HIF - α
HIF - β
PDCF
RPLG2P13K
Cellule
endothéliale,
péricyte
ou cellule
tumorale
Ral
MEX
ERK
EGF
VEGF
pVHLmTOR
BAY 43 -
SU011248
Getinib, cétuximab
erlotinib, ABX-EGF
BAY 43 - 9006
- 5132
CI - 1040
BAY 43 -
PTK/2K
SU011248
Bévacizumab
CCI-779
Figure 3.
Sites d'actions d'agents thérapeutiques ciblés dans le
traitement du carcinome rénal.
Réunion
Réunion
39
docétaxel + bévacizumab, un anticorps monoclonal ciblant le
VEGF-A. De même, dans le cadre du cancer du sein métastatique
surexprimant le récepteur HER-2, l’utilisation du trastuzumab,
anticorps monoclonal ciblant ce récepteur, inhibe la voie de
signalisation Raf/MEK/ERK. Le gefitinib, un inhibiteur de tyro-
sine kinase ciblant le récepteur de l’EGF, a également montré une
efficacité importante dans le cancer du poumon ou les cancers
ORL et ce, également par inhibition de la voie Raf/MEK/ERK.
L’inhibition de cette voie de signalisation apparaît donc comme
une cible thérapeutique majeure. Des essais précliniques chez la
souris sont en cours pour évaluer l’impact d’inhibiteurs molécu-
laires ou pharmacologiques spécifiques des membres de cette
voie de signalisation sur le développement de cancers du sein,
du pancréas ou du côlon et de mélanomes.
Perspectives
Une meilleure appréciation de la réceptivité tumorale s’avère
nécessaire pour mieux adapter les différentes thérapeutiques
antiangiogéniques. Pour l’angiogenèse, deux molécules présen-
tent un intérêt thérapeutique évident : le bévacizumab, qui cible
le VEGF-A, et le sunitinib, qui cible plutôt ses récepteurs (VEGF-
R1 et 2). Il est important de souligner que, lorsque l’expression de
VEGF-A est diminuée, d’autres facteurs angiogéniques prennent
le relai pour continuer à promouvoir une angiogenèse efficace.
Un de ces facteurs “relai” est sans conteste l’interleukine 8, un
facteur de croissance des cellules endothéliales aussi efficace
que le VEGF-A. Ce relai angiogénique pourrait expliquer une
efficacité moins importante qu’attendue des anti-VEGF-A. Un
autre aspect prenant un essor important pour la dissémination
métastatique s’avère être les mécanismes de lymphangiogenèse.
Des facteurs apparentés au VEGF-A sont des acteurs importants
de ce mécanisme. Il s’agit des VEGF-C et VEGF-D et de leur
récepteur, le VEGF-R3. Cependant, aucune molécule ciblant
ces facteurs ou leur récepteur n’est disponible actuellement.
Il est intéressant de noter que la liaison des VEGF-C ou des
VEGF-D au VEGF-R3 active la voie de signalisation Ras/Raf/
MEK/ERK. La multiplicité des voies de signalisation mises en
jeu lors des processus de tumorisation mais aussi l’apparition de
phénomènes d’adaptation lors de traitements faisant intervenir
un seul composé (figure 3) impliquent que les thérapeutiques
combinées vont devenir la règle. Cependant, leur application en
clinique va nécessiter de nombreux travaux pour mieux évaluer
les différentes modalités et périodicités d’administration. O
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Richard DE, Berra E, Gothie E, Roux D, Pouysségur J. P42/p44 mitogen-
activated protein kinases phosphorylate hypoxia-inducible factor 1alpha (HIF-
1alpha) and enhance the transcriptional activity of HIF-1. J Biol Chem 1999;274
(46):32631-7.
2. Milanini-Mongiat J, Pouysségur J, Pagès G. Identification of two Sp1 phospho-
rylation sites for p42/p44 mitogen-activated protein kinases: their implication
in vascular endothelial growth factor gene transcription. J Biol Chem 2002;
277(23):20631-9.
3. Berra E, Pagès G, Pouysségur J. MAP kinases and hypoxia in the control of
VEGF expression. Cancer Metastasis Rev 2000;19:139-45.
4. Pagès G, Berra E, Milanini-Mongiat J et al. Stress-activated protein kinases
(JNK and p38/HOG) are essential for vascular endothelial growth factor mRNA
stability. J Biol Chem 2000;275(34):26484-91.
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the vascular endothelial growth factor plasma concentration in patients with
chronic myeloid leukemia. Blood 2004;104(2):495-501.
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noma. Cancer 2005;104:2323-33.
BIOLOGIE DE L’ANGIOGENÈSE
G. Tobelem (Institut des vaisseaux et du sang, Paris)
Historique
Le champ de recherche de l’angiogenèse démarre en 1971 avec la
publication de “Tumor angiogenesis and therapeutic implications”
de Judah Folkman, dans le New England Journal of Medicine.
Cette hypothèse postulait que l’angiogenèse était un phénomène
incontournable pour la progression tumorale, mais également que
les antiangiogènes pourraient entraîner sa régression. J. Folkman
développe alors le concept de switch angiogénique.
Switch angiogénique : les années 1970
La croissance normale et néoplasique est sous la dépendance
de l’angiogenèse.
Des cancers in situ non angiogéniques pourraient chez
l’homme survenir dans plusieurs organes, mais un tout petit
nombre (1 sur 600) basculerait vers un phénotype angiogénique,
donnant ainsi une tumeur détectable.
Des facteurs antiangiogènes naturels contrebalancent les facteurs
angiogènes, mais cet équilibre se rompt dans la maladie cancéreuse
alors qu’il persiste au cours de la cicatrisation ou de l’ovulation.
L’endothélium vasculaire recruté par une tumeur est une cible
thérapeutique secondaire intéressante puisque génétiquement
stable et moins susceptible de résistance (1).
La Lettre du Cancérologue - Vol. XVI - n° 1-2 - janvier-février 2007
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