La lettre de l’hépato-gastroentérologue - n° 6 - vol. V - novembre-décembre 2002
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d’appendicite, et reconnaître une autre pathologie (adénolym-
phite mésentérique, kyste ou torsion d’ovaire chez l’adolescente);
– chez l’adulte, le scanner doit préférentiellement être réservé aux
tableaux clinico-biologiques douteux.
La valeur prédictive négative du scanner atteint des valeurs de
90-100%. L’échographie demeure intéressante chez la femme en
période d’activité génitale pour éliminer un sepsis pelvien (à type
d’abcès tubo-ovarien) ou une grossesse extra-utérine. De manière
générale, l’imagerie permet d’appréhender de nombreux dia-
gnostics différentiels comme la maladie de Crohn, une diverti-
culite cæcale ou sigmoïdienne, une appendicite épiploïque, un
problème urologique ou un infarctus du grand épiploon.
De nombreux chirurgiens proposent actuellement de réaliser un
scanner d’emblée pour tout syndrome appendiculaire atypique de
l’adulte comme devant une suspicion de diverticulite sigmoï-
dienne, sans passer par l’étape échographique en fonction des dis-
ponibilités du matériel d’imagerie pour ne pas compromettre un
diagnostic précoce. Cela confirme la nécessité actuelle d’envisa-
ger la présence d’un scanner à proximité des services d’urgence,
au même titre que pour le concept actuel de prise en charge des
polytraumatisés. Grâce à cette approche concertée radio-clinique,
la plupart des études actuelles affichent un taux d’appendicecto-
mie négative bas, moins de 10%.
On dispose désormais d’études prospectives comme celle de Hor-
ton (5)ayant montré qu’un scanner sans injection permettait d’ob-
tenir des résultats pertinents en termes de sensibilité (97%) et de
spécificité (100%) dans les cas d’appendicites atypiques. Il faut
néamoins rappeler que la priorité de la surveillance clinique
avec un avis chirurgical a été rapportée dans de nombreuses
études prospectives (6). Finalement, l’exploration de tout syn-
drome appendiculaire confondu aboutit à des explorations sca-
nographiques inutiles pour plus de 20% des patients. C’est pour-
quoi d’autres équipes ont montré le bénéfice d’une procédure
sélective en termes de coût et de rapport coût/efficacité, même
chez l’enfant.
1.
Wise WS, Labuski RM, Kasales JC et al. Comparative assessment of CT and
sonography techniques for appendiceal imaging. Am J Roentgenol 2001, 176 :
933-41.
2.
Lowe LH, Penney MW, Stein SM et al. Unenhanced limited CT of the abdomen
in the diagnosic of appendicitis en children. Am J Roentgenol 2001 ; 176 : 31-5.
3.
Lee SL, Walsh AJ, Ho HS. Computed tomography and ultrasonography do not
improve and may delay the diagnosis and treatment of acute appendicitis. Arch
Surg 2001 ; 136 : 556-62.
4.
Douglas Charles, Macpherson Neil, Davidson P, Gani Jonathon. Randomised
controlled of ultrasonography in diagnosis of acute appendicitis, incorporating
the Alvarado score. Br Med J 2000, 321 : 919-22.
5.
Horton MD, Counter SF, Florence MG, Hart MJ. A prospective trial of com-
puted tomography and ultrasound for diagnosing appendicitis in the atypical
patient. Am J Surg 2000 ; 179 : 379-81.
6.
Wilson EB, Cole JC, Nipper ML et al. Computed tomography and ultrasono-
graphy in the diagnosis of appendicitis : when are they indicated ? Arch Surg
2001 ; 136 : 670-5.
◆
Faut-il distinguer définitivement les populations
pédiatriques et adultes dans la prise en charge de
l’appendicite ?
◆
Faut-il préconiser d’emblée une exploration sca-
nographique ou une échographie première ?
◆
Faut-il systématiquement réaliser des scanners
avec injection de produit de contraste iodé ?
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