Université de Bordeaux I – 2012/13 N1MA4M11
(c) En déduire que S3est isomorphe à Aut(S3).
Nous avons vu dans la preuve du (b) que tout f∈Aut(S3)est un automorphisme intérieur. Le
morphisme (cours)
φ:(S3→Aut(S3)
ρ7→ (σ7→ ρσρ−1).
est donc surjectif. Par égalité des cardinaux, il est bijectif. Donc S3et Aut(S3)sont isomorphes.
2. On cherche à dénombrer les actions fidèles de S3sur l’ensemble {1,2,3,4}.
(a) Soit Gun sous-groupe de S4de cardinal 6. On sait (par exemple par le lemme de Cauchy) qu’un tel
sous-groupe admet un élément σd’ordre 3et un autre τd’ordre 2. Montrons que le support de τest
inclus dans le support de σ.
Si le support de σne contient pas le support de τ, alors on peut écrire σ= (a b c)et τ= (c d)où
{a, b, c, d}={1,2,3,4}. Or στ = (a b c d)est d’ordre 4, ce qui ne divise pas 6 = |G|, ce qui contredit
le théorème de Lagrange.
Donc τest inclus dans le support de σ.
(b) Quels sont les sous-groupes d’ordre 6de S4?
On vérifie facilement que σ∈S4d’ordre 3et τ∈S4d’ordre 2, de support inclus dans celui de σ,
engendrent le groupe des permutations des éléments du support de σ, lequel est isomorphe à S3, et
donc d’ordre 6. D’aprés le (a), on a donc que les sous-groupes d’ordre 6de S4sont les groupes S{a,b,c}
des permutations de 3éléments a, b, c ∈ {1,2,3,4}. Il y a donc 4sous-groupes d’ordre 6correspondant
à chaque sous-ensemble de 3éléments de {1,2,3,4}.
(c) La donnée d’une action (g, x)7→ g.x de S3sur {1,2,3,4}est la donnée du morphisme
φ: [g7→ (x7→ g.x)]
de S3dans le groupe S4des permutations de {1,2,3,4}. L’action est fidèle si et seulement si ce
morphisme est injectif. On veut donc compter les morphismes φinjectifs de S3vers S4.
L’image de φest un sous-groupe d’ordre 6de S4. C’est un groupe S{a,b,c}des permutations de 3
éléments a, b, c dans {1,2,3,4}.Ilya4cas symétriques à traiter. Il suffit donc de traiter le cas où
l’image de φest le groupe des permutations des éléments 1,2,3. L’ensemble de ces φs’identifie à
Aut(S3), qui d’après 1.(c)est de cardinal 6.
On a donc 4×6 = 24 actions fidèles de S3sur l’ensemble {1,2,3,4}.
3. Soit une action d’un groupe Gsur un ensemble Xadmettant exactement deux orbites, l’une de cardinal
p, et l’autre de cardinal q, où pet qsont premiers.
(a) D’après le cours, le cardinal de toute orbite divise le cardinal de G. Donc pq divise |G|.
(b) On suppose dorénavant que p= 2 et q= 3 et que l’action est fidèle. Quels sont les ordres possibles
pour G?
L’action d’un élément g∈Gsur Xest la donnée d’une permutation des éléments de l’orbite {a1, a2}
de cardinal 2, et une permutation des éléments de l’orbite {b1, b2, b3}de cardinal 3.
L’action de Gsur Xs’identifie donc à un morphisme de Gdans le groupe S2×S3. Comme elle est
fidèle, le morphisme est injectif. Donc |G| ≤ |S2×S3|= 2 ×6 = 12. Le groupe G, avec (a), est
donc d’ordre 6ou 12. Le groupe G=S2×S3et l’action (σ, τ).ai=aσ(i)et (σ, τ).bj=bτ(j)sont une
possibilité. Le groupe G=S3avec σ.ai=a(12)ε(σ)(i), où εσ est la signature, et σ.bi=bσ(i)sont une
autre possibilité.
Les ordres possibles pour Gsont donc 6et 12.
2012/13 – DM no23 / 4