La Lettre du Cancérologue •Vol. XVII - n° 6 - juin 2008 |291
CONGRÈS
RÉUNION
activité antitumorale. Plusieurs études de phase III
sont actuellement en cours dans différentes indi-
cations (cancer de la prostate, cancer bronchique
non à petites cellules [CBNPC], cancer colorectal et
cancer du pancréas).
Les inhibiteurs de tyrosine kinase
Ces petites molécules à large spectre peuvent agir
au niveau de la cellule endothéliale et au niveau de
la cellule tumorale. Un développement important est
en cours dans ce domaine, avec différents inhibiteurs
de tyrosine kinase, parmi lesquels le pazopanib en
étude de phase II.
L’angiogenèse ne se limite pas au VEGF
Parmi les nouveaux traitements antiangiogéniques
à l’étude, les vascular disruptive agents (VDA) sont
des agents qui induisent une apoptose des cellules
endothéliales et une diminution du débit sanguin. Les
premiers résultats des études de phase I menées avec
ces molécules indiquent une activité intéressante,
mais au prix d’une toxicité cardiaque importante.
Des résultats intéressants ont été retrouvés dans
l’essai de Stupp avec le cilengitide, inhibiteur sélectif
des intégrines αvβ3 et αvβ5. Parmi les nombreuses
autres pistes antiangiogéniques, la voie NOTCH fait
l’objet d’une recherche importante.
Angiogenèse
et cancer du sein métastatique:
données cliniques et réflexions
(J. Gligorov, Paris)
L’angiogenèse, un facteur prédictif
dans le cancer du sein
Sotiriou et al. ont évalué la valeur pronostique de deux
signatures moléculaires (signature d’Amsterdam avec
70 gènes, et signature de Rotterdam avec 76 gènes)
impliquées dans le développement du cancer du sein,
parmi lesquelles la voie de l’angiogenèse. L’analyse des
caractéristiques des patientes atteintes d’un cancer
du sein métastatique ou en rechute locale et incluses
dans l’étude E2100 (Miller, 2007) montre qu’environ
1 patiente sur 4 (23%) était âgée de plus de 65 ans et
que 33% de patientes présentaient une tumeur triple-
négative. Les résultats mettent en évidence l’efficacité
significative de l’association bévacizumab-paclitaxel
sur la réponse objective (RO) [36,2% versus 16,4%
sous paclitaxel seul] et sur la survie sans progression
(SSP), presque doublée dans le groupe chimiothé-
rapie-bévacizumab (13,3 mois versus 6,7 mois) et avec
une médiane jamais observée jusque-là avec aucune
autre chimiothérapie. La survie globale, comparable
dans les deux groupes, était significativement plus
élevée dans le groupe bévacizumab-chimiothérapie
que dans le groupe chimiothérapie seule au cours de
la première année de traitement. L’analyse par sous-
groupes des données de SSP confirme ce bénéfice lié
à l’association chimiothérapie-bévacizumab quel que
soit le profil des patientes, avec un bénéfice particu-
lièrement élevé dans la population RH+ (13,6 mois
versus 8,2 mois).
Une deuxième étude portant sur 106 patientes
atteintes d’un cancer du sein métastatique surex-
primant HER2, traitées par capécitabine seule ou
associée au bévacizumab a ensuite été initiée par
Sledge et al., à un stade plus précoce de la maladie,
en traitement de première ligne. L’objectif principal
de l’étude a été atteint, avec un allongement de
la SSP (8,4 mois versus 4,9 mois) dans le groupe
capécitabine-bévacizumab, plus marqué chez les
patientes RH+.
Surexpression de HER2 et du VEGF,
des facteurs de mauvais pronostic
Konecny et al., en 2004, avaient montré que la
surexpression conjointe de HER2 et du VEGF dans
le cancer du sein était associée à une diminution de
la survie. Une étude de phase II menée par Pegram
(SABC 2006), portant sur l’association trastuzumab-
bévacizumab et dont les résultats ont été présentés
à l’ASCO 2007, indique un taux de progression élevé,
de 56 %, et un contrôle de la maladie dans 83,8 %
des cas.
Angiogenèse
et cancers gynécologiques
(J.M. Extra, Marseille)
Cancer du sein
Trois grands sujets ont été abordés au cours de cette
communication : la résistance aux cytotoxiques, le
cancer du sein inflammatoire et les nouvelles pers-
pectives avec les traitements antiangiogéniques.