UNIVERSITE PARIS 7 DENIS DIDEROT
U.F.R. Etudes Interculturelles de Langues
Appliquées (EILA) Découverte des parcours 48U7DC11
INTRODUCTION A LA LINGUISTIQUE 48 EC LG11
Resp. M. Pecman
CORRIGE DE L’EXERCICES EN VUE DE LA PREPARATION DE L’EXAMEN FINAL
1.
HISTOIRE DES LANGUES
,
APPROCHES EN LINGUISTIQUE ET DISCIPLINES DE LA LINGUISTIQUE
a. Quelles langues actuellement parlées font partie de la famille des langues germaniques ?
anglais, allemand, néerlandais, danois, islandais, luxembourgeois, suédois, norvégien et afrikaans
(ex. de quelques dialectes romans : alsacien, flamand, lorrain francique…)
b. Selon Saussure, quelle est la différence entre une approche synchronique et une approche
diachronique des langues ? Justifiez votre réponse en précisant à quelle approche on a affaire
dans les cas suivants :
1. Le substantif français chef vient du latin caput où il signifiait « tête ». En ancien français, le mot
chief avait conservé le sens latin. Aujourd’hui, le mot chef renvoie à la notion d’autorité ou de
perfection (par ex. chef d'État, chef d'orchestre, chef de file, chef-d’œuvre…) mais le sens
primitif a survécu dans l’expression couvre-chef.
2. La langue française possède de nombreuses expressions pour désigner la quantité : un kilo de, un
nombre de, un bon nombre de, la plupart de, une foule de, une multitude de, une myriade de,
une bouchée de, une gorgée de, etc. Toutefois, contrairement aux linguistes anglais, les
linguistes français ne rangent pas ces éléments de la langue dans la classe des « quantifieurs »
mais dans la classe des « déterminants indéfinis », auprès d’autres éléments de la langue aussi
variés que : aucun, nul, pas un, plus d’un, maint, beaucoup de, peu de, chaque, tout, certain,
plusieurs, autre, même, quelque, différents...
Synchronie désigne l’étude d’un état de langue, tel qu’on peut l’isoler à un moment déterminé (exemple 2),
et diachronie l’étude de l’évolution historique de cette même langue (exemple 1).
c. Commentez ces propos d’André Martinet en définissant clairement les concepts suivants :
phonème, monème, première articulation du langage, deuxième articulation du langage et
économie de la langue. Vous expliquerez notamment en quoi ces concepts nous aident à
comprendre l’organisation de la langue, dont parle Martinet. N.B. Votre commentaire ne doit
pas excéder une page et demi.
Les unités que livre la première articulation, avec leur signifié et leur signifiant, sont des signes, et des signes
minima puisque chacun d’entre eux ne saurait être analysé en une succession de signes. Il n’existe pas de
terme universellement admis pour désigner ces unités. Nous emploierons ici celui de monème. Comme tout
signe, le monème est une unité à deux faces, une face signifiée, son sens ou sa valeur, et une face signifiante
qui la manifeste sous sa forme phonique et qui est composée d’unités de deuxième articulation. Ces dernières
sont nommées des phonèmes. (…) Le type d’organisation que nous venons d’esquisser existe dans toutes les
langues décrites jusqu’à ce jour. Il semble s’imposer aux communautés humaines comme le mieux adapté
aux besoins et aux ressources de l’homme. Seule l’économie qui résulte des deux articulations permet
d’obtenir un outil de communication d’emploi général et capable de transmettre autant d’information à son
bon compte. Si la première articulation n’existait pas, toute émission correspondrait à un type défini
d’expérience de telle sorte qu’une expérience nouvelle, inattendue, serait incommunicable.
André Martinet, Eléments de linguistique générale, 1970