revue de presse spécialisée résumé et a n a ly s e d’articles sélectionnés Cardiologie POSTINFARCTUS : QUELQUES RAPPELS ET CONSEILS PRATIQUES À propos des statines L’effet bénéfique des statines en postinfarctus est aujourd’hui largement démontré (réduction de la mortalité totale, de la morbimortalité coronaire ainsi que de la nécessité de recourir à des gestes de revascularisation), et ce quels que soient l’âge, le sexe, les facteurs de risque associés... et le niveau initial de la cholestérolémie. L’objectif est de réduire le taux de LDLcholestérol au-dessous de 1 g/l. 6 À propos des antihypertenseurs En cas d’hypertension artérielle, le choix thérapeutique s’orientera, de façon préférentielle, vers les bêtabloquants et les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, ou bien le vérapamil (en cas de contre-indication aux bêtabloquants et en l’absence d’insuffisance cardiaque). L’objectif est d’obtenir une pression artérielle ≤ 140/90 mmHg. À propos des bêtabloquants L’intérêt d’un traitement bêtabloquant dans les suites d’un infarctus du myocarde a été démontré Correspondances en médecine - n° 4, vol. III - octobre/novembre/décembre 2002 dans de nombreux essais randomisés. Il est donc licite de prescrire un bêtabloquant (quatre molécules ont l’AMM dans cette indication : l’acébutolol, le métoprolol, le propranolol et le timolol) à tous les malades venant de présenter un infarctus du myocarde, sous réserve, bien évidemment, qu’ils n’aient pas de contre-indication à cette classe thérapeutique. À propos des IEC L’attitude actuellement adoptée dans le postinfarctus est de prescrire un inhibiteur de l’enzyme de conversion (IEC) dès que la situation hémodynamique est stabilisée et, chez les patients dont l’infarctus est peu étendu et sans signe d’insuffisance cardiaque, de ne poursuivre ce traitement que pendant 4 à 6 semaines. Chez les malades ayant une dysfonction ventriculaire gauche documentée sur des critères échographiques ou angiographiques, il est en revanche recommandé de poursuivre ce traitement sur une durée indéfinie. À propos des antivitamines K Le bénéfice d’un traitement par AVK en postinfarctus est sensiblement identique à celui d’un traitement antiagrégant par aspirine. Aussi, leur prescription est-elle réservée aux patients ayant une importante dysfonction ventriculaire gauche, un thrombus intraventriculaire ou une fibrillation auriculaire. bêtabloquants) d’une efficacité dans la réduction de la mortalité postinfarctus. À propos des dérivés nitrés Ces thérapeutiques n’ont pas leur place dans un contexte de prévention. Ils ne sont justifiés qu’en tant que traitement symptomatique antiangineux. À propos des substitutifs nicotiniques En cas de tabagisme, une substitution nicotinique peut être recommandée, des études ayant confirmé la sécurité de son utilisation chez les patients coronariens. À propos des antiarythmiques Aucune classe d’antiarythmique n’a jusqu’à présent fait la preuve (mis à part les D. Thomas. Prévention secondaire après infarctus aigu du myocarde. Le Courrier de Médecine Vasculaire, 3es Rencontres internationales de pathologie vasculaire (n° spécial). sance cardiaque : la valeur seuil de 100 pg/ml présente d’excellentes valeurs prédictives positive (près de 80 %) et négative (près de 90 %). un an) sont significativement plus élevés en cas de dégradation de la fonction rénale. Ainsi, le taux de mortalité à un an des patients dont la clairance de la créatinine est ≥ 70 ml/min est de 1,5 %, alors qu’il est respectivement de 3,6 %, 7,8 % et 18,3 % chez les sujets dont la clairance de la créatinine est comprise entre 50 et 69 ml/min, 30 et 49 ml/min et inférieure à 30 ml/min. Quelques brèves... ❏ Athérosclérose et antibiothérapie : patience ! Parmi les agents infectieux pathogènes incriminés dans la physiopathologie de l’athérosclérose, Chlamydia pneumoniae est le plus souvent cité en raison de la conjonction d’arguments sérologiques et histopathologiques, notamment de sa présence dans les plaques instables rompues. Divers antibiotiques et schémas thérapeutiques sont actuellement testés pour savoir si la prescription de tel ou tel antibiotique au décours d’un syndrome coronaire aigu est – ou non – en mesure de réduire le risque de survenue de nouveaux événements ischémiques. Les premiers résultats de ces travaux sont hélas ! discordants et ne permettent pas de conclure. Il nous faut donc encore attendre ! Compte-rendu des 51es Sessions de l’American College of Cardiology. La lettre du cardiologue, 355 (suppl.). Compte-rendu des 51es Sessions de l’American College of Cardiology. La lettre du cardiologue, 355 (suppl.). ❏ Post-infarctus : warfarine et/ou aspirine ? Une récente étude américaine, réalisée sur plus de 5 000 patients, révèle qu’en postinfarctus l’association de warfarine (INR de 1,5 à 2,5) et d’aspirine (80 mg/j) n’est pas plus efficace ni moins bien tolérée (majoration du risque d’hémorragies sévères) que l’administration d’aspirine seule (160 mg/j). C. Adams. Warfarine et aspirine ou aspirine seule lors du post-infarctus. La lettre du cardiologue, 356 : 34. ❏ Angioplastie et insuffisance rénale ❏ BNP : le sacre ? Le dosage du Brain Natriuretic Peptide (BNP) devrait être rapidement intégré aux recommandations pour le diagnostic de l’insuffi- Chez les malades bénéficiant d’une intervention coronaire percutanée, les risques de décès et d’infarctus du myocarde (lors de l’hospitalisation et à Correspondances en médecine - n° 4, vol. III - octobre/novembre/décembre 2002 C. Adams. Insuffisance rénale et devenir après intervention coronaire percutanée. La lettre du cardiologue, 357 : 17. ❏ Vivement demain ! Dans un (proche ?) avenir, l’IRM devrait permettre de caractériser la composition des lésions athéroscléreuses coronaires. Ce qui pourrait notamment permettre d’établir une stratification du risque de survenue d’événements coronaires (y compris chez les sujets asymptomatiques) et de surveiller l’efficacité des traitements “stabilisateurs” de la plaque... G. Helft et al. Identification des plaques d’athérosclérose par l’IRM. La lettre du cardiologue, 357 : 21-3. 7 revue de presse spécialisée résumé ❏ AAA et propranolol Contrairement à ce que certaines études laissaient à penser, l’administration de propranolol ne paraît pas en mesure de limiter le taux de croissance ni de prévenir le risque de rupture des anévrismes de l’aorte abdominale (AAA). et a n a ly s e d’articles sélectionnés (réduction significative de l’incidence de la maladie thromboembolique... sans accroissement notable du risque de complications) qu’une thromboprophylaxie sur 6 à 10 jours. – 58 % des malades demeurent hypercholestérolémiques ; – 50 % des patients demeurent hypertendus ; – et 21 % des sujets continuent de fumer. G. Franco. Chirurgie du cancer et thromboprophylaxie. Le Courrier de Médecine Vasculaire, 2, 2 : 46. A. Vacheron. Prévention primaire et secondaire de la maladie athéromateuse. Le Courrier de Médecine Vasculaire, 3es Rencontres internationales de pathologie vasculaire (n° spécial). ❏ Fibrillation auriculaire : aspirine ou AVK ? G. Franco. Propranolol et anévrisme de l’aorte. Le Courrier de Médecine Vasculaire, 2, 2 : 44. En cas de fibrillation auriculaire, l’aspirine est globalement moins efficace que les antivitamines K. Elle est cependant indiquée en cas de contre-indication aux anticoagulants oraux et chez les patients à “faible risque” (en pratique, chez les sujets de moins de 60 ans). ❏ AAA et chirurgie Face à un “petit” anévrisme de l’aorte abdominale (moins de 55 mm), seule une surveillance médicale semestrielle est légitime. La chirurgie peut attendre ! J.F. Schved. Indications et contre-indications des antiagrégants plaquettaires. Le Courrier de Médecine Vasculaire, 3es Rencontres internationales de pathologie vasculaire (n° spécial). J. Emmerich. Anévrismes de l’aorte abdominale : surveillance médicale jusqu’à 5,5 cm. Le Courrier de Médecine Vasculaire, 2, 2 : 44. ❏ Triste constatation ! ❏ Thromboprophylaxie Après chirurgie pour cancer abdominal ou pelvien, une thromboprophylaxie prolongée (HBPM sur quatre semaines) se révèle plus efficace Selon les enquêtes EUROASPIRE, réalisées dans plusieurs pays européens dont la France (région lilloise), un an après un accident coronaire aigu : Coronarographie Pour en savoir plus sur cet examen aujourd’hui de plus en plus fréquemment pratiqué (plus de 200 000 coronarographies ont été réalisées en France l’an dernier), et notamment en connaître les contre-indications (relatives), les indications... et non-indications, dans l’angor stable et instable, l’infarctus du myocarde, l’insuffisance cardiaque, en présence d’une valvulopathie ou bien encore après revascularisation coronaire, nous vous invitons à consulter l’article de C. Le Feuvre. C. Le Feuvre. Indications actuelles de la coronarographie. La lettre du cardiologue, 355 : 31-6. Nous Nous faisons faisons de de vos vos spécialités spécialités notre notre spécialité... spécialité... Société du groupe de presse et d'édition santé 8 Correspondances en médecine - n° 4, vol. III - octobre/novembre/décembre 2002