Feuille 1 - Université de Bretagne Occidentale

Universit´
e de Bretagne Occidentale L3-Maths
Facult´e des Sciences et Techniques Int´
egrale de Lebesgue
D´epartement de Math´ematiques Ann´ee 2015-2016
Feuille 1
Exercice I : On rappelle que la droite num´erique achev´ee R=R{−∞,+∞} = [−∞,+]
est naturellement munie d’une relation d’ordre total.
Soient Aet Bdeux parties de R.
1) D´ecrire avec des quantificateurs les propri´et´es :
(i) Aest major´ee dans R;
(ii) An’est pas major´ee dans R.
2) Comment d´efinit-on la quantit´e sup(A) dans R?
3) Montrer que si ABalors sup(A)6sup(B).
4) Montrer que sup(A+B)6sup(A) + sup(B) si sup(A) est r´eel.
5) Montrer que l’on a : inf(A) = sup(A).
6) V´erifier que si ABalors inf(B)6inf(A).
Exercice II : Soit (xn)nNune suite de nombre r´eel. On d´efinit les limites sup´erieure et
inf´erieure de la suite (xn) par, respectivement,
lim sup(xn) := inf
nNsup
k>n
xk= inf{sup{xk|k>n} | nN},
lim inf(xn) := sup
nN
inf
k>nxk= sup{inf{xk|k>n} | nN}.
Soient (xn)nNet (yn)nNdeux suites de nombres r´eels.
1) D´eterminer la limite sup´erieure et la limite inf´erieure de la suite (xn)nNlorsque
xn=n;xn=1
n+ 1 ;xn= (1)n.
2) Montrer que lim inf(xn) = lim sup (xn).
3) Soit nN. Montrer que, pour tout mN, infk>mxk6supk>nxk.
En d´eduire que lim inf(xn)6lim sup(xn).
4) V´erifier que la limite sup´erieure de la suite (xn)nNest ´egale `a la limite dans Rde
la suite supk>nxknN.
5) Montrer que si, pour tout n`a partir d’un certain rang, on a xn6ynalors
lim sup(xn)6lim sup(yn) et lim inf(xn)6lim inf(yn).
6) Soit ε > 0 fix´e. Montrer que si lim sup(xn) appartient `a R∪ {+∞} alors il existe un
entier n0tel que supk>n0xk6ε+ lim sup(xn).
Soit lun ´el´ement de R. Montrer que la suite (xn) converge vers lsi, et seulement
si, lim inf(xn) = lim sup(xn) = l.
7) Montrer que
lim inf(xn) + lim inf(yn)6lim inf(xn+yn)
et que
lim sup(xn+yn)6lim sup(xn) + lim sup(yn).
Montrer que si lim sup(xn) ou lim inf(yn) appartient `a Ralors
lim inf(xn+yn)6lim sup(xn) + lim inf(yn).
A-t-on lim inf(xn+yn)6lim inf(xn) + lim inf(yn) en g´en´eral ?
Exercice III :
1) Montrer que N×Nest infini d´enombrable. En d´eduire que si Aet Bsont des ensembles
d´enombrables alors A×Best d´enombrable.
Montrer que tout produit fini d’ensembles d´enombrables est d´enombrable.
2) En utilisant la question pr´ec´edente, montrer que toute union d´enombrable d’ensembles
d´enombrables est d´enombrable.
3) Montrer que Zet Qsont infinis d´enombrables.
4) En raisonnant par l’absurde, montrer que {0,1}Nn’est pas d´enombrable.
Exercice IV : Le but de cet exercice est de montrer que l’intervalle [0,1] n’est pas d´enombrable.
1) Justifier que [0,1] est infini.
2) On suppose qu’il existe une bijection f:N[0,1].
Montrer qu’alors il existe une suite d’intervalles ferm´es (In)nNcontenus dans [0,1]
telle que, pour tout nN,In+1 Inet f(n)/In.
En d´eduire que [0,1] n’est pas d´enombrable.
3) Comment modifier le raisonnement pr´ec´edent pour rendre inutile la question 1 ?
4) Qu’en est-il de R? Qu’en est-il de R\Q?
Exercice V : Vrai ou Faux ?
1)
+
[
n=1 0,11
n= [0,1] ;
+
\
n=1 0,1 + 1
n= [0,1] .
2) Tout intervalle [a, b[ de Rpeut s’´ecrire comme intersection d´enombrable d’intervalles
ouverts.
3) Tout intervalle [a, b[ de Rpeut s’´ecrire comme r´eunion d´enombrable d’intervalles
ouverts.
Exercice VI : Soit Xun ensemble et soient A,Bet Cdes parties de X.
a) Montrer que
1IAc= 1IX1IA; 1IAB= inf(1IA,1IB) = 1IA·1IB;
1IAB= sup(1IA,1IB) = 1IA+ 1IB1IA·1IB; 1IAB=|1IA1IB|= (1IA1IB)2.
(o`u AB= (A\B)(B\A) d´esigne la diff´erence sym´etrique).
b) Montrer que
1IiIAi= sup
iI
1IAiet 1IiIAi= inf
iI1IAi,
o`u (Ai)iId´esigne une famille quelconque de parties de X.
c) D´eduire du a) une condition n´ecessaire et suffisante pour que
A∆(BC)=(AB)(AC).
Exercice VII : Soient f:XYune application d’un ensemble Xdans un ensemble Y
et Aet Bdeux parties de X.
1) Montrer que f(AB) = f(A)f(B),
2) Montrer que f(AB)f(A)f(B) et qu’on peut ne pas avoir l’´egalit´e . Que se
passe-t-il si fest injective ?
3) Montrer que f1f(A)Aet que l’on peut ne pas avoir l’´egalit´e .
4) Soient C, C1, C2des parties de Y. Montrer que
ff1(C)=Cf(X) ; f1C1C2=f1(C1)f1(C2) ;
f1C1C2=f1(C1)f1(C2) ; f1Cc=f1(C)c
.
Exercice VIII : (Th´eor`eme de Bernstein)
Soient Eet Fdeux ensembles tels qu’il existe une injection fde Edans Fet une injection
gde Fdans E. On se propose de montrer qu’il existe une bijection de Edans F.
On note h=gfet, pour toute partie Cde E, on introduit la famille
F(C) = {ME|Ch(M)M}.
1) Soit Cune partie de E.
a) Montrer que la famille F(C) n’est pas vide.
b) Montrer qu’une intersection quelconque d’´el´ements de F(C) est un ´el´ement de F(C).
c) Montrer que si M∈ F(C) alors Ch(M)∈ F(C).
2) On pose
R=E\g(F), A =\
M∈F (R)
M , B =E\A , A0=f(A) et B0=g1(B).
a) V´erifier que la restriction de g`a B0est une bijection de B0dans B.
b) Montrer que {R, h(A), B}est une partition de Eet qu’en particulier A=Rh(A).
c) Montrer que {A0, B0}est une partition de F.
d) Conclure en consid´erant l’application ϕde Edans Fd´efinie par
ϕ(x) = f(x) si xA ,
g1(x) si xB .
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