Études de fonctions polynômes de degré I - Fonctions de références 1) Les fonctions affines A p m 1 1 O y = mx + p 1 Il s’agit des fonctions définies sur R par : x 7−→ mx + p - p = 0, fonction dite linéaire (ex, f (x) = −3x) - m = 0, fonction dite constante (ex, f (x) = 3, ∀x ∈ R) Dans un repère, la représentation graphique de la fonction affine f : x 7−→ mx + p est une droite. On dit que cette droite a pour équation y = mx + p et que m est son coefficient directeur, p son ordonnée à l’origine. ∗ Cas fonction linéaire x 7−→ mx, droite d’équation y = mx passe par l’origine du repère. L’image ∗ f (x) et x sont proportionnels (coefficient égal à m). ∗ Cas fonction constante, droite d’équation y = p parallèle à l’axe des abscisses. ∀x, f (x) = p. Propriété Si f est une fonction affine définie par f (x) = mx + p, alors, ∀u et v tels que u ̸= v, Ce rapport est appelé taux de variation de f entre u et v. f (u)−f (v) u−v = m. (v) Réciproque : Si f est une fonction définie sur R telle que les réels f (u)−f , où u ̸= v, sont tous u−v égaux à un réel m. Alors f est la fonction affine définie par f (x) = mx + f (0). 2) La fonction carrée 4 Il s’agit de la fonction f définie sur R par : f (x) = x2 La courbe représentative graphique de f admet l’axe des ordonnées pour axe de symétrie. La courbe représentative de f s’appelle une parabole. 3 2 x −∞ 0 +∞ 1 f −3 −2 −1 1 2 0 3 3) La fonction inverse 8 Il s’agit de fonction g définie sur R\{0} par : g(x) = x1 La courbe représentative graphique de g admet l’origine du repère pour axe de symétrie. La courbe représentative de g s’appelle une hyperbole. 4 −8 −4 4 8 x −4 g −8 −∞ 0 +∞ 4) La fonction valeur absolue Il s’agit de la fonction f définie sur R par : f (x) = |x| (distance entre x et 0) Propriété ∀x ∈] − ∞; 0] : f (x) = |x| = −x f est strictement décroissante sur ] − ∞; 0] ∀x ∈ [0; +∞[ : f (x) = |x| = x f est strictement croissante sur [0; +∞[ 6 5 4 3 2 1 −7 −6 −5 −4 −3 −2 −1 1 2 3 4 5 6 7 5) La fonction racine carrée Il s’agit de la fonction définie sur [0; +∞[ par : f (x) = √ x Conséquence Définition √ Soit x un nombre positif ou nul. x est le nombre positif ou nul dont le carré est égal à x. ∀x ≥ 0 ⇒ √ x≥0 Propriété a, b deux réels strictement positif √ a×b= √ a× √ √ b q a2 = |a| a b = √ √ √a b a + b ̸= √ a+ √ b Courbe représentative de la fonction racine carré. 4 3 2 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 II - Variations d’une fonction 1) Définitions Définition 6 6 5 5 4 Cf f (b) 4 3 2 f (a) 3 f (a) 2 1 f (b) 1 a 1 2 3 4 a b 5 6 7 8 9 1 2 3 b 4 5 6 7 8 9 La fonction f est décroissante sur l signifie que : La fonction f est croissante sur l signifie que : ∀ ∀ réels a et b ∈ l, si a ≤ b, alors f (a) ≥ f (b) Les nombres f (a) et f (b) sont rangés dans l’ordre réels a et b ∈ l, si a ≤ b, alors f (a) ≤ f (b) Les nombres f (a) et f (b) sont rangés dans le contraire de a et b : on dit que f change d’ordre. même ordre que a et b : on dit que f conserve l’ordre. l est ici un intervalle. Méthode Utiliser les variations d’une fonction On donne ci-dessous le tableau de variation d’une fonction f définie sur [−10; 1] x −10 −3 0 4 1 2 Variation de f −6 −1 1. Soient a et b deux réels tels que : 3 ≤ a < b ≤ 10. Comparer f (−a) et f (−b). On sait que 3 ≤ a < b ≤ 10. Donc, en multipliant par −1 chaque membre, on obtient : −3 ≥ −a > −b ≥ −10. Or, la fonction f est strictement croissante sur [−10; −3]. Donc : f (−a) > f (−b). 2. Soit a un réel tel que : −1 ≤ a ≤ 0. Encadrer f (a2 ). On sait que : −1 ≤ a ≤ 0. Or, la fonction carrée est décroissante sur [−1; 0]. Donc : 1 ≥ a2 ≥ 0. Or, la fonction f est croissante sur [0, 1]. Donc : f (1) ≥ f (a2 ) ≥ f (0) soit : 2 ≥ f (a2 ) ≥ −1. 3. Soient a et b deux réels tels √ que : 0 ≤ a ≤ b ≤ 1. Peut-on à l’aide de ce tableau de variation, √ comparer f (2 a − 1) et f (2 b − 1) ? Justifier la réponse. On sait que : 0 ≤ a ≤ b ≤ 1. Or, la fonction racine carrée est croissante sur [0; +∞[ √ √ Donc : 0 ≤ a ≤ b ≤ 1 √ √ D’où, en multipliant par 2 et en soustrayant 1 dans chaque membre : −1 ≤ 2 a−1 ≤ 2 b−1 ≤ 1 2) Extrema d’une fonction Définition Le maximum (respectivement minimum) d’une fonction f , sur un intervalle donné, est la plus grande valeur (respectivement plus petite) valeur prise par f sur cet intervalle. g Soit a et b deux réels de l’intervalle l. f (a) max 1. f admet un maximum en a sur l signifie que ∀Rx ∈ l, f (x) ≤ f (a). 2. f admet un minimum en b sur l signifie que ∀Rx ∈ l, f (x) ≥ f (b). 1 a 1 b f (b) min III - Signe d’une fonction 1) Graphiquement Application 4 3 2 1 −2 −1 1 2 −1 −2 −3 −4 x −∞ f (x) −2 −1 − 0 − 0 g(x) + 0 f (x)×g(x) − 0 + 0 + +∞ 1 2 0 + 0 + 0 − − 0 0 − 0 − 2) Algébriquement Application Soit f la fonction définie sur R par : f (x) = −5(−3x − 4)(10x + 13). Étudier le signe de l’expression f (x) sur R. + 1. On détermine le signe de chacun des facteurs du produit On résout : On résout : −3x − 4 = 0 −3x − 4 ≥ 0 −3x − 4 ≤ 0 10x + 13 = 0 10x + 13 ≥ 0 10x = 13 ≤ 0 ⇔ x = − 43 ⇔ x ≤ − 43 ⇔ x ≥ − 34 ⇔ x = − 13 10 ⇔ x ≥ − 13 10 ⇔ x ≤ − 13 10 2. On résume ces résultats dans un tableau de signes −∞ x −3x − 4 − 43 − 13 10 0 − − 0 + 0 + + 10x + 13 +∞ − −5 f (x) + 0 − IV - Fonction trinômes du second degré Dans la suite du chapitre, f désigne une fonction polynôme de degré 2 définie sur R par : f (x) = ax2 + bx + c où a, b et c sont des nombres réels avec a ̸= 0. On note ∆ le discriminant de ce trinôme : ∆ = b2 − 4ac 1) Variation et courbe représentative Propriété : ADMISE La courbe représentative de f est une parabole, que l’on peut noter P. Démonstration Sésamath p85. Si a > 0 P est "orientée vers le haut" Si a < 0 P est "orientée vers le bas" y y b f − 2a S Sommet de la parabole J P : y = f (x) Axe de la parabole O I− x b 2a P : y = f (x) b f − 2a O x −∞ Axe de la parabole S Sommet de la parabole J I− x b 2a b − 2a +∞ x −∞ b − 2a f (x) = 2 ax + bx + c b f − 2a f (x) = 2 ax + bx + c b f − 2a +∞ 2) Signe d’une fonction trinôme Propriété CAS : ∆ > 0 On peut utiliser la forme factorisée ; ∀x ∈ R, f (x) = ax2 + bx + c = a(x − x1 )(x − x2 ) Supposons que : x1 < x2 x1 x2 x −∞ +∞ x − x1 − x − x2 0 + − 0 + (x − x1 )(x − x2 ) + 0 − 0 + a signe de a −+ 0 signe de a −+ 0 signe de a −+ Signe de f (x) signe de a −+ 0 signe de − a +− 0 signe de a −+ Conclusion : Le trinôme f (x) est du signe de a à l’extérieur des racines et du signe de −a ou contraire de a à l’intérieur des racines. CAS : ∆ = 0 b ∀x ∈ R, f (x) = ax2 + bx + c = a(x − x0 )2 avec x0 = − 2a Puisqu’un carré est toujours positif, on obtient alors : x0 −∞ x Signe de f (x) signe de a 0 +∞ signe de a Conclusion : Le trinôme f (x) est du signe de a ∀x ̸= x0 CAS : ∆ < 0 −∞ x f ne s’annule pas sur R x0 Signe de f (x) signe de a Conclusion : Le trinôme f (x) est du signe de a ∀x ∈ R Application CAS : ∆ > 0 1. Etudier le signe de f (x) = −x2 − 4x + 5 sur R On a : f (1) = −12 − 4 × 1 + 5 =0 1 est une racine évidente. D’après une relation de Viète, en notant x1 et x2 les deux racines, on a : x1 × x2 = c a ⇔ 1 × x2 = ⇔ x2 = −5 5 −1 +∞ Donc −5 et 1 sont les racines de f . D’après ce qui précède : −x2 − 4x + 5 = −1(x + 5)(x − 1) Le trinôme f est du signe de a = −1 (< 0) à l’extérieur des racines et du signe de −a à l’intérieur des racines. On en déduit : −∞ x −5 − −x2 − 4x + 5 0 +∞ 1 + − 0 CAS : ∆ = 0 2. Résoudre l’inéquation : −2x + 6x − 9 2 >0 On note ∆ le discriminant de ce trinôme ∆ = 62 − 4 × (−2) × (− 92 ) = 36 − 36 =0 b On calcule : x0 = − 2a 3 2 6 = = − 2×(−2) Le trinôme est du signe de a = −2 (< 0) ∀x ̸= 3 2 On en déduit : −2x2 + 6x − 3 2 −∞ x 9 2 − Les solutions de l’inéquation −2x2 + 6x − égalité est vraie. 9 2 0 +∞ − > 0 sont les nombres réels x pour lesquels cette D’après le tableau de signe, en notant S l’ensemble des solutions, on a : S = {∅} CAS : ∆ < 0 3. Résoudre l’inéquation : 3x2 − √ 2x + 4 > 0 On note ∆ le discriminant de ce trinôme √ ∆ = (− 2)2 − 4 × 3 × 4 = 2 − 48 = −46 ∆ < 0 donc le trinôme est du signe de a = 3 (> 0) ∀x ∈ R On en déduit : 3 2 −∞ x −2x2 + 6x − 9 2 +∞ + En notant S l’ensemble des solutions, alors : S =] − ∞; +∞[ ou S = R 4. Résoudre l’inéquation 1 + x x−6 < 3x − 1 (i) (a) On détermine le domaine de résolution. On résout dans R\{6} (b) On transforme l’inéquation (i) jusqu’à observer la forme signe. x − 3x + 1 < 0 (i) ⇔ 1 + x−6 x ⇔ x−6 − 3x + 2 < 0 ⇔ ⇔ ⇔ ⇔ 3x(x−6) 2(x−6) x x−6 − x−6 + x−6 x−3x(x−6)+2(x−6) <0 x−6 x−3x2 +18x+2x−12 <0 x−6 2 −3x +21x−12 <0 x−6 ··· ··· < 0 pour réaliser le tableau de <0 (c) On étudie les signes des numérateurs et dénominateurs. Numérateur : On note ∆ le discriminant ∆ = 212 − 4 × (−3) × (−12) = 297 ∆ > 0, alors le trinôme admet deux solutions x1 = x1 = √ −21− 297 2×(−3) √ 7+ 33 2 x2 = x2 = √ −21+ 297 2×(−3) √ 7− 33 2 Ce trinôme est de signe a = −3 (> 0) à l’extérieur des racines. Dénominateur : On résout x−6=0 ⇔x=6 x−6≥0 ⇔x≥6 x−6≤0 ⇔x≤6 (d) On résume ces résultats dans un tableau de signes. x Numérateur −∞ − Dénominateur Quotient + √ 7− 33 2 6 √ 7+ 33 2 0 + 0 − 0 + − 0 √ + √ On note S l’ensemble des solutions : S =] 7−2 33 ; 6[∪] 7+2 33 ; +∞[ 0 +∞ − − Factorisation Aucune racine réelle Représentation : parabole a(x − x0 )2 Aucune factorisation dans R √ −b+ ∆ 2a Signe de ax2 + bx + c a(x − x1 )(x − x2 ) Une racine b x0 = − 2a x2 = Deux racines √ : ∆ x1 = −b− 2a Nombre de racines Valeur des racines aa ∆ > 0 aai ∆ = 0 ai ∆ < 0 ai