De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. INTRODUCTION L’économie des pays en voie de développement de l’Afrique en général et celle du Bénin en particulier est très faible et caractérisée par la prépondérance du secteur primaire : l’agriculture ; l’élevage et la pêche. Ce dernier occupe 50 % des actifs au Bénin. Le Bénin, faisant partie des pays du tiers monde, a une économie essentiellement dominée par le secteur primaire par son aspect traditionnel. L’agriculture et la pêche ont donc un poids considérable dans l’apport constitutif de l’économie de ce secteur. Ainsi, la contribution de la pêche à l’économie nationale malgré son caractère archaïque du monde rural n’est pas sans importance. En effet, la pêche continentale du Bénin fournit à elle seule environ trente mille (30.000) tonnes, soit 75% des produits de pêche (D/ Pêches). Donc, elle contribue de manière significative à la production nationale en produits halieutiques. La pêche s’est imposée aux hommes de l’eau comme l’activité principale de laquelle ils tirent beaucoup de revenu et à laquelle ils s’adonnent plus. Il n’en pouvait être autrement, puisque l’exploitation de l’eau est gratuite. Beaucoup de techniques seront alors utilisées pour la capture des poissons. Parmi celles-ci, on peut mentionner les techniques de pêche au piège, les barrages des "tokpokonou", les parcs à «acadja», etc. Avec ces techniques, les lacustres fournissent d’énormes quantités de protéines pour tout le sud -Bénin pour la satisfaction de leurs besoins alimentaires et si possible exporter le reste vers les pays voisins. Mais, aujourd’hui, force est de constater que le Bénin est Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 1 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. devenu un pays importateur de produits halieutiques (54000 tonnes en 2006). En effet, avec les aléas climatiques, le genre de vie, les techniques de pêches, la dégradation mécanique et l’altération chimique du continental terminal, il se pose alors un certain nombre de problèmes environnementaux dont les principaux sont : • L’inondation, l’envasement et le comblement du lac, • La destruction de la faune aquatique et la disparition de certaines espèces. En dehors de ces éléments, le lac Nokoué est surchargé par des matières organiques avec l’implantation excessive des parcs à «acadja» faits de branchages, qui se décomposent facilement. Il y a aussi l’accumulation accélérée de déchets ménagers des villages lacustres et de la jacinthe d’eau douce pendant la décrue, marquée par un taux très élevé de la salinité du lac .On note aussi dans le rapport général du plan d’orientation 1998 – 2002, réalisé par le Ministère du Plan de la Restructuration Economique et de la Promotion de l’Emploi. (MPREPE, 1999) que la superficie du lac serait passée de 160km² à 138km², donc une diminution de 22km². Cependant, avec l’accroissement démographique des villes de la région urbaine en formation, la production du lac Nokoué devient insuffisante pour satisfaire toutes ces populations. Paradoxalement le nombre d’exploitants des parcs à «acadja» sur le lac ne cesse de s’accroître. Face à cette situation, nous nous sommes posés un certain nombre de questions. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 2 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. ¾ Pourquoi c’est la pêcherie «acadja» qui est la plus répandue sur le lac ? ¾ Quel revenu procure t- elle ? ¾ Quel niveau de vie assure- t- elle ? C’est pour tenter de répondre à ces questions que nous avons choisi, dans le cadre de la rédaction de notre mémoire de fin d’étude à la FASEG, de réfléchir sur le thème : "De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs «acadja» dans la commune de Sô-Ava. " Pour mieux cerner le thème, la démarche adoptée dans le cadre de cette étude s’articule autour de trois chapitres. Le premier sera consacré au cadre théorique, à la présentation de la problématique, aux objectifs de la recherche, aux hypothèses de travail, à la revue de littérature et à la méthodologie de recherche. Dans le deuxième, nous allons aborder les questions relatives aux caractéristiques liées à l’activité « acadja ». Enfin, dans le troisième et dernier, il sera question de présenter et d’analyser les résultats obtenus et de faire quelques suggestions à l’endroit des acteurs impliqués. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 3 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET MTHODOLOGIQUE DE L’ETUDE Section 1 : Problématique, Objectifs et hypothèses de recherche Paragraphe 1 : Problématique et justification Le processus de la décentralisation est l’une des plus grandes décisions issues de la Conférence des Forces Vives de la nation de février 1990 et amorcé en décembre 2002. C’est un développement à la base qui doit passer par une diversité d’activités auxquelles vont s’adonner les populations. De ce fait, il incombe aux élus locaux de définir et d’exploiter les potentialités économiques et naturelles de leur localité. En matière de potentialité économique, il est question de valoriser les infrastructures existantes notamment celles qui sont capables de favoriser la production de biens et services tant sur le plan intra communal qu’intercommunal. La viabilité et le développement de toute entité administrative autonome reposent sur une politique de mobilisation des ressources bien pensées. Pour les communes du Bénin, la nécessité de recourir aux ressources fiscales de base doit amener à développer au sein des communautés une diversification d’activités génératrices de revenus imposables. Parmi ces activités, celles qui sont les plus rentables méritent une attention particulière. En effet, dans la commune lacustre de Sô-Ava, l’exploitation d’acadja est l’activité la plus cotée et réservée à la couche financièrement riche, celle des plus nanties. Ces pêcheries sédentaires occupent une place très importante et constituent un gage Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 4 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. de bien-être pour ceux qui les pratiquent. Plus de la moitié de la population active lacustre vit directement ou indirectement des produits des acadja. Cette industrie endogène de production halieutique est le fruit du génie des lacustres. C’est un parc de branchages circulaire ou rectangulaire constitué par un ensemble plus ou moins dense de branches moues plantées artificiellement dans les hauts fonds vaseux mais suffisamment consistants du lac et entouré d’une ceinture faite d’une ou de deux rangées de bois durs. Ce fourré artificiel permet aux poissons de s’y réfugier parce qu’ils y trouvent une eau plus fraîche, une nourriture abondante, une protection contre les prédateurs et les conditions normales de reproduction. Ces pêcheries énormément au sédentaires développement traditionnelles qui socio-économique contribuent des zones lacustres sont à la fois des pièges et des lieux d’élevage. Mais cette technique de pêche se trouve confrontée à d’énormes difficultés ; point au sommet, la pression sur les plans d’eau due à l’accroissement démographique rapide dans les milieux lacustres, l’encombrement des plans d’eau par les laitues et jacinthes d’eau, la rareté et le coût élevé des branchages ainsi que la fermeture du chenal de Cotonou et de Djougba à GODOMEY. Cette situation a entraîné l’invention d’autres techniques de pêche très destructrices telles que "Mèdokpokonou", la pêche "Zohla", la pêche à la traînée… qui consistent à ramasser toutes les espèces de poissons surtout les plus petits, sans leur laisser le moindre temps de se multiplier et de grandir. Mais à côté de toutes ces techniques de Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 5 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. pêche, c’est l’acadja qui garantit plus de surplus et favorise la multiplication des poissons. Grâce à cette technique, des tonnes de poissons sont pêchées et vendues dans les grandes villes du Sud du Bénin telles que Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi, Allada….Elle participe à la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté dans les zones lacustres L’accueil réservé à ces produits halieutiques par les consommateurs des grandes villes du Sud du Bénin et d’ailleurs a très tôt mis en confiance les populations lacustres qui ont fait de la pêche une activité principale. Ainsi cette activité ne cesse d’accroître et enregistre de jour en jour de nouveaux pratiquants. Au vu de ce constat, on serait tenté de dire sans doute que le développement socio-économique des villages lacustres de la commune de Sô-Ava passe par cette pratique de pêche. Mais en ce moment où certaines espèces de poissons sont en voie de disparition, il est souhaitable qu’on pense à la rentabilité et à la pérennisation de l’exploitation des parcs d’acadja. Fondamentalement, on se demande si l’exploitation des parcs acadja participe-t-elle vraiment au bien-être de ceux qui s’y adonnent tout en pérennisant l’écosystème. Cette question centrale appelle les questions spécifiques suivantes : ‐ L’activité « acadja » est-elle techniquement viable? ‐ Quelles sont les caractéristiques techniques de cette activité ? Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 6 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. La pêcherie « acadja » est-elle rentable au regard de sa taille et sa durée de maturité ? C’est pour tenter d’apporter un début de réponse à ces différentes questions que nous avons choisi le thème « De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô-Ava. » Ce thème nous permettra d’appréhender l’efficacité technique et la rentabilité de cette activité afin d’en juger de l’opportunité ou la forme sous laquelle son exploitation serait la plus profitable, cela dans l’intérêt de la communauté lacustre. Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses de recherche 2-1- Objectifs de recherche Il s’agit de l’objectif général et des objectifs spécifiques 2-1-1- Objectif général Notre étude, de façon générale, vise à évaluer l’efficacité technique et à analyser la rentabilité de l’activité de parc acadja dans la commune de Sô-Ava. Cet objectif général est atteint à travers la réalisation des objectifs spécifiques ci-dessous définis. 2.1.2- Objectifs spécifiques Au nombre de trois, ils se présentent comme suit : ‐ Apprécier les caractéristiques techniques et le mode de financement de l’activité « acadja ». ‐ Analyser la rentabilité par catégorie de parc « acadja »selon leur taille et cycle d’exploitation. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 7 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. ‐ Evaluer la contribution du revenu des pêcheurs à l’amélioration de leur niveau de vie. Pour atteindre nos objectifs et le but de notre étude, nous avons formulé les hypothèses suivantes 2.2- Hypothèses de recherche 2.2.1- Hypothèse d’ordre général Les différents constats nous conduisent à retenir pour hypothèse générale la proposition suivante : le manque d’encadrement adéquat des pêcheurs conduit la filière acadja à la stagnation de ses techniques et aussi à la quasi-inexistence d’une source de financement appropriée. De cette hypothèse générale, nous déduisons les hypothèses spécifiques suivantes pour servir de canevas de recherche de solutions aux problèmes identifiés. 2.2.2- Hypothèses spécifiques Il s’agit de trois hypothèses H1, H2, H3 formulées comme suit : H1 : Les dépôts de branchages, les jacinthes d’eau, les sédiments (sable limon) ne facilitent pas une pérennisation de l’activité « acadja ». H2 La rentabilité d’un « acadja » est fonction de sa taille et son âge. H3 Le revenu issu de l’activité « acadja » contribue à l’amélioration du bien-être économique des exploitants. Paragraphe 3 : Revue de littérature Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 8 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. L’élaboration du cadre conceptuel et théorique de l’étude en vue d’atteindre les objectifs de l’étude et de tester les hypothèses de recherche a été faite à travers une revue de littérature. Cette dernière a permis de restituer nos notes de lecture et de définir quelques concepts ayant rapport à notre thème. 3-1 La pêche La pêche s’est imposée aux hommes de l’eau comme l’activité principale de laquelle ils tireront beaucoup de bénéfices et à laquelle ils s’adonnent plus. Il n’en pouvait être autrement, puisque l’exploitation de l’eau est gratuite. Beaucoup de techniques seront alors utilisées pour la capture des poissons. Parmi celles-ci, mentionnons les techniques de la pêche au aux filets, la pêche aux pièges avec ou sans appât et la pêche aux enclos. Chacune d’elles est mise en œuvre grâce à plusieurs outils qui constituent les instruments de pêche. 3.1.1- La pêche aux filets L’utilisation des filets semble être plus populaire parce que moins encombrants et plus efficaces. Ils sont de différentes sortes. 3.1.1.1- Les filets de jet (épervier) Le filet épervier, coûtant approximativement vingt cinq mille francs CFA, se présente sous forme conique, avec le bout supérieur pointu muni d’une corde de manipulation et de rappel, tandis que sur le pourtour de la base sont disposés des plombs pour lester le filet. Il est fabriqué avec différents maillages selon la taille de l’espèce visée. Deux variétés de filets épervier sont à distinguer : le filet épervier avec poche et le filet épervier sans poche. Dans le premier cas, la technique consiste à replier le bord vers l’intérieur et à fixer les poches Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 9 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. à des distances égales. Il s’utilise souvent dans les eaux profondes et les zones poissonneuses, là où le pêcheur ne peut descendre dans l’eau, du fait de sa profondeur, pour aller traquer à la main les poissons déjà pris par le filet lancé. Ce sont plutôt les poches qui retiennent la prise grâce à une manœuvre artistique du pêcheur. Le second naturellement sans poche est utilisé dans les eaux moins profondes. Ici, le pêcheur laisse le filet reposer sur la vase avant de commencer à fouiller à la main cette vase. Cette fouille ne laisse la chance à aucun poisson de fuir. 3.1.1.2- Les filets maillants Les filets maillants sont en nappe rectangulaire. Ce type de filet est monté sur deux ralingues horizontales. Il se présente sous la forme rectangulaire. Le pêcheur le pose perpendiculairement aux chemins supposés des poissons en pleine eau là où il n’y a pas trop de courant ni de matières suspendues. Il peut capturer toute espèce qui vient s’y échouer en cherchant le passage. Le coût de sa réalisation varie entre dix mille et vingt mille francs CFA selon le fil et les dimensions. 3.1.1.3- Les filets en arc tournant Ils sont des sortes de charrue constituée d’un assemblage de pièces de filets. Il est constitué de deux ou de quatre faces. Le filet en arc tournant est utilisé par deux pêcheurs qui le traînent sur le substrat. Ainsi, sa partie postérieure retient les produits halieutiques. Cet instrument de pêche est surtout efficace pour la pêche des crevettes et coûte entre quinze mille et vingt cinq mille francs CFA. 3.1.1.4- Les filets barrages (Mèdokpokonou) C’est un filet barrage, voire fixe. Cet engin de pêche de maille inférieure à vingt millimètre (maille étirée) et composée d’une nappe Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 10 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. de filet central rectangulaire ayant à chaque extrémité une poche polygonale de capture. La nappe centrale lestée de plombs ou non à la ralingue inférieure immergée est enfouie dans la vase. Elle est gardée par des piquets solidement enfoncés et jouent le rôle de guideau conduisant poissons et crevettes dans les poches de capture. 3.1.2- La pêche aux pièges 3.1.2.1- Les lignes à hameçon C’est généralement les lignes à main. Un instrument de pêche constitué d’un fil à extrémité duquel est attaché un hameçon et le tout placé à un bois (bambou).Il sert à pêcher dans les eaux de surface et de fond. 3.1.2.2- Les palangres Elles sont faites d’une ligne principale supportant à intervalles réguliers des lignes secondaires appelés avançons et munies d’hameçons. Chaque avançon porte un hameçon. Dans le système lagunaire du Sud Bénin, il y a des palangres appâtées mais leur utilisation est moins fréquente que celles des palangres non appâtées que l’on pose généralement la nuit 3.1.2.3- Les nasses barrages Les nasses barrages appelées « xa », sont des instruments de pêche utilisés pour barrer toute la largeur du cours d’eau à l’exception des passages qui, suffisent juste aux barques de transport. Même au niveau de ces passage, on essaie d’empêcher les poissons de passer en barrant leur voie par des branches de palmier plantées dans la vase et qui vont jusqu’à la surface de l’eau. 3.1.2.4- Autres nasses Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 11 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. Il y a aussi des nasses de berges (té-dja) et les nasses en batterie (adjavidjè). Elles sont des pièges en forme de cages allongées, cylindriques ou coniques fermées de toute part mais disposant d’une seule entrée par laquelle les espèces aquatiques pénètrent à la recherche d’un refuge ou attirées par un appât et par laquelle elles ne peuvent plus sortir. Elles sont faites de lattes, de rachis de raphia, de rôniers tressés à l’aide de lianes souples ou de racines de rôniers. On peut trouver aussi des nasses métalliques. 3.1.2.5- Les trappes (Glè) Les « glè » sont essentiellement constitués de « balances à crabes ». Il s’agit d’un appareil ingénieux pourvu d’une amorce placée au centre d’une sorte de cerceau et d’un petit filet suspendu en corbeille sous lui. Les « glè », suffisamment lourdes pour flotter entre deux eaux, sont munies d’un flotteur qui permet au pêcheur de les suivre et de les relever régulièrement. Le crabe amorcé tombe alors dans le filet. Ce type de pêche est secondaire et fait souvent l’amusement des enfants qui, en bon "toffinu" ont le goût inné de l’eau et de la pêche. 3.1.3- La pêche aux enclos 3.1.3.1- Les trous à poissons Les trous à poisson sont creusés dans les pleines d’inondation. Les poissons se reproduisent dans les zones d’inondation et rejoignent les trous au moment de la décrue où ils continuent de se développer. L’exploitation se fait avec des filets à mailles fines ou avec des claies. La capture des poissons se fait à la main ou avec des épuisettes. 3.1.3.2-Les enclos de pisciculture en eau libre (aquaculture) Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 12 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. Les enclos de pisciculture sont faits à partir d’une portion d’eau entourée d’un filet fixé sur des bambous et rachis comme support et charpente. Il s’agit d’un filet à petites mailles qui dépasse largement le niveau de l’eau afin d’empêcher les poissons de fuir en cas d’augmentation du niveau de l’eau. Par ailleurs le filet est enfoncé dans la vase pour éviter aussi les fuites de poissons. Ces enclos sont alimentés en alevins. Il s’agit d’une aquaculture dont l’investissement va jusqu’à deux millions du fait surtout des intrants. 3.1.3.3- Les « acadja » Les acadja, en fait, constituent à la fois un parc à élevage et un piège géant. La technique est simple et consiste en l’implantation dans le lac des branchages de bois secs de toutes espèces en une forme, le plus souvent rectangulaire ou carrée. Cela nécessite une bonne profondeur, de l’air et un fond vaseux afin que les branchages puissent tenir dans l’eau, car pouvant être gênés par le vent de surface et aussi, il faut que les poissons évoluent en eau profonde pour ne pas être influencés par des facteurs climatiques externes (température, ensoleillement, vent) Les branchages servant à la construction sont tirés des campagnes environnantes (Abomey-Calavi, Akassato, Zinvié, Hêvié, Zê, Glodjigbé) et font l’objet d’un commerce très florissant. Le prix des branchages varie suivant les saisons. Pendant la saison pluvieuse où les paysans s’occupent de leurs champs, les branchages coûtent chers ; le constat est inverse pendant les grandes vacances et la saison sèche. Cette variation est due à la disponibilité des paysans et des élèves à les couper. La bonne période d’installation des acadja est alors située entre juin et août. La rentabilité d’un acadja est liée à la Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 13 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. quantité de branchages utilisés et de la zone d’implantation. En effet les zones propices à l’implantation d’acadja sont celles qui sont boueuses et de forte profondeur ; c’est ce qui explique l’inégale répartition des pêcheries sur le lac NOKOUE. Pour un acadja de 3ha, il faut dépenser environ 5 millions de francs CFA. Sa durée d’exploitation est en moyenne de 3 ans. Les pêcheurs à revenu faible n’arrivent pas à installer des acadja. Dans la plupart des cas, les pêcheurs se regroupaient en coopératives de pêche bénéficiant de prêts des institutions financières telles que la CLCAM. Ainsi on observait dans la commune de Sô-Ava des GVVC. Actuellement compte tenu des difficultés financières, ces groupements sont endettés et non fonctionnels. Les pêcheurs sont laissés à eux-mêmes et utilisent des techniques de pêche coûteuses mais productives. Les espèces pêchées sont variées. Nous ne retiendrons que les plus couramment rencontrées. Il s’agit de : Tilapia guineensis, Chrysichthys nigrodigitatus, Etmalose fimbriata, Pomadasys jubelini, Lutéaux gorkiennes, Serre melanopterus, pour ne citer que ceux là. Les femmes sont responsables de la commercialisation de ces produits. Très tôt le matin, elles se rendent presque toutes aux marchés de Cotonou ou au débarcadère de Calavi où arrive la clientèle des villes environnantes. Principal point d’échange de poissons, le petit marché flottant du débarcadère est très animé. Cas rare, les poissons non achetés sont fumés ou séchés au débarcadère. Ces systèmes permettent de conserver les poissons trois à quatre jours avant d’être vendus au prochain jour de marché. 3.2- L’activité « acadja » Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 14 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. La pratique des « acadja » est une activité des "toffinnu" qui remplit les critères définis par BIT en 1972 pour être classée dans l’informel. Cette activité dont le service rendu n’est pas sans importance présente les caractéristiques suivantes : ‐ elle relève de l’initiative privée ; ‐ il n’y a pas de comptabilité écrite ou formelle ; ‐ il n’y a pas de congés payés ; ‐ le prix est souvent négociable ; ‐ la relation avec la clientèle est personnelle ; ‐ il n’y a pas de publicité Par ailleurs, cette activité, grâce à ses revenus permet un temps soit peu à ses acteurs d’assurer au moins la satisfaction de leurs besoins primaires. On pourrait la considérer comme un emploi ou du moins comme une profession mais pas permanente du fait de la précarité de ses conditions et aussi des moyens financiers exorbitants qu’elle exige. Cette activité principale, qui parfois secondaire, va de paire avec d’autres occupations dans le but de la renforcer. 3.3- Importance des activités de pêche Dans le Lac Nokoué, l’activité principale est la pêche. Les activités de pêche en général sont éminemment intenses et la majorité des poissons est destinée à la vente, le reste étant réservé pour l’autoconsommation. En dehors des périodes de crue les pêcheurs Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 15 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. passent la plupart de leur temps dans les parcs, soit pour les confectionner, soit pour les entretenir, soit pour y pêcher. Quand ces opérations sont achevées, ils restent à la maison pour tresser les nasses et raccommoder les filets. Il apparait alors évident que les pêcheurs sont plus préoccupés à cette technique même en dehors des périodes de pêche. 3.4- Mode de vie et activités culturelles On sent une différence entre le mode de vie des pêcheurs pour qui les « acadja » prospèrent et celui des propriétaires de petites exploitations ou des pêcheurs qui n’en possèdent pas et dont le revenu journalier est maigre. Les premiers organisent régulièrement des manifestations culturelles et se livrent aux dépenses ostentatoires. 3.5- Organisation sociale pour les travaux C’est un travail communautaire qui est exécuté par groupe de sept à quinze personnes au minimum lorsque l’envergure du parc dépasse celle d’un « acadja » moyen ; le nombre de personnes excède parfois vingt quand il s’agit de grands « acadja ». Pour la construction de la pêcherie, le propriétaire convie des travailleurs qui sont soit ses amis, ses alliés ou ses parents pour l’exécution des travaux ; c’est un groupe qui est plus ou moins permanent, apte à travailler au moment opportun avec le propriétaire. L’organisation du groupe est faite de manière qu’au cours des travaux une équipe assure le transport des branchages sur le chantier tandis qu’une seconde bâtit « l’acadja » au fur et à mesure qu’elle Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore est 16 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. approvisionnée. De même, les opérations de pêche se font par des équipes de travailleurs : certains, sous l’initiative du propriétaire manipulent les filets tandis que d’autres sont préoccupés par la récolte des poissons et leur vente. Au cours des travaux, le repos est pris au gré de chacun selon son ardeur et ses besoins. Le petit déjeuner et le déjeuner qui se prennent tardivement sont à la charge du propriétaire, le soir en rentrant chaque travailleur ramène quelques poissons pour l’autoconsommation. 3.6- Mode de répartition du revenu de l’acadja La tradition générale est de partager en trois ce que rapporte une pêche en « acadja » après avoir déduit certaines charges : location des filets, des nasses, des pirogues, dons et gratifications. Les travailleurs se partagent le premier tiers qui est leur salaire ; le second servira à reconstituer l’acadja et à l’agrandir si possible ; enfin le troisième tiers est le bénéfice du propriétaire. 3.7- Efficacité des parcs « acadja » Selon le dictionnaire universel, le mot "technique" désigne un procédé particulier que l’on utilise pour mener à bonne fin une opération concrète, pour fabriquer un objet matériel ou l’adapter à sa fonction. Selon le même dictionnaire, une chose efficace est celle qui produit l’effet attendu. Une technique efficace est celle qui produit l’effet attendu. Une technique est efficace lorsqu’elle permet d’atteindre un bon rendement. Selon Georges E. BOURGOIGNIE, (1972) "la grande efficacité des techniques de pêches mises au point par les toffinnu, particulièrement celles développées par eux pour l’édification et l’exploitation des acadja dans le lac Nokoué est illustrée par leur forte productivité". Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 17 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. Selon le même auteur, "l’acadja du lac Nokoué est une méthode si efficace que le service des pêches du Dahomey envisage son extension dès 1957 à l’ensemble des eaux lagunaires du pays, à commencer par le lac Ahémé". 3.8- Notions de rentabilité et de revenu En général, une activité est rentable lorsqu’elle génère plus de produits qu’elle ne consomme de charges ou, dans une certaine mesure, lorsque les recettes qu’elle procure excèdent les dépenses qui y sont liées. Selon le dictionnaire le ROBERT, la rentabilité signifie « la faculté d’un capital placé ou investi à dégager un résultat ou un gain » Pour Jean-Marie ALBERTINI, (1990, p 531) cité BAHOUNON et MEHOU(2006), la rentabilité signifie « la capacité d’un capital placé ou investi à générer des revenus exprimés en termes financiers. D’après Wauthy et Susch (1964) cités par SINGBO (2000), une dépense est rentable lorsqu’elle permet de réaliser un bénéfice donc un profit. La notion de rentabilité a un caractère relatif : l’aptitude à dégager des résultats doit être jugée relativement aux moyens mis en œuvre pour les obtenir. Dans ce but, l’analyse utilise des ratios de rentabilité : commerciale, économique, financière et sociale. ‐ Le ratio de rentabilité commerciale exprime la marge (brute ou nette) dégagée par cent francs de chiffre d’affaire de l’exercice. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 18 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. ‐ Le ratio de rentabilité économique mesure l’efficience des moyens économiques de l’entreprise à travers les résultats qu’ils génèrent. ‐ Le ratio de rentabilité financière est un indicateur qui permet la comparaison du résultat de l’entreprise aux apports des actionnaires. ‐ Le ratio de rentabilité sociale mesure la part de la richesse créée qui revient aux travailleurs. La définition de rentabilité vient donner une précision sur sa notion. Elle suppose pour la recherche de la rentabilité économique d’une activité ou d’un investissement quelconque, la connaissance du revenu généré par celle-ci. Ce qui traduit l’interdépendance qui existe entre les notions de revenu et de rentabilité. Le revenu étant ce que perçoit ou ce qui revient à une personne physique ou morale au terme ou au titre de l’activité. 3.9- Sources de financement D’après Kébé M., Anato C.B et Gallème J, « Il n’existe aucune structure de crédit qui s’intéresse au secteur des pêches. Des expériences de crédit aux coopératives de pêcheurs ont été initiées dans le passé sans succès, à travers des microprojets. Jusqu’ici, les problèmes de financement des intervenants de la filière "acadja" ont été en partie réglés par le crédit informel, notamment les tontines ». 3.10 - Notion de bien-être économique et de niveau de vie C’est la situation matérielle qui rend l’existence aisée et agréable. Le niveau de vie sera déterminé par la qualité de biens et de services qu’un individu peut se procurer avec son revenu annuel. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 19 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. Le bien-être étant le sentiment procuré par la satisfaction d’un besoin, cette satisfaction peut être procurée par des biens ou services marchands ou par des biens services non marchands. (PNUD ,1997).Ce qui traduit une parfaite corrélation entre les notions de bien-être et de niveau de vie. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 20 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. Section 2 : Méthodologie Paragraphe 1 : Choix et présentation économique de la zone d’étude. 1-1 Choix de la zone d’étude Pour ce qui concerne le cadre de notre étude, le choix est porté sur la commune lacustre de Sô-Ava, plus précisément les arrondissements de Ganvié (1et 2), de Vekky et de Houédo-Aguékon, de Sô-Ava et de Dékanmey en raison de l’importance qu’accordent leurs populations à l’exploitation des parcs acadja par rapport aux autres activités. Cette zone fait partie des grandes localités du Sud qui approvisionnent les grandes villes du Bénin en produits halieutiques. Par ailleurs, la présence du lac Nokoué, source de produits halieutiques a également motivé ce choix. En effet, le lac Nokoué est le plus vaste plan d’eau intérieur du Bénin. Situé au Nord de la ville de Cotonou, il s’étend sur 150Km².Il est limité à l’ouest par la ville d’Abomey-Calavi, à l’Est par la lagune de Porto-Novo à laquelle il est relié par un chenal, au Nord par la plaine d’inondation des fleuves Ouémé et Sô puis au Sud par la ville de Cotonou et s’est rattaché à l’Océan Atlantique par un chenal. Le lac Nokoué bénéficie du climat tropical humide du Sud Bénin. La température de ses eaux qui sont alternativement douces et saumâtres, varie entre 27°et 29°C. Bien qu’on y pêche toute l’année ses eaux sont plus productives pendant l’étiage, de novembre à juin. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 21 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. Les captures du lac Nokoué sont multi spécifiques avec des espèces largement sédentaires auxquelles s’ajoutent deux espèces migratoires grâce à sa liaison à l’océan par le chenal. Actuellement, le lac est exploité par près de 12000 pêcheurs appartenant au groupe ethnique Toffin (Majoritaire et vivant dans les villages lacustres), Xwlah, Pédah et Aïzo (dans les villages périphériques).Pour les pêcheurs vivant sur le lac, la pêche en tant que principale activité est complétée dans des proportions de plus en plus considérables par le commerce avec le Nigeria par voie lacustre. Ceux qui vivent au bord du lac combinent la pêche, l’agriculture et le commerce. Les pêcheurs utilisent des techniques simples mais diversifiées qui peuvent être regroupées en 6 catégories : les filets fixes, les filets lancés, l’acadja, les nasses ; les palangres et les trous à poissons. Ces techniques sont utilisées par les pêcheurs individuellement ou en équipes réduites. Une grande proportion des produits issus du lac (crevettes et poissons) est vendue à l’état frais. Ceci est encouragé par la proximité des marchés d’Abomey-Calavi, de Cotonou et de Porto-Novo. Le reste est transformé sous forme fumée ou frite et vendu directement aux consommateurs. 1-2 Présentation de la zone d’étude 1-2-1 Situation géographique La commune de Sô-Ava est comprise entre 6°24 et 6°38 Latitude Nord et entre 2°27 et 2°30 Longitude Est. Située dans le département de l’Atlantique, la commune de SôAva occupe une partie de la basse vallée du fleuve Ouémé et de la Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 22 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. rivière Sô à qui elle doit son nom. D’une superficie de 209km² (RGPH; 2002) elle est limitée au Nord par les communes de Zê et d’Adjohoun, au Sud par la commune de Cotonou, à l’Est par la commune lacustre des Aguégués et de Dangbo à l’Ouest par la commune d’AbomeyCalavi. 1-2-2 Cadre administratif D’une population de 76315 habitants dont 38068 femmes (RGPH; 2002) la commune de Sô-Ava est administrée par un Conseil Communal de 19 membres ayant à sa tête le Maire, ses deux adjoints élus et 3 commissions permanentes de travail. Elle est subdivisée en 42 villages repartis dans 7 arrondissements (Sô-Ava, Vekky, HouédoAguékon, Dékanmè, Ganvié 1, Ganvié 2 et Ahomè-Lokpo). 1-2-3 Géomorphologie et hydrographie La commune de Sô-Ava présente plusieurs unités morphologiques. Il s’agit notamment des plaines alluviales, des basfonds, des terrasses, des plans d’eau et des dépressions. Elle est traversée par la rivière Sô. D’une longueur de 84.4km, la rivière Sô prend sa source dans le lac Hlan et est reliée au fleuve Ouémé par des marigots. La commune de Sô-Ava se caractérise par sa richesse en plans d’eau (65% du territoire), d’où son appellation de commune lacustre. 1-2-4 Sols et Végétation Sô-Ava est situé dans le bassin sédimentaire du Bas Bénin plus spécifiquement sur les formations récentes. Ces formations sont constituées d’une part de sable d’origine marine avec en profondeur de l’argile vaseuse, et d’autre part des alluvions provenant de la vallée de l’Ouémé. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 23 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. La végétation se caractérise par trois espèces à savoir : aquatiques, semi aquatiques et celles des terres exondées. 1-2-5 Le climat 1-2-5-1 Les saisons La commune lacustre Sô-Ava est caractérisée par un climat tropical humide avec deux saisons sèches et deux saisons pluvieuses alternées. La petite saison sèche s’étend d’août à miseptembre tandis que la grande saison sèche commence au début du mois de décembre et prend fin en mars. Elle est précédée de la petite saison des pluies qui couvre les mois de mars à juillet, période au cours de laquelle la pluviométrie est forte. 1-2-5-2 La pluviométrie et la température En moyenne on recueille par an 1200mm d’eau dont 700 à 800mm pour la grande saison des pluies et 400 à 500mm pour la petite saison. Les températures mensuelles varient entre 27 et 31°C (CARDER 2000-2001). 1-2-6 Economie de la commune Le lac Nokoué et les lagunes regroupent autour d’eux de nombreuses activités humaines (pêche, tourisme, agriculture, activités commerciales), ce sont des secteurs essentiels pour l’économie des populations locales. Avec la forme des habitations sur pilotis et le genre de vie propre aux lacustres, il s’est développé une civilisation de l’eau où tout se passe pratiquement : le marché, les loisirs, l’artisanat, l’élevage. Cette civilisation et ce genre de vie attirent de nombreux touristes nationaux et internationaux. Par nécessité, les lacustres ont Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 24 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. développé des systèmes d’échange avec les populations des grandes agglomérations riveraines. La facilité de passage qu’offrent les voies d’eau (qui sont moins surveillées que les voies terrestres) a fait naître un commerce informel illégal organisé surtout autour de produits pétroliers en provenance du Nigeria. Paragraphe 2 : Méthode de la collecte des données La collecte des données s’est intéressée d’abord à connaître la technique de l’implantation et de l’exploitation des acadja avant de passer à sa propre phase. Cette phase regroupe plusieurs étapes à savoir : la recherche documentaire, la phase exploratoire, l’échantillonnage et l’enquête. 2-1 La recherche documentaire Au prime abord, la recherche documentaire nous a amenés à visiter les bibliothèques de la FSA, de l’ENEAM, de la Direction de la Pêche et de la FAO afin de collecter les documents. Ensuite nous nous sommes évertués à consulter des documents relatifs à l’analyse de la rentabilité de la pêche continentale en général et celle de l’acadja en particulier. Enfin, cette phase nous a permis de nous enrichir en plusieurs sources de données secondaires, de connaître l’évolution de la recherche dans le domaine de la pêcherie acadja, de produire notre revue de littérature et de guider nos travaux de recherche. 2.2- Les techniques de collecte des données L’observation, l’entretien et le recours à un questionnaire sont les moyens par lesquels nous avons pu recueillir les données. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 25 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. L’observation nous a permis d’identifier les parcs d’acadja et leurs sites d’implantation ainsi que les techniques utilisées. L’entretiens nous ont permis d’avoir les informations sur : ‐ les conditions de vie des exploitants des parcs d’acadja dans la commune de Sô-Ava ; ‐ la part de responsabilité du CeRPA ; ‐ les difficultés éprouvées par ces exploitants. Le questionnaire nous a permis de recenser des informations sur le terrain. L’ensemble de ces techniques de collecte des données nous a aidés à accéder à des données riches et variées lors de l’enquête. 2-2-1- Enquête sur le terrain Pour mener à bien notre recherche il s’avère nécessaire de définir la population de l’étude, le groupe cible, l’échantillon sans lesquels nous ne pourrons élaborer de technique de collecte des données. 2-2-3- Population de l’enquête et groupe cible Notre recherche s’est basée sur la situation des exploitants des parcs acadja dans la commune de Sô-Ava. Ils sont estimés à environ mille cinq cents (1500). Les arrondissements les plus représentatifs sont ceux de Ganvié, de Vekky et de Houédo-Gbadji. Notre choix est motivé par l’importance que cette activité occupe dans le développement socio-économique de cette commune. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 26 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. 2.2.4- L’échantillonnage Un échantillon est un regroupement d’unités de sondage obtenu à partir de la population de base. Cette population dans laquelle est choisi notre échantillon est constituée par l’ensemble de personnes physiques du groupe cible âgées de 30 ans et plus susceptibles d’avoir au moins un parc d’acadja de superficie d’au moins trois quart d’hectare. Elle comporte des hommes, deux femmes et est estimée à environ 1500 personnes. Pour la fiabilité des résultats nous avons constitué un échantillon de cent cinquante (150) personnes, toutes catégories confondues. Par rapport aux objectifs visés, nous avons scindé notre échantillon en trois catégories. Catégorie N°1 : exploitant ayant un acadja de superficie comprise entre 0,75 à 1,49ha Catégorie N°2: exploitant ayant un acadja de superficie comprise entre 1,5ha à 2,25ha. Catégorie N°3 : exploitant ayant un acadja de superficie supérieure à 2,25ha 2-2-5 Structure de l’échantillon Les unités enquêtées sont retrouvées dans les arrondissements de Dékanmey, de Ganvié (1 et 2), de Houédo-Aguékon, de Sô-Ava et de Vekky. Leur configuration est résumée dans le graphique suivant : Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 27 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. Graphique N°1 : Répartition des enquêtés par arrondissement Source : Données de l’enquête, Août Septembre 2008. - Deux (02), soit 1,33% résident dans chacun des arrondissements de Dékanmey et Sô-Ava. - Trente neuf (39) enquêtés, soit 26% vivent dans l’arrondissement de Ganvié 1. - Vingt cinq (25) propriétaires, soit 16,67% vivent à Ganvié 2. - Dix huit (18) enquêtés, soit 12% résident à Houédo-Aguékon. - Enfin soixante quatre (64) enquêtés, soit 42,67% vivent à Vekky. 2.2.6- Durée de l’enquête L’enquête a duré environ un mois et s’est déroulée en deux (02) phases. Dans la première phase, nous avons sillonné les arrondissements de Ganvié 1 et 2, de Vekky et de Houédo-Aguékon de Sô-Ava et de Dékanmey. C’est une pré-enquête qui n’a duré qu’une semaine. Celle-ci nous a permis de nous familiariser avec le groupe cible de notre zone d’étude. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 28 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. Ensuite, la seconde phase est consacrée à l’enquête proprement dite. Elle a été faite grâce à un questionnaire détaillé qui comprend quatre grandes parties à savoir : l’identification de l’enquêté, le système d’implantation et d’exploitation, les coûts d’exploitation et le niveau de production. Chaque partie est meublée de questions adéquates pour la collecte de toutes les données subséquentes afférentes à l’exploitation de l’acadja et sa rentabilité. Au cours de cette période, nous avons assisté à certaines étapes afférentes à l’exploitation pratique et effective de parcs acadja et aussi à la réimplantation de ces derniers. Tout cela nous a permis d’avoir une idée claire et nette de la gestion et de l’organisation des parcs acadja sur le lac Nokoué. Il faut reconnaître que cette période a été interrompue de pause pour permettre les analyses des données et nous assurer de la cohérence des informations. 2.2.7- Difficultés rencontrée La première difficulté à laquelle nous avons été confrontés est le choix de notre thème. Mais avec l’appui de notre maître de mémoire nous l’avons surmontée. La seconde est liée à la recherche documentaire. En effet, certains documents jugés utiles à l’étude du thème retenu se sont avérés vides d’intérêts spécifiques pour nos préoccupations. Aussi, le travail de terrain n’a pas été facile compte tenu du mode de déplacement (pirogue). Il faut aller plusieurs fois dans un Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 29 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. ménage avant d’avoir les informations nécessaires, ce qui n’a pas été du tout facile à cause de ses implications. En ce qui concerne les enquêtés, n’étant pas habités à ces genres de questionnaires, ils ont été réticents à cause du caractère informel de leurs activités. Selon certains propriétaires d’acadja, nous sommes des agents du service des impôts venus enquêter sur leur situation financière par rapport à la fiscalité. Ce climat de méfiance s’est trouvé renforcé par le fait que la période de notre rencontre coïncidait avec les élections communales qui amèneraient les élus locaux à recourir aux impôts pour couvrir les charges communales.Pour surmonter ces difficultés, nous avons dû réexpliquer à fond l’objet de notre enquête. Ce qui n’a d’ailleurs pas convaincu dans certains cas. Paragraphe 3 : Stratégie de vérification des hypothèses Pour l’analyse des résultats, nous avons eu recours aux outils statistiques et économiques tels que la moyenne, le coefficient de variation, l’écart-type, le bilan, le compte de résultat, et les ratios de rentabilité. Pour tester les hypothèses de recherche formulées précédemment, la démarche suivie est la suivante : Pour l’hypothèse H1 suivant laquelle les dépôts de branchages, les jacinthes d’eau, les sédiments ne facilitent pas une pérennisation de l’acadja, la variable utilisée est la fréquence des différentes opinions recensées à propos de la question relative à l’encombrement Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 30 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. et à l’envasement du lac. Cette hypothèse sera acceptée si au moins 90% des enquêtés répondent à cette question par l’affirmative En ce qui concerne l’hypothèse H2 selon laquelle la rentabilité d’un « acadja » est fonction de sa taille et de son âge, le test s’appuiera sur la comparaison des ratios de rentabilité des différentes catégories de parc « acadja ». Finalement l’activité l’hypothèse H3 selon laquelle le revenu issu de « acadja » contribue à l’amélioration du bien-être économique des exploitants, le test se basera sur la des réalisations (achat de biens de luxe et de parcelles, construction de logements modernes…) de ces derniers. Cette hypothèse sera vérifiée si plus de la moitié des enquêtés consacrent une partie de leur revenu à ces réalisations. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 31 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. CHAPITRE II : CARACERISTIQUES DE L’ACTIVITE ACADJA Section 1 : Généralités sur les acadja Paragraphe 1 : origine, définition et types d’acadja 1-1- Origine L’acadja est une forme de pisciculture extensive ayant ses origines au Bénin et plus précisément dans le secteur de Sô-Ava. En effet, les premiers occupants de la basse sô se seraient progressivement initiés à pêcher à la lance et à la ‘’cage’’ dans les viviers naturels que constituaient les vaques et les fossés qui existaient dans les vasières. Les rendements élevés de ces viviers naturels allaient suggérer aux pêcheurs la création de « trous à poissons artificiels ». « Les trous à poissons avec fourrage » furent nés du fait qu’entre temps, la surface du vivier était couverte de joncs et d’herbes locales permettant aux poissons de frayer, de se nourrir et de se développer. La suggestion du trou à poissons avec fourrage donnera naissance à la pêcherie circulaire et flottante : ‘’Aholo’’. Au fil des années, un pêcheur autochtone appelé Winsou s’inspirant de l’abondance des Tilapias autour des palétuviers (Rhizophora) qui, autre fois, bordaient le lac Nokoué, introduisit sous la végétation flottant quelques branchages. Excités par la productivité des parcs après cette innovation, deux pêcheurs de GANVIE, AMOUSSOU Hankouin et AZANKPO Guêdè eurent l’idée de substituer purement les branchages aux palétuviers en reconstituant artificiellement dans le lac un milieu semblable favori Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 32 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. qui a dû s’avérer d’une exploitation plus facile et plus rentable en créant les acadja. 3-2 Définition et types de pêcherie acadja 1.2.1- Définition Les Toffinnu sont plus pisciculteurs que pêcheurs. Ils sont passés maîtres dans l’implantation et l’exploitation de fourrés artificiels plantés dans la vase et l’eau pour attirer et multiplier les poissons : les acadja. Ces parcs de branchages sont des pêcheries circulaires ou rectangulaires constituées par un ensemble plus ou moins dense de branchages mous plantés artificiellement dans les hauts fonds vaseux mais suffisamment consistants du lac et entourés d’une ceinture faite d’une ou de deux rangées de bois durs. La vocation de ces pêcheries est double : acadja - piège et acadja-élevage. Le fourré artificiel permet aux poissons de s’y réfugier parce qu’ils y trouvent une eau plus fraîche, une nourriture abondante et une protection contre les prédateurs, les pêches y seront donc fructueuses. Mais l’acadja n’est pas seulement un piège. S’il l’était, il aurait rapidement ruiné le lac de sa faune. Il est avant tout un lieu d’élevage, de pisciculture qui permettra une exploitation plus rationnelle de sa richesse ichtyologique. Il constitue une frayeur où se développe une faune naturelle (principalement Tilapias), sédentaire et différente de celle des eaux libres du lac comme le montre le graphique suivant : Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 33 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. Graphique N°2 : Comparaison des espèces vivant dans les acadja et celles des eaux libres du lac Nokoué Source : GNONHOUEDOKONOU (1980) On peut remarquer que les acadja sont très sélectifs et favorisent le développement de deux espèces à grande valeur économique (Tilapia melanotheron et Chrysichthys nigrodigitatus). 1.2.2- Les différents types d’acadja Il existe plusieurs types de pêcheries acadja. Nous pouvons citer : L’acadjavi : C’est une petite installation circulaire d’une superficie moyenne de 20 à 25m2 .Il peut être isolé ou combiné avec d’autres types. L’adokpo : C’est le regroupement d’une dizaine d’acadjavi autonomes appartenant à un ou plusieurs pêcheurs, ceci augmentant la superficie effective de pêche et facilitant la surveillance des installations. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 34 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. L’ava : D’une superficie moyenne d’environ 3.000 m2, l’ava est un espace rectangulaire entouré d’un enclos en bois dur, garni de branchages mous et de quelques cercles de bois durs dont l’espace circulaire est libre. Le hanu : C’est la combinaison d’un ava et de plusieurs acadjavi, le premier étant rarement pêché parce que chargé d’alimenter en poissons la ceinture d’acadjavi (Hanugo disposés à sa périphérie sur trois côtés). Le hanumécadja : Il ressemble au type précédent mais en diffère en ce que les acadjavi satellites se trouvent à l’intérieur de l’ava principal. Paragraphe 2 : Organisation et aspects techniques 2.1- Organisation : Le propriétaire invite les membres mâles de sa famille à venir l’aider, s’ils ne suffisent pas, il fait appel aux collectivités voisines, aux amis et, au besoin à un éventuel spécialiste, "acadjaduto", qui dirigera plus ou moins les opérations d’exploitation de la pêcherie. Aussi chacun s’affaire-t-il instinctivement à sa tâche au milieu des cris de joie et des chants. Une partie de la recette totale, traditionnellement un tiers, servira à rétribuer cette main d’œuvre. Chaque homme, parent ou non étant considéré comme un journalier salarié. Le deuxième tiers est normalement réinvesti dans la réfection de la pêcherie, les ¾ pour acheter les branchages nécessaires, ¼ pour payer les manœuvres. Aussi la main d’œuvre, souvent familiale, travaillant à l’exploitation comme à la réfection reçoit-elle environ 40% des revenus de la pêche. Les plus méritants recevront plus du fait des filets ou des nasses prêtés, des grandes pirogues utilisées, de leur zèle au travail, etc. Des gratifications seront également données au chef de famille, aux vieux Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 35 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. et vieilles de la famille, aux cousins dont on attend la réciprocité, à ceux qui auraient dû être là mais dont l’absence était justifiée. Le louage de personne ou le salariat s’est donc introduit chez les pêcheurs. Essentiellement familiale, il était simplement une variante de la solidarité lignagère. Aujourd’hui, il tend à évoluer : on a souvent recours à des étrangers et l’on échappe ainsi à la tutelle familiale. Elle s’achemine vers une organisation de type capitaliste avec propriété et salariat. 2.1-1- La gestion traditionnelle des plans d’eau Traditionnellement les populations riveraines du Sud Bénin avaient mis en place des « systèmes de gestion » des plans d’eau et des ressources y afférentes, dont les effets positifs ne se limitaient pas seulement aux activités économiques. Dans les zones humides du Sud Bénin, la cohésion sociale et l’esprit communautaire étaient forts. Cette cohésion était le fruit d’une organisation sociale et politique ancienne, s’étant structurée autour de la ressource qu’est l’eau. Dans ces sociétés, le ciment donnant unité et cohérence au système était le sentiment religieux inspiré par le vodoun qui se manifestait et trouvait son fondement dans le culte des fétiches. Le fétichisme imprégnait toute la vie de ces populations, dans l’expression matérielle et métaphysique : l’éducation et le rituel, la santé et l’économie, l’éthique et le social. C’est pourquoi on retrouve, dans ce qu’on appelle « gestion traditionnelle des plans d’eau » des normes et règles afférentes à la religion, à l’hygiène et la santé, au social, à la pêche, etc. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 36 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. Au fil du temps, le système en vigueur s’est effrité pour des raisons historiques et politiques. La gestion traditionnelle des plans d’eau a perdu son efficacité et la dégradation des ressources, dont les effets sont bien visibles aujourd’hui, s’est accrue à un rythme soutenu surtout dans ces trois dernières décennies. Parmi les causes principales, il faut noter la perte de prestige et de pouvoir des autorités coutumières au profit des religions « modernes ». 2.1.2- La gestion actuelle des plans d’eau Dans la gestion actuelle des plans d’eau, trois catégories d’acteurs sont impliquées : les autorités religieuses représentant les communautés de pêcheurs ; l’Administration et les structures locales crées à cet effet, c’est-à-dire les comités de pêche aux différents niveaux (villageois, communal et départemental). Sur les plans d’eau en général et sur le lac Nokoué en particulier, ces structures fonctionnent de manière artificielle à cause du faible voire nul appui reçu par l’administration et d’une incompréhension de leurs fonctions. Bien qu’une réglementation existe, elle n’est point respectée du fait qu’elle se réfère essentiellement à la législation moderne qui ne s’accorde pas, dans la perception des producteurs, à la réalité du milieu où le droit coutumier joue encore un rôle important. Pour la même raison, les comités mis en place par l’Administration ne bénéficient pas, dans la majorité des cas, de l’appui des populations ni des autorités traditionnelles avec lesquelles se pose souvent un conflit de compétence. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 37 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. 2.1.3- La crue Pendant la crue, le niveau de l’eau monte jusqu’à 2m ou 3,5m. Elle est rapide et apparaît brusquement en quelques jours. L’intensité des crues dépend des saisons, c’est-à-dire la quantité d’eau tombée. Pendant cette période, les activités ralentissent. Les prises dans le lac sont très faibles, seulement quelques rares acadja sont exploités. Les produits halieutiques deviennent très chers. De tout temps, les crues du lac Nokoué ont été l’objet de réflexion pour les autorités politico administratives. Ainsi, les autorités ont procédé en septembre 1885 à l’ouverture du chenal de Cotonou pour permettre au lac d’avoir une embouchure afin d’évacuer le surplus de ses eau dans l’Océan Atlantique. Avec la construction du Port Autonome de Cotonou, l’eau de crue ne réside plus longtemps dans le lac avant de se jeter dans l’Océan Atlantique. Pour pallier cette situation, les autorités ont improvisé la construction du barrage de régulation à l’Ancien Pont pour maîtriser les échanges entre le lac et l’Océan Atlantique. Toutes ces solutions n’ont pas apporté un résultat satisfaisant pour maîtriser le phénomène de crue et ses dégâts. 2.2- Aspects techniques des acadja 2.2.1- Essences végétales utilisées Les acadja sont constitués de branchages appartenant de préférence à des espèces bien déterminées : espèces durables pour les enceintes, à odeur attirante et se décomposant facilement en Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 38 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. donnant un humus favorable à la multiplication des microorganismes dont se nourrissent les poissons. Sur ces bases, plusieurs sortes de branches sont employées pour la construction des acadja. Les plus utilisées sont celles du Dialium guineense (assoétin), Lécanoidiscus eupraxies (ganoïne) et Varia chamae (gbannantin) et Psydium goyava (quintin). Il faut pour l’enceinte extérieure des bois durs imputrescibles. Pour l’intérieur, on choisit un bois tendre qui pourrit facilement, les branches longues et simples pour les planter débout et les branches courtes et ramifiées pour tapir la vase du fond. 2.2.2- Les techniques d’implantation Les opérations de prospection précèdent les travaux d’implantation. Celles-ci résident dans un fond dont la vase est suffisamment consistante pour permettre aux branchages d’être fixés et d’y tenir. Un fond exempt d’organismes parasites tels que les tarets, les huîtres et les balanes est indispensable. La couche d’eau doit osciller entre 80 et 150cm en saison sèche pour les commodités d’installation et de récolte. L’implantation débute par la délimitation. Le piquetage se fait d’abord sur trois côtés s’il s’agit d’un parc rectangulaire, l’"ava" par exemple. A l’intérieur, on y met des branchages en tapissant la vase de fagots de branchages qu’on immobilise contre le courant par des branchages longs plantés débout. Le quatrième côté est enfin fermé et tout le pourtour est renforcé avec de longs branchages ou de roseaux. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 39 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. 2.2.3- Biologique et écologie La fonction fondamentale des acadja est de constituer artificiellement l’habitat favori de certaines espèces de poissons. Ils les abritent des prédateurs, leur offrent des frayeurs commodes et surtout leur fournissent une surabondance d’aliments qui se trouvent à la surface submergée des branches. Dès l’installation des acadja, les poissons y rentrent jusqu’à atteindre une certaine population : 1 à 1,5t / ha. Ceci se fait généralement dans l’espace de deux à trois mois. Après, la population croît exponentiellement durant une période d’au moins un an. Ces records de rendement allant jusqu’à 21t / ha dans les conditions normales indiqueraient que la croissance peut continuer au-delà d’une longue période, mais que sa vitesse diminue éventuellement et se stabilise. Cette forme de développement implique trois facteurs corrélatifs : ‐ immigration des poissons extérieurs à l’intérieur de l’acadja ; ‐ croissance des poissons ; ‐ reproduction des poissons à l’intérieur des acadja. L’importance relative de ses trois facteurs varie probablement à mesure que l’acadja mûrit. Au début, c’est l’immigration qui contribue le plus à cette augmentation, mais sa part va diminuer au profit des deux autres facteurs. Sans en avoir la preuve expresse, le rythme d’augmentation se ralentit sans doute une fois ayant atteint une certaine densité de populations. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 40 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. On assiste alors à une compétition pour la survie et le maintien de l’écologie et, finalement le rythme d’accroissement s’arrête parce que le niveau de stabilité est plus ou moins atteint. C’est à ce point que des poissons vont probablement émigrer de l’acadja vers les zones libres et les acadja installés nouvellement ou moins peuplés. Nous dirons finalement que peu après leur installation, les acadja ne sont encore que des refuges-pièges. Tel est le cas des acadjavi drainant les poissons du voisinage et les acadja laissés longtemps avant d’être pêchés. Ce n’est qu’au bout de plusieurs mois qu’ils commencent à jouer le rôle d’une méthode de pisciculture. 2.2.4- Techniques d’exploitation Certains engins de pêches et matériels sont utiles à l’exploitation d’un parc acadja. Il s’agit des filets, des nasses, des perches et des pirogues comme moyens de déplacement sur l’eau. On pêche l’acadja en entourant d’un mur de filets aux mailles étirées de 2 à 3cm maintenus en place par des pieux. Le parc principal est d’abord entouré de filets dont la chute excède la longueur des branchages. Les ralingues supérieures sont maintenues à l’aide de pêches tandis que les inférieures lestées sont profondément enfouies dans la vase. Tout autour du parc, on construit en filets des poches qui communiquent avec l’intérieur du parc par une petite ouverture sous forme d’entonnoir à la base pour concentrer les prises. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 41 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. Les filets supplémentaires sont parfois placés dans l’enclos même, à l’intérieur duquel sont aussi disposées des nasses qui régulièrement retirées, permettent la récolte des prises. Les pêcheurs enlèvent les branchages internes rangée par rangée et déplacent progressivement les pans de l’enceinte vers l’intérieur jusqu’au moment où les poissons confinés dans un petit volume, sont retirés à la main ou à l’aide d’épuisettes de divers types. On fouille la vase où certaines espèces ont cherché refuge et on poursuit les poissons qui cherchent à s’échapper le long de la barrière. L’opération peut durer plusieurs mois selon l’importance de la main d’œuvre utilisée ou de la méthode de travail pratiquée ou enfin de la superficie du plan d’eau occupée par l’acadja. Paragraphe 3 : Processus et cycle d’exploitation 3-1 Processus : De l’implantation jusqu’à l’exploitation, plusieurs étapes doivent être franchies. Il s’agit de : La recherche du site qui consiste à chercher un endroit plus vaseux plus tarets, les huîtres et les balanes. L’achat de branchages : souvent ce dernier se fait dans les mois de juin à septembre où le pris des branchages est bon marché. Le transport : Il se fait à l’aide de barque motorisée du marché au lieu de mouillage. Ceci nécessite le travail d’une main d’œuvre constituée de braves hommes. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 42 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. Le mouillage : Il consiste à laisser tremper dans l’eau pendant 1 à 2 mois aux abords immédiats des cases. Les conséquences heureuses de cette pratique sont doubles : on se débarrasse des feuilles trop encombrantes ; on commence déjà à faire pourrir l’écorce de façon que, dès leur installation définitive, les branchages puissent offrir aussitôt que possible de la nourriture aux poissons, favoriser rapidement le développement de ceux-ci et augmenter ainsi la fréquence de pêche. L’implantation : C’est le transport des branchages mouillés au site de construction de l’acadja. La durée de ces opérations est variable et peut atteindre parfois 6 mois. L’exploitation : Elle consiste à faire la récolte des poissons. Elle dure en moyenne 3 mois. Distribution : Les poissons issus de l’exploitation des parcs d’acadja sont vendus à l’état frais sur le lac aux femmes, épouses ou non dans des paniers de dimensions variables. Le prix de ces paniers est plus élevé pendant la crue que l’étiage. 3-2- Le cycle d’exploitation Le cycle d’exploitation varie d’un acadja à un autre. Pour les acadja d’une superficie de 0,75ha à 1,49ha, le cycle d’exploitation moyen est de 1 an Pour les acadja de 1,5ha à 2,24ha de superficie, le cycle d’exploitation est de 2ans. Pour les acadja de 2,25ha de superficie et plus, le cycle d’exploitation est de 3 ans. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 43 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. 3-3- Schéma technique Achat de branchages Transport Mouillage Acadja Transport Achat de rafles de palmiers Réfection Filets, nasses, perches, pirogues Exploitation Récolte Distribution Section 2 : Caractéristiques socio- économiques des propriétaires d’acadja Paragraphe 1 : Analyse des caractéristiques sociales. 1-1-Caractéristiques sociales Il s’agira de présenter les résultats de notre enquête au travers des caractéristiques sociales de notre échantillon ; caractéristiques dont les plus importantes sont : l’âge, la situation matrimoniale, nombre d’enfants à charge, niveau d’étude, la réalisation, la superficie des parcs, la scolarisation, le revenu, la source de financement, les maux qui minent l’évolution des parcs acadja. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 44 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. Des caractéristiques dont les analyses nous permettront de connaître à fond l’identité des propriétaires et manœuvres d’acadja dans la commune de Sô-Ava. 1-1-1- L’âge Les âges des enquêtés ont été traités et regroupés dans le tableau ci-dessous Tableau N°1 : Présentation des enquêtés selon leur tranche d’âge Classe Effectifs Fréquence (%) [30 ; 45[ 23 15.33 [45 ; 60[ 87 58 [60 et plus [ 40 26.67 Total 150 100 Source : données de l’enquête, août, septembre 2008 Au terme de cette enquête, on note que sur les 150 enquêtés : ‐ 23 ont leurs âges compris entre 30 et 45 soit pour un taux de 15.33% ‐ 87 ont leurs âges compris entre 45 et 60 soit pour un taux de 58% ‐ 40 ont leurs âges supérieurs à 60 soit pour un taux de 26.67% De l’analyse de ces résultats, il ressort que plus de la moitié des enquêtés sont des personnes du troisième âge et un tiers des enquêtés sont du deuxième âge. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 45 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que l’activité "acadja" demande d’importants moyens financiers et ne peut s’exercer convenablement que par des personnes averties et plus ou moins à l’aise. 1-1-2- Situation matrimoniale Tableau N°2 : Répartition des enquêté en fonction de leur situation matrimoniale. Situation matrimoniale Effectifs Fréquences (%) Monogame 03 02 Polygame 146 97.33 Veuve 01 0.67 Total 150 100 Source : données de l’enquête, août, septembre 2008 L’analyse de ce tableau révèle que sur l’ensemble de la population enquêtée, 2% sont monogames, 97.33% sont polygames et 0.67% sont veuves. Ce fort taux polygamique de mariage pourrait non seulement s’expliquer par le fait que la pêche est fructueuse mais aussi soutenu par d’autres raisons religieuses. Dans les campagnes, à l’âge de 20 ans déjà, on pousse les jeunes à se marier même si les revenus de ces derniers sont quasi inexistants ou aléatoires. 1-1-3- Nombre d’enfants à charge Tableau N°3 : Répartition des enquêtés en fonction du Nombre d’enfants à charge Nombre d’enfants Effectifs Fréquences (%) [0 ; 3[ 18 12 [3 ; 6[ 57 38 [6 ; 9[ 65 43.33 Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 46 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. [9 et plus[ 10 Total 6.67 150 100 Source : données de l’enquête, août, septembre 2008 A la lecture de ce tableau on constate que 65 pêcheurs soit 43.33% des enquêtés ont entre 6 et 9 enfants à charge, 57 pêcheurs soit 38% des enquêtés ont entre 3 et 6 enfants à charge, 18 pêcheurs soit 12% des enquêtés ont entre 0 et 3 enfants à charge, et enfin 10 pêcheurs soit 6.67% des enquêtés ont au moins 9 enfants à charge. Au regard de cette analyse, on pourrait dire que plus de 40% des pêcheurs consacrent leur revenu à se marier. Par addition, les pêcheurs enquêtés ont au moins 30 ans. 1-1-4- Scolarisation Tableau N°4 : Répartition des enquêtés selon leur scolarisation Scolarisation Scolarisés Effectifs Fréquences (%) 21 14 Non scolarisés 129 86 Total 150 100 Source : données de l’enquête, août, septembre 2008 Les données de l’enquête à travers ce tableau nous révèlent que seulement 21 des pêcheurs enquêtés, soit 14% sont scolarisés tandis que les 129 restant, soit 86% des enquêtés n’ont jamais mis pieds à l’école. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 47 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. 1-1-5-Niveau d’étude des enquêtés Tableau N°5 : Répartition des enquêtés selon leur niveau d’instruction Niveau d’étude Effectifs Fréquences (%) Primaire 18 12 Secondaire 03 02 Aucun niveau 129 86 Total 150 1000 Source : données de l’enquête, août, septembre, 2008 L’analyse de ce tableau nous permet de remarquer que du nombre des propriétaires d’acadja scolarisés, 18 soit 12% ont pu mettre pieds au primaire, 03 soit 2% ont un niveau secondaire et tout le reste n’a jamais mis pieds à l’école. Cette situation pourrait s’expliquer par l’ignorance de l’importance de l’éducation dans la vie d’un individu et par ricochet pour le développement de son pays, et aussi par la mentalité des toffins qui consistent à apprendre à son enfant ce qu’on sait faire. 1-1-6- Nombre d’enfants Tableau N°6 : Répartition des enquêtés selon le nombre de leur progéniture [5 ; 10[ 43 28,67 [10 ; 15[ 85 56,67 [15 ; 20[ 17 11,33 Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 48 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. [20 et plus 05 3,33 Total 150 100 Source : données de l’enquête, août, septembre, 2008 A la lecture de ce tableau, on note que : ‐ 43 enquêtés ont un nombre d’enfants compris entre 5 et 10, soit un taux de 28,67%. ‐ - 85 enquêtés ont un nombre d’enfants compris entre 10 et 15, soit un taux de 56,67%. ‐ 05 enquêtés ont un nombre d’enfants supérieurs ou égaux à 20, soit un taux de 03,33%. De l’analyse de ces résultats, on note que plus de la moitié des enquêtés ont un nombre d’enfants supérieurs à 10, soit un taux de 71,33%. Ceci pourrait s’expliquer par le statut polygamique des personnes enquêtées. Paragraphe 2 : Caractéristiques professionnelles. Ici, il s’agit essentiellement des réalisations, des problèmes qui minent l’évolution de cette activité, le mode de financement, la superficie des parcs acadja et les activités que mènent les pêcheurs autres que celles de « acadja ». 2-1- Réalisation : Tableau N°7 : Répartition des enquêtés selon leurs réalisations Réalisations Effectifs Fréquences (%) Terrains 76 50,66 Maisons (locations) 49 32,66 autres 25 16,68 Total 150 100 Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 49 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. Source : données de l’enquête, août, septembre 2008 De l’analyse de ce tableau, il ressort que : ‐ 76 propriétaires d’acadja soit 50,66% ont pu acheter parcelles avec le reste de leur revenu ‐ 49 propriétaires d’acadja soit 32,66% non seulement ont pu acheter de parcelles mais aussi ont construit de maisons à louer ‐ 25 propriétaires soit 16,68% ont fait d’autres réalisations avec le reste de leur revenu. Tous ces résultats montrent une fois encore que l’activité acadja procure à ces pêcheurs de quoi ils ont besoin. 2-2- Superficie emblavée : Tableau N°8 : Répartition des enquêtés selon la superficie de leur acadja Superficie Effectifs Fréquences (%) [0,75 ; 1,5[ 43 28,67 [1,5 ; 2,25[ 78 52 [2,25 et plus 29 19,33 150 100 Total Source : données de l’enquête, août, septembre, 2008 L’analyse de ce tableau révèle que : ‐ 43 propriétaires d’acadja soit 28,67% ont emblavé des superficies exploitables comprises entre 0,75 et 1,5ha Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 50 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. ‐ 78 propriétaires d’acadja soit 52% ont emblavé des superficies exploitables comprises entre 1,5 et 2,25ha ‐ 29 propriétaires d’acadja soit 19,33% ont emblavé des superficies exploitables supérieures ou égales à 2,25ha. 2-3- Mode de financement : Tableau N°9 : Répartition des enquêtés selon le mode de financement de leur activité Financement Effectifs Fréquences (%) Fonds propres 55 36,67 Crédits (CLCAM) 03 02 Tontines 69 46 Aides parentales 23 15,33 150 100 Total Source : données de l’enquête, août, septembre 2008 A la lecture de ce tableau, on note que : ‐ 55 enquêtés soit 36,67% disposent de fonds propres ‐ 03 enquêtés soit 2% ont pu avoir accès au crédit pour faire face à leurs dépenses de « acadja » ‐ 69 enquêtés soit 46% épargnent dans les tontines avant de pouvoir implanter leurs « acadja » ‐ 23 enquêtés soit 15,33% ont recours à l’aide parental. Il ressort de ces analyses que les pêcheurs souffrent de sources de financement quant à ce qui concerne leur activité. Ce qui pourrait s’expliquer par le manque de garanties exigées par les institutions financières de la place. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 51 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. 2-4- Recettes brutes annuelles Tableau N°10 : Répartition des enquêtés selon les recettes brutes annuelles procurées par l’exploitation de leur « acadja » Tranche de recettes en milliers de CFA Fréquences Effectifs (%) [2000 ; 2500[ 51 34 [2500 ; 3000[ 30 20 [3000 ; 3500[ 26 17,33 [3500 ; 4000[ 27 18 [4000 ; 4500[ 11 07,33 [4500 et plus [ 05 03,33 150 100 3023, 333 - 729,352 - Total Moyenne Ecart-type Source : données de l’enquête, août, septembre 2008 Les données de ce tableau dégagent une recette moyenne annuelle de 3023333F avec une fluctuation significative autour de la moyenne (coefficient de variation =0,2412) L’examen des données de ce tableau permet de constater que plus de 65% des ménages enquêtés font des recettes comprises entre 2500000 et 4500000FCFA. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 52 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. 2-5- Problèmes qui minent l’évolution des « acadja » Tableau N°11 : Répartition des enquêtés suivant les problèmes auxquels ils confrontés dans l’exercice de leurs activités. Problèmes Diminution des produits halieutiques Engorgement du lac Fermeture définitive du chenal de Cotonou et de Djougba Total Effectifs Fréquences (%) 123 82 07 04,67 20 13,33 150 100 Source : données de l’enquête, août, septembre 2008 En observant le tableau ci-dessus, 123 ménages sur 150 soit 82% affirment qu’ils rencontrent assez de problèmes liés à la diminution des prises de poissons ; 07 ménages soit 04,67% des enquêtés ont évoqué le problème de l’engorgement du lac et enfin 20 ménages soit 13,33% estiment que leurs problèmes sont liés à la fermeture du chenal de Cotonou et celui de Djougba. Cela pourrait s’expliquer par la surexploitation des eaux, qui résulte de la pression démographique. Ils seraient aussi des résultats des déchets laissés par la pourriture des branchages et aussi par les alluvions des eaux de ruissellement. Au cours de l’enquête, on a Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 53 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. constaté qu’il se pose avec acuité le problème de diminution des produits halieutiques. Ce qui amène les pêcheurs à augmenter voire doubler la durée de mûrissement des parcs « acadja » aux fins d’espérer un grand important volume de poissons. Ceux qui ne peuvent pas aller au-delà d’une durée d’un an sont obligés de s’adapter à la situation en pratiquant que vaille que vaille cette activité. 2.6- Les facteurs menaçant l’exploitation durable des « acadja » Tableau N°12 : Répartition des enquêtés par rapport à la question des facteurs menaçant l’exploitation durable des « acadja » Nombre de Effectifs Fréquences Oui 148 98,67 Non 02 1,33 Total 150 100 pêcheurs ayant dit Source : données de l’enquête, août, septembre 2008 A la lecture de ce tableau : 98,67% soit 148 des pêcheurs affirment qu’il existe des facteurs menaçant l’exploitation durable des parcs « acadja » ; Et 1,33% soit 02 pêcheurs sur l’effectif de l’échantillon disent qu’il n’existe pas des facteurs menaçant l’exploitation durable des parcs « acadja ».Au nombre des facteurs évoqués, se trouvent l’encombrement et l’envasement du lac à cause des débris de branchages des « acadja », les jacinthes d’eau douce et des sédiments. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 54 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. 2-7-Activités secondaires Tableau N°13: Répartition des enquêtés selon leur activité secondaire Activités Effectifs Fréquences (%) Filet maillant 11 07,33 Pêche tokpokonou 21 14 Commerce 33 22 Rente 85 56,67 Total 150 100 Source : données de l’enquête, août, septembre 2008 A la lecture de ce tableau, il ressort que : ‐ 85 pêcheurs enquêtés, soit 56% vivent de la rente ‐ 33 pêcheurs, soit 22% font du commerce ‐ 21 pêcheurs, soit 14% pratiquent la pêche tokpokonou ‐ 11 pêcheurs, 07% s ‘adonnent aussi à la pêche de filets maillants. Paragraphe 3 : Besoins et sources de financement 3-1- Les besoins de l’activité acadja Certains engins et matériels de pêche sont utiles au bon déroulement des activités afférentes à l’acadja. Il s’agit essentiellement des nasses, des épuisettes, des filets, de la maind’œuvre, des branchages, des perches, des barques et des machines hors bord. 3-1-1- Les nasses Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 55 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. Autrefois construites en "ozotin" et autres matériaux végétaux, aujourd’hui en treillis, fils de fer et morceaux de bambou, les nasses ressemblent à de grandes ratières utilisées à diverses occasions dans les eaux libres comme dans celles occupées par les pêcheries. Elles ont en général une forme cylindrique et des dimensions de 1.25m de long sur 0.60m de diamètre. Toutes les fantaisies sont possibles. L’espacement des barreaux ou la grandeur des mailles du treille est fonction de la taille des poissons que l’on veut capturer. Les principales nasses sont celles appelées "tcèklija" et "dégonja". Le "tcèklija", appelée ainsi parce qu’importée de la région de "Tcèkli" au NIGERIA, est une nasse tressée avec des fibres de palmier et par un fin treillis. Elle sert à capturer une variété de poissons. La nasse "dégonja" est destinée à la capture des crevettes. Elle n’est pas utilisée dans l’exploitation des acadja. 3.1.2- Les épuisettes Ce sont des instruments ingénieux pourvus d’une amorce placée au centre d’une sorte de cerceau et d’un filet bien consistant suspendu en corbeille sous lui. Elles servent à retirer les poissons à la fin de l’exploitation. 3.1.3- Les filets Ils servent à ceinturer tel ou tel type de pêcherie et sont de tailles variables. Ils concernent les procèdes de pêche en pisciculture. Le pêcheur achète alors son fil de coton ou de nylon et confectionne luimême ses filets. 3.1-4 Les barques- la machine hors- bord Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 56 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. Cet assemblage sert à transporter les branchages du lieu d’achat jusqu’au site d’implantation. Il est aussi utilisé lors de l’exploitation des acadja. 3.1.5- Les perches Elles sont des bâtons enfoncés dans la vase et soutiennent les bords supérieurs des filets servant à ceinturer les acadja. 3.2- Les sources de financement des activités de la pêche Les sources de financement des activités de pêche proviennent des tontines, de la CLCAM, des ONG et d’autres sources formelles comme informelles. 3.2.1- L’association SONAGNON L’Association SONANGNON fait la collecte de l’épargne et octroie des crédits. Ces derniers sont pour la plupart portés vers les pêcheurs. Ce sont des crédits d’équipement. Ces équipements sont livrés par l’Association elle- même pour empêcher les pêcheurs de mauvaise foi de détourner les fonds à d’autres fins. Elle octroie des crédits de faible montant n’excédant pas 100000F CFA. Le taux d’intérêt est de 12% l’an. 3.2.2- La CLCAM Pour bénéficier de crédits à la CLCAM, on doit au préalable épargner souscrire et libérer au moins une part sociale variable selon le montant de crédit sollicité. Les montants des crédits octroyés par la Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 57 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. CLCAM varient d’un client à un autre. Les échéances de remboursement sont déterminées par le client lui- même. La garantie exigée par la CLCAM pour octroyer de crédit aux pêcheurs est le nantissement de l’équipement financé par le crédit. L’autre garantie est la caution d’au moins deux parents ou amis. Le taux d’intérêt annuel à la CLCAM est 24% l’an. 3.2.3- La Caisse Rurale d’Epargne et de Prêts (CREP) Elle a pour but de gérer l’épargne de ses membres et de leur accorder des prêts à des conditions favorables. Les crédits sont accordés en fonction des membres. Tout prêt à un sociétaire doit être garanti. Ces garanties sont les suivantes : ‐ La mise en gage de l’épargne de l’emprunteur ; ‐ La caution individuelle d’un membre ou la caution solidaire de plusieurs membres appartenant au même corps. Le taux d’intérêt des crédits est 2% par mois, soit 24% l’an. 3.2.4- L’ONG le Soleil de l’Amour (OSA) L’ONG ne fait pas d’épargne auprès de ses clients. L’octroi de crédit aux clients est possible grâce aux crédits relais de PADME et aux fonds propres. Elle n’accorde que des crédits de six (06) mois au plus. La garantie est la caution de tierce personne. Aucun crédit ne doit être inférieur à 20000F CFA. Le taux d’intérêt des crédits est de 10% l’an 3.2.5- Les tontines Les tontines constituent des épargnes forcées auxquelles les gens souscrivent volontairement. Elles permettent de prévenir des Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 58 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. situations inattendues, de réaliser un objectif ou de constituer une épargne. Il existe essentiellement trois formes de tontine : • La tontine périodique où le montant à ramasser est fixé début, et ce, relativement à la cotisation de chaque membre et au nombre de cotisation. On ramasse à tour de rôle. Signalons qu’on peut négocier le ramassage si l’on a des cas d’urgence. • La tontine plaquée où les cotisations de même montant sont bloquées jusqu’à une certaine période fixée à l’avance par les cotisants eux-mêmes. • La tontine commerciale qui consiste à épargner régulièrement de l’argent chez le tontinier qui à la fin du mois retire une mise (prime). Le taux d’intérêt n’intervient pas dans ce cas. Bon nombre de pêcheurs trouvent leur satisfaction dans cette source de financement pour leurs activités. En somme, tous les éléments relatifs à l’implantation et à l’exploitation des parcs « acadja » sont donc connus. Le chapitre suivant fera l’objet de l’étude de leurs charges et de leurs recettes afin de dégager les paramètres de la rentabilité. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 59 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. CHAPITRE III : PRESENTATION DES RESULTATS, ANALYSE ET PERSPECTIVES Ce chapitre se consacre à l’analyse de la rentabilité des parcs « acadja » dans la commune de Sô-Ava et leurs perspectives d’avenir. Aussi allons nous procéder à l’étude détaillée des charges et des produits suivant chaque catégorie de propriétaires afin d’en conclure la rentabilité et en proposer des perspectives pour son avenir. SECTION 1 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS Paragraphe 1 : Présentation et analyse des coûts. Les coûts désignent l’expression chiffrée des charges et des moyens financiers à la production d’un service ou d’un bien (les poissons). Nous distinguons les coûts fixes et les coûts variables tant au démarrage qu’au cours du cycle de production. Les coûts fixes sont ceux dont les montants sont presque constants quel que soit le niveau de la production. En revanche, on qualifie de variables les coûts qui s’ajustent automatiquement à la moindre modification du volume ou du niveau de production. L’analyse des coûts sera faite au niveau des différentes catégories de propriétaires. N.B. : L’unité monétaire utilisé pour les coûts les produits et le résultat est le franc CFA. 2-1 Catégorie N°1 Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 60 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. Elle concerne les propriétaires dont la superficie de l’acadja est comprise entre 0,75 et 1,49ha. Les différents coûts sont donc dégagés par rapport à cette catégorie. 1-1-1-Les coûts de démarrage Les dépenses moyennes faites par cette catégorie pour le lancement de leurs activités sont chiffrées à un million cinq cent cinquante huit mille (1 558 000) francs et comprennent respectivement 48,66 % et 51,34 % de coûts fixes et variables. (Confer tableau N°IV) 1-1-2- Les coûts d’exploitation courante : (Confert tableau N°VIII) Les coûts d’exploitation courante (y compris les charges d’amortissement) sont élevés à quatre millions sept cent soixante douze mille six cent cinquante (4 772 650) francs et comprennent respectivement 4,25 % et 95,75 % de coûts fixes et variables. 1-2- Catégorie N°2 : Elle est relative aux propriétaires dont l’acadja couvre une étendue moyenne de 1,875ha. Les différents coûts sont donc dégagés par rapport à cette catégorie. 1-2-1- Les coûts de démarrage : Les dépenses moyennes faites par cette catégorie pour le lancement de leurs activités sont chiffrées à trois millions quatre cent soixante six mille huit cent quatre vingt quinze (3 466 895) Francs et comprennent respectivement 28,99 % et 71,01 % de coûts fixes et variables. (cf. tableau N°XII) 1-2-2- Les coûts d’exploitation courante (Cf. Tableau N°XVI) Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 61 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. Les coûts d’exploitation courante (y compris les charges d’amortissement) sont élevés à neuf million quatre cent cinquante sept mille trente cinq (9 457 035) francs et comprennent respectivement 4,10 % et 95,90 % de coûts fixes et variables. Ces pourcentages sont plus ou moins raisonnables car coûts variables excèdent les fixes. 1-3- Catégorie N°3 Les propriétaires de cette catégorie sont ceux qui possèdent un parc acadja ayant une superficie supérieure à 2,24ha. 1-3-1 Les coûts de démarrage Les dépenses effectuées par cette catégorie sont de l’ordre de cinq million cent quarante neuf mille quatre cent trente (5 149 430) francs dont 30,46 % de coûts fixes et 69,54 % de coûts variables (Confer tableau N°XX.) 1.3- 2 Les coûts d’exploitation courante Les coûts fixes (y compris les charges d’amortissement) sont chiffrés à six cent soixante neuf mille deux cent soixante quinze (669275) francs ; ce qui représente 5,08 % des coûts totaux d’exploitation. De même les coûts variables sont supportés à la hauteur de 94,92 % des coûts d’exploitation courante chiffrés à treize millions cent quatre vingt six mille huit cent quatre vingt quinze (13186895) francs CFA. Paragraphe 2 : Présentation et analyse des produits. En générale l’output issu de l’exploitation des acadja est le poisson et en particulier les tilapias. La majeure partie de cette production est vendue aux femmes revendeuses à l’état frais et le reste est autoconsommé. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 62 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. 2-1- Produits rattachés aux différentes catégories de parcs acadja 2-1-1- Catégorie N°1 La valeur comptable de la production de ces propriétaires s’élève à 7 726 050F y compris l’autoconsommation qui est estimée à 850 000F. 2-1-2 Catégorie N°2 Ces propriétaires ont une capacité de production de 15 605 800F de produit comptable dont 1 345 500F sont autoconsommés. 2-1-3 Catégorie N° 3 La production des propriétaires de cette catégorie permet de dégager en 03 ans 21 702 350 francs de produit comptable dont 89,85 % sont encaissables. Paragraphe 3 : Présentation et analyse des ratios de rentabilité au niveau des catégories de propriétaires. 3-1- Catégorie N°1 3.1.1 Calcul du résultat Le résultat dégagé par cette catégorie de propriétaire de notre zone d’étude après 01 an d’exploitation est de 2 276 400FCA. (Cf. tableau compte de résultat N°1) Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 63 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. 3-1-2 Calcul des ratios de rentabilité 3-1-2-1 Le ratio de rentabilité commerciale Rc = EBE / CA ; Rc = 2 315 775/6 876 050 = 0,3368 = 33,68 % La rentabilité commerciale obtenue par ces propriétaires est de 0,3368% De plus, la rotation des stocks est de zéro jour. Cela veut dire que les pêcheurs vendent immédiatement leurs prises mais 66,32 % du chiffre d’affaire sont absorbés par les charges décaissables. Ces propriétaires doivent réduire leurs dépenses. 3-2-2 Le ratio de rentabilité économique Ro = EBIT/ Cp Ro= 227 640/4276400 Ro = 0,5323 Ro net = 2 276 400/861 625 Ro net =2,6420 Les fonds investis par cette catégorie de propriétaires rapportent 0,53 pour 1F d’actif ou 2,64 F lorsqu’on considère réellement les équipements et matériel acquis. Cela montre que les capitaux investis par ces propriétaires rapportent beaucoup 3-1-2-3 Le ratio de performance financière Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 64 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. Re= RN/Cp ; Re =2 276 400/4 276 400 Re =0,5323 Re=53,23 % Les capitaux propres sont donc rémunérés au taux de 53,23 % lorsqu’ ils sont investis pour un an dans l’activité « acadja ». Cette performance constitue pour les exploitations une grande influence sur les détenteurs de capitaux qui voudraient financer l’implantation des parcs « acadja ». 3-1-2-4 Le ratio de rentabilité sociale Rs = CS / VA ; Rs=2 993 250/6 3410 225 Rs=0,4720 Rs=47,20 % La redistribution de la richesse allouée aux travailleurs est de 47,20 %. Le capitale physique et l’actionnaire (propriétaire) reçoivent 52,80 %. Ainsi l’on constate que le propriétaire est moins rémunéré mais il est à souligner que dans ce contexte de production, le propriétaire est à la fois actionnaire et travailleur. 3-1-3 Synthèse (tableau N°XXVI) Cette activité génère un résultat bénéficiaire de 2276400F un an après sont démarrage, soit 146,11% des charges totales supportées dans la même période. Sur le plan économique et financier l’efficacité est satisfaisante et identique à 0,5323 pour 1F.On note également un résultat satisfaisant de 0,3368 pour 1F au plan commercial. Du point de vue social la performance est encourageante. 3-2-Catégorie N°2 Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 65 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. 3-2-1- Calcul du résultat Le résultat dégagé par cette catégorie d’acteurs de notre zone d’étude en deux ans d’exploitation est de : 4 411 420FCFA. (Confer tableau compte de résultat N°2) 3-2.2- Calcul des ratios de rentabilité 3-2-2-1- Le ratio de rentabilité commerciale Rc = EBE/CA ; Rc = 4 490 170/14 260 300 =0,3148 =31,48% La rentabilité commerciale obtenue par ces producteurs est de 0,3148. Ce ratio montre que 31,48 % du chiffre d’affaire constituent l’excédent brut d’exploitation et le reste (68,52 %) est consommé par les charges décaissables. 3-2.2.2- Le ratio de rentabilité économique Ro= EBIT/Cp Ro net = EBIT/AF Ro = 4 411 420/9 011 420 = 0,4895 =48,95 % Ro net = 4 411 420/1 700 800 = 2,5937 = 259,37 % Les capitaux investis par cette catégorie de producteurs rapportent 0,4895 pour 1F d’actif alors qu’en considérant les investissements à long terme, le revenu par francs est 2,5 937 F. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 66 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. 3-2.2.3- Le ratio de performance financière Re = RN/Cp ; Re = 4 411 420/9 011 420 = 0,4895 =48,95 % Les capitaux propres sont donc rémunérés au taux de 48,95F pour 100F investis en deux ans dans la production. Cette performance constitue pour les producteurs une influence non négligeable sur les détenteurs de capitaux qui voudraient financer l’implantation de parcs « acadja » de cette catégorie. 3-2.2.4- Le ratio de rentabilité sociale Rs = CS/VA ; Rs = 6 202 725/12 178 295 = 0,5093 = 50,93 % La redistribution de la richesse allouée aux travailleurs est de 50,93 %. Le capital physique et l’actionnaire reçoivent 49,07 %. Ainsi l’on constate que le producteur est moins rémunéré. Mais il est à souligner que dans ce conteste de production, le producteur est à la fois l’actionnaire et le travailleur. 3-2.3- Synthèse : (tableau N°XXVI) Cette activité génère un résultat bénéficiaire de 4 411 420F deux ans environ après son démarrage. Ce résultat représente 127,24 % des charges totales supportées dans la même période. Sur le plan économique et financier, l’efficacité est très forte et identique à 0,4895 pour 1F. On note un résultat de 0,3148 pour 1F sur le plan Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 67 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. commercial. Du point de vue social la performance est satisfaisante (50,93 %). 3-3- Catégorie : N°3 1-3-1- Calcul du résultat : Les produits comptables générés par cette catégorie en trois ans d’exploitation concourent et dépassent les charges de 5986425 FCFA (confer tableau compte de résultat N°3) 3-3-2 Calcul des ratios de rentabilité 3-3-2-1- Le ratio de rentabilité commerciale Re = EBE/CA : Re = 6 222 675/19 752 350 = 0,3150 = 31,50 % Calculée de manière analogue, la rotation de stock est nulle. L’activité commerciale des producteurs de la catégorie N°3 génère un excédent brut de 0,3150 pour 1F de chiffre d’affaire encaissé. Ainsi donc, l’exploitation régulière des parcs de cette catégorie est plus ou moins garantie à court terme grâce aux ressources issues des ventes. 3-3-2-2- Le ratio de rentabilité économique Ro = EBIT/Cp Ro = 5 986 425/12 786 425 Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 68 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. Ro net = EBIT/AF = 0,4681 = 46,81 % Ro net = 5 986 425/2 484 150 = 2,4 098 = 240,98 % Les capitaux investis par cette catégorie de producteurs rapportent 0,4681 pour 1F d’actif alors qu’en considérant les investissements à long terme, le revenu par francs est de 2,4098 F. Ainsi l’impact de la grande liquidité se fait sentir comme une réduction à terme du niveau de la richesse à atteindre. En revanche une bonne politique de placement peut réduire le manque à gagner. 3-3-2-3- Le ratio de performance financière Re = RN / Cp ; Re = 5 986 425/12 786 425 = 0,4681% = 46,81% Les capitaux propres sont donc rémunérés au taux de 46,81F pour 100F investis en trois ans dans la production de poissons. Cette performance constitue pour les producteurs une influence non négligeable sur les détenteurs de capitaux qui voudraient financer l’implantation de parcs « acadja » de cette catégorie. Un levier financier aurait eu pou effet d’accroître le revenu des capitaux propres. Alors la rémunération des capitaux étrangers qui ne diminue pas la rentabilité financière est de 46,81F pour 100 F empruntés 3-3-2-4- La rentabilité sociale Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 69 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. Rs = CS/VA ; Rs = 8 452 270/16 499 945 = 0,5122 = 51,22 % La richesse créée par la catégorie N°3 après trois ans est de 5 986 425F. La répartition entre les différents facteurs de production n’est pas très égalitaire. En effet, la force de travail et le savoir faire humain reçoivent 51,22%. 3-3-3- Synthèse (Tableau N°XXVI) Trois ans après son démarrage, les propriétaires de la catégorie N°3 dégagent environ 5986425 F de résultat net. Soit 1 franc de charge d’exploitation rapporte 0,4539F de bénéfice. La catégorie N°3 tient son efficacité bénéficiaire de la performance de son dispositif commercial et de sa structure dont 31,50% du chiffre d’affaire constitue l’excédent sur les charges décaissables. Cet excédent dégagé permet de disposer des moyens financiers requis pour rémunérer d’autres facteurs. 3-4-Synthèse générale Les cycles d’exploitation n’étant pas identiques pour les trois catégories de propriétaires, pour comparer leurs performances, nous avons pris en compte la politique de renouvellement des investissements. Le Plus Petit Commun Multiple (PPCM) des cycles d’exploitation (1,2 et 3 ans) est 6 ans. Si on suppose le remplacement à l’identique des parcs à chaque renouvellement, les parcs de la première catégorie vont se renouveler 6 fois, ceux de la deuxième 3 fois et 2 fois pour ceux de la troisième. De l’analyse du tableau N°28, il ressort que le revenu moyen procuré par les petits parcs au bout de 6 ans est supérieur à celui des parcs moyens dont le revenu est Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 70 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. supérieur à celui des grands. Il en est de même pour les ratios de rentabilité (tableau N°XXVII). Bien que les écarts entre ces grandeurs soient moindres, les propriétaires de la catégorie N°1 sont les acteurs les plus performants de notre zone d’étude. Section 2 : Vérification des hypothèses et perspectives Paragraphe1 : Vérification des hypothèses 1.1-1. Hypothèse H 1 Selon la synthèse des données recueillies, 98,67% des enquêtés sont conscients que la pratique de l’activité « acadja » serait hypothéquée à long terme suite aux effets néfastes des débris issus de la décomposition des branchages, des jacinthes d’eau et au dépôt des sédiments du bassin versant. Ce qui confirme l’hypothèse H1 selon laquelle les dépôts de branchages, les jacinthes d’eau, les sédiments (sable limon) ne facilitent pas une pérennisation de l’activité « acadja ». 1-2-Hypothèse H 2 Eu égard à tout ce qui précède, relatif à l’analyse menée tant au niveau des coûts, des produits que la rentabilité, la catégorie N°1 peut être sans doute considérée comme la plus performant dans notre zone d’étude bien que l’ « activité acadja » est relativement rentable à tous les acteurs. Ce qui infirme notre deuxième hypothèse selon laquelle la rentabilité d’un « acadja » est fonction de sa taille et de son âge. 1-3- Hypothèse H 3 De l’analyse de ce tableau N°7, il ressort que : Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 71 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. ‐ 76 propriétaires d’acadja soit 50,66% ont pu acheter des parcelles avec le reste de leur revenu ‐ 49 propriétaires d’acadja soit 32,66% non seulement ont pu acheter de parcelles mais aussi ont construit de maisons à louer ‐ 25 propriétaires soit 16,68% ont fait d’autres réalisations avec le reste de leur revenu. Au total, 83,32% des enquêtés ont pu acheter au moins de parcelles, ce qui confirme l’hypothèse H3 selon laquelle le revenu issu de l’activité « acadja » contribue à l’amélioration du bien-être économique des exploitants. Paragraphe 2 : Perspectives La pratique des « acadja », dont la grande efficacité se traduit par leur forte productivité, constitue une véritable pisciculture et son développement paraît susceptible d’accroître fortement la production des lacs et lagunes du Sud-Bénin. Mais de nombreux problèmes hypothèquent ce développement à long terme. Nous pouvons citer : • La baisse de la production ; • La rareté des branchages et leur coût élevé ; • La non adhésion de certains pêcheurs aux mesures réglementaires de protection et de gestion responsable des plans et cours d’eau ; • La prolifération des jacinthes d’eau ; • Le comblement et l’envasement du lac ; • L’encombrement du lac ; • Le manque de financement ; Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 72 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. • L’analphabétisme ; • etc. Pour que la filière « acadja » connaisse un avenir radieux, nous allons suggérer des indices de prospection, indiquer des approches de solution à certains problèmes à travers des suggestions ou recommandations. 2-1- Les indices de prospection Quels sont donc les facteurs d’influence sur lesquels l’on pourrait agir pour maintenir ou améliorer de façon durable la performance et le développement de la filière « acadja » ? • Amélioration de la technique ; • Reboisement en vue de l’approvisionnement en fagots de branchages ; • Ouverture des chenaux ; • Interdiction des engins ou techniques de pêche à maillages fins ; • Stabilité des sources d’approvisionnement en branchages ; • Vulgarisation de la filière « acadja » par l’Etat (ses services compétents) ; • Alphabétisation fonctionnelle ; • Financement pour entrer dans la filière « acadja » ou accroître sa capacité de production. 2-2- Suggestions Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 73 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. Au regard de nos constats, des problèmes posés et des souhaits exprimés par les pêcheurs, nos suggestions vont s’articuler autour de trois axes. 2-2-1-Le Gouvernement et la Direction des Pêches Pour que les acadja apportent de façon responsable et durable leur contribution à la réduction de la pauvreté et à la sécurité alimentaire, le Gouvernement à travers la Direction des Pêches devra : ‐ résoudre l’épineux problème qui de la fermeture permanente du chenal de Cotonou. On pourra, à défaut, prévoir un système d’ ouverture et de fermeture périodique de durée bien déterminée en tenant compte du cycle biologique de certaines espèces, notamment les Tilapias ; ‐ réaliser des forages au niveau du lac afin de permettre aux poissons de bien croître. Ces forages seront le site de reproduction des poissons et seront interdits de toute intention de pêche ; ‐ améliorer l’approvisionnement en branchages par le reboisement en utilisant à proximité des lieux de pêche des terrains périodiquement inondés ; ce qui permettrait de réduire aux propriétaires les coûts des branchages et ceux relatifs à leur transport ; ‐ instaurer des services financiers particuliers pour l’octroi de « crédit acadja »pour les pêcheurs qui désirent implanter des parcs «acadja » ; Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 74 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. ‐ créer des comités par types de pêche en y associant les chefs de culte, les sages et les leaders d’opinion des localités riveraines ; ‐ interdire la commercialisation des engins et/ou techniques de pêche à maillages fins (moins de 20mm) sur le territoire béninois. A cet effet, des barrières seront mises aux différentes entrées du pays. 2-2-2- Le CeRPA /Atlantique Nos suggestions à l’endroit du CeRPA sont les suivantes : ‐ La création d’un service de pêche capable de promouvoir, à l’échelle départementale, les mesures entrant dans le cadre de la mise en place d’un plan de gestion du lac Nokoué. Ainsi des périodes de reproduction des poissons pourraient être étudiées afin d’instaurer une période d’interdiction de pêche. A cet effet des actions de contrôles seront envisagées. Ces actions loin d’opposer les populations lacustres, devraient les amener à participer à la gestion de ce plan d’eau ; ‐ L’instauration des séminaires d’échange avec la population riveraine afin de mieux les écouter. Un dialogue dans les échanges permet d’éviter les éventuels conflits qui opposent les pêcheurs à l’administration ; ‐ La réorganisation du lac Nokoué en y traçant des pistes de navigation et d’orientation pouvant permettre la libre circulation aux pêcheurs en activités mobilières sur ce plan d’eau ; ‐ La réinitiation des centres de formation en alphabétisation afin que les pêcheurs soient initiés à l’écriture et à la lecture de leur langue. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 75 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. Ce qui leur permettra non seulement de ne pas ignorer les cycles de reproduction des poissons mais aussi et surtout de lire et de comprendre eux- mêmes les règlementations en la matière. 2-2-3- Les Pêcheurs Les pêcheurs doivent prendre conscience de la disparition des ressources halieutiques. C’est pourquoi ils doivent : ‐ Arrêter la pratique des engins et / ou techniques de pêche à maillages fins (Moins de 20 mm) sur les différents plans d’eau du Bénin en général et sur le lac Nokoué en particulier. ‐ Veiller au respect de la réglementation en vigueur et essayer, en commun accord avec l’administration de déterminer les périodes d’interdiction de pêche. ‐ dégager les fonds aquatiques de tous les branchages inutiles avant l’installation de nouveaux parcs. ‐ Asseoir une politique de prix de vente en fonction du poids et de la taille des espèces capturées. CONCLUSION Tout au long de notre étude, il a été question de l’efficacité technique des parcs à «acadja» et de leur rentabilité. En effet, cette activité constitue une principale source de revenu dont s’adonnent les hommes de l’eau depuis des siècles. Elle permet aux nombreux pêcheurs exploitants de subvenir à leurs besoins fondamentaux et ceux de leurs familles. Cependant, nos investigations sont allées dans le sens d’analyser la rentabilité de cette filière par rapport à l’efficacité des techniques utilisées depuis l’édification jusqu'à l’exploitation des parcs «acadja». Nous pourrons donc affirmer que cette activité est rentable Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 76 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. chez toutes les catégories de pêcheurs considérés. Il est aussi important de que la rentabilité d’un parc à «acadja» est liée à la quantité de branchages utilisés, le temps de maturité et de la zone d’implantation. Les plans d’eau sur lesquels on édifie les parcs «acadja» étant presque gratuits, il est nécessaire que les pêcheurs s’organisent dans le cadre de la conservation et de la pérennisation des ressources halieutiques. Par ailleurs, ces techniques de parcs à «acadja» n’ont pas évolué et conservent un caractère apparemment archaïque, leur perfection demande peu d’influences modernistes. En effet, l’influence du cadre naturel sur les modes de vie et d’activité des pêcheurs a eu pour effet le développement d’autres techniques moins sélectives. Néanmoins, cette technique "parcs acadja" reste et demeure la seule source de multiplication et d’élevage des espèces halieutiques en général et notamment des tilapias. Cette pratique est la plus efficiente du point de vue rendement et par conséquent prime sur tous les autres engins utilisés en pêche lagunaire. Ainsi donc une importance particulière lui doit être accordée afin de promouvoir davantage son développement sur le plan piscicole. Il devient impérieux d’envisager une gestion parcimonieuse de cet environnement lacustre pour un développement durable. Cela y va dans l’intérêt ultime de la commune de Sô-Ava puisqu’il demeure la seule source d’où les populations lacustres tirent subsistance. Il urge que la commune réorganise cette filière.Une meilleure gestion des plans d’eau s’impose afin de retrouver ou de maintenir l’équilibre des ressources halieutiques pour les générations présentes et futures. Réalisé et soutenu par BOKOUNOU O. Félicien & KAKESSOU G. Théodore 77 De l’efficacité technique à la rentabilité des parcs acadja dans la commune de Sô‐Ava. Cependant, beaucoup de problèmes entravent la prospérité de cette filière. Nous pouvons citer entre autres, la fermeture définitive et permanente du chenal de Cotonou et celui de Djougba ; le manque de crédits appropriés à la filière «acadja» ; la baisse des prises ; l’ensablement du lac ; la diminution de la superficie du lac, etc. Ainsi l’adoption des suggestions et recommandations cidessus énumérées, pourrait peut être d’un apport substantiel à la résolution de la plupart de ces problèmes et assurerait une bonne rentabilité de cette filière et la pérennisation des ressources halieutiques pour les générations présentes et futures. BIBLIOGRAPHIE 1) BAHOUNON Sévérine A.et MEHOU Samuel S. (2006) ; « Analyse de la rentabilité de la culture des champignons comestibles dans les départements de l’Atlantique et du Littoral » ; FASEG/UAC. 2) BOURGOIGNIE Georges ; (1972), « Les hommes de l’eau ». 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