On sent bien que les derniers gouvernements, depuis au moins celui de McKenna,
essaient de manger le chou sans que la chèvre se lamente. C’est-à-dire que les
gouvernements aimeraient bien fermer les écoles peu fréquentées de la province.
Tout le monde paie les frais de garder toutes les écoles ouvertes. Il en coûte deux
fois plus par élève dans une petite école comme celles de Saint-Paul, de Pointe-
Verte ou de Saint-Sauveur.
Garder une école peu fréquentée signifie que les districts scolaires doivent faire
des choix qui, en un sens, réduisent le financement de toutes les autres écoles.
Mais dans le cas de l’école Saint-Paul, je suis extrêmement sensible à la dimension
linguistique. Comme contribuable, je consens à ce que mes taxes contribuent à
assurer la vitalité de l’éducation en français.
Par contre, comme citoyen, j’aimerais que ma province se dote d’une réelle
stratégie pour revitaliser nos régions rurales. Petit à petit, la dénatalité met sur le
respirateur artificiel une école à la fois. Si rien ne change, il faudra, un jour, se
résigner à les fermer… si rien ne change, elles fermeront d’elles-mêmes.
Pour garder les écoles ouvertes, ça prend des enfants. Pour assurer la survie de la
province, les grands économistes de la province affirment que ça va prendre des
enfants, sinon, le fardeau financier ne sera pas soutenable.
Il faudrait peut-être commencer à penser à une vraie stratégie de développement
régional. La pleine municipalisation, par exemple, permettrait de donner les outils
nécessaires aux communautés pour qu’elles puissent se revitaliser.
Il faudrait peut-être aussi commencer à penser à une vraie stratégie de
développement familiale. Des garderies, bien sûr, mais ça prend aussi des
politiques et des mesures pour encourager les naissances. Sinon, dans 20 ans, je
prédis la fermeture des garderies qu’on s’apprête à ouvrir!