Déficit en acyl-CoA déshydrogénase des acides gras à chaîne moyenne ou Déficit en
MCAD :
Description :
La MCAD ou le déficit en acyl-CoA déshydrogénase des acides gras à chaîne moyenne est
l'une des maladies héréditaires de l'oxydation mitochondriale des acides gras à chaîne
moyenne les plus fréquentes dans nombre de populations, et ce même les nôtres (Europe du
nord, également aux Pays-Bas et en Flandre, en Grande-Bretagne) (des résultats préliminaires
d'études génétiques organisées à Anvers et à Bruxelles donnent une prévalence de 1: 18.000
naissances vivantes ; en Grande-Bretagne : 1:10.000 naissances vivantes).
Clinique
La clinique est de manière générale assez modérée et induit un risque potentiel
d'hypoglycémie pendant des états de catabolisme ; à l'état basal, la fonction de cette enzyme
est assurée par l'acyl-CoA déshydrogénase à chaînes longe et courte, mais connaît un déficit
lorsque l'oxydation des acides gras joue un rôle proéminent dans l'alimentation en énergie et
dans la conservation du taux de glycémie.
L'évolution naturelle de cette maladie métabolique (Arch Dis Child 1988/ J Pediatr 1994) et
l'effet sur la mortalité et la morbidité par un diagnostic précoce à l'aide du dépistage de masse
néonatal par la technique MS/MS (Arch Dis Child 1999) sont comparés ci-dessous :
Diagnostic via la technique
MS/MS
Lésions neurologiques
résiduelles
Conclusion : grâce au diagnostic précoce de la MCAD, le risque de décès est réduit à néant et
les lésions neurologiques résiduelles après une décompensation (épilepsie, troubles de
paralysie, troubles du comportement, troubles du développement) sont réduites de moitié.
Une décompensation survient pendant une infection (banale) avec somnolence croissante
progressive, vomissements, évolution vers un coma et insuffisance respiratoire et cardiaque
aigüe.
Pendant une décompensation, légère augmentation du volume du foie. Aucune douleur
musculaire ni hépatique chronique n'a été décrite dans le cadre de cette maladie métabolique.
Les adolescents et les adultes peuvent souffrir de douleurs musculaires après un effort ; un
déficit en L-carnitine doit toujours être examiné dans ce cas (voir sous traitement).
Le syndrome de la mort subite du nourrisson a souvent été associé à un déficit en MCAD
(études américaines : jusqu'à 5 %), mais cette association n'a pu être démontrée en Belgique
(< 1%, étude de l'UCL 1989).
Citons le cas d'une petite fille de 4 ans qui souffrait du syndrome de Reye (symptômes
d'hépatite avec hyperammoniémie ; petites gouttes de graisse dans les cellules hépatiques)
alors qu'elle avait la varicelle. Elle s'est entièrement remise et n'a plus jamais eu de
problèmes.
Le risque de décompensation s'atténue avec l'âge et est réel pendant les cinq premières années
de vie.