C A N C E R D U S E I N Actualités dans le cancer du sein en 1999 ● V. Diéras*, J.Y. Pierga* A lors que l’année 1998 avait été marquée par un consensus sur le bénéfice du traitement adjuvant, même dans les formes de très bon pronostic (1), l’année 1999 a plutôt révélé les limites de l’intensification thérapeutique dans les formes les plus péjoratives de la maladie. Ainsi, les indications de la chimiothérapie adjuvante standard ont été encore augmentées, tandis que celles des chimiothérapies lourdes avec autogreffe risquent de marquer un net ralentissement, particulièrement outre-Atlantique, où l’on assistait à une inflation de cette pratique en dehors de tout essai thérapeutique. L’intérêt thérapeutique de stratégies innovantes, comme l’utilisation des anticorps monoclonaux, a été confirmé par l’augmentation de la survie de patientes métastatiques traitées par le trastuzumab. Cependant, l’intérêt de ce traitement semble limité à la faible fraction de patientes surexprimant c-erb B-2. Cette restriction s’accompagne donc d’un débat sur les meilleures techniques de détermination de ce statut c-erb B-2. De même, la valeur pronostique et surtout prédictive de la réponse à une chimiothérapie ou une hormonothérapie de ce facteur reste controversée. La valeur pronostique de la réponse à une chimiothérapie néoadjuvante a donné le rationnel pour l’évaluation des taxanes dans plusieurs études de phase II en traitement préopératoire. L’augmentation des taux de réponses histologiques observée doit être toutefois confirmée par de larges essais de phase III. Au stade métastatique, l’association docétaxel-doxorubicine a montré son efficacité en première ligne de chimiothérapie. ÉPIDÉMIOLOGIE Le traitement hormonal substitutif de la ménopause, en cours au moment du diagnostic de cancer du sein aux stades I et II, ne semble pas avoir d’effet délétère sur le pronostic de la maladie (2). Pour certains, ces cancers présenteraient des caractéristiques biologiques moins agressives que ceux survenant chez des femmes ne prenant pas de traitement hormonal substitutif, et le pronostic en serait même plus favorable (3). Une conférence de synthèse des données cliniques sur l’hormonothérapie substitutive (HS) de la ménopause s’est tenue en juin 1999 à Milan (4). Concernant la cancérologie, ses conclusions sont que l’HS entraîne une légère augmentation du risque de cancer du sein chez les patientes en cours de traitement, * Institut Curie, Paris. La Lettre du Cancérologue - volume VIII - n° 6 - décembre 1999 croissant avec la durée du traitement. Cet effet disparaît après 5 ans d’arrêt de l’HS. Sur 1 000 femmes utilisant l’HS sur 10 ans, en commençant à l’âge de 50 ans, l’incidence des cancers du sein serait de 51 cas, soit 6 de plus que les 45 normalement attendus dans cette population. Les progestatifs ne semblent pas diminuer le risque lié aux estrogènes alors que leur utilisation 12 jours par mois diminue de façon substantielle le risque de cancer de l’endomètre. L’utilisation pendant quelques années de l’HS ne semble pas entraîner une augmentation significative des cas de cancers. PRÉVENTION/DÉPISTAGE L’intérêt du dépistage sur la survie du cancer du sein est de nouveau validé. Une étude écossaise (5) confirme les résultats des essais randomisés suédois et américains : le dépistage diminue la mortalité due au cancer du sein avec une différence de 13 % par rapport au groupe contrôle. Des résultats similaires ont été obtenus par un essai anglais (6). Il n’existe pas de différence en faveur d’un bénéfice moindre pour les patientes de 45-46 ans. Les controverses sur le dépistage du cancer du sein des femmes de 40 ans sont évoquées par Berry (7). Des recommandations pour le dépistage des patientes de 40 ans ont été publiées en se basant sur les risques (8). Chez les femmes présentant un risque élevé de cancer du sein, fondé sur l’histoire familiale, la mastectomie prophylactique peut réduire de façon significative l’incidence du cancer du sein (9). À la Mayo Clinic, 639 femmes ont eu une mastectomie prophylactique : 214 ont été considérées à haut risque et 425 à risque modéré. Chez les patientes à haut risque (un cancer du sein ou plus dans la famille proche, âge jeune au diagnostic, histoire familiale de cancer de l’ovaire, cancer du sein chez l’homme), la réduction d’incidence de cancer du sein est estimée à au moins 90 %. Chez les femmes porteuses de la mutation BRCA1, l’ovariectomie bilatérale prophylactique est associée à un risque moindre de cancer du sein, probablement par réduction de l’imprégnation hormonale (10). L’essai P1 du NSABP, qui étudie l’impact de la prise prophylactique de tamoxifène sur l’incidence du cancer du sein chez 13 388 femmes à risque, a fait l’objet d’une publication sur la qualité de vie des patientes. Les bouffées de chaleur sont nettement augmentées ainsi que les troubles dans la sexualité des femmes traitées comparées au groupe contrôle. En revanche, les troubles dépressifs ou les prises de poids ne sont pas accrus (11). Une analyse focalisée sur les 15 % environ de la population qui avaient des antécédents d’hyperplasie atypique (HA) 209 C A N C E R (9 %) ou de cancer lobulaire in situ (CLIS) (6 %) a été présentée par Wickerham, à l’ASCO (12). Une réduction des taux de cancers invasifs a été obtenue, mais sans différence pour les non invasifs. Au total, le risque de développer un cancer avec le recul actuel de l’étude est réduit de 66 % chez les femmes avec des antécédents de CLIS et de 86 % pour celles avec des antécédents d’HA. Le traitement hormonal substitutif est de plus en plus discuté après cancer du sein. L’équipe du MD Anderson a suivi une cohorte de 319 patientes dont 39 ont reçu un traitement estrogénique deux ans après le diagnostic (13). Le traitement hormonal substitutif ne semble pas augmenter le risque d’événements. Les auteurs concluent à la nécessité d’attendre les résultats d’essais randomisés avant de recommander cette approche. Ces essais randomisés sont difficiles à instituer en France et un essai prospectif au sein de la Fédération Nationale des Centres de Lutte contre le Cancer va débuter prochainement. FACTEURS PRONOSTIQUES ET PRÉDICTIFS Plusieurs publications soulignent l’intérêt d’un diagnostic précoce du cancer du sein (14, 15). Dans une publication du St Thomas Hospital, concernant 2 964 patientes, celles présentant un symptôme depuis plus de trois mois avant la première visite ont un cancer du sein à un stade plus avancé (32 % versus 10 %) et une moins bonne survie (survie à 10 ans : 52 % versus 47 %, p = 0,003). Cependant, à stade égal, la survie semble identique (16). Une autre publication apporte des résultats contradictoires : un délai de trois mois n’est pas associé à une diminution de la survie, mais il faut souligner que, dans cette étude anglaise, ce délai était estimé entre la première consultation de médecine générale et la consultation dans un centre spécialisé (17). La valeur pronostique des taux de protéases varie selon les études. Ainsi, sur 1 245 cancers non métastatiques, un taux élevé d’urokinase plasminogen activator (uPA), déterminé par une technique biochimique quantitative, a une valeur péjorative sur la survie en analyse multivariée (18). Un taux élevé d’uPA ou de son inhibiteur de type 1 (PAI-1) dans le cytosol de 892 tumeurs a également une valeur pronostique sur la survie selon un modèle de Cox (19). La cathepsine D a également une valeur péjorative dans une étude sur 2 810 patientes (20). En revanche, uPA, PAI-1 et cathepsine D n’interviennent pas dans la prédiction de la survie après récidive locale chez 1 630 patientes ayant eu un traitement conservateur (21). Dans une étude randomisée de chimiothérapie de cancers du sein métastatiques (173 patientes), en analyse univariée, la phase S, le grade et la protéine BAX sont les seuls facteurs corrélés à la réponse. En analyse multivariée, la phase S présente la corrélation la plus forte, suivie par le grade et BAX. Le temps jusqu’à progression et la survie peuvent être en partie prédits par ces facteurs, mais la corrélation est plus faible (22). La variation des marqueurs moléculaires a été étudiée lors d’une chimiothérapie néoadjuvante chez 31 patientes (23). Les patientes présentant une réponse à la chimiothérapie présentent une réduction de la prolifération plus importante que 210 D U S E I N celles ne répondant pas. Les tumeurs présentant une augmentation des récepteurs à la progestérone ont toutes répondu. Les facteurs prédictifs de la réponse décrits par Colleoni sont une p53 positive, un c-erb B-2 positif, un marqueur de la prolifération (Mib 1) élevé et des récepteurs à la progestérone négatifs (24). Ceux décrits par Chang sont l’expression des récepteurs aux estrogènes, l’absence de c-erb B-2 et une diminution du Ki67 (Mib 1) à J10 ou J21 du premier cycle (25). La détection de l’activité télomérase dans les ponctions cytologiques de lésions mammaires serait un marqueur extrêmement sensible et spécifique de malignité (26). Une étude a montré la présence du génome EBV dans un certain nombre de cancers du sein. Le virus était présent uniquement dans les cellules tumorales et plus fréquemment associé aux tumeurs les plus agressives. L’EBV peut être un cofacteur dans le développement de certains cancers du sein (27). L’association entre les altérations du gène p53 et le pronostic des cancers du sein a été souvent étudiée, la plupart des investigateurs rapportant un pronostic plus sévère en cas de mutations somatiques, avec, cependant, des résultats différents suivant les études. Une méta-analyse fait le point des publications (28) et la conclusion n’est pas définitive : l’étude de p53 doit être poursuivie dans les grands essais. De nombreuses interrogations persistent sur l’intérêt clinique de la détermination du statut c-erb B-2 d’une tumeur mammaire. Plusieurs publications soulignent l’importance d’une méthode fiable pour la détection de l’amplification et de la surexpression de c-erb B-2 (29, 30). Au niveau génique, la méthode FISH et la RT-PCR semblent fiables et reproductibles (29, 31, 32). Au niveau protéique, l’immunohistochimie est la méthode la plus utilisée, et probablement la moins chère. Cependant, il existe une variabilité dans les résultats entre les différents anticorps utilisés et avec un même anticorps, et une variabilité dans l’interprétation des résultats. Notamment, le manque de spécificité du DAKO test, approuvé par la FDA, entraîne une augmentation du taux des faux positifs (33). Pour certains, la surexpression de c-erb B-2 serait un marqueur indépendant de résistance à l’hormonothérapie dans les cancers du sein. Dans une publication de l’ICRF, 241 patientes porteuses de tumeurs avancées ont été traitées lors de la première rechute par TAM ; le taux de réponse objective et le temps jusqu’à progression sont significativement moins bons chez les patientes dont les tumeurs surexpriment c-erb B-2 par rapport à celles dont les tumeurs ne surexpriment pas c-erb B-2 (38 % versus 56 %, p = 0,02 ; 4,1 mois versus 8,7 mois, p < 0,001) (34). Une autre étude présentée à l’ASCO suggère que le tamoxifène adjuvant bénéficie aux patientes dont les tumeurs ne le surexpriment pas (risque relatif de récidive de 0,65) et non aux patientes c-erb B-2 positives (RR : 1,9) (35). En revanche, l’étude de Muss, portant sur 741 patientes de l’essai 8 541 du CALGB ne montre pas d’interaction entre l’expression de c-erb B-2 et l’action du tamoxifène (36). Un effet favorable des anthracyclines chez les patientes c-erb B-2+ a été décrit. En revanche, l’étude de Ménard (37) montre un bénéfice du CMF adjuvant, même chez les patientes c-erb B-2+, sur 481 patientes dans une analyse rétrospective. C-erb B-2 semble un bon facteur de prédiction de la réponse aux anthracyclines si une dose d’au moins 50 mg/m2 est donnée, ce La Lettre du Cancérologue - volume VIII - n° 6 - décembre 1999 qui est retrouvé dans plusieurs posters comparant un CMF à une chimiothérapie. La détection de micrométastases dans la moelle de 350 patientes porteuses d’un cancer mammaire localisé, prélevées lors de l’intervention initiale, a une valeur pronostique sur la survie globale en analyse univariée dans une étude avec 12 ans de suivi médian. Cependant, la valeur pronostique disparaît lors de l’analyse multivariée au profit de facteurs classiques comme le statut ganglionnaire ou le grade SBR. L’intérêt de ce facteur reste à étudier dans le suivi des patientes et doit être amélioré en augmentant la spécificité des méthodes de détection (38). Une revue de synthèse a été publiée par Braun spécifiquement pour le cancer du sein (39). La valeur pronostique de la détection par immunohistochimie de micrométastases dans les ganglions axillaires a été montrée par Cote : chez 20 % des patientes, les ganglions jugés négatifs par les techniques standards devenaient positifs avec cette méthode (40). CHIRURGIE De larges études ont été publiées concernant le ganglion sentinelle, utilisant une technique avec un colloïde marqué au technétium 99. L’étude de Krag a porté sur 443 patientes (41), le ganglion sentinelle a été identifié dans 93 % des cas et la spécificité était de 100 %. En revanche, la sensibilité n’est que de 89 %, c’est-à-dire qu’il y a eu 13 cas de faux négatifs sur les 114 cas ayant un envahissement ganglionnaire mis en évidence par un curage classique. L’étude de Veronesi incluait 376 patientes, l’identification du ganglion sentinelle a été possible dans 98,7 % des cas et 12 cas de faux positifs ont été observés, soit 6,7 % des 180 patientes avec un envahissement ganglionnaire (42). Dans l’étude de Reynolds portant sur 222 patientes, la recherche de micrométastases a été réalisée dans le ganglion sentinelle. Aucune des 18 patientes avec une tumeur de moins de 2 cm et une atteinte micrométastatique du ganglion sentinelle n’avait d’atteinte d’un autre ganglion (43). La technique du ganglion sentinelle est séduisante car elle permettrait de limiter la morbidité liée à un curage ganglionnaire extensif. Elle est cependant très dépendante de l’opérateur et nécessite l’acquisition d’une grande expérience par le chirurgien (44). Chez 469 patientes ayant bénéficié d’une chirurgie conservatrice ± irradiation pour un carcinome in situ, une marge saine de plus de 10 mm est associée à un risque de récidive locale de 4 %. L’irradiation ne semble avoir aucun rôle chez ces patientes. En revanche, elle paraît indiquée pour les tumeurs avec une marge de moins de 1 mm (45). RADIOTHÉRAPIE L’essai danois DBCG 82c publié par M. Overgaard a comparé chez 1 460 patientes l’hormonothérapie adjuvante seule à l’association d’une hormonothérapie et d’une radiothérapie. L’irradiation de la paroi thoracique ainsi que des aires ganglionnaires après mastectomie chez des patientes ménopausées aux stades II et III permet de réduire les récidives locales mais augmente aussi la survie globale (46). Les facteurs de risque La Lettre du Cancérologue - volume VIII - n° 6 - décembre 1999 de rechute locale, après mastectomie, chez des patientes présentant un cancer du sein avec envahissement ganglionnaire traité par chimiothérapie plus ou moins tamoxifène sans irradiation, sont représentés par la taille de la tumeur, l’importance de l’envahissement ganglionnaire, l’absence de récepteurs hormonaux et le nombre de ganglions prélevés (47). Ces patientes devraient recevoir une radiothérapie postopératoire. La question de l’irradiation postmastectomie chez les patientes ayant un à trois ganglions envahis reste sans réponse (48). Les cas de 96 patientes présentant une rechute locale isolée ont été analysés rétrospectivement (49). L’absence d’envahissement ganglionnaire au moment de la rechute et un traitement systémique sont associés à une meilleure survie sans récidive et globale. Deux études, l’une québécoise sur 2 030 patientes (50) et l’autre française sur 528 patientes (51), montrent l’impact péjoratif de la récidive locale sur la survie globale. Une modélisation mathématique menée à l’Institut GustaveRoussy sur une étude rétrospective (4 000 patientes n’ayant pas reçu de traitement adjuvant de 1954 à 1975) étayerait l’hypothèse d’un effet direct de la récidive locale sur l’apparition de métastases plutôt que celle considérant qu’elle n’est qu’un marqueur d’une plus grande agressivité de la maladie (52). La récidive locale constituerait bien une nouvelle source de dissémination métastatique. TRAITEMENT NÉOADJUVANT ET ADJUVANT Traitement néoadjuvant La valeur pronostique de la réponse histologique complète après chimiothérapie néoadjuvante a été confirmée dans une série publiée par Kuerer (53) dans des tumeurs localement avancées. La survie était de 90 % à cinq ans chez les patientes répondeuses contre 60 % chez les répondeuses incomplètes. La place des taxanes dans la chimiothérapie néoadjuvante suscite beaucoup d’intérêt et fait l’objet de plusieurs essais coopératifs. Ainsi, un essai multicentrique français de phase II randomisée a testé une association d’adriamycine et de paclitaxel (AT) dans des tumeurs opérables (54). Le bras de référence était constitué par une association d’adriamycine et de cyclophosphamide (AC) et 242 patientes ont été incluses. Le taux de réponse clinique complète était de 14 % dans le bras AT contre 9 % dans l’AC, le taux de pCR de 16 % dans l’AT contre 10 % dans l’AC. Les taux de réponse clinique et de traitement conservateur étaient respectivement de 85 % et 58 % dans le bras AT contre 66 % et 45 % dans le bras AC. Au total, l’association de l’adriamycine au paclitaxel semble supérieure au schéma de référence de type AC sans qu’une conclusion définitive puisse être tirée en l’absence d’un essai de phase III. Le docétaxel fait également l’objet de nombreux essais comme le NSABP B27, qui évalue son adjonction à l’association AC. L’association docétaxel-adriamycine entraîne un taux de réponse objective de 93 %, dont 33 % de réponses complètes, permettant la conservation mammaire chez 59 % des patientes (55). Chez 40 patientes, une association combinée ou séquentielle de docétaxel-adriamycine a donné également 87 % de réponse, dont 20 % de réponses cliniques complètes (56). Le rôle du docétaxel en néoadjuvant a fait l’objet d’une revue par 211 C A N C E R Costa (57). Les taux de réponse objective sont donc importants mais demandent à être validés dans des essais de phase III. L’absence d’impact sur la survie globale de la chimiothérapie néoadjuvante par rapport à la chimiothérapie adjuvante, montrée dans l’essai du NSABP B18 en 1998, est confirmée par les résultats de deux autres essais randomisés. Les résultats avec 10 ans de suivi médian de l’essai bordelais comparant la chimiothérapie néoadjuvante à la chimiothérapie adjuvante après mastectomie dans les tumeurs opérables de plus de 3 cm ont été publiés par Mauriac et coll. (58). Le taux de conservation mammaire à long terme est de 45 % avec le traitement néoadjuvant et il n’existe aucune différence en survie entre les deux groupes. La survie est également équivalente entre les deux bras d’un essai britannique avec un recul de quatre ans chez 309 patientes ; le taux de mastectomie est significativement réduit dans le groupe néoadjuvant (59). Traitement adjuvant L’essai B24 du NSABP a montré l’intérêt de l’adjonction du tamoxifène en adjuvant après un traitement par tumorectomie et radiothérapie pour les carcinomes intracanalaires. Avec un recul de 6 ans, cette étude sur 1 804 patientes montre une réduction par le tamoxifène de l’apparition de carcinomes invasifs dans le sein homo- ou controlatéral par rapport au groupe placebo (60). Chez les patientes postménopausées avec un envahissement ganglionnaire, l’addition d’épirubicine au tamoxifène entraîne une amélioration de la survie sans récidive par comparaison au tamoxifène seul (61). L’équipe de L. Norton a montré la faisabilité d’une chimiothérapie adjuvante séquentielle intensive avec quatre cycles d’adriamycine à 75 mg/m2 seule toutes les trois semaines suivie de trois cycles de cyclophosphamide à 3 g/m2 tous les 15 jours avec du G-CSF (62). INTENSIFICATION THÉRAPEUTIQUE Le congrès de l’ASCO 1999 a été marqué par les présentations consacrées aux essais d’intensification thérapeutique avec autogreffe dans le cancer du sein. En dehors d’une étude sudafricaine qui montrerait un bénéfice avec cette procédure, les autres essais paraissent actuellement négatifs. Ainsi, dans le cancer du sein métastatique, l’essai PBT 1 comparait la chimiothérapie haute dose à un CMF d’entretien après l’obtention d’une réponse à un traitement d’induction par CAF ou CMF (63). Cet essai randomisé n’a montré aucun bénéfice en termes de survie sans progression (9,6 mois contre 9 mois) et de survie globale (24 mois contre 25 mois) de l’autogreffe avec réinjection de cellules souches périphériques dans le cancer du sein métastatique ayant répondu à une première chimiothérapie conventionnelle “d’induction”. Pour les patientes en réponse complète, cet essai ne permet pas de conclure définitivement à l’absence de bénéfice en raison du faible effectif de ce sous-groupe. L’étude française PÉGASE 4 comparait la chimiothérapie haute dose avec réinjection de cellules souches chez 61 patientes de moins de 60 ans ayant un cancer du sein métastatique, en réponse complète ou partielle après 4 à 6 cycles de 212 D U S E I N chimiothérapie conventionnelle de première ligne métastatique (64). Les médianes de survie sans progression étaient en faveur du bras intensification (20 mois versus 35,3 mois ; p = 0,01 à 3 ans et 0,06 à 5 ans). La différence en survie globale n’était pas significative. L’intensification pourrait permettre d’augmenter la durée de la survie sans traitement. L’intérêt de l’intensification d’emblée reste donc à explorer, permettant peut-être de réduire le temps sous traitement, même si la survie globale est inchangée. Enfin, une étude rétrospective a comparé les données sur la chimiothérapie conventionnelle aux données sur la chimiothérapie haute dose dans le cancer du sein métastatique par l’analyse des registres des patientes du CALGB (Cancer And Leukemia Group B) et de l’ABMTR (American Bone Marrow Transplant Registry) sans montrer de différence significative (65). En situation adjuvante chez les patientes de mauvais pronostic (envahissement axillaire majeur), une étude hollandaise randomisée chez 97 patientes est la seule publiée. Elle a comparé 7 cures de FEC 120 contre 3 cures de FEC 120 suivies d’une autogreffe avec cellules souches périphériques. Avec un recul médian de 49 mois, il n’y avait aucune différence entre les deux bras en survie sans récidive ou survie globale (66). Les autres études ont été présentées à l’ASCO. Une étude randomisée prospective comparait deux combinaisons d’alkylants (CPB), soit à dose intermédiaire, soit à forte dose (HD) en consolidation après un CAF chez 785 patientes ayant un cancer du sein de stade II ou IIIA avec plus de 10 ganglions envahis (67). Le suivi médian était de 42 mois. Aucune différence en survie globale ou en survie sans récidive n’a été observée. On observe une diminution des rechutes dans le bras haute dose : 21,6 % contre 32,2 % sans répercussion sur la mortalité globale, peut-être en rapport avec la forte mortalité toxique dans le bras haute dose (41 récidives évitées ou retardées contre 31 morts toxiques). Un recul supplémentaire d’encore deux ans est indispensable avant de pouvoir conclure définitivement. Une étude randomisée sur 525 patientes du Scandinavian Breast Group (SBG 9401) comparait une chimiothérapie adjuvante haute dose avec réinjection de cellules souches à un FEC avec escalade et adaptation de doses (68). Dans le bras sans intensification, les doses de chimiothérapie étaient adaptées. Le bras de référence était un bras de chimiothérapie “intensifié”. L’étude comparait un cycle de haute dose contre 6 cycles à dose élevée. Le recul est faible (environ 2 ans). Si l’équivalence est démontrée, une chimiothérapie haute dose pourrait être plus indiquée en raison du raccourcissement de la durée de traitement avec un bénéfice éventuel en qualité de vie. Enfin, un troisième essai a comparé une chimiothérapie haute dose (CNVp) en adjuvant au CAF dans les cancers du sein à haut risque (69). Le suivi médian était de 5,4 ans. Un bénéfice significatif en survie sans récidive et en survie globale était observé en faveur du bras avec chimiothérapie haute dose avec réinjection des cellules souches. Cette intensification était réalisée d’emblée, sans chimiothérapie d’induction, en tandem à un mois d’intervalle. Cet essai montrait une différence signifiLa Lettre du Cancérologue - volume VIII - n° 6 - décembre 1999 miothérapie est plus efficace qu’une monochimiothérapie, et une chimiothérapie sous-dosée est moins efficace qu’un schéma standard. cative en faveur de l’intensification d’emblée. Le bras de référence était une véritable chimiothérapie standard (FAC 50 ou FEC 70), dont on sait maintenant qu’elle est insuffisante pour les patientes avec plus de trois ganglions envahis. En conclusion, les chimiothérapies intensifiées avec autogreffe ne peuvent être actuellement recommandées en dehors d’essais thérapeutiques. Taxanes De nombreux essais de phase II en monothérapie ou en association ont été publiés. Ils sont résumés dans les tableaux I et II. Les administrations hebdomadaires des taxanes sont testées dans la perspective d’un traitement associé au trastuzumab. Parmi les essais de phase III, l’essai comparant docétaxel à mitomycine-vinblastine a été publié après sa présentation à l’ASCO l’an dernier (73). Le docétaxel est supérieur à l’association en termes de réponse, de temps jusqu’à progression et de survie. Une étude de phase III multicentrique de 429 patientes comparant doxorubicine et docétaxel (AT) à doxorubicine et cyclophosphamide (AC) en première ligne de chimiothérapie dans le cancer du sein métastatique a été présentée à l’ASCO, par Nabholtz (74). Cette étude montrait la supériorité de l’association doxorubicine-docétaxel en termes de temps jusqu’à progression (29 % sans progression à un an contre 19 % ; p = 0,015), de réponse objective (p = 0,012), y compris dans les formes à pronostic plus défavorable comme les atteintes viscérales ou les patientes ayant reçu une chimiothérapie adjuvante. TRAITEMENT DES CANCERS MÉTASTATIQUES Hormonothérapie Les inhibiteurs de l’aromatase non stéroïdiens ont clairement leur place en seconde ligne d’hormonothérapie dans les cancers du sein métastatiques (70). Les inhibiteurs stéroïdiens de l’aromatase ont également démontré leur efficacité. Leur place respective dans la stratégie et leur éventuel passage en première ligne ou en situation adjuvante font l’objet d’essais randomisés actuellement en cours. Une bonne revue générale a été publiée par Osborne sur le tamoxifène (71). Chimiothérapie Une méta-analyse sur la chimiothérapie dans le cancer du sein métastatique a été réalisée sur les données de 31 500 patientes incluses dans différents essais randomisés (72). Les résultats de l’étude sont modestes : en termes de survie, une polychiTableau I. Taxanes : essais en monothérapie. Essai Essai N N Schéma/dose (mg/m2)2) Schéma/dose (mg/m Ligne Ligne RO RO Durée (mois) Durée (mois) TTP TTP Survie Survie Docétaxel (TXT) (81) 377 TXT 100 (75 si haut risque) tous les 21 jours médiane 2 (1-7) 91 % anthra C 46 % 100 mg/m2 : 55 % 75 mg/m2 : 33 % AnthraC R 35 % ND ND 6,4 Docétaxel après paclitaxel (82) 44/46 TXT 100 tous les 21 jours 18,1 (IC 95 % : 6,7-29,5) 25 % si paclitaxel 1 ou 3 h 7,2 2,5 10,5 Paclitaxel (TXL) hebdomadaire (83) 30 TXL 100/sem. 57 % 2e ligne 53 % (IC 95 % : 34-72) 7,5 mois 7,6 (2-11+) ND ND TXT 40 mg/m2/sem. 1re ligne 41 % ND ND ND Docétaxel hebdomadaire (84) ND : non disponible Tableau II. Taxanes : essais en associations. Essai Essai N Schéma/dose (mg/m2)2) Schéma/dose (mg/m Ligne Ligne RO Durée Durée TTP Survie Survie Docétaxel (TXT)adriamycine (85) 42 Phase I-II TXT 50-85 DOX 40-60 1 ligne (anthra C adjuvant 52 %) 74 % 71 sem. (15-137) 62 sem. (6+-142) 66 % à 2 ans Docétaxelépirubicine (E) (86) 42 E 75-120 TXT 75-85 1re ligne (pas anthracycline adjuvant) 60 % (IC 95 % 43-65) 7 mois (3-19+) 5 mois ND Docétaxelmitoxantrone (87) 41 Phase I-II TXT 75-100 Mitox 8-22 1re ligne 78 % 12,5 mois 14,5 mois GEM 900 J1-J8 TXT 100 + G-CSF 2e et 3e ligne 54 % 3,6 (1-16) mois 8 (2-18,5) mois Docétaxel52/52 gemcitabine (GEM) (88) re Paclitaxelvinorelbine (VNR) (89) 45 Paclitaxel 3h VNR hebdo 60 % 7 mois 17 mois Paclitaxelvinorelbine (90) 32 Paclitaxel 96 h VNR sem. + G-CSF 50 % 6,1 mois 14,1 mois La Lettre du Cancérologue - volume VIII - n° 6 - décembre 1999 213 C A N C E R D Trastuzumab Dans une étude multicentrique comportant 222 patientes, le trastuzumab utilisée en monothérapie, en seconde ou troisième ligne donne un taux de réponse objective de 15 % en intention de traiter, avec revue externe (75). Une étude de phase II sur 46 patientes donnait un taux de réponse de 11 % (76). Une étude de phase II d’une association de trastuzumab (Herceptine®) en hebdomadaire et de paclitaxel (Taxol®) en une heure dans les cancers du sein métastatiques surexprimant ou non c-erb B-2 montrait l’efficacité et la faible toxicité de cette association, essentiellement chez les patientes c-erb B2 + (77). Norton a donné les résultats actualisés de l’étude de phase III multicentrique, présentée en 1998 à l’ASCO (78), comparant une chimiothérapie seule contre une chimiothérapie associée au trastuzumab chez des patientes ayant un cancer du sein métastatique c-erb B2+ en première ligne de chimiothérapie (essai de phase III H0648g). Avec un plus long suivi de 29 mois, le bénéfice en survie de l’association de la chimiothérapie au trastuzumab se confirme avec une augmentation de 25 % de la médiane de survie (25,4 mois contre 20,3 mois). La toxicité cardiaque était augmentée chez les patientes recevant des anthracyclines. En conclusion, l’addition de trastuzumab à la chimiothérapie augmente la survie des patientes c-erb B2+. L’association initiale à la chimiothérapie semble essentielle car le bénéfice en survie se maintient alors que 65 % des patientes dans le bras chimiothérapie seule ont reçu ensuite du trastuzumab. U S E I N Une réduction des événements osseux est observée sans modification de la survie (79). L’utilisation de clodronate per os en adjuvant a été étudiée dans un essai randomisé finlandais chez 300 patientes à raison de 1,6 g/jour pendant trois ans (80). Aucune réduction de l’apparition de métastases osseuses n’a été observée dans le groupe traité par rapport au groupe placebo. Au contraire, une augmentation significative de l’incidence des métastases viscérales était observée dans le groupe traité. Ce résultat plutôt surprenant doit inciter à n’utiliser les bisphosphonates en adjuvant que dans le cadre d’essais contrôlés. En conclusion, l’année 1999 n’a pas révélé de grandes nouveautés. Marque-t-elle le début de la fin ou la fin du début pour l’autogreffe dans le cancer du sein ? Il paraît essentiel pour cette thérapeutique qu’elle soit évaluée dans le cadre d’essais randomisés coopératifs multicentriques. Il est urgent pour son avenir, plutôt que de l’utiliser chez toutes les patientes de mauvais pronostic sans distinction, de définir les sous-groupes de patientes susceptibles d’en bénéficier, en se basant sur des critères cliniques comme la réponse complète chez les patientes métastatiques et sur des critères biologiques comme la cinétique de prolifération, les marqueurs de chimiorésistance ou la maladie micrométastatique résiduelle. De nombreuses questions restent aussi posées sur le protocole optimal de conditionnement (type, nombre de drogues, association ou utilisation séquentielle), sur l’intérêt de la répétition des intensifications ou l’intérêt de l’intensification d’emblée sans induction. Une chose est certaine en cette fin de siècle : l’inflation des publications et du prix des médicaments. L’utilisation plus large des taxanes dès la première ligne métastatique chez certaines patientes et leur association éventuelle à des biothérapies très onéreuses comme le trastuzumab posent dès à présent des problèmes économiques importants. Ces produits n’ont montré leur efficacité qu’en phase métastatique sans entraîner de gain en curabilité. Il convient donc de définir très précisément leurs indications, particulièrement limitées pour le trastuzumab aux patientes c-erb B2+, soit environ 20 % des patientes, et d’attendre les résultats de leur utilisation en phase adjuvante, seule susceptible d’augmenter les taux de guérison. Plusieurs années sont donc encore nécessaires. ■ Nouvelles drogues Parmi les nouveaux agents, les publications concernent essentiellement la capécitabine, forme orale d’une prodrogue du 5 fluoro-uracile métabolisé au niveau tumoral, et les doxorubicines liposomales (tableau III). BISPHOSPHONATES Un essai randomisé a étudié, chez 372 patientes métastatiques avec au moins une lésion lytique, l’apport d’une perfusion mensuelle de 90 mg de pamidronate contre placebo dans le cadre du Protocol 18 de l’Aredia Breast Cancer Study Group. Tableau III. Nouveaux agents : capécitabine et doxorubicine liposomale. Essai Essai N N Ligne Ligne Schéma-dose (mg/m2) Schéma/dose (mg/m2) RO RO Durée deDurée réponse DSP TTP Survie Survie Toxicité Toxicité Capécitabine (91) 163 ≥2 dont paclitaxel 2 510 mg/m2/jour 14 jours toutes les 3 sem. 20 % (IC 95 % : 14-28) 8,1 mois 3,1 mois 12,8 mois Diarrhée 14 % Synd. pieds-mains 10 % TLC D99 (92) 52 1re ligne 135 mg bolus + G-CSF tous les 21 jours 46 % 7,4 mois (6,1-19,6) 6,1 mois (5,4-7,5) 22,1 mois (14,4-34,7) 92 % neutropénie grade 4 88 % thrombopénie 19 % mucite 38 % cardiotoxicité TLC D99 + cyclophosphamide + 5-FU (93) 41 1re ligne TLC 60 D1 73 % (IC 95 % : 53-86) 11,2 mois FU 500 J1-J8 cyclophosphamide 500 J1-J8 Tous les 21 jours 8,4 mois 19,4 (4,2-52+) Mucite > grade 2 15 % Cardiotoxicité 7 % Neutropénie fébrile 24 % 214 La Lettre du Cancérologue - volume VIII - n° 6 - décembre 1999 R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S 1. Goldhirsch A., Glick J.H., Gelber R.D. et coll. 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