Autorité de la concurrence – Consultation publique / Distribution du médicament en ville
octobre 2013
S
YNTHESE DE LA
C
ONTRIBUTION DE L
’O
RDRE NATIONAL DES PHARMACIENS
(ONP)
5/9
Concernant les impératifs logistiques, l’ONP rappelle que le stock fait partie intégrante de
l’officine. Il est placé sous la responsabilité du seul pharmacien titulaire, et obéit au principe
de l’indivisibilité de l’exploitation et de la propriété.
Aujourd’hui, chaque acteur a son propre rôle et ses propres obligations dans la chaîne
pharmaceutique. Cette organisation est justifiée par des raisons de santé publique tenant à
la gestion du stock, à l’anticipation des ruptures d’approvisionnement, au rappel de lots, etc.
Le législateur a d’ailleurs interdit le cumul d’activité de distributeur en gros de médicaments
et d'exploitant d'officine afin de garantir l'indépendance de ce dernier mais aussi d’assurer la
neutralité, la qualité et la traçabilité des médicaments.
A cet égard, il apparaît que les textes actuels relatifs au stockage suffisent pour répondre
aux besoins du pharmacien d’officine, sans nécessité de prévoir d’autres dispositifs.
Les considérations évoquées par l’Autorité ne doivent pas conduire à un découpage de l’acte
pharmaceutique officinal entre, d’une part, l’analyse et, d’autre part, la logistique, risquant de
diluer et de rendre plus opaques les responsabilités de chacun.
2. Sur les interrogations éventuellement suscitées par le régime de déclaration
d’extension des locaux de stockage d’une officine, au regard du développement d’une
activité de vente en ligne (Question 42)
L’ONP entend rappeler que le régime déclaratif n’a ni pour objet, ni pour effet d’être un frein
à la concurrence. Au contraire, le recours à un tel régime présente l’avantage d’offrir au
pharmacien la souplesse nécessaire pour organiser son exercice professionnel tout en
permettant un contrôle légitime par les autorités compétentes.
Le cadre légal actuel permet déjà au pharmacien d’officine d’étendre ses locaux de stockage,
sous réserve de respecter certaines conditions (notamment permettre l’accès de l’équipe au
stock tout en le préservant d’une intrusion du public).
VI.
- L’
OUVERTURE A LA CONCURRENCE DE LA VENTE AU DETAIL DES MEDICAMENTS SOUMIS
A PRESCRIPTION MEDICALE FACULTATIVE ET DES
«
PRODUITS FRONTIERES
»
Pour des raisons de santé publique, et conformément au droit communautaire, le législateur
national a entendu encadrer la dispensation de produits liés à la santé dans le réseau
pharmaceutique.
Ainsi, les textes introduisent, d’une part, une liste positive de produits que seuls un
pharmacien d’officine est en droit de dispenser en officine, et, d’autre part, une autre liste
positive de marchandises, limitée aux seuls objets se rapportant à son activité
professionnelle.
L’ONP est opposé, pour des raisons objectives, à l’ouverture du monopole pharmaceutique.
1. Sur la proposition d’ouvrir le monopole officinal, permettant ainsi à des
parapharmacies et des grandes et moyennes surfaces de vendre des produits de
santé dont la dispensation est aujourd’hui réservée aux officines, notamment les
médicaments de médication officinale
(Questions 43 et 45)
Pour rappel, au regard des risques pour la santé publique, la CJUE considère que les États
membres peuvent réserver la vente de médicaments au détail aux seuls pharmaciens.
D’autres Etats ont ainsi fait le choix de ne pas libéraliser la vente de médicaments
d’automédication (13 Etats membres sur 28).