M I S E A U P O I N T Chimiothérapie néoadjuvante dans les cancers du sein ● V. Diéras*, V. Laurence*, J.Y. Pierga* L e principe de la chimiothérapie dans les cancers du sein repose sur la notion qu’il s’agit d’une maladie systémique et non purement locorégionale. Il y a plus d’un siècle, Halsted, considérant le cancer du sein comme une maladie locorégionale, préconisait des interventions étendues et mutilantes dans un but curatif (1). Cependant, cette approche locorégionale s’est avérée inadéquate, ne permettant pas de guérir les patientes présentant une tumeur du sein, même à un stade précoce. Le principe de dissémination précoce a été mis en évidence par Fisher, stipulant que cette dissémination pouvait s’effectuer en dehors de la voie lymphatique, par voie sanguine (2). Des micrométastases à distance peuvent s’observer dans 30 à 90 % des tumeurs du sein. En effet, ces dernières années, l’existence d’une maladie micrométastatique médullaire à des stades précoces (T1) a été caractérisée et corrélée de façon indépendante avec la survie sans métastase (3). L’administration d’une chimiothérapie précoce pouvait donc avoir une action sur la maladie micrométastatique. Fondée sur ces considérations théoriques, l’administration d’un traitement systémique (chimiothérapie ou hormonothérapie), a été initialement introduite chez les patientes présentant une tumeur du sein à haut risque (N+) et puis chez les patientes N0. Le bénéfice à long terme de cette approche a été clairement établi (4). Simultanément au développement de la chimiothérapie adjuvante, la chimiothérapie néoadjuvante, ou première, ou préopératoire a été introduite dans les cancers du sein localement avancés (5, 6). Cette approche a permis d’améliorer le contrôle locorégional et la survie. Chez des patientes sélectionnées, un traitement conservateur était réalisable. La chimiothérapie néoadjuvante est donc devenue un standard dans les cancers du sein localement avancés. Puis ce concept a été introduit dans la prise en charge des cancers du sein à un stade plus précoce (7). En effet, dans des études précliniques, Fisher avait démontré que l’ablation de la tumeur primitive augmentait la croissance des cellules métastatiques résiduelles (8, 9). Cet effet est attribué à un facteur de croissance sérique et il est annulé par un traitement préopératoire par cyclophosphamide ou tamoxifène. L’introduction d’un traitement systémique plus rapidement après le diagnostic entraîne une amélioration des résultats par rapport à un traitement différé (2). * Institut Curie, Paris. La Lettre du Cancérologue - volume XI - n° 5 - septembre-octobre 2002 On définit donc par chimiothérapie première ou néoadjuvante la chimiothérapie administrée avant tout traitement locorégional. Cette démarche est obligatoire dans les cancers du sein inflammatoires et localement avancés ; elle est par contre optionnelle dans les cancers du sein dits “opérables”. Cette revue se focalise sur la chimiothérapie néoadjuvante optionnelle des cancers du sein opérables. Les avantages théoriques de la chimiothérapie néoadjuvante reposent sur différentes hypothèses : – Elle permettrait une action plus rapide sur la croissance des micrométastases, ce qui devrait entraîner une augmentation de la survie des patientes. – La réduction du volume tumoral, ou downstaging, induite par la chimiothérapie donnerait la possibilité d’augmenter le taux de conservation mammaire. -– Ce traitement préopératoire donne l’opportunité d’évaluer la réponse tumorale in vivo. En cas d’absence de réponse au traitement systémique, le régime inefficace peut être interrompu pour éviter une toxicité inutile et instituer un traitement alternatif plus efficace. – Ainsi la réponse de la tumeur primitive représente-t-elle un marqueur de remplacement ou surrogate marker du comportement des cellules micrométastatiques disséminées à distance. Cette hypothèse est fondée sur la relation étroite entre réponse histologique à la chimiothérapie et survie à long terme. Plusieurs limites potentielles ont été évoquées (10). Il s’agit : – du surtraitement possible de certaines tumeurs ; – du risque de progression tumorale sous chimiothérapie ; – de la perte des facteurs pronostiques préopératoires, essentiellement les données du curage axillaire. Cependant, les données du curage axillaire restent toujours un facteur pronostique majeur après chimiothérapie néoadjuvante (11). Le surtraitement de la maladie est représenté essentiellement dans les cas où la biopsie du cancer du sein ne semblerait pas suffisante pour affirmer le caractère invasif de la tumeur. Dans les grandes séries de la littérature, ce taux paraît très faible : 4 % dans l’étude du Royal Marsden (12) et 1,6 % dans l’étude du NSABP B18 (13). L’utilisation de biopsies de type tru-cut permet d’éviter, dans la très grande majorité des cas, le risque de traiter un cancer du sein qui ne serait pas infiltrant. D’autre part, les indications de la chimiothérapie adjuvante se sont largement étendues ces dernières années (14, 15). Selon ces consensus, seules les tumeurs du sein de taille inférieure à 1 ou 2 cm de grade SBR1, et avec des récepteurs hormonaux positifs, ne devraient pas recevoir de chimiothérapie adjuvante. La 177 M I S E A U P réalisation de biopsies de tumeurs dont la taille est supérieure à 2 cm, permettant la détermination des caractéristiques histologiques, du grade, des récepteurs hormonaux, doit limiter un surtraitement des patientes. LA RÉPONSE OBJECTIVE À LA CHIMIOTHÉRAPIE Plusieurs études de phase II ont démontré la faisabilité de cette approche chez les patientes présentant une tumeur du sein à un stade précoce (16-19). Ces études ont confirmé un taux de réponse objective élevé et une augmentation du taux de traitement conservateur par comparaison aux contrôles historiques (tableau I). Fondées sur ces considérations, différentes études de phase III ont été réalisées dont l’objectif principal était de démontrer une amélioration de la survie sans récidive et globale. Le second objectif était d’augmenter le taux de traitement conservateur. Les premières études randomisées, réalisées avec différents protocoles de chimiothérapie, ont donc permis de comparer la démarche néoadjuvante à la démarche adjuvante (tableau II). Dans ces études, les taux de survie sans récidive à 5 ans et de survie à 10 ans ne montrent pas de différence significative entre ces deux approches mais une différence en taux de traitement conservateur. Tableau I. D’après (41). Essai N Stade Jacquillat (16) Bonadonna (42) Tubiana-Hulin (43) Belembaogo (17) Smith (44) Chollet (45) Gradishar (35) Tableau II. Étude Ragaz 250 I-IIIB 161 3 cm 150 IIIA Protocole VTMF +/-A CMF, CAF, FEC AVCMF % % réponses % réponses histologiques réponses complètes complètes 30 ND 71 126 Opérable AVCF AVCMF 84 Opérable CMF, MMM, FEC 50 Opérable TCNF haut risque 33 Stade III T puis AC 17 • Mastectomie puis CMF • 1 CMF puis chirurgie - 36 178 414 • FAC - RT - Chir • Rt - Chir - FAC 7 17 85 69 51 30 88 18 3 85 8 cycles Semiglazov 271 • TMF + RT (46) puis mastectomie - CT • RT puis chirurgie puis TMF x 6 Mauriac (26) 272 • Mastectomie puis EMVMTV + Tam • 3EVM-3MTV puis chirurgie Powles (12) 212 • M3 - Chir - 3M + Tam • Chir - 3M + Tam Scholl (47) 77 47 N 204 4 % survie % survie à 5 ans à 10 ans 73 74 81 78 72 88 86 NS 84 78 78 (à 4 ans) NA 65 60 O Tableau III. Étude I N T N NSABP B18 1 523 (20) EORTC 10902 698 Van der Hage (21) • Chirurgie puis 4 AC • 4 AC puis chirurgie • Chirurgie puis 4 FEC • 4 FEC puis chirurgie % survie % survie à 5 ans à 10 ans 80 NA 80 85 NA 81 Plus récemment, deux grande études, américaine (NSABP B18) (13, 20) et européenne (EORTC 10902) (21), ont validé cette approche en confirmant l’absence de différence en survie à 5 ans (tableau III). Cependant, dans l’approche néoadjuvante, différents éléments semblaient avoir un impact sur la survie sans récidive et la survie globale, la réponse complète histologique représentant le facteur plus important pour la survie (22). ÉVALUATION DE LA RÉPONSE Un des problèmes de la chimiothérapie néoadjuvante est l’évaluation de la réponse. La réponse clinique est jugée selon les critères de l’OMS. Les examens d’imagerie classique sont représentés par l’échographie et la mammographie. Cependant, certains auteurs ont noté l’absence de corrélation nette entre ces différents examens et la réponse histologique (Golsdirsh annals oncol). Plus récemment, l’apport de l’IRM est à l’étude (23) de même que l’échographie pulsée et le PET-scan (24, 25). La réponse histologique doit être appréciée au niveau de la tumeur et des ganglions. Il existe différentes classifications rendant parfois difficile la comparaison entre les études (tableau IV). Tableau IV. Différentes classifications des réponses histologiques. Auteur Année Chevallier (49) 1993 pCR : réponse ganglionnaire incluse Miller et Payne (37) 1994 Sataloff (50) 1995 Honkoop (51) 1998 pCR : réponse ganglionnaire incluse Fisher (20) 1998 Kuerer (52) 1999 AUGMENTATION DU TAUX DE CONSERVATION MAMMAIRE ET RISQUE DE RECHUTE LOCALE Initialement, la chimiothérapie néoadjuvante a été développée essentiellement dans ce but et les premières études randomisées ont confirmé l’augmentation du taux de traitement conservateur par la chimiothérapie néoadjuvante. Cependant, une des questions posées est le risque de rechute locale après traitement conservateur postchimiothérapie. Dans l’essai B18 du NSABP, le taux de traitement conservateur est de 68 % dans le bras néoadjuvant versus 60 % dans le bras adjuvant (22). L’incidence cumulée de rechute locale est de 9,9 % dans le bras néoadjuvant versus 7,1 % dans le bras adjuvant, différence non statistiquement significative (p = 0,11). Cependant, il faut souligner que dans cet essai il existait une forte proportion de La Lettre du Cancérologue - volume XI - n° 5 - septembre-octobre 2002 OPPORTUNITÉ D’ÉVALUER LA RÉPONSE TUMORALE IN VIVO Dans une série rétrospective de l’Institut Curie, la survie globale paraît corrélée à la réponse clinique (p < 0,0001) (27). Cependant, la réponse clinique est parfois d’appréciation difficile. Dans l’essai B18 du NSABP, 36 % (n = 249) des patientes ont présenté une réponse complète clinique. Parmi elles, on notait 9 % de réponse histologique complète, 4 % de réponse majeure (carcinome in situ) et, dans 23 % des cas, la persistance d’un contingent infiltrant. Le taux de réponse complète histologique (réponse complète + persistance in situ) est de 13 %. Le critère de la réponse histologique complète paraît être le meilleur facteur pronostique en termes de maladie sans récidive (p = 0,00005) et de survie globale (p = 0,0008) (20, 22). La réponse histologique est également retrouvée comme facteur pronostique majeur dans une série française publiée récemment (28). La réponse peut être appréciée également au niveau de la maladie micrométastatique (29). La persistance de cellules micrométastatiques médullaires après chimiothérapie néoadjuvante apparaît comme un facteur de mauvais pronostique, ce qui conforte dans l’idée que ces cellules micrométastatiques sont quiescentes et donc peu sensibles à la chimiothérapie. PERSPECTIVES Augmentation du taux de réponse complète histologique avec comme corollaire l’augmentation de la survie La réponse complète histologique apparaissant comme le meilleur facteur pronostique à l’égard de la survie, les approches thérapeutiques des dernières années se sont focalisées sur l’augmentation de la réponse et donc l’introduction de nouveaux agents. Les taxanes représentant une classe d’agents actifs dans le cancer du sein métastatique, leur utilisation en néoadjuvant a été évaluée dans de nombreux essais de phase II (30-34). Cependant, l’inclusion des taxanes, soit en monothérapie, soit en association avec les anthracyclines, n’a pas conduit à une augmentation significative des taux de réponse histologique, de 5 à 13 % (35, 36). En fait, les approches séquentielles semblent plus intéressantes, permettant d’administrer des agents à leur dose optimale et d’évaluer plus précisément l’apport de ces nouveaux agents dans la stratégie thérapeutique néoadjuvante. Dans cette optique, le but de l’essai du groupe d’Aberdeen était de déterminer si l’introduction du Taxotère® dans un proLa Lettre du Cancérologue - volume XI - n° 5 - septembre-octobre 2002 tocole de chimiothérapie néoadjuvante entraînerait un bénéfice en survie chez les patientes présentant une tumeur du sein non accessible à un traitement conservateur ou localement avancée (37). Les patientes présentant une tumeur du sein (T2 > 4 cm, T3 ou T4) ont reçu 4 cycles de CVAP (cyclophosphamide, vincristine, doxorubicine, prednisone). Après évaluation de la réponse clinique, les patientes présentant une réponse partielle ou une réponse complète étaient randomisées entre 4 cycles supplémentaires de CVAP ou 4 cycles de Taxotère ® . Les patientes ne présentant pas de réponse recevaient 4 cycles de Taxotère®. Cent soixante-sept patientes ont été incluses dans l’étude, 162 patientes étaient éligibles, 104 patientes ont présenté une réponse et ont été randomisées. Le suivi médian est de 38 mois (24-52). Les taux de réponses clinique et pathologique ont été significativement supérieurs dans le bras Taxotère® : 94 % de réponse clinique avec le Taxotère® contre 66 % avec le CVAP. Le taux de réponse histologique complète est passé de 18 % après 8 cures de CVAP à 34 % avec 4 CVAP puis 4 Taxotère®. De même, l’avantage en survie se manifeste dans le bras Taxotère® (figure 1). Une chimiothérapie adjuvante avec Taxotère ® suivant un traitement par anthracyclines entraîne une meilleure survie sans récidive et survie globale par comparaison au groupe recevant le protocole avec anthracyclines. De même, le NSABP dans le protocole B27 a testé l’apport de 4 cycles de Taxotère® dans la stratégie néoadjuvante par rapport au bras contrôle du NSABP B18 (38). Dans cet essai, 2 411 patientes ont été randomisées entre trois bras de traitement : (I) 4 AC (adriamycine 60 mg/m2, cyclophosphamide 600 mg/m2) puis chirurgie ; (II) 4 AC plus 4 cycles de Taxotère® (100 mg/m2) puis chirurgie ; (III) 4 AC, chirurgie puis 4 cycles de Taxotère®. L’addition de Taxotère® augmente de façon significative le taux de réponse objective de 60 %, de réponse complète pathologique de 87 % et le downstaging ganglionnaire est de 15 %. L’analyse finale permettra de conclure si ce bénéfice en réponse se traduit par un bénéfice en survie et de déterminer quel sous-groupe de patientes bénéficierait le plus de l’apport du Taxotère®. De même, compte tenu des résultats observés en phase métastatique, certains essais évaluent l’apport du trastuzumab en situation néoadjuvante chez les patientes présentant une surexpression de c-erbB-2 (39). 1,0 Réponse initiale de CVAP randomisation du docétaxel 0,9 Probabilité tumeur T1 (29 %) (13). Dans l’essai de Bordeaux, les patientes étaient randomisées entre mastectomie première suivie de chimiothérapie adjuvante, sans radiothérapie (groupe A : 138 patientes) versus chimiothérapie adjuvante puis radiothérapie en cas de réponse complète, tumorectomie associée à la radiothérapie en cas de réponse partielle avec tumeur résiduelle ≤ 2 cm, mastectomie en cas de tumeur résiduelle > 2 cm. Le taux de conservation mammaire à 10 ans était de 91 % versus 74 % respectivement pour la mastectomie première et la chimiothérapie néoadjuvante (26). p = 0,022 0,8 Réponse initiale de CVAP randomisation du docétaxel 0,7 Pas de réponse de CVAP crossover du docétaxel 0,6 Durée (semaines) Figure 1. Survie sans progression (cité par [48]). 179 M I S E A U PRÉDICTION DE LA RÉPONSE ET PERSONNALISATION DU TRAITEMENT Les facteurs pronostiques et prédictifs lors des traitements néoadjuvants sont mieux précisés et devraient permettre d’adapter le traitement aux caractéristiques tumorales des patientes. Un élément pronostique majeur est représenté par le degré d’envahissement ganglionnaire après traitement néoadjuvant (11). Dans cette étude, la survie globale est reliée de façon significative au nombre de ganglions positifs (p < 0,0001). Dans l’étude d’Aberdeen, le principal facteur prédictif de la réponse histologique est l’absence de récepteurs aux estrogènes (p = 0,01) (37). De même, dans une étude rétrospective de l’Institut Curie, les facteurs prédictifs de la réponse clinique sont la taille tumorale, le grade histologique et l’absence de récepteurs hormonaux (27). Dans un futur proche, la prédiction de la réponse se fera sur des marqueurs individuels, pathologiques et biochimiques, permettant la définition d’index prédictifs. L’imagerie fonctionnelle pourrait jouer un rôle dans l’évaluation précoce de la réponse, permettant d’adapter le traitement avant la chirurgie. Enfin, la caractérisation du profil génétique des tumeurs permettrait, dans l’idéal, un traitement personnalisé (40). De nombreuses questions restent posées en situation néoadjuvante : – traitement concomitant versus séquentiel ; – apport des taxanes ; – durée optimale de traitement ; – rôle d’un traitement postopératoire “adjuvant postadjuvant” en fonction des résultats histologiques ; – nouvelles associations, notamment les sels de platine et le trastuzumab, chez les patientes dont la tumeur surexprime c-erbB-2 ; – rôle potentiel d’une intensification dans les tumeurs très prolifératives ; – association à une hormonothérapie dans les tumeurs RH+ (séquentielle ou concomitante) ; – place du ganglion sentinelle (avant ou après chimiothérapie néoadjuvante). CONCLUSION La chimiothérapie néoadjuvante présente potentiellement un meilleur index thérapeutique que la chimiothérapie adjuvante. Elle entraîne un contrôle locorégional, une survie sans récidive et une survie à long terme similaires à la chimiothérapie adjuvante. De plus, l’approche néoadjuvante fournit plusieurs avantages thérapeutiques majeurs. Un des principaux est la possibilité d’évaluer la réponse in vivo. De plus, la réduction tumorale améliore la possibilité de traitement conservateur. Actuellement, plusieurs questions restent en suspens. Nous avons besoin de développer de meilleurs marqueurs biologiques pour être plus sélectifs dans nos approches. Le rôle de l’hormonothérapie préopératoire n’a pas encore été défini mais devrait être établi dans des essais cliniques : avant, pendant la 180 P O I N T chimiothérapie ou après. Après chimiothérapie néoadjuvante, la séquence thérapeutique optimale n’est pas clairement définie (association de différentes modalités, addition de cycles de chimiothérapie supplémentaires ou différents). Le suivi à plus long terme des essais, comme le NSABP B27, devrait permettre de répondre en partie à cette question. Le rôle du ganglion sentinelle est en cours d’évaluation dans cette approche. De plus, l’amélioration des connaissances en biologie moléculaire conduit à l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques. Des anticorps monoclonaux dirigés contre des antigènes spécifiques, des oncogènes, des facteurs de croissance ou leurs récepteurs, des agents affectant la transmission des signaux (par exemple les inhibiteurs de la tyrosine-kinase et de farnésyl transférase) ou l’angiogenèse tumorale et l’apoptose ouvrent la possibilité de stratégies thérapeutiques innovantes et potentiellement plus sélectives dans le traitement initial des cancers du sein. ■ R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S 1. Halsted WS. The results of radical operation for the cure of carcinoma of the breast. Ann Surg 1907 ; 46 : 1-19. 2. Fisher B, Saffer E, Gunduz N, Coyle J, Rudock C. 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