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HISTAMINE
L’histamine (β imidazole éthylamine 111 Da) est une
amine biogène connue pour jouer un rôle important
dans l’hypersensibilité immédiate et la réaction
inflammatoire.
L’histamine est produite dans l’organisme par
décarboxylation de l’histidine par l’histidine
décarboxylase, puis stockée dans les granules
métachromatiques en concentration 2 à 10 fois plus
élevée dans le mastocyte que dans le basophile. Sa
demi-vie sanguine est très courte, de lordre de 2
minutes.
La fraction circulante est rapidement métabolisée par le
foie, filtrée par le rein et retrouvée dans les urines avec
ses métabolites. Cette voie est prédominante chez le
sujet sain, et remplacée par la voie de la diamine
oxydase (DAO) quand celle-ci est présente au niveau
placentaire, intestinal et rénal. Le catabolisme de
l’histamine par la DAO est anormalement rapide durant
le 2e trimestre de la grossesse et au cours d’un
traitement par l’héparine (activation de la DAO
proportionnelle à la concentration en héparine NB : les
héparines de bas poids moléculaire n’ont pas é
étudiées).
Le contact des mastocytes et des basophiles avec un
allergène provoque la dégranulation cellulaire et une
libération massive d’histamine qui agit sur les
récepteurs H1 et H2 présents à la surface des cellules
cardiovasculaires, respiratoires, digestives et de la peau.
La libération d’histamine est un élément objectif de
dégranulation cellulaire sans présager du mécanisme
impliqué. Il peut être immunologique avec production
d’IgE spécifiques dans les réactions anaphylactiques, ou
non immunologique, induit par des agents
pharmacologiques, ou par l’activation du complément
dans les réactions anaphylactoïdes.
Réaction de type anaphylactique : la libération
d’histamine est rapide, liée à la sévérité de la réaction,
mais elle n’est pas systématique (chez seulement 56 %
des patients). Afin d’améliorer sa sensibili
diagnostique, il est conseillé de réaliser plusieurs
prélèvements au cours de la réaction et de leur associer
des dosages de tryptase. L’histamine plasmatique serait
un marqueur plus sensible que la tryptase dans les
réactions faibles et modérées.
Tests de provocation en milieu hospitalier : des
prélèvements séquentiels au cours de tests de
provocation à un allergène (venins d’hyménoptères,
aliments, médicaments) permettent d’établir une
courbe de libération d’histamine et d’évaluer la réponse
du patient à l’allergène testé. Le pic d’histamine est
observé très rapidement (dès la première minute dans
la réaction aux venins), et corrélé à la sévérité de la
réaction.
Tests de libération de l’histamine (TLH) : réalisation
d’une courbe dose-réponse pour étudier
in vitro
la
réaction des cellules à un allergène. Ce n’est pas un test
diagnostique de première intention. Il est utile dans les
cas où le dosage des IgE spécifiques circulantes ne peut
être réalisé, en l’absence d’allergène couplé à un
support solide. Il apporte une aide au diagnostic dans
les allergies, notamment aux venins d’hyménoptères
dans les cas de discordances entre la clinique, les tests
cutanés et/ou la biologie. Il fait partie des
recommandations de la Société française d’anesthésie
et réanimation [SFAR] pour le choix d’un curare, pour
une anesthésie ultérieure chez un patient ayant
développé auparavant une réaction anaphylactique.
PRELEVEMENTCONSERVATION, TRANSPORT
Histamine : plasma EDTA.
Test de libération de l’histamine : sang total sur
héparine exclusivement.
L’histamine s’adsorbe sur le verre. Tout matériau en
verre doit donc être évité.
En raison de sa demi-vie, courte chez le sujet sain (102
secondes) et augmentée dans les réactions sévères (5 à
30 minutes), le recueil doit être effectué après un choc
anaphylactique, 30 à 60 min après le début des signes
cliniques (recommandations de la SFAR).
Agiter le tube doucement par retournement. Le sang
total se conserve 2 h à température ambiante ou 12 h à
+4 °C. Dans ce temps, centrifuger 15 minutes à 1000 g.
Aspirer le plasma doucement, à 1 cm minimum du
culot.
L’hémolyse est à éviter : surestimation possible. Une
relation linéaire entre la concentration d’histamine et
celle de l’hémoglobine est observée.
Se reporter au référentiel des examens de biologie
médicale Biomnis en ligne pour les conditions précises
de prélèvement et conservation-transport.
RENSEIGNEMENTS INDISPENSABLES
Heure de prélèvement après le début des symptômes.
Médicaments administrés.
HISTAMINE
DEFINITION
BIOPATHOLOGIE
INDICATIONS DU DOSAGE
RECOMMANDATIONS PREANALYTIQUES
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HISTAMINE
De nombreuses techniques de dosage non
immunologiques ont été développées, répondant à des
impératifs différents selon les préoccupations (routine,
expertise, recherche) et les domaines d’application
(allergologie, toxicologie, neurobiologie) : biologique,
chimique, radioenzymatique, chromatographique,
fluorimétrique avec de nombreuses adaptations pour
les rendre plus spécifiques, spectrométrie de masse
couplée à la chromatographie en phase gazeuse.
Les techniques radio-immunologique et immuno-
enzymatique par compétition sont utilisées en routine.
Elles passent par une acétylation de l’histamine dans
l’échantillon.
Plasma : inférieures ou égales à 10 nmol/l (1 μg/l). Sang
total : 200 à 2000 nmol/l (20 à 200 μg/l).
VALEURS PATHOLOGIQUES
Histamine plasmatique > 10 nmol/l.
POUR EN SAVOIR PLUS
Cottineau C., Drouet M., Costerousse F., Dussaussoy C.,
Sabbah A.,
Intérêts des médiateurs plasmatiques (histamine
et tryptase) et urinaires (méthylhistamine) lors de réactions
anaphylactiques et/ou anaphylactoïdes peranesthésiques
,
Allerg Immunol1996; 28:270-276.
Hamberger C.,
Dosage des médiateurs des mastocytes et
des basophiles
. In : Kamoun P. ed., Mastocytes-Basophiles
et biologie clinique, Biotem Éditions, 1996:97-106.
Hamberger C., Guilloux L.,
Histamine
, Encyclopédie
médico-biologique, Elsevier, Paris, 2003.
Laroche D., Guilloux L., Guéant J.-L.,
Comment rapporter
à l’anaphylaxie l’accident observé ? Tests diagnostiques in
vitro
, Ann Fr Anesth Réanim 2002; 21 Suppl 1: 73-96.
VALEURS DE REFERENCE
METHODES DE DOSAGE
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