972 FORT-DE-FRANCE. 44, boulevard Robert-Attuly
LYCÉE polyvalent mixte Victor-Schoelcher
Fiche signalétique
DENQ 2006
DBOR 2006
NOMS Bouin Yohann
ETUD Patrimoine XXe siècle
DOSS Individuel
DENO lycée
PDEN polyvalent mixte
ACTU lycée colonial ; lycée national de garçons ; lycée Schoelcher
TICO lycée polyvalent mixte Victor-Schoelcher
PART gymnase ; immeubles de logements ; bâtiments administratifs
DPT 972
COM Fort-de-France
INSEE 97209
ADRS Robert-Attuly (boulevard)
CADA 97209 BD1 544, 594 et 598
IMPL en ville
SCLE 2e quart 20e siècle
DATE 1937
JDAT daté par source
AUTR Donat (?, ingénieur)
JATT attribution par source
PERS Césaire Aimé ; Maurice Emile
HIST Un établissement d’enseignement secondaire est créé à Saint-Pierre le 6 décembre
1880, sous l’appellation de « collège national ». A partir de 1881, il prend la
dénomination de « lycée ». Puis, il est assimilé à un lycée français, et le même
programme doit y être enseigné. Le 28 février 1902, il reçoit le nom de « lycée
Schoelcher ». En septembre, après la destruction de Saint-Pierre, l’enseignement
secondaire est transféré dans les locaux de l’externat colonial, à la caserne Bouillé.
En 1915, Louis Achille, premier agrégé antillais en devient le proviseur. On décide
d'établir le nouveau lycée à Fort-de-France sur une partie de l’ancien domaine de
Bellevue. Le lycée est construit à l’emplacement de l’ancienne maison du
Gouverneur, avant son transfert à Didier. D’importants travaux de terrassements et
de soutènement dus à la pente forte sont nécessaires pour constituer les trois plates-
formes sur lesquelles est implanté le lycée. Ces travaux durent plus de dix ans,
commencés dans les années 20, ils ne se terminent pas avant janvier 1936. Ceci
entraîne le retard de la livraison du lycée et des surcoûts. En effet, prévu initialement
pour le tricentenaire de la colonie en 1935, la mise en service du lycée s’étale de
1937 à 1938. En 1937, le nouveau lycée ouvre ses portes avant la fin des travaux de
l’internat. Les travaux ont été réalisés par les entreprises martiniquaises Roy-
Camille, Kalfon et Roseau et suivis par les ingénieurs Donat, Roy-Camille et
Delaval. Le lycée est attribué à Honoré Donat, ingénieur du Service des Travaux
Publics. Il semble que ce dernier a seulement suivi le déroulement des travaux, en
tant que fonctionnaire responsable de son exécution. L’importance de l’ouvrage -
972 FORT-DE-FRANCE. 44, boulevard Robert-Attuly
LYCÉE polyvalent mixte Victor-Schoelcher
c’est un des premiers lycées de France - plaide pour une conception depuis la
métropole, car à cette époque les structures présentes en Martinique semblent sous-
dimensionnées. De plus, d'après Jean Doucet, la conception des structures qui
représentaient, à l’époque, l’aboutissement des connaissances parasismiques a été
menée par le cabinet des ingénieurs Delfosse et Trompat, à Paris. Le séisme de 1953
n’a pas affecté la structure : destruction (normale) des joints de dilatation et fissures.
Un témoignage d’Yves Edmont confirme ce point. Sous l’administration de l’amiral
Robert, le lycée est partiellement occupé par l’armée : on ferme l’internat ouvert en
1938, et on recrute dix professeurs. L’année d’après, il devient le siège d’enrôlement
du bataillon n°5 des Forces armées libres, comme le rappelle une plaque posée sur
l’un des murs d’enceinte droite de l'entrée sud-est). Durant cette période, une
anecdote rapportée par Jean Doucet mentionne un impact d’obus dans l’enceinte du
lycée lors d’un exercice de tir raté depuis le fort Desaix, assez proche. En 1948, après
la départementalisation, le lycée colonial devient lycée national de garçons, jusqu’en
1973-1974, époque à laquelle il est érigé en « lycée polyvalent mixte ». Aimé
Césaire et Emile Maurice y ont enseigné. L'état de l'édifice pose très vite problème.
L'utilisation de sable de mer pour le béton en est la principale cause : les fers à béton
s'oxydent et font éclater le béton par plaques. Après de nombreuses campagnes de
restauration, le lycée doit finalement être détruit. La démolition s'effectuera par
tranches, de nouvelles constructions doivent remplacer les bâtiments originaux. Un
nouveau projet est décidé depuis le 22 novembre 2006.
MURS béton
TOIT béton en couverture
COUV terrasse
DESC Le plan du lycée s’organise autour d’un axe formé par l’entrée, jouant un difficile
exercice de symétries et de perspectives. La pente importante du terrain est mise à
profit. Les différents niveaux de sols en gradin organisent l’ensemble. La vue sur la
mer est omniprésente. L'édifice s'organise sur trois terrasses. Sur la première terrasse
on trouve l'accueil, puis trois bâtiments administratifs construits selon un axe de
symétrie. Ils contiennent des bureaux avec des balcons qui donnent sur la mer et un
amphithéâtre qui a gardé le mobilier d'origine. Sur la deuxième terrasse, quatre ailes
parallèles contiennent les salles de classes, elles sont reliées par des coursives.
Chaque aile comporte des salles de classes traversantes. Sur la gauche se trouve le
bâtiment de physique. Sur la troisième terrasse, se trouvent trois ailes parallèles. A
l'origine le rez-de-chaussée contenait des salles d'étude et les étages des dortoirs. Les
pièces sont actuellement affectées à des salles de classes supplémentaires. On trouve
aussi un bâtiment comprenant notamment le réfectoire et les cuisines et plus loin, un
gymnase. La structure des bâtiments est simple, ils sont construits sur le système
« poteau poutre ». Cette structure horizontale / verticale est perceptible dans le
dessin des bâtiments. Ils sont reliés entre eux par des escaliers entre les différentes
terrasses et des galeries couvertes. Des logements de fonctions sont construits aux
pourtours du lycée, en contrebas et au-dessus, de manière à pouvoir exercer une
surveillance sur l'ensemble. Il s’agit de deux immeubles et de quatre maisons
individuelles (proviseur, adjoints et intendant). L'une est d’elle située de l'autre côte
de la route, une autre à droite des bâtiments administratifs.
972 FORT-DE-FRANCE. 44, boulevard Robert-Attuly
LYCÉE polyvalent mixte Victor-Schoelcher
I. Historique
Un établissement d’enseignement secondaire est créé à Saint-Pierre le 6 décembre 18801, sous
l’appellation de « collège national ». A partir de 1881, il prend la dénomination de « lycée ». Puis, il
est assimilé à un lycée français, et le même programme doit y être enseigné. Le 28 février 1902, il
reçoit le nom de « lycée Schoelcher »2. En septembre, après la destruction de Saint-Pierre,
l’enseignement secondaire est transféré dans les locaux de l’externat colonial, à la caserne Bouillé.
En 1915, Louis Achille, premier agrégé antillais en devient le proviseur.
On décide d'établir le nouveau lycée à Fort-de-France sur une partie de l’ancien domaine de
Bellevue. Le lycée est construit à l’emplacement de l’ancienne maison du Gouverneur3, avant son
transfert à Didier. D’importants travaux de terrassements et de soutènement dus à la pente forte sont
nécessaires pour constituer les trois plates-formes sur lesquelles est implanté le lycée. Ces travaux
durent plus de dix ans, commencés dans les années 204 , ils ne se terminent pas avant janvier 19365.
Ceci entraîne le retard de la livraison du lycée et des surcoûts. En effet, prévu initialement pour le
tricentenaire de la colonie en 1935, la mise en service du lycée s’étale de 1937 à 1938. En 1937, le
nouveau lycée ouvre ses portes avant la fin des travaux de l’internat. Les travaux ont été réalisés par
les entreprises martiniquaises Roy-Camille, Kalfon et Roseau et suivis par les ingénieurs Donat,
Roy-Camille et Delaval. Le lycée est attribué à Honoré Donat, ingénieur du Service des Travaux
Publics4. Il semble que ce dernier a seulement suivi le déroulement des travaux, en tant que
fonctionnaire responsable de son exécution. L’importance de l’ouvrage - c’est un des premiers
lycées de France - plaide pour une conception depuis la métropole, car, à cette époque les structures
présentes en Martinique semblent sous-dimensionnées. De plus, d'après Jean Doucet, la conception
des structures qui représentaient, à l’époque, l’aboutissement des connaissances parasismiques a été
menée par le cabinet des ingénieurs Delfosse et Trompat, à Paris. Le séisme de 1953 n’a pas affecté
la structure : destruction (normale) des joints de dilatation et fissures. Un témoignage d’Yves
Edmont confirme ce point. Sur une photographie ancienne (doc. 1), on constate que le lycée à sa
construction était situé plus près de la mer qu'aujourd'hui. Il existe aussi des photographies datant
les travaux (doc. 2 et 3).
Sous l’administration de l’amiral Robert, le lycée est partiellement occupé par l’armée : on ferme
l’internat ouvert en 1938, et on recrute dix professeurs. L’année d’après, il devient le siège
d’enrôlement du bataillon n°5 des Forces armées libres, comme le rappelle une plaque posée sur
l’un des murs d’enceinte droite de l'entrée sud-est). Durant cette période, une anecdote rapportée
par Jean Doucet mentionne un impact d’obus dans l’enceinte du lycée lors d’un exercice de tir raté
depuis le fort Desaix, assez proche. En 1948, après la départementalisation, le lycée colonial devient
lycée national de garçons, jusqu’en 1973-1974, époque à laquelle il est érigé en « lycée polyvalent
mixte ». Aimé Césaire et Emile Maurice y ont enseigné1.
L'état de l'édifice pose très vite problème. L'utilisation de sable de mer pour le béton en est la
principale cause : les fers à béton s'oxydent et font éclater le béton par plaques. Après de
1 Le patrimoine des communes de la Martinique. Dir. Jean-Luc Flohic. Editions Flohic, 1998, p.137.
2 Victor Schoelcher, d’origine alsacienne, est la figure emblématique de la lutte pour l’abolition de l’esclavage qui a
abouti en 1848.
3 Fragments d’histoire à la faveur d’une promenade dans les rues et aux environs de Fort-de-France, pas d’éditeur,
1940, p. 75/76. Le domaine de la résidence du gouverneur à Bellevue a été démantelé pendant la guerre 14/18, puis
fractionné et vendu aux enchères publiques. Une partie sera le terrain d’assiette du lycée Schoelcher. La résidence
du gouverneur fut ensuite le « vieux moulin » (au dessus de Didier)
4 DOUCET, Jean. Architecture moderniste en Martinique. Etude non publiée. Notice de l'édifice.
5 AD Martinique : 1S977. Journal de chantier.
972 FORT-DE-FRANCE. 44, boulevard Robert-Attuly
LYCÉE polyvalent mixte Victor-Schoelcher
nombreuses campagnes de restauration, le lycée doit finalement être détruit. La démolition
s'effectuera par tranches, de nouvelles constructions doivent remplacer les bâtiments originaux. Un
nouveau projet est décidé depuis le 22 novembre 2006.
II. Description
1. Situation et composition d'ensemble
Le lycée Schoelcher se situe à Fort-de-France dans le quartier de Bellevue, le long du boulevard
Robert-Atully (ancienne route de la corniche) et face à la mer (pl. I et II). Ses bâtiments s’étagent
sur le morne dominant la pointe Timon. Un haut mur en pierre forme son enceinte (fig. 3).
Le plan du lycée s’organise autour d’un axe formé par l’entrée, jouant un difficile exercice de
symétries et de perspectives. La pente importante du terrain est mise à profit. Les différents niveaux
de sols en gradin organisent l’ensemble. La vue sur la mer est omniprésente (fig. 21 et 27). Depuis
le pavillon de l’entrée on perçoit la succession des différents niveaux de bâtiments.
2. Matériaux
Le gros-œuvre de l'édifice est en ossature béton et en remplissage. Les toitures terrasse sont
également en béton. Les sols sont en ciment et carrelage.
3. Structure et distribution intérieure
L'édifice s'organise sur trois terrasses (pl. II et III) :
Sur la première terrasse on trouve l'accueil, puis trois timents administratifs construits selon un
axe de symétrie (fig. 6 et 7). Ils contiennent des bureaux avec des balcons qui donnent sur la mer
(fig. 9, 10, 12 et 13) et un amphithéâtre (fig. 11) qui a gardé le mobilier d'origine.
Sur la deuxième terrasse, quatre ailes parallèles contiennent les salles de classes sont reliées par des
coursives (fig. 15 à 19). Chaque aile comporte des salles de classes traversantes. Sur la gauche se
trouve le bâtiment de physique (fig. 20 à 22).
Sur la troisième terrasse, se trouvent trois ailes parallèles. A l'origine le rez-de-chaussée contenait
des salles d'étude et les étages des dortoirs. Les pièces sont actuellement affectées à des salles de
classes supplémentaires. On trouve aussi un bâtiment comprenant notamment le réfectoire et les
cuisines et plus loin, un gymnase (fig. 24 à 33).
La structure des bâtiments est simple, ils sont construits sur le système « poteau poutre ». Cette
structure horizontale / verticale est perceptible dans le dessin des bâtiments. Ils sont reliés entre eux
par des escaliers entre les différentes terrasses et des galeries couvertes (fig. 16 et 23).
Des logements de fonctions sont construits aux pourtours du lycée, en contrebas et au-dessus, de
manière à pouvoir exercer une surveillance sur l'ensemble (pl. II). Il s’agit de deux immeubles (fig.
34) et de quatre maisons individuelles (proviseur, adjoints et intendant) (fig. 8 et 35). L'une est
d’elle située de l'autre côte de la route, une autre à droite des bâtiments administratifs.
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LYCÉE polyvalent mixte Victor-Schoelcher
4. Elévations
L'élévation principale donne sur le bas du boulevard Robert-Attuly (pl. IV, fig. 1 et 2). L'axe de
symétrie est matérialisé par l'horloge situé en haut d'un bâtiment de la troisième terrasse (pl. V, fig.
4). L'accueil porte l'inscription « Lycée Schoelcher » (fig. 5).
Les bâtiments contenant les salles de classes comportent deux étages carrés sur la deuxième terrasse
(fig. 17), trois étages sur la troisième terrasse. Le système des escaliers et de passages contourne les
bâtiments : les circulations sont ainsi toutes extérieures. Le lycée bénéficie d’une excellente
ventilation car les bâtiments sont tous orientés perpendiculairement aux alizés.
Le bâtiment de physique présente dans son élévation sur rue deux avancées semi-cylindriques (pl.
VI, fig. 20).
5. couvertures
Les bâtiments sont couverts de toitures terrasses en béton.
6. Les jardins
Le lycée dispose d'un petit jardin, situé sur la première terrasse, devant les bâtiments administratifs
(fig. 14) il est agrémenté d'un bassin, du coté droit (fig. 10).
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