Pourrons-nous garder nos écoles ouvertes
encore longtemps?
Par MATHIEU LANGjeudi 14 avril 2016
La décision du ministre Serge Rousselle de ne pas accorder un sursis d’un an pour
garder l’école de la communauté de Saint-Paul, au Sud-Est du Nouveau-
Brunswick, a de quoi surprendre. Cette période de grâce avait été suggérée au
ministre, par le Conseil d’éducation du District scolaire francophone sud, afin de
mener une étude sociolinguistique pour déterminer si sont respectées les exigences
juridiques associées à l’application de l’article 23 de la Charte canadienne des
droits et des libertés. Cet article garantit l’accès à l’éducation dans la langue de la
minorité lorsque le nombre le justifie.
Comme on peut le lire dans son commentaire publié dans l’Acadie Nouvelle de
vendredi dernier, le président du DSL de Saint-Paul, Marc Henri, croit que la
décision de fermer l’école irait à l’encontre de cet article.
Cette décision du ministre Rousselle surprend quand on sait à quel point il est
sensible à la question des droits linguistiques de la minorité. On se souvient que
lorsqu’il a été informé que des élèves anglophones et francophones prenaient le
même autobus, il a immédiatement agi afin que les élèves concernés aient un
transport scolaire dans sa langue.
Il faut quand même admettre que la situation n’est pas évidente autant pour la
communauté de Saint-Paul que pour toutes les communautés rurales du Nouveau-
Brunswick. Dans son commentaire, Marc Henri mentionne une série de mesures
que les citoyens de Saint-Paul ont prises ces dernières années pour sauver leur
communauté.
La plus importante est la construction d’un centre de la petite enfance spécialisé en
francisation ouvert depuis 2013. Il s’agit d’un élément important parce qu’un bon
nombre d’enfants du territoire de l’école Saint-Paul vont plutôt, actuellement, à
l’école anglophone de Harcourt ou de Magnetic Hill. Ce centre de la petite enfance
prépare les enfants dont la langue maternelle est l’anglais, à entrer à l’école
francophone.
On sent bien que les derniers gouvernements, depuis au moins celui de McKenna,
essaient de manger le chou sans que la chèvre se lamente. C’est-à-dire que les
gouvernements aimeraient bien fermer les écoles peu fréquentées de la province.
Tout le monde paie les frais de garder toutes les écoles ouvertes. Il en coûte deux
fois plus par élève dans une petite école comme celles de Saint-Paul, de Pointe-
Verte ou de Saint-Sauveur.
Garder une école peu fréquentée signifie que les districts scolaires doivent faire
des choix qui, en un sens, réduisent le financement de toutes les autres écoles.
Mais dans le cas de l’école Saint-Paul, je suis extrêmement sensible à la dimension
linguistique. Comme contribuable, je consens à ce que mes taxes contribuent à
assurer la vitalité de l’éducation en français.
Par contre, comme citoyen, j’aimerais que ma province se dote d’une réelle
stratégie pour revitaliser nos régions rurales. Petit à petit, la dénatalité met sur le
respirateur artificiel une école à la fois. Si rien ne change, il faudra, un jour, se
résigner à les fermer… si rien ne change, elles fermeront d’elles-mêmes.
Pour garder les écoles ouvertes, ça prend des enfants. Pour assurer la survie de la
province, les grands économistes de la province affirment que ça va prendre des
enfants, sinon, le fardeau financier ne sera pas soutenable.
Il faudrait peut-être commencer à penser à une vraie stratégie de développement
régional. La pleine municipalisation, par exemple, permettrait de donner les outils
nécessaires aux communautés pour qu’elles puissent se revitaliser.
Il faudrait peut-être aussi commencer à penser à une vraie stratégie de
développement familiale. Des garderies, bien sûr, mais ça prend aussi des
politiques et des mesures pour encourager les naissances. Sinon, dans 20 ans, je
prédis la fermeture des garderies qu’on s’apprête à ouvrir!
Nom :
Groupe :
1. Fais le mot-croisé suivant en te servant des mots en gras dans le texte. (Attention, les
verbes sont à l’infinitif et les mots sont au singulier.)
1. Remplis le tableau suivant en te servant des verbes du 3e paragraphe.
Verbes conjugués
Sujet
Verbe simple
(1 mot)
Verbe composé (2 mots)
Verbe à
l’infinitif
(er, ir, oir, re…)
auxiliaire
participe passé
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
2. Les mots suivants sont tous des adjectifs, ils ont tous été soulignés dans le texte.
Explique leurs accords en indiquant le nom avec lequel il s’accorde ainsi que le genre
(masc. ou fém.) et le nombre (sing. ou plur) de ce nom.
Nom avec lequel il
s’accorde
genre nombre
Masc/fém
Sing/plur
3. Le fait de garder des petites écoles rurales ouvertes suscite beaucoup de débats.
Penses-tu qu’on devrait garder ces écoles ouvertes? Assures-toi d’appuyer ton
raisonnement sur des arguments solides et de bien expliquer ces derniers.
1 / 4 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !