l’emploi de plus de 8000 hommes, 120 000 m3 de terres et
de pierrailles, 189 000 m3 de maçonnerie ont été nécessaires
à la construction des remparts.
La Manufacture d’Armes, créée en 1701, travailla à l’armement
des troupes françaises, notamment durant la Révolution et
l’Empire. Elle fut supprimée en 1836.
Maubeuge, engagée au service de la France, connaîtra
une vie plus paisible au cours du XVIIIème siècle. Mais cet
intermède dure peu car la place forte ne tarde pas à subir les
conséquences des guerres de la Révolution et de l’Empire. En
1792, les Autrichiens se heurtent aux avant-postes de l’armée
du Nord, réunie par La Fayette. En 1793, la ville est attaquée
par les Autrichiens, mais la victoire de Wattignies, les 15
et 16 octobre, permet le déblocus du camp retranché par
l’armée du Nord avec Carnot, Jourdan et Duquesnoy. D’après
Napoléon, « ce fait d’armes est le plus extraordinaire de la
Révolution ».
Le monastère fondé par Sainte-Aldegonde fut
détruit au IXème siècle par les Normands et au
Xème siècle par les Hongrois puis l’archevêque
de Cologne le transforma en un chapitre noble et séculier.
Ainsi, pendant près de huit siècles, des chanoinesses
issues des plus nobles familles européennes sont venues
à Maubeuge.
Du Xème siècle à la fin du XIIIème siècle, Maubeuge fut une
cité drapière réputée. Malheureusement, sous le règne de
Jean II d’Avesnes qui imposa des taxes trop lourdes, cette
industrie très prospère entra en décadence, pour cesser
définitivement en 1478 après l’incendie de la ville par
Louis XI.
La ville de Maubeuge fut, jusqu’à son rattachement à la
France en 1678, saccagée et pillée plus de vingt fois. Elle
fut comprise dans le royaume d’Austrasie que gouvernait
la reine Brunehaut, puis fit partie du Comté du Hainaut
sous les premiers rois carolingiens. En 843, lors du
partage des états de Louis le Débonnaire, la ville passa
dans le royaume de Lotharingie et fut rattachée avec le
Hainaut en 870 au royaume de France par le traité de
Mersen. En 925, le Hainaut devint province indépen-
dante, gouvernée sous la suzeraineté des Empereurs
d’Allemagne jusqu’en 1425. La province passa aux Ducs
de Bourgogne jusqu’en 1477, à la Maison d’Autriche de
1478 à 1513 et à la Maison d’Espagne de 1513 à 1678.
Maubeuge fut définitivement rattachée à la France en
1678 par le Traité de Nimègue, qui mit fin à la guerre de
Hollande opposant le royaume d’Espagne au royaume de
France. La ville va alors vivre une période de calme relatif,
Louis XIV ayant chargé Vauban, en 1679, d’en faire une
place forte, à la fois offensive et défensive, au point le plus
exposé de la frontière de la France. Ainsi de 1679 à 1685,
En 1818, l’économie de la ville redémarre. La Révolution
industrielle se concrétise dans le bassin de la Sambre qui
facilite l’approvisionnement en charbon depuis Charleroi.
Les hauts-fourneaux et les laminoirs se multiplient,
notamment dans le quartier de Sous-le-Bois dès 1837.
La Première Guerre Mondiale va éprouver à nouveau
la cité sambrienne. En 1914, Maubeuge résiste sous la
direction du Général Fournier et en 1918, elle sera délivrée
par les Britanniques. Les destructions seront mineures.
La Seconde Guerre Mondiale aura par contre un effet
désastreux sur Maubeuge. Dès mai 1940, les Allemands
incendient la ville à l’aide de grenades incendiaires, ce qui
détruit le cœur historique de Maubeuge à plus de 90%.
Le 2 septembre 1944, la cité est libérée de l’occupation
allemande par les Américains commandés par le général
Rose.
L
Vue aérienne des nouveaux
immeubles de la ville haute.
Entrée des chars américains à Sous-le-Bois en 1945.