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Correspondances en médecine - n° 4, vol. III - octobre/novembre/décembre 2002
dans de nombreux essais randomisés. Il
est donc licite de prescrire un bêtabloquant
(quatre molécules ont l’AMM dans cette
indication : l’acébutolol, le métoprolol, le
propranolol et le timolol) à tous les
malades venant de présenter un infarctus
du myocarde, sous réserve, bien évidem-
ment, qu’ils n’aient pas de contre-indica-
tion à cette classe thérapeutique.
ÀÀ pprrooppooss ddeess IIEECC
L’attitude actuellement adoptée dans le
postinfarctus est de prescrire un inhibi-
teur de l’enzyme de conversion (IEC) dès
que la situation hémodynamique est sta-
bilisée et, chez les patients dont l’infarc-
tus est peu étendu et sans signe d’insuffi-
sance cardiaque, de ne poursuivre ce
traitement que pendant 4 à 6 semaines.
Chez les malades ayant une dysfonction
ventriculaire gauche documentée sur
des critères échographiques ou angio-
graphiques, il est en revanche recom-
mandé de poursuivre ce traitement sur
une durée indéfinie.
ÀÀ pprrooppooss ddeess aannttiivviittaammiinneess KK
Le bénéfice d’un traitement par AVK en post-
infarctus est sensiblement identique à celui
d’un traitement antiagrégant par aspirine.
Aussi, leur prescription est-elle réservée aux
patients ayant une importante dysfonction
ventriculaire gauche, un thrombus intraven-
triculaire ou une fibrillation auriculaire.
ÀÀ pprrooppooss ddeess aannttiiaarryytthhmmiiqquueess
Aucune classe d’antiarythmique n’a jus-
qu’à présent fait la preuve (mis à part les
bêtabloquants) d’une efficacité dans la
réduction de la mortalité postinfarctus.
ÀÀ pprrooppooss ddeess ddéérriivvééss nniittrrééss
Ces thérapeutiques n’ont pas leur place
dans un contexte de prévention. Ils ne
sont justifiés qu’en tant que traitement
symptomatique antiangineux.
ÀÀ pprrooppooss ddeess ssuubbssttiittuuttiiffss nniiccoottiinniiqquueess
En cas de tabagisme, une substitution
nicotinique peut être recommandée, des
études ayant confirmé la sécurité de son
utilisation chez les patients coronariens.
D. Thomas. Prévention secondaire après infarctus
aigu du myocarde. Le Courrier de Médecine
Vasculaire, 3es Rencontres internationales de patho-
logie vasculaire (n° spécial).
❏ Athérosclérose et antibiothérapie :
patience !
Parmi les agents infectieux pathogènes incri-
minés dans la physiopathologie de l’athéro-
sclérose, Chlamydia pneumoniae est le plus
souvent cité en raison de la conjonction
d’arguments sérologiques et histo-
pathologiques, notamment de sa présence
dans les plaques instables rompues.
Divers antibiotiques et schémas thérapeutiques
sont actuellement testés pour savoir si la pres-
cription de tel ou tel antibiotique au décours
d’un syndrome coronaire aigu est – ou non –
en mesure de réduire le risque de survenue
de nouveaux événements ischémiques. Les
premiers résultats de ces travaux sont hélas !
discordants et ne permettent pas de conclure.
Il nous faut donc encore attendre !
Compte-rendu des 51es Sessions de l’American
College of Cardiology. La lettre du cardiologue,
355 (suppl.).
❏ BNP : le sacre ?
Le dosage du Brain Natriuretic Peptide (BNP)
devrait être rapidement intégré aux recom-
mandations pour le diagnostic de l’insuffi-
sance cardiaque : la valeur seuil de 100 pg/ml
présente d’excellentes valeurs prédictives
positive (près de 80 %) et négative (près de
90 %).
Compte-rendu des 51es Sessions de l’American
College of Cardiology. La lettre du cardiologue,
355 (suppl.).
❏ Post-infarctus :
warfarine et/ou aspirine ?
Une récente étude américaine, réalisée sur
plus de 5 000 patients, révèle qu’en post-
infarctus l’association de warfarine (INR de
1,5 à 2,5) et d’aspirine (80 mg/j) n’est pas
plus efficace ni moins bien tolérée (majora-
tion du risque d’hémorragies sévères) que
l’administration d’aspirine seule (160 mg/j).
C. Adams. Warfarine et aspirine ou aspirine seule lors
du post-infarctus. La lettre du cardiologue, 356 : 34.
❏ Angioplastie et insuffisance rénale
Chez les malades bénéficiant d’une
intervention coronaire percutanée,
les risques de décès et d’infarctus du
myocarde (lors de l’hospitalisation et à
un an) sont significativement plus élevés
en cas de dégradation de la fonction rénale.
Ainsi, le taux de mortalité à un an des
patients dont la clairance de la créatinine
est ≥ 70 ml/min est de 1,5 %, alors qu’il est
respectivement de 3,6 %, 7,8 % et 18,3 %
chez les sujets dont la clairance de la créati-
nine est comprise entre 50 et 69 ml/min,
30 et 49 ml/min et inférieure à 30 ml/min.
C. Adams. Insuffisance rénale et devenir après
intervention coronaire percutanée. La lettre du
cardiologue, 357 : 17.
❏ Vivement demain !
Dans un (proche ?) avenir, l’IRM devrait
permettre de caractériser la composition des
lésions athéroscléreuses coronaires. Ce qui
pourrait notamment permettre d’établir une
stratification du risque de survenue d’événe-
ments coronaires (y compris chez les sujets
asymptomatiques) et de surveiller l’efficacité
des traitements “stabilisateurs” de la
plaque...
G. Helft et al. Identification des plaques d’athéro-
sclérose par l’IRM. La lettre du cardiologue, 357 :
21-3.
Quelques brèves...