De 4 jours à 3 semaines : des
diarrhées virales ou parasitaires ?
Ces diarrhées peuvent être dues à des rotavirus et/ou
coronavirus et/ou cryptosporidies et se manifestent
sous forme de bouses glaireuses, de couleur marron,
verte ou orange, associées à une déshydratation
progressive. Les diarrhées virales étant contagieuses,
il est important d’isoler les animaux malades, dans
des cases ou niches individuelles, pour éviter qu’ils
contaminent les autres.
Pour ces diarrhées, la prévention passera par :
La maîtrise du confort des veaux et de l’hygiène du
logement : nettoyage du bâtiment après avoir
évacuer le fumier, puis désinfection et réalisation
d’un vide sanitaire. Mieux vaut nettoyer sans
désinfecter que désinfecter sans nettoyer ! En
cas de cryptosporidiose, il est conseillé d’utiliser un
produit désinfectant ayant une action contre cet
agent (produit ookysticide).
Une limitation de la densité animale, pour
notamment limiter la pression parasitaire.
La séparation des veaux de classes d’âge
différentes car les veaux plus âgés excrètent et
contaminent les plus jeunes.
Pour les diarrhées virales, la vaccination des mères est
possible. Comme les diarrhées à colibacilles, la mise
en place d’un protocole de vaccination doit être
raisonnée avec votre vétérinaire. Pour les diarrhées à
cryptosporidies, le recours à un traitement préventif est
possible après un épisode clinique et en attendant de
nettoyer, désinfecter et de réaliser un vide sanitaire
dans le bâtiment.
Attention, des colibacilles (autres que ceux des
premiers jours) ou des salmonelles, avec des diarrhées
pâteuses à très liquides, avec plus ou moins de sang
et de lambeaux, des troubles neurologiques, peuvent
atteindre les veaux à cet âge. Ces diarrhées graves
nécessitent de consulter rapidement votre vétérinaire.
Après 3 semaines : la coccidiose
La coccidiose se manifeste sous la forme de diarrhées
rouges ou noirâtres, associées à des efforts de
défécation. La maitrise des coccidies passe par le
développement d’une immunité chez le veau, en étant
au contact de coccidies en petite quantité et
régulièrement. L’objectif n’est donc pas d’éradiquer
les coccidies ! La prévention consiste à maintenir un
équilibre entre la contamination du milieu et les
défenses de l’animal, en :
limitant le cumul de stress (changement de
bâtiment, écornage, sevrage…),
limitant la densité animale dans le bâtiment,
ne mélangeant pas des veaux de classes d’âge
différentes pour les mêmes raisons évoquées
précédemment,
maîtrisant l’ambiance dans le bâtiment.
La mesure la plus efficace reste le nettoyage du
bâtiment après avoir évacuer le fumier, puis la
désinfection et la réalisation d’un vide sanitaire
(idéalement 1 mois) pour réduire la contamination du
milieu. Comme pour les cryptosporidies, il est
préférable d’utiliser un produit désinfectant ayant une
action ookysticide.
Lors de période à risque (présence de veaux malades,
lots suivants des lots malades…), le recours à un
traitement anticoccidien à titre préventif est possible.
Attention cependant à ne pas systématiser cette
pratique car cela retarde l’installation de l’immunité et
décale le problème dans le temps. Une fois le bâtiment
nettoyé et désinfecté et la conduite adaptée pour limiter
les stress, le recours à un anticoccidien ne se justifie
plus !
Conduite à tenir en cas de diarrhée
1. Isoler le veau malade pour ne pas contaminer
les autres et intervenir facilement.
Si c'est la 1ère diarrhée de la saison : faire un
prélèvement d'excréments avant tout
traitement et le conserver 2 à 4 jours au
réfrigérateur pour analyse éventuelle.
2. Évaluer la gravité du cas selon l’état général du
veau, sa température et le type de diarrhée.
Pour les cas moins graves, la réhydratation est
le point central du traitement. Tout traitement
doit être raisonné : reportez-vous au protocole
de soin indiqué par le vétérinaire pour ces
situations et suivez-le rigoureusement.
3. Pour les diarrhées qui persistent après
traitement ou qui prennent des allures
épidémiques, envoyer rapidement un
prélèvement au laboratoire pour analyse.
Pour en savoir plus :
Guide « Réussir l’élevage des génisses laitières,
de la naissance au vêlage ». 2013. Chambres
d’agriculture et organismes de conseil en élevage
des Pays-de-la-Loire, Bretagne, Normandie,
Institut de l’Élevage, Inra-Agrocampus Ouest,
Bovins Croissance
Fiches d’aide à la décision sur www.chambre-
agriculture-finistere.fr, rubrique Elevage/Bovins
Lait/Veaux-Génisses-Renouvellement/La santé
du veau
Sources :
1 BCEL, 2012/2013 et EDE-ARSOE, 2013
2 Réseau ETRE 2004/2005 et GDS 56, 2010
Contacts : Julien FRANÇOIS, tél. 02 98 52 49 48
Pascale MORIN, tél. 02 98 52 49 37
Réalisé avec le concours financier de
Tous droits réservés. Sauf autorisation, la reproduction,
la publication de cette page pour utilisation publique et
commerciale sont interdites.