L’insufflateur à CO2 utilisé pour ces procédures permettrait de réduire le taux de ré-
hospitalisation en diminuant les douleurs post-procédure (3).
Une technique originale de résection des LST G et NG du côlon droit et gauche, sans
injection sous-muqueuse, a été présentée par Binemoeller lors de la vidéo-session. La
résection était réalisée à l’aide d’une anse asymétrique à mucosectomie, avec insufflation
non pas d’air mais d’eau. Pour ces lésions planes, le fait de ne pas insuffler d’air et de
travailler l’endoscope immergé permet de serrer l’anse autour de la lésion sans glisser.
L’intérêt de cette technique est de pouvoir réséquer des LST après échec d’injection sous-
muqueuse (4).
Estomac.
Les publications japonaises sur l’ESD sont encore une fois les plus représentées. L’étude du
centre national du cancer de Tokyo a montré de manière logique qu’avec le temps et
l’expérience le taux de résections monobloc et de résections complètes ainsi que le risque
de perforation diminuaient (5). Les 1 753 patients traités par ESD pour une tumeur
superficielle de l’estomac entre 1995 et 2006 ont été répartis en trois périodes : 1995-1998,
1999-2002 et 2003-2006. Le taux de résection monobloc était respectivement de 52,6 %,
94,7 % et 99,3 % (1 < 2, p < 0,01 ; 2 < 3, p < 0,01), le taux de résection complète était
respectivement de 43,9 %, 89,0 % et 94.7 % (1 < 2, p < 0,01 ; 2 < 3, p < 0,01) et le taux de
perforation était respectivement de 5,3 %, 5,2 % et 1.9 % (1 ≒ 2, NS ; 2 > 3, p < 0.01).
Soyons donc tenaces et prudents ! Ce même centre a également montré ses excellents
résultats à 5 ans des traitements par ESD de tumeurs superficielles indifférenciées de
l’estomac avec 100 % de survie à 5 ans (6). Sur les 112 patients traités endoscopiquement,
35 ont eu une chirurgie complémentaire pour différentes raisons (résection non monobloc,
envahissement en profondeur > 500 microns, marges de résections latérales insuffisantes,
envahissement lymphatique et/ou vasculaire).
Œsophage.
Une technique d’ESD hybride appelée « ESD with snaring » ou ESD-S, présentée en
communication orale, consistait à réaliser l’incision circonférentielle, entraînant une rétraction
de la lésion qui était ensuite réséquée à l’anse à polypectomie en monobloc. Cette technique
hydride présente l’avantage d’être plus rapide, plus facile et peut-être moins risquée tout en
gardant l’intérêt de la résection monobloc (7). Cette technique dite d’ESD hybride universelle
pourrait réconcilier les endosocopistes non-Japonais que nous sommes avec l’ESD.
Per-Oral Endoscopic Myotomy.
Cette année, trois communications en plénière, une communication orale et un « state of the
art » par Neuhaus en personne ont été consacrés au POEM pour le traitement endoscopique
de l’achalasie. Cette technique, décrite initialement par Inoue, consiste à réaliser un tunnel
d’environ 8 à 10 centimètres, de l’œsophage moyen jusqu’au cardia dans la sous-muqueuse
(technique de tunnélisation), puis à sectionner la couche musculaire circonférentielle du
cardia, le plus souvent avec un triangle-knife, sans sectionner la musculaire longitudinale.
On retire ensuite l’endoscope et on suture l’incision initiale nécessaire à l’introduction de
l’endoscope avec des clips. Les résultats des études japonaise (8) puis chinoise (9) étaient
très encourageants, avec une efficacité clinique de 90 % et un taux de perforation nul, sur
une série de plus de 350 patients inclus dans ces deux études. L’étude internationale
multicentrique coordonnée par Rosh a eu pour grand intérêt de nous montrer l’efficacité et la
tolérance de cette technique de réalisation difficile par des endoscopistes européens. Sur les
51 patients traités, une perforation a été décrite sur le site d’introduction de l’endoscope au
niveau de l’incision initiale et l’efficacité clinique était atteinte pour 90 % des patients.
En résumé.
Les LST recto-coliques peuvent être réséquées par EPMR, mais le taux de récidive est
important, avec un risque de traitement insuffisant sur le plan carcinologique si la lésion est
dégénérée. La technique d’ESD-S, hydride entre l’EMR et l’ESD, devrait nous permettre de
réséquer en monobloc des LST > 20 mm dans le côlon et le rectum et de traiter plus
facilement les endobrachyœsophages. Les techniques de dissection évoluent