Correspondances en Risque CardioVasculaire - Vol. V - n° 4 - octobre-novembre-décembre 2007
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observés au cours des essais cliniques (épisodes
dépressifs plus fréquents dans le groupe rimona-
bant 20 que dans le groupe placebo).
pertinencedescritèresd’évaluation
Le programme de développement RIO compor-
tait 4 essais cliniques menés chez des patients
obèses ou en surpoids avec comorbidités, dont
un chez le diabétique. Dans ces études, tous les
patients devaient respecter des mesures hygiéno-
diététiques (régime hypocalorique adapté et acti-
vité physique). Ces essais contrôlés avec tirage
au sort, en double insu contre placebo, compor-
taient trois bras : rimonabant 5 mg/j, rimonabant
20 mg/j et placebo. Au terme du suivi sur 1 à 2 ans
des différentes populations de sujets obèses et
diabétiques, plus de 6 600 patients ont été inclus,
dont 5 000 ont effectivement reçu du rimonabant.
La perte de poids (critère principal d’évaluation) a
été plus prononcée chez les patients des groupes
rimonabant, en moyenne autour de 6,3 kg. Au-
delà du poids, le rimonabant a agi sur un grand
nombre de paramètres biologiques marqueurs du
risque cardiovasculaire. Ainsi, il diminue la CRP
(C-Reactive Protein), l’HbA1c et élève les frac-
tions HDL-c. Cependant, dans ce programme de
recherche, aucune donnée d’efcacité sur des
critères cliniques durs (morbidité, mortalité) n’a
été rapportée, mais des essais sont en cours.
desessaiscliniques
àlapratiquequotidienne
La pharmacodynamie du rimonabant ouvre des
perspectives intéressantes dans la prise en charge
du risque cardiométabolique. Mais le caractère
réversible de la perte de poids à l’arrêt du trai-
tement, le bénéce à court terme, exclusivement
sur des critères intermédiaires, et l’incertitude
sur le long terme avec la notion d’événements
indésirables fréquents font vaciller la balance
bénéce-risque.
Néanmoins, l’actualité récente autour du rimona-
bant, qui consiste en un avis négatif de la Food
and Drug Administration (FDA) quant à sa mise
sur le marché américain, doit être analysée avec
esprit critique et sans chauvinisme. À cet égard,
les règles édictées par la Haute Autorité de santé
(HAS) et relayées par le laboratoire sur le bon
usage du rimonabant sont claires et simples à
mettre en application.
Comme pour tous les médicaments indiqués dans
la prise en charge du risque cardiovasculaire (RCV),
un traitement médicamenteux ne doit être instauré
qu’en deuxième intention, après la mise en place
des règles hygiéno-diététiques, en association avec
la poursuite de ces mesures. Les indications de la
Commission d’autorisation de mise sur le marché
(AMM) vont au-delà du périmètre remboursable
puisque le rimonabant a obtenu une AMM dans
le traitement des patients obèses ou en surpoids
avec facteurs de risque associés, tels que diabète
de type 2 ou dyslipidémie, en association avec
un régime et de l’exercice physique. Il n’a pas été
étudié et ne doit pas être prescrit dans d’autres
indications (lutte contre la prise de poids liée au
sevrage tabagique, amincissement à des fins
esthétiques, etc.). Quant à l’indication rembour-
sable, elle est réservée aux patients obèses et
diabétiques de type 2, insufsamment contrôlés
par une monothérapie par metformine ou par
sulfamide, et dont l’HbA1c est comprise entre
6,5 % et 10 %. Les données des essais cliniques
font craindre principalement la survenue d’effets
indésirables neuropsychiatriques (troubles de
l’humeur avec symptômes dépressifs, irritabilité,
anxiété, vertiges et insomnie). En conséquence, un
traitement par rimonabant ne doit pas être instauré
chez un patient présentant un épisode dépressif en
cours. Pour accompagner au mieux les praticiens
dans l’évaluation post-AMM, un plan de gestion de
risque a été mis en place à l’échelle européenne
et l’introduction de ce médicament dans plus de
25 pays n’a entraîné aucune alerte.
conclusion
Laissons au rimonabant le temps de faire ses
preuves au cours des essais cliniques de morbi-
mortalité en cours. D’ici là, favorisons son bon
usage, luttons contre son usage inapproprié,
en associant régime hypocalorique et activité
physique accrue à sa prise. Le temps joue en
faveur de nos patients. ■
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Ce numéro est routé avec un numéro spécial de La Lettre du Cardiologue,”Les Proches” (12 pages).