Brèves ...
AIT est élevé, en particulier au dé-
cours immédiat de l’épisode (2,5-
5 % à 48 heures, 5-10 % à
un mois, 10-20 % à un an). Il existe
des traitements d’efficacité démon-
trée en prévention secondaire après
un AIT.
Cependant, la cause de l’AIT est à
prendre en compte afin de réaliser
un bilan étiologique rapide ainsi
qu’une imagerie cérébrale. La
notion d’urgence est d’autant plus
importante que l’accident est
récent. L’hospitalisation en service
spécialisé est recommandée, sur-
tout en cas d’AIT récidivants et
récents et d’AIT survenant sous trai-
tement antiagrégant plaquettaire, et
si le terrain le justifie (comorbidité,
âge, isolement social). L’imagerie
cérébrale contribue à éliminer, en
urgence, certains diagnostics diffé-
rentiels, notamment un saignement
intracrânien, qui contre-indiquerait
un traitement antithrombotique, et
peut informer précisément sur l’état
cérébral du patient et ses antécé-
dents.
Si l’IRM n’est pas réalisable ou est
contre-indiquée, un scanner céré-
bral sans injection de produit de
contraste peut être réalisé.
Le bilan étiologique comprend une
exploration non invasive des artères
cervico-encéphaliques par écho-
Doppler (avec si possible Doppler
transcrânien), une angiographie par
résonance magnétique ou un
angioscanner spiralé couplés à
l’imagerie du parenchyme cérébral,
un ECG, un bilan biologique (avec
au minimum : hémogramme, vites-
se de sédimentation [VS], C-
Reac-
tive Protein [CRP], ionogramme
san-
guin, glycémie, créatininémie,
temps de Quick, temps de cépha-
line activée [TCA].
Dans un deuxième temps, d’autres
examens permettent la recherche
plus approfondie d’une cause pro-
bable. Chez les patients ayant un
AIT et des lésions d’athérosclérose
ou des facteurs de risque d’athéro-
sclérose, d’autres localisations
asymptomatiques de la maladie
athéroscléreuse, notamment coro-
nariennes, sont fréquentes. Chaque
cas doit être analysé en particulier.
Traitement
Après un AIT, il est recommandé de
débuter au plus vite un traitement
par aspirine, à la dose de charge de
160-300 mg/j, en l’absence de
contre-indication et dans l’attente
des résultats du bilan étiologique.
Cette recommandation prend en
compte le risque de survenue par-
fois précoce d’un AVC après un AIT
(2,5-5 % à 48 heures), l’action
rapide de l’aspirine, son efficacité en
prévention secondaire après un AIT
et son efficacité dans la prévention
des récidives à la phase aiguë de
l’AVC ischémique.
Si le scanner ou l’IRM ne peuvent
être réalisés en urgence, un traite-
ment anti-agrégant peut être ins-
tauré. Cependant, le traitement
devra être réévalué en fonction des
résultats du bilan étiologique, car les
mesures de prévention secondaire
à mettre en œuvre (anti-agrégants,
anticoagulants, chirurgie carotide,
prise en charge des facteurs de
risque cardio-vasculaires) dépen-
dent en grande partie de la cause
de l’AIT, et donc des résultats du
bilan étiologique.
ALP
Source :
Prise en charge diagnostique et traitement
immédiat de l’accident ischémique
transitoire de l’adulte,
Anaes/Service des recommandations
professionnelles/mai 2004.
Professions Santé Infirmier Infirmière N° 64 • juin-juillet 2005
Douleur : des progrès
à faire
D’après une enquête du journal Le
Parisien, au cours des deux der-
nières années, 78 % des Français
ont été confrontés à la douleur.
Mais seules deux personnes sur
dix ont été soulagées. Alain
Serrie, responsable du centre de
traitement antidouleur de l’hôpital
Lariboisière, à Paris, déclare que
«beaucoup de progrès ont été
faits, mais il reste encore pas mal
de choses à faire, comme doter
les centres antidouleur de plus de
moyens financiers, développer la
formation des soignants ou
encore mieux s’occuper de la dou-
leur des personnes âgées ». En
dehors des centres antidouleur,
seulement 0,3 % des médecins
généralistes et 1 % des rhumato-
logues déclarent prescrire des
médicaments à base de morphine.
Résultat : une automédication pas
toujours efficace et une surcon-
sommation d’antalgiques dis-
ponibles sans ordonnance. Qua-
torze pour cent des problèmes
seraient imputables au personnel
soignant. Une étude menée au-
près de 473 unités d’hospitalisa-
tion rapporte que les situations
sont très variables d’un service à
l’autre, notamment en ce qui con-
cerne le manque de protocoles et
les lacunes en formation.
L’Italie vote contre
la libéralisation
de la loi sur la PMA
Les référendums d’initiative po-
pulaire visant à abroger partielle-
ment la très restrictive législation
italienne sur la procréation médi-
calement assistée se sont soldés
par un échec sans appel. Le taux
de participation s’est élevé à
25,9 %, très loin des 50 % néces-
saires pour valider la consultation,
alors que 88 % des votants ont dit
“oui” à l’abrogation de la disposi-
tion qui fait de l’embryon une per-
sonne à part entière. Quatre-vint-
neuf pour cent des Italiens qui se
sont rendus aux urnes se sont pro-
noncés pour l’élimination des limi-
tations aux recherches médicales
sur les embryons.
Infos ...
IRM : examen
d’urgence
La recherche d’un
saignement
intracrânien contre-
indiquant l’utilisation
des anti-agrégants
plaquettaires justifie
la réalisation en
urgence d’une IRM
ou d’un scanner
cérébral avant
l’instauration du
traitement par
aspirine. Si le
scanner ou l’IRM ne
peuvent être réalisés
en urgence,
l’instauration d’un
traitement
anti-agrégant peut
être proposée.
Actualité Santé
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Situations pratiques
•
Déficit neurologique persis-
tant : mettre en œuvre, en
urgence, les moyens diagnos-
tiques et thérapeutiques
appropriés à la prise en
charge de l’AVC.
•
Déficit neurologique ayant
régressé : initier au plus vite
un traitement préventif. Pour
cela, il faut réaliser dans les
meilleurs délais les examens
complémentaires permettant
de confirmer le diagnostic
positif et de rechercher une
cause.
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