12 Actualité Santé Rhumatisme psoriasique Une maladie chronique L’atteinte articulaire concerne 5 à 10 % des patients porteurs de la forme cutanée du psoriasis. Il s’agit d’une atteinte inflammatoire touchant préférentiellement les articulations périphériques, mais aussi l’axe rachidien. L Infos ... Le psoriasis Le psoriasis est une maladie cutanée chronique caractérisée par l’irruption de plaques érythématosquameuses (tâches rouges couvertes de squames). C’est une affection fréquente atteignant 2 à 5 % de la population mondiale et semble augmenter. Si des facteurs génétiques sont impliqués, les poussées sont déterminées par diverses circonstances. e rhumatisme psoriasique peut prendre deux aspects : la polyarthrite des doigts à tendance déformante et le rhumatisme axial, plus particulièrement des articulations sacro-iliaques, entre le sacrum et l’os iliaque. Plusieurs facteurs génétiques, environnementaux ou immunologiques semblent responsables du rhumatisme psoriasique. Ainsi, on retrouve fréquemment l’antigène HLA B27 en cas d’atteintes axiales rachidiennes, et plutôt l’HLA DR4 dans les atteintes périphériques. D’autres relations génétiques ont aussi également été établies. Le rôle infectieux du facteur environnemental est depuis longtemps suspecté, mais n’a cependant pas encore été démontré. Au plan immunologique, l’existence en surnombre de cytokines pro-inflammatoires comme certaines interleukines et du TNFα joue un rôle dans la migration lymphocytaire pathologique vers la synoviale articulaire. Si le rhumatisme psoriasique touche toutes les classes d’âge, la maladie frappe surtout les personnes entre 30 et 50 ans. Plus de la moitié des cas se sont ainsi manifestés avant 40 ans. L’atteinte articulaire survient chez 10 % des patients porteurs des signes cutanés. Mais ce taux est de 40 % en cas d’atteinte sévère de la peau. Autre spécificité : les lésions articulaires sont préférentiellement axiales chez l’homme et périphériques chez la femme. Clinique Le plus souvent, les lésions articulaires surviennent après 10 à 12 ans d’évolution cutanée. Dans 15 % des cas cependant, les deux atteintes surviennent de manière simultanée. Dans 15 % des cas enfin, les lésions articulaires précèdent l’atteinte de la peau. L’atteinte est le plus souvent Professions Santé Infirmier Infirmière N° 59 • novembre 2004 asymétrique, qu’elle touche une ou plusieurs articulations. Elle peut susciter de simples douleurs inflammatoires peu spécifiques jusqu’à, à un degré plus évolué, une véritable ankylose articulaire, telle une spondylarthropathie. Le diagnostic est fait aisément si coexistent les lésions cutanées, qui peuvent revêtir toutes les formes : en gouttes, en plaques, circinées ou annulaires. Il peut être confirmé grâce à la spécificité des images radiologiques. On retrouve en effet, de manière conjointe, des lésions de condensation et de lyse. Sous la résorption osseuse est ainsi observée une ostéocondensation. Au niveau rachidien, les lésions sont situées préférentiellement au niveau cervical, pouvant entraîner érosion et subluxation de l’axis. L’évolution des atteintes articulaires est imprévisible, se faisant par poussées, entrecoupées de rémissions plus ou moins complètes et plus ou moins longues. Traitement Il n’existe aucun traitement spécifique du rhumatisme psoriasique en tant que tel. Il s’agit plutôt d’une thérapie symptomatique fondée sur l’utilisation d’antalgiques de niveaux I et II et d’AINS. Sans action sur les lésions cutanées, ils ont un effet in antalgique certain. La rééducation, la physiothérapie et l’immobilisation par orthèses ont aussi un effet antalgique et limitant l’enraidissement articulaire. Les traitements de fond les plus utilisés sont à base de méthotrexate, en raison de sa tolérance et de son tropisme articulaire et cutané. Les sels d’or, la sulfasalazine, les anti-TNFα voient leurs indications limitées par leurs effets secondaires. Ils sont donc pour cela le plus souvent réservés aux formes graves, invalidantes. JB Brèves ... La fin d’un tabou La proposition de loi sur les droits des malades en fin de vie débattue à l’Assemblée permet explicitement les arrêts de traitement à la demande du patient, “même si cela met sa vie en jeu”. Le médecin peut utiliser des produits qui, s’ils soulagent la douleur, risquent aussi d’entraîner la mort. Cependant, le texte maintient l’ambiguïté sur les droits des patients et des médecins qui les assistent. Derrière le mot “euthanasie”, les situations sont très variées. Il est abusif de mélanger des cas d’arrêt d’acharnement thérapeutique avec des questions d’euthanasie passive, de confondre aide au suicide et suicide assisté. La loi a aussi voulu renforcer les soins palliatifs et a prévu l’obligation de créer des lits à cet usage. Sida, cause nationale en 2005 Matignon vient d’annoncer que la lutte contre le sida serait déclarée “grande cause nationale en France” pour 2005. Afin de donner une nouvelle impulsion à la prévention, une journée en janvier où sera choisie pour demander aux hommes politiques et aux “people” de faire le test de dépistage du sida. Les dernières données épidémiologiques montrent que cette maladie progresse dans notre pays. IVG : 30 ans après Le 26 novembre 1974, la ministre de la Santé Simone Veil présentait son projet de loi sur l’interruption volontaire de grossesse. Vingtcinq heures de débat au Parlement durant lesquelles Simone Veil subit beaucoup d’ignominies. Rarement un texte aura suscité autant de haine et de violence de la part de parlementaires, remarque l’ancienne ministre, qui constate cependant que “depuis 1974, la législation s’améliore. Mais les difficultés d’application et le climat idéologique imposent la vigilance”.