Traitements
Au cours de la sclérodermie systémique, le traitement du syndrome de Raynaud repose sur
des mesures symptomatiques et des traitements médicamenteux.
Les mesures symptomatiques reposent sur la diminution de l'exposition au froid (température
extérieure, air conditionné, contact avec une chambre froide, un réfrigérateur, un congélateur).
Il est impératif de se vêtir chaudement et de porter des vêtements longs. Des gants protecteurs
peuvent être utilisés pour sortir les aliments du réfrigérateur. Les gants/moufles chauffants
utilisés pour le ski sont très utiles lorsque la température extérieure est très basse.
Il faudra limiter l'utilisation des médicaments vasoconstricteurs (essentiellement béta-
bloquants). Pour les fumeurs, le sevrage tabagique est impératif. Le traitement
médicamenteux de référence est constitué par les inhibiteurs calciques, en particulier les
dihydropyridiniques (nifédipine (ADALATE®), nicardipine (LOXEN®), amlodipine
(AMLOR ®)) ou diltiazem (TILDIEM®). Ces derniers visent à ouvrir les artérioles pour
améliorer la circulation du sang.
En cas d’ulcérations, des traitements locaux sont proposés dans des centres spécialisés car
les soins sont souvent douloureux. Dans les formes sévères, on a recours à des traitements
vasodilatateurs plus puissants comme la prostacycline (ILOPROST®). Les antagonistes des
récepteurs de l'endothéline 1 (BOSENTAN®) ont démontré leur intérêt dans la prévention des
ulcères digitaux ischémiques au cours de la sclérodermie systémique.
Les classes médicamenteuses utilisables au cours de la sclérodermie systémique sont
nombreuses. Dans l'ensemble, ces traitements peuvent permettre de stabiliser l'état clinique du
patient, éventuellement de l'améliorer. Ils ne permettent malheureusement pas à ce jour de
faire disparaître la sclérodermie systémique. Cependant des progrès dans la prise en charge
des atteintes importantes de la maladie ont été effectués permettant d'en améliorer le pronostic
global.
On distingue schématiquement les anti-fibrosants, les vasodilatateurs, les
immunosuppresseurs, et les anti-acides. Le choix du type de traitement se fait en fonction de
la présentation clinique du patient. Schématiquement, dans les fibroses pulmonaires, le
traitement repose sur une corticothérapie et un immunosuppresseur, le cycophosphamide
(ENDOXAN®). En cas de crise rénale, le traitement repose sur les inhibiteurs de l'enzyme de
conversion. En cas d'hypertension artérielle pulmonaire, l'époprosténol (FLOLAN®) par voie
intraveineuse ou les traitements per os par bosentan (TRACLEER®) ou ambrisentan
(VOLIBRIS®) ou sildenafil (REVATIO®) ou tadalafil (ADCIRCA®) ou treprostinil
(REMODULIN®) seront éventuellement proposés. Les inhibiteurs calciques sont également
prescrits au long cours chez les malades sclérodermiques pour limiter le syndrome de
Raynaud et le vasospasme généralisé. Les traitements anti-acides, en particulier les inhibiteurs
de la pompe à protons sont très largement prescrits dans le traitement du reflux gastro-
oesophagien associé à la sclérodermie systémique. Les médicaments prokinétiques peuvent
être utiles dans l'atteinte digestive (motilium et métoclopramide pour les atteintes
oesophagiennes, érythromycine et cisapride pour les atteintes de l'estomac, somatostatine
pour les atteintes de l'intestin grêle).
En cas de polyarthrite, une corticothérapie à faible dose, de l'ordre de 5 à 10 mg/j peut être
proposée, éventuellement en association à un traitement par méthotrexate.
Les différents traitements de fond peuvent avoir des effets secondaires qui devront être
prévenus.