fonction de Dirichlet f(x) = { 1 s~ x est rationnel 0 sinon n'est pas intégrable au sens de Riemann (elle est discontinue en tout point), par contre, elle est intégrable au sens de Lesbegue et son intégrale est nulle. Dans la suite, les intégrales seront des intégrales au sens de Lesbegue et on utilisera souvent l'appellation "sommable". Remarques importantes pour les applications : a) Une condition suffisante, très utilisée, pour montrer qu'une fonction est sommable est la suivante : une fonction f n'ayant qu'un nombre fini de points de discontinuité est sommable si et seulement si lfl est intégrable au sens de Riemann. b) Soit [a, b] un intervalle quelconque, a ou b pouvant être fini ou non. Pour montrer que f est sommable sur [a, b], il faut et il suffit de vérifier que 9.2. MESURE ET INTÉGRALE DE LEBESGUE 375 J:finition de laconverge. Pour traiter cette question, on pourra donc utiliser la déconvergence absolue ou (lorsque l'intégrale est difficile calculer) lf(x)jdx à utiliser les critères de comparaison, d'équivalence, etc. Exemple 9.2.11 La fonction définie par f(x) = sin°'x, X a E lR*+ est sommable sur [O, 1] pour 0 <a< 2 et sur [1, oo[ pour a> 1. En effet, (*) J01 1s~no:x1 dx converge si a < 2 et diverge si a 2'. 2 car sin x 1 sin x 1 - pour X ---+ Ü 1-X°'- = -X°'- rv xa-l et f01 x~:. 1 converge si a - 1 < 1 et diverge si a - 1 2'. 1. (**) 1s~n°'x1 dx converge pour a > 1 car Ji°° sinx' 1 - <X°' - X°' 1 ' et Jt:i ~ converge pour a> 1. Pour 0 <a~ 1, cette intégrale diverge car sinx1 > sin2 x = 1- cos 2x 1 X°' - X°' 1 2X°' et Ji°° 1 -~; 2xdx diverge pour 0 <a~ 1. Définition 9.2. 7 Soit n un ouvert de Rn. On note C} (0) ou plus simplement C}, l'espace vectoriel (sur lR ou C) des fonctions sommables sur n. L'espace L 1 (0) ou L 1 est, par définition, le quotient de C1 par la relation d'équivalence "égalité presque partout". Remarques 9.2.4 a) Pour montrer que f E C 1 , il suffit de vérifier que l'intégrale fn lf(x)jdx existe. De méme, pour montrer que f E C2 , il suffit de vérifier que fn lf(x)l2dx existe. Rappelons que si f est réelle, lf(x)l2 = J2(x) et si f est complexe, lf(x)l 2 = f(x)f(x). b) Deux fonctions égales presque partout seront considérées comme égales. Et conformément à l'usage, on confondra d'une part C, 1 et L 1 et de l'autre C, 2 et L 2 . Exemple 9.2.12 La fonction f :JO, 1] - - ? lR, 1 X 1-------+ yX ' CHAPITRE 9. APPENDICE 376 appartient à L 1 mais pas à L 2 . Par contre la fonction g :]1, oo[--+ JR, 1 X 1-------+ - x' appartient à L 2 mais pas à L 1 . Propriétés : 1) Si f, g E L 1 , a, f3 E C, alors af + f3g E L 1 et j (af+f3g)dx=a j fdx+f3 j gdx. 2) Pour qu'une fonction f E L 1 , il faut et il suffit que Ill E L 1 . En outre If fdxl :S j lfldx. 3) Si f est mesurable et s'il existe une fonction positive g E L 1 telle que : lf(x)I :S g(x) presque partout, alors f E L 1 . 4) Si f(x) 2: 0 est mesurable, alors J fdx = 0 si et seulement si f = 0 presque partout. 5) Si f E L 1 et f = g presque partout, alors g E L 1 et J fdx = J gdx. 6) La quantité 11111 =ln lf(x)ldx, est une norme sur L 1 (n). 6) La quantité 11111 = ln lf(x)l 2 dx, est une norme sur L 2 (n). 7) Inégalité de Schwarz : Si f, g E L 2 , alors Théorème 9.2.8 (de convergence dominée de Lebesgue) : Soit (fk) une suite de fonctions sommables. Si (fk) converge simplement presque partout vers une fonction f et s'il existe une fonction sommable g telle que : lfk(x)I :S g(x) presque partout, alors f (x) est sommable et lim k-+oo j fk(x)dx = j lim fk(x)dx = j f(x)dx. k-+oo 9.2. MESURE ET INTÉGRALE DE LEBESGUE 377 Théorème 9.2.9 (de Fubini-Lebesgue) : Si f (x, y) est sommable, alors les fonctions x i----+ J f(x, y)dy et y i----+ J f (x, y)dx sont définies presque partout et sont sommables. En outre j (! f(x,y)dy) dx = j (J f(x,y)dx) dy. Remarques 9.2.5 a) On peut par convention, utiliser la notation J dx J f(x, y)dy pour J (J f(x, y)dy) dx et J dy J f(x, y)dx pour J (J f(x, y)dx) dy. b) Le simple fait que f(x, y) soit sommable, n'implique pas que la fonction x i----+ f(x, y) soit sommable pour tout y ni que y i----+ f(x, y) soit sommable pour tout x. Considérons l'application g : n-----+ Rn, y 1----t g(y) = x, où n est un ouvert de Rn. On a On suppose que les dérivées partielles ~(y), 1 ~ i, j ~ n, existent pour tout y E n. Par définition, le jacobien de g est _e d t ( 8gi (y )) _ 8(xi, ... , Xn) det J9 ( y ). 8(y1, ... , Yn) 8yj I~i,j~n Théorème 9.2.10 {de changement de variable} : Soient n un ouvert de Rn, g: n-----+ Rn, y 1----t g(y) = x, une bijection de classe C1 telle que : det J9 (y) #- 0, \;/y E f2 et f: D-----+ R, xi----+ f(x), une fonction sommable où D c g(O). Alors (fog) ldet J9 (y)I est sommable sur g- 1 (D) et { f = { ln (fog) lddet J9 (y)I, }y-l(D) c'est-à-dire JJ···l = f(x1, ... , Xn)dx1 ... dxn JI 1 ( )( ··· 8(x1, ... ,xn)I fog YI, ... , Yn )1 a( ) dy1 ... dyn. Yb ... , Yn 9 -1(D) Bibliographie [1] Arsac, J. : Transformation de Fourier et théorie des distributions. Dunod, 1961. [2] Bayen, F. et Margaria, C. : Distributions, analyse de Fourier, transformation de Laplace. Tome 3, Ellipses, 1988, 1998. [3] Boccara, N. : Analyse fonctionnelle, une introduction pour physiciens. Ellipses, 1984. [4] Gelfand, l.M. et Chilov, G.E. : Les distributions (4 volumes). Dunod, 1975. 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Index dilatée d'une distribution, 70 distribution, 18 distribution complexe conjuguée, 20 distribution d'ordre m, 20 distribution de Dirac, 24 distribution homogène, 81 distribution impaire, 71 distribution nulle, 25 distribution paire, 71 distribution périodique, 69, 173 distribution réelle, 20 distribution sur le cercle r, 174 distribution tempérée, 248 domaine de sommabilité, 293 abscisse de convergence absolue, 293 abscisse de sommabilité, 293 algèbre de convolution, 118 associativité du produit de convolution, 115 associativité du produit tensoriel, 108 calcul symbolique, 126 changement d'échelle, 70 coefficients de Fourier, 147, 218 coefficients de Fourier d'une distribution, 176 commutativité du produit de convolution, 114 continuité du produit de convolution, 117 continuité du produit tensoriel, 110 convergence au sens de Cesaro, 165 convergence dans V, 18 convergence dans 'D', 85 convergence dans 'D(r), 174 convergence dans vm, 20 convergence dans C1 , 89 convergence en moyenne, 89, 165 convergence en moyenne quadratique, égalité de Parseval, 169, 173 égalité de Plancherel, 255 équation de Bessel, 347 équation de convolution, 119 équation de la chaleur, 64, 219, 230, 269, 286, 350 équation de la corde vibrante, 229 équation de Laplace, 134 équation des cordes vibrantes, 351 équation des cordes vibrantes, 286 équation des ondes, 351 équation intégrale d'Abel, 345 équation intégrale de Volterra, 313, 315 équilibre indifférent, 317 espace de base, 16 espace de Schwartz, 29, 243, 263 exemple de Féjer, 230 172 critère de Liénard et Chipart, 319 critère de Mikhaïlov, 319 critère de Routh-Hurwitz, 318 dérivation du produit de convolution, 116 dérivation du produit tensoriel, 109 dérivée d'une distribution, 42 381 INDEX 382 exemple de Kolmogorov, 231 filtre RC, 221 fonction à croissance lente, 248 fonction bêta d'Euler, 135 fonction causale, 112, 292 fonction de Bessel, 262, 348, 362 fonction de Cauchy, 136 fonction de corrélation, 271 fonction de Heaviside, 36 fonction de type exponentielle à l'infini, 292 fonction gamma d'Euler, 135 fonction localement intégrable, 20 fonction localement sommable, 20 fonction porte, 37 fonction radiale, 262 fonction thêta de Jacobi, 267 fonction triangle, 266 fonction Zêta de Riemann, 213 fonctions de base, 16 fonctions tests, 16 formule d'Euler, 82 formule d'inversion de Fourier, 236, 254, 279 formule de Bromwich-Wagner, 300 formule de Leibniz, 83 formule de Plancherel, 247, 281 formule sommatoire de Poisson, 231, 252, 278 gaussienne, 127 identité de Parseval, 271 identité de Sokhotski, 93 image, 292 inégalité de Bessel, 172 inégalité de Wirtinger, 231 inégalité isopérimétrique, 231 intégrale de Dirichlet, 157 intégrale de Fejér, 165 inverse de convolution, 121 laplacien, 132, 134 laplacien de 1/r, 58 lemme d'Urysohn, 17 lemme de Riemann-Lebesgue, 154, 237 lemme de Weyl, 65 loi de Kirchoff, 222 matrice de Hurwitz, 318 mesure, 25 multiplication (des distributions), 67 noyau de Dirichlet, 156 noyau de Fejér, 166 noyau de Gauss, 64 opérateur de Cauchy-Riemann, 56, 65 opérateur de Laplace, 65 opérateur des ondes, 53 original, 292 partie finie, 47 peigne de Dirac, 25 période fondamentale, 173 phénomène de Gibbs, 164 phénomène de Gibbs, 207 point d'équilibre, 316 point stationnaire, 316 polynôme trigonométrique, 218 potentiel de Yukawa, 287 primitive d'une distribution, 42 problème de l'inversion d'Abel, 345 produit de convolution, 110, 113 produit tensoriel ou direct, 105, 108 projection orthogonale, 216 régularisée, 155 régularisation d'une distribution, 118 série de Fourier, 147 série de Fourier d'une distribution, 176 INDEX série trigonométrique, 142 solution élémentaire, 119 suite de polynômes de Bernoulli, 212 support d'une convolution, 115 support d'une distribution, 27 support d'une fonction, 16 support du produit tensoriel, 108 système asymtotiquement stable, 317 théorème d'approximation de Weierstrass, 168 théorème de Fejér, 165 théorème de Jordan, 168 théorème d'approximation de Weierstrass, 39 théorème d'Efros, 363 théorème de Dini, 192 théorème de Dirichlet, 155 théorème de la valeur finale, 299 théorème de la valeur initiale, 299 théorème de Paley-Wiener, 263 théorème de recollement par morceaux, 26 théorème de Riemann-Lebesgue, 154, 237 transformée de Fourier, 236, 249, 257, 261 transformée de Laplace, 291, 303 translatée d'une distribution, 69 translation d'une convolution, 117 transposée d'une distribution, 70 valeur principale, 33 383 AUBIN IMPRIMEUR Achevé d'imprimer en octobre 2012 N° d'impression 1210.0227 Dépôt légal, octobre 2012 Imprimé en France Distributions, analyse de Fourier et transformation de Laplace Ce livre a pour but d 'exposer de la manière la plus simple, mais rigoureuse sur le plan mathématique, une théorie fondamentale aussi bien en mathématique qu 'en physique. L'ouvrage s'organise en trois grandes parties, respectivement intitulées : Distributions, Analyse de Fourier et Transformée de Laplace, ainsi qu'un appendice. On trouvera une description détaillée de toutes ces notions dans lintroduction propre à chaque chapitre. Chacun commence par un exposé clair et précis de la théorie (définitions, propositions, remarques, etc.). En général, les démonstrations sont complètes, détaillées et accessibles à un large public. Par ailleurs, le souci de rendre les notations aussi simples que possible a conduit à raisonner souvent dans le cas d'une variable avec des indications sur les quelques changements que demande le cas de plusieurs variables. De nombreux exemples se trouvent disséminés dans le texte. En outre, comme il s'adresse principalement à tous les étudiants scientifiques entrant dans un établissement d'enseignement supérieur, chaque chapitre comporte de nombreux exercices de difficulté variée complètement résolus ainsi que des exercices proposés avec éventuellement des réponses ou des indications. Certains exercices ont fait l'objet de questions d'examen au cours des dernières années. Par ailleurs parmi ces exercices il y en a des classiques, que l'on retrouvera cert9inement ailleurs, et d'autres qui sont vraisemblablement originaux. Cet ouvrage est destiné aux étudiants de licence ou master de mathématiques (L2, L3, M 1) ainsi qu'aux élèves des grandes écoles scientifiques et techniques. Il peut également être utile aux enseignants. L'auteur, titulaire d 'un doctorat d'état en sciences mathématiques, est professeur de l'enseignement supérieur à /'université Chouaib Doukkali, faculté des sciences, département de mathématiques, El Jadida, Maroc. www.editions-ellipses.fr