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SCOR inFORM - Avril 2014
Les différentes épilepsies
En fonction de la cause, de la localisation dans le cerveau et
de l’intensité des décharges neuronales, les crises vont se
manifester de façon bien différente d’une personne à l’autre.
L’épilepsie peut se présenter ainsi par de multiples manifes
tations cliniques. Pour clarifier les choses il a été nécessaire de
classer les crises d’épilepsie.
Schématiquement il existe 2 formes de crises selon leurs
manifestations cliniques : crise généralisée et crise
partielle qui sont liées à 3 types de causes : idiopathique,
symptomatique et cryptogénique. On parlera par exemple
de crise généralisée idiopathique ou de crise partielle
symptomatique.
Tous ces éléments se retrouvent dans la classification de
l’Internationale League Against Epilepsia (ILEA) www.
ilae.org/ que nous allons détailler ci-dessous.
En fonction de la manifestation clinique
Selon la région du cerveau intéressée par la décharge
neuronale, les manifestations cliniques peuvent comporter
des pertes de connaissance brusques, des troubles du com-
portement, des difficultés d’élocution, de vision ou d’audition,
des mouvements anormaux, des hallucinations, etc.
Tout est possible dans ce domaine car le cerveau est à l’origine
de toutes nos sensations, pensées et mouvements.
• les crises partielles appelées également focales
représentent 60 à 70 % des épilepsies. Elles débutent
localement dans le cerveau et peuvent être de deux
types : simples (la conscience est préservée), partielles
complexes (la conscience est altérée). Les crises parti-
elles peuvent se poursuivre par une crise généralisée
(crise généralisée secondaire). La nature des symptômes
varie en fonction de la zone fonctionnelle cérébrale
touchée par la crise.
- Les crises partielles simples sont caractérisées par
une absence d’altération de la conscience. Les symp-
tômes associés peuvent être : moteurs (manifestations
versives, posturales, phonatoires, somatomotrices),
somato-sensoriels ou somesthésiques (troubles visuels,
auditifs, olfactifs, gustatifs, vertiges), végétatifs (di
gestifs, respiratoires, énurétiques, vaso-moteurs et
vasculaires), psychiques (manifestations dysmnésiques,
cognitives, instinctivo-affectives, rire, illusions, halluci-
nations).
- Les crises partielles complexes présentent une altération
de la conscience ; la perte de contact peut être précoce ou
tardive. Ces crises peuvent débuter comme une crise par-
tielle simple et être suivie d’une altération de la conscience,
ou faire l’objet d’une altération de con science dès le
début. Elles sont caractérisées par une amnésie postcri-
tique et des automatismes associés : oro- alimentaires
(mâchonnements, déglutition…), gestes simples (mouvement
des mains, émiettements…) ou com plexes (boutonnage,
déboutonnage…), déambulation, automatismes verbaux
(onomatopées, mots, phrases).
• les crises généralisées : la décharge neuronale intéresse
simultanément l’ensemble des 2 hémisphères cérébraux, il
existe donc une perte de connaissance dans la plupart
des cas. Elles peuvent être de différents types : absences
(périodes brèves de non réceptivité), cloniques (spasmes
d’un ou plusieurs muscles), toniques (raidissement soudain
et contraction des muscles), tonicocloniques, atoniques
(perte soudaine du tonus musculaire). La conscience peut
être préservée dans les crises myocloniques (secousses
musculaires des membres supérieurs, voire des quatre
membres). Une crise généralisée ne peut pas être suivie
d’une crise partielle.
Topographie du cerveau
La crise d’épilepsie va se manifester de façon très variable
en fonction de l’aire cérébrale concernée par la décharge
neuronale.
L’interprétation
visuelle
Les mouvements
volontaires Les sensations
L’interprétation
des sensations
La parole
Les mouvements
complexes
L’audition
L’interprétation
du langage
La vue