
iii
RÉSUMÉ
La schizophrénie est une maladie mentale grave qui présente une comorbidité
fréquente avec la toxicomanie et avec divers troubles immunitaires. Une méta-
analyse réalisée récemment dans notre laboratoire a montré une augmentation d’IL-6
(une cytokine pro-inflammatoire), du récepteur soluble d’IL-2 (un marqueur
d’activation du système immunitaire), et d’IL-1RA (une cytokine anti-inflammatoire)
dans la schizophrénie, suggérant l’existence d’un syndrome inflammatoire dans cette
maladie. La toxicomanie aussi est associée au dérèglement du réseau des cytokines
inflammatoires, mais les effets dépendent du type de drogues et ils sont parfois
diamétralement opposés. On dispose encore de peu d’informations sur le statut
immunitaire et inflammatoire des patients qui ont un double diagnostic de
schizophrénie et de toxicomanie. Le but de ce travail était d’explorer l’existence d’un
état inflammatoire systémique chez les patients schizophrènes et toxicomanes, et
l’influence du traitement avec un médicament antipsychotique atypique, la
quétiapine. Les objectifs spécifiques étaient : 1) Mesurer les concentrations
plasmatiques des cytokines inflammatoires chez les schizophrènes et toxicomanes
avant, pendant et après traitement avec la quétiapine ; et 2) Faire des études de
corrélations entre les taux de cytokines, les symptômes cliniques, et la consommation
de drogues. Les résultats montrent que comparativement aux contrôles normaux, les
patients avec un double diagnostic présentent une augmentation d’IL-6, d’IL-1RA,
du sIL-2R et d’IL-8 avant traitement à la quétiapine. Les augmentations des
concentrations plasmatiques d’IL-1RA sont particulièrement importantes chez les
patients avec double diagnostic, si on les compare à celles publiées chez les
schizophrènes sans toxicomanie. Le traitement à la quétiapine n’influence pas les