Première ES Partie 2 – Génotype/Phénotype 13/36 3 Relations entre génotype, phénotype et environnement L’ensemble des gènes constitue le génotype. Le phénotype est le résultat, à un instant donné, de l’expression d’un certain nombre de ces gènes (expression = fabrication de la protéine correspondante au gène). Comment s’établit le phénotype ? L’environnement peut-il le modifier ? 3.1 Le phénotype dépend des allèles d’un gène La plupart des espèces sont diploïdes : toute cellule somatique possède une paire de chaque chromosome (chez l’homme, 23 paires) dans son noyau. Donc chaque gène est présent en double exemplaire. Chaque variante d’un gène constitue un allèle. Ces allèles sont apparus au fur et à mesure de l’évolution d’une espèce suite à des mutations (cf. levures 2nde). Allèles + – + + + – + – Chaque gène est donc représenté par 2 allèles. Un allèle peut être : • Dominant s’il s’exprime même quand il est en simple exemplaire • Récessif s’il doit être en double exemplaire pour s’exprimer Dans le cas de la drépanocytose, l’allèle normal A est dominant ; l’allèle drépanocytaire S est récessif : A S A (A//A) [A] (A//S)[A] S (A//S)[A] (S//S)[S] Les individus AA (homozygote) et AS (hétérozygote) n’ont pas le même génotype. Ils ont des phénotypes moléculaires différents, mais un phénotype individuel identique. La mutation d’un seul des 2 gènes peut suffire à modifier le phénotype (au moins à l’échelle moléculaire). 3.2 Plusieurs gènes peuvent gouverner un phénotype La réalisation d’un phénotype peut être le résultat d’une suite de réactions enzymatiques. Dans le cas des groupes sanguins, la détermination dépend des allèles A, B ou O d’un gène du chr. 9 (ce gène code pour une enzyme de forme A ou B fonctionnelle, et O non-fonctionnelle). Les allèles A et B sont codominants (ils s’expriment en même temps) : Cependant, les molécules A et B sont fabriquées à partir d’un substrat H, grâce une enzyme H (l’allèle h donnant une enzyme h inactive). Ce premier gène détermine donc lui aussi le groupe sanguin : Première ES Partie 2 – Génotype/Phénotype 14/36 [68.A1] Dans le cas de l’albinisme, [68.A2/69.B4]une suite de réactions enzymatiques permet la fabrication de la mélanine. Toute altération d’une de ces enzymes (par mutation du gène correspondant) empêche donc la fabrication du pigment. Une dernière protéine (myosine Va) intervient dans le transport de la mélanine des mélanocytes vers les kératinocytes : son altération conduit également à l’albinisme, même si la mélanine est fabriquée normalement. 3.3 L’environnement peut modifier un phénotype La phénylcétonurie est une maladie héréditaire, qui atteint un nouveau-né sur 50 000. Le retard mental, principal symptôme, est dû à l’accumulation d’acide phénylcétonurique dans les neurones. Un régime pauvre en phénylalanine (modification de l’environnement ⇔ du milieu en contact avec l’individu) permet d’éviter l’accumulation d’acide phénylcétonurique, et prévient le phénotype cellulaire (mort des neurones) et individuel (retard mental). Chez un individu normal, les UV modifient l’activité de certaines enzymes ce qui augmente la fabrication de mélanine (phénotype d’organe = bronzage). Dans le cas de la drépanocytose, la polymérisation des HbS est facilitée par certaines conditions d’environnement, qu’il suffit de supprimer pour éviter la crise drépanocytaire : Environnement favorable à la crise Manque de dioxygène Maladie (fièvre) Déshydratation Vêtements serrés Précaution Sortir, faire du sport Prévention Boire fréquemment Faciliter la circulation Phénotype Moléculaire Moléculaire Cellulaire Cellulaire/Organe Première ES Partie 2 – Génotype/Phénotype 3.4 L’environnement peut modifier le génotype Un environnement agressif peut modifier le génotype de certaines cellules. La mutation d’un gène (modification d’un ou plusieurs nucléotides de sa séquence), peut rendre une cellule cancéreuse (elle perd sa fonction, se multiplie de façon incontrôlée et colonise l’ensemble de l’organisme) : • Alimentation déséquilibrée mutation gène APC cancer colorectal • UV mutation au niveau des mélanocytes mélanome Des prédispositions génétiques (présence d’allèles mutés transmis par les parents), peuvent augmenter le risque de cancer. Ils ne suffisent pas en général à le déclencher. 3.5 Facteurs de risques génétiques [72.A] La présence de certains allèles mutés (BRCA1 sur chr. 17) augmente le risque de développer un cancer, en particulier, chez les femmes, un cancer du sein (interaction avec d’autres gènes). [73.B] Beaucoup de maladies cardiovasculaires (athérosclérose) sont prédisposées génétiquement. 3.6 Bilan 15/36