CH. MAZEL, R, TERRACHER, 0, GUlNGAND, E, DE THOMASSON
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rés pour éviter les points d'hyper-pression. l?abdomen
et la cavité thoracique doivent être le plus possible
dans le vide évitant un excès de pression abdominale
et thoracique.
Il faut glisser une main sous l'abdomen du patient
pour contrôler l'absence d'hyper-pression abdomi-
nale, source de saignements veineux. l?étude des pres-
sions d'insufflation permet de vérifier le caractère
adapté de l'installation. La tête du patient est «scot-
chée» sur la têtière en prenant appui sur le menton et
sur l'occiput. Le patient est par ailleurs fixé au niveau
des deux épaules en traction pour dégager le plus pos-
sible la charnière cervico-thoracique, toujours diffi-
cile à visualiser en per-opératoire lors d'une radiogra-
phie ou d'un contrôle par amplicateur de brillance.
Ensuite, le patient est placé en proclive, membres
inférieurs abaissés par rapport à la tête, ce qui parti-
cipe à la diminution du saignement. Les opérateurs
auront deux possibilités d'installation:
• soit ils garderont la tête de leur côté du champ opé-
ratoire, les anesthésistes ne disposant plus que des
membres inférieurs pour le contrôle de l'ensemble de
l'hémodynamique, ce qui n'est pas un véritable pro-
blème;
• l'autre possibilité consiste à laisser la tête du côté
des anesthésistes, mais ce qui handicape fortement
l'installation et gêne l'opérateur dans ses mouvements
latéraux.
l?incision est médiane postérieure, effectuée au bis-
touri froid, rejoignant l'aponévrose cervicale moyenne
et profonde. La ligne blanche médiane, réunion des
muscles cervicaux, est ensuite incisée longitudinale-
ment. Il est essentiel de rester au sein de cette ligne et
d'éviter de partir latéralement dans le muscle, source
de saignement. Il faut noter que l'infiltration à la
Xylocaïne adrénalinée proposée il y a quelques
années a perdu de son intérêt car fortement combattue
par les anesthésistes. Les écarteurs ne sont habituelle-
ment placés qu'une fois le plan des épineuses trouvé.
Il faut en effet éviter de dissocier les plans les uns par
rapport aux autres, source de décollement, d'héma-
tome et de surinfection post- opératoire. Parfois, les
écarteurs ne sont placés qu'une fois la dissection des
lames effectuée. Au contact des épineuses, la dissec-
tion est poursuivie au bistouri froid ou au bistouri
électrique. Le dépériostage est poussé latéralement à
la compresse jusqu'au niveau des faces latérales des
massifs articulaires, sans chercher à aller trop latérale-
ment où existent des veines volumineuses source de
saignements dont seule la compression locale permet
de venir à bout. Sous réserve d'une réalisation respec-
tant ces différents principes, cet abord se révèle
simple et facilement reproductible.
ANATOMIE CHIRURGICALE DE
L'ARC POSTÉRIEUR CERVICAL
Le recours à une instrumentation par vis articulaires
justifie la connaissance anatomique précise des élé-
ments de l'arc postérieur qui sont les seuls visibles
lors de l'abord chirurgical. l?utilisation de cette tech-
nique chirurgicale est ancienne, développée par
Robert Judet et codifiée par Raymond Roy-Camille.
La fiabilité de cette fixation n'est plus à prouver. Le
recul clinique est à notre disposition pour l'affirmer.
l?arc postérieur visible est constitué en partant de la
ligne médiane vers l'extérieur par: l'épineuse bifide,
la lame puis la masse latérale. Deux repères sont inté-
ressants : la jonction lame/articulaire et la face latérale
externe du massif articulaire. En dedans de la ligne
lame/articulaire se trouve la moelle, la laminectomie
cervicale est d'ailleurs faite à ce niveau. Plus en avant,
toujours au niveau du sillon lame/articulaire, véritable
gouttière, est située l'artère vertébrale (figure 1).
Celle-ci est située en avant de la racine nerveuse,
c'est-à-dire loin par rapport àla zone qui nous inté-
resse. La racine nerveuse, elle, passe en avant de
l'articulaire supérieure du massif articulaire.
l?implantation en plein milieu du massif articulaire,
comme recommandé, nous met donc à distance de la
racine, sous réserve de ne traverser que les deux corti-
cales du massif correspondant. Ainsi les trois struc-
tures anatomiques nobles constituées par moelle,
artère vertébrale et racine, sont situées à distance de la
vis dans le massif articulaire.
Le matériel d'ostéosynthèse
Il est constitué par des vis corticales de 12 à 20 mm
de long, allant de 2 en 2, d'un diamètre de 3,5 mm.
Les plaques d'ostéosynthèses proposées par R.
Roy-Camille ont un entraxe de 13 mm ce qui permet
de résoudre la quasi totalité des problèmes de rachis
cervical et ce, quelle que soit la morphologie des
patients, les plaques étant disponibles de 2 à 5 trous.
l?utilisation d'un matériel en titane (I.R.M. compa-
tible) simplifie le suivi post opératoire des patients.
D'autres matériels utilisant des tiges sont disponibles.
l?entraxe entre les vis est dès lors variable et l'utilisa-
tion simplifiée. Dans quelques cas, un diamètre de vis
de 4, 4,5 voire 5 mm peut-être proposé .