Fumure
Pour produire un rendement optimal, la betterave doit disposer, dès le début de la période de végétation,
des éléments nécessaire à son développement. Le système racinaire très développé et pivotant permet
de prélever dans le sous-sols les éléments facilement lessivés.
Azote (N)
Il est indispensable à la croissance des feuilles et des racines, mais entrave l’accumulation des réserves
de sucre. La fumure devrait donc s’orienter sur le rendement en sucre cristallisé étant donné que les
betteraves sont payées à la qualité. Prélevé en excès, cet élément s’avère assez néfaste à la plante
puisqu’il ne fait qu’accroître le développement des feuilles au détriment de la teneur en sucre. En plus, il
inhibe l’extraction de ce dernier. Trop d’azote abaisse donc la qualité technologique des betteraves
sucrières et l’aptitude au stockage des fourragères. En conséquence, la disponibilité de l’azote devrait
diminuer après la période de croissance principale (août / septembre) afin d’éviter la formation d’un
nouveau feuillage.
La difficulté de l’optimisation de la fumure azotée réside dans l’estimation des restitutions azotées par le
sol. La betterave a la capacité de très bien les mettre à profit grâce à son système racinaire très
développé. Environ la moitié de l’azote absorbé sera restitué au sol par les feuilles après la récolte.
Les facteurs suivants sont à prendre en compte lors de l’estimation du besoin en azote : sol léger,
humus, teneur en silt et en argile, précédent cultural, apport d’engrais de ferme. Si tous ces facteurs
sont englobés dans le calcul, l’apport total oscillera entre 40 et 120 N.
Au semis, préférer un engrais ammoniacal afin d’éviter le lessivage des nitrates. L'incorporation des
engrais avant le semis apporte les avantages suivants : pas de brûlures des cotylédons lors d’une
fumure de couverture et les plantes profitent de l’engrais même en cas de sécheresse juste après
l’apport. Selon le type de sol, épandre 20 – 40 kg N ou 1/3 – 2/3 de la dose totale.
Phosphore (P)
Il doit être à disposition des betteraves dès la levée. Il favorise de développement juvénile tout en
diminuant la sensibilité des plantules au pied noir. Il contribue à la formation du rendement en racine et
en sucre tout en ayant une influence bénéfique sur la qualité technologique et la faculté de conservation
des racines récoltées. Un excès de phosphore n’a pas d’incidence négative sur la culture.
Les réserves du sol en phosphore doivent être suffisantes pour assurer un bon rendement. La betterave
a une faible capacité d’absorption du phosphore. Si les réserves sont faibles, la croissance des racines
est fortement diminuée au contraire de la croissance des feuilles. Les engrais à base de phosphore
facilement soluble sont donc à privilégier.
Potasse (K)
Elle est prélevé en grande quantité par la betterave. Sa présence est indispensable pour l’assimilation,
la migration et l’accumulation du sucre dans la racine. Un excès de potasse déprécie la qualité
technologique.
Magnésium (Mg)
Il contribue à la formation du rendement. Les carences sont assez rares vu que la plante a la capacité
de prélever cet élément dans le sous-sol. Il faut cependant faire attention dans les sols légers, acides ou
trop riches en potasse car des manques perturbent le développement des plantes.
Sodium (Na)
Il est nécessaire au bon développement juvénile des betteraves qui en consomment beaucoup. Vers la
fin de la période de croissance, la teneur dans la racine diminue lentement. La betterave peut substituer
un manque de potasse par un prélèvement de sodium. Un excès abaisse le taux d’extraction du sucre.