Etablissement Publique Hospitalier Dossier Cancer dusein Guerrara Santé Journal Médical Trimestriel Comité Médical de l'EPH Guerrara - Ghardaïa Polytraumatisme : Conduite à tenir Pédiatrie : Mort subite du Nourrisson Avril 2012 Guerrara Santé – Revue Médico-Chirurgicale de l’EPH CHERIFI Mohamed – Guerrara – Ghardaïa – Avril 2012 – N°01 Contacts : Adresse : EPH Mohamed CHERIFI, route d’El-Hadjira, Guerrara, Ghardaïa ; Tél ou Fax : Avant-propos Dans la vie il y a deux catégories d'individus: - ceux qui regardent le monde tel qu'il est et se demandent pourquoi!? - ceux qui imaginent le monde tel qu'il devrait être et se disent: pourquoi pas? "George-Bernard Show" La démarche qualité-gestion de l'établissement publique hospitalier, constitue un travail de fond qui mobilise l'ensemble de nos professionnels (équipe médicale, paramédicale et administrative) autour d'un objectif commun : Mieux travailler ensemble pour assurer une prise en charge de qualité et améliorer la satisfaction de nos patients. Je pense que beaucoup peuvent apporter leur pierre à la construction, non seulement dans ce petit EPH, mais aussi dans toute la ville de Guerrara qui possède un grand potentiel humain et culturel. C'est dans ce cadre que s'inscrit la mission du comité de formation continue avec son nouveau-né "Guerrara santé" dont l'objectif n'est que de satisfaire les besoins d'apprendre et avoir plus d'ouverture sur le monde du savoir. Monsieur le directeur de l'EPH de Guerrara Mr. Hamadi. Hocine P. Conduite à tenir: Polytraumatisme P. Cas Clinique: Diverticule de Meckel P. Gynécologie: Prééclampsie P. Le dossier : Cancer du sein P. Pédiatrie: La Mort subite P P. Revue de la littérature : Myélome multiple Technique : Les blocs périphériques des membres chez l’adulte P. Mise au point : L’intubation difficile P. Activités hospitalières Evènements Comité de rédaction Dr. DAHIA Mohammed El-Arbi; spécialiste en chirurgie générale Dr. AOUADI Abdelaziz ; Médecin généraliste Dr. LARBI-BOUAMRANE Ridha; Médecin généraliste - P. P. T Au service de la santé Éditorial Au Sommaire émoignant de la grande disparité des situations, des moyens et des priorités en matière de santé de par le monde, certains n’ont rien ou pas grande chose. D’autres ont tout, mais pas assez… En effet, offrir à chacun ce que la science peut fournir de plus exceptionnel, demande un esprit de coopération, un peu de philanthropie, un sens critique et beaucoup d’énergie de la part de tous ceux qui se sont investis dans cette action et qui doivent sans cesse parer au plus pressé et s’attaquer à l’essentiel. De façon plus prosaïque, en ce début d’année 2012 ; l’équipe du comité de formation continue tente de faire profiter encore une fois de sa motivation en inscrivant une nouvelle naissance «GUERRARA SANTE », la revue médico-chirurgicale de l’EPH Guerrara, qui essayera de vous mettre au chevet de la communauté savante, vous mettra au courant des nouveautés scientifiques ; un parcours lumineux parsemé de revues de la littérature internationales tout en prenant soins de vos exigences sur le plan information médicale. L’ensemble de l’équipe du CFC est ouvert à tous vos critiques et suggestions pour le seul but commun: promouvoir la santé dans notre pays… T Président du comité de formation continue Dr DAHIA Med Elarbi Comité scientifique : Dr. DAHIA Mohammed El-Arbi; spécialiste en chirurgie générale; président du comité scientifique et de la formation médicale continue; Mr. RAMDANI Ali ; secrétaire général du comité scientifique et de la formation médicale continue; Dr. BAMOUN Bachir; spécialiste en chirurgie générale; président du conseil médical ; Dr. AMEUR Zohra; Médecin Interniste; chef de service de Médecine interne; Dr. RAMDANI Moussa; Médecin Chef de service de pédiatrie; Dr. MERABET Mohammed; Médecin Chef de service des Urgences; Dr. LARBI-BOUAMRANE Ridha; Médecin généraliste; service de maternité; Dr. AOUADI Abdelaziz ; Médecin généraliste; service de Médecine interne; Mr. KHEDIM Mammar; Chef d'unité d'anesthésie réanimation Conception logo écotype: Dr. LARBI BOUAMRANE Ridha / Mise en page : Dr. LARBI BOUAMRANE R. et Dr. DAHIA M.E.A. نسمة [Conduite à tenir: Avril GUERRARA Santé Le polytraumatisme: conduite à tenir Dr. MERABET M. Médecin urgentiste; Service UMC; EPH Guerrara Introduction- Définitions 80 % des polytraumatisés ont une lésion orthopédique dont près d'un quart présenterait une atteinte vertébrale. Les 2/3 d'entre eux ont un traumatisme crânien. Association peu fréquente d'une urgence hémodynamique et neurochirurgicale. Patient atteint de deux lésions ou plus, dont une au moins menace le pronostic vital. Tout traumatisé grave est considérée comme Traumatisé du Rachis jusqu’à preuve du contraire. Mécanisme Du Polytraumatisme: AVP, Accident de la circulation, Chute, Accident de travail, Lésion par arme, Blanche ou arme à Feu, S’il y a eu une décélération brutale, une rupture aortique possible sera évoquée. Conduite à tenir: Prise en charge Pré-hospitalière * Sur les lieux de l’accident: Secours primaires médicalisés: Notion de "Golden Hour": Protéger, Alerter, Secourir par les passants; Arrivée du SAMU ou de la Protection Civile; Désincarcération du blessé; Ramassage et Relevage du blessé; Axe tête-cou-tronc doit être respecté; Installation du blessé dans le matelas coquille; Mise en place du collier cervical. * Pendant le transport Mise en condition et surveillance *A l’accueil des Urgences - Réanimation Initiale - Prise en charge pluridisciplinaire - Diagnostic et Traitement des différentes Détresses: Ventilatoire; Circulatoire et Neurologique. Principales causes de détresse circulatoire et respiratoire Hypovolémie, hémorragie; Pneumothorax suffocant; Obstruction des VAS : corps étranger, fracture du pharynx; Pneumothorax ou hémo-pneumothorax; Traumatisme pariétal étendu; Principales causes de détresse circulatoire: L'hypovolémie (hémorragie): - Assurer l'hémostase; - Voies veineuses périphériques et/ou centrale (fémorale); - Remplissage vasculaire (SSI; Ringer, colloïdes, sang, autotransfusion); - Inotropes positifs, - Pantalon antichoc; - Surveillance (pouls, PA, diurèse) Principales causes de détresse respiratoire: L' hypoxie: - Désobstruction des VAS, - Oxygénation avec masque, - Intubation, - Drainage thoracique, - Ventilation, - Surveillance (spo2, capnographie). - Indications de l’intubation trachéale: - Score de Glasgow ≤ 9, - États de choc: une PAS < à 90 mmHg sous traitement optimal, - Obstruction des VAS, - États d’agitation nécessitant une sédation, - Hypoxie, - Arrêt cardiorespiratoire, Prise en charge Hospitalière: Plateau Technique Notion de Trauma Center Nécessite une prise en charge pluridisciplinaire à savoir: Anesthésiste, Chirurgiens (Neuro, Thorax, Vasculaire), Radiologie (Echo, Angio, TDM, IRM; ETO, Fibroscopie), Radiologie Interventionnelle L’admission à l’hôpital permettra de: Traiter toute détresse vitale, Monitorage du patient: PAS, Bilan lésionnel chez un patient stabilisé et monitoré, Transfert Directe au bloc si Urgence chirurgicale. Conclusion de la phase primaire Indications d’intervention en urgence: - Hémopéritoine évolutif, - Hémopéricarde avec signes de tamponnade, hémothorax volume supérieur à 1500ml), - Plaie vasculaire extériorisée (cervicale ou des membres), - Hématome intracrânien en particulier extradural (avec effet de masse), - Délabrement majeur d’un membre (décision éventuelle d’amputation sur des ] critères précoces), - Embolisation après Angiographie. Évaluation et diagnostics secondaires Transfert du patient en USI; Classification des lésions (Injury Severity Score) Examen Clinique Scalp, Auscultation, sensibilité, déformation, tonus anal Bilan biologique - Groupe sanguin, RAI - Numération sanguine et plaquettes, hémostase - Gaz du sang - Ionogramme sanguin, urée, créatinine troponine - Bilan Toxicologique: Alcool, Drogues, BZD Bilan anatomique - Radiographie de thorax (face) - Radiographie de rachis cervical, dorsal et lombaire - Radiographie de bassin - ECG, Echographie multimodal - Scanner Cérébral, Scanner Cervical, Scanner Thoracique - Réanimation Respiratoire Oxygénothérapie Intubation Trachéale: La rectitude de l’axe tête-cou-tronc est assurée par un aide, Ventilation Mécanique: Elle doit éviter les pressions d’insufflation élevées. La pression expiratoire positive (PEP) ne permet pas de prévenir les insuffisances respiratoires post-traumatiques. Un volume courant compris entre 7 et 12 ml/kg et une fréquence respiratoire comprise entre 12 et 16 Drainage pleurale Algorithme décisionnel concernant l’intubation trachéale du patient présentant un traumatisme grave. En Réanimation Ce qu'il faut retenir : Sédation Analgésie des patients Ventilation Artificielle Stabilité hémodynamique Nutrition Antibiothérapie Anticoagulation Prévention des hémorragies de Stress Conclusion Devant l'ampleur des accidents de la circulation où le polytraumatisé représente l'urgence par excellence ; la prise en charge doit être pluridisciplinaire nécessitant ainsi un support logistique adéquat, une vraie réflexion sur la prise en charge actuelle du traumatisé grave pourra promouvoir nos façons d'agir face à ce fléau. [Cas clinique : Avril GUERRARA Santé éléments tissulaires (hétérotopies tissulaires), Le diverticule de Meckel Le diverticule de Meckel a comme principale particularité que le diagnostic en est rarement fait avant l’exploration chirurgicale. Deux cas en effet peuvent se présenter: Le DM est asymptomatique et est découvert de façon fortuite au cours du traitement d’une autre pathologie Le DM est compliqué. Même s’il est possible, dans certains cas, d’évoquer le diagnostic sur des arguments de fréquence, en s’appuyant sur l’âge ou la présentation clinique, le diverticule ne peut être diagnostiqué avec certitude qu’{ l’exploration chirurgicale. Deux types d’abord sont possibles : la laparotomie ou la laparoscopie. Le choix de la voie d’abord dépend du contexte, de l’âge, et des pathologies associées, ainsi que du mode de découverte : fortuite, ou lors d’une complication. Introduction Le diverticule de Meckel (DM) est un résidu embryologique; c'est la persistance partielle ou la résorption incomplète du canal omphalo-mésentérique ou canal vitellin, qui, chez l’embryon, fait communiquer l’intestin primitif avec la vésicule ombilicale (sac vitellin) avant de disparaître totalement normalement entre la 6e et la 8e semaine de la gestation. Il est rare : seuls 2 % des individus en sont porteurs. Généralement latent, il peut être découvert de façon fortuite. Son exérèse préventive est alors discutée. Il peut donner lieu en effet à certaines complications qui en imposent l’ablation. C’est le cas en particulier chez l’enfant, d’autant plus s’il est jeune. Il peut s’agir d’une péritonite, d’une occlusion ou d’une hémorragie digestive qui ne sont rapportées à leur cause que par l’exploration chirurgicale, aucune autre méthode n’étant parfaitement fiable. La question de sa recherche et de son exérèse systématique demeure d’actualité. Anatomie Décrit par JF Meckel en 1809, le DM est implanté sur le bord antémésentérique de l’iléon ({ la différence des duplications 05 ectopiques Diagnostic et complications Dr DAHIA .M.A Médecin spécialiste en chirurgie générale Service de chirurgie générale EPH Guerrara Résumé ] intestinales) et siège chez l’adulte en moyenne entre 60 et 80 cm de la jonction iléo-cæcale (avec des variations allant jusqu’{ 130 cm, voire même { proximité du ligament de Treitz). Chez l’enfant, la distance maximale par rapport à la jonction iléo-cæcale est de 40 cm. La taille du diverticule est de l’ordre de 5 cm (avec des variations allant de 1 à 11 cm) Sa forme est généralement simple mais il existe des diverticules de Meckel pluri loculés. Le diamètre du diverticule est le plus souvent un peu inférieur à celui de l’iléon, mais beaucoup plus important que celui de l’appendice. Dans 0,5 % des cas, un diamètre supérieur à 5-6 cm lui confère la dénomination de diverticule « géant ». La vascularisation du diverticule de Meckel est issue d’une branche terminale de l’artère mésentérique supérieure : l’artère Le diagnostic du diverticule de Meckel par l’imagerie fait classiquement appel { l’opacification du grêle (de préférence par entéroclyse), à la scintigraphie au Tcm pertechnetate. L’angiographie peut confirmer le diagnostic dans les formes hémorragiques ou non. Le cliché radiographique d’abdomen sans préparation et l’échographie sont peu spécifiques. La distinction au scanner entre une anse intestinale et le diverticule de Meckel reste difficile. Les complications du diverticule de Meckel s’observent préférentiellement durant la première enfance ( plus de 50 %avant Figure 01 : D. de Meckel (peropératoire) vitelline droite, ellemême résidu d’origine embryonnaire, qui atteint le diverticule par l’intermédiaire d’un méso plus ou moins graisseux. Une corde fibreuse peut être attachée { l’extrémité du diverticule ; son autre extrémité peut être libre ou rattachée à la face postérieure de l’ombilic constituent alors le ligament omphalo-mésentérique qui serait présent dans 15 % des cas. Le diverticule de Meckel peut également être rattaché au mésentère ou à d’autres structures abdominales. Exceptionnellement il peut persister un trajet fistuleux entre le diverticule de Meckel et l’ombilic (fistule omphalo-mésentérique) ou un kyste peut se développer (kyste omphalomésentérique ou entérokyste). La muqueuse du diverticule de Meckel présente dans plus de 50 % des cas des l’âge de 10 ans), préférentiellement dans le sexe masculin (sex-ratio rapporté de 3/1 à 8/1) ; elles sont alors essentiellement de type hémorragique et ulcéreuse .Chez l’adulte, c’est l’occlusion (34-53 %des complications) et la diverticulite (13à 31 %) qui viennent aux premiers rangs .Seuls 6 à 10 % des DM compliqués sont diagnostiqués en préopératoire. Le taux de complication à tous âges confondus est de 4 %. [Cas clinique : Avril GUERRARA Santé Les complications inflammatoires ulcéreuses et *Les ulcérations peptiques: sont liées à la présence fréquente d’hétérotopies tissulaires sécrétantes gastriques et/ou pancréatiques ; { l’origine d’ulcère dans le diverticule ou dans l’iléon d’aval immédiate. Les hémorragies massives sont évocatrices. Les sténoses cicatricielles post ulcéreuses peuvent être observées *Les perforations: risque d'extension péritonéale rapide en raison de la mobilité du diverticule Point important La chirurgie du diverticule de Meckel a lieu dans deux types de circonstances : en urgence, lors d’une complication, ou lors d’une découverte fortuite. Le diverticule de Meckel peut être recherché et retiré par laparotomie, ou par laparoscopie. *Les diverticulites: Un diverticule long à base d’implantation étroite peut cependant s’infecter facilement et se perforer avec un risque élevé de péritonite. *Les perforations sur corps étrangers ingérés (entérolithe) *La «dyspepsie meckelienne» décrite chez l’enfant, sous forme de crises douloureuses abdominales postprandiales survenant une heure après les repas, lorsque le bol alimentaire atteint l’iléon. Les complications occlusives L’intussusception sur diverticule inverse est le mécanisme le plus commun. Elle serait favorisée par un diverticule court à base d’implantation large. Le volvulus peut être la conséquence d’une torsion d’anses grêles autour d’un axe de rotation représenté par un ligament omphalo-mésentérique relié à la face postérieure de l’ombilic Plusieurs techniques possibles : ] sont Résection segmentaire avec anastomose Terminoterminale Elle consiste à réséquer un court segment de grêle de part et d’autre de la base d’implantation du diverticule. L’artère du diverticule est liée séparément. Cette technique est la plus fiable, elle permet la résection d’une longueur plus ou moins grande d’intestin de part et d’autre de la base du diverticule, afin de faire porter la suture sur une zone parfaitement saine Résection losangique Elle consiste à réséquer le diverticule { l’exception de sa base d’implantation sur l’intestin grêle. Elle peut être utilisée en cas de découverte fortuite d’un diverticule sain. Elle est parfois contreindiquée en cas de diverticule compliqué, inflammatoire ou hémorragique Cette technique est plus rapide que la précédente; elle a l’avantage de ne pas rompre la continuité de l’intestin. Elle permet l’exploration de la base du diverticule, afin de déceler une éventuelle hétérotopie. Figure 0 : Résection segmentaire avec anastomose Termino-terminale Figure 03 : Résection losangique Résection à la base du diverticule, à la pince automatique (type TA) Malgré sa simplicité et sa rapidité, cette technique n’est pas à conseiller, notamment chez le petit enfant. Résection par laparoscopie : Exérèse en intracorporel: cette technique n’est pas Figure 03 appliquée chez l’enfant, en raison des inconvénients dans l'exploration ainsi que pour l'exérèse. Exérèse en extracorporel: L’exérèse en extracorporel Techniques chirurgicales Une perforation récente du diverticule avec consiste à extérioriser le diverticule par un des début de péritonite peut permettre le rétablissement immédiat de la continuité. En orifices, L’exérèse a lieu { ciel selon une des revanche, la suture doit être différée en cas de ouvert techniques décrites péritonite généralisée: une dérivation temporaire est alors réalisée par une double précédemment iléostomie ; le rétablissement de la continuité a lieu 3 semaines plus tard. Les complications tumorales Les cas de tumeurs développées sur un diverticule de Meckel sont rapportés dans 0,5 à 3,2 % des diverticules de Meckel symptomatiques Ces complications tumorales sont parfois révélées par une hémorragie digestive sans explication gastrique ou colique. Figure 0 : Résection à la base du diverticule 06 [Cas clinique : Avril GUERRARA Santé Indications opératoires Meckel découvert à l’occasion d’une complication: Occlusion fébrile ou péritonite La voie d’abord est généralement une laparotomie médiane ou transversale, surtout chez le nourrisson. Sur ce terrain, la laparoscopie est contre indiquée. Chez l’enfant plus grand, ou chez l’adulte, la laparoscopie est plus souvent utilisée. Volvulus aigu Tableau occlusif franc, brutal et initialement sans fièvre. La laparoscopie est également utile. Invagination intestinale aiguë Il s’agit le plus souvent d’une invagination iléo-iléo-cæco-colique, plus rarement d’une invagination iléo-iléo-colique transvalvulaire. Dans tous les cas, il est nécessaire de réaliser une résection segmentaire du grêle emportant le diverticule. Hémorragie digestive Les manifestations hémorragiques sont parfois spectaculaires : hémorragies basses, abondantes avec déglobulisation et état de choc, pouvant menacer à court terme le pronostic vital. Le bilan étiologique doit être réalisé en urgence, sous couvert d’une réanimation active, voire d’une transfusion. Il comprend une colonoscopie en urgence dont la négativité doit conduire { l’exploration chirurgicale, seule capable de donner une certitude diagnostique qu’elle soit par laparotomie ou par laparoscopie Meckel découvert au cours d’une appendicectomie Le diverticule de Meckel peut s’infecter, d’une manière comparable { celle de l’appendice, provoquant une diverticulite, parfois dénommée «meckelite». Ces complications seraient plus fréquentes chez le garçon que chez la fille. Le tableau est assez proche de celui d’une appendicite aiguë et c’est le plus souvent avec ce diagnostic que l’intervention est décidée. La découverte d’un appendice sain au cours d’un tableau appendiculaire franc ou d’une occlusion fébrile doit conduire à rechercher systématiquement un diverticule de Meckel. Meckel découvert de façon fortuite Le diverticule de Meckel peut être parfaitement latent et asymptomatique, et dans ce cas, découvert { l’occasion d’une exploration abdominale par laparotomie ou par laparoscopie pour une autre pathologie. Chez le petit enfant, tout diverticule de Meckel doit être retiré, car on connaît la 07 grande fréquence des complications. Chez l’adulte, différents critères interviennent dans la discussion: L’âge du patient; L'état de la cavité abdominale : saine ou péritonite; L’état du grêle: sain ou ischémique, inflammatoire; L’état du patient: bon état général ou état précaire ; Le contexte: urgence ou intervention programmée; La nature de l’intervention: ne pas retirer un Meckel sain après une intervention lourde, notamment s’il s’agit d’une tumeur ; L’aspect du diverticule? Cette exérèse peut se faire soit pendant l’intervention au cours de laquelle il a été découvert, { condition qu’il n’existe aucune contre-indication locale ou générale, soit à distance, de façon programmée (découverte d’un Meckel lors d’une péritonite d’une autre origine). Cas Clinique Nous rapportons le cas d'un diverticule de Meckel pris en charge dans le service de Chirurgie générale de l'EPH de GuerraraGhardaïa. Aucun des signes cliniques ou paracliniques n’avait permis d’évoquer le diagnostic avant l’intervention. Le traitement a consisté dans ce cas en une résection losangique (wedge resection). D. Omar, âgé de 09 ans, a été hospitalisé dans notre service pour douleurs abdominales et vomissements. Une semaine avant son admission, il avait été traité pour des Coliques péri-ombilicale par des antispasmodiques et des modificateurs du transit. A son arrivée, il était apyrétique et son transit intestinal était conservé. L'examen de l'abdomen trouvait une hypersensibilité diffuse avec une défense de la fosse iliaque droite, sans ballonnement ni masse abdominal palpable. Le toucher rectal était normal. Il n'existait pas de rectorragies. Le bilan biologique initial a montré une hyperleucocytose à 12000 éléments/ml. Le bilan de coagulation été correct ainsi que l'ionogramme sanguin) La radiographie de l'abdomen sans préparation ne montrait pas de niveau hydro-aérique. L'échographie abdominale n'a révélé aucune anomalie ; notamment des signes évocateurs d'une appendicite aiguë. Le diagnostic d'un diverticule de Meckel a été confirmé par l'intervention et par l'étude anatomo-pathologique. ] L’exploration chirurgicale a trouvé un appendice épaissie avec une réaction péritonéale localisée ; ainsi qu'un diverticule de Meckel de siège iléale à 38cm du carrefour iléo-cæcal. On a procédé à une appendicectomie ainsi qu'une wedge resection (résection losangique) du diverticule avec rétablissement par suture simple par points séparés Vicryl® 4 0. Bonne suite opératoire; sortie décidé au 4ème jour. Six mois après sa sortie de l'hôpital, Omar ne présentait aucun problème digestif. Le pronostic vital et fonctionnel de cette pathologie dépend surtout des complications; nécessitant ainsi un diagnostic précoce. Il faut savoir l'Evoquer devant toutes douleurs abdominales atypiques. Conclusion Le diverticule de Meckel est un résidu embryologique le plus souvent asymptomatique, mais qui peut se révéler sous de multiples formes compliquées. Il faut savoir les reconnaître dans le diagnostic des douleurs abdominales aiguës afin de guider au mieux la prise en charge chirurgicale. Ainsi, même si le diverticule de Meckel est difficile à identifier malgré les progrès de l’imagerie en coupes, il faut savoir l’évoquer devant une image d’appendicite méso-cœliaque avec un cæcum en place, une invagination intestinale avec un nombre de couches pariétales trop élevé, ou encore une occlusion mécanique du grêle avec entérolithe. Références A Edmar, B Boumahni , A Bangui , M Renouil, A Fourmaintraux , H Fagot , M Bintner. Diverticule de Meckel et invagination intestinale aigue chez le grand enfant. Arch Pédiatrie C Barbary, S Tissier, M Floquet et D Régent. Imagerie des complications du diverticule de Meckel J Radiol 2004;85:273-9.Éditions Françaises de Radiologie, Paris, 2004 C. Grapin *, A. Bonnard, P.-G. Helardot .Surgery of Meckel’s diverticulum. EMC-Chirurgie 2 (2005) 613– Hubert TEKOU , Gamedzi Komlatsè AKAKPONUMADO, Komla GNASSINGBE ,Raissa TCHAMA (1), Komla ATTIPOU .DIVERTICULE DE MECKEL CHEZ L’ENFANT. Gastroenterol Clin Biol 2007;31:617-620 Elsevier Masson SAS H. Zaghouani Ben Alayaa,*, D. Bakira, M. Hammamia, S. Tilouchb, S. Kriaaa,L. Harzallaha, H. Amaraa, A. Boughamourab, C.H. Kraiema.Inflamed Meckel diverticulum in an infant. Archives de Pédiatrie 2011;18:1001- [Gynécologie: Avril GUERRARA Santé La pré-éclampsie Dr. LARBI-BOUAMRANE R., Dr. AZZAZA-M., Service de Maternité, EPH Guerrara. Avril Définitions et facteurs de risque Résumé: La prise en charge de la prééclampsie nécessite une hospitalisation pour une évaluation soigneuse de l’état maternel et fœtal permettant de distinguer les formes légères des formes sévères. Mais elle doit être correctement définie, selon un consensus multidisciplinaire vue les variantes physiopathologiques. Il faut surtout informer, former et sensibiliser le personnel soignant afin d'assurer un dépistage précoce et efficace de cette pathologie, et la promotion de la recherche de marqueurs biologiques plaidant en faveur de la prééclampsie. Il est important aussi de poser le diagnostic précocement, et suivre un arbre décisionnel thérapeutique, afin d'améliorer les pronostics: fœtal et maternel. Abstract: The management of the PE patient requires admission in order to perform a meticulous assessment of the mothers’ and fetal state, distinguishing between the severe and the mild forms. But it must be properly defined, according to a multidisciplinary consensus due to pathophysiological variants. Should especially inform, educate and train nursing staff to ensure effective and early detection of this pathology, and promote the search for biological markers advocating preeclampsia. It's also important to diagnose early, and take a therapeutic decision tree to improve the maternal and fetal prognosis. Introduction La prééclampsie (PE) est une situation à haut risque fœtal et maternel, même en cas de forme dite modérée. En effet, l’évolution de la maladie se fait vers une détérioration progressive de l’état maternel et fœtal. Elle est imprévisible et peut parfois être très rapide. Certaines complications aiguës, au premier rang desquelles figure l’hématome rétroplacentaire (HRP), peuvent survenir brutalement au cours d’un tableau de PE apparemment peu sévère. Au milieu du XXe siècle, la prise en charge classique consistait en l’interruption immédiate de la grossesse, quel que soit l’âge gestationnel, dans le but de privilégier l’état maternel. A partir des années 99 , afin d’améliorer le pronostic périnatal en prolongeant la grossesse, une attitude expectative a été proposée lorsque la PE, même sévère, survenait avant 34 semaines. Il est recommandé d’utiliser les définitions suivantes ( ): - HTA gravidique (HTG) : PAS supérieure ou égale à 140 mmHg et/ou PAD supérieure ou égale à 90 mmHg, survenant après 20 SA et disparaissant avant la fin de la sixième semaine du postpartum ; - Prééclampsie: association d’une HTG à une protéinurie (> 0,3 g/24 h) ; - Prééclampsie (PE) sévère : avec au moins l’un des critères suivants : HTA sévère: PAS>160 mmHg et/ou PAD>110 mmHg, Atteinte rénale avec : oligurie (< 500 ml/24 h) ou créatinine supérieure à 135 mMol/l, ou protéinurie supérieure à 5 g/j, OAP ou barre épigastrique persistante ou HELLP syndrome, Eclampsie ou troubles neurologiques rebelles (troubles visuels, ROT polycinétiques, céphalées), Thrombopénie inférieure à 100. , Hématome rétroplacentaire (HRP) ou retentissement fœtal ; - Prééclampsie précoce: survenant avant 32 SA ; - HELLP syndrome : association d’une hémolyse, une cytolyse hépatique et d’une thrombopénie ; - Eclampsie (E) : survenue d’une crise convulsive tonicoclonique dans un contexte de pathologie hypertensive de la grossesse ; Les patientes à risque élevé sont celles ayant eu au moins un antécédent de PE sévère et précoce. Information et formation Il est recommandé: - De Sensibiliser les professionnels de proximité (médecin traitant, sage-femme) aux signes devant faire évoquer une PE et de favoriser le repérage des situations à haut risque de PE. Qu’une information soit systématiquement faite aux femmes enceintes sur la nécessité de consulter sans délai dès l’apparition des signes d’alerte, même en l’absence d’antécédents particuliers; afin de comprendre l’organisation des soins périnataux en réseau avec les possibilités de transfert. ] - Que les équipes soignantes prenant en charge les parturientes en PE sachent parfaitement : Rechercher systématiquement à chaque consultation une HTA, en particulier systolique ; Utiliser adéquatement le sulfate de Mg ; Organiser rapidement la naissance devant l’aggravation rapide d’une PE ou à l’issue d’une éclampsie. De réaliser un examen anatomopathologique du placenta et une autopsie en cas de décès maternel et/ou fœtal dans le cadre d’une complication de la PE. - Il est conseillé de réaliser, de principe, un examen anatomopathologique du placenta à l’occasion de tout accouchement en cas de PE. Prédire ou prééclampsie ? prévenir la Aucun critère clinique ou biologique ne prédit la survenue d’une PE dans une population de femmes enceintes tout venant et aucun examen ne peut être recommandé dans un but de prédiction de la PE. Cependant, la réalisation, dans un but prédictif de PE, du Doppler des artères utérines n’est envisageable que chez les patientes à haut risque. La prévention de la PE par l’aspirine à faible dose (75–160 mg/j) est recommandée chez les patientes à haut risque et doit être instituée avant 20 SA. L’administration de calcium ( ,5 g/jour) n’est recommandée qu’en cas de carence calcique avérée. Complications maternelles/fœtales Les complications maternelles surviennent en cours de grossesse. Dans de rares cas, des complications maternelles sévères, i.e. HELLP syndrome ou éclampsie, ont été rapportées en post-partum. La pré-éclampsie sévère (avec ou sans HELLP syndrome) La PE est dite sévère s’il existe au moins un des signes suivants: HTA sévère (PaS ≥ 6 mmHg et/ou PaD ≥ mmHg), résistance aux traitements antihypertenseurs. Atteinte rénale : oligurie (< 500 ml/24 h) ou créatinémie > à 14mg/l ou protéinurie > 5 g/24 h) : risque d'évolution vers une insuffisance rénale. Œdème aigu du poumon, surtout en cas d'HTA maligne. Barre épigastrique persistante (= signe de Chaussier +++), nausées, vomissements pouvant traduire l'installation d'un HELLP syndrome [Gynécologie: Avril GUERRARA Santé débutant (ou d'un hématome souscapsulaire du foie). Signes biologiques de HELLPsyndrome. Eclampsie ou troubles neurologiques rebelles : syndrome déficitaire mais aussi troubles visuels (scotome, myodesopsies), acouphènes, réflexes ostéo-tendineux vifs et polycinétiques, céphalées intenses traduisant l'hypertension intracrânienne liée à l'œdème cérébral. HRP ou retentissement fœtal (retard de croissance intra-utérin, anomalie du rythme cardiaque fœtal…). Comme pour toute pathologie gestationnelle, la précocité d'installation est un élément de mauvais pronostic fœtal. Eclampsie L’éclampsie survient dans moins de % des PE sévères dans les pays industrialisés, où elle est encore responsable de 15 % des décès maternels. Elle correspond à un état convulsif, à répétition (état de mal) suivi d’un état comateux. Typiquement, la PE évolue en quatre phases : phase d’invasion, phase tonique puis phase clonique et enfin en contraint le fœtus à mettre en œuvre des mécanismes de préservation des organes nobles en particulier le cerveau, le cœur, les surrénales et le rein. Lorsque ces mécanismes sont dépassés, la croissance fœtale s’interrompt et il y a un risque important de mort fœtale in utero. En cas de HELLP syndrome et surtout d’hématome rétroplacentaire, le fœtus est confronté à des hypoxémies aiguës qui peuvent entraîner son décès brutalement. Actuellement, il n’existe pas d’examen biologique de routine, non invasif, permettant d’évaluer l’état d’hypoxémie fœtale. La surveillance repose donc sur les examens de surveillance habituels du fœtus : enregistrement du rythme cardiaque fœtal et surveillance échographique complétée par l’étude Doppler des vaisseaux fœto-placentaires (Doppler ombilical, cérébral et veineux essentiellement). Lorsque l’état maternel le permet, l’objectif est d’intervenir le plus tardivement possible pour diminuer les risques de complications liées à la prématurité. En revanche, l’expectative expose aux risques de l’hypoxie fœtale. Avant terme, l’incidence des complications liées à la prématurité est diminuée par l’injection systématique de Bétaméthasone chez la mère. La Bétaméthasone partage avec la Dexaméthasone la propriété de diffuser de manière importante dans la circulation fœtale et d’induire une accélération de la maturation pulmonaire surtout, et à un moindre degré à la maturation des vaisseaux cérébraux et de l’intestin fœtal: c’est le principe de la corticothérapie anténatale. Prise en charge de la prééclampsie: Consensus professionnel phase d’hébétude. Elle s'inscrit souvent dans un contexte de HELLP syndrome mais pas systématiquement (Tableau I). Elle est associée fréquemment à des lésions cérébrales d'importance variable prédominant volontiers dans la région occipitale. Complications néonatales fœtales et L’insuffisance placentaire est à l’origine d’une hypoxie fœtale chronique responsable de retard de croissance intrautérin. Cette insuffisance placentaire 9 Organisation de la prise en charge en réseau: En cas de grossesse avec antécédents de PE, si le déroulement actuel est normal, il est possible que le suivi soit effectué par les professionnels de proximité sous couvert d’une consultation préalable du gynécologue obstétricien (GO), idéalement préconceptionnelle, donnant lieu à des recommandations écrites pour le suivi de la femme. En cas de forme non sévère de PE, il est recommandé que le bilan soit effectué par le GO en hospitalisation et qu’un suivi intensifié soit organisé (convention ou protocole écrit). ] En cas de forme sévère, l’hospitalisation s’impose immédiatement. Il est recommandé de choisir le lieu de naissance en fonction de l’âge gestationnel, des critères de gravité maternelle et/ou fœtale, et la nécessité éventuelle du recours à un service de réanimation pour la mère. Il est recommandé que les protocoles soient élaborés en commun dans un réseau de santé périnatale doté de moyens pour évaluer la qualité de la prise en charge pluridisciplinaire et le suivi de ces protocoles. Prise en charge préet interhospitalière: Avant un transfert, il est recommandé d’organiser une information des parents, idéalement conjointe obstétricale et pédiatrique, sur les enjeux maternels et fœtaux. Il est recommandé que les médecins seniors des structures impliquées dans le transfert (obstétricien, pédiatre, anesthésiste-réanimateur, urgentiste) se concertent et que les moyens adaptés soient mobilisés sans délai, selon les protocoles en vigueur au sein du réseau de périnatalité. Il est recommandé de poursuivre le traitement de l’hypertension artérielle sévère pour la contrôler pendant le transport selon des principes définis. Il est possible de poursuivre la prévention primaire de l’éclampsie par le sulfate de magnésium (MgSO4) pendant le transfert. Il est possible d’utiliser les benzodiazépines injectables en préhospitalier dans le traitement de l’éclampsie. Il est recommandé, pendant le transport, d’effectuer une surveillance clinique de la conscience, et d’installer un monitorage de la fréquence cardiaque (électrocardioscope), de la fréquence respiratoire, de la saturation pulsée en oxygène, de la mesure discontinue de la pression artérielle et, chez la patiente intubée, de la capnométrie en continu. En cas d’anomalies du rythme cardiaque fœtal (RCF), la naissance dans l’établissement initial d’accueil, quel qu’en soit le type, doit être envisagée. Prise en charge hospitalière des prééclampsies: L’enregistrement du RCF, la biométrie fœtale obtenue par échographie et les examens Doppler fœtaux sont recommandés pour l’évaluation fœtale. Il est recommandé de débuter la corticothérapie, à un terme adapté, (deux fois 12 mg de Bétaméthasone à 24 heures d’intervalle) pour maturation fœtale le plus précocement possible après le diagnostic, notamment avant un transfert. [Gynécologie: Avril GUERRARA Santé Au cours de la PE sévère, il est recommandé de traiter l’HTA. Lorsque la pression artérielle diastolique est supérieure à 110 mmHg ou la pression artérielle systolique supérieure à 160 mmHg, il est recommandé de débuter un traitement antihypertenseur. L’expansion volumique systématique n’est pas recommandée car il n’a pas été démontré une amélioration du pronostic maternel ou néonatal et elle peut induire un œdème aigu du poumon (OAP). L’expansion volémique prudente est possible en cas de chute brutale et significative de la pression artérielle lors de l’introduction des médicaments vasodilatateurs. En cas de PE sévère, la prévention de la crise d’E par du MgSO4 est recommandée devant l’apparition de signes neurologiques et en l’absence de contreindications (insuffisance rénale, maladies neuromusculaires). Le schéma thérapeutique initial comporte un bolus (4 g) de MgSO4 puis une perfusion IV continue de 1 g/h. La surveillance du traitement par MgSO4 doit reposer sur une évaluation répétée de la conscience (Glasgow = 15), de la présence des ROT, de la fréquence respiratoire (> 12 c/min) et de la diurèse (> 30 ml/h). En cas de manifestations cliniques de surdosage, la perfusion doit être arrêtée, l’injection de gluconate de calcium envisagée et la magnésémie mesurée. Une surveillance répétée de la numération plaquettaire est recommandée dans les formes sévères de PE. Critères d’arrêt de la grossesse: En cas de PE non sévère au-delà de 36 SA, il faut envisager d’interrompre la grossesse. Une PE sévère au-delà de 34 SA est une indication à l’arrêt de la grossesse. En cas de PE sévère avant 24 SA, une ITG doit être clairement discutée avec les parents. Les indications d’arrêt de la grossesse dans les PE sévères entre 24 et 34 SA peuvent être maternelle ou fœtale : Pour raison maternelle : - Immédiates: HTA non contrôlée, éclampsie, OAP, HRP, thrombopénie<50000, hématome souscapsulaire hépatique, - Après corticothérapie pour maturation fœtale (si les conditions maternelles et fœtales permettent de prolonger la grossesse de 48 heures) : insuffisance rénale d’aggravation rapide et/ou oligurie (< 100 mm/4 h) persistante malgré un remplissage vasculaire adapté, signes persistants d’imminence d’une éclampsie, douleur épigastrique persistante, HELLP syndrome évolutif ; Pour raisons fœtales : décélérations répétées du RCF, variabilité à court terme inférieur à 3 ms, contrôlée, RCIU sévère au-delà de 32 SA, diastole ombilicale artérielle inversée, au-delà de 32 SA. Lorsque l’interruption de la grossesse est décidée sans qu’il y ait une nécessité absolue d’arrêt immédiat, il est possible de déclencher l’accouchement après maturation cervicale. Pronostic et examens biologiques en post-partum La surveillance biologique est calquée sur la surveillance mise en œuvre pendant la grossesse afin de vérifier l’amélioration ou l’absence de complications secondaires (HELLP syndrome). Dans la majorité des cas, il y a une normalisation complète des anomalies hépatiques. Les stigmates biologiques les plus fréquents sont liés à la persistance des lésions rénales. Dans de rares cas, les lésions rénales sont irréversibles justifiant une prise en charge néphrologique. La survenue d’une PE précoce, sévère ou itérative, justifie la recherche d’une thrombophilie même en l’absence d’antécédent thrombo-embolique. L’identification d’une thrombophilie justifiera la mise en œuvre d’un traitement anticoagulant à dose préventive voire curative. L’accouchement et la délivrance demeurent le traitement de la prééclampsie et permettent dans la majorité des cas la régression spontanée, complète et rapide des signes cliniques et des anomalies biologiques lors des premiers jours du post-partum. Cependant, les risques de complications liées à l’évolution de la maladie persistent principalement dans les 48 à 72 h, parfois jusqu’à une semaine après l’accouchement. Ils sont favorisés par les bouleversements hémodynamiques du post-partum ou les thérapeutiques instaurées. Cette période à risque mérite donc une surveillance intensive et l’adjonction de traitements appropriés. ( ) Conclusion ] Références: (1)INFORMATION PROFESSIONNELLE: Prise en charge multidisciplinaire de la prééclampsie. Recommandations formalisées d’experts communes, Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 28 (2009)275–281, Société française d’anesthésie et de réanimation (Sfar), Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), Société française de médecine périnatale (SFMP), Société française de néonatalogie (SFNN). . Elsevier Masson SAS. Les troubles biologiques au cours des états pré-éclamptiques : aspects physiopathologiques et cliniques; Chlœ Trablya, Rene-Charles Rudigoza, b, Gil Dubernarda, Cyril Huissouda,c. © Elsevier Masson SAS. REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES AVRIL 2010 - N° ( )Recommandations formalisées d’experts, Devenir à court terme des patientes ayant développé une prééclampsie sévère, G. Beucher (a),*, T. Simonet (b), M. Dreyfus (a). (a) Service de gynécologie-obstétrique et médecine de la reproduction; (b) Département d’anesthésie-réanimation, CHU de Caen, avenue Georges-Clémenceau, 14033 Caen cedex, France. 2010 Publié par Elsevier Masson SAS. Plus que les antihypertenseurs, une surveillance materno-fœtale rigoureuse et une extraction fœtale au bon moment sont les vrais traitements de la PE. La prévention des complications maternelles de l’HTA impose cependant une prise en charge adéquate. «Ceux qui ne font rien, ne se trompent jamais» (Théodore de Banville) Un grand hommage à ces femmes et à ces hommes qui ont choisi les chemins pleins de périls mais les chemins qui montent. Ils servent tous avec dévouement et abnégation dans cette contrée lointaine de notre Algérie profonde. Et c’est tout cela qui explique le respect et la considération dont jouit notre équipe chirurgicale, tout cela dans la modestie et l’humilité qui sied aux grands Hommes… Dr. Dahia Mohamed El arbi Un hommage particulier à ces « Sages» femmes qui aident à donner la vie. Toujours à l’écoute, elles sont un exemple de courage et de dévouement. Merci d’avoir accepté cette collaboration grâce à laquelle nous construirons, avec l’aide de Dieu, l’Algérie de demain. Un remerciement très particulier de la part de l’administration et du directeur de l’EPH Guerrara pour tous les membres du comité de formation continue pour tous leurs efforts ainsi que toute personne ayant participé de près ou de loin à la parution de ce premier numéro, spécialement nos sponsors pour leur aide très utile : LAD Pharma SARL, Entreprise HAMMANI Boubaker, M. SAID Mordjane et M. BEN KERAANE Salah. Agenda 2012 (Avril – Mai) Journée de l’association des médecins spécialistes de la wilaya de Ghardaïa (04-05 Mai 2012) ; La communication en milieu hospitalier – Dr. BAMOUNE (Avril 2012) ; CAT devant une hémorragie digestive – Dr. AMEUR (Mai 2012) ; Les infections nosocomiales – Dr. BENAYA (Mai 2012) ; Le polytraumatisé – Dr. DAHIA (Avril 2012) ; L’insuffisance coronarienne – EPH Metlili (19 Mai 2012). GUERRARA Santé Cancer du sein Dr DAHIA .M. A. Médecin spécialiste en Chirurgie générale, Service de chirurgie générale; Dr RAMDANI M. Chef de service de Pédiatrie; EPH Guerrara Résumé Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme dans les pays occidentaux avec plus d’un million de nouveaux cas par an dans le monde (22 % des cancers diagnostiqués chez la femme)et plus de 370 000 décès par cancer du sein par an (14 % des décès par cancer chez les femmes). En Algérie : L’incidence du cancer du sein a été multipliée par 5 en moins de 20 ans, ce qui fait de cette localisation cancéreuse, la première en Algérie, avec environ 7000 nouveaux cas annuels (sur 35000 nouveaux cas annuels toutes localisations confondues). La mortalité par cancer du sein est d’environ 3500 cas annuels.Les facteurs de pronostic du cancer du sein sont nombreux, complexes et souvent liés entre eux.Le dépistage et le diagnostic sont rendus plus précoce d’une part grâce à l’information et à l’éducation du public, et d’autre part en raison des progrès de l’imagerie, en particulier pour les tumeurs de petite taille et les récidives précoces. Mais, les cancers du sein ont une évolution souvent déroutante: il existe des formes qui évolueront de façon très favorable et, au contraire, certaines qui seront rapidement métastatiques. Il est donc intéressant de mettre en évidence des critères cliniques et histopathologiques qui permettront de distinguer les patientes à pronostic très favorable, qui bénéficieront de thérapeutiques « allégées », des patientes à pronostic d’emblée défavorable qui devront être « lourdement traitées ». Introduction [Cancer du sein - Avril Le Dossier Les circonstances de diagnostic d’une tumeur sont le plus souvent le fait de la découverte d’un nodule par la patiente ou lors d’un examen médical systématique. Le dépistage des cancers du sein a pour objectif de permettre que soient découvertes les tumeurs à un stade infraclinique (taille<10 mm). Pour les tumeurs palpables, le diagnostic est fait par le triplet: clinique, mammographie, microbiopsie. Au terme du bilan pré-thérapeutique, le cancer du sein doit être classé dans un système qui permette de constituer des groupes de pronostic homogènes. Cette classification conditionnera les séquences thérapeutiques optimales ainsi que la prise en charge des patients. Dépistage Ces mesures visent à détecter le plus tôt possible le cancer afin d’enrayer sa progression et, si possible, de le guérir. Observation de toute anomalie. Soyez à l’affût de tout changement au sein : bosse, écoulement, rétraction du mamelon, douleur, etc. Pour ce faire, autopalpation des seins régulièrement. Examen clinique des seins par un professionnel de santé. L’amélioration des pratiques professionnelles radiologiques et du bon usage des techniques d’imagerie pour le dépistage du cancer du sein dans la population générale mais également dans une population ciblée (femmes avant 50 ans, femmes à risque) a fait baisser l'incidence du cancer du sein. Moyens du dépistage Valeur de la mammographie de dépistage: La mammographie est la seule technique dont l’efficacité est prouvée pour le dépistage et dont le rapport coût efficacité est acceptable. La sensibilité de la mammographie dans les études randomisées est comprise entre 68 et 88 %, la spécificité de la mammographie est comprise entre 82 et 93 %. Echographie: De multiples séries de la littérature depuis 1995 ont rapporté un taux de dépistage des cancers infracliniques et inframammographiques visualisés de novo par l’échographie de 35 proche de celui du dépistage mammographique IRM: Les principales études publiées sont prospectives mono- ou multicentriques, incluant au total plus de 4000 patientes d’âge moyen compris entre 40 et 47 ans (âge minimal 19—31 ans). Les taux annuels de cancers retrouvés par l’IRM sont entre 1 et 4 % et parallèles au risque. La sensibilité de l’IRM dans ce cadre varie de 71 à 100 % et la spécificité de 83 à 97 %. Les cancers détectés sont majoritairement invasifs de grade 3, infracentimétriques, sans envahissement ganglionnaire. Quel dépistage pour quelles femmes? Les femmes de 50 à 74 ans: Le choix de cette tranche d’âge est basé sur les recommandations de l’ANAES (1999 et 2 2) s’appuyant sur les résultats des essais et méta-analyses. Les femmes sont invitees jusqu’{ 74 ans car l’incidence et la mortalité sont élevées dans cette tranche (3 71 et 9‰ en 2 5 respectivement) et le risque aussi élevé, le dépistage y est efficace et l’allongement de la durée moyenne de vie des femmes le justifie. ] Les problèmes de la densité mammaire: L’impact de la densité sur le risque de cancer du sein: le risque est 2 à 6 fois plus élevé que chez les femmes dont les seins sont graisseux et il est indépendant de l’âge du statut ménopausique, du poids et de la parité. L’incidence et la mortalité par cancer du sein croîssent fortement entre 40 et 50 ans. L’Anaes en 2 4 n’a pas retenu l’opportunité d’étendre le dépistage malgré le gain (non estimé) en morbidité (chirurgie moins mutilante, traitements systémiques moins fréquents, diminution des récidives, amélioration de la qualité de vie) en raison de la méconnaissance des performances de la mammographie dans cette tranche et du bénéfice sur la mortalité spécifique. Le dépistage des femmes à risque Celui-ci rend nécessaire l’évaluation du risque par une consultation d’oncogénétique lorsqu’il existe un risque familial. L’American Cancer Society recommande l’IRM annuelle en dépistage associée à la mammographie pour les femmes mutées BRCA1 ou (risque de 65 et 45 % à 70 ans, respectivement), les femmes non testées apparentées au premier degré avec une mutation BRCA; l’apport de l’échographie dans ce context encourage à la proposer en première intention même si bien souvent c’est en second look après la découverte d’une anomalie IRM isolée qu’elle est réellement efficace. Diagnostic L’examen clinique en sénologie, a tout intérêt à être aussi systématique et stéréotypé que possible afin de ne pas omettre certains éléments dont la présence ou l’absence pourraient être importantes. L’interrogatoire en particulier lors de la première consultation, doit recueillir un grand nombre de notions sur les antécédents et les facteurs de risqué: • Age des premières règles; • Etat marital G?P?, son âge à la première grossesse; • ATCD relatifs { la lactation et { l’allaitement; • Age { la menopause; • Antécédents familiaux de cancer du sein et de l’ovaire de ses parents de premier degré (mère, soeurs, tantes et grand-mères); • Prise ou non de contraceptifs oraux (si oui, durée); • Suivi ou non d’un traitement hormonal substitutif (THS) d’un traitement contre l’infertilité. De même l’examen physique mené dans plusieurs positions, de façon bilatérale, symétrique et comparative, sera effectué de façon aussi systématique. 12 GUERRARA Santé Les principaux signes cliniques à rechercher comme étant particulièrement évocateurs d’un cancer sont les suivants: À l’inspection, en position debout et assise, on recherchera la présence d’un méplat cutané d’une inflammation localisée ou diffuse d’une rétraction cutanée ou mamelonnaire d’apparition récente d’une anomalie cutanée mamelonnaire d’une asymétrie récente d’un aspect de « peau d’orange » ou la présence de nodules dermo-épidermiques (nodules dits « de perméation »). Figure01 : Recherche des déformations cutanées À la palpation des 2 seins: en position assise, les bras le long du corps, puis les mains placées derrière la tête, puis en position allongée sur le dos les mains derrière la tête, effectuée les doigts bien à plat on recherchera l’existence d’un ou plusieurs nodules dont les caractères évocateurs de malignité sont les suivants : • Irrégularité, mauvaise limitation; • Adhérence cutanée ou profonde; • Consistance ferme voire dure; • Il importe de consigner la taille, la localisation et les principales caractéristiques cliniques de ce(s) nodule(s) sur un schéma: – La taille doit être mesurée de façon aussi précise que possible, en mm, – La localisation doit être effectuée en respectant la nomenclature usuelle: supéro-externe, supéro-interne, inféroexterne, inféro-interne, central ou rétroaréolaire, axillaire. Par exemple, une lésion siégeant à la verticale du mamelon ne doit pas être décrite comme siégeant dans le quadrant inférieur, mais à l’union des quadrants inférieurs. • Existence d’un écoulement mamelonnaire d’autant plus évocateur qu’il serait uni-orificiel et sanglant; • Présence éventuelle d’adénopathies par la palpation des creux axillaires et la région sus-claviculaire en notant le cas échéant leur taille et leur mobilité. Conduite du diagnostic On est amené à poser le diagnostic de cancer du sein devant l’existence d’une 13 [Cancer du sein - Avril Le Dossier tumeur palpable ou devant une anomalie sur un examen d’imagerie. Le développement et l’efficacité des campagnes de dépistage systématique de masse, jointe { l’amélioration de la qualité et de la définition de la mammographie, font que le diagnostic à un stade infra clinique tend à prendre le pas. L’association mammographie + échographie est performante et devrait être systématique d’autant plus que la patiente est jeune et présente des seins denses. La mammographie numérique, en constante amélioration, permet désormais d’obtenir une définition comparable à celle des clichés argentiques tout en améliorant la lisibilité. Selon les recommandations de l’ANAES le compterendu mammographique doit faire l’objet d’un classement utilisant la grille établie par l’American College of Radiology (ACR). Depuis l’apparition et la généralisation des techniques de micro biopsies guides (Mammotome®, Vacora®) la tendance est { l’obtention d’un diagnostic préopératoire formel. Ces techniques possèdent un taux très bas de faux négatifs et permettent, en particulier face à des foyers de micro-calcifications d’éviter les interventions inutiles et de pouvoir le cas échéant proposer d’emblée la « bonne opération ». En face d’une tumeur palpable ou non, ces techniques de biopsie sont également largement employées, guidées par mammographie ou échographie. A contrario, le recours à la cytoponction, autrefois assez répandu pour le diagnostic des nodules, tend à régresser considérablement du fait d’un nombre élevé de faux négatifs. La cytologie ganglionnaire conserve toutefois la plupart de ses indications. Examens invasifs Les micro-biopsies peuvent être réalisées au pistolet automatique. Elles ont Figure 2 : Microbiopsie échoguidée ] l’avantage d’apporter un diagnostic histologique { condition qu’il y ait au moins 6 prélèvements, que le calibre de l’aiguille soit 14 { 16 G et qu’un contrôle radiologique des carottes vérifie la presence d’éléments microcalcifiés. Drill-biopsie : Certaines équipes réalisent sous anesthésie locale grâce { l’utilisation de forets à rotation rapide des "minibiopsies" qui permettent d’extraire un «cylindre» de tissu tumoral, sur lequel une étude histologique précise et un dosage des récepteurs hormonaux sont possibles. Biopsie cutanée: Elle s’adresse essentiellement aux cancers du sein inflammatoires où la biopsie apporte le diagnostic histologique et permet la recherche des récepteurs hormonaux. Bilan d'extension . Sur le plan locorégional On précise le siège de la tumeur et ses dimensions en cm (pas uniquement la plus grande dimension). Un schéma et une photographie en position couchée (en position de traitement) avec repérage du centre de la tumeur par rapport au centre du mamelon (coordonnées géographiques). On recherche une éventuelle extension cutanée (peau d’orange infiltration avec ulcération) et une éventuelle extension en profondeur (tumeur mobile avec les pectoraux à la manœuvre de Tillaux ou fixée { la paroi thoracique). On précise s’il y a des adénopathies cliniques leur taille et leur siège. En cas de doute sur le caractère pathologique ou non d’une adénopathie axillaire (ganglion mou de moins de 1 cm), si un geste chirurgical n’est pas d’emblée envisagé on peut réaliser une ponction cytologique. On note des signes éventuels d’inflammation locale au niveau de la tumeur, ou régionale au niveau du sein dont la valeur pronostique est grande lorsqu’ils existent. Sur les mammographies on recherche un éventuel deuxième foyer dans le sein homolatéral et dans l’autre sein. . A distance On recherche des métastases à distance pour les cancers infiltrants d’1 cm ou plus. Le bilan biologique comprend: Hémogramme, bilan hépatique (PA, γGT, 5'nucléotidases), ionogramme sanguin (en particulier: calcémie), marqueurs du cancer du sein (CA15-3, on peut discuter de l’ACE). Pour les tumeurs de plus de 3 cm ou localement évoluées ou inflammatoires ou associées à des adénopathies axillaires fixées, le bilan d’extension se justifie. Il comportera une radiographie pulmonaire, une échographie abdominale, une scintigraphie osseuse, un bilan biologique GUERRARA Santé [Cancer du sein - Avril Le Dossier (NFS, fonctions rénales et hépatiques, CA 15.3). Anatomie pathologique: L’examen anatomopathologique est primordial puisqu’il est le seul qui permet d’affirmer avec certitude le diagnostic de malignité d’une tumeur. À partir d’une biopsie et/ou de la pièce d’exérèse chirurgicale, la classification dans le système TNM (T: tumeur primitive, N: (Nods) adénopathies régionales, M: métastases à distance) est la plus couramment utilisée. T: Description T0: Tumeur non détectable à l’examen clinique Tis: Carcinome in situ sans tumeur décelable T1: Tumeur de moins de 20 mm T2: Tumeur de plus de 20 mm et de moins de 50 mm T3: Tumeur de plus de 50 mm T4: Tumeur envahissant la peau et/ou la paroi thoracique N: Description N0: Absence d’adénopathie décelable N1: Présence d’une ou plusieurs adénopathies axillaires N2: Présence d’adénopathies fixées N3: Adénopathies dépassant la région axillaire (sus claviculaire) M: Description M0 Absence de métastase décelable M1 Présence de metastases Classification PEV La classification PEV renseigne sur le potentiel évolutif de la tumeur: dans la pratique, seuls les PEV2 et PEV3 sont actuellement utilisés, la notion de croissance rapide à la base de la classification PEV 1 étant pas trop subjective. PEV Description PEV0: Pas de signe d’évolution rapide PEV1: Tumeur à croissance rapide PEV2: Idem avec signes inflammatoires localisés PEV3 Mastite carcinomateuse Les carcinomes Les carcinomes représentent 98% des tumeurs malignes du sein. On distingue les carcinomes non infiltrants des carcinomes infiltrants. Les carcinomes non infiltrants - Les carcinomes intra-canalaires (ou galactophoriques in situ) sont caractérisés par leur multicentricité qui est la présence de lésions disséminées dans les different quadrants du sein. La multifocalité est la présence de plusieurs foyers dans un même quadrant du sein. - Les carcinomes lobulaires in situ sont une prolifération bénigne d’excellent pronostic (qui fait réfuter par certains le terme de carcinome). Les lésions sont fréquemment multicentriques et bilatérales, découverte sur pièces de biopsie pour d’autres lésions. Le diagnostic de carcinome in situ est difficile: il ne faut pas méconnaître un éventuel carcinome micro-invasif ou invasif. Aussi est-il nécessaire d’établir une étroite collaboration entre les différents praticiens impliqués (radiologue, chirurgien, anatomo-pathologiste, radiothérapeute). Les carcinomes infiltrants (75 %) Les carcinomes canalaires infiltrants sont retrouvés dans 70 % des cas ils peuvent être plus ou moins différenciés. Les carcinomes lobulaires infiltrants sont retrouvés dans 5 à 15 % des cas, et sont fréquemment associés à des foyers de carcinome lobulaire in situ. PRONOSTIC Les facteurs pronostiques principalement retenus sont: La taille anatomique de la tumeur selon son plus grand diamètre Le nombre des ganglions envahis: la plupart des auteurs admettent un seuil audelà de trois ganglions permettant de classer les patientes à pronostic de plus en plus péjoratifs: N–, N+ (1 à 3 ganglions), N+ (> 3 ganglions) Le grade histopronostique le plus utilisé est celui de Scarff et Bloom qui tient compte de la différenciation tumorale, de l’anisocaryose et de l’activité mitotique. Survie à cinq ans en fonction du grade histopronostic et de l’envahissement ganglionnaire, la présence de récepteurs hormonaux (aux estrogènes et à la progestérone) ainsi que la surexpression de HER2, permettront d’élargir l’arsenal thérapeutique disponible. Le récepteur Her-2 peut être surexprimé dans 30 % des cancers du sein et s’avère être un facteur de mauvais pronostic, par une diminution de la survie globale et du délai de rechute. L’oncogène HER2/neu intervient dans la cancérogenèse mammaire par amplification et/ou surexpression de son produit, la protéine HER-2 qui prend une importance considérable en tant que cible thérapeutique. De nombreuses études démontrent l’intérêt d’utiliser le taux de ] Her-2 circulant comme outil de suivi thérapeutique dans le cancer du sein métastatique surexprimant Her-2. La biologie n’est réalisée qu’au moment du diagnostic, puisqu’elle n’a aucune valeur en dépistage, le taux initial de CA 15,3 est un facteur pronostique reconnu. Un taux de CA 15,3 > 50 UI/L est un bon indicateur du risque métastatique motivant une exploration ciblée du bilan d’extension initial. À ces critères reconnus et validés viennent s’ajouter d’autres marqueurs en cours d’évaluation clinique et biologique tels que des témoins de prolifération (Mib1 ou Ki67), la présence de gènes de susceptibilité (BRCA1-BRCA2), d’oncogènes de facteurs de croissance de marqueurs de la néoangiogenèse (uPA, PAI1), de marqueurs de chimiorésistance (hmdr1)... Traitement Nous envisagerons successivement les méthodes thérapeutiques, puis les différentes indications. Méthodes • La chirurgie: On distingue: - La conservation du sein (traitement conservateur) est majoritaire dans les traitements chirurgicaux des cancers du sein (tumorectomie, zonectomie, quadrantectomie…). La seule description objective de l’exérèse est la mesure de la taille tumorale et la mesure des marges de tissu sain péritumoral. Pourtant l’exigence de sécurité peut faire varier ces marges de 1 à 10mm, cette vérification de la qualité des marges d’exérèse demeure l’indication la plus importante de l’examen extemporané, qui doit être effectué sur une pièce opératoire correctement orientée. La marge d’exérèse est un paramètre déterminant du contrôle du risque de récidive locale. En pratique, elle doit être d’autant plus importante que la patiente est jeune, que la tumeur est agressive (grade, index mitotique, emboles) et qu’il existe des lésions associées de carcinome in situ. Il peut être utile de placer 2 ou 3 clips de Figure : (a) Prélèvement d’un lambeau myo-cutané du grand dorsal. (b) Reconstruction par lambeau du grand dorsal et prothèse. Greffe aréolaire et plastie du mamelon. 14 GUERRARA Santé titane sur les tranches glandulaires pour guider la radiothérapie (surdosage du lit tumoral). La réparation de la perte de substance glandulaire doit être systématique; parfois recours à la chirurgie oncoplastique. - La mastectomie est en règle une exérèse type intervention de Patey. L’incision fusiforme, oblique, a des dimensions qui varient selon la quantité de peau que l’on envisage de sacrifier. La perspective d’une reconstruction immédiate rend ce sacrifice plus économe voire minimal. Dans le cas contraire, il est inutile de conserver de la peau en excès, le seul objectif étant de parvenir à une fermeture sans traction, et surtout sans « oreilles » en particulier au niveau de l’extrémité axillaire de la cicatrice. L’impératif prédominant de la mastectomie est l’exhaustivité de l’exérèse glandulaire. Le décollement cutanéoglandulaire dans le plan des crêtes de Duret doit être suffisamment superficiel. - L’exploration axillaire est systématique pour toute tumeur infiltrante. – Le curage ganglionnaire doit emporter Figure (a): Technique chirurgicale du ganglion sentinel (GS) Figure (b): Technique chirurgicale du ganglion sentinel (GS) un nombre suffisant de ganglions, de l’ordre d’une dizaine. Il porte en général sur les deux premiers étages de Berg, l’accès au troisième étage au del{ du petit pectoral n’étant indiqué qu’en cas d’envahissement massif des deux premiers. Il est en règle effectué par une incision séparée lors des traitements conservateurs ou par l’incision de mastectomie et alors réalisé en « monobloc». 15 [Cancer du sein - Avril Le Dossier – Le curage ganglionnaire est suivi d’une morbidité incompressible qui a conduit à lui chercher des alternatives dans les cas où le risque d’envahissement ganglionnaire est faible. C’est ainsi que s’est développée la technique du ganglion sentinelle, initialement validée dans la chirurgie du mélanome et du cancer de la verge. Le principe est d’identifier le premier relais ganglionnaire drainant la tumeur, de le prélever et de ne réaliser le curage complet que si, et seulement si, ce ganglion est envahi. Cette identification se fait soit par injection d’un colorant lymphophile (Bleu Patent®), soit par lympho scintigraphie isotopique au technétium, soit encore par technique mixte utilisant les deux méthodes. La chirurgie de reconstruction du sein: La reconstruction immédiate n'est pour autant pas systématique. Dans le cas des tumeurs infiltrantes elle peut conduire à un retard { l’instauration d’un traitement adjuvant et à un risque (réel ou supposé) de dégradation du résultat entraîné par la radiothérapie. La reconstruction immédiate doit en revanche être très largement proposée lors des mastectomies pour carcinoma intracanalaire. Sans rentrer dans des détails techniques, quelques notions de base peuvent être évoquées: – La reconstruction par prothèse « simple ». – L’utilisation de tissus autologues à l’aide de lambeaux musculo cutanés (grand dorsal, grand droit) donne des resultants satisfaisants et plus stables au prix d’une cicatrice supplémentaire. Ces méthodes sont de plus en plus employées y compris dans le cadre de la reconstruction immédiate. – La reconstruction aréolaire n’est pratiquement jamais effectuée lors du premier temps. Elle fait appel soit à un tatouage, soit à une greffe de peau prélevée au niveau du sillon génitocrural • La Radiothérapie agit en complément du geste chirurgical. Elle participe à la pérennité du contrôle local et confère un bénéfice en survie. Elle est systématique en cas de traitement conservateur, et possède également de larges indications après mastectomie pour tumeur infiltrante. Les cibles sont l’ensemble du sein en cas de traitement conservateur, la paroi thoracique en cas de mastectomie, les aires ganglionnaires mammaires internes et sus claviculaires. Les doses délivrées sont de l’ordre de 45 Gy sur la glande et les aires ganglionnaires, avec un boost de 15 Gy sur le lit tumoral à ] raison de 1,8 Gy, 5 fois par semaine pendant 5 semaines. Sa réalisation par curiethérapie { l’iridium n’est plus actuellement réalisée que par de rares équipes. La dose totale de 60 Gy ainsi reçue sur le sein est celle qui apporte le bénéfice optimal notamment sur le risque de récidive. • La chimiothérapie Ses modalités et ses indications sont en constante évolution. Le bénéfice apporté par la chimiothérapie adjuvante est réel et d’autant plus net qu’il existe initialement des facteurs de mauvais pronostic. Contrairement à l’hormonothérapie ou aux traitements ciblés, pour lesquels on dispose de facteurs prédictifs d’efficacité fiables (RH Her2…). Certaines présentations de la maladie vont imposer le recours à une chimiothérapie de première intention (chimiothérapie néo adjuvante). Les protocoles de chimiothérapie adjuvante encore les plus utilisés comportent une anthracycline (épirubicine ou doxorubicine) associée au cyclophosphamide et au 5 FU (protocole FEC ou FAC). Cependant, le bénéfice apporté par l’utilisation des taxanes a été démontré non seulement en situation néo adjuvante ou métastatique mais aussi en situation adjuvante, et ces drogues (Taxol®, Taxotère®) font désormais partie de l’arsenal thérapeutique dans cette indication. Les cycles de traitement comportment une journée de traitement suivie de 3 semaines de « repos ». Ce délai est destiné à réduire les effets secondaires, en particulier médullaires. Des protocoles hebdomadaires (Taxol®) sont parfois employés. La mise en place d’un boîtier de perfusion implantable (chambre implantable) est quasiment systématique. • L’hormonothérapie La connaissance de la sensibilité du cancer du sein aux estrogènes est { l’origine de l’hormonothérapie. La sensibilité aux estrogènes des cellules tumorales se fait par l’intermédiaire des récepteurs d’estradiol (RE) et de progestérone (RP). La présence dans le tissu tumoral de l’un au moins des deux récepteurs est nécessaire pour définir l’hormonosensibilité de la tumeur. L’hormonothérapie du cancer du sein cherche { supprimer l’action stimulante des estrogènes sur les cellules tumorales. Elle est basée sur la privation en estrogènes des cellules tumorales; suppression ovarienne (SO) ou inhibiteurs de l’aromatase (IA) ou sur le blocage des RE. L’hormonothérapie suppressive consiste à priver les récepteurs 14de stimulation hormonale. – Avant la ménopause, la castration chirurgicale ou radique n’a plus que de GUERRARA Santé [Cancer du sein - Avril Le Dossier rares indications. Elles laissent maintenant la place à la castration chimique par agonists LH-RH. Ces drogues qui n’ont (curieusement ?) pas l’AMM dans cette indication sont pourtant largement prescrites. Leur action est réversible à l’arrêt du traitement. – Après la ménopause, Les inhibiteurs de l’aromatase de dernière génération (Arimidex®, Femara®, Aromasine®) sont le standard en matière d’hormonothérapie de la femme ménopausée. Ils possèdent moins d’effets secondaires que le tamoxifène, mais sont délétères sur la minéralisation osseuse et doivent parfois être associés à un biphosphonate (Actonel®, Fosamax®). L’hormonothérapie substitutive consiste à saturer les récepteurs par une anti-hormone dépourvue d’action stimulatrice. Le tamoxifène (Nolvadex ®) est de prescription standard chez la femme non ménopausée. Cette molécule entraîne parfois une hyperoestrogénémie sévère qui peut nécessiter l’association d’un agoniste LHRH. Il faut savoir également que le tamoxifène n’est pas contraceptif et possède une action tératogène. Il est également responsable d’une légère augmentation du risque de carcinoma endométrial. Toutefois, l’importance des effets secondaires fait qu’il existe une recherche très active pour l’utilisation des autres SERM (selective estrogen receptor modulator) au premier rang desquels il faut citer le raloxifène (Evista®) . • Les traitements ciblés L’existence d’une surexpression Her2 est prédictive de l’efficacité du trastuzumab (Herceptin®). Encore récemment réservée aux patientes en situation métastatique, l’Herceptin ® est maintenant prescrite en néo adjuvant, voire en adjuvant chez les patientes jeunes présentant d’importants facteurs de gravité. Il est le plus souvent prescrit en association avec un taxane. INDICATIONS Les tumeurs opérables d’emblée: sont les plus fréquentes; sont exclues de ce groupe les tumeurs localement avancées (T4, N2, N3), les tumeurs inflammatoires (PEV), les états métastatiques synchrones. – La conservation mammaire est souvent possible. Ses limites théoriques sont la taille tumorale (<30 mm), les tumeurs unifocales l’absence d’envahissement aréolo mamelonnaire. De plus en plus fréquemment une taille tumorale supérieure indique une chimiothérapie 15 néo adjuvante, dans le but de réduire la tumeur pour permettre la conservation du sein. Cette approche thérapeutique n’apporte pas de bénéfice en survie par rapport à une mastectomie suivie de chimiothérapie adjuvante et possède un risque non nul de récidive locale. Elle est toutefois de plus en plus employée. – La mastectomie reste l’indication standard dans les tumeurs de plus de 30 mm, ainsi que dans les récidives locales après traitement conservateur. L’irradiation mammaire est systématique après conservation du sein.Après mastectomie l’irradiation est normalement réservée aux patientesN+ (paroi, CMI, sus claviculaire). Elle semble toutefois pouvoir apporter également un bénéfice de survie chez les patientes N-. Les indications du traitement systémique adjuvant dépendent des facteurs de pronostic. Selon les termes du consensus actuel, on peut individualiser un groupe de patientes de très bon pronostic pour lesquelles aucun traitement adjuvant n’est nécessaire car son bénéfice n’est pas significatif. Il faut pour cela que la totalité des critères cidessous soit réunie: 1) âge de plus de 45 ans ; 2) tumeur de moins de 10 mm ; 3) grade SBR I ; 4) récepteurs hormonaux positifs ; 5) pas d’atteinte ganglionnaire. Si un seul de ces critères est pris en défaut un traitement adjuvant est nécessaire. Cancer du sein et grossesse Pendant la grossesse l’incidence est estimée à environ 1/3000;La probabilité de grossesse chez une femme atteinte d’un cancer du sein est de 3 %.L’examen clinique des seins est donc plus facile au coursdu premier trimestre de la grossesse avant l’engorgement mammaire lié à l’imprégnation hormonale.des examens peuvent être réalisés pendant la grossesse, telle que la mammographie qui a l’avantage d’émettre une faible irradiation mais qui ne permet pas un diagnostic correct de tumeur maligne pendant la grossesse à cause de l’imbibition mammaire gravidique. L’échographie permet de reconnaître une tumeur solide, d’en apprécier les dimensions, ainsi que le caractère unique ou multiple, la biopsie échoguidée quant à elle permet de préciser la nature de la tumeur. Et enfin, le bilan d’extension pendant la grossesse est limité à la radiographie de thorax et à l’échographie abdominopelvienne.Le pronostic des cancers du sein associés à une grossesse est probablement lié au facteur pronostique pejorative indépendant qu’est le jeune âge; fréquence des tumeurs de grade élevé, absence de RH, fréquence des tumeurs surexprimants HER2. Figure Cancer du sein avec ganglionnaire axillaire ] . atteinte L’indication de radiothérapie après mastectomie reste un standard chez les patientes chez qui plus de trois ganglions axillaires sont atteints ; elle est encore débattue dans le cas contraire. Probablement que l’aire de la biologie nous permettra de mieux individualiser les groupes de patientes qui seront traités par irradiation adjuvante. Formes cliniques plus particulieres Cancer du sein chez l'homme Le cancer du sein chez l’homme est une maladie rare environ 1 % des cancers .Son incidence est trop faible ne justifie pas un dépistage systématique. Habituellement il s'agit d'une masse palpable qui peut être douloureuse. L’écoulement mamelonnaire est un symptôme rare. Aussi, les différentes techniques d’imagerie telles que la mammographie l’échographie éventuellement l'IRM permettent de rassurer certains patients ou d’orienter d’éventuels prélèvements biopsiques en vue d’un examen histologique. La grande question est de différencier le cancer du sein de l’homme et la gynécomastie qui prédomine largement. Échographie mammaire : cancer du sein chez une femme enceinte, masse hétérogène microlobulée avec zones pseudokystiques. La chronologie des traitements doit être adaptée à l’âge gestationnel et les décisions concernant les différentes thérapeutiques devront être prises seulement après concertation multidisciplinaire et après avoir informé le couple La chirurgie peut être réalisée à partir de 12 semaines d’aménorrhée (SA) : avant cet âge gestationnel, il existe un risque de fausse couche. La technique du ganglion sentinelle est contre-indiquée La radiothérapie est formellement contreindiquée pendant la grossesse.La chimiothérapie est possible au deuxième et troisième trimestre de la grossesse mais peut être { l’origine d’une aplasie médullaire chez la mere; L’hormonothérapie est contre-indiquée pendant toute la grossesse.L’interruption de grossesse n’a aucun effet thérapeutique chez la mère et n’améliore pas la probabilité de survie. 16 GUERRARA Santé [Cancer du sein - Avril Le Dossier (a) Allaitement maternel Après l’accouchement chez une patiente souffrant d’un cancer du sein, se pose souvent la question de l’allaitement maternel, arrêter la montée de lait n’améliore pas le pronostic maternel. Cependant, si un traitement par chirurgie ou chimiothérapie ou encore par hormonothérapie est nécessaire, il faut impérativement bloquer la montée de lait car ces traitements contre-indiquent l’allaitement maternel. Cancer du sein bilatéral Les femmes traitées pour un cancer du sein unilatéral sont à haut risque de développer un nouveau cancer au niveau du sein controlatéral. Ce risque est estimé à cinq à sept fois le risque de survenue d’un premier cancer primitif du sein dans la population générale. Le cancer du sein controlatéral peut être simultané ou développé après un certain délai de rémission totale après le premier cancer. C’est ce risque auquel on ajoute également le risque d’apparition de métastases en dehors de toutes nouvelles localisations mammaires, qui justifie la surveillance de toute femme traitée pour un cancer du sein pendant tout le restant de sa vie, par un examen clinique et une mammographie annuels. Le cancer du sein peut être bilatéral d’emblée ou le devenir par la suite. Plus souvent, il s’agit d’un véritable cancer qui récidive en controlatéral. L’incidence du cancer du sein bilatéral varie de 2 à 15 %. Cancer du sein multifocal Un cancer du sein invasif multifocal (CSIM) est defini par la présence d’au moins deux foyers de carcinome infiltrant, histologiquement documentés, développés dans la même glande mammaire et decouverts simultanément. Il s’agit d’une situation frequente puisque la prévalence varie de 13 a` 65 % selon la définition que l’on donne de la multifocalite et les moyens employés pour en faire le diagnostic. Actuellement la multifocalité n’est pas reconnue comme un critère pronostique. De plus elle n’est pas en elle même une indication de traitement adjuvant systémique. Cancer du sein inflammatoire Le syndrome inflammatoire est une des rares urgences sénologiques. L’origine en est bénigne, infectieuse dans la plupart des cas. L’examen clinique est souvent évident et oriente le diagnostic. Mais il reste insuffisant, rendant nécessaire des examens complémentaires afin de guider la thérapeutique. Les limites de la mammographie, pour indispensable 17 (b) ] (c) Figure (a): Sein inflammatoire traité (Evolution de la thérapie) Figure (b): Sein inflammatoire qu’elle soit renforcent l’intérêt de l’échographie qui met en évidence dans tous les cas, un abcès et a une sensibilité supérieure dans la détection d’une tumeur maligne. Quand une origine benigne est probable, les signes cliniques doivent disparaître sous traitement médical, sans quoi il est nécessaire de poursuivre les investigations. S’il est licite de mettre en route un traitement d’épreuve ce dernier ne doit pas retarder une prise en charge cancérologique, en raison de la gravité du cancer inflammatoire. FORME METASTATIQUE Le cancer du sein métastatique (CSM) reste une maladie incurable dans la majorité des cas. Quarante pour cent des décès prématurés féminins (avant 65 ans) lui sont attribuables. Même si les progrès de l’imagerie et la généralisation du dépistage ont permis de réduire le stade tumoral au diagnostic et donc améliorer le pronostic, ces deux paramètres étant intrinsèquement liés on estime qu’environ 30 % des patientes prises en charge pour un cancer du sein au stade localisé vont présenter une evolution métastatique. La diffusion du cancer à distance du sein et des ganglions de drainage lymphatique direct impose une prise en charge systémique de la maladie cancéreuse. Les deux armes classiquement opposées à cette situation sont la chimiothérapie cytotoxique et l’hormonothérapie anticancéreuse. Cet arsenal se sont récemment ajoutées les thérapeutiques ciblées, aidées par une meilleure sélection des populations tumorales grâce aux progrès de la biologie moléculaire. Cancer du sein de la femme agée Le cancer du sein chez la femme âgée est une pathologie fréquente dans les pays développés.L’âge ne doit pas être un facteur limitant des indications thérapeutiques. Maladie de Paget du mamelon : lésion eczémateuse du mamelon correspondant en règle à une tumeur maligne sousjacente invasive ou non. Les microcalcifications La mammographie est l’examen clé pour détecter les microcalcifications permettant ainsi de découvrir un certain nombre de cancers, ceux-ci correspondant le plus souvent à des carcinomes canalaires in situ (environ 80 % sont révélés par des microcalcifications isolées) ou à de petits carcinomes canalaires infiltrants. Par ailleurs; environ 30 à 40 % des cancers infiltrants du sein contiennent des microcalcifications .Si la mammographie détecte fréquemment des microcalcifications, sa spécificité est cependant relativement faible.On peut estimer que 70 à 80 % des microcalcifications détectées correspondent à des lésions bénignes. Ainsi, et quel que soit le type de population dépistée (population générale, population à haut risque de cancer du sein), la découverte de microcalcifications à la mammographie nécessite une étape de caractérisation afin de les classer et déterminer ainsi la conduite à tenir. 16 Figure : Microcalcifications (ACR5 – comédocarcinome) visibles sur la mammographie GUERRARA Santé Le Dossier Plusieurs classifications ont été élaborées et utilisées (par exemple, celles de Le Gal en 1984, de lanyi en 1986, avec actuellement l’utilisation de la classification BI-RADS de l’American College of Radiology (ACR). Classification dont la traduction française a été publiée en 2 4 sous l’égide de la Société française de radiologie. Ces classifications sont basées sur leur morphologie et leur distribution dans le sein. [Cancer du sein - Avril ] La classification de l’American College of Radiology (ACR). : Insuffisance de données : Examen normal : Anomalie certainement bénigne : Anomalie vraisemblablement bénigne : Anomalie suspecte ou douteuse : Anomalie vraisemblablement maligne Classification de Le gal Classification de BIRADS Au terme de cette analyse les calcifications mammaires vont être classées dans 4 categories de BIRADS Classification de BIRADS BI-RADS1 aspect normal BI-RADS2: aspect typiquement bénin; aucune surveillance n'est nécessaire BI-RADS3: aspect probalement bénin; contrôl mammographique de la lésion nécessaire tous les 6 mois pendant 2 ans afin de juger de sa stabilité. BI-RADS4: lésion suspecte, une preuve anatomopathologique est nécessaire, elle peut être réalisée par prélèvement percutané ou chirurgie. BI-RADS 5 : aspect typiquement malin, une prise en charge appropriée s’impose. 18 GUERRARA Santé [Cancer du sein - Avril Le Dossier Surveillance Objectifs: Les objectifs de la surveillance sont les suivants: • Diagnostiquer une rechute locorégionale précoce: la découverte et le traitement précoces d’une récidive dans le sein traité s’accompagne d’une augmentation de la survie; • Diagnostiquer un cancer du sein controlatéral; • Diagnostiquer une récidive à distance; situation non curable à ce jour; •Détecter puis traiter les complications et séquelles plus ou moins tardives des traitements locorégionaux, mais également systémiques; •Dépister les difficultés psychologiques des femmes et les aider dans leur réinsertion socioprofessionnelle, familial et conjugale. Il est donc recommandé: • Un examen clinique: ◦ Tous les trois à six mois les trois premières années, ◦ Tous les six mois pendant deux ans, ◦ Tous les ans par la suite; • Une imagerie mammaire: ◦ Six mois après la fin de la radiothérapie externe, ◦ Puis une fois par an; • Une consultation dans le plus court délai en cas de symptômes. Aucun autre examen radiologique, isotopique ou biologique ne doit être intégré en l’absence de signe clinique { ce schéma de surveillance. Les études à venir, prenant en compte les nouvelles données biologiques des tumeurs, les avancées techniques d’imagerie mais aussi les nouvelles thérapeutiques, permettront probablement d’intensifier ou d’orienter les modes de surveillances en identifiant des sous-groupes de patientes à haut risque de récidives. Intérêt des marqueurs dans la surveillance Le CA 15,3 reste le marqueur le plus sensible du cancer du sein. Son dosage peut être isolé ou en association avec d’autres marqueurs. Les complications chirurgie liées à la Lymphocèle: Il s’agit le plus fréquemment d’une masse palpable gênante pour la patiente, fluctuante, tendue, contenant du liquide situe dans la loge du curage axillaire ou de mastectomie et qui nécessite au moins une aspiration. Cette collection liquidienne peut être responsable d’une désunion de la cicatrice, peut donner lieu à des complications infectieuses locales, puis générales en cas de surinfection, et peut contribuer de 19 manière plus ou moins importante aux complications tardives telles que l’apparition de brides rétractiles au niveau de l’aponévrose clavi-pectoraux-axillaire ainsi que l’apparition d’un lymphoedème. Le curage axillaire (CA) constitue le traitement de référence dans certains cas de cancer du sein. L’une des complications les plus fréquentes en postopératoire immédiat est le lymphocèle ou sérome dont l’incidence est indépendante de la technique chirurgicale. Une analyse de la littérature a permis d’isoler certains facteurs de risque tels que l’index de masse corporel (IMC) élevé, l’important volume de drainage des trois premiers jours et l’hypertension artérielle. Certaines mesures chirurgicales préventives semblent montrer un bénéfice dans la réduction du lymphocèle: le prélévement du ganglion sentinelle dans le traitement du cancer du sein de petite taille, le capitonnage du creux axillaire et le drainage axillaire systématique. Cette complication, reflet majeur de la morbidité du CA, affecte la qualité de vie des patientes atteintes de cancer du sein. Diminuer l’incidence et la sévérité des séromes permettrait de réduire la morbidité globale du CA et en particulier la durée d’hospitalisation. Prévention per-opératoire de la formation des séromes: De nombreuses techniques de dissection des tissus ont été comparées en vue d’améliorer l’hémolymphostase des vaisseaux et donc de diminuer la production sérolymphatique des espaces de dissection: l’électrocoagulation classique, la pince Ligasure, les ciseaux à ultrasons (Ultracision1), les lasers (Argon1), les clips chirurgicaux. Aucune ne montre réellement de supériorité par rapport aux autres. Lymphoedème: Le traitement du cancer du sein est rarement sans suites sur le drainage lymphatique du membre supérieur homolatéral. Il résulte encore trop souvent du développement d’un oedème chronique. Dans beaucoup de cas, la kinésithérapie de proximité doit pouvoir suffire. Elle cherche à récupérer un volume le plus proche de l’initial. Divers protocoles peuvent être présentés mais tous associent différentes techniques. Le choix doit répondre à deux impératifs : rester indolore, ne pas majorer le déficit lymphatique (hyperémie réactionnelle, garrots, détérioration du potential lymphatique restant). Une révision du protocole doit être régulièrement ] effectuée en fonction de l’évolution. Si la décongestion se maintient, un autodrainage (manuel et/ou pneumatique) est poursuivi régulièrement et les séances de kinésithérapie sont espacées. Une révision du protocole est { assurer si l’effet reste insuffisant ; un transfert est réalisé vers un centre si l’oedème est résistant au traitement de base et qu’aucune amélioration n’est obtenue. En cas d’épisode de lymphangite ou d’érysipèle la kinésithérapie est suspendue. Figure 08 : IRM préthérapeutique (a) et post-thérapeutique (b). Enfin si l’oedème est d’apparition brutale s’il est accompagné de signes particuliers, s’il amplifie la situation antérieure ou s’il récidive sans explication, une consultation médicale s’impose. Conclusion La prise en charge du cancer du sein a été métamorphosée depuis une quinzaine d’années. Les indications thérapeutiques sont maintenant de plus en plus codifiées. Le chirurgien est l’un des principaux acteurs de cette prise en charge, mais son rôle s’inscrit dans une concertation pluri disciplinaire devenue maintenant obligatoire. Aux progrès qualitatifs sur le contrôl local réalisés par la chirurgie et la radiothérapie, s’ajoute l’évolution des traitements adjuvants. GUERRARA Santé Le Dossier [Cancer du sein - Avril ] Bibliographie 1- A. Belaida, S. Kanouna, A. Kallela, I. Ghorbel, F. Azourya, S. Heymanna, C. Pichenote,R. Verstraete, H. Marsiglia, C. Bourgier;Cancer du sein avec atteinte ganglionnaire axillaire;Cancer/Radiothérapie 14 Suppl. 1 (2010) S136–S146 2- Z. El Hanchi *, R. Berrada, A. Fadli, D. Ferhati, R. Brahmi, A. Baydada, A. Kharbach, A. Chaoui;Cancer du sein bilatéral. 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Bourgierh; Radiothérapie et associations thérapeutiques dans le cancer du sein : actualités et innovations en situation adjuvante ;Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction (2010) 39S, F63—F69 2 [Pédiatrie: Avril GUERRARA Santé ] La mort subite du nourrisson Dr. BOUTOBBA I. Service de Pédiatrie, EPH Guerrara. Avril Jusqu'à présent, le diagnostic était établi selon un processus d'exclusion des causes connues de décès. La nouvelle définition a pour objectif d'incorporer des critères diagnostiques spécifiques comme la survenue du décès pendant le sommeil et dans une fenêtre d'âge relativement étroite entre la 3ème semaine et le 9ème mois de vie. Introduction En 2011, les questions posées à la médecine à propos du phénomène de la mort inattendue d’un nourrisson (MIN) sont loin d’avoir trouvé des réponses définitives : les explications restent parcellaires, les statistiques floues, la recherche dispersée, les prises en charge toujours très hétérogènes malgré des recommandations HAS de 2007, en pratique difficilement applicables. La prévention aurait dû permettre depuis 7 ans d’atteindre de meilleurs résultats, mais elle se heurte toujours à de fortes réticences du public et de certains professionnels, et à de multiples difficultés. Les évolutions médicales des dernières décennies ont d’abord concerné la conception multifactorielle du phénomène de « mort subite du nourrisson» (MSN), qui permet de regrouper les multiples pistes étiologiques en trois grands types de facteurs caractéristiques du petit nourrisson : maturation physiologique, pathologies pédiatriques diverses et environnement ( ). Définition: La Mort Subite du Nourrisson (MSN) définit le décès inopiné d'un nourrisson qui demeure inexpliqué par l'histoire de l'enfant, l‘examen de la scène de la mort ainsi que par les examens anatomopathologiques réalisés après le décès. La Mort Subite est répertoriée depuis 1979 dans la Classification Internationale des Maladies (International Classification of Diseases, lCD-9th revision) sous le code 798.0. Une nouvelle définition a été proposée par un groupe d'experts regroupant des épidémiologistes, des anatomopathologistes et des pédiatres en ( ) 2. Progrès épidémiologiques La mort subite du nourrisson (MSN) représente toujours une cause fréquente de décès au cours de la première année de vie. Estimée à 0,4‰. L’évolution épidémiologique récente ( ) est marquée dans les pays développés par une nette diminution du nombre de MSN après les campagnes de prévention diffusant des conseils de couchage. Des écarts selon les pays s’expliquent par des différences dans leur mode de recueil des données, dans leurs modalités de prise en charge, dans la façon d’interpréter les lésions constatées à l’autopsie et de retenir le diagnostic de « MSN », et certainement aussi par les différences d’habitudes de couchage d’ancienneté des campagnes de prévention et des conditions socioéconomiques. Les facteurs de risque et de protection identifiés pour la MSN Depuis plusieurs années, les facteurs suivants prédominent: Le mode de couchage: Dans une étude regroupant 20 centres européens ( ), 48 % des MSN sont attribués à la position de sommeil en décubitus ventral (DV) et latéral (DL) avec un risque augmentant nettement en cas de retournement sur le ventre. Cette position (DV) est particulièrement à risque en cas de prématurité et de petit poids de naissance; L’environnement du couchage: Le risque de MSN augmente d’une part avec l’utilisation de couvertures et couettes, l’emmaillotement de l’enfant avec la possibilité d’étouffement, d’autre part lorsque la température de la chambre est élevée avec le risque d’une hyperthermie maligne en cas d’infection ( ); Le partage du lit ou co-sleeping ou bed-sharing avec le nourrisson par une mère qui fumait pendant la grossesse, des parents qui fument, ont bu de l’alcool, ayant pris des drogues, augmente significativement le risque de MSN ( ). Ce risque est aussi retrouvé dans d’autres études (8), lorsque la mère fume et est âgée de moins de 19 ans ( ), uniquement chez les enfants âgés de moins de 11 semaines, surtout si le bébé dort entre 2 personnes et pour une courte période de moins de 2 heures, la significativité persistant même si la mère ne fume pas ou allaite [7]. Le partage d’un canapé pour dormir avec l’enfant constitue un risque encore plus important ( ), avec un pourcentage passant de 1 à 11 en 20 ans ( ); Le partage de la chambre ou roomsharing est au contraire un facteur protecteur lorsque l’enfant dort dans la chambre des parents pendant les 6 premiers mois de vie ; 16 % des MSN sont attribués au co-sleeping et 36 % au fait que l’enfant dormait dans une chambre séparée ( ); Le tabac: Le risque de MSN est d’autant plus fort que la mère a fumé pendant toute la grossesse, baisse d’autant plus que l’arrêt du tabac intervient tôt en cours de grossesse ; l’exposition du nourrisson à la fumée de tabac augmente le risque de MSN (7). Même lorsque la mère ne fume pas, le risque augmente si le père est fumeur ( ); La vaccination: aurait un effet protecteur puisque les enfants complètement vaccinés ont un risque significativement plus bas de MSN que ceux non vaccines (12). D’autres facteurs semblent moins importants mais conduisent tout de même à des recommandations; L’usage des tétines: Les études semblent montrer un effet protecteur surtout en cas d’usage lors de la dernière nuit et peut-être uniquement pour les MSN retrouvées dans des positions autres que le décubitus ventral ( ). Les mécanismes en jeu ne sont pas évidents mais il semble actuellement inapproprié de décourager l’utilisation des tétines, en attendant des conclusions encore plus fortes ( ); Le risque de MSN est d’autant plus fort que la mère a fumé pendant toute la grossesse. [Pédiatrie: Avril GUERRARA Santé Les conditions socio-économiques: Depuis l’application des conseils simples de prévention, il apparaît dorénavant que les MIN surviennent plus volontiers lorsque les conditions socio-économiques de la famille sont défavorables, sans doute parce que les messages de prévention y sont plus difficiles à faire appliquer. Actualité: une étude menée par des chercheurs américains vient éclaircir ce mystère. Publiée dans le Journal of the American Medical Association, elle met en évidence des anomalies dans la zone du cerveau des nouveau-nés où sont contrôlées les fonctions vitales telles que la température corporelle ou le cycle sommeil-éveil, qui augmenteraient la vulnérabilité des nourrissons. En clair : chez ces enfants, le « signal d'alarme » physiologique est mal reçu, et l'organisme n'y réagit pas correctement ( ) Des anomalies dans le circuit de la sérotonine ( ): Les chercheurs ont étudié les cerveaux de 31 nourrissons décédés de mort subite, et de 10 morts d'autres causes. Ils ont découvert plusieurs anomalies dans le système de production et d'assimilation de la sérotonine, un neurotransmetteur chimique. Lorsqu'un nouveau-né dort sur le ventre ou a le visage couvert, il respire le dioxyde de carbone qu'il vient d'expirer. L'augmentation du taux de CO2 par rapport à la quantité d'oxygène active, chez un enfant « normal », déclenche un signal d'alarme nerveux relayé par la sérotonine, qui met en route le système d'éveil et stimule la respiration. « Un nouveau-né normal se réveillera, tournera sa tête et se mettra à respirer plus vite », explique Hannah Kinney, de l'hôpital pour enfants de Boston, qui a dirigé l'étude. Chez les enfants atteints par ces anomalies, le signal d'alarme reste sans réponse, et ils s'asphyxient. Prise en charge médicalisée La prise en charge des enfants décédés est bien codifiée par les recommandations professionnelles de la HAS de 2007 ( ) Ce texte articule l’intervention des secours d’urgence autour du centre : il apporte une aide pour l’annonce du décès pour le recueil des informations sur les circonstances, sur les éventuels symptômes ayant précédé le décès, pour repérer les éléments qui doivent faire contacter l’autorité judiciaire et pour organiser le transport de l’enfant vers un centre de référence hospitalier. Pour la prise en charge dans ces services, les recommandations concernent l’accueil des familles au décours immédiat du drame et l’ensemble des explorations à visée diagnostique à réaliser, dont ] l’autopsie médicale Elles détaillent les arguments pour envisager un signalement judiciaire et encouragent la collaboration entre anatomopathologistes pédiatriques et médecins légistes. Elles proposent des pistes pour le soutien à apporter aux familles dans l’immédiat et à plus long terme, par l’équipe hospitalière (pédiatre, psychologue, puéricultrices, assistante sociale. . .) et par les associations et/ou l’environnement familial Malheureusement l’application de ce protocole se heurte à de nombreuses difficultés, certaines étant assez générales (conditions de transport, mobilisation des services mobiles d’urgence et de réanimation, faible implication des pouvoirs publics dans l’organisation et les missions des centres de référence, problème de financement des centres par les missions d’intérêt général et à l’aide à la contractualisation [MIGAC]) et d’autres étant plus hétérogènes selon les régions (judiciarisation parfois excessive et inappropriée se surajoutant à la violence du choc psychoaffectif, impossibilité de réaliser rapidement une autopsie médicale. . .). Enfin, ce texte souligne la nécessité d’harmoniser les pratiques et les conclusions diagnostiques pour améliorer la classification des causes de décès en organisant des comités de revue de dossiers. La reconnaissance sociale de la difficulté du deuil brutal d’un petit [Pédiatrie: Avril GUERRARA Santé nourrisson est également une question de société qui mériterait davantage de mobilisation. Les conséquences familiales immédiates sont souvent graves (retentissement sur le couple, la fratrie aînée, sur les relations familiales, conséquences professionnelles. . .), mais sans doute trop difficiles à chiffrer pour être reconnues. À plus long terme, il s’agit pour ces familles de parvenir à reprendre pied dans la vie et souvent de parvenir à accueillir d’autres enfants dans de bonnes conditions psycho-affectives. Existe-t-il fratrie ? des risques pour la Hormis des cas très particuliers et rares, comme ceux en rapport avec une maladie héréditaire du métabolisme, il est actuellement admis que la MSN reste un accident isolé, sans risque pour les enfants suivants d’une même fratrie Les professionnels doivent contribuer à créer un climat de confiance vis à vis d’une nouvelle vie à venir au sein des couples pour qui la crainte de récidive est, chez eux, bien légitime. Y-a-t-il un risque supplémentaire chez les vrais jumeaux? Pendant plusieurs décennies, ce risque a été considéré comme augmenté dans cette population. Une étude récente, menée aux Etats-Unis conclut qu’il n’y a pas de risque supplémentaire dans cette population. De plus le risque de survenue d’une mort subite simultanée ou à une période très rapprochée chez les jumeaux est extrêmement rare (10). Prévention La prévention la plus efficace repose actuellement sur les conditions de couchage des petits nourrissons (Fig. 1). L’efficacité en est démontrée mais le résultat est encore en dessous des objectifs qu’elle permet d’espérer car les habitudes de puériculture ne les ont toujours pas intégrées de façon satisfaisante [ ]. Des conseils simples (trop?) et peu coûteux: Dormir sur le dos sans contrainte (Fig. 2) (jouer régulièrement à l’éveil sur le ventre) ; Dans un lit de bébé (non partagé) rigide; Sur un matelas ferme aux dimensions du lit ; Avec une turbulette (sans couette, ni couverture) ; Atmosphère pas trop chaude (8 à 20 °C) ; Pas d’objets inutiles voire dangereux dans le lit : cale-bébé, coussin, oreiller, tour de lit, grosses peluches . . . ; Préserver l’enfant de tout tabagisme, La lourde responsabilité du déficit de prévention qui coûte la vie à plus de 100enfants/an, est le fait de multiples facteurs: Réticences et doutes persistants de nombreux professionnels de santé, médecins entre autres ; Absence de recommandations officielles fortes de la part des pouvoirs publics ; Manque de messages très directs notamment sur le tabagisme ; Laxisme des organismes de contrôle des matériels de puériculture ; Contre-messages publicitaires et commerciaux montrant de beaux bébés dormant sur le ventre ; Dérives du marché de la puériculture vendant des matériels inutiles, dangereux en cherchant à profiter de l’inquiétude familiale. Par ailleurs ce constat d’une prévention insuffisante pose des questions fondamentales concernant la place et la considération que notre société accorde au nouveau-né, en dehors de son potentiel en termes de consommation : la mode du cocooning et du retour à la nature entraînent des pratiques parfois dangereuses, la déqualification progressive des professionnels de la petite enfance dans les modes de garde s’accompagne d’une moindre connaissance des pratiques de puériculture, de leur justification et de leurs évolutions. Pourtant l’enjeu de cette prévention si simple serait de sauver encore chaque année plus d’une centaine d’enfants CONCLUSON Au cours de la dernière décennie, de réels progrès ont été enregistrés dans la prévention de la MSN Ce risque n’est plus au premier plan des préoccupations des professionnels, mais reste encore inquiétant pour de nombreux parents. Plusieurs décès subits de nourrissons surviennent encore dont une grande partie sont probablement évitables. Il ne faut donc pas relâcher les efforts, et poursuivre l’information du public et la formation des professionnels. L’information est tout particulièrement importante à donner dès la maternité afin que l’ensemble des précautions puisse être respectées dès le retour au domicile. Outre cette activité de prévention, il devient nécessaire de pouvoir mener une recherche exhaustive sur les circonstances et les causes de décès résiduels. ] RÉFÉRENCES [ American academy of pediatrics. Task Force on SIDS. The changing concept of sudden infant death syndrome: diagnostic coding shifts, controversies regarding the sleeping environment, and news variables to consider in reducing risk. Pediatrics 2005;116:1245– . Sudden Infant Death Syndrome and Unclassified Sudden Infant Deaths: A Definitional and Diagnostic Approach. Krous H, Beckwith JB, Byard RWet al. Pediatrics 2004;114:234Bulletin épidémiologique hebdomadaire. Numéro thématique – morts inattendues du nourrisson. 22 janvier 2008, no3- http://www.invs.sante.fr/BEH. Quelles données recueillir pour améliorer les pratiques professionnelles face aux morts suspectes de nourrissons de moins d’un an ? Tursz A, Crost M,GerbouinRérolle P, et al. Etude auprès des parquets. Rapport final à la Mission de recherche, Droit et Justice. Ministère de la Justice. Cermes ; 2005. Sudden unexplained infant deaths in 20 regions in Europe: case control study. Carpenter RG, Irgens LM, Blair PS, et al. Lancet 2004;363:185– Do risk factors differ between explained sudden unexpected death in infancy (SUDI) and SIDS? Vennemann MM, Bajanowski T, Butterfass-Bahloul T, et al. Arch Dis Child . Sudden infant death syndrome and sleeping position in pre-term and low birth weight infants: an opportunity for targeted intervention. Blair PS, Platt MW, Smith IJ, et al. Arch Dis Child 2006;91:101– idem Recurrence risk of sudden infant death syndrome. Blair PS, Fleming P. Arch Dis Child 2008;93:269– Les morts inattendues des nourissons de moins de 2 ans. Enquête nationale 2007Bloch-J, Denis-P, Jezewski-Serra-D et al. INVS Haute Autorité de santé. Prise en charge en cas de mort inattendue du nourrisson (moins de 2 ans). Recommandations professionnelles. SaintDenis: HAS; 2007, Hazardous cosleeping environments and risk factors amenable to change: casecontrol study of SIDS in south west England.Blair PS, Sidebotham P, EvasonCoombe C, et al. BMJ 2009;339. doi: 10.1136/bmj.b3666 [b3666]. [Revue de la Littérature : Avril GUERRARA Santé Myélome multiple Dr. AOUADI A; Service de médecine interne ; EPH Guerrara Éléments essentiels aux diagnostics : Définition : Le Myélome Multiple (MM) ou Maladie de Kahler est une hémopathie maligne caractérisée par le développement d’un clone de plasmocytes tumoraux envahissant principalement la moelle osseuse et sécrétant une Immunoglobuline (Ig) monoclonale. Epidémiologie : -Le Myélome Multiple (MM) représente 1 à 2 % de l’ensemble des cancers; 10 à 20% des hémopathies malignes. -L’incidence s’accroît avec l’âge, l’âge moyen au diagnostic est de 65 ans, moins de 2% des patients ont un âge inférieur à 40 ans, et 3% plus de 80 ans. -Une prédominance masculine est retrouvée avec un sex ratio (H/F) de 1,1 à 1,5 -L’incidence en Algérie est de 1 1/10 hbts /an, avec un âge médian au diagnostic de 60 ans. -En France l’Incidence est de 2 5/10 hbts /an, alors qu'aux USA, elle est de 3.9/10 hbts /an chez les blancs de 8.4/10 hbts /an chez les noirs. - Parmi un ensemble de facteurs de risque, un seul peut être retenu : les radiations ionisantes. Circonstances de découvertes : Le MM est une maladie très polymorphe, toutes les disciplines médicales peuvent être confrontées aux manifestations d’un myélome non connu : Signes Ostéo articulaires : le plus souvent révélé par des douleurs rebelles non mécaniques, fractures spontanées ou tassements vertébraux ; Complication neurologiques : compression médullaire ou radiculaire : due à un tassement vertébrale et/ou une épidurite vertébrale (Urgence Thérapeutique) ; Signes hématologiques : anémie, pancytopénie ; Infections bactériennes récurrentes ; L’hypercalcémie symptomatique, VS accéléré (souvent > 100mm, 1ére H) ou anomalie à l’électrophorèse des protéines sériques (pic monoclonale) ; Altération de l’état général : asthénie, amaigrissement, fébricule ; Certains patients sont asymptomatiques (20 à 30 % des cas) et la découverte est fortuite. Devant une suspicion de MM, un bilan hématologique, osseux et biochimique va confirmer le diagnostic, les éléments essentiels du diagnostic sont : Histoire de la maladie, examen clinique ; Hémogramme ; Electrophorèse des protéines sériques et immunofixation ; Electrophorèse des protéines urinaires et immunofixation ; Un bilan radiologique du squelette axial, parfois complété par une TDM ou IRM, à noter que la radiographie du crâne, face et profil peut être évocatrice en montrant des lacunes { l’emporte-pièce. Critères de diagnostic du MM : Le diagnostic du MM symptomatique repose sur une triade clinico-radiobiologique : Une plasmocytose médullaire monoclonale ≥ 10%(ou ≥ 30% en cas d’absence du pic monoclonale) ; Immunoglobuline(Ig) ou chaine légère monoclonale dans le sérum ou dans les urines ; Ainsi qu’au moins un des critères du CRAB : o C : Hypercalcémie > 110 mg/l ; o R : Insuffisance rénale (créatinémie >20 mg/l) ; o A : Anémie (Hb <10 mg/dl) ; o B : Atteinte osseuse (Bone) lésions lytiques osseuses ou ostéoporose avec tassement vertébral compliqué de compression (mise en évidence par TDM ou IRM). Classification de Durie et Salmon : Stade I : Myélome de faible masse tumorale (< 0 ,6 10 cell/m2) Tous les critères suivant sont présents : -Hb > 10 g/dl ; -Calcémie <120 mg/dl ; -Absence de lésion osseuse, ou plasmocytome osseuse ; -Taux d’Ig monoclonale faible ; Ig G < 50g/l, Ig A<30 g/l, BJ urine <4 g/24H BJ : protéines de Bence-Jones qui correspond à des chaînes légères monoclonales. Stade II : Myélome en masse tumorale intermédiaire (0 ,6et 1,2. 10 cell/m2). Ne répond ni à la définition du Stade I ni celle du Stade III. Stade III : Myélome à forte masse tumorale ( 1,2 10 cell/m2) ; présence d’au moins un des critères suivants : -Hb <8.5 g/dl ; -Calcémie >120 mg/dl ; -Lésions osseuses multiple ; ] -Taux d’Ig monoclonale faible ; Ig G > 70g/l, IgA>50g/l, BJ urine >12 g/24H. Sous Classification : Stade A : fonction rénale préservée (créatinémie<20 mg/l) ; Stade B : Insuffisance rénale (créatinémie >20 mg/l). Principaux facteurs de mauvais pronostic : Lié à l’hôte : l’âge avancé Lié à la tumeur : A/-Masse tumorale : - ß sérique élevée ; - Hb basse - Calcémie élevée - Créatinémie sérique élevée B/-Malignité Intrinsèque : - Anomalie cryogénique ; - CRP élevée ; -Albumine sérique basse -LDH élevée Lié au traitement : chimio résistant. Traitement : Objectifs : -Prolonger la survie par un traitement anti tumoral ; - Assurer une bonne qualité de vie. Traitement symptomatique : Traitement de L’anémie : - Transfusion si Anémie sévère ; -Actuellement l’usage de l’érythropoïétine humaine recombinante, augmente le taux d’Hb dans 70% des cas, et améliore la qualité de vie. 2. Traitement de la douleur : - Antalgique mineur (Paracétamol), ou majeur (Temgesic, morphine) ; -le meilleur traitement antalgique et le traitement du fond ; -la radiothérapie (RT) s’il persiste un foyer osseux résistant une RT localisée est préconisé. Insuffisance rénale : I R A répond souvent à la chimiothérapie, la réhydratation et la correction d’une hypercalcémie associée. Les infections : Les infections évolutives sont traitées par une antibiothérapie précoce et adaptée, 5. les complications neurologiques : -Une compression médullaire une urgence thérapeutique, nécessite une laminectomie dé compressive ou radiothérapie ; -Méningite myélomatose : chimiothérapie par voie générale et intrathécale, puis radiothérapie crâniospinale. Traitement du fond ou anti tumoral: Agents Anti mitotique : -ALKYLANTS :-Cyclophosphamide:Cp50mg (Endoxan®) - Melphan: Cp 2 mg - BCNU: Flc 100 mg - Vincristine: Amp 1 mg - Adriamycine. Corticoïdes: - Prednisone : Cp 5, 20 mg ; -Solumédrol : IV, Flc 20, 40 mg ; -Dexaméthasone : Flc 4, 20 mg. 24 [Revue de la Littérature : Avril GUERRARA Santé Méthodes : Mono chimiothérapie : - Melphan+ Prednisone (pendant 04 jours toute les 06 Semaines) - Endoxan + Prednisone (pendant 04 jours toutes les 4 à 6 Semaines) Poly chimiothérapie : -AVMPC : Adriamycine+ Vincristine + Melphan + Prednisone+ Cyclophosphamide. -VMPC/VBAP : Vincristine + Bcnu + Adriamycine+ Prednisone. -VAD : Vincristine + Adriamycine+ Dexaméthasone. Traitement Intensifs avec autogreffe de Cellule Souche Hématopoïétique(C S H), c’est le traitement de choix indiqué chez les sujets âgé de moins de 65 ans. Le conditionnement le plus utilisé est Melphan seul. L’autogreffe avec conditionnement atténué peut être envisagé après rechute post autogreffe. Traitements Innovants : -le Thalidomide : Cp à 50, 100 mg, actuellement sous Autorisation Temporaire d’Utilisation (ATU), ayant un effet immunomodulateur, anti-angiogénique et considéré comme le premier agent thérapeutique agissant sur le micro environnement médullaire des plasmocytes. Réponse dans 80% des myélomes réfractaires, peut être utilisée en association avec la Dexaméthasone(T+D). -Les analogues de la thalidomide : L'Enalidomine (Revlimid®) seront mieux tolérés que la molécule mère : absence de constipation, de somnolence et de la neuropathie. -Les inhibiteurs du protéasome : Bortezomid ou (Velcade®), provoque une apoptose des cellules myélomateuses, il est efficace en cas de rechute. Indications : - Myélome indolent et stade I : abstention thérapeutique et surveillance. - Myélome symptomatique : Sujet âge≤ 65 ans : Poly-chimiothérapie type : VAD : 04 cures et évaluation T+D : 04 cures et évaluation Sujet âge ≥65 ans : Mono chimiothérapie : M+P Association : Thalidomide + M+P est actuellement le traitement de première ligne de référence, présentant une amélioration significative de la survie. Conclusion : Malgré les progrès de la prise en charge du MM pendant ces dernières années, la médiane de survie tous stades confondus est de 36 mois. Bibliographies - Dr H.MOUSSAOUI .prise en charge du Myélome Multiple, Revue : Médecine +, N° 21 ; Décembre 2011. - Myélome Multiple, support de cours, Université virtuelle Francophone (date de création 2008-200 ) - Audrey Baur Chauberta, Françoise Delacrétaza, b, Pierre-Michel Schmidt, Myélome Multiple, curriculum 2005;5:309–316 25 ] Recommandations aux auteurs 1-Le style : L'objectif du journal est la formation continue. Son style doit être direct, précis, et donner des conclusions pratiques. La lecture doit en être agréable et rapide. Il faut éviter de procéder par sous-entendus et de faire allusion à des notions non clairement définies dans l'article. Les chapitres doivent être dégagés, et correspondre à des problèmes facilement identifiables. La narration doit suivre une progression logique. Les tableaux; figures, schémas ou dessins, ou toute autre forme d'iconographie explicite sont vivement recommandés. 2-Les rubriques Mise au point: Leur objectif est de répondre à des questions précises. Elles doivent comprendre un chapitre d'introduction et un chapitre de conclusion. Le texte ne doit pas dépasser 270mots par page; tableaux, figures et références non compris. Un encadré doit récapituler les 05 à 10 points essentiels et pratiques de l'article. 3-Préparation du manuscrit : Le manuscrit doit être dactylographié en français sur papier standard. 4-Titre : Le titre de l'article doit être concis et informatif. 5-Texte : Il est conseillé d'utiliser des têtes de chapitres pour faciliter la lecture. Il faut indiquer clairement le renvoi aux tableaux et aux figures 6-Tableaux : Un titre explicite doit accompagner chaque tableau. Ils doivent être numérotés par ordre d'apparition dans le texte. Même chose pour les figures. 7- Références : Les références sont citées dans les mises au point et la mini-revue (revue de la littérature) Exemple: 1-Philipe SJ, Wisnant JP.hypertension and stroke.In: Laragh JH;brenner BM,editors. Hypertension:pathophysiology; diagnostic, and management.2nd ed. New York: raven press; 1995.p.465- . 2-Merle P, Zoulim F,Vitfeski L.espoirs de prophylaxie de carcinome hépatocellulaire par l'interféron-alpha au cours des cirrhoses virales . Gastro-enteral clin bio2000;24:1166- 8- Le manuscrit est adressé au nom du comité de formation continue pour Dr DAHIA. Adresse: E-mail: [email protected] Tel/Fax [Technique : Avril GUERRARA Santé ] Recommandations pour la Pratique Clinique " Les blocs périphériques des membres chez l’adulte " M. KHEDIM M. A.M.A.R Unité bloc opératoire et réanimation L’organisation de ces Recommandations pour la Pratique Clinique (RPC) a été réalisée par la Société française d’anesthésie et de réanimation (SFAR) en collaboration avec la SOFCOT et la SOFMER ; ces recommandations ont été présentées en session publique le 2 ème septembre 2001 lors du Congrès national d’anesthésie et de réanimation. Qu'est-ce qu'une anesthésie locorégionale ? Il existe différents types d'anesthésies locorégionales : L'anesthésie intraveineuse utilisée pour anesthésier un avant-bras: On place une bande élastique autour du bras, l'anesthésique injecté dans une veine. Ce type d'anesthésie est moins utilisé actuellement. L'anesthésie des plexus consiste à injecter un anesthésique autour d'un gros nerf ou d'un tronc nerveux (plexus). Il faut attendre entre 15 minutes et 1 heure pour que l'anesthésie fasse pleinement son effet, elle durera de trois à six heures. Une anesthésie spinale utilisée pour anesthésier la partie inférieure du corps: une Injection entre les vertèbres de la zone lombaire, à travers la dure-mère, directement dans le liquide céphalorachidien. L'anesthésie est très rapide, elle dure une à trois heures. Une anesthésie péridurale: injecte le produit tout autour dans l'espace péridural. Il faut attendre plus longtemps (15 à 30 minutes) pour que l'anesthésie agisse à l'endroit de l'aiguille, on place généralement un cathéter permettant d'administrer un anesthésique en continu. Pourquoi une anesthésie locale plutôt que générale ? -C'est le cas des patients facilement nauséeux ou qui vomissent après une narcose. -Une intervention urgente à la suite d'un accident chez des patients qui ne sont pas à jeûne. -Une analgésie plus longue. -Les opérations urologiques et orthopédiques, -Réduit la perte de sang durant l'intervention. -Moins lourde qu'une anesthésie générale. Permet de recommencer plus rapidement à manger et à boire. Quelle est l’information du patient devant avoir une anesthésie locorégionale ? Un prérequis est indispensable au consentement éclairé que le médecin doit obtenir avant toute intervention sur le corps d’une personne à une fin médicale. L’information a priori : les risques des deux types de techniques doivent être exposés. Le médecin anesthésisteréanimateur doit informer le patient des avantages et des risques d’une A.L.R, incluant l’échec qui peut nécessiter le recours à une AG. L’information a posteriori : expliquer au patient la complication survenue, son évolution prévisible, les possibles séquelles. Quelle préparation du malade ? Quelle surveillance ? Quelle chronologie d’association AGbloc périphérique, AGrachianesthésie… ? La consultation d’anesthésie. L’organisation du programme opératoire La préparation pré-opératoire immédiate : La prémédication, le jeûne préopératoire, une voie veineuse. Le monitorage ; un chariot de matériel d’anesthésie spécifique à l’A.L.R. La sédation au cours de l’intervention sous A.L.R. périphérique: Les experts s’accordent à ne réaliser qu’une sédation peropératoire légère, avec réactivité conservée aux stimulations verbales, chez des patients coopérants. o Rasage au point de ponction, gants, masque et calot chirurgical sont recommandés, o La désinfection cutanée, o La crème Emla, o Les injections lentes et fractionnées sont recommandées. La surveillance du bloc : Vérifier l’installation du bloc et son efficacité. L’efficacité d’un cathéter maintenu pour l’analgésie post-opératoire doit être établie avant la sortie de salle postinterventionnelle. Quelles recommandations pour l’anesthésie locorégionale intraveineuse (ALRIV) ? L’ALRIV représente 33% des blocs effectués pour les interventions portant sur le membre supérieur. L’ALRIV peut être indiquée pour une chirurgie brève du membre supérieur en pratique d’urgence ou en ambulatoire. Le monitorage est identique. Un garrot double est mis en place au bras. Après vérification de l’absence de pouls périphérique et du gonflage effectif du garrot, 3 mg·kg- (0,5 à 0,6 ml·kg- ) de Lidocaïne 0,5% sont injectés en plus de 90 secondes. La Lidocaïne est le seul AL recommandé à l’heure actuelle, l’anesthésie s’installe en 10 minutes et la sensation de toucher disparaît en 15 minutes. Au lâcher de garrot, la sensibilité réapparaît en 5 minutes. La durée minimale d’une ALRIV est de 20 minutes et la durée maximale tolérable par le patient de 90 minutes. L’addition d’opiacés, d’antiinflammatoires non-stéroïdiens, de curare et/ou de kétamine à la Lidocaïne afin de prolonger l’analgésie post-opératoire n’est pas recommandée. Le membre doit être immobilisé pendant au moins minutes après le lâcher du garrot et le contrôle de la réapparition du pouls radial est obligatoire. L’ALRIV est une technique facile et efficace pour la chirurgie mineure du membre supérieur. [Technique : Avril GUERRARA Santé Quelles recommandations pour les techniques de repérage des blocs plexiques et tronculaires des membres ? - Pour la maîtrise des techniques de blocs plexiques et tronculaires, les connaissances anatomiques, topographiques et fonctionnelles, sont essentielles. - L’objectivité de la réponse provoquée par la neurostimulation apporte la précision du repérage dans les blocs tronculaires et dans les blocs plexiques en injection unique (consensus professionnel). Quels matériels (aiguilles, cathéters…) pour les blocs plexiques et tronculaires des membres -La neurostimulation est la technique de référence. - Aiguille-isolée ou non-isolée -L’utilisation d’un biseau court (20-30°) est recommandée. Quels agents pharmacologiques pour les blocs plexiques et tronculaires des membres? Les A.L. de durée d’action courte à intermédiaire : Lidocaïne et Mépivacaïne Les A.L. de durée d’action longue : Ropivacaïne et Bupivacaïne Les mélanges d’AL: l’association Lidocaïne/Bupivacaïne administrée par voie péri-nerveuse Les adjuvants : -L’adrénaline à 5 µg/mL permet de diminuer les concentrations plasmatiques de la Lidocaïne, de la Bupivacaïne. - L’Adrénaline à 5 µg/mL prolonge la durée du bloc à la Lidocaïne. - La Clonidine administrée par voie périnerveuse (0,5 à 1 µg/kg) prolonge la durée des blocs sensitif et moteur ainsi que l’analgésie postopératoire Quelles recommandations pour l’analgésie postopératoire par blocs périphériques des membres ? ►Après chirurgie du membre supérieur ● Après chirurgie arthroscopique de l’épaule, le bloc inter-scaléniques en injection unique est la technique analgésique de choix. ►Après chirurgie du membre inférieur ●Après chirurgie arthroscopique mineure du genou, l’analgésie intraarticulaire (A.L., Morphine, Clonidine) est efficace. Quelles recommandations pour les blocs périphériques des membres en cas de traitement anticoagulant et/ou anti thrombotique ? - L’hématome comporte trois risques : la reprise chirurgicale pour évacuation, la transfusion et la compression nerveuse. La surveillance neurologique postopératoire doit tenir compte de la potentielle survenue d’une complication à type d’hématome. - La mise en place d’un cathéter doit pouvoir être argumentée. Quelles recommandations pour les blocs périphériques des membres chez le malade porteur d’une pathologie neurologique ? ► Il n’y a pas de contre-indication absolue à pratiquer un bloc périphérique chez un malade atteint d’une pathologie neurologique stable et bien étiquetée ; les atteintes diabétiques et métaboliques ne sont pas une contre-indication aux blocs périphériques sous réserve d’un diagnostic précis. ► Lors de déficits neurologiques d’origine traumatique ou vasculaire, stabilisés depuis plusieurs mois, un bloc de conduction ne présente pas de risque spécifique, mais requiert un examen neurologique soigneusement colligé dans l’observation médicale et la discussion du rapport bénéfice/risque de l’A.L.R. ► En cas d’atteinte neurologique à prédominance centrale, un bloc périphérique est possible. La sclérose en plaque n’est pas une contre-indication aux blocs périphériques. Comment gérer l’échec des blocs périphériques des membres ? Un pourcentage imprévisible et jamais nul d’échecs. Dans ce cas, une modification de la prise en charge anesthésique est envisagée: complément du bloc, sédation additionnelle, conversion en AG. Il peut s’agir d’un échec de repérage ou d’une impossibilité d’injection ou d’un doute. L’échec total ou partiel doit être diagnostiqué avant le début de l’intervention chirurgicale Comment gérer la toxicité systémique des anesthésiques locaux ? a) Toxicité neurologique des anesthésiques locaux Tous les agents sont susceptibles de provoquer des accidents convulsifs (1/800 à 1/1500 blocs). Le traitement d’un accident convulsif dû à un passage systémique est le suivant : maintien de la liberté des voies aériennes et oxygénation. L’injection de faibles doses de benzodiazépines ou de thiopental (<200 mg). ] b) Toxicité cardiaque des anesthésiques locaux La réanimation de l’arrêt cardiocirculatoire fait appel aux techniques universellement recommandées. Une réanimation prolongée peut être nécessaire. c) Toxicité métabolique des anesthésiques locaux La Lidocaïne est contre-indiquée en cas de porphyrie hépatique. Seul la Bupivacaïne est utilisée. d) Allergie aux anesthésiques locaux, effet des adjuvants est très rare. e) Doses maximales utilisables pour la première injection chez un adulte jeune de classe ASA 1 Agent Bloc du membre supérieur Bloc du membre inférieur Lidocaïne adrénalinée mépivacaïne * bupivacaïne adrénalinée ropivacaïne * 500 mg 700 mg 400 mg 400 mg 150 mg 180 mg 225 mg 300 mg f) Associations, recommandations de doses et prévention des accidents - L’intervalle de temps entre deux injections successives est 30 minutes pour la Lidocaïne, et la Mépivacaïne, et 45 minutes pour la bupivacaïne, l’étidocaïne. La dose utilisée pour la deuxième injection doit correspondre au plus, au tiers de la dose initiale maximale. - La prévention des accidents passe par la pratique d’une injection lente et fractionnée. Comment gérer les complications neurologiques des blocs périphériques des membres ? ►Complications neurologiques après bloc des membres . Les complications neurologiques locales sont fois moins fréquentes que les complications systémiques des anesthésiques locaux. Le malade doit être informé du risque avant réalisation de l’A.L.R ; une évaluation neurologique doit toujours être réalisée avant une A.L.R. Ce point est capital lors d’anesthésies pour urgence traumatique. . Les extensions anormales de l’anesthésie et les complications nerveuses locales, à type de paresthésies, de dysesthésies ou d’anesthésies et de parésies ou de paralysies peuvent être transitoires ou permanentes. . Un examen neurologique précis (avis neurologie) doit être fait dès que la durée du bloc est très supérieure à la durée prévisible. GUERRARA Santé Intubation difficile BAYOUD F. A.M.A.R; Unité d’Anesthésie-Réanimation L'intubation trachéale est un geste d'anesthésie ou de réanimation, fréquemment utilisé en médecine d'urgence, qui consiste à placer dans la trachée à travers l'orifice glottique une sonde dont l’extrémité supérieure émerge par la bouche (intubation orotrachéale) ou les narines (intubation nasotrachéale). Elle assure la liberté et l'étanchéité des voies aériennes et permet la ventilation mécanique. Intubation difficile Selon l'expertise collective de de la SFAR (Société Française d'Anesthésie et de Réanimation), on considère qu'une intubation trachéale est difficile pour un anesthésiste expérimenté, lorsqu'elle nécessite plus de 10 minutes et/ou plus de deux laryngoscopies (Une laryngoscopie difficile se définit par l'absence de vision de la fente glottique (grade III et IV de Cormack). Dans la position modifiée de Jackson, avec ou sans manipulation laryngée externe. [Mise au point : Avril ] On peut utiliser un guide creux qui permet l'oxygénation concomitante. - Moyens plus sophistiqués - Trachlight® : Mandrin lumineux, repose sur le principe de transillumination au travers de la membrane crico-thyroïdienne et permet ainsi l'intubation "à l'aveugle". -Masque laryngé, Fastrach® : Le masque laryngé, d'apprentissage rapide, représente une solution d'attente mais ne protège pas des régurgitations. Le Fastrach® est un masque laryngé "armé" qui permet la ventilation sans intubation et/ou l'intubation à l'aveugle avec une sonde armée à travers le masque. (DSL) Le Combitube® : Tube à double lumière permettant la ventilation avec protection des voies aériennes (DSL) Techniques L'intubation trachéale peut être effectuée avec différents matériels, différentes drogues et différentes techniques. Le contexte dans lequel a lieu l'intubation joue un rôle également dans la technique à utiliser. - Objectifs majeurs Oxygénation: Toujours envisager une pré-oxygénation qui permet une augmentation du contenu artériel en O . La ventilation au masque n'est pas conseillée car elle risque de provoquer une distension gastrique elle-même responsable d'une régurgitation. Lorsque le patient est en ventilation spontanée, on administrera l'O2 par tout moyen utilisable: masque, sonde nasale. Prévention des régurgitations : manœuvre de Sellick. - Les moyens simples Position modifiée de Jackson : En surélevant la tête (coussin sous l'occiput), la visualisation de la glotte en laryngoscopie est améliorée. Le rachis cervical doit être indemne de toute lésion Opérateur en décubitus latéral gauche : Cette position permet une intubation plus aisée lorsque le patient git sur le sol. Lames droites : Lames de Miller, de Guédel - Laryngoscope de McCoy : Un levier situé le long du manche du laryngoscope permet de relever l'extrémité distale mobile de la lame. - La COPA (Cuffed Oro Pharyngeal Airway) : Se présente comme une canule de Mayo (4 tailles) à laquelle on a ajouté un ballonnet gonflable. Permet une ventilation d'attente mais sans protection des voies aériennes. Entre dans la catégorie des Dispositifs Supra-Laryngés (DSL) - Mandrin, guide souple : Le mandrin est introduit dans la trachée sous laryngoscopie directe, la sonde d'intubation trachéale est ensuite glissée sur le mandrin. Son utilisation est systématique aux USA en première intention lors d'une ITD prévisible. Crico-thyroïdotomie : Permet l'abord trachéal en perforant la membrane crico-thyroïdienne à l'aide d'un dispositif semblable à un cathlon. Le Quicktrach® permet l'abord selon la technique de Seldinger. Nécessite une formation préalable. Fibroscopie : Il existe un fibroscope portable à pile commercialisé par Pentax®: matériel coûteux et fragile, nécessite un opérateur expérimenté. Intubation rétrograde : Intubation à l'aveugle sur guide par voie sous-glottique. Il est possible d'utiliser un kit pour péridurale mais des dispositifs spécifiques sont commercialisés. Abord translaryngé : Le cathéter de Ravussin utilisé avec le Manujet permet une ventilation de sauvetage. Proposition de conduite à tenir face à une intubation trachéale impossible : La ventilation au masque est possible : Poursuite de ce mode ventilatoire qui laisse le temps d'envisager une autre technique. La ventilation au masque est impossible ou inefficace * Dispositif supra Laryngé: COPA, masque laryngé, Fastrach®, Combitube® * En cas d'échec: intubation rétrograde. * En cas d'échec: ventilation transtrachéale. Un dispositif de ventilation type jet-ventilation est disponible sur le marché (Manujet®) GUERRARA Santé [Activités : Avril ] Activité Hospitalière Service CH. Générale Maternité Gynéco. Obs. Activités/Années Malades Admis Journées Hospitalières Taux Occupation DMS Actes Opérées Césariennes Nombre d'Accouchements Evacuations Tableau 01 : Activité hospitalière au niveau des services de chirurgie générale, maternité et gynécologie-obstétrique. Service P. Urgences Hémodialyse Activités/Années Malades Admis Journées Hospitalières Taux Occupation DMS Tableau 02 : Activité hospitalière au niveau des services des urgences et du service d'hémodialyse. Evacuation Tableau 03 : Activité hospitalière au niveau des services de médecine interne et de pédiatrie. Service Activités/Années Malades Admis Journées Hospitalières Taux Occupation DMS Evacuation Med. Interne Pédiatrie Portes ouvertes sur les accidents de la circulation Communication polytraumatisé le RDV des urgences Salle de réunion APC Guerrara le janvier 2 Journée d'étude intitulée plaies-cicatrisation et pansements. Annexe paramédicale de Guerrara. Le 08 Janvier Compagne de circoncision Le 27 Ramadhan 1432 Compagne de Don de sang organisée par l'EPH de Guerrara le 28/05/2011 (73 sportifs) Célébration de la journée de la femme le 08/03/2012 avec les lycéennes de Guerrara Formation continue: Hygiène hospitalière ; Guerrara le 01/12/2011 A l'école paramédicale de Guerrara La mère de Guerrara Mme Bâali Aicha bent Mohamed née à Beni Yezguen; ses débuts remontent à l'âge de 19 ans à l'hôpital de Guerrara, au cours de l'année 1974 ; une femme pas comme les autres. Elle a fait preuve de bonté d'âme, de bravoure, mais surtout de discipline durant les 39 années d'exercice et de service au sein de l'établissement, donnant l'exemple pour les jeunes sages-femmes jusqu'à l’heure. Elle est la fierté de la femme algérienne. Urgences, salle de déchoquage et hôpital du jour Maternité Scanner et radiologie numérique Chirurgie dentaire Unité Hémodialyse Bloc opératoire; réanimation et service de chirurgie générale Contacts : Adresse : EPH Mohamed CHERIFI, route d’El-Hadjira, Guerrara, Ghardaïa ; Tél 029.85.41.95 ou 029.85.22.22 Fax :