
Ann´ee Acad´emique 2020-2021 EMS - Alg`ebre(2) Corrig´e d’examen
Exercice 4. Soit Eun espace vectoriel de dimension n. On fixe une base Bde E, et on note
Ei,j les matrices ´el´ementaires de Mn(R).
1. `
A quelle condition une matrice M∈ Mn(R) est-elle la matrice dans la base Bd’un projecteur
de E?
2. En d´eduire que pour tout i, j ∈ {1,2,· · · , n}avec i6=j, les matrices Ei,i et Ei,i +Ei,j sont
des matrices de projecteurs.
3. Montrer qu’il existe une base de L(E) constitu´ee de projecteurs.
———————————
1. On sait que p∈ L(E) est un projecteur ssi p2=p.Mest donc la matrice d’un projecteur ssi M2=M.
2. Il suffit de prendre le carr´e de ces matrices. Il est clair que E2
i,i =Ei,i. De plus,
(Ei,i +Ei,j )2=E2
i,i +Ei,iEi,j +Ei,j Ei,i +E2
i,j =Ei,i +Ei,j +0+0.
Ceci prouve que Ei,i +Ei,j est la matrice d’un projecteur.
3. Consid´erons la famille constitu´ee par les matrices Ei,i et Ei,i +Ei,j , pour 1 ≤i, j ≤net j6=i. Il suffit de
montrer que cette famille est une base de Mn(R). Elle est constitu´ee de n+n(n−1) = n2´el´ements. Il suffit donc
de prouver qu’il s’agit d’une famille g´en´eratrice et chaque Ei,j s’´ecrit en fonction des ´el´ements pr´ec´edents : c’est
clair pout Ei,i , et pour i6=j, on a Ei,j = (Ei,i +Ei,j )−Ei,j .
Exercice 5. Soit n≥3. On dit qu’une matrice M∈ Mn(R) est magique si pour tout
j∈ {1,2,· · · , n}, on a
n
X
i=1
mi,j =
n
X
i=1
mj,i =
n
X
i=1
mi,i =
n
X
i=1
mi,n+1−i.
On note MG(n) l’ensemble des matrices magiques d’ordre n.
1. Que signifie ˆetre une matrice magique ?
2. Montrer que M G(n) est un espace vectoriel.
3. Montrer que l’application φ:MG(n)→ Mn−2,n−1(R)×Rn−2, qui envoie la matrice Mqui
s’´ecrit
M=
m1,n
M1
.
.
.
mn−2,n
mn−1,1· · · · · · mn−1,n−1mn−1,n
mn,1· · · · · · mn,n−1mn,n
sur
(M1, m1,n, mn−1,1, mn−1,3, mn−1,4,· · · , mn−1,n−2)
est un isomorphisme d’espace vectoriel.
4. En d´eduire la dimension de MG(n).
———————————
1. La condition signifie que les sommes des coefficients de toutes les lignes, de toutes les colonnes, et des deux
diagonales de la matrice sont ´egales.
2. Je vous laisse le soin de v´erifier que MG(n) est un sous-espace vectoriel de Mn(R).
3. L’application φest clairement lin´eaire. Pour prouver que c’est un isomorphisme d’espace vectoriel, on va prouver
directement qu’il est bijectif (on ne connaˆıt pas la dimension de l’espace de d´epart, impossible de se contenter de
l’injectivit´e de φ). Soit donc (A, a1,··· , an−2)∈ Mn−2,n−1(R)×Rn−2et on cherche une matrice Mde MG(n)
v´erifiant φ(M) = (A, a1,··· , an−2). On sait d´ej`a ce que vaut mi,j pour 1 ≤i≤n−2 et 1 ≤j≤n−1. On sait
aussi ce que doit valoir m1,n ainsi que (mn−1,1, mn−1,3, mn−1,4,··· , mn−1,n−2). Cherchons les autres coefficients,
-3/4-