2.3. Les bases de la d´emonstration de l’´egalit´e des accroissements finis
Rappelons l’´egalit´e des accroissements finis sous sa forme la plus ´el´ementaire.
Th´eor`eme 2.5. Soit f: [a, b]→Rcontinue sur [a, b]et d´erivable sur ]a, b[. Alors il existe
c∈]a, b[tel que f(b)−f(a) = f′(c) (b−a).
Le th´eor`eme 2.5 entraˆıne imm´ediatement la caract´erisation FCD, la caract´erisation SVD, la
propri´et´e MAJA et l’in´egalit´e classique des accroissements finis.
La d´emonstration la plus courante de l’´egalit´e des accroissements finis consiste `a la faire d´ecouler
du th´eor`eme de Rolle que nous rappelons ci-dessous.
Th´eor`eme 2.6. Soit g: [a, b]→Rcontinue sur [a, b]et d´erivable sur ]a, b[telle que g(a) = g(b).
Alors il existe c∈]a, b[tel que g′(c) = 0.
Il suffit d’appliquer le th´eor`eme de Rolle `a g:x7→ f(x)−f(b)−f(a)
b−a(x−a) pour obtenir le
th´eor`eme 2.5. Notons, r´eciproquement, que l’application de l’´egalit´e des accroissements finis
avec f:= gpermet de v´erifier que l’´egalit´e des accroissements finis et le th´eor`eme de Rolle sont
deux ´enonc´es ´equivalents. Focalisons nous un instant sur la d´emonstration de ce dernier. On
utilise le plus souvent deux r´esultats fondamentaux, l’un du cours sur les fonctions continues et
l’autre du cours de calcul diff´erentiel. On les rappelle ci dessous (th´eor`emes 2.7 et 2.8).
Th´eor`eme 2.7. (Image d’un segment par une application continue) Soit g: [a, b]→R
continue. Alors gest born´ee et atteint ses bornes.
Remarque 2. Nous ne retenons pas ici que g([a, b]) est un intervalle compact, cons´equence
directe du th´eor`eme des valeurs interm´ediaires appliqu´e `a g, dans la mesure o`u cela n’est pas
utile `a la d´emonstration du th´eor`eme de Rolle.
De mani`ere classique, dans un cours du d´ebut d’enseignement sup´erieur, on d´emontre le th´eor`eme
2.7 `a l’aide de la propri´et´e (BW ) de Bolzano-Weierstrass. On utilise (BW ) une premi`ere fois
pour d´emontrer que gest born´ee. Cette d´emonstration se fait facilement par l’absurde3. On
l’utilise une seconde fois pour d´emontrer par un raisonnement direct que gatteint ses bornes.
Th´eor`eme 2.8. (Condition n´ecessaire d’extremum du premier ordre) Soit g:I→R
d´erivable (Iintervalle r´eel). En tout extremum appartenant `a l’int´erieur de I,g′s’annule.
Une fois le th´eor`eme 2.7 acquis, la d´emonstration du th´eor`eme de Rolle est une simple application
du th´eor`eme 2.8. Le cas o`u gest constante ´etant imm´ediat, on se place dans la situation o`u
gne l’est pas. La fonction gposs`ede alors un maximum et un minimum dont l’un au moins
est une valeur prise en c∈]a, b[. En appliquant la condition n´ecessaire du premier ordre pour
l’existence d’un extremun, on obtient g′(c) = 0.
Remarque 3. Notons que l’hypoth`ese g(a) = g(b)est exploit´ee pour v´erifier que la fonction g
poss`ede un extremum pris `a l’int´erieur de [a, b]. On retrouvera cette situation ult´erieurement.
3. D´emonstrations directes des caract´erisations FCD et SVD par un argument
de connexit´e
Ces d´emonstrations ont en commun un esprit qui est celui des classes pr´eparatoires des ann´ees
1970. On en reprend l’id´ee dans l’ouvrage Math´ematiques g´en´erales (C. Pisot et M. Zamanski,
1972). Leur principe servait aussi dans les ouvrages de E. Ramis, dont la premi`ere ´edition serait
de 1970 ou 1971 (source: http://publimath.irem.univ-mrs.fr/bibliocomp/M1U99048.htm, site
consult´e le 25 janvier 2008) pour d´emontrer l’in´egalit´e des accroissements finis. Leur avantage
est de s’´etendre facilement au cas d’une fonction f`a valeurs dans un espace norm´e.
3On peut aussi utiliser la propri´et´e (IE) des segments emboˆıt´es pour cette partie de la d´emonstration.
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hal-00318449, version 2 - 28 Oct 2008