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La Lettre du Sénologue - n° 22 - octobre/novembre/décembre 2003
En situation de diagnostic, la comparaison avec les mammo-
graphies antérieures augmente le taux de biopsies et celui de
détection des cancers.
Huo Z, Giger ML et al. Computerized analysis of digitized mam-
mograms of BRCA1 and BRCA2 gene mutation carriers. Radio-
logy 2002 ; 225 : 519.
Un logiciel permet d’évaluer les modèles de densité mam-
mographique entre deux groupes de femmes, celles qui sont
à très haut risque de cancer du sein car porteuses des gènes
BRCA1 ou BRCA2, et celles qui sont à bas risque. Ces der-
nières sont appariées par l’âge aux précédentes de façon à
supprimer le biais lié à l’âge. Les femmes porteuses d’un
gène de prédisposition génétique ont globalement des seins
plus denses, un contraste plus faible et une texture du tissu
glandulaire plus grossière. Ce type de logiciel permettrait
d’identifier dans une population tout-venant les femmes à
haut risque.
Moy L, Slanetz PJ et al. Specificity of mammography and US in
the evaluation of a palpable abnormality: retrospective review.
Radiology 2002 ; 225 : 176.
Il s’agit d’une étude des lésions palpables qui ne se voient ni
sur la mammographie ni en échographie. Le risque de cancer
est très faible, d’environ 2,6 %. Il est quasi nul si la densité
mammographique est basse, de type adipeux. Il augmente
jusqu’à 3,8 % si les seins sont de type dense.
PET SCAN
Cette nouvelle imagerie paraît très prometteuse dans l’étude
de l’extension d’un cancer mais ne semble pas encore avoir sa
place en dépistage.
Samson DJ, Flamm CR et al. Should FDG PET be used to decide
whether a patient with an abnormal mammogram or breast finding
at physical examination should undergo biopsy ? Acad Radiol
2002 ; 9 : 773.
Dans l’état actuel des connaissances et des techniques, l’ima-
gerie du sein par le PET Scan ne remplace pas et n’améliore
pas l’imagerie traditionnelle, l’étude étant réalisée sur des
mammographies anormales ou sur des lésions palpables. En
effet, le risque de faux-négatifs atteint 12 % et est donc trop
important.
Guller U, Nitzsche E et al. Is Positron Emission Tomography an
accurate non invasive alternative to sentinel lymph node biopsy in
breast cancer patients ? J Natl Cancer Inst 2003 ; 95 : 1040.
De même, l’imagerie par le PET Scan ne dispense pas de
l’exploration du creux axillaire en cas de petit cancer du sein
puisqu’elle ne détecte pas les petites métastases et les micro-
métastases. En revanche, le PET Scan permet, pour les
tumeurs volumineuses ou les tumeurs de mauvais pronostic,
d’apprécier l’étendue de la maladie métastatique à distance ou
d’apprécier l’envahissement ganglionnaire méconnu par les
autres techniques, par exemple troisième étage de Berg, chaîne
susclaviculaire ou chaîne mammaire interne.
MALADIE DE HODGKIN
Le risque de cancer du sein apparaissant après traitement
d’une maladie de Hodgkin est actuellement bien documenté.
Yahalom J. Breast cancer after Hodgkin disease. Hope for a safer
cure. Éditorial. JAMA 2003 ; 290 : 529.
Le contrôle de la maladie de Hodgkin passe par l’utilisation de
radiothérapie, de chimiothérapie ou des deux. La survie glo-
bale est d’environ 90 % à 10 ans, mais on voit apparaître dans
les années suivantes un excès de mortalité dû à des cancers
secondaires, environ 10 % à 20 ans. Parmi ces cancers, le
risque de cancer du sein est important et trois facteurs, entre
autres, sont à souligner : ce risque est nettement lié à la radio-
thérapie et il est proportionnel à la dose ; il est lié à l’âge du
traitement de la maladie de Hodgkin (10 à 20 ans principale-
ment) ; il apparaît tardivement, environ 15 ans après la fin du
traitement. L’augmentation du risque est non seulement liée à
la dose de rayons mais aussi au volume irradié. La radiothéra-
pie reste toutefois nécessaire puisque plusieurs études récentes
ont montré que, même après rémission complète après chimio-
thérapie, on ne pouvait s’en passer sans accentuer le risque de
récidive. L’irradiation ovarienne et la ménopause précoce
diminuent le risque de cancer du sein tandis qu’une stimula-
tion hormonale l’augmente. On peut donc supposer qu’une
prise en charge thérapeutique optimale – réduction de la dose,
réduction du volume et prévention hormonale – peut diminuer
le risque de cancer du sein après maladie de Hodgkin.
Travis LB, Hill DA et al. Breast cancer following radiotherapy
and chemotherapy among young women with Hodgkin disease.
JAMA 2003 ; 290 : 465.
La dose de radiothérapie est directement liée au risque ultérieur
de cancer du sein, ce risque persistant jusqu’à 25 ans ou plus
après le traitement. Une chimiothérapie avec des agents alky-
lants sans radiothérapie réduit le risque de cancer du sein de
40 %. Quand elle est associée à la radiothérapie, le risque est
inférieur à celui observé dans le groupe radiothérapie seule.
L’irradiation ovarienne diminue le risque. Les programmes de
surveillance après traitement doivent donc être de longue durée.
Van Leeuwen FE, Klokman WJ. Roles of radiation dose, chemo-
therapy and hormonal factors in breast cancer following Hodgkin’s
disease. J Natl Cancer Inst 2003 ; 95 : 971.
Cet article est à rapprocher du précédent, les conclusions glo-
bales étant semblables. Une ménopause induite précocement,
en particulier avant l’âge de 36 ans, entraîne une nette réduc-
tion du risque de cancer du sein.
LÉSIONS PAPILLAIRES DU SEIN
Il s’agit de lésions rares qui doivent toutefois être bien
connues, puisque le diagnostic peut maintenant être fait avant
le recours à la chirurgie.
Rosen EL, Bentley RC et al. Imaging-guided core needle biopsy
of papillary lesions of the breast. AJR 2002 ; 179 : 185.
Bon rappel des divers aspects pathologiques regroupés sous
le terme de lésions papillaires bénignes ou malignes, le point
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