Appendicectomie : éléments décisionnels - Texte court
HAS / Service évaluation des actes professionnels / novembre 2012
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Contexte
Le diagnostic de l’appendicite est fréquent mais il reste difficile en raison du polymorphisme des
symptômes, de l’absence de parallélisme anatomo-clinique et du caractère imprévisible de son
évolution.
Le risque principal d’une appendicite est l’évolution vers la perforation puis la péritonite générali-
sée qui met en jeu le pronostic vital : la mortalité est de 0,1% dans les formes non compliquées,
elle est de 1,5 à 5% en cas de perforation appendiculaire. Le pronostic est directement lié à la
précocité du diagnostic et du traitement.
Par ailleurs, l’exérèse d’un appendice sain n’est pas sans conséquences. Même si
l’appendicectomie est un acte courant, il peut néanmoins entraîner des complications spécifiques
(péritonite par lâchage du moignon, abcès postopératoires…) et des complications inhérentes à
tout acte de chirurgie abdominale (phlébite, embolie pulmonaire, hémorragie, infection au niveau
de l'incision, de la sonde urinaire, d'une voie veineuse, occlusion et bride intra-péritonéale…).
Depuis 1999, le nombre d’appendicectomies s’est considérablement réduit en France, avec une
diminution de l’ordre de 34%. Néanmoins, selon le demandeur, eu égard au constat
d’hétérogénéité interrégionale voire interdépartementale, il devrait encore être possible d’améliorer
et d’optimiser l’indication de cet acte chirurgical.
L’enjeu est donc l’adoption d’une attitude diagnostique appropriée qui permette
aussi bien de diminuer le risque des appendicites perforées que de réduire le
nombre d’appendicectomies inappropriées.
Ainsi, l’objectif de ce travail est de définir les éléments cliniques et para-cliniques qui permettent de
poser le diagnostic d’appendicite. Il s’agit donc de :
1- définir la valeur diagnostique et la place dans l’aide à la décision :
- des signes cliniques ;
- des signes biologiques ;
- des signes cliniques et biologiques combinés et des scores ;
- des examens d’imagerie ;
- de la cœlioscopie exploratrice.
2- définir une stratégie diagnostique adaptée aux situations les plus courantes
chez l’adulte (homme jeune, femme en âge de procréer, sujet âgé).
3- dresser un état des lieux sur le traitement le traitement conservateur par anti-
biothérapie encore débattu aujourd’hui
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Dans la version du cadrage validée par le Collège de la HAS le 20 juillet 2011, cet item avait été exclu du champ
d’évaluation. Cependant, en raison d’éléments récents de l’actualité, un chapitre consacré à la comparaison des deux
traitements a été intégré à ce travail.