L
e rhumatisme psoriasique
peut prendre deux aspects : la
polyarthrite des doigts à ten-
dance déformante et le rhumatisme
axial, plus particulièrement des articu-
lations sacro-iliaques, entre le sacrum
et l’os iliaque. Plusieurs facteurs géné-
tiques, environnementaux ou immu-
nologiques semblent responsables
du rhumatisme psoriasique. Ainsi, on
retrouve fréquemment l’antigène
HLA B27 en cas d’atteintes axiales
rachidiennes, et plutôt l’HLA DR4
dans les atteintes périphériques.
D’autres relations génétiques ont
aussi également été établies.
Le rôle infectieux du facteur environ-
nemental est depuis longtemps sus-
pecté, mais n’a cependant pas
encore été démontré. Au plan immu-
nologique, l’existence en surnombre
de cytokines pro-inflammatoires
comme certaines interleukines et du
TNFαjoue un rôle dans la migration
lymphocytaire pathologique vers la
synoviale articulaire. Si le rhumatisme
psoriasique touche toutes les classes
d’âge, la maladie frappe surtout les
personnes entre 30 et 50 ans. Plus
de la moitié des cas se sont ainsi
manifestés avant 40 ans. L’atteinte
articulaire survient chez 10 % des
patients porteurs des signes cutanés.
Mais ce taux est de 40 % en cas d’at-
teinte sévère de la peau. Autre spéci-
ficité : les lésions articulaires sont pré-
férentiellement axiales chez l’homme
et périphériques chez la femme.
Clinique
Le plus souvent, les lésions articu-
laires surviennent après 10 à 12 ans
d’évolution cutanée. Dans 15 % des
cas cependant, les deux atteintes sur-
viennent de manière simultanée.
Dans 15 % des cas enfin, les lésions
articulaires précèdent l’atteinte de la
peau. L’atteinte est le plus souvent
asymétrique, qu’elle touche une ou
plusieurs articulations. Elle peut susci-
ter de simples douleurs inflamma-
toires peu spécifiques jusqu’à, à un
degré plus évolué, une véritable anky-
lose articulaire, telle une spondylar-
thropathie. Le diagnostic est fait aisé-
ment si coexistent les lésions
cutanées, qui peuvent revêtir toutes
les formes : en gouttes, en plaques,
circinées ou annulaires. Il peut être
confirmé grâce à la spécificité des
images radiologiques. On retrouve en
effet, de manière conjointe, des
lésions de condensation et de lyse.
Sous la résorption osseuse est ainsi
observée une ostéocondensation. Au
niveau rachidien, les lésions sont
situées préférentiellement au niveau
cervical, pouvant entraîner érosion et
subluxation de l’axis. L’évolution des
atteintes articulaires est imprévisible,
se faisant par poussées, entrecou-
pées de rémissions plus ou moins
complètes et plus ou moins longues.
Traitement
Il n’existe aucun traitement spécifique
du rhumatisme psoriasique en tant
que tel. Il s’agit plutôt d’une thérapie
symptomatique fondée sur l’utilisa-
tion d’antalgiques de niveaux I et II et
d’AINS. Sans action sur les lésions
cutanées, ils ont un effet in antalgique
certain. La rééducation, la physiothé-
rapie et l’immobilisation par orthèses
ont aussi un effet antalgique et limi-
tant l’enraidissement articulaire. Les
traitements de fond les plus utilisés
sont à base de méthotrexate, en rai-
son de sa tolérance et de son tro-
pisme articulaire et cutané. Les sels
d’or, la sulfasalazine, les anti-TNFα
voient leurs indications limitées par
leurs effets secondaires. Ils sont donc
pour cela le plus souvent réservés aux
formes graves, invalidantes.
JB
L’atteinte articulaire concerne 5 à 10 % des patients porteurs de la forme
cutanée du psoriasis. Il s’agit d’une atteinte inflammatoire touchant préfé-
rentiellement les articulations périphériques, mais aussi l’axe rachidien.
Rhumatisme psoriasique
Une maladie chronique
Professions Santé Infirmier Infirmière N° 59 • novembre 2004
Infos ...
Le psoriasis
Le psoriasis est
une maladie
cutanée chronique
caractérisée
par l’irruption de
plaques érythémato-
squameuses (tâches
rouges couvertes
de squames).
C’est une affection
fréquente
atteignant 2 à 5 %
de la population
mondiale et semble
augmenter. Si des
facteurs génétiques
sont impliqués,
les poussées
sont déterminées
par diverses
circonstances.
Actualité Santé
12
La fin d’un tabou
La proposition de loi sur les droits
des malades en fin de vie débattue
à l’Assemblée permet explicitement
les arrêts de traitement à la
demande du patient, “même si cela
met sa vie en jeu”. Le médecin peut
utiliser des produits qui, s’ils soula-
gent la douleur, risquent aussi d’en-
traîner la mort. Cependant, le texte
maintient l’ambiguïté sur les droits
des patients et des médecins qui les
assistent. Derrière le mot “euthana-
sie”, les situations sont très variées.
Il est abusif de mélanger des cas
d’arrêt d’acharnement thérapeu-
tique avec des questions d’euthana-
sie passive, de confondre aide au
suicide et suicide assisté. La loi a
aussi voulu renforcer les soins pal-
liatifs et a prévu l’obligation de
créer des lits à cet usage.
Sida, cause nationale en
2005
Matignon vient d’annoncer que la
lutte contre le sida serait déclarée
“grande cause nationale en France”
pour 2005. Afin de donner une nou-
velle impulsion à la prévention, une
journée en janvier où sera choisie
pour demander aux hommes poli-
tiques et aux “people” de faire le
test de dépistage du sida. Les der-
nières données épidémiologiques
montrent que cette maladie pro-
gresse dans notre pays.
IVG : 30 ans après
Le 26 novembre 1974, la ministre
de la Santé Simone Veil présentait
son projet de loi sur l’interruption
volontaire de grossesse. Vingt-
cinq
heures de débat au Parlement
durant lesquelles Simone Veil subit
beaucoup d’ignominies. Rarement
un texte aura suscité autant de
haine et de violence de la part de
parlementaires, remarque l’an-
cienne ministre, qui constate
cependant que “depuis 1974, la
législation s’améliore. Mais les dif-
ficultés d’application et le climat
idéologique imposent la vigilance”.
Brèves ...
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