AMMAIS MAROC CAHIER DE L’AUTO-IMMUNITE
Page 2
Les glandes surrénales par ailleurs synthétisent et relâchent de nombreuses hormones dans la circulation sanguine,
comme l'adrénaline qui accélère le rythme cardiaque en cas de besoin et le cortisol aux nombreuses fonctions, dont
notamment la régulation de la glycémie (le taux de sucre dans le sang).
On peut contrôler les maladies rénales
La maladie rénale chronique ou insuffisance rénale est une diminution du fonctionnement des
reins qui ne filtrent plus correctement le sang de l'organisme. Longtemps silencieuse, elle ne
régresse pas et peut évoluer, vers l'insuffisance rénale chronique terminale, comme cela se passe
encore trop au Maroc, en l'absence de diagnostic précoce, faute souvent d’avoir consulté par
manque de moyens.
Un adulte sur dix souffre d'une affection rénale, soit près de 850 millions de personnes dans le monde et 3 millions
au Maroc. L'insuffisance rénale chronique serait responsable de 2,4 millions de morts par an dans le monde.
Outre l’obésité, les pathologies qui induisent un dysfonctionnement rénal sont liées dans presque un quart des cas à
une hypertension et un autre quart à un diabète. Ainsi, dix ans après le début d’un diabète, près d’un tiers des
patients dans le monde développe encore une insuffisance rénale malgré l’amélioration constante de sa prise en
charge.
Les maladies auto-immunes en constituent ensuite la troisième grande cause chez plus de 10 % des patients :
dans ces dernières, le système immunitaire chargé normalement de nous défendre des agresseurs extérieurs
(bactéries, virus…) se dérègle en s’attaquant à nos propres cellules et tissus. Les atteintes rénales peuvent s’y
révéler parmi les plus lourdes, allant jusqu’à engager encore le pronostic vital au Maroc, dans certaines de ces
pathologies comme le lupus ou la sclérodermie (une maladie rare qui se manifeste par un durcissement de la
peau).
Aucun symptôme en général ne prévient de l’altération des reins qui parviennent au début à compenser leurs
dégradations par un surcroît d’activité permettant une production identique d’urine. Les premiers signes sont
malheureusement souvent trop vagues (fatigue, perte d’appétit…) pour être pris au sérieux. On note qu’à partir de
40 ans les capacités de filtration diminuent de 10 % tous les 10 ans et qu’après 70 ans un tiers des personnes
présentent techniquement une insuffisance rénale sans que se produisent forcément de complications graves si ces
capacités peuvent se stabiliser à un niveau encore acceptable.
Ces affections rénales ont tout pour faire peur alors qu’avec une attention minutieuse, on peut ralentir la
progression de l’insuffisance rénale et même la contrôler. Cela nécessite entre autres de maîtriser la pression
artérielle (qui idéalement doit être de 140/80 mm Hg) et la protéinurie (qui doit être inférieure à 0,5 g/jour)
ainsi que son hygiène diététique (régime limité en sel et apport en protéines contrôlé).
Il est en parallèle essentiel de traiter efficacement les pathologies associées à ces insuffisances, notamment par
l’emploi adéquat de médicaments anti-inflammatoires et/ou immunosuppresseurs dans le cas des maladies auto-
immunes. Dans les cas les plus graves, lorsque les reins fonctionnent à moins de 10 % de leurs capacités, on est
malheureusement obligé de recourir à la dialyse et éventuellement la greffe rénale.
Casablanca, le 14 mars 2019
Dr MOUSSAYER KHADIJA
Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie, Présidente de l’Alliance Maladies Rares Maroc
, Présidente de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS),
, Vice-présidente de l’association marocaine des intolérants et
allergiques au gluten (AMIAG).