A propos du texte initial Le visible est le caché
Il y a de la philosophie dans ce propos, alors dansons dessus ! Acteur-
danseur à deux liés pour dévider ce poème didactique, méditation sur
la naturel et ses doubles. Reflexion sur la conscience animale associée
aux peintures de Gilles Aillaud. De notre côté, c'est aussi l'observation
de photographies d'Eric Pillot qui aura été le relais sensible. Confrontés
à des pensées plus captivantes qu'images, attentifs à la précision des
mots, nous conquérons une sorte d'état dans la nuit factice des
théâtres. Le visible est le caché, peut sembler somme toute burlesque à
exposer sur scène. Drôle d’endroit pour ne pas se faire voir ! Sauf si vous y
faites l’animal. Qui se cache où l’on voit ? Disparu du centre où il se trouve.
C’est le sujet des toiles de Gilles Aillaud, animal ou vivant, acteur, demeuré
ou bête de scène, encagé, diffracté.
La pensée des hommes, à quelque époque qu'ils appartiennent,
à quelque culte qu'ils sacrifient est pleine de bêtes.
Depuis la nuit des temps, nous sommes visités,
envahis, traversés par les animaux ou par leur fantômes.
(© Le Versant animal)
!L'auteur, Jean Christophe Bailly, philosophe, spécialiste de la question de
l'art et de la représentation, a travaillé plusieurs fois en liaison avec le
théâtre, il vient de publier un livre essentiel sur la France, singulière façon
d'y voyager : "le Dépaysement".
http://www.compagnie-faisan.org/pages/nature-aime-se-cacher".