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Face à un patient-client
Avec 11 millions d’habi-
tants, la population de la
région Ile-de-France représente
près de 19 % de la population
française. Son état de santé
se caractérise par une mortalité
inférieure de 8 % à la moyenne
nationale, sauf dans le Nord
et l’Est de la région. Les causes
importantes de décès – mala-
dies cardiovasculaires, trauma-
tismes et empoisonnements –
sont moindres qu’à l’échelon
national. Mais de nouvelles pa-
thologies émergent car, en Ile-
de-France, l’environnement, le
brassage des populations, les
conditions et styles de vie consti-
tuent désormais des facteurs de
risque importants. La qualité de
la prestation hospitalière et le
coût engendré par cette exigence
de qualité y sont devenus les mo-
teurs de restructuration. L’hôpi-
tal doit faire face à un paradoxe :
être un produit de consomma-
tion tout en demeurant une mis-
sion du service public.
La montée du consumérisme
Le patient de l’hôpital public est
devenu un consommateur de
soins. Mieux éduqué, notam-
ment par les médias, le patient-
citoyen exige la transparence
et recherche la responsabilité
de chacun. Il devient nomade,
change facilement de médecin,
veut connaître les thérapeutiques
et, dans un désir de mieux vivre,
contribue au développement de
la médecine de confort à laquelle
il veut avoir droit. Comme pour
tout produit de consommation,
le choix est guidé par une de-
mande de qualité et de tech-
nique. La proximité n’est plus un
facteur prioritaire. Le patient veut
avant tout choisir. Une étude ré-
cente du Credes1montre que la
majorité des Franciliens ne choi-
sit pas le plateau technique le
plus proche de son domicile.
Transparence, libre choix et exi-
gence de résultats se sont impo-
sés. Les récentes dispositions lé-
gislatives sur le droit d’accès au
dossier médical ne font qu’accen-
tuer cette évolution. En entrant
au conseil d’administration ou
dans les commissions de conci-
liation, les usagers de l’hôpital
sont devenus acteurs.
Cette dimension nouvelle est
pourtant à relativiser. Ces com-
portements sont fonction du
niveau d’éducation et de culture
de l’usager qui conditionne l’ac-
cès à l’information sur la qualité
des soins. L’étude du Credes sur
la consommation des soins en
Ile-de-France montre en effet
clairement la corrélation entre
le niveau d’études et le choix
d’un établissement éloigné, les
populations défavorisées demeu-
rant captives de l’institution hos-
pitalière. Par ailleurs, pour tous,
ce n’est qu’en cas d’urgence que
la volonté de choisir l’hôpital
devient secondaire par rapport à
l’acte médical.
Lucie Galion
D’après les interventions au congrès
de printemps de l’UHRIF.
* Union hospitalière de la région Ile-de-
France.
1. Les trajectoires des patients en Ile-de-
France, Credes-URML, avril 2000.
Hôpital en Ile-de-France
L’UHRIF* a tenu, au mois de juin, un congrès qui a
donné lieu à un rapport concernant l’avenir de l’hôpi-
tal francilien. Un constat : il existe de grandes dispari-
tés sociales dans la population, mais le patient
“consommateur” s’affirme de façon significative.
L’HEGP
ouvre enfin ses portes
Entièrement autofinancé par
l’AP-HP, l’hôpital européen
Georges-Pompidou (HEGP) ras-
semble les diverses activités des
hôpitaux Boucicaut, Broussais,
Laennec et le service d’ortho-
pédie de l’hôpital Rothschild.
Près de 5 000 personnels
médicaux et non médicaux,
29 services cliniques, 14 ser-
vices médico-techniques et
1centre d’investigation clinique
composent le nouvel hôpital
qui compte 24 salles d’opéra-
tion, dont 4 réservées à la chi-
rurgie ambulatoire, 12 salles
d’imagerie (radiologie et écho-
graphie), 1 salle de curiethéra-
pie, 1 plateau technique invasif
cardiovasculaire, 1 centre d’en-
doscopie digestive et pulmo-
naire et 81 lits de réanimation.
L’HEGP dispose, entre autres,
de 3 gamma-caméras, 2 scan-
ners, 1 IRM, 1 ostéodensito-
mètre et 1 mammographe. L’in-
novation technologique réside
notamment dans la numérisa-
tion des clichés. L’ouverture
d’un hôpital neuf engage à une
démarche de changement dans
l’organisation des activités mé-
dicales. L’HEGP est volontai-
rement construit comme un
établissement destiné à tra-
vailler en réseau. Le système
d’information est particulière-
ment moderne avec, pour la
médecine de ville, un dossier
médical électronique d’abord
partagé en interne puis, ulté-
rieurement, en externe. Ce sys-
tème est doté de 45 applica-
tions informatiques qui peuvent
être gérées simultanément.
©AP-HP
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