-1Romain KOKORIAN Xavier DUFROS 05/10/10 Pharmacologie de la sexualité Pr E. BELLISSANT PHARMACOLOGIE DE LA SEXUALITE I- Données épidémiologiques Données épidémiologiques (1999, 3432 personnes) • Hommes – Éjaculation précoce : 29% – Dysérection : 10 % – Troubles de l’orgasme : 10% • Femmes – Baisse de la libido : 34% – Troubles de l’orgasme : 10% – Vaginisme : 15% 19% des hommes de 30 à 70 ans ont des dysfonctionnements érectiles – 7% fréquemment – 12% occasionnellement Parmi eux: – 17% ont entre 30 et 49 ans – 23% ont entre 50 et 59 ans – 31% ont entre 60 et 69 ans II- Troubles de l’érection A- Étiologie des troubles de l’érection Pathologie vasculaire – L’hypertension artérielle – Le diabète Pathologie neurologique – Accident vasculaire cérébral – Maladie de Parkinson – Sclérose en plaque Anomalies tissulaires – Vieillesse – Traumatisme – Fibrose des tissus péniens Pathologie endocrinienne – L’hypogonadisme – Les hyperthyroïdies – Le diabète Insuffisances chroniques : rénales et hépatiques Origine psychogène – Dépression – Stress – Anxiété Origine mixte (plurifactorielle) B- Facteurs de risque Consommation de psychotropes : Neuroleptiques, benzodiazépines et anti-dépresseurs Consommation d’anti-hypertenseurs Alcool Tabac Drogue Age C- Physiologie de l’érection 1- Mécanismes musculaires et hémodynamiques -Relâchement de la musculature lisse par augmentation de l’activité parasympathique et/ou diminution de l’activité sympathique (le stress correspondant à une activation sympathique favorise les troubles de l’érection) -artérielle et remplissage des sinusoïdes caverneux dilatés -sous tension du pénis par l’apport artériel, la restriction du retour veineux et la contraction de la musculature ischio-caverneuse : vasodilatation artérielle et vasoconstriction veineuse 2- Mécanismes biochimiques et pharmacologiques De l’ACH est libérée par les terminaisons parasympathiques et va stimuler les cellules endothéliales qui répondent en libérant du monoxyde d'azote. Le NO diffuse librement vers les cellules musculaires lisses vasculaires et va stimuler la guanylate cyclase. L’augmentation de la production de GMPc est alors à l’origine de la stimulation de la protéine kinase G. Celle-ci inhibe la phosphorylation de la myosine. Il en résulte une myorelaxation intra-caverneuse par chute de la concentration en Ca2+, à l’origine de l’érection. Ce mécanisme est freiné par la phosphodiestérase E5 (PDE5) qui dégrade le GMPc en GMP. Cette PDE5 est une cible thérapeutique potentielle car son inhibition va favoriser l’érection. C’est ainsi qu’agissent le ®et ses dérivés. Quelques autres médiateurs vasodilatateurs peuvent être la cible des thérapeutiques: -VIP (Peptide Intestinal Vasoactif) -ACH -PGE1, PGE2 -Substance P III- Traitements des troubles de l’érection A- Traitements non médicamenteux et non invasifs -Mesures hygiéno-diététiques comme l’arrêt du tabac -Thérapie psycho-sexuelle -Système à dépression : le patient installe un manchon au niveau de la base de son pénis. Le manchon va faire le vide d’air et 4 à 6 minutes de pompage seront nécessaires avant d’obtenir l’érection. B- Traitements non médicamenteux et invasifs -Implantation de prothèses péniennes -Chirurgie artérielle ou veineuse C- Traitements médicamenteux Seule partie développée en pharmaco. Les médicaments peuvent être administrés par : -voie locale -intra urétrale -intra-caverneuse -orale 1- La voie locale (ou transdermique) -de nitroglycérine (5 ou 10 %) en friction sur la peau pénienne -(solution à 2%) appliqué sur le gland -ïne (solution ou gel à 2%) appliqué sur le gland (on a maintenant l’explication sur les raisons de la consommation de Delarue) -de PGE1 ou PGE2 2- La voie intra-urétrale Cette voie fait appel au système MUSE « Medicated Urethral system for erection ». Il est composé d’un réservoir contenant des substances vaso-actives relié à un cathéter urétral. Substance vaso-active : Alpostadil (PGE1) -1000 Cette méthode présente pour avantage d’être un traitement local et peut s’utiliser même s’il existe une contre-indication à la prescription de prostaglandines. 3- La voie intra-caverneuse Injection intra caverneuse avant l’acte sexuel de facon perpendiculaire à l’axe principal donc dans les corps caverneux. Alprostadil (prostaglandine E1, vasodilatateur) -®, Edex® -élai d’action: 5-10 min -ée d’action: 30-90 min -d’administration -injection par jour maximum, 2 par semaine Effets indésirables – Douleur – Hématomes au point d’injection – Infections – Priapisme (impossibilité pour la verge de revenir à l’état de repos, c’est une urgence médicale car risque de nécrose) 4-La voie orale Différents médicaments utilisés par voie orale: -Apomorphine (Uprima®) Utilisé également comme émétique dans le traitement de l’intoxication aigue par voie orale -Sildénafil (Viagra®) -Tadalafil (Cialis®) -Vardénafil (Lévitra®) -Yohimbine (Yocoral®, Yohimbine Houdé®) a- L’Apomorphine (Uprima®) Agoniste des récepteurs dopaminergiques D2 Stimulation des régions hypothalamiques responsables de l’excitation et de l’érection Les signaux servent ensuite de relais aux actions locales du NO qui entraîne la conversion du GTP en GMPc Relâchement des muscles lisses des corps caverneux et érection. -Comprimé sublingual à 2 et 3 mg -Administration 20 min avant l’activité sexuelle -Intervalle minimum de 8 h entre 2 prises Bien indiqué ceci au patient car en cas de prises trop rapprochées on a un risque d’infarctus -Contre indications à la prise d’Apomorphine: Angor instable, Infarctus du Myocarde récent, Insuffisance cardiaque congestive (ICC), Hypotension artérielle(HoTA) -Effets indésirables: Nausées, céphalées, vertiges -plus rapide que le Viagra (qui pour citer le prof demande au patient de planifier son activité sexuelle) b- Le Sildénafil (Viagra®) Le Viagra® est un inhibiteur puissant et sélectif de la PDE5, enzyme prédominante dans les corps caverneux Il n’a d’effet relaxant directne fait que l’effet du NO L’érection survient en réponse à une stimulation sexuelle (pas d’effet en l’absence de stimulation) Efficace dans 60 à 80% des cas de dysfonction érectile Le Viagra a également d’autres effets pharmacologiques : – Effet anti-agrégant plaquettaire – Effet vasodilatateur périphérique – Inhibition de la motricité gastrique et intestinale – Modification de la réponse rétinienne à la lumière bleue Cp à 25, 50 ou 100 mg 1 h avant le rapport Dose max: 100 mg/prise et 1 prise par jour Pharmacocinétique -Biodisponibilité: 40 % -Demi-vie d’élimination: 4 h (on considère que l’efficacité du Viagra dépasse la dizaine d’heures) Effets indésirables: – Faible diminution de la pression artérielle – Risque d’hypotension sévère en cas de surdosage – Céphalées, rougeurs de la face – Congestion nasale – Modification de la vison des couleurs (PDE6 bloquée au niveau de la rétine) Précautions d’emploi en cas d’insuffisance rénale ou hépatique Interactions médicamenteuses – Associations contre indiquées avec les dérivés nitrés – Associations à utiliser avec précautions: Cimétidine (Tagamet®utilisé comme anti-sécrétoire dans l’ulcère gastrique), Macrolides (ATB), Kétoconazole (anti-fongique) Contre-indications: – En cas d’activité sexuelle déconseillée (angor instable, insuffisance cardiaque grave…) – Associations avec les dérivés nitrés – Insuffisance hépatique sévère – Hypotension – Allergie au composé c- Le Tadalafil (Cialis®) -és à 10 et 20 mg -ée d’action plus longue que le viagra (24h à 48h) et délai d’action (environ 12h) -inhibiteur de PDE6 ->pas de troubles visuels d- Le Vardénafil (Lévitra®) -Equivalent au Sildénafil -Comprimés à 5, 10 et 20 mg e- La Yohimbine (Yocoral® ou Yohimbine Houdé®) -des récepteurs alpha2 adrénergiques présynaptiques provoquant une vasodilatation des corps caverneux -, 6-12 mg/j en 3 prises Effets indésirables (rares) – Troubles digestifs – Effets centraux Précautions d’emplois en cas d’antécédents d’AVC Interactions médicamenteuses avec les antihypertenseurs centraux du type clonidine Contre-indications dans l’insuffisance rénale et hépatique sévères