R E C O M M A N D A T I O N S Recommandations pour la pratique clinique dans le cancer du sein : consensus de Saint-Paul ● B. de Lafontan* A Saint-Paul-de-Vence, dans le superbe décor de l’arrière pays niçois, Moïse Namer, Michel Héry et Marc Spielmann organisent tous les deux ans le “Cours francophone supérieur sur le cancer du sein”. Entre San Antonio et Saint-Gallen, la neuvième cuvée s’est déroulée du 13 au 15 janvier 2005. Cette année, Moïse et son équipe ont choisi d’organiser l’élaboration d’une sorte de consensus dénommé : “Recommandations pour la pratique clinique : prise en charge du cancer du sein au stade précoce”. Ce travail a été coordonné par Joseph Gligorov (Tenon), sous la responsabilité méthodologique d’Elisabeth Luporsi (Centre Alexis-Vautrin, Nancy). Plusieurs sociétés savantes ont été associées à ce projet : la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer (Dominique Maraninchi), l’European School of Oncology (Matti Aapro), la Société française de sénologie et de pathologie mammaire (François Laffargue), le Collège de gynécologie (Pr Carbonne), le Cours de Saint-Paul (Pierre Pouillart) et l’Anaes. Plusieurs questions d’actualités sur le traitement du cancer du sein ont été développées. Ces sujets ont été choisis parce qu’ils font l’objet de publications récentes rendant nécessaire la définition de nouvelles stratégies. Ce sont : • Le traitement de l’aisselle. • La chimiothérapie néo-adjuvante. • La chimiothérapie adjuvante. • L’hormonothérapie. • Le sous-groupe des tumeurs surexprimant Cerb2. Le comité d’organisation a défini les limites de chaque thème, choisi les membres des groupes de travail, fixé les grandes étapes du planning et garanti une méthodologie en accord avec l’Anaes. Cinq commissions de travail ont été mises en place, impliquant vingt-cinq experts nationaux du cancer du sein (quatre seniors et un junior pour chaque commission), responsables chacune d’un des sujets. Y ont été adjoints une commission supplémentaire de cinq méthodologistes et un groupe des six personnalités représentant les sociétés savantes. Chaque groupe de travail avait pour mission d’individualiser quatre à cinq questions cruciales concernant le sujet, d’y répondre, de formaliser et d’harmoniser des conclusions afin d’établir un prérapport sous la conduite du modérateur. Les groupes de travail ont fait la recherche et l’analyse bibliographique, ont rédigé les recommandations et établi la synthèse et l’argumentaire des réponses aux questions. Des groupes de lecture ont relu et critiqué les informations, en apportant des éléments complémentaires si besoin. Plus de 7 500 abstracts ont été revus, plus de 600 articles ont été sélectionnés, dix réunions préparatoires et six réunions d’experts ont précédé la présentation de résultats provisoires à Saint-Paul-de-Vence, le 15 janvier 2004. L’annonce des conclusions de chaque commission par le rapporteur s’est faite face à un jury comprenant les membres des autres commissions et des représentants des malades (Europa Donna, Vivre comme Avant et Groupe Résiste), soit au total trente-quatre personnes ainsi que devant les participants au neuvième cours de Saint-Paul-de-Vence. L’assistance a réagi en donnant son opinion, ses critiques et ses propositions. Les résultats seront diffusés en cours d’année et donneront lieu à l’élaboration et l’édition des documents. Nous espérons pouvoir vous les faire découvrir dans notre prochain numéro. PS : Le grade des recommandations est défini dans les tableaux suivants : • Niveau de preuve scientifique fourni par la littérature. • Force des recommandations (niveaux 1, 2, 3 et 4). * Institut Claudius-Regaud, Toulouse. 36 La Lettre du Sénologue - n° 27 - janvier/février/mars 2005