La Lettre du Cardiologue - n° 398 - octobre 2006
Abstracts
Abstracts
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Hypercholestérolémie primaire ou dyslipidémie mixte non
contrôlées de façon appropriée par une statine seule et
le régime lorsque l’utilisation d’une association est appropriée
* Plus forts ensemble !
NOUVEAU
07 07 INE 06 F 0155 J - Juillet 2006
INEGY®10 mg/20 mg, 10 mg/
40 mg, comprimé. PRESENTATION
ET COMPOSITION (*) : ézétimibe (10 mg) ;
simvastatine (20 mg ou 40 mg) ;
butylhydroxyanisole, acide citrique
monohydraté, croscarmellose sodique,
hypromellose, lactose monohydraté, stéarate de
magnésium, cellulose microcristalline, gallate de
propyle. INDICATIONS : -
Hypercholestérolémie :
• INEGY est indiqué comme traitement adjuvant au régime
chez les patients ayant une hypercholestérolémie primaire
(familiale hétérozygote et non familiale) ou une dyslipidémie mixte
lorsque l’utilisation d’une association est appropriée :patients non contrôlés
de façon appropriée par une statine seule, ou patients recevant déjà une statine
et de l’ézétimibe. • INEGY contient de l’ézétimibe et de la simvastatine. La simvastatine
(20 à 40 mg) a montré une réduction de la fréquence des événements cardiovasculaires (cf.
rubrique 5.1). Des études démontrant l’efficacité d’INEGY ou de l’ézétimibe dans la prévention des complications
de l’athérosclérose sont en cours. -
Hypercholestérolémie familiale homozygote (HFHo) :
• INEGY est indiqué comme traitement
adjuvant au régime chez les patients ayant une HFHo. Ces patients peuvent recevoir également des traitements adjuvants
(exemple : aphérèse des LDL). POSOLOGIE ET MODE D’ADMINISTRATION (*) : • Suivre un régime hypolipidémiant adapté.
• La posologie usuelle est 10/20 mg ou 10/40 mg une fois par jour le soir. Tous les dosages peuvent ne pas être commercialisés.
• La posologie doit être individualisée (si nécessaire, ajustements à intervalles d’au moins 4 semaines). • En association à une
résine échangeuse d’ions, INEGY sera pris soit ≥2 h avant ou ≥4 h après. • En association avec de l’amiodarone ou du vérapamil,
la posologie d’INEGY ne devra pas dépasser 10/20 mg/j. • En association avec de la ciclosporine, du danazol ou de la niacine
à doses hypolipémiantes (≥1 g/j), la posologie d’INEGY ne devra pas dépasser 10/10 mg/j (non disponible). • Non recommandé
chez l’enfant et l’adolescent. • Insuffisant rénal sévère : prudence pour des posologies supérieures à 10 mg/10 mg/j. C.T.J. :
2,02 €(INEGY 10 mg/20 mg), 2,37 €(INEGY 10 mg/40 mg). CONTRE-INDICATIONS : • Hypersensibilité à l’ézétimibe, à la
simvastatine ou à l’un des constituants du médicament. • Grossesse et allaitement (cf. rubrique 4.6). • Affection hépatique
évolutive ou élévation prolongée inexpliquée des transaminases sériques. • Administration concomitante avec des puissants
inhibiteurs du CYP3A4 (par exemple, itraconazole, kétoconazole, érythromycine, clarithromycine, télithromycine, inhibiteurs de
protéase du VIH et néfazodone) (cf. rubriques 4.4 et 4.5). MISES EN GARDE SPECIALES ET PRECAUTIONS PARTICULIERES
D’EMPLOI (*) : - Des cas d’atteinte musculaire et de rhabdomyolyse ont été rapportés. Informer les patients du risque d’atteinte
musculaire. Doser la CPK : • avant le début du traitement chez les patients ayant des facteurs prédisposant à la survenue d’une
rhabdomyolyse • pendant le
traitement chez tout patient présentant
des symptômes musculaires. Arrêter le
traitement si une atteinte musculaire est
suspectée. - Des tests hépatiques doivent
être pratiqués avant le début du traitement et
ensuite si cela s’avère nécessaire cliniquement.
- Non recommandé en cas d’insuffisance hépatique
modérée ou sévère ou de prise de fibrates.- Prudence en
cas de prise de ciclosporine ou de warfarine. - En raison de
la présence de lactose, contre-indiqué en cas de galactosémie
congénitale, de syndrome de malabsorption du glucose et du galactose
ou de déficit en lactase. INTERACTIONS AVEC D’AUTRES MEDICAMENTS
ET AUTRES FORMES D’INTERACTION (*) : -
Associations contre-indiquées :
puissants inhibiteurs du CYP3A4 -
Association déconseillée :
• fibrates. -
Associations
nécessitant des précautions d’emploi :
• anti-acides • cholestyramine • ciclosporine • danazol
• niacine • amiodarone • vérapamil • diltiazem • warfarine/anticoagulants oraux • jus de pamplemousse.
GROSSESSE ET ALLAITEMENT (*) : INEGY est contre-indiqué. EFFETS SUR L’APTITUDE A CONDUIRE DES VEHICULES ET A
UTILISER DES MACHINES (*) : des étourdissements ont été rapportés. EFFETS INDESIRABLES (*) : •
fréquent :
céphalées, flatulences,
douleurs abdominales, diarrhée, myalgies, fatigue.•
rare :
anémie, asthénie, étourdissement, paresthésies, neuropathie périphérique,
constipation, dyspepsie, nausées, vomissements, pancréatite, hépatite/ictère, rash, urticaire, prurit, alopécie, arthralgie, myopathie,
rhabdomyolyse, crampes musculaires, syndrome d’hypersensibilité, augmentation des transaminases et des CPK, de la γ-GT et des
phosphatases alcalines •
très rare :
thrombocytopénie, lithiase biliaire, cholécystite, anaphylaxie, angio-œdème. PROPRIETES
PHARMACOLOGIQUES (*) : Classe pharmaco-thérapeutique : autres réducteurs du cholestérol et des triglycérides. DONNEES
ADMINISTRATIVES : Liste I -
INEGY 10 mg/20 mg :
• A.M.M. 369 613-7 : boîte de 30 cps (2005, rév. 31.05.2006) ; Prix : 60,74 €.
Remb. Séc. Soc. 65%.- Agréé Collect. • A.M.M. 567 138-3 :boîte de 50 cps (2005, rév. 31.05.2006) ; Conditionnement exclusivement
hospitalier - Agréé Collect. -
INEGY 10 mg/40 mg :
• A.M.M. 369 616-6 : boîte de 30 cps (2005, rév. 31.05.2006) ; Prix : 71,04 €.
Remb. Séc. Soc. 65%.- Agréé Collect. • A.M.M. 567 140-8 :boîte de 50 cps (2005, rév. 31.05.2006) ; Conditionnement exclusivement
hospitalier - Agréé Collect. TITULAIRE DE L’A.M.M. : MSD-SP LTD - Hertford Road, Hoddesdon - HERTFORDSHIRE EN11 9BU -
Royaume-Uni. EXPLOITANT : Laboratoires MERCK SHARP & DOHME-CHIBRET - 3, avenue Hoche - 75114 PARIS cedex 08
- Tél.01 47 54 87 00 - Centre d’Information :Tél.01 47 54 88 00.*Pour une information complète, consulter le Résumé des Caractéristiques
du Produit.
Cette spécialité fait l’objet d’une co-promotion des Laboratoires MERCK SHARP & DOHME-CHIBRET et SCHERING-PLOUGH.
® Marque déposée de MSP Singapore Company, LLC
Embolie pulmonaire massive :
conduite à tenir après échec de
thrombolyse
■Quelle attitude thérapeutique adop-
ter en cas d’échec de thrombolyse au
décours d’une embolie pulmonaire (EP)
massive ?
Ce registre monocentrique prospectif (Besan-
çon) a inclus sur 10 années (janvier 1995 à jan-
vier 2005) 488 patients thrombolysés pour EP
massive. Quarante d’entre eux (8,2 %) n’ont
pas répondu favorablement à la thrombo-
lyse : il persistait une instabilité hémo-
dynamique clinique et une dysfonction
ventriculaire droite en échocardiographie
lors des 36 premières heures post-traite-
ment. Selon la décision de leur médecin, ils
ont eu soit une embolectomie chirurgicale
réalisée lors des 72 heures post-thrombolyse
(14 patients), soit une deuxième thrombo-
lyse (26 patients). Les critères de jugement
de l’étude comportaient, lors de la phase hos-
pitalière, les récidives d’EP, les complications
hémorragiques et les décès en relation avec
l’EP (dus à une récidive d’EP ou à un choc car-
diogénique). À long terme, ont été répertoriés
les décès, les événements thromboemboliques
récidivants, les épisodes d’insuffisance cardiaque
congestive.
L’évolution hospitalière (en moyenne,
12 ± 5 jours) a été indemne de complications
pour 11 patients opérés (79 %) contre 8 patients
à nouveau thrombolysés (31 %) [p = 0,004]. Il
existe une tendance non significative pour une
augmentation de la mortalité pour le groupe à
nouveau thrombolysé (10 décès contre 1 décès ;
p = 0,07). On observe davantage de récidives
d’EP fatales ou non en cas de nouvelle
thrombolyse (35 % contre 0 % ; p = 0,015). S’il
n’y a pas de différence significative concernant
le nombre d’hémorragies sévères pour les deux
groupes, celles-ci furent toutes fatales pour les
4 patients concernés traités par une nouvelle
thrombolyse.
Pour les survivants, l’évolution indemne de
complications à long terme (5,7 ± 2,7 ans) est
comparable dans les deux groupes (62 % et
69 % ; p = NS).
>> Conclusion. Lors de la prise en charge d’une
EP massive, ce registre prospectif monocentrique
évalue le taux d’échec de la thrombolyse à
8 %. Dans cette situation (relativement rare :
pour l’étude, 40 patients en 10 ans), les résul-
tats sont en faveur d’un transfert en chirurgie
pour effectuer une embolectomie chirurgicale
plutôt que de renouveler une thrombolyse.
En particulier, après chirurgie, on observe
moins de récidives d’EP, fatales ou non.
Cela est d’autant plus démonstratif que le
traitement n’était pas randomisé et que les
patients les plus sévèrement atteints ont été
dirigés préférentiellement vers la chirurgie
(un choc était présent chez 36 % des patients
adressés pour embolectomie contre 15 % de
ceux à nouveau thrombolysés).
La réduction des récidives d’EP pour le groupe
chirurgical peut être expliquée par la pose
peropératoire systématique d’un filtre cave.
À l’inverse, une nouvelle thrombolyse n’est
couronnée de succès et indemne de complica-
tions lors du suivi que pour 31 % des patients,
et les hémorragies sévères associées sont ici
toutes fatales.
Pour les auteurs, l’absence d’amélioration
clinique et échocardiographique après
une thrombolyse pour EP massive incite à
envisager rapidement une embolectomie
chirurgicale plutôt qu’une nouvelle throm-
bolyse.
C. Adams, service de cardiologie, CH Argenteuil
>> Meneveau N, Séronde MF, Blonde MC, et al. Management
of unsuccessful thrombolysis in acute massive pulmonary em-
bolism. CHEST 2006;129:1043-50.
Rétrécissement aortique en
bas débit opéré et mismatch
■Le but de cette étude canadienne est de
définir l’impact d’un mismatch pour
le devenir des patients opérés d’un rétré-
cissement aortique (RA) en bas débit.
Une cohorte de 664 patients ayant eu un rem-
placement valvulaire aortique pour RA depuis
1990 a été suivie prospectivement avec une
évaluation clinique et échocardiographique
annuelle. Parmi ces patients, 79 répondaient
aux critères préopératoires définissant un
RA en bas débit : surface aortique < 1,2 cm2,
gradient moyen transaortique < 40 mmHg,
et fraction d’éjection ventriculaire gauche
< 50 %. Ces patients ont eu plus fréquemment
que les autres membres de la cohorte une
intervention de pontage aorto-coronaire
associée au remplacement valvulaire aortique
(62 % des cas contre 34 % pour les autres
patients ; p < 0,05). Leur mortalité périopéra-
toire a été plus élevée (7,5 % contre 3,5 % pour
l’ensemble des patients ; p = 0,02).
La survie postopératoire à 10 ans (excluant la
mortalité opératoire) a été de 72,7 % pour les
RA en bas débit (contre 89,6 % pour les autres
patients opérés de RA), la survie indemne d’in-
suffisance cardiaque de 68,2 % (contre 84,1 %),
différences significatives confirmant un pronostic
plus péjoratif lorsque le RA est opéré à un stade
de bas débit.
Considérant les RA en bas débit, un mismatch
postopératoire défini par une surface de prothèse
valvulaire aortique ≤ 0,85 cm
2
/m
2
est indépendam-
ment associé à la persistance ou à la récurrence
d’insuffisance cardiaque congestive (p = 0,039
et hazard-ratio [HR] = 3,6), à une moindre
régression de la masse ventriculaire gauche
(p = 0,037), et s’accompagne d’une tendance
à une plus forte mortalité tardive (p = 0,084
et HR = 3).
>> Conclusion. Lors de cette étude canadienne,
les RA en bas débit représentent 12 % de la
population totale des RA opérés. Ils ont plus
fréquemment une intervention de pontage
aorto-coronaire sur coronaropathie associée,
dont on connaît le rôle pronostique péjoratif
sur le devenir postopératoire.
Par rapport aux autres patients opérés, les patients
ayant un RA en bas débit ont une évolution
postopératoire moins favorable : mortalité
péri-opératoire et tardive plus importante,
davantage d’épisodes d’insuffisance cardiaque
congestive lors du suivi à long terme. Cela ne
saurait remettre en cause l’indication chirurgicale,
car une survie à 10 ans proche de 73 % est large-
ment supérieure à la survie escomptée sous trai-
tement médical pour ces sujets à haut risque.
Si l’on tient compte des seuls patients opé-
rés pour un RA en bas débit, un mismatch
lié au petit calibre de la prothèse aortique par
rapport à la corpulence du patient (surface
indexée ≤ 0,85 cm2/m2) aggrave le pronostic
en s’associant à une majoration des épisodes
d’insuffisance cardiaque et à une tendance à
une plus forte mortalité à long terme. Il faut
donc éviter un mismatch postopératoire pour ces
sujets à haut risque en tenant compte du gabarit
du patient et de la taille de l’anneau aortique,
sans pour autant alourdir le risque opératoire,
challenge difficile pour le chirurgien...
C. Adams, service de cardiologie, CH Argenteuil
>> Kulik A, Burwash IG, Kapila V, Mesana TG, Ruel M. Long-
term outcomes after valve replacement for low-gradient aortic
stenosis. Impact of prosthesis-patient mismatch. Circulation
2006;114(Suppl. I):I-553-I-558.
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