Tribune E Presse médicale et indépendance de l’information

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*ALGO 3/2003
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Tribune
Tribune
Presse médicale et indépendance de l’information
sur les médicaments : problèmes et solutions
Medical press and independence of medical information
on drugs: problems and solutions
C. Damour-Terrasson*
E
n dix ans, nous avons décliné vingt titres autour des
Lettres, des Actualités, des Courriers et des Correspondances... soit vingt publications destinées aux
médecins spécialistes, libéraux, hospitaliers des établissements généraux ou universitaires. Depuis peu, nous proposons notre expertise aux infirmières et aux médecins généralistes. Notre attachement précieux et volontaire au
sens des mots nous a permis de construire un groupe de
presse et d’édition santé “autonome” : Vivactis Media.
Le mot “autonomie” est primordial. C’est la raison pour
laquelle, aujourd’hui, je substituerais volontiers à l’expression “indépendance de l’information médicale” celle
“d’autonomie de l’information médicale”.
Il est important de préciser que la situation de la presse
médicale spécialisée, du fait de sa périodicité espacée, de
sa diffusion a minima, de ses volumes publicitaires modestes, est différente de celle des périodiques destinés
aux médecins généralistes : les enjeux financiers ne sont
pas identiques.
Ainsi, entre “raison” et “liberté”, nous, professionnels de
l’écrit et de la santé, nous avons mis en place des règles,
certaines organisées sous l’égide du syndicat SNPM,
d’autres à l’initiative de notre groupe de presse et d’édition santé Vivactis Media.
L’information médicale, selon la loi de l’offre et de la demande, doit prendre en compte l’expression des auteurs,
l’exigence des autorités françaises, celle des abonnés et des
industriels. Nourris de ces influences, nous avons consolidé notre métier d’éditeur en forgeant des méthodes
garantes de notre philosophie : “Rigueur et Innovation”.
À propos de la politique éditoriale
Plusieurs étapes nous permettent d’acquérir une autonomie :
✓ Pour chacun de nos titres, un rédacteur en chef anime
des réunions régulières de rédaction et décide des articles,
des auteurs et du contenu scientifique.
✓ Chaque article est analysé en aveugle par un ou deux relecteurs avant d’être accepté et publié.
✓ Les espaces publicitaires sont clairement identifiés
selon les règles établies entre les éditeurs et l’union des
annonceurs.
✓ Dans cette dynamique, nous avons obtenu l’indexation
dans la base Pascal en 2002 et nous mettons en place un
comité d’éthique au sein de notre groupe, Vivactis Media,
garant de cette autonomie affirmée.
À propos de la structure financière
✓ Une diversification des sources de financement a été développée depuis 1993 et des résultats sensibles ont été obtenus. Aujourd’hui, 50 % du lectorat de nos publications
ont choisi de s’abonner ; cette information est contrôlée par
la commission paritaire des publications de presse.
✓ Une nouvelle source de financement existe actuellement grâce à la rubrique “Les annonces professionnelles”, créée dans notre revue Professions Santé Infirmier Infirmière.
✓ Un nouveau métier, celui de l’édition, renforce notre positionnement et nous permet d’acquérir de nouveaux
clients et d’étendre nos relations avec les sociétés savantes
et les librairies.
✓ Quant à la publicité, elle atteint un tiers de notre chiffre
d’affaires total. Son emplacement est privilégié, avant ou
après un article. En outre, une recherche accrue de nouveaux investisseurs dans l’industrie agroalimentaire, dans
celle du matériel médico-chirurgical et auprès des acteurs
de la santé grand public ouvre de nouvelles perspectives.
Par ailleurs, la publicité contribue, c’est certain, à notre
bonne santé financière, sans que son poids soit prépondérant. C’est un juste et nécessaire équilibre.
Ainsi, notre volonté d’autonomie pour la presse médicale
et pour l’information sur le médicament n’est pas une chimère, mais devient une réalité.
Et quel plus beau dessein que d’essayer chaque jour,
grâce à une équipe d’hommes et de femmes, dans l’écriture des pages de la pratique médicale, de renforcer nos
■
convictions !
* Président-directeur général, et directeur de la publication, depuis décembre 1993, du groupe de presse
, 92800 Puteaux.
Résumé de l’intervention de C. Damour-Terrasson lors du congrès de l’Association pour le développement de la pharmacologie clinique (ADPC), qui s’est
tenu à Paris le 30 octobre 2002. © La Lettre du Pharmacologue 2003 ; 17 (2) : 46.
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Le Courrier de l’algologie (2), no 3, juillet/août/septembre 2003
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