________________________________________________________________________________ CARACTÉRISATION DES MESURES ET GRANDEURS À MESURER
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
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3
Simultanément, les
limites tolérées pour les variations
, éventuel-
lement provoquées par les grandeurs d’influence, sont également
fonction du niveau de la classe de précision.
Il faut noter que, à une valeur de référence, par exemple 23
o
C,
peut être substitué un
domaine de référence
, par exemple 15,...,
30
o
C, à l’intérieur duquel l’erreur ne doit pas dépasser sa valeur
intrinsèque.
■
Appréciation statistique de l’incertitude de mesure :
l’erreur opérationnelle
Lorsque l’on peut considérer que les paramètres d’influence sont
indépendants et que l’on souhaite connaître une limite probable de
l’incertitude de mesure quand on opère dans des conditions qui
s’écartent des conditions de référence tout en restant à l’intérieur
du domaine d’utilisation, la norme NF C 42-600 propose un mode
de calcul fournissant cette limite probable dite
erreur opéra-
tionnelle
pour un niveau d’incertitude de 95 % à savoir :
avec
A
0
limite de l’erreur intrinsèque,
A
1
,
A
2
, ...,
A
n
limites des variations provoquées par les
différents paramètres d’influence à l’intérieur
du domaine d’utilisation.
■
Importance de la
recoupe
des calibres pour un multimètre
La valeur conventionnelle servant à définir la limite de l’erreur rela-
tive étant généralement la fin d’échelle, il apparaît que, pour un appa-
reil de classe de précision
C
, l’erreur relative possible pour une
mesure effectuée à une fraction
τ
de l’étendue d’échelle prend la
valeur
C
/
τ
.
Il est donc souhaitable d’utiliser le calibre immédiatement inférieur
dès que la valeur de ce dernier le permet. Si celle-ci est dans le rap-
port 1/
k
, la limite de l’erreur relative sur la mesure est égale à
kC
.
■
Justesse. Son acquisition et son maintien
●
Dans ces conditions, un défaut de fidélité ne peut provenir que
d’une évolution dans le temps de certains composants internes de
l’instrument tels que les valeurs des résistances, la tension d’une
diode de référence, la fréquence d’un quartz, le couple de rappel
d’un ressort spiral, l’induction rémanente d’un aimant, etc.
La valeur maximale escomptable d’une telle évolution est parfois
fournie, notamment par les fabricants de voltmètres numériques,
sous la forme d’une variation de la tolérance en fonction du temps,
cette variation pouvant couramment doubler l’erreur intrinsèque
au bout d’un an.
Pour
restaurer sa précision initiale
, l’appareil doit être réajusté
en fonction des indications fournies par un étalon de référence.
Notons à cet égard qu’un tel réajustage ne peut généralement
s’effectuer que sur deux points de l’échelle : le zéro et, le plus sou-
vent, la fin d’échelle. Pour les mesures des valeurs intermédiaires,
la précision dépend de la linéarité de réponse de l’appareil (pour
une échelle linéaire) ou, plus généralement, de la conformité de
réponse de l’appareil à une fonction définie.
●
L’opération d’
étalonnage
consiste à relever, pour un certain
nombre de points de mesure, les valeurs
exactes
lues sur un appa-
reil de référence fonctionnant en parallèle. Une telle opération n’est
valable que si la précision de l’appareil de référence (ou étalon) est
dans un rapport suffisant avec celle de l’appareil à étalonner (en pra-
tique, au moins 5 fois meilleure).
La précision de cet
étalon
doit elle-même être périodiquement
contrôlée au moyen d’appareils dont l’exactitude est connue par
comparaison aux étalons nationaux de la grandeur concernée. La
garantie apportée par cette chaîne de raccordement aux étalons offi-
ciellement reconnus est désignée sous le vocable de
traçabilité
.
■
Remarque sur la
fidélité pratique
En toute rigueur, la fidélité d’un appareil est appréciée en repro-
duisant soigneusement toutes les conditions dans lesquelles cette
mesure est effectuée (qualité de
répétabilité
).
En pratique, on apprécie qu’une mesure soit indépendante du
respect de certaines de ces conditions. Citons, en particulier, la non-
influence des états antérieurs comme les effets d’hystérésis (iden-
tité des mesures effectuées par valeurs croissantes ou décroissan-
tes du mesurande), la non-influence du temps durant lequel la
mesure est effectuée (dérive de la réponse de l’appareil lors de
l’application d’une grandeur constante), la non-influence des varia-
tions de la tension d’alimentation à l’intérieur de son domaine
assigné, etc.
Bien souvent, des mesures successives d’une même grandeur
ont pour but non d’en connaître la valeur exacte, mais de s’assurer
de sa constance. Dans ces conditions, la connaissance des qualités
évoquées ci-avant garantissant la reproductibilité des mesures
dans des conditions non exagérément contraignantes, c’est-à-dire
la
fidélité pratique
d’un appareil, est d’une importance primordiale.
Exemple :
pour un indicateur analogique de classe 1, la limite de
l’erreur intrinsèque est de 1 % de la valeur conventionnelle pour des
mesures effectuées dans les conditions de référence (cf. tableau I. 1
de NF C 42-100), à savoir :
— température : 23
o
C ± 2 ;
— humidité relative : 50 % ± 10 ;
— position : position de référence indiquée sur l’appareil ;
— champ magnétique extérieur : 0, avec une tolérance de 40 A/m ;
— champ électrique extérieur : 0, avec une tolérance de 1 kV/m du
continu à 65 Hz.
Si l’une de ces grandeurs d’influence s’écarte de sa valeur de réfé-
rence, il peut en résulter une variation de l’erreur admissible, mais dans
une limite proportionnelle à la classe de précision (cf. tableau II.1 de NF
C 42-100). Ainsi, pour un écart de température de ± 10
o
C, la variation
tolérée de l’erreur ne peut excéder 100 % de l’indice de classe.
Exemple :
avec un appareil de classe 0,5 et un rapport
k
(dit
rap-
port de recoupe de calibre
) de valeur 3, l’erreur relative limite sur la
mesure varie de 0,5 % en fin d’échelle à 1,5 % au 1/3 de l’échelle.
Avec un appareil numérique à 2 000 points dont la précision serait de
0,2 % de la fin d’échelle, l’erreur relative à la récoupe du calibre infé-
rieur, soit au 1/10 de l’échelle, est de 2 %.
Ainsi, en voulant mesurer une tension de 230 V, un voltmètre analo-
gique de classe 0,5, de calibre 300 V, donne lieu à une erreur maxi-
male de :
tandis que celle de l’appareil numérique à 2 000 points, de classe 0,2,
est de :
A
AA01,15 A1
2A2
2... An
2
++++=
0,5 300
230
----------0,65
%
=
0,2 2
000
230
---------------
1,7
%
=
La
justesse
est l’aptitude d’un instrument à donner des indica-
tions exemptes d’erreur systématique. Cette qualité implique la
fidélité
c’est-à-dire la capacité de fournir des indications
identiques dans les mêmes conditions de mesure, après élimina-
tion des erreurs aléatoires éventuelles comme indiqué précé-
demment.