Le Courrier des addictions (5), n° 2, avril-mai-juin 2003
prolongé du domicile, donc du prescripteur
et du pharmacien habituel, rendait l’accès
au traitement difficile (tableau XV).
➭Les associations médicamenteuses :
40,4 % des patients sous buprénorphine
haut dosage et 53,7 % de ceux sous métha-
done déclaraient prendre un somnifère ou
un tranquillisant, soit seul, soit en associa-
tion avec d’autres traitements (antidépres-
seurs, neuroleptiques, autres, etc.).
➭ Les attitudes déviantes : 11,2 % des
patients sous buprénorphine haut dosage ont
reconnu se procurer parfois leur traitement de
façon détournée, sans ordonnance, contre
1,9 % des patients sous méthadone.
Parmi les patients sous buprénorphine haut
dosage, 11,2 % ont déclaré s’injecter le traite-
ment et 5,6 % ont déclaré le “sniffer”. Par
ailleurs, 13,7 % des patients recevant de la
buprénorphine haut dosage faisaient parfois
bénéficier d’autres personnes de leur traite-
ment, contre 9,3 % de ceux sous méthadone.
• Les questionnaires médecins-conseils
Les médecins-conseils ont complété 219 ques-
tionnaires après convocation des 400 pa-
tients au service médical : 162 patients
recevaient du buprénorphine haut dosage
(74 %), 56 de la méthadone (25,6 %), 1 pa-
tient recevait les deux produits à la fois.
–La prise en charge médico-administra-
tive :98% des patients étaient assurés
sociaux et 2 % des ayants-droits. Parmi les
patients sous buprénorphine haut dosage,
57,4 % bénéficiaient d’une exonération du
ticket modérateur, contre 71,4 % des pa-
tients sous méthadone.
– Les antécédents : près de 25 % des
patients ont été hospitalisés au moins une
fois dans les 12 mois précédant l’enquête.
Les patients sous méthadone présentaient
une toxicomanie plus ancienne que les
patients sous buprénorphine haut dosage,
puisque plus de 40 % d’entre eux étaient
toxicomanes depuis 16 à 20 ans contre
moins de 25 % des patients sous buprénor-
phine haut dosage.
–Le suivi médical des patients : seuls 5
patients sous buprénorphine haut dosage et
1 patient sous méthadone avaient consulté
le médecin prescripteur suite à une injonc-
tion de soins ; 59,2 % des patients sous
buprénorphine haut dosage et 67,9 % des
patients sous méthadone avaient déclaré
consulter aussi ce même médecin pour toutes
leurs pathologies. Toutefois, 10 % des
patients sous buprénorphine haut dosage et
7,1 % de ceux sous méthadone ont déclaré
consulter aussi d’autres médecins pour la
prescription de leur traitement de substitu-
tion, essentiellement des médecins généra-
listes. Voir aussi “Conduites addictives en
cours au moment de l’étude” et examen cli-
nique des conseils (tableaux XVI et XVII).
Un quart des patients sous buprénorphine
haut dosage (25,9 %) et près de la moitié de
ceux sous méthadone (42,9 %) étaient suivis
par une structure de soins spécialisée.
Pour 46,7 % des patients sous buprénorphine
haut dosage et 25 % de ceux sous méthadone,
ce type de prise en charge n’avait pas pu se
mettre en place par refus des patients.
Une prise en charge avait été initiée, puis
Patients sous buprénorphine HD Patients sous méthadone
ayant une consommation persis- ayant une consommation persis-
tante de drogues (n = 60) (%) tante de drogues (n = 54) (%)
Cocaïne 21,6 22,2
Héroïne 21,7 5,6
Cannabis 65 66,7
Tableau XIII. Nature des drogues consommées au moment de l’enquête.
Patients sous buprénorphine HD Patients sous méthadone
(n = 156) (%) (n = 49) (%)
Amélioration de la qualité
de vie 75,6 93,9
Amélioration des rapports
avec la famille 71,8 73,5
Amélioration de la santé 63,5 69,4
Meilleure intégration sociale 52,6 57,1
Meilleure intégration
professionnelle 43,6 34,7
Amélioration des rapports
avec les amis 42,3 61,2
Amélioration des rapports
avec la justice 37,8 38,8
Baisse des risques infectieux 32 42,9
Autres 4,5 16,3
Tableau XIV. Bénéfices constatés par les patients depuis la prise d’un traitement de substitution.
Patients sous buprénorphine HD Patients sous méthadone
ayant des difficultés (n = 96) (%) ayant des difficultés (n = 41) (%)
Difficultés dues à
la fréquence des consultations 52,1 68,3
Difficultés pour se procurer
le traitement lors de l’éloignement
du domicile 48,9 87,8
Difficultés pour se rendre
fréquemment à la pharmacie 37,5 48,8
Respect difficile de la prescription
médicale 23,9 2,4
Effets indésirables du traitement 15,6 17,1
Difficultés à trouver un médecin
traitant pour la prescription 7,3 24,4
Autres 12,5 2,4
Tableau XV. Difficultés rencontrées par les patients sous traitement de substitution.