III
d’assumer un ou plusieurs problèmes concernant
une personne”. En fait, on part du principe que cha-
cun des acteurs arrive avec sa propre spécialité : le
patient avec son vécu et l’infirmière avec son ex-
périence professionnelle et sa propre façon d’être.
Cette formation au counseling a été conçue, orga-
nisée et dispensée par le CISIH de Nice et l’agence
Comment dire : toutes les infirmières participant au
programme de consultation d’observance ont reçu
cette formation.
Objectifs et principes
de la consultation d’observance
•L’objectif principal est d’obtenir la meilleure obser-
vance possible du patient à la prescription de son trai-
tement, et ceci afin d’en assurer une efficacité opti-
male. “Le patient doit devenir acteur et partenaire
du soin et non spectateur de la maladie ou de ses trai-
tements”. Il s’agit de l’aider à réduire les obstacles à
la prise de ses médicaments, d’anticiper d’éventuelles
difficultés et de le doter de compétences pour faire
face à ces difficultés.
•La consultation d’observance est fondée sur une
approche centrée sur la personne et plusieurs com-
posantes concourent à l’observance thérapeutique
et à son maintien. L’approche cognitive consiste à
faire le point avec le patient sur ce qu’il connaît de sa
maladie, ce qu’il espère du traitement (“verbaliser les
attentes du patient”) et lui apporter si nécessaire des
explications. Le rôle de l’infirmière est aussi d’essayer
de faire, avec le patient, le lien entre les effets indé-
sirables (EI) et l’observance ainsi que d’anticiper,
parmi les éventuels EI, ceux qui pourraient être à l’ori-
gine d’une altération de l’observance. Plusieurs autres
composantes sont également explorées : émotion-
nelle (dimension affective, amoureuse, sexuelle),
comportementale (attitude vis-à-vis de la prise du
traitement) et sociale (entourage familial, amical et
professionnel).
•Au terme de cette consultation, d’une durée
moyenne de 1 heure à 1 heure 30, l’infirmière a la
possibilité d’orienter le patient en fonction de ses
besoins ou de sa demande vers une consultation
de psychologie, de diététique ou vers l’assistante
sociale.
Des outils adaptés
à la consultation d’observance
•Plusieurs outils sont à la disposition des infir-
mières en charge de la consultation d’observance :
planning de prise individualisée des médicaments
(figure 2) et guides d’entretien explorant les quatre
composantes précédemment décrites, ces guides
étant évolutifs dans le temps et spécifiques à chaque
entretien.
Une fiche spécifique d’évaluation de l’observance
(modalités de prise de traitement, causes de non-
observance, facteurs prédictifs de non-observance,
Consultation d’observance :
l’expérience du CHU de Nice
Ghislaine Valentini et Patricia Asplanato (CHU de
Nice) ont rapporté leur expérience des consultations
d’observance, proposées dans trois services de l’hô-
pital l’Archet depuis 4 ans. L’objectif principal est ici
d’obtenir la meilleure observance possible du patient
à la prescription de son traitement afin d’assurer une
efficacité optimale de celui-ci.
L’observance, un facteur essentiel
de succès d’un traitement
antirétroviral
•De nombreuses études cliniques ont montré que
95 à 100 % d’observance sont nécessaires pour ga-
rantir une efficacité maximale des traitements sur
le plan virologique (Rapport Delfraissy, 2002). L’ob-
servance conditionne ainsi le pronostic clinique, que
ce soit en termes de réponse virologique ou immu-
nologique (Paterson DL, 2000). En pratique clinique,
pourtant, l’observance apparaît comme extrême-
ment fluctuante avec le temps et serait très infé-
rieure aux recommandations : moins de deux pa-
tients sur trois dans la cohorte APROCO sur une
période d’étude de 20 mois (Carneri P, 2001).
•Parmi les facteurs affectant l’observance de fa-
çon positive ou négative, on retient ceux liés au trai-
tement lui-même (complexité, nombre de prises,
intégration du traitement dans la vie quotidienne,
effets indésirables), les facteurs propres au patient
(âge, pessimisme face à l’infection, connaissances
et “croyances” sur la maladie, santé mentale, sta-
tut clinique, précarité sociale ou manque de soutien
social), enfin, ceux qui sont plus particulièrement
liés à l’équipe soignante (relation médecin-patient,
modalités d’accès au soin ou qualité de l’informa-
tion en direction du patient).
Soutien et accompagnement
des personnes sous traitement :
un besoin devenu une réalité
•La consultation infirmière d’observance a débuté
au CHU de Nice voici 4 ans dans le cadre d’un pro-
tocole (juin 1999-octobre 2000) et se poursuit tou-
jours actuellement (hors protocole). Pour bénéficier
de ce dispositif, les patients doivent être sous tri-
thérapie depuis au moins quatre semaines : quatre
consultations leur sont proposées, chacune à
deux mois d’intervalle. Il s’agit donc d’un accom-
pagnement individualisé, éducatif et psychosocial
du patient VIH à la prise de son traitement. Cet ac-
compagnement a pour but d’aider au suivi des trai-
tements et est fondé sur la méthode du counseling.
•Le counseling est un “type de réponse thérapeu-
tique sous la forme d’un accompagnement à la fois
psychologique et social, mais aussi un mode de
relation d’aide aux fins de traiter, de résoudre ou
Tiré à part du compte-rendu paru dans Professions Santé Infirmier Infirmière no48