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Les diarrhées néonatales du chevreau
Les diarrhées néonatales, apparaissant dans les deux premières
semaines de vie des chevreaux,
sont une préoccupation majeure
des éleveurs, quelle que soit la
taille de l’élevage. Les principaux
germes mis en cause sont les colibacilles et Cryptosporidium parvum, parasite responsable de la
cryptosporidiose. Outre l’aspect
strictement médical, la gestion des
épisodes de diarrhées passe par
des mesures hygiéniques. La désinfection des locaux et les périodes de vide sanitaire sont des
mesures préventives importantes.
En fonction de l’âge d’apparition,
des symptômes observés et de la
vitesse d’évolution, on distingue classiquement deux types de diarrhées,
dont l’origine et les traitements sont
différents.
LES DIARRHÉES PRÉCOCES
SONT D’ORIGINE COLIBACILLAIRE
Les diarrhées précoces sont le
plus souvent dues à une prolifération
colibacillaire dans les intestins. De
nombreuses souches d’Escherichia
coli sont potentiellement pathogènes.
Elles apparaissent avant l’âge de
4 jours, voire dès le lendemain de la
naissance. La diarrhée liquide et jaunâtre s’accompagne de déshydratation et a des répercussions sur l’état
général. Les chevreaux sont fiévreux.
Leur évolution est particulièrement rapide. La maladie évolue en 2
à 4 jours vers la guérison ou vers la
mort. En général, l’affection est sporadique (un petit nombre de che-
Le traitement consiste en une
réhydratation, l’administration d’antidiarrhéiques et d’antibiotiques selon
les résultats de l’antibiogramme.
La prévention repose sur :
vreaux est atteint), mais la contagiosité peut être plus importante (jusqu’à
50% d’animaux malades).
Les facteurs favorisant les diarrhées précoces, en diminuant la
résistance des chevreaux, sont :
L'état sanitaire des mères avant
la mise bas : parasitisme important,
alimentation défectueuse en quantité
ou en qualité (engraissement excessif, variations importantes de l’état
corporel, déséquilibre énergétique ou
azoté, déséquilibre minéral ou vitaminique).
La quantité et la qualité du
colostrum ingéré. Une mère en mauvais état produit un moins bon colostrum.
Le confort et l’hygiène du chevreau à la naissance : litière humide,
mal paillée, non désinfectée…
Les symptômes n’étant pas spécifiques, le diagnostic et la mise en
évidence de l’agent responsable
reposent sur une analyse de selles au
laboratoire. Un antibiogramme doit
être réalisé de façon systématique,
en raison des nombreuses résistances d’E. coli aux antibiotiques.
Une meilleure préparation des
mères : alimentation adaptée et déparasitage régulier.
Des soins rigoureux à la mise
bas : séchage et réchauffement des
chevreaux, prise rapide de colostrum.
L’amélioration des conditions de
logement. On veillera en particulier à
diminuer la densité animale : lors de
diarrhée, la litière est ensemencée en
permanence par les germes. Un nouveau-né vivant sur une litière souillée
par des animaux malades a toutes les
chances de se contaminer. Les
locaux seront désinfectés régulièrement et un vide sanitaire pratiqué
entre chaque lot.
L’apport d’un colostro-remplaceur (en sachet ou en seringue) et de
réhydratant si nécessaire.
L’isolement des animaux malades.
Une antibioprévention mise en
place d’après les résultats de l’antibiogramme : traitement individuel
puis collectif par un aliment médicamenteux.
LES DIARRHÉES DE 8-10
JOURS SONT SOUVENT
D ’ O R I G I N E PA R A S I TA I R E
Les diarrhées de 8-10 jours sont
d’évolution plus lente (quelques jours
à 2 semaines).
Le principal responsable des diarrhées de la deuxième semaine de vie
est Cryptosporidium parvum, agent
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Les diarrhées néonatales du chevreau suite
de la cryptosporidiose, éventuellement associé à des bactéries (clostridies ou colibacilles).
Seul l’oeuf du parasite ou
«ookyste » est retrouvé dans l’environnement. Il est particulièrement
résistant et nécessite des désinfectants spécifiques pour être détruit.
Les cryptosporidies sont responsables d’une diarrhée de couleur et
consistance mayonnaise. La diarrhée
s’accompagne de douleurs digestives. L’amaigrissement est très marqué. La cryptosporidiose est très
contagieuse et la mortalité est importante.
Les facteurs favorisants sont :
La qualité et la quantité de la
buvée si le chevreau n’est pas sous la
mère : le non respect des bonnes
températures de distribution, de la
bonne concentration et une irrégularité dans la distribution sont considérés comme des facteurs favorisants
en affaiblissant les chevreaux.
Le confort et l’hygiène du chevreau dès la naissance : densité animale élevée, locaux mal entretenus et
non séparation des animaux malades
favorisent la contamination de l’environnement.
Des infections virales ou bactériennes concomitantes qui altèrent les
capacités digestives et absorbantes
de l’intestin.
Le diagnostic de certitude repose
sur la mise en évidence, en laboratoire, d’ookystes dans les matières
fécales.
Aucune molécule n’étant réellement efficace pour traiter la cryptosporidiose, le traitement consiste en
une réhydratation par voie orale ou
par perfusion. Les repas seront fractionnés pour faciliter leur assimilation.
L’administration de pansements intes-
tinaux destinés à protéger la
muqueuse et ralentir le transit digestif
peut être intéressante.
L’administration systématique d’antibiotiques est discutée : certains préfèrent ne les utiliser qu’en cas de coinfections avérées, d’autres préfèrent
prévenir les surinfections.
Les mesures de prévention sont
sensiblement les mêmes que pour les
diarrhées précoces :
Améliorer les conditions de logement et d’hygiène : surveillance de
l’ambiance du bâtiment (ventilation et
humidité), nettoyage, désinfection
des locaux et du matériel, vide sanitaire pour limiter la contamination de
l’environnement.
Apporter si nécessaire un colostroremplaceur.
En cas d’allaitement artificiel,
contrôler la température du mélange,
stabilité de la concentration de la
buvée au cours de la journée.
Une prévention médicamenteuse
est possible, lorsque la cryptosporidiose est identifiée de manière formelle.
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